Chapitre sept
Malheur à la vigne infidèle !
1, 2. Que plante le “ bien-aimé ”, mais en quoi est-il déçu ?
“ ÉTANT donné la grande beauté de son vocabulaire et l’habileté consommée avec laquelle elle communique un message, cette parabole est presque sans égale. ” Telle est l’opinion d’un commentateur de la Bible au sujet des premiers versets d’Isaïe chapitre 5. Mais ces paroles d’Isaïe sont davantage encore qu’un chef-d’œuvre : elles brossent un tableau touchant du soin bienveillant que Jéhovah prend de son peuple. Dans le même temps, elles nous mettent en garde contre des choses qui lui déplaisent.
2 La parabole d’Isaïe commence ainsi : “ Que je chante, s’il vous plaît, pour mon bien-aimé un chant de celui que j’aime — à propos de sa vigne. Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau fertile. Et il la bêcha, ôta les pierres et la planta d’un cépage rouge de choix, puis il bâtit une tour au milieu d’elle. Il y creusa aussi un pressoir. Il espérait qu’elle produirait des raisins, mais elle produisit finalement des raisins sauvages. ” — Isaïe 5:1, 2 ; voir aussi Marc 12:1.
Les soins donnés à la vigne
3, 4. De quels soins pleins d’amour la vigne est-elle l’objet ?
3 Qu’Isaïe chante littéralement ou non cette parabole à ses auditeurs, en tout cas elle retient sûrement leur attention. La plupart connaissent probablement le travail que réclame la plantation d’une vigne, et la description d’Isaïe est vivante et réaliste. Comme les viticulteurs aujourd’hui, le propriétaire de la vigne ne plante pas des pépins de raisin, mais “ un cépage rouge de choix ” (de première qualité), autrement dit une bouture, un plant d’une autre vigne. Évidemment, il plante cette vigne “ sur un coteau fertile ”, un endroit propice à son épanouissement.
4 Il faut se donner de la peine pour rendre une vigne productive. Isaïe décrit le travail fastidieux et fatigant du propriétaire qui ‘ la bêche et ôte les pierres ’. Il se sert sans doute des plus grosses pierres pour ‘ bâtir une tour ’. Dans l’Antiquité, des gardiens se postaient dans de telles tours d’où ils protégeaient les récoltes contre les voleurs et les animauxa. Par ailleurs, il élève un mur de pierres qui délimite les terrasses de la vigne (Isaïe 5:5). Il était courant de le faire pour empêcher la pluie de raviner la si précieuse couche de terre arable.
5. Qu’attend légitimement le propriétaire de la vigne, mais qu’obtient-il ?
5 Après un si dur labeur pour protéger sa vigne, le propriétaire s’attend légitimement à ce qu’elle porte du fruit. En prévision de ce résultat, il creuse un pressoir. Mais la récolte espérée vient-elle ? Non ; la vigne produit des raisins sauvages.
La vigne et son propriétaire
6, 7. a) Qui est le propriétaire de la vigne, et qu’est-ce que la vigne ? b) Quel jugement le propriétaire requiert-il ?
6 Qui est le propriétaire, et qu’est-ce que la vigne ? Le propriétaire de la vigne apporte la réponse à ces questions lorsqu’il prend la parole : “ Maintenant, ô habitants de Jérusalem et hommes de Juda, jugez, s’il vous plaît, entre moi et ma vigne. Qu’y a-t-il encore à faire pour ma vigne que je n’y aie déjà fait ? Pourquoi ai-je espéré qu’elle produirait des raisins et a-t-elle produit finalement des raisins sauvages ? Et maintenant, s’il vous plaît, puis-je vous faire connaître ce que je fais à ma vigne ? On enlèvera sa haie, et vraiment elle devra être brûlée. Oui, on démolira son mur de pierres, et elle devra devenir un lieu qu’on piétine. ” — Isaïe 5:3-5.
7 C’est donc Jéhovah le propriétaire de la vigne, qui se place en quelque sorte dans un tribunal et demande qu’on juge entre lui et sa vigne décevante. Mais qu’est-ce que cette vigne ? Son propriétaire explique : “ La vigne de Jéhovah des armées, c’est la maison d’Israël, et les hommes de Juda sont la plantation à laquelle il était attaché. ” — Isaïe 5:7a.
8. Qu’indique le fait qu’Isaïe appelle Jéhovah “ mon bien-aimé ” ?
8 Isaïe appelle Jéhovah, le propriétaire de la vigne, “ mon bien-aimé ”. (Isaïe 5:1.) Si Isaïe se permet de parler de Dieu d’une façon aussi intime, c’est uniquement parce que des liens étroits l’attachent à Lui (voir Job 29:4 ; Psaume 25:14). Malgré tout, l’amour du prophète envers Dieu n’est rien en comparaison de l’amour que Dieu a manifesté à sa “ vigne ”, la nation qu’il a ‘ plantée ’. — Voir Exode 15:17 ; Psaume 80:8, 9.
9. Pourquoi peut-on dire que Jéhovah a traité sa nation comme une vigne précieuse ?
9 Jéhovah “ planta ” sa nation dans le pays de Canaan et lui donna des lois et des prescriptions, qui tenaient lieu de mur protecteur, qui l’empêchaient d’être corrompue par les autres nations (Exode 19:5, 6 ; Psaume 147:19, 20 ; Éphésiens 2:14). En outre, Jéhovah lui donna des juges, des prêtres et des prophètes qui l’instruisaient (2 Rois 17:13 ; Malaki 2:7 ; Actes 13:20). À chaque fois qu’Israël était menacé d’agression militaire, Jéhovah suscitait des libérateurs (Hébreux 11:32, 33). Jéhovah demande donc à juste titre : “ Qu’y a-t-il encore à faire pour ma vigne que je n’y aie déjà fait ? ”
Qui est la vigne de Dieu aujourd’hui ?
10. Quelle parabole mentionnant une vigne Jésus énonça-t-il ?
10 Jésus pensait peut-être aux paroles d’Isaïe quand il énonça la parabole des cultivateurs meurtriers : “ Il y avait un homme, un maître de maison, qui avait planté une vigne et l’avait entourée d’une clôture, et y avait creusé un pressoir et érigé une tour ; puis il l’a louée à des cultivateurs et il est parti en voyage à l’étranger. ” Malheureusement, les cultivateurs ont trahi le propriétaire de la vigne et ont même tué son fils. Jésus montra ensuite que cette parabole ne concernait pas simplement la nation d’Israël ; il dit en effet : “ Le royaume de Dieu vous sera enlevé [à l’Israël selon la chair] et sera donné à une nation qui en produira les fruits. ” — Matthieu 21:33-41, 43.
11. Quelle vigne spirituelle existait au Ier siècle, mais qu’arriva-t-il après la mort des apôtres ?
11 Cette nouvelle “ nation ” s’avéra être “ l’Israël de Dieu ”, une nation spirituelle de chrétiens oints qui compterait 144 000 membres (Galates 6:16 ; 1 Pierre 2:9, 10 ; Révélation 7:3, 4). Jésus compara ces disciples à des “ sarments ” sur “ la vraie vigne ”, qui n’était autre que lui-même. Naturellement, on s’attend à ce que ces sarments portent du fruit (Jean 15:1-5). Ils doivent manifester des qualités semblables à celles du Christ et prendre part à la prédication de “ cette bonne nouvelle du royaume ”. (Matthieu 24:14 ; Galates 5:22, 23.) Toutefois, depuis la mort des 12 apôtres, la grande majorité de ceux qui prétendent être des sarments de “ la vraie vigne ” ont montré qu’ils étaient des contrefaçons ; ils produisent des raisins sauvages au lieu de bons fruits. — Matthieu 13:24-30, 38, 39.
12. En quoi les propos d’Isaïe condamnent-ils la chrétienté, et quelle leçon enseignent-ils aux vrais chrétiens ?
12 Par conséquent, la condamnation adressée à Juda par Isaïe s’applique aujourd’hui à la chrétienté. L’étude de son histoire, avec ses guerres, ses croisades, son Inquisition, révèle à quel point ses fruits sont aigres. Néanmoins, la vraie vigne que composent les chrétiens oints de même que leurs compagnons de la “ grande foule ” doivent tenir compte des paroles d’Isaïe (Révélation 7:9). S’ils veulent plaire au propriétaire de la vigne, ces chrétiens doivent, tant individuellement que collectivement, produire des fruits qui aient son approbation.
