TEMPS FIXÉS DES NATIONS
Après avoir parlé de la destruction qui devait s’abattre sur la ville de Jérusalem, Jésus fit cette déclaration : “ Et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations [“ temps des Gentils ”, AC] soient accomplis. ” (Lc 21:24). La période désignée par l’expression “ temps fixés des nations [gr. : kaïroï éthnôn] ” a suscité des discussions considérables quant à sa signification et à son implication.
Signification de “ temps fixés ”. L’expression “ temps fixés ” correspond ici au mot grec kaïros (pluriel : kaïroï), qui, selon le Dictionnaire grec-français du Nouveau Testament (par M. Carrez et F. Morel, Paris, 1971, p. 129), signifie “ moment opportun, temps favorable, [...] temps fixé, époque déterminée ”. L’ouvrage A Greek-English Lexicon, par H. Liddell et R. Scott (1968, p. 859), donne cette autre définition : “ Moment exact ou crucial. ” C’est ainsi que kaïros est employé pour désigner “ l’époque ” de la moisson, “ la saison ” des fruits et “ la saison ” des figues (Mt 13:30 ; 21:34 ; Mc 11:13) ; le “ temps voulu ” pour distribuer la nourriture (Mt 24:45 ; Lc 12:42) ; “ le temps fixé ” pour le début du ministère de Jésus et la période favorable que cela créa (Mc 1:15 ; Mt 16:3 ; Lc 12:56 ; 19:44) ; et le “ temps fixé ” de sa mort (Mt 26:18). Sur le point d’être chassés hors de certains hommes, les démons crièrent à Jésus : “ Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps fixé ? ” — Mt 8:29.
Kaïros est également employé à propos d’époques ou d’événements futurs dans le dessein ou le calendrier de Dieu, en particulier en rapport avec la présence de Christ et avec son Royaume (Ac 1:7 ; 3:19 ; 1Th 5:1). C’est ainsi que l’apôtre Paul parle du “ saint secret ” révélé par Dieu “ pour une administration au terme des temps fixés [kaïrôn], à savoir : réunir toutes choses de nouveau dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre ”. (Ép 1:9, 10.) Étant donné le sens du mot kaïros tel qu’il est employé dans le texte biblique, on peut correctement supposer que l’expression “ temps fixés des nations ” concerne, non pas quelque chose de vague ou d’indéfini, mais une “ époque déterminée ”, un “ moment exact ou crucial ”, avec un commencement précis et une fin précise.
“ Les nations ” et “ Jérusalem ”. La signification de la déclaration de Jésus est nécessairement liée à ce qu’il dit sur le ‘ foulage de Jérusalem ’, qui se poursuivrait jusqu’à ce que soient accomplis “ les temps fixés des nations ”. Le terme “ nations ” ou “ Gentils ” traduit le mot grec éthnê, qui signifie “ nations ” et qui fut employé par les rédacteurs de la Bible pour désigner spécifiquement les nations non juives. S’appuyant sur ce fait, certains ont considéré que la prophétie s’applique à la période durant laquelle le lieu géographique de la ville antique de Jérusalem serait sous la domination et le contrôle des Gentils.
C’est manifestement la ville de Jérusalem au sens littéral qui est concernée par les propos de Jésus au sujet de la destruction qui devait venir et qui vint effectivement sur cette ville en l’an 70 de n. è. lorsque les Romains la démolirent ; toutefois, la déclaration relative aux “ temps fixés des nations ” projette la prophétie bien plus loin dans le futur, comme l’ont noté de nombreux commentateurs. Ainsi, l’ouvrage connu Commentary de F. Cook dit à propos de Luc 21:24 : “ Il [ce verset] sert à séparer la partie strictement eschatologique [c’est-à-dire la partie touchant les derniers jours] de la grande prophétie et la partie s’appliquant spécifiquement à la destruction de Jérusalem. ” Il devient donc essentiel de déterminer quel sens les Écritures inspirées attribuent à “ Jérusalem ”, afin d’établir avec certitude si “ les temps fixés des nations ” se rapportent uniquement à la ville de Jérusalem à proprement parler ou à quelque chose d’autre et de plus grand.
