Chapitre onze
Le moment de la venue du Messie est révélé
1. Étant donné que Jéhovah est le Maître du temps, de quoi pouvons-nous être sûrs ?
JÉHOVAH est le Maître du temps. Il dirige tous les temps et toutes les époques qui ont un rapport avec son œuvre (Actes 1:7). Tous les événements qu’il a fixés pour ces temps et ces époques arrivent immanquablement. Il ne peut en aller autrement.
2, 3. À quelle prophétie Daniel prêtait-il attention, et par quel empire Babylone était-elle dominée à l’époque ?
2 Le prophète Daniel, qui étudiait les Écritures avec assiduité, avait la conviction que Jéhovah était capable de commander des événements et de les faire survenir. Il s’intéressait particulièrement aux prophéties relatives à la dévastation de Jérusalem. Jérémie avait consigné la révélation de Dieu sur la durée de la désolation de la ville sainte, et Daniel suivait cette prophétie de près. Il écrivit : “ Dans la première année de Darius le fils d’Assuérus de la semence des Mèdes, qui avait été fait roi sur le royaume des Chaldéens ; dans la première année de son règne, moi, Daniel, je discernai par les livres le nombre des années au sujet desquelles la parole de Jéhovah était venue à Jérémie le prophète, pour accomplir les dévastations de Jérusalem, à savoir soixante-dix ans. ” — Daniel 9:1, 2 ; Jérémie 25:11.
3 Darius le Mède régnait alors sur “ le royaume des Chaldéens ”. La prédiction que Daniel avait énoncée précédemment, quand il avait interprété l’écriture sur le mur, s’était vite réalisée. L’Empire babylonien n’était plus. Il avait été “ donné aux Mèdes et aux Perses ” en 539 avant notre ère. — Daniel 5:24-28, 30, 31.
DANIEL PRIE HUMBLEMENT JÉHOVAH
4. a) Que fallait-il pour être délivré par Dieu ? b) Comment Daniel approcha-t-il Jéhovah ?
4 Daniel comprenait que les 70 ans de désolation de Jérusalem allaient se terminer. Qu’allait-il faire ? Il nous le dit lui-même : “ Je tournai ma face vers Jéhovah le vrai Dieu, afin de le chercher par la prière et par les supplications, par le jeûne, une toile de sac et la cendre. Et je priais Jéhovah mon Dieu, je faisais confession. ” (Daniel 9:3, 4). Il fallait une bonne condition de cœur pour bénéficier de la délivrance miséricordieuse opérée par Dieu (Lévitique 26:31-46 ; 1 Rois 8:46-53). Il fallait avoir la foi, être humble et se repentir totalement des péchés qui avaient été la cause de l’exil et de l’esclavage. Daniel approcha donc Dieu en faveur de son peuple pécheur. De quelle manière ? En jeûnant, en menant deuil et en se vêtant d’une toile de sac, symbole de repentance et de sincérité de cœur.
5. Pourquoi Daniel pouvait-il être confiant que les Juifs seraient rétablis dans leur pays ?
5 La prophétie de Jérémie avait donné espoir à Daniel, car elle indiquait que les Juifs seraient bientôt rétablis dans leur pays, Juda (Jérémie 25:12 ; 29:10). Daniel était sans aucun doute confiant que les Juifs assujettis seraient soulagés ; en effet, un homme du nom de Cyrus régnait déjà en Perse. Or, Isaïe n’avait-il pas prophétisé que Cyrus serait utilisé pour libérer les Juifs, afin qu’ils rebâtissent Jérusalem et son temple (Isaïe 44:28–45:3) ? Mais Daniel ignorait totalement comment cela surviendrait. C’est pourquoi il continuait de supplier Jéhovah.
6. Que reconnut Daniel dans une prière ?
6 Daniel attira l’attention sur la miséricorde et la bonté de cœur de Dieu. Il reconnut humblement que les Juifs avaient péché en se rebellant, en s’écartant des commandements de Jéhovah et en n’écoutant pas ses prophètes. Dieu les avait à bon droit “ dispersés à cause de leur infidélité ”. Daniel dit dans sa prière : “ Ô Jéhovah, à nous appartient la honte de la face, à nos rois, à nos princes et à nos ancêtres, parce que nous avons péché contre toi. À Jéhovah notre Dieu appartiennent les miséricordes et les pardons, car nous nous sommes rebellés contre lui. Nous n’avons pas obéi à la voix de Jéhovah notre Dieu en marchant dans ses lois qu’il avait mises devant nous par la main de ses serviteurs les prophètes. Tous ceux d’Israël ont violé ta loi, et l’on s’est écarté en n’obéissant pas à ta voix, si bien que tu as déversé sur nous l’imprécation et le serment qui est écrit dans la loi de Moïse le serviteur du vrai Dieu, car nous avons péché contre Lui. ” — Daniel 9:5-11 ; Exode 19:5-8 ; 24:3, 7, 8.
7. Pourquoi peut-on dire que Jéhovah se montra irréprochable en permettant que les Juifs aillent en captivité ?
7 Dieu avait prévenu les Israélites des conséquences qu’ils subiraient s’ils lui désobéissaient et s’ils ne respectaient pas l’alliance qu’il avait conclue avec eux (Lévitique 26:31-33 ; Deutéronome 28:15 ; 31:17). Daniel reconnaît que les actions de Dieu sont irréprochables ; il dit : “ Il a entrepris de réaliser ses paroles qu’il avait prononcées contre nous et contre nos juges qui nous jugeaient, en faisant venir sur nous un grand malheur, tel que sous tous les cieux il n’a pas été fait comme il a été fait à Jérusalem. Comme c’est écrit dans la loi de Moïse, tout ce malheur — il est venu sur nous, et nous n’avons pas adouci la face de Jéhovah notre Dieu en revenant de notre faute et en nous montrant perspicaces en ta fidélité. Et Jéhovah est resté vigilant au sujet du malheur et finalement il l’a fait venir sur nous, car Jéhovah notre Dieu est juste dans toutes ses œuvres qu’il a faites ; et nous n’avons pas obéi à sa voix. ” — Daniel 9:12-14.
8. Sur quoi porte la supplique de Daniel à Jéhovah ?
8 Daniel ne cherche pas d’excuses aux actions de son peuple. Ses compatriotes ont mérité amplement l’exil, ce qu’il confesse en ces termes : “ Nous avons péché, nous avons agi méchamment. ” (Daniel 9:15). Il n’est pas non plus préoccupé seulement par la fin de leurs souffrances. Sa supplique porte sur la gloire et sur l’honneur de Jéhovah. En pardonnant aux Juifs et en les rétablissant dans leur pays, Dieu tiendrait la promesse qu’il avait faite par l’intermédiaire de Jérémie et sanctifierait Son saint nom. Daniel supplie : “ Ô Jéhovah, selon tous tes actes de justice, s’il te plaît, que ta colère et ta fureur s’en retournent de dessus ta ville Jérusalem, ta montagne sainte ; car, à cause de nos péchés et à cause des fautes de nos ancêtres, Jérusalem et ton peuple sont un objet d’opprobre pour tous ceux qui sont autour de nous. ” — Daniel 9:16.
9. a) Par quelles supplications Daniel termine-t-il sa prière ? b) Qu’est-ce qui peine Daniel, mais comment montre-t-il du respect pour le nom divin ?
9 Daniel continue sa prière fervente : “ Maintenant écoute, ô notre Dieu, la prière de ton serviteur et ses supplications, et fais briller ta face sur ton sanctuaire qui est désolé, par égard pour Jéhovah. Incline ton oreille, ô mon Dieu, et entends. Ouvre tes yeux et vois nos désolations et la ville qui a été appelée de ton nom ; car ce n’est pas selon nos actes de justice que nous faisons tomber nos supplications devant toi, mais selon tes nombreuses miséricordes. Ô Jéhovah, entends. Ô Jéhovah, pardonne. Ô Jéhovah, prête attention et agis. Ne tarde pas, à cause de toi, ô mon Dieu, car ton nom a été invoqué sur ta ville et sur ton peuple. ” (Daniel 9:17-19). Si Dieu ne pardonnait pas à son peuple et l’abandonnait à l’exil, s’il laissait sa ville sainte, Jérusalem, indéfiniment désolée, les nations le tiendraient-elles pour le Souverain de l’univers ? Ne penseraient-elles pas que Jéhovah était incapable de résister aux dieux babyloniens ? Le nom de Jéhovah serait inévitablement sali, perspective qui peine Daniel. D’ailleurs, sur les 19 fois où le nom divin, Jéhovah, figure dans le livre de Daniel, 18 occurrences se trouvent dans cette prière !
GABRIEL VIENT RAPIDEMENT
10. a) Qui fut envoyé auprès de Daniel, et pourquoi ? b) Pourquoi Daniel qualifia-t-il Gabriel d’“ homme ” ?
10 Alors que Daniel est toujours en prière, l’ange Gabriel apparaît. Il dit : “ Ô Daniel, maintenant je suis sorti pour te donner de la perspicacité avec de l’intelligence. Au début de tes supplications, une parole est sortie, et moi je suis venu t’informer, parce que tu es quelqu’un de très désirable. Prête donc attention à la chose, et aie de l’intelligence dans la chose vue. ” Mais pourquoi Daniel l’appelle-t-il “ l’homme Gabriel ” ? (Daniel 9:20-23.) Quand Daniel avait cherché à comprendre sa vision précédente du bouc et du bélier, “ quelqu’un qui était semblable d’aspect à un homme robuste ” était apparu devant lui. C’était l’ange Gabriel, envoyé pour lui donner de la perspicacité (Daniel 8:15-17). Pareillement, après la prière de Daniel, cet ange vint près de lui sous une forme humaine et lui parla comme un homme parle à un autre homme.
11, 12. a) Même s’il n’y avait pas de temple ni d’autel de Jéhovah à Babylone, comment les Juifs fervents montraient-ils qu’ils se souciaient des sacrifices requis par la Loi ? b) Pourquoi Daniel fut-il appelé “ quelqu’un de très désirable ” ?
11 Gabriel arrive “ au moment de l’offrande du soir ”. L’autel de Jéhovah avait été détruit avec le temple à Jérusalem, et les Juifs étaient captifs des Babyloniens, qui étaient des païens, si bien qu’ils n’offraient pas de sacrifices à Dieu à Babylone. Cependant, pour les Juifs fervents qui vivaient à Babylone, il était approprié de louer et de supplier Jéhovah aux moments prescrits pour les offrandes sous la Loi mosaïque. Daniel était un homme si attaché à Dieu qu’il fut qualifié de “ quelqu’un de très désirable ”. Jéhovah, ‘ qui entend la prière ’, prenait plaisir en lui, si bien que Gabriel fut envoyé rapidement pour répondre à la prière pleine de foi de Daniel. — Psaume 65:2.
12 Même quand cela avait mis sa vie en danger, Daniel avait continué de prier Dieu trois fois par jour (Daniel 6:10, 11). Il n’est pas étonnant que Jéhovah l’ait trouvé très désirable ! En plus de prier, Daniel méditait sur la Parole de Dieu, ce qui lui permettait de discerner la volonté divine. Il persévérait dans la prière et savait comment approcher Jéhovah de façon à ce qu’il lui réponde. Il mettait l’accent sur la justice divine (Daniel 9:7, 14, 16). Et ses ennemis avaient beau ne trouver aucune faille en lui, Daniel savait qu’il était un pécheur aux yeux de Dieu et il confessait volontiers son péché. — Daniel 6:4 ; Romains 3:23.
“ SOIXANTE-DIX SEMAINES ” POUR SUPPRIMER LE PÉCHÉ
13, 14. a) Quel renseignement important Gabriel révéla-t-il à Daniel ? b) Quelle est la durée des “ soixante-dix semaines ”, et comment le savons-nous ?
13 Quelle réponse Daniel reçoit à sa prière ! Non seulement Jéhovah l’assure que les Juifs seront rétablis dans leur pays, mais encore il lui donne de la perspicacité dans une question qui est bien plus importante : l’apparition du Messie prédit (Genèse 22:17, 18 ; Isaïe 9:6, 7). Gabriel dit à Daniel : “ Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte, afin de mettre un terme à la transgression, et de supprimer le péché, et de faire propitiation pour la faute, et d’amener la justice pour des temps indéfinis, et d’apposer un sceau sur vision et prophète, et d’oindre le Saint des Saints. Il faut que tu saches et que tu sois perspicace : depuis la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem jusqu’à Messie le Guide, il y aura sept semaines, également soixante-deux semaines. Elle reviendra et sera bel et bien rebâtie, avec place publique et fossé, mais dans la détresse des temps. ” — Daniel 9:24, 25.
14 N’était-ce pas une excellente nouvelle ? Non seulement Jérusalem serait rebâtie et le culte serait restauré dans un nouveau temple, mais encore “ Messie le Guide ” apparaîtrait à un moment précis. Ces événements se produiraient en l’espace de “ soixante-dix semaines ”. Étant donné que Gabriel ne parle pas de jours, il n’est pas question de semaines de sept jours chacune, dont le total correspondrait à 490 jours, soit simplement à un an et un tiers. La reconstruction prédite de Jérusalem “ avec place publique et fossé ” prit bien plus de temps que cela. Les semaines sont des semaines d’années. Un certain nombre de versions modernes émettent l’idée que chaque semaine dure sept ans. Par exemple, le sens de “ semaines d’années ” est indiqué dans une note sur Daniel 9:24 dans la Bible du Rabbinat français. On lit dans La Bible, par Pierre de Beaumont : “ Soixante-dix semaines d’années sont fixées à ton peuple et à ta ville sainte. ” D’autres versions, comme la Bible de Jérusalem et la Bible de la Pléiade, confirment cette leçon en note.
15. En quelles trois périodes les “ soixante-dix semaines ” se divisent-elles, et quand commenceraient-elles ?
15 D’après les paroles de l’ange, les “ soixante-dix semaines ” seraient divisées en trois périodes : 1) “ sept semaines ”, 2) “ soixante-deux semaines ” et 3) une semaine, autrement dit 49 ans, 434 ans et 7 ans, soit au total 490 ans. Notons avec intérêt que la Bible en français courant met : “ Une période de soixante-dix fois sept ans a été fixée pour ton peuple et pour la ville sainte où tu habites. ” Après avoir été exilés et avoir souffert à Babylone pendant 70 ans, les Juifs bénéficieraient d’une faveur spéciale de la part de Dieu pendant 490 ans, ou 70 ans multipliés par 7. Le point de départ de cette période serait “ la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem ”. Quand la sortie de la parole en question aurait-elle lieu ?
LES “ SOIXANTE-DIX SEMAINES ” COMMENCENT
16. Comme l’indique son décret, dans quel but Cyrus rendit-il les Juifs à leur pays ?
16 Trois événements notables méritent considération en rapport avec le commencement des “ soixante-dix semaines ”. Le premier survint en 537 avant notre ère, quand Cyrus émit son décret qui rendait les Juifs à leur pays. On y lit : “ Voici ce qu’a dit Cyrus le roi de Perse : ‘ Tous les royaumes de la terre, Jéhovah le Dieu des cieux me les a donnés, et lui-même m’a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, qui est en Juda. Quiconque parmi vous est de tout son peuple — que son Dieu soit avec lui. Qu’il monte donc à Jérusalem, qui est en Juda, et qu’il rebâtisse la maison de Jéhovah le Dieu d’Israël — c’est le vrai Dieu —, laquelle était à Jérusalem. Quant à quiconque est resté de ce peuple — de tous les lieux où il réside comme étranger —, que les hommes de son lieu lui viennent en aide par de l’argent, de l’or, des biens et des animaux domestiques, avec l’offrande volontaire, pour la maison du vrai Dieu qui était à Jérusalem. ’ ” (Ezra 1:2-4). Il est clair que ce décret visait expressément la reconstruction du temple, “ la maison de Jéhovah ”, sur son ancien emplacement.
17. D’après la lettre qui lui avait été donnée, pour quelle raison Ezra se rendait-il à Jérusalem ?
17 Le deuxième événement survint dans la septième année du règne d’Artaxerxès (Artaxerxès Longue-Main, fils de Xerxès Ier), roi de Perse. À cette époque, Ezra le copiste se rendit de Babylone à Jérusalem, ce qui demandait un voyage de quatre mois. Il était porteur d’une lettre du roi, une lettre qui était spéciale, mais qui n’autorisait pas la reconstruction de Jérusalem. La mission d’Ezra consistait seulement à “ embellir la maison de Jéhovah ”. C’est pourquoi la lettre parlait d’or et d’argent, de récipients sacrés et de contributions sous forme de blé, de vin, d’huile et de sel destinés au culte rendu au temple, ainsi que de l’exemption d’impôts pour ceux qui y servaient. — Ezra 7:6-27.
18. Quelle nouvelle contraria Nehémia, et comment le roi Artaxerxès l’apprit-il ?
18 Le troisième événement eut lieu 13 ans plus tard, dans la 20e année d’Artaxerxès, roi de Perse. Nehémia était alors son échanson à “ Suse le château ”. Jérusalem avait été rebâtie dans une certaine mesure par le reste qui était revenu de Babylone. Mais tout n’allait pas pour le mieux. Nehémia apprit que ‘ la muraille de Jérusalem était démolie et que ses portes avaient été brûlées par le feu ’. Cela le contraria beaucoup et le rendit mélancolique. Interrogé sur les raisons de sa tristesse, Nehémia répondit : “ Que le roi vive pour des temps indéfinis ! Pourquoi mon visage ne deviendrait-il pas triste quand la ville, la maison des tombes de mes ancêtres, est dévastée et que ses portes ont été dévorées par le feu ? ” — Nehémia 1:1-3 ; 2:1-3.
19. a) Quand le roi Artaxerxès l’interrogea, que fit avant tout Nehémia ? b) Que demanda Nehémia, et par quelles paroles reconnut-il le rôle joué par Dieu en la matière ?
19 Le récit concernant Nehémia se poursuit ainsi : “ Alors le roi me dit : ‘ Que cherches-tu donc à obtenir ? ’ Aussitôt je priai le Dieu des cieux. Puis je dis au roi : ‘ Si vraiment cela paraît bon au roi, et si ton serviteur paraît bon devant toi, je demande que tu m’envoies vers Juda, vers la ville des tombes de mes ancêtres, pour que je la rebâtisse. ’ ” Cette proposition plut à Artaxerxès, qui accéda aussi à la requête suivante de Nehémia : “ Si vraiment cela paraît bon au roi, qu’on me donne des lettres pour les gouverneurs d’au-delà du Fleuve [l’Euphrate], afin qu’ils me laissent passer jusqu’à ce que j’arrive en Juda, et aussi une lettre pour Asaph le gardien du parc qui appartient au roi, afin qu’il me donne des arbres pour construire avec du bois les portes du Château qui appartient à la maison, et pour la muraille de la ville, ainsi que pour la maison où j’entrerai. ” Nehémia reconnut par les paroles suivantes le rôle que Jéhovah joua dans cette affaire : “ Alors le roi me donna ces lettres, selon la bonne main de mon Dieu qui était sur moi. ” — Nehémia 2:4-8.
20. a) Quand la parole “ pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem ” prit-elle effet ? b) Quand les “ soixante-dix semaines ” commencèrent-elles, et quand prirent-elles fin ? c) Qu’est-ce qui atteste l’exactitude des dates du commencement et de la fin des “ soixante-dix semaines ” ?
20 Bien que l’autorisation ait été accordée au mois de Nisan, durant la première partie de la 20e année du règne d’Artaxerxès, “ la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem ” ne prit effet que des mois plus tard, lorsque Nehémia arriva à Jérusalem et entama son travail de restauration. Le voyage d’Ezra avait nécessité quatre mois, mais Suse se trouvait à plus de 320 kilomètres à l’est de Babylone, donc encore plus loin de Jérusalem. Par conséquent, Nehémia arriva à Jérusalem très probablement vers la fin de la 20e année d’Artaxerxès, soit en 455 avant notre ère. C’est alors que les “ soixante-dix semaines ” prédites, autrement dit les 490 ans, commencèrent. Elles prendraient fin dans la deuxième moitié de l’an 36 de notre ère. — Voir “ Quand le règne d’Artaxerxès commença-t-il ? ” page 197.
“ MESSIE LE GUIDE ” APPARAÎT
21. a) Qu’est-ce qui devait s’accomplir au cours des “ sept [premières] semaines ”, et malgré quelle situation ? b) Quelle année le Messie devait-il apparaître, et que se passa-t-il à ce moment-là d’après l’Évangile de Luc ?
21 Combien d’années s’écoulèrent avant que Jérusalem ne soit vraiment rebâtie ? La restauration de la ville devait s’effectuer “ dans la détresse des temps ” en raison des difficultés que connaîtraient les Juifs entre eux et de l’opposition que leur feraient subir les Samaritains et d’autres. Le travail fut sans doute terminé dans une mesure suffisante vers 406 avant notre ère, soit en l’espace des “ sept semaines ” ou 49 ans (Daniel 9:25). Suivrait une période de 62 semaines, ou 434 ans. Après cette période, le Messie promis de longue date apparaîtrait. En comptant 483 ans (49 plus 434) à partir de 455 avant notre ère, on arrive à 29 de notre ère. Que se passa-t-il à ce moment-là ? Luc, rédacteur d’un Évangile, répond : “ Dans la quinzième année du règne de Tibère César, alors que Ponce Pilate était gouverneur de Judée, et qu’Hérode était chef de district de Galilée, [...] la déclaration de Dieu vint à Jean le fils de Zekaria dans le désert. Il vint alors dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant un baptême symbole de repentance pour le pardon des péchés. ” À cette époque, “ le peuple était dans l’attente ” du Messie. — Luc 3:1-3, 15.
22. Quand et par quel moyen Jésus devint-il le Messie prédit ?
22 Jean n’était pas le Messie promis. Mais il déclara au sujet de ce qu’il vit lors du baptême de Jésus de Nazareth, à l’automne de l’an 29 de notre ère : “ J’ai vu l’esprit descendre du ciel comme une colombe, et il est demeuré sur lui. Moi non plus je ne le connaissais pas, mais Celui-là même qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘ Quel que soit celui sur qui tu verras l’esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans de l’esprit saint. ’ Et j’ai vu cela, et j’ai témoigné que celui-ci est le Fils de Dieu. ” (Jean 1:32-34). À son baptême, Jésus devint l’Oint, le Messie ou Christ. Peu après, André, un disciple de Jean, rencontra Jésus, qui était oint, puis dit à Simon Pierre : “ Nous avons trouvé le Messie. ” (Jean 1:41). “ Messie le Guide ” apparut donc exactement au moment prévu, à la fin des 69 semaines.
LES ÉVÉNEMENTS DE LA DERNIÈRE SEMAINE
23. Pourquoi “ Messie le Guide ” devait-il mourir, et quand cela eut-il lieu ?
23 Que devait-il se passer au cours de la 70e semaine ? Gabriel dit que la période de “ soixante-dix semaines ” avait été déterminée “ afin de mettre un terme à la transgression, et de supprimer le péché, et de faire propitiation pour la faute, et d’amener la justice pour des temps indéfinis, et d’apposer un sceau sur vision et prophète, et d’oindre le Saint des Saints ”. Pour atteindre cet objectif, il fallait que “ Messie le Guide ” meure. À quel moment ? Gabriel déclara : “ Après les soixante-deux semaines, Messie sera retranché, avec rien pour lui-même. [...] Et il devra garder l’alliance en vigueur pour la multitude pendant une semaine ; et à la moitié de la semaine il fera cesser sacrifice et offrande. ” (Daniel 9:26a, 27a). Le moment critique aurait lieu “ à la moitié de la semaine ”, c’est-à-dire au milieu de la dernière semaine d’années.
24, 25. a) Quand Christ mourut-il, conformément à la prophétie, et à quoi sa mort et sa résurrection mirent-elles fin ? b) Qu’est-ce que la mort de Jésus rendit possible ?
24 Le ministère public de Jésus Christ commença dans la deuxième moitié de l’an 29 de notre ère et dura trois ans et demi. Conformément à la prophétie, Christ fut “ retranché ” au début de l’an 33 : il mourut sur un poteau de supplice, donnant sa vie humaine en rançon pour l’humanité (Isaïe 53:8 ; Matthieu 20:28). Une fois que Jésus, ressuscité, eut présenté à Dieu, au ciel, la valeur de sa vie humaine offerte en sacrifice, les sacrifices d’animaux et les offrandes prescrits par la Loi ne furent plus nécessaires. Bien que les prêtres juifs aient continué à offrir des sacrifices au temple de Jérusalem jusqu’à sa destruction en 70 de notre ère, Dieu ne considéra plus ces sacrifices comme recevables. Ils avaient été remplacés par un sacrifice meilleur, un sacrifice qui n’aurait jamais besoin d’être renouvelé. L’apôtre Paul écrivit : “ [Christ] a offert un seul sacrifice pour les péchés à perpétuité [...]. Car c’est par une seule offrande sacrificielle qu’il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont en train d’être sanctifiés. ” — Hébreux 10:12, 14.
25 Même si le péché et la mort continuèrent d’affliger l’humanité, le retranchement de Jésus et sa résurrection pour la vie céleste réalisèrent les prophéties. Cela ‘ mit un terme à la transgression, supprima le péché, fit propitiation pour la faute, et amena la justice ’. Dieu avait ôté l’alliance de la Loi, qui avait rendu manifeste que les Juifs étaient des pécheurs et qui les avait condamnés comme tels (Romains 5:12, 19, 20 ; Galates 3:13, 19 ; Éphésiens 2:15 ; Colossiens 2:13, 14). Désormais, les péchés des transgresseurs repentants pouvaient être effacés et les peines encourues à cause de ces péchés pouvaient être remises. Grâce au sacrifice propitiatoire du Messie, la réconciliation avec Dieu était possible pour ceux qui exerceraient la foi. Ils pouvaient espérer recevoir de Dieu le don qu’est “ la vie éternelle par Christ Jésus ”. — Romains 3:21-26 ; 6:22, 23 ; 1 Jean 2:1, 2.
26. a) Même si l’alliance de la Loi avait été ôtée, quelle alliance fut ‘ gardée en vigueur pendant une semaine ’ ? b) Que se passa-t-il à la fin de la 70e semaine ?
26 C’est ainsi que Jéhovah ôta l’alliance de la Loi par le moyen de la mort de Christ en 33 de notre ère. Dès lors, en quel sens pouvait-on dire que le Messie ‘ devrait garder l’alliance en vigueur pour la multitude pendant une semaine ’ ? En ce sens qu’il garda l’alliance abrahamique en vigueur. Jusqu’à la fin de la 70e semaine, Dieu accorda les bénédictions qui découlaient de cette alliance aux descendants hébreux d’Abraham. Mais à la fin des “ soixante-dix semaines ” d’années, en 36, l’apôtre Pierre prêcha à Corneille, un Italien fervent, à sa maisonnée et à d’autres Gentils. Et à partir de ce jour-là, la bonne nouvelle fut annoncée parmi les gens des nations. — Actes 3:25, 26 ; 10:1-48 ; Galates 3:8, 9, 14.
27. Quel “ Saint des Saints ” fut oint, et comment ?
27 La prophétie prédisait également l’onction du “ Saint des Saints ”. Il n’est pas question d’onction du Très-Saint, le compartiment le plus retiré du temple de Jérusalem. L’expression “ Saint des Saints ” se rapporte ici au sanctuaire céleste de Dieu. C’est là que Jésus présenta la valeur de son sacrifice humain à son Père. Le baptême de Jésus, en 29 de notre ère, avait oint, ou mis à part, la réalité céleste, spirituelle, représentée sur la terre par le Très-Saint du tabernacle et plus tard du temple. — Hébreux 9:11, 12.
DIEU CONFIRME LA PROPHÉTIE
28. Que signifiait “ apposer un sceau sur vision et prophète ” ?
28 La prophétie messianique énoncée par l’ange Gabriel parlait encore “ d’apposer un sceau sur vision et prophète ”. Cela signifiait que tout ce qui était prédit au sujet du Messie (tout ce qu’il accomplit au moyen de son sacrifice, de sa résurrection et de sa parution au ciel, ainsi que les autres choses qui se produisirent au cours de la 70e semaine) serait frappé du sceau de l’approbation divine, se révélerait véridique et serait digne de foi. La vision serait scellée, s’appliquerait exclusivement au Messie. Elle trouverait sa réalisation en sa personne et dans l’œuvre que Dieu effectuerait par son intermédiaire. On ne pourrait trouver la bonne interprétation de la vision qu’en rapport avec le Messie prédit. Rien d’autre ne viendrait en desceller la signification.
29. Que devait-il arriver à Jérusalem rebâtie, et pour quelle raison ?
29 Gabriel avait annoncé précédemment que Jérusalem serait rebâtie. Il prédit maintenant la destruction de la ville rebâtie et de son temple, en ces termes : “ La ville et le lieu saint, le peuple d’un guide qui vient les ravagera. Et la fin de cela sera par l’inondation. Et jusqu’à la fin il y aura guerre ; ce qui est décidé, ce sont des désolations. [...] Et sur l’aile des choses immondes il y aura celui qui cause la désolation ; et jusqu’à une extermination, la chose décidée se déversera aussi sur celui qui est en désolation. ” (Daniel 9:26b, 27b). Certes, cette désolation surviendrait après les “ soixante-dix semaines ” ; néanmoins, elle serait une conséquence directe des événements survenus pendant la dernière “ semaine ”, durant laquelle les Juifs rejetèrent le Christ et le firent mettre à mort. — Matthieu 23:37, 38.
30. Selon l’Histoire, comment le décret du Maître du temps fut-il accompli ?
30 L’Histoire montre qu’en 66 de notre ère les légions romaines commandées par Cestius Gallus, gouverneur de Syrie, entourèrent Jérusalem. Malgré la résistance juive, les armées de Rome qui portaient leurs enseignes, leurs étendards idolâtriques, pénétrèrent dans la ville et commencèrent à saper le mur nord du temple. Leur présence en ce lieu faisait d’elles une “ chose immonde ” capable de causer une désolation complète (Matthieu 24:15, 16). En 70, les Romains menés par le général Titus vinrent comme une “ inondation ” et dévastèrent la ville et son temple. Rien ne les arrêta, car cela avait été décrété (“ décidé ”) par Dieu. Le Maître du temps, Jéhovah, avait une nouvelle fois accompli sa parole !
QU’AVEZ-VOUS RETENU ?
• Quelles supplications Daniel adressa-t-il à Jéhovah alors que les 70 ans de la désolation de Jérusalem touchaient à leur fin ?
• Quelle fut la durée des “ soixante-dix semaines ”, et quand commencèrent-elles et se terminèrent-elles ?
• Quand “ Messie le Guide ” apparut-il, et à quel moment critique fut-il “ retranché ” ?
• Quelle alliance fut gardée “ en vigueur pour la multitude pendant une semaine ” ?
• Que se passa-t-il après les “ soixante-dix semaines ” ?
[Encadré/Illustration, page 197]
Quand le règne d’Artaxerxès commença-t-il ?
LES historiens ne s’accordent pas sur l’année où le roi de Perse Artaxerxès commença son règne. Certains situent son année d’accession en 465 avant notre ère du fait que son père, Xerxès, commença à régner en 486 et mourut dans sa 21e année de règne. Cependant, tout porte à croire qu’Artaxerxès monta sur le trône en 475 et que sa première année de règne débuta en 474.
Des inscriptions et des sculptures mises au jour à Persépolis, capitale de la Perse antique, indiquent que Xerxès et son père, Darius Ier, régnèrent simultanément. Si cette situation dura 10 ans et si Xerxès régna seul pendant 11 ans après la mort de Darius en 486, la première année de règne d’Artaxerxès fut 474.
Un deuxième indice a trait au général athénien Thémistocle, qui vainquit l’armée de Xerxès en 480 avant notre ère. Il perdit par la suite la faveur du peuple grec et fut accusé de trahison. Thémistocle s’enfuit et chercha refuge à la cour perse, où il reçut un bon accueil. D’après l’historien grec Thucydide, cela eut lieu alors qu’Artaxerxès “ régnait depuis peu ”. L’historien grec Diodore de Sicile situe la mort de Thémistocle en 471. Puisque Thémistocle demanda un an pour apprendre le perse avant de se présenter devant le roi Artaxerxès, il dut arriver en Asie Mineure au plus tard en 473. Cette date est appuyée par la Chronique d’Eusèbe de Jérôme. Étant donné qu’Artaxerxès “ régnait depuis peu ” quand Thémistocle arriva en Asie en 473, Ernst Hengstenberg, un bibliste allemand, a déclaré dans son ouvrage intitulé Christologie des Alten Testaments que le règne d’Artaxerxès débuta en 474, ce qu’affirment du reste d’autres sources encore. Il a ajouté : “ La vingtième année d’Artaxerxès est l’année 455 avant Christ. ”
[Illustration]
Buste de Thémistocle.
[Schéma/Illustrations, pages 188, 189]
(Voir la publication)
“ SOIXANTE-DIX SEMAINES ”
455 406 29 33 36
av. n. è. av. n. è. de n. è. de n. è. de n. è.
“ La parole Jérusalem Messie Messie Fin des
pour rebâtie apparaît retranché “ soixante-dix
rétablir [...] semaines ”
Jérusalem. ”
7 semaines 62 semaines 1 semaine
49 ans 434 ans 7 ans
[Illustration pleine page, page 180]
[Illustration pleine page, page 193]