“ Des raisins sauvages ”
13. Que fera Jéhovah à sa vigne étant donné qu’elle produit des fruits mauvais ?
13 Jéhovah, qui s’est dépensé sans compter pour soigner et cultiver sa vigne, attend d’elle à bon droit qu’elle devienne “ une vigne au vin écumant ”. (Isaïe 27:2.) Or, au lieu de produire un fruit comestible, elle donne “ des raisins sauvages ”, littéralement des “ choses puantes ” ou des “ baies putrides (pourries) ”. (Isaïe 5:2 ; note ; Jérémie 2:21.) En conséquence, Jéhovah déclare qu’il enlèvera sa “ haie ” protectrice autour de la nation, qui sera ‘ mise comme une chose qu’on a détruite ’ et connaîtra l’abandon et la sécheresse (lire Isaïe 5:6). Moïse avait averti les Israélites qu’ils subiraient ce genre de conséquences s’ils désobéissaient à la Loi de Dieu. — Deutéronome 11:17 ; 28:63, 64 ; 29:22, 23.
14. Quels fruits Jéhovah attend-il de sa nation, mais que produit-elle à la place ?
14 Dieu attend de la nation qu’elle produise de bons fruits. Mika, un contemporain d’Isaïe, explique : “ Qu’est-ce que Jéhovah réclame de toi, sinon de pratiquer la justice, d’aimer la bonté et de marcher modestement avec ton Dieu ? ” (Mika 6:8 ; Zekaria 7:9). Cependant, la nation ne tient pas compte de l’exhortation de Jéhovah. “ [Dieu] espérait le jugement, mais voici la violation de la loi ; la justice, mais voici une clameur. ” (Isaïe 5:7b). Moïse prédit que la nation infidèle produirait des raisins vénéneux provenant de “ la vigne de Sodome ”. (Deutéronome 32:32.) Les Juifs dévient donc probablement de la Loi de Dieu en s’adonnant à l’immoralité sexuelle, notamment à l’homosexualité (Lévitique 18:22). L’expression “ la violation de la loi ” peut également se rendre par “ le flux [ou effusion] de sang ”. Un comportement aussi brutal provoqua sans aucun doute “ une clameur ” chez les victimes, une clameur qui atteignit les oreilles de Celui qui avait planté la vigne. — Voir Job 34:28.
15, 16. Que peuvent faire les chrétiens pour ne pas produire les mêmes fruits mauvais qu’Israël ?
15 Jéhovah Dieu “ aime la justice et le droit ”. (Psaume 33:5.) Il donna cet ordre aux Juifs : “ Vous ne devez pas commettre d’injustice dans le jugement. Tu ne dois pas te montrer partial envers le petit, et tu ne dois pas avoir de préférence pour la personne du grand. Avec justice tu jugeras ton compagnon. ” (Lévitique 19:15). Nous devons par conséquent bannir la partialité de nos relations les uns avec les autres ; nous ne devons jamais laisser par exemple la race, l’âge, la richesse ou la pauvreté de quelqu’un influencer le jugement que nous portons sur lui (Jacques 2:1-4). Il est particulièrement important que ceux qui sont chargés de surveillance ‘ ne fassent rien par inclination partiale ’, qu’ils écoutent systématiquement les deux parties avant de juger une affaire. — 1 Timothée 5:21 ; Proverbes 18:13.
16 D’autre part, étant donné que nous vivons dans un monde qui ne respecte pas les lois, des chrétiens pourraient facilement en venir à déconsidérer les normes divines ou à les rejeter. Mais les vrais chrétiens doivent être ‘ disposés à obéir ’ aux lois de Dieu (Jacques 3:17). En raison de l’immoralité sexuelle et de la violence répandues dans le “ présent système de choses ”, il leur faut ‘ prendre bien garde comment ils marchent : que ce soit non pas comme des gens dépourvus de sagesse, mais comme des sages ’. (Galates 1:4 ; Éphésiens 5:15.) Ils se refusent à devenir permissifs dans le domaine sexuel ; lorsque des désaccords surgissent, ils se font un devoir de les régler sans ‘ fureur, ni colère, ni cri, ni injure ’. (Éphésiens 4:31.) En recherchant la justice, les vrais chrétiens honorent Dieu et obtiennent sa faveur.
Le prix de l’avidité
17. Quelle mauvaise conduite est condamnée dans le premier malheur que prononce Isaïe ?
17 Au verset 8, Isaïe cesse de citer Jéhovah. Il condamne certains des “ fruits sauvages ” produits en Juda en prononçant personnellement le premier de six malheurs : “ Malheur à ceux qui joignent maison à maison, et à ceux qui annexent champ à champ, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place et que vous habitiez seuls au milieu du pays ! À mes oreilles Jéhovah des armées a juré que de nombreuses maisons, quoique grandes et bonnes, deviendront un objet de stupéfaction, sans habitant. Car dix arpents de vigne ne produiront qu’un seul bath, et un homer de semence ne produira qu’un épha. ” — Isaïe 5:8-10.
18, 19. Comment des contemporains d’Isaïe enfreignent-ils les lois de Jéhovah relatives à la propriété, et quelles en seront les conséquences pour eux ?
18 Dans l’Israël antique, tout le pays appartenait en fin de compte à Jéhovah. Chaque famille possédait un héritage qui lui venait de Dieu, qu’elle avait le droit de louer ou de prêter, mais en aucun cas de vendre “ à perpétuité ”. (Lévitique 25:23.) Cette loi empêchait les abus, comme la monopolisation de biens fonciers. Elle empêchait également que des familles ne s’enfoncent trop dans la pauvreté. Mais certains habitants de Juda, avides, enfreignaient les lois de Dieu relatives à la propriété. Mika écrivit : “ Ils ont désiré des champs et ils s’en sont emparés ; des maisons aussi, et ils les ont prises ; ils ont spolié un homme robuste et sa maisonnée, un homme et sa possession héréditaire. ” (Mika 2:2). Cependant, Proverbes 20:21 contient cette mise en garde : “ Un héritage s’acquiert par l’avidité tout d’abord, mais son avenir ne sera pas béni. ”
19 Jéhovah promet d’arracher à ces individus avides ce qu’ils ont usurpé. Les maisons qu’ils extorquent seront “ sans habitant ”. Les terres qu’ils convoitent ne produiront qu’une fraction de ce qu’elles peuvent produire. Il n’est pas précisé comment et quand exactement cette malédiction prendra effet. Elle se rapporte probablement, au moins en partie, aux conditions qu’engendrera l’exil à Babylone. — Isaïe 27:10.
20. De quelles façons les chrétiens d’aujourd’hui fuiront-ils l’avidité manifestée par certains Israélites ?
20 Les chrétiens d’aujourd’hui doivent abhorrer l’avidité insatiable dont firent preuve certains Israélites (Proverbes 27:20). Quand les biens matériels prennent trop d’importance, on s’abaisse facilement à acquérir de l’argent par des moyens peu scrupuleux. On pourrait aisément s’embarquer dans des transactions louches ou dans des projets irréalistes qui font miroiter un enrichissement rapide. “ Qui se hâte pour acquérir des richesses ne restera pas innocent. ” (Proverbes 28:20). Il est incontestablement capital de se contenter de ce que l’on possède. — 1 Timothée 6:8.
Le piège des divertissements douteux
21. Quels péchés sont condamnés par le deuxième malheur d’Isaïe ?
21 On découvre ensuite le deuxième malheur énoncé par Isaïe : “ Malheur à ceux qui se lèvent de bon matin pour chercher des boissons enivrantes, qui s’attardent au crépuscule du soir, si bien que le vin les enflamme ! Et immanquablement il y a la harpe et l’instrument à cordes, le tambourin et la flûte ainsi que le vin à leurs festins ; mais l’action de Jéhovah, ils ne la regardent pas, et ils n’ont pas vu l’œuvre de ses mains. ” — Isaïe 5:11, 12.
22. Quel manque de retenue observe-t-on en Israël, et quelle conséquence aura-t-il sur la nation ?
22 Jéhovah est le “ Dieu heureux ” et il ne prive pas ses serviteurs d’une détente raisonnable (1 Timothée 1:11). Mais ces jouisseurs dépassent franchement les bornes ! En effet, “ ceux qui s’enivrent s’enivrent généralement la nuit ”, dit la Bible (1 Thessaloniciens 5:7). Or, les ripailleurs de la prophétie commencent leurs beuveries au lever du jour et continuent de boire jusqu’au soir ! Ils agissent comme si Dieu n’existait pas, comme s’il ne leur demanderait aucun compte pour leurs actions. Isaïe prédit un avenir sombre à ces individus. “ Mon peuple devra aller en exil, faute de connaissance ; et sa gloire, ce seront des hommes affamés, et sa foule sera desséchée par la soif. ” (Isaïe 5:13). Parce qu’ils refusent d’appliquer la vraie connaissance, tous les membres du peuple en alliance avec Dieu, tant le grand que le petit, descendront au shéol. — Lire Isaïe 5:14-17.
23, 24. Dans quel domaine est-il recommandé aux chrétiens de faire preuve de retenue et de modération ?
23 Les “ orgies ” ou “ ripailles ” constituaient également un problème parmi certains chrétiens du Ier siècle (Galates 5:21 ; Bible de Jérusalem ; 2 Pierre 2:13). Il n’est dès lors pas surprenant que de nos jours des chrétiens voués à Dieu manquent de bon sens sous le rapport des soirées récréatives. Il est arrivé que l’usage immodéré de boissons alcooliques rende certains bruyants et agités (Proverbes 20:1). D’autres ont eu un comportement immoral sous l’influence de trop d’alcool, et certaines soirées ont duré presque toute la nuit, ce qui a eu des répercussions sur les activités chrétiennes du lendemain.
24 Les chrétiens équilibrés, quant à eux, produisent des fruits conformes à la volonté de Dieu ; ils font preuve de retenue et de modération dans le choix de leurs divertissements. Ils tiennent compte du conseil de Paul renfermé en Romains 13:13 : “ Comme en plein jour, marchons avec décence : non pas dans les orgies ni dans les soûleries. ”
Haïssons le péché et aimons la vérité
25, 26. Quel raisonnement méchant des Israélites Isaïe dénonce-t-il dans ses troisième et quatrième malheurs ?
25 Écoutons à présent les troisième et quatrième malheurs prononcés par Isaïe : “ Malheur à ceux qui tirent la faute avec les cordes du mensonge et le péché comme avec les traits du chariot ; à ceux qui disent : ‘ Que son œuvre se hâte ; qu’elle vienne vite, afin que nous la voyions ; qu’il s’approche et qu’il vienne, le conseil du Saint d’Israël, pour que nous le connaissions ! ’ Malheur à ceux qui disent que le bien est mal et que le mal est bien, à ceux qui mettent les ténèbres pour la lumière et la lumière pour les ténèbres, à ceux qui mettent l’amer pour le doux et le doux pour l’amer ! ” — Isaïe 5:18-20.
26 Quel portrait frappant des pratiquants du péché ! Ils sont attachés au péché comme des animaux de trait le sont à des chariots ! Ces pécheurs n’ont même pas peur d’un éventuel jour de jugement. Ils lancent, moqueurs : “ Que son œuvre [celle de Dieu] se hâte ! ” Au lieu de se soumettre à la Loi de Dieu, ils tordent les choses, ils affirment “ que le bien est mal et que le mal est bien ”. — Voir Jérémie 6:15 ; 2 Pierre 3:3-7.
27. Comment les chrétiens d’aujourd’hui rejetteront-ils un état d’esprit semblable à celui des Israélites ?
27 Les chrétiens d’aujourd’hui doivent rejeter à tout prix un tel état d’esprit. Par exemple, ils n’adhèrent pas à l’opinion du monde qui juge la fornication et l’homosexualité acceptables (Éphésiens 4:18, 19). Il arrive, il est vrai, qu’un chrétien ‘ fasse un faux pas ’ qui l’amène à commettre un péché grave (Galates 6:1). Mais les anciens dans la congrégation sont prêts à aider celui qui a chuté et qui a besoin d’aide (Jacques 5:14, 15). Grâce à des prières et à des conseils bibliques, il est possible au pécheur de se rétablir spirituellement. S’il ne le fait pas, il risque de devenir “ esclave du péché ”. (Jean 8:34.) Loin de se moquer de Dieu et de perdre de vue la proximité du jour du jugement, les chrétiens s’efforcent de demeurer “ sans tache et sans défaut ” devant Jéhovah. — 2 Pierre 3:14 ; Galates 6:7, 8.
28. Quels péchés sont condamnés dans les derniers malheurs prononcés par Isaïe, et comment les chrétiens d’aujourd’hui éviteront-ils de tomber dans ces péchés ?
28 À juste titre, Isaïe ajoute ces derniers malheurs : “ Malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux et avisés devant leur face ! Malheur à ceux qui sont forts quand il s’agit de boire du vin, et aux hommes pleins d’énergie vitale pour mélanger les boissons enivrantes, à ceux qui déclarent juste le méchant, moyennant un pot-de-vin, et qui la lui enlèvent, la justice du juste ! ” (Isaïe 5:21-23). Ces paroles s’adressent sans doute à ceux qui exercent la fonction de juges dans le pays. Aujourd’hui, les anciens des congrégations veillent à ne pas paraître “ sages à leurs propres yeux ”. Ils acceptent humblement les conseils des autres anciens et suivent scrupuleusement les instructions qui leur sont données en matière d’organisation (Proverbes 1:5 ; 1 Corinthiens 14:33). Leur consommation de boissons alcooliques est modérée et ils ne boivent jamais avant d’assumer leurs responsabilités dans la congrégation (Hoshéa 4:11). De plus, les anciens ne veulent pas faire de favoritisme ni même en donner l’impression (Jacques 2:9). Quelle différence avec le clergé de la chrétienté ! Nombre de ses membres blanchissent les pécheurs influents et riches parmi eux, au mépris total des avertissements énoncés par l’apôtre Paul en Romains 1:18, 26, 27 ; 1 Corinthiens 6:9, 10 et Éphésiens 5:3-5.
29. Quelle fin tragique la vigne israélite de Jéhovah connaîtra-t-elle ?
29 Isaïe conclut son message prophétique en prédisant une fin tragique à ceux qui “ ont rejeté la loi de Jéhovah ” et qui n’ont pas produit du fruit juste (Isaïe 5:24, 25 ; Hoshéa 9:16 ; Malaki 4:1). Il déclare : “ [Jéhovah] a levé un signal pour une grande nation au loin, et il a sifflé vers elle, à l’extrémité de la terre ; et, voyez, elle viendra rapidement, en toute hâte. ” — Isaïe 5:26 ; Deutéronome 28:49 ; Jérémie 5:15.
30. Qui ralliera “ une grande nation ” contre le peuple de Jéhovah, et quelle en sera l’issue ?
30 Dans l’Antiquité, on dressait parfois un poteau sur une hauteur en guise de “ signal ”, de point de ralliement pour des gens ou des armées (voir Isaïe 18:3 ; Jérémie 51:27). Cette fois, Jéhovah lui-même ralliera une “ grande nation ” dont le nom n’est pas révélé, afin qu’elle exécute son jugementb. Il ‘ sifflera vers elle ’, autrement dit il attirera l’attention de cette nation sur son peuple rebelle, il lui montrera que son peuple vaut la peine d’être conquis. Le prophète dépeint ensuite l’attaque fulgurante et terrifiante de ces conquérants semblables à des lions : ils “ saisiront la proie ”, la nation de Dieu, et “ l’emporteront en lieu sûr ”, en captivité (lire Isaïe 5:27-30a). Quelles tristes conséquences pour le pays du peuple de Jéhovah ! “ On regardera le pays, et voici qu’il y a des ténèbres angoissantes ; et même la lumière s’est obscurcie à cause des gouttes qui tombent dessus. ” — Isaïe 5:30b.
31. Quel est le moyen pour les vrais chrétiens de ne pas recevoir la même punition que la vigne israélite de Jéhovah ?
31 Ainsi, la vigne que Dieu a plantée avec tant d’amour s’avère stérile ; elle n’est bonne qu’à être détruite. Les paroles d’Isaïe enseignent donc une leçon puissante à tous les serviteurs de Jéhovah d’aujourd’hui. Qu’ils s’efforcent de ne produire que des fruits justes, à la louange de Jéhovah et pour leur salut !
[Notes]
a Certains biblistes pensent qu’il était bien plus courant de construire des bâtiments temporaires, moins coûteux, tels que des huttes ou des cabanes, plutôt que des tours de pierres (Isaïe 1:8). La présence d’une tour montre donc que le propriétaire s’est donné particulièrement du mal pour sa “ vigne ”.
b Dans d’autres prophéties, Isaïe identifie Babylone à la nation qui exécute le jugement dévastateur de Jéhovah sur Juda.
[Illustration, page 83]
Un pécheur est attaché au péché comme un animal de trait l’est à un chariot.
[Illustration pleine page, page 85]