Jérusalem était la capitale de la nation d’Israël, et on disait de ses rois de la lignée de David qu’ils ‘ siégeaient sur le trône de Jéhovah ’. (1Ch 29:23.) De ce fait, Jérusalem représentait le siège du gouvernement divinement constitué, ou royaume typique de Dieu, qui opérait par l’intermédiaire de la maison de David. Avec son mont Sion, cette ville était “ la cité du Grand Roi ”. (Ps 48:1, 2.) Ainsi, Jérusalem en vint à représenter le royaume de la dynastie du roi David, un peu comme Paris, Londres, Washington et Moscou représentent les puissances gouvernantes de nations actuelles et s’emploient en ce sens dans les communiqués d’informations. Après que Jérusalem fut foulée aux pieds par les Babyloniens, son roi emmené en exil et le pays désolé, aucun membre de la dynastie davidique ne régna plus depuis la Jérusalem terrestre. Mais les Écritures montraient que Jésus, le Messie, né dans la lignée de David, régnerait depuis le mont Sion céleste, depuis la Jérusalem céleste. — Ps 2:6, 7 ; Hé 5:5 ; Ré 14:1, 3.
Le début du ‘ foulage ’. Le ‘ foulage ’ de ce royaume de la dynastie des souverains de la lignée de David ne commença pas lorsque les Romains dévastèrent la ville de Jérusalem en 70 de n. è. Il commença des siècles plus tôt, quand les Babyloniens renversèrent cette dynastie en 607 av. n. è., quand Neboukadnetsar détruisit Jérusalem, emmena en captivité le roi détrôné, Tsidqiya, et laissa le pays en désolation (2R 25:1-26 ; voir CHRONOLOGIE). Ces événements furent conformes aux paroles prophétiques adressées à Tsidqiya en Ézékiel 21:25-27 : “ Ôte le turban, et enlève la couronne. Cela ne sera pas la même chose. [...] J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Quant à cela aussi, oui ce ne sera à personne jusqu’à ce que vienne celui qui a le droit légal, et vraiment je le lui donnerai. ” Les Écritures grecques chrétiennes démontrent que celui qui a “ le droit légal ” à la couronne davidique perdue par Tsidqiya est Christ Jésus, au sujet de qui l’ange qui annonça sa future naissance déclara : “ Jéhovah Dieu lui donnera le trône de David son père, et il régnera sur la maison de Jacob pour toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume. ” — Lc 1:32, 33.
En raison de la chute de Jérusalem en 607 av. n. è., les puissances gentiles exercèrent la domination sur toute la terre. La dynastie et la domination davidiques furent interrompues, et donc Jérusalem, ou ce qu’elle représentait, continua d’être “ foulée aux pieds ” aussi longtemps que le Royaume de Dieu, tel qu’il fonctionnait par l’intermédiaire de la maison de David, resta abaissé et inopérant sous la coupe des puissances gentiles. Notant ce rapport avec la domination, un dictionnaire biblique (Unger’s Bible Dictionary, 1965, p. 398) fait ce commentaire : “ En conséquence, les Gentils, étant ‘ les nations ’, s’acheminent vers la fin de leur office de souverains de la terre. Le terme de cette période sera la fin des ‘ temps des Gentils ’. (Luc 21:24 ; Dan. 2:36-44.) ” — Voir Éz 17:12-21 ; également la description de la chute de l’Empire médo-perse en Dn 8:7, 20.
Rapport avec les prophéties de Daniel. Dans sa prophétie concernant le temps de la fin, Jésus se référa à deux reprises au moins au contenu du livre du prophète Daniel (comparer Mt 24:15, 21 avec Dn 11:31 ; 12:1). Le livre de Daniel offre une image de la domination de la terre par les puissances gentiles pendant leurs “ temps fixés ”. Le deuxième chapitre de Daniel contient la vision prophétique (qu’eut le roi Neboukadnetsar) de l’image immense, dont Daniel expliqua sous l’inspiration divine qu’elle représentait la marche des puissances mondiales gentiles, qui prendrait fin lorsque le Royaume établi par “ le Dieu du ciel ” détruirait ces puissances et après dominerait sur toute la terre (Dn 2:31-45). On notera que l’image commence par l’Empire babylonien, la première puissance mondiale à ‘ fouler aux pieds Jérusalem ’ en renversant la dynastie davidique et en laissant vacant le “ trône de Jéhovah ” à Jérusalem. Cela également confirme que “ les temps fixés des nations ” commencèrent en 607 av. n. è., l’année de la destruction de Jérusalem.
Le rêve de l’arbre en Daniel chapitre 4. De nouveau le livre de Daniel offre un parallèle serré avec l’usage que fait Jésus du mot “ temps ” à propos des “ nations ”, ou puissances gentiles. Et de nouveau ce fut Neboukadnetsar, celui-là même qui détrôna Tsidqiya le descendant de David, qui reçut une autre vision dont l’interprétation faite par Daniel signala une royauté établie par Dieu. Dans cette vision symbolique, il y avait un arbre immense ; un ange du ciel ordonna qu’il soit abattu. La souche de cet arbre fut alors liée avec du fer et du cuivre, et elle devait demeurer en l’état parmi l’herbe des champs jusqu’à ce que “ sept temps ” soient passés sur lui. “ Que son cœur soit changé pour qu’il ne soit plus un cœur d’humain, et qu’un cœur de bête lui soit donné, et que sept temps passent sur lui [...] afin que les vivants sachent que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut, et qu’il établit sur lui le plus humble des humains. ” — Dn 4:10-17 ; voir aussi 4:16, note.
Rapport avec “ les temps fixés des nations ”. La vision se réalisa indéniablement sur Neboukadnetsar lui-même (voir Dn 4:31-35). Par conséquent, certains pensent qu’elle n’a d’application prophétique directe que sur sa personne et ne voient en cette vision que l’affirmation de la vérité éternelle de ‘ la suprématie de Dieu sur toutes les autres puissances, qu’elles soient humaines ou prétendument divines ’. Ils admettent que cette vérité ou ce principe s’applique au-delà du seul cas de Neboukadnetsar, mais ne considèrent pas qu’elle puisse avoir un rapport avec une période de temps précise ou un calendrier divin. Pourtant, un examen de l’ensemble du livre de Daniel révèle que le facteur temps est partout accentué dans les visions et les prophéties qu’il rapporte. Par ailleurs, le récit de chacune de ces visions ne montre pas que les puissances mondiales et les événements sont isolés ou surviennent au hasard en laissant ambigu le facteur temps, mais plutôt qu’ils s’inscrivent dans un contexte historique ou un ordre chronologique (voir Dn 2:36-45 ; 7:3-12, 17-26 ; 8:3-14, 20-25 ; 9:2, 24-27 ; 11:2-45 ; 12:7-13). En outre, ce livre attire à maintes reprises l’attention sur la conclusion qui constitue le thème de ses prophéties : l’établissement d’un Royaume de Dieu universel et éternel agissant par la domination du “ fils d’homme ”. (Dn 2:35, 44, 45 ; 4:17, 25, 32 ; 7:9-14, 18, 22, 27 ; 12:1.) Ce livre se distingue également du reste des Écritures hébraïques parce qu’il mentionne ‘ le temps de la fin ’. — Dn 8:19 ; 11:35, 40 ; 12:4, 9.
En considération de ce qui précède, il ne semble pas logique de limiter l’application de la vision de l’“ arbre ” symbolique et de la mention des “ sept temps ” aux sept années de folie d’un seul monarque babylonien suivies de sa guérison et de son retour au pouvoir, surtout sous l’éclairage des paroles prophétiques de Jésus concernant “ les temps fixés des nations ”. L’époque où la vision fut donnée : à ce moment crucial de l’Histoire où Dieu, le Souverain de l’univers, avait permis que soit renversé le royaume même qu’il avait établi parmi le peuple de son alliance ; la personne à qui la vision fut révélée : le monarque qui justement avait servi d’instrument à Dieu pour renverser ce royaume et était devenu de ce fait le détenteur de la domination mondiale par la permission divine, c’est-à-dire sans être gêné par quelque royaume représentant Jéhovah Dieu ; et le thème général de la vision, à savoir : “ Que les vivants sachent que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut, et qu’il établit sur lui le plus humble des humains ” (Dn 4:17) — tout cela donne de solides raisons de croire que cette longue vision et son interprétation furent incluses dans le livre de Daniel parce qu’elles révèlent la durée des “ temps fixés des nations ” et le moment où le Royaume de Dieu serait établi par le moyen de son Christ.
Le symbolisme de l’arbre et la souveraineté de Dieu. Les symbolismes employés dans cette vision prophétique n’ont rien d’unique. En d’autres endroits des Écritures, des puissances gouvernantes, dont le royaume typique de Dieu à Jérusalem, furent représentées par des arbres (voir Jg 9:6-15 ; Éz 17:1-24 ; 31:2-18). L’image d’une souche à laquelle on fait produire un rejeton et le symbole d’“ une jeune [ou : petite] pousse ” ou d’“ un rejeton [ou : germe] ” apparaissent plusieurs fois pour représenter le retour de la domination dans une certaine souche familiale ou lignée, en particulier dans les prophéties messianiques (Is 10:33–11:10 ; 53:2-7 ; Jr 23:5 ; Éz 17:22-24 ; Ze 6:12, 13 ; voir aussi Jb 14:7-9). Jésus se désigna lui-même comme à la fois “ la racine et le descendant de David ”. — Ré 5:5 ; 22:16.
À l’évidence, l’idée principale de la vision est que Jéhovah Dieu exerce une souveraineté irrésistible dans le “ royaume des humains ”, et ce fait fournit la clé de la pleine signification de la vision. Il est indiqué que l’arbre trouve une application en la personne de Neboukadnetsar, qui, à cette époque de l’Histoire, était le chef de la puissance mondiale dominante, Babylone. Or, avant que Neboukadnetsar ne prenne Jérusalem, le royaume typique de Dieu qui exerçait sa domination depuis cette ville était l’instrument par lequel Jéhovah exprimait sa souveraineté légitime concernant la terre. Ce royaume constituait donc pour Neboukadnetsar un obstacle ou une entrave divine l’empêchant de parvenir à ses fins, la domination mondiale. En laissant renverser ce royaume typique de Jérusalem, Jéhovah permit que l’expression visible de sa souveraineté par l’intermédiaire de la dynastie davidique soit abattue. L’expression et l’exercice de la domination mondiale dans “ le royaume des humains ”, n’étant plus entravés par un royaume représentant Dieu, échurent alors aux nations gentiles (Lm 1:5 ; 2:2, 16, 17). À la lumière de ces faits, il apparaît que “ l’arbre ” représente, par-delà son application à Neboukadnetsar et avec bien plus de portée, la souveraineté ou domination mondiale par le moyen voulu par Dieu.
Retour à la domination mondiale. Toutefois, Dieu ne laisse ici planer aucun doute sur le fait qu’il n’a pas remis pour toujours cette domination mondiale aux puissances gentiles. Comme le montre la vision, la retenue que Dieu s’impose (représentée par les liens de fer et de cuivre autour de la souche de l’arbre) durerait jusqu’à ce que “ sept temps passent sur lui [l’arbre] ”. (Dn 4:16, 23, 25.) Alors, parce que “ le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains ”, Dieu donnerait la domination mondiale “ à qui il veut ”. (Dn 4:17.) Le livre prophétique de Daniel montre que c’est à celui qui serait le “ fils d’homme ” que seraient donnés “ domination, dignité et royaume, pour que les peuples, communautés nationales et langues le servent tous ”. (Dn 7:13, 14.) La prophétie de Jésus également, dans laquelle il est question des “ temps fixés des nations ”, porte sans équivoque sur l’exercice de cette domination mondiale par Christ Jésus, le Roi choisi par Dieu, l’héritier de la dynastie davidique (Mt 24:30, 31 ; Lc 21:27-31, 36). Ainsi, la souche symbolique, qui représente le fait que Dieu s’est retenu d’user de son droit souverain d’exercer la domination mondiale dans “ le royaume des humains ”, devait de nouveau germer en un royaume, le Royaume de son Fils. — Ps 89:27, 35-37.
Sept temps symboliques. Dans l’accomplissement de la vision tel que Neboukadnetsar le vécut personnellement, les “ sept temps ” correspondirent manifestement à sept années pendant lesquelles le monarque perdit la raison et présenta des symptômes semblables à ceux de la lycanthropie, ce qui le fit abandonner le trône pour manger de l’herbe comme une bête des champs (Dn 4:31-36). Il est à noter qu’en évoquant l’exercice de la domination mondiale par les puissances gentiles la Bible prend l’image de bêtes opposées au peuple saint de Dieu et à son “ Prince des princes ”. (Voir Dn 7:2-8, 12, 17-26 ; 8:3-12, 20-25 ; Ré 11:7 ; 13:1-11 ; 17:7-14.) À propos du mot “ temps ” au pluriel (de l’araméen ʽiddan) tel qu’il est employé dans la prophétie de Daniel, des lexicographes expliquent qu’il signifie ici “ années ”. (Voir Lexicon in Veteris Testamenti Libros, par L. Koehler et W. Baumgartner, Leyde, 1958, p. 1106 ; A Hebrew and English Lexicon of the Old Testament, par F. Brown, S. Driver et C. Briggs, 1980, p. 1105 ; Lexicon Linguae Aramaicae Veteris Testamenti, par E. Vogt, Rome, 1971, p. 124 ; Dictionnaire hébreu-français, par N. Sander et I. Trenel, Genève, 1991, réimpression de 1859, p. 511.) Il s’avère que dans cet usage la durée d’une année est de 360 jours, dans la mesure où en Révélation 12:6, 14 trois temps et demi sont donnés comme équivalant à “ mille deux cent soixante jours ”. (Voir aussi Ré 11:2, 3.) Selon ce calcul, “ sept temps ” équivaudraient à 2 520 jours. La lecture des textes de Nombres 14:34 et d’Ézékiel 4:6 montre que dans le récit biblique un nombre précis de jours peut représenter prophétiquement un nombre équivalent d’années. C’est à la seule condition d’appliquer aux “ sept temps ” de cette prophétie la règle énoncée dans les deux versets précités, à savoir “ un jour pour une année ”, que la vision de Daniel chapitre 4 peut trouver un accomplissement d’une réelle portée par-delà l’époque de Neboukadnetsar maintenant disparu, comme les faits présentés jusqu’ici donnent à le penser. Ces “ sept temps ” représentent par conséquent 2 520 années.
Fait historique digne d’être signalé, sur la base des raisonnements et des arguments présentés plus haut, la revue Watch Tower avait, dans son édition de mars 1880, désigné 1914 comme l’année où arriveraient à leur terme les “ temps fixés des nations ” (et la fin de la cession du pouvoir aux nations gentiles). C’était quelque 34 ans avant l’année dite et les événements décisifs dont elle fut le départ. Dans son édition du 30 août 1914, le journal The World, à l’époque un grand quotidien new-yorkais, fit paraître dans son édition du dimanche un article spécial qui commentait les faits en ces termes : “ L’effroyable guerre qui vient d’éclater en Europe accomplit une prophétie extraordinaire. Il y a un quart de siècle, les ‘ Étudiants internationaux de la Bible ’ [...] se sont mis à proclamer au monde, par la voix de prédicateurs et par la presse, que le Jour de la Colère prophétisé dans la Bible poindrait en 1914. ”
Les événements qui se sont produits à compter de l’année 1914 de n. è. et par la suite sont des faits historiques bien connus de tous, qui commencèrent avec la Grande Guerre, le premier conflit mondial de l’histoire de l’homme et le premier dont l’enjeu n’ait pas été la domination de la seule Europe, ou de l’Afrique, ou de l’Asie, mais la domination du monde. — Lc 21:7-24, 29-33 ; Ré 11:15-18 ; voir DERNIERS JOURS ; PRÉSENCE.