FORCE, PUISSANCE, ŒUVRES DE PUISSANCE
La force peut se définir comme la faculté de faire des actes, la capacité d’accomplir des choses, de produire un travail ; également, le pouvoir ou l’influence qui résultent de facilités naturelles ou de la position. Le mot hébreu koaḥ est traduit par “ force ”, “ puissance ”, “ vigueur ” ou quelquefois par “ pouvoir ” ; gevourah par “ puissance ”, “ force ” ; ʽoz par “ force ”, “ vigueur ”. Le mot grec dunamis est traduit par “ puissance ”, quelquefois par “ pouvoir ” ou “ œuvre de puissance ” selon le contexte.
À la conclusion du sixième “ jour ” de création, Dieu commença à ‘ se reposer de toute son œuvre qu’il avait créée dans le but de faire ’. (Gn 2:2, 3.) Il se reposa de ces œuvres de création, mais sa force n’est pas tombée en sommeil ni n’est restée passive depuis lors. Plus de 4 000 ans après l’achèvement de la création terrestre, son Fils déclara : “ Mon Père n’a cessé de travailler jusqu’à maintenant, et moi je ne cesse de travailler. ” (Jn 5:17). Jéhovah n’a pas été actif seulement en ce qui concerne le monde invisible ; le récit biblique tout entier vibre de ses manifestations de force et de ses actes de puissance à l’égard des humains. Même s’il lui est arrivé de ‘ se taire ’ et de ‘ se dominer ’, lorsque venait le moment d’agir il entreprenait une action vigoureuse avec ‘ toute sa force ’. — Is 42:13, 14 ; voir aussi Ps 80:2 ; Is 63:15.
Le mot “ œuvre ” indique une activité répondant à un dessein. Les actes de Jéhovah ne sont pas des manifestations isolées de son énergie, sans lien ou aléatoires, mais des actes coordonnés, réfléchis et qui correspondent à un but précis. Bien que sa force maintienne l’univers et les créatures qui s’y trouvent (Ps 136:25 ; 148:2-6 ; Mt 5:45), Jéhovah n’est pas comme une centrale électrique impersonnelle ; ses actes prouvent qu’il est une personne, un Dieu qui agit à dessein. Il est aussi un Dieu historique, car il est intervenu de façon perceptible dans les affaires humaines à des moments précis de l’Histoire, en des endroits définis et vis-à-vis de personnages ou de peuples particuliers. Étant le “ Dieu vivant et véritable ” (1Th 1:9 ; Jos 3:10 ; Jr 10:10), il a toujours su tout ce qui se passe dans l’univers, réagissant en fonction des événements et prenant l’initiative de faire avancer son dessein.
Dans chaque cas, les manifestations diverses de sa force ont été conformes à sa justice (Ps 98:1, 2 ; 111:2, 3, 7 ; Is 5:16) ; toutes fournissent des éclaircissements à ses créatures. Elles montrent d’une part qu’il “ convient ” de le craindre, car il est un Dieu “ qui exige un attachement exclusif ” et “ un feu dévorant ” contre ceux qui pratiquent la méchanceté, de sorte que c’est “ une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant ”. (Jr 10:6, 7 ; Ex 20:5 ; Hé 10:26-31 ; 12:28, 29.) Il ne faut pas se jouer de lui. — Ex 8:29.
D’autre part, son recours à la force est encore plus magnifiquement manifeste lorsqu’il récompense les personnes au cœur droit qui le cherchent sincèrement, lorsqu’il les fortifie afin qu’elles accomplissent des tâches qui leur sont assignées et une œuvre nécessaire (Ps 84:5-7 ; Is 40:29-31), ou encore pour qu’elles endurent sous les pressions (Ps 46:1 ; Is 25:4), lorsqu’il pourvoit à leurs besoins et à leur subsistance (Ps 145:14-16), lorsqu’il les protège, les sauve et les libère en périodes de danger et d’agression (Ps 20:6, 7). “ Ses yeux rôdent par toute la terre, afin de montrer sa force en faveur de ceux dont le cœur est complet à son égard. ” (2Ch 16:9). Ceux qui apprennent à le connaître constatent que son nom est “ une tour forte ” vers laquelle ils peuvent se tourner (Pr 18:10 ; Ps 91:1-8). Quand on connaît ses actes puissants, on acquiert l’assurance qu’il entend les prières confiantes de ses serviteurs et qu’il est capable d’y répondre, s’il le faut, par “ des choses redoutables avec justice ”. (Ps 65:2, 5.) Au sens figuré, il est tout “ près ” et il peut donc répondre promptement. — Ps 145:18, 19 ; Jude 24, 25.
Sa puissance est manifeste dans la création. La puissance s’impose aux regards humains dans toute la création physique, dans les immenses et innombrables corps stellaires (voir Jb 38:31-33) ainsi que dans toutes les choses terrestres. Il est dit du sol même qu’il a de la force (Gn 4:12), qu’il produit de la nourriture qui donne de la force (1S 28:22), et la puissance se voit dans toutes les choses vivantes : les plantes, les animaux et l’homme. À l’époque moderne, l’homme est bien au fait de l’extraordinaire potentiel d’énergie présent dans les infimes éléments atomiques à la base de toute matière. Les scientifiques appellent parfois la matière de l’énergie organisée.
Dans toutes les Écritures sont constamment mises en relief la puissance et l’“ énergie vive ” de Dieu, l’Auteur du ciel et de la terre (Is 40:25, 26 ; Jr 10:12 ; 32:17). En hébreu, le terme même pour “ Dieu ” (ʼÉl) a probablement le sens premier de “ fort ” ou “ puissant ”. (Comparer avec l’emploi du terme en Gn 31:29, dans l’expression “ pouvoir [ʼél] de ma main ”.)
Des manifestations spéciales de force sont nécessaires. Le premier homme connaissait Jéhovah Dieu en tant que Créateur, son unique Parent et Celui qui lui avait donné la vie. Dieu dota l’homme d’une mesure de force, intellectuelle et physique, et lui confia du travail (Gn 1:26-28 ; 2:15). L’homme devait faire usage de la force de façon conforme à la volonté de son Créateur et par conséquent la diriger avec d’autres qualités données par Dieu comme la sagesse, la justice et l’amour.
La rébellion en Éden constitua une contestation de la souveraineté de Dieu. Il s’agissait avant tout d’un problème moral, mais elle a néanmoins, depuis, amené Dieu à manifester sa force de façons spéciales (voir JÉHOVAH [La question capitale est d’ordre moral]). L’instigateur de la rébellion fut un fils spirituel de Dieu qui devint ainsi l’opposant (héb. : satan) de Dieu. Jéhovah réagit à la situation et jugea les rebelles. Il expulsa le couple humain d’Éden et posta à l’entrée du jardin des créatures spirituelles qui lui étaient fidèles ; c’était là une manifestation de la force divine (Gn 3:4, 5, 19, 22-24). La parole de Jéhovah s’avéra, non pas sans force, faible ou défaillante, mais pleine de force, irrésistible quant à son accomplissement (voir Jr 23:29). En tant que Dieu Souverain, il se montra prêt et capable d’appuyer sa parole de tout le poids de son autorité.
Ayant arrêté son dessein, Jéhovah a constamment œuvré à sa réalisation (Gn 3:15 ; Ép 1:8-11). Au moment voulu, il mettrait fin à toute rébellion sur la terre et ferait écraser le premier rebelle, un esprit, avec ses alliés comme on écrase la tête d’un serpent (voir Rm 16:20). Tout en laissant son Adversaire spirituel vivre encore pendant un temps et s’efforcer de justifier sa contestation, Jéhovah n’allait pas abdiquer sa position souveraine. Exerçant une autorité légitime, il récompenserait ou punirait quand et comme il l’estimerait approprié, jugeant les hommes selon leurs actions (Ex 34:6, 7 ; Jr 32:17-19). Par ailleurs, il utiliserait sa force pour faire reconnaître la qualité d’envoyé de ceux qu’il désignerait pour le représenter sur la terre. En révélant sa force, il authentifierait les messages qu’ils transmettraient.
C’était là une expression de la bonté divine. Jéhovah a ainsi prouvé aux hommes que c’est lui le vrai Dieu, et nul autre ; il a prouvé qu’il est digne de la crainte, du respect, de la confiance, de la louange et de l’amour de ses créatures intelligentes (Ps 31:24 ; 86:16, 17 ; Is 41:10-13). Au fil des siècles et à de nombreuses reprises, Jéhovah a donné à ses serviteurs l’assurance que sa force n’a pas décliné, que sa “ main ” n’est pas “ écourtée ”, et que son “ oreille ” n’est pas devenue trop pesante pour entendre (Nb 11:23 ; Is 40:28 ; 50:2 ; 59:1). Plus important encore, ces manifestations de force ont glorifié le nom même de Jéhovah. Son recours à la force l’élève, il ne le rabaisse pas, ne ternit pas sa réputation ; au contraire, par elle il se fait “ un nom magnifique ”. — Jb 36:22, 23 ; 37:23, 24 ; Is 63:12-14.
Avant et pendant le déluge. Durant la période antédiluvienne, les hommes avaient quantité de témoignages de la force de Dieu. Ils savaient que l’accès menant à l’Éden était infranchissable, barré par des créatures spirituelles puissantes. Dieu montra qu’il suivait les événements, approuvant le sacrifice d’Abel, prononçant un jugement sur Caïn, son frère assassin, interdisant cependant que les hommes exécutent Caïn. — Gn 3:24 ; 4:2-15.
Quelque 1 400 ans plus tard, la terre se remplit de méchanceté et de violence (Gn 6:1-5, 11, 12). Dieu s’irrita de cette situation. Après avoir proclamé un avertissement par l’intermédiaire de son serviteur Noé, il démontra avec force, au moyen d’un déluge universel, qu’il ne laisserait pas les hommes méchants ruiner la terre. Il n’employa pas la force pour les obliger à l’adorer, mais, par le moyen de l’activité de “ prédicateur de justice ” qu’exerça Noé, il leur offrit l’occasion de changer. Par là même, il montra sa capacité de délivrer les justes de situations fâcheuses (2P 2:4, 5, 9). De même que son jugement vint soudainement sur les méchants et que leur destruction ne ‘ sommeilla ’ pas — ils furent éliminés en l’espace de 40 jours — de même agirait-il à l’avenir. — 2P 2:3 ; Gn 7:17-23 ; Mt 24:37-39.
La provocation des faux dieux après le déluge. Tant les Écritures que les récits profanes de l’Antiquité révèlent que durant la période postdiluvienne les hommes dévièrent du culte du vrai Dieu. De nombreux faits attestent que Nimrod, qui “ se montra un puissant chasseur en opposition avec Jéhovah ”, joua à cet égard un rôle de premier plan ; les témoignages désignent par ailleurs Babel (Babylone) comme le lieu principal du développement du faux culte (Gn 10:8-12 ; 11:1-4, 9 ; voir BABEL ; BABYLONE No 1 ; DIEUX ET DÉESSES). La construction d’une tour à Babel, entreprise en toute indépendance vis-à-vis de Dieu et sans son aval, était un étalage de la force et des capacités des hommes. Elle devait faire la réputation et la célébrité de ses bâtisseurs, et non de Dieu. En outre, et Dieu le savait bien, ce ne serait qu’un début. Cela pouvait conduire à une série de projets ambitieux par lesquels les hommes s’éloigneraient de plus en plus du vrai Dieu, au mépris tant de lui-même que de son dessein à l’égard de la planète et de la race humaine. De nouveau, Dieu intervint, plongeant l’entreprise dans la confusion en agissant sur la faculté humaine de la parole, ce qui amena les peuples à se disperser sur tout le globe. — Gn 11:5-9.
Contraste entre les “ dieux de la nature ” et le vrai Dieu. Des documents antiques retrouvés à Babylone et en d’autres points des migrations humaines montrent que le culte des “ dieux de la nature ” (tels que Shamash, le dieu-soleil babylonien, Thot, le dieu égyptien de la pluie et du tonnerre, et Baal, le dieu cananéen de la fertilité) devint extrêmement répandu en ces temps reculés. Les “ dieux de la nature ” étaient associés dans l’esprit des hommes aux manifestations périodiques ou cycliques de force, tels le flamboiement quotidien des rayons du soleil ou les saisons, conséquences des solstices et des équinoxes (qui entraînent l’été et l’hiver, le printemps et l’automne), les vents et les tempêtes, les chutes de pluie et leurs effets sur la fertilité du sol en périodes de semailles et de moisson, et d’autres manifestations similaires de force. Ces forces sont impersonnelles. Les hommes ont donc dû combler le vide et puiser dans leur imagination pour doter leurs dieux de personnalités. Les personnalités qu’ils forgèrent à leurs dieux étaient généralement capricieuses ; ces dieux n’avaient aucun dessein précis, étaient moralement pervertis, indignes d’être adorés et servis.
Pourtant, les cieux visibles et la terre attestent clairement l’existence d’une Source de puissance supérieure qui a produit toutes ces forces selon une structure d’interdépendance et de coordination, structure qui présente l’empreinte indéniable d’un dessein réfléchi. C’est à cette Source que s’adresse l’acclamation suivante : “ Tu es digne, Jéhovah, oui notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance, parce que tu as créé toutes choses, et à cause de ta volonté elles ont existé et ont été créées. ” (Ré 4:11). Jéhovah n’est pas un Dieu astreint ou limité aux cycles célestes ou terrestres. Ses manifestations de force ne sont pas non plus capricieuses, désordonnées ou inconséquentes. À chaque fois elles révèlent quelque chose de sa personnalité, de ses normes et de son dessein. Parlant de l’image que donnent de Dieu les Écritures hébraïques, le Theologisches Wörterbuch zum Neuen Testament de Gerhard Kittel fait ainsi remarquer que “ le point essentiel et prédominant n’est pas la force ou la puissance, mais la volonté à l’exécution de laquelle cette force doit contribuer. C’est là un aspect décisif qu’on relève constamment. ”
Venant des Israélites, le culte de ces “ dieux de la nature ” était de l’apostasie : ils étouffaient la vérité au profit d’un mensonge, comportement opposé à toute raison qui consiste à adorer la création plutôt que Celui qui l’a créée ; c’est ce que déclare Paul en Romains 1:18-25. Bien qu’invisible, Jéhovah Dieu a rendu ses qualités manifestes aux hommes, car, dit l’apôtre, elles “ se voient clairement depuis la création du monde, parce qu’elles sont perçues par les choses faites, oui sa puissance éternelle et sa Divinité, de sorte qu’ils sont inexcusables ”.
Dieu exerce visiblement la maîtrise des forces naturelles. On pouvait raisonnablement attendre de Jéhovah que pour prouver qu’il est le vrai Dieu il démontre sa maîtrise des forces créées par lui-même, et le fasse d’une manière qui soit visiblement liée à son nom (Ps 135:5, 6). Étant donné que le soleil, la lune, les planètes et les étoiles suivent des trajectoires constantes, que les conditions atmosphériques terrestres (produisant le vent, la pluie et d’autres effets) obéissent aux lois qui les régissent, que les sauterelles essaiment et que les oiseaux migrent, ces faits et les nombreuses autres fonctions normales ne suffiraient pas pour sanctifier le nom de Dieu face à l’opposition et au faux culte.
Cependant, Jéhovah Dieu pourrait faire témoigner de sa Divinité par la nature et les éléments en les employant pour accomplir des desseins précis sortant du cadre de leur fonction normale, souvent à un moment désigné précisément. Même si l’événement, comme une sécheresse, un orage, ou une situation météorologique semblable, n’avait rien d’exceptionnel, le fait qu’il se produisait pour réaliser une prophétie de Jéhovah le rendait particulier (voir 1R 17:1 ; 18:1, 2, 41-45). Dans la plupart des cas, toutefois, les événements étaient de nature extraordinaire, soit par leur ampleur ou leur intensité (Ex 9:24), soit parce qu’ils se produisaient d’une manière inhabituelle, voire inouïe, ou à un moment anormal. — Ex 34:10 ; 1S 12:16-18.
Dans le même ordre d’idées, la naissance d’un enfant était quelque chose d’ordinaire. Mais quand la femme avait été stérile toute sa vie et avait passé l’âge d’avoir des enfants (comme dans le cas de Sara), la naissance était extraordinaire (Gn 18:10, 11 ; 21:1, 2). Elle attestait de l’intervention divine. La mort également était un fait courant. Mais quand la mort survenait à un moment annoncé ou d’une manière prédite sans qu’il y ait autrement une cause connue, c’était extraordinaire et l’indice d’une action divine (1S 2:34 ; 2R 7:1, 2, 20 ; Jr 28:16, 17). Toutes ces choses prouvaient que Jéhovah est le vrai Dieu et que les “ dieux de la nature ” sont “ des dieux sans valeur ”. — Ps 96:5.
Jéhovah se révèle Dieu pour Abraham. Abraham et ses descendants favorisés, Isaac et Jacob, apprirent à connaître Dieu en tant que Tout-Puissant par la force (Ex 6:3). Étant leur “ bouclier ”, il les protégea avec leurs familles des hommes forts de la terre (Gn 12:14-20 ; 14:13-20 ; 15:1 ; 20:1-18 ; 26:26-29 ; Ps 105:7-15). La naissance d’Isaac, dont les parents étaient âgés, démontra que rien n’est “ trop extraordinaire pour Jéhovah ”. (Gn 18:14 ; 21:1-3.) Dieu fit prospérer ses serviteurs ; il les fit survivre en périodes de famine (Gn 12:10 ; 13:1, 2 ; 26:1-6, 12, 16 ; 31:4-13). “ Juge de toute la terre ”, Jéhovah exécuta sa sentence sur les villes infâmes de Sodome et Gomorrhe, mais il préserva la vie du fidèle Lot et de ses filles, agissant par considération pour Abraham, son ami (Gn 18:25 ; 19:27-29 ; Jc 2:23). Ces hommes avaient de bonnes raisons de croire profondément que Dieu est vivant, mais aussi qu’il est celui qui, puissant, “ récompense ceux qui le cherchent réellement ”. (Hé 11:6.) Abraham, lorsqu’il lui fut enjoint de sacrifier son fils bien-aimé, était solidement fondé à croire que Dieu était capable même de relever son fils d’entre les morts. — Hé 11:17-19 ; Gn 17:7, 8.
Il se révèle être Dieu pour Israël. Alors que la nation d’Israël se trouvait en Égypte, Jéhovah lui promit : “ Je serai Dieu pour vous ; et vraiment vous saurez que je suis Jéhovah votre Dieu. ” (Ex 6:6, 7). Pharaon espérait que la puissance des dieux et des déesses de l’Égypte contrarierait l’action de Jéhovah. À dessein, Dieu laissa Pharaon s’obstiner pendant un temps dans son attitude provocatrice. Le problème prit une telle ampleur que Jéhovah put ‘ faire voir sa force ’ et obtint ‘ qu’on proclame son nom dans toute la terre ’. (Ex 9:13-16 ; 7:3-5.) Cela permit une multiplication de “ signes ” et de “ miracles ” de Dieu (Ps 105:27), la survenue de dix plaies qui démontrèrent que le Créateur maîtrisait l’eau, la lumière du soleil, les insectes, les animaux et le corps humain. — Ex 7–12.
Ce faisant, Dieu prouva qu’il était différent des “ dieux de la nature ”. Ces plaies, les ténèbres, la tempête, la grêle, les essaims de sauterelles et d’autres semblables, furent prédites et survinrent exactement comme annoncé. Il ne s’agissait pas de simples coïncidences ou de circonstances fortuites. Les avertissements préalables permirent à ceux qui les écoutèrent d’échapper à certaines des plaies (Ex 9:18-21 ; 12:1-13). Dieu pouvait donner à ces plaies des effets sélectifs, veillant à ce que certaines épargnent une région donnée, ce qui identifiait ses serviteurs approuvés (Ex 8:22, 23 ; 9:3-7, 26). Il pouvait déclencher et arrêter les plaies à volonté (Ex 8:8-11 ; 9:29). Les prêtres-magiciens de Pharaon semblèrent reproduire les deux premières plaies (peut-être en essayant d’en attribuer le mérite à leurs divinités égyptiennes), mais leurs arts occultes leur firent rapidement défaut, et ils furent obligés de reconnaître “ le doigt de Dieu ” dans l’exécution de la troisième plaie (Ex 7:22 ; 8:6, 7, 16-19). Ils ne purent mettre fin aux plaies et furent eux-mêmes touchés. — Ex 9:11.
Jéhovah ‘ fut Dieu pour Israël ’ et il fut ‘ près de ’ son peuple en le revendiquant “ à bras tendu et par de grands jugements ”. (Ex 6:6, 7 ; Dt 4:7.) Après la destruction des troupes de Pharaon dans la mer Rouge, le peuple d’Israël “ se mit à craindre Jéhovah et à avoir foi en Jéhovah et en Moïse son serviteur ”. — Ex 14:31.
L’établissement de l’alliance de la Loi. Avant d’établir l’alliance de la Loi avec Israël, Jéhovah accomplit des miracles, fournissant de l’eau et de la nourriture aux millions de personnes qui se retrouvaient désormais dans la région désertique du Sinaï, et aussi en leur accordant la victoire sur ceux qui les assaillaient (Ex 15:22-25 ; 16:11-15 ; 17:5-16). À un endroit désigné par avance, le mont Sinaï, Jéhovah fit une démonstration effrayante de sa maîtrise des forces terrestres qu’il avait créées (Ex 19:16-19 ; voir aussi Hé 12:18-21). La nation avait toutes les raisons de reconnaître la Source divine de l’alliance et d’en accepter les termes avec un profond respect (Dt 4:32-36, 39). La manière remarquable dont Jéhovah se servit de Moïse était elle aussi une raison sérieuse d’accepter avec conviction le Pentateuque, première partie des Écritures sacrées que Moïse rédigea sous l’inspiration divine (voir Dt 34:10-12 ; Jos 1:7, 8). Lorsque l’autorité de la prêtrise aaronique fut remise en question, Jéhovah apporta là encore une confirmation visible. — Nb chap. 16, 17.
La conquête de Canaan. La conquête de sept nations de Canaan, “ plus populeuses et plus fortes ” qu’Israël (Dt 7:1, 2), fut un témoignage supplémentaire à la Divinité de Jéhovah (Jos 23:3, 8-11). La réputation de Jéhovah précédait ses serviteurs (Ex 9:16 ; Jr 32:20, 21), de sorte que leurs adversaires étaient affaiblis par ‘ l’effroi et la crainte ’ d’Israël qu’ils savaient être son peuple (Dt 11:25 ; Ex 15:14-17). Les adversaires étaient de ce fait d’autant plus répréhensibles, puisqu’ils avaient la preuve que les Israélites étaient le peuple du vrai Dieu ; les combattre, c’était combattre contre Dieu. Certains Cananéens eurent la sagesse d’admettre la supériorité de Jéhovah sur leurs dieux-idoles, comme l’avaient fait d’autres plus tôt, et ils recherchèrent sa faveur. — Jos 2:1, 9-13.
Le soleil et la lune s’immobilisent. Lorsque Jéhovah agit en faveur des Guibéonites assiégés, des Cananéens qui avaient foi en lui, il prolongea l’attaque d’Israël contre les forces qui les encerclaient en faisant que le soleil et la lune se maintiennent dans leurs positions telles qu’elles étaient perçues sur le champ de bataille, de sorte que le coucher du soleil fut retardé de près d’un jour (Jos 10:1-14). On peut certes comprendre que la terre s’arrêta de tourner, mais cela put également se faire par d’autres moyens, par exemple la réfraction de la lumière du soleil et de la lune de manière à produire le même effet. Quelle qu’ait été la méthode employée, l’événement démontra une fois de plus que “ tout ce que Jéhovah a pris plaisir à faire, il l’a fait, dans les cieux et sur la terre, dans les mers et dans tous les abîmes d’eau ”. (Ps 135:6.) Comme l’écrivit plus tard l’apôtre Paul, “ toute maison, en effet, est construite par quelqu’un, mais celui qui a construit toutes choses, c’est Dieu ”. (Hé 3:4.) Jéhovah fait ce que bon lui semble de ce qu’il a lui-même bâti, l’utilisant comme il lui convient, tout comme le fait l’homme qui construit une maison. — Voir 2R 20:8-11.
Au cours des quatre siècles qui suivirent, durant la période des juges, Jéhovah continua de soutenir les Israélites lorsqu’ils lui étaient fidèles et à leur retirer son soutien quand ils se tournaient vers d’autres dieux. — Jg 6:11-22, 36-40 ; 4:14-16 ; 5:31 ; 14:3, 4, 6, 19 ; 15:14 ; 16:15-21, 23-30.
Durant la monarchie israélite. Au cours des 510 ans que dura la monarchie israélite, le “ bras ” puissant et la “ main ” protectrice de Jéhovah tinrent fréquemment à distance de puissants agresseurs, jetèrent dans la confusion et défirent leurs armées, et les renvoyèrent en déroute dans leurs territoires d’origine. Ces nations adoraient non seulement des “ dieux de la nature ”, mais aussi des dieux (et des déesses) de la guerre. Dans certains cas, le chef du pays était lui-même considéré comme un dieu. Parce que ces nations s’entêtèrent à faire la guerre à son peuple, Jéhovah se manifesta comme étant “ un guerrier ”, un ‘ Roi glorieux, puissant dans la bataille ’. (Ex 15:3 ; Ps 24:7-10 ; Is 59:17-19.) En quelque sorte, il les affronta sur tous les types de terrain, employa des stratégies militaires qui trompèrent leurs généraux orgueilleux, et l’emporta sur des guerriers de nombreuses nations et sur leur matériel de guerre spécial (2S 5:22-25 ; 10:18 ; 1R 20:23-30 ; 2Ch 14:9-12). Il pouvait révéler à son peuple leurs plans de bataille secrets aussi précisément que si des appareillages électroniques d’écoute avaient été placés dans leurs palais (2R 6:8-12). Parfois, il fortifiait son peuple pour qu’il combatte ; d’autres fois, il remportait les victoires sans qu’ils aient à porter un seul coup (2R 7:6, 7 ; 2Ch 20:15, 17, 22, 24, 29). Dans toutes ces situations, Jéhovah humilia les dieux de la guerre des nations, il démasqua leur impuissance et leur imposture. — Is 41:21-24 ; Jr 10:10-15 ; 43:10-13.
Durant l’Exil et le rétablissement. Même s’il permit que la nation soit exilée, le royaume du Nord vaincu par l’Assyrie et le royaume du Sud désolé par Babylone, Jéhovah préserva cependant la lignée davidique conformément à son alliance avec David pour un royaume éternel (Ps 89:3, 4, 35-37). Durant la période de l’Exil, il préserva également la foi de son peuple, se servant de Daniel et d’autres hommes de manières extraordinaires, accomplissant des actes miraculeux qui amenèrent même des souverains du monde à reconnaître humblement sa force (Dn 3:19-29 ; 4:34-37 ; 6:16-23). Par la chute de la puissante Babylone, Jéhovah démontra une fois de plus sa Divinité sans pareille, il fit connaître les dieux païens pour ce qu’ils étaient, des chimères, et il les couvrit de honte. Ses serviteurs en furent témoins (Is 41:21-29 ; 43:10-15 ; 46:1, 2, 5-7). Il manœuvra les rois de Perse en faveur d’Israël, obtenant la libération de ses serviteurs et leur retour dans leur patrie, leur permettant de reconstruire le temple et plus tard la ville de Jérusalem (Ezr 1:1-4 ; 7:6, 27, 28 ; Ne 1:11 ; 2:1-8). Ezra avait raison d’avoir honte de demander au roi de Perse une protection militaire pour le groupe qu’il conduisait, même s’ils emportaient des marchandises d’une valeur sans doute supérieure à 43 000 000 $. En réponse à leurs prières, Jéhovah veilla sur eux durant leur trajet jusqu’à Jérusalem. — Ezr 8:21-27.
Durant la période intermédiaire depuis l’achèvement de la partie hébraïque de la Bible jusqu’à la naissance du Fils de Dieu sur la terre, la force de Dieu dut sans aucun doute agir pour garantir la pérennité de la nation d’Israël, de sa capitale Jérusalem, de la ville voisine Bethléhem, du temple et de sa prêtrise, et d’autres composantes du système juif. En effet, tout cela devait exister pour que les prophéties s’accomplissent en Christ Jésus et en son activité. L’Histoire relate des tentatives de renversement total du système de choses juif par un processus d’hellénisation, c’est-à-dire en le convertissant au culte des Grecs. Mais finalement ces tentatives échouèrent. — Voir GRÈCE, GRECS (Effet de l’hellénisation sur les Juifs).
“ Christ la puissance de Dieu. ” À compter de la naissance miraculeuse de Jésus, la puissance de Dieu se manifesta en sa faveur et par son intermédiaire comme jamais auparavant. De même que le psalmiste, Jésus devint ‘ pour beaucoup comme un miracle ’. (Ps 71:7.) À l’instar d’Isaïe et de ses enfants, Jésus et ses disciples furent “ pour signes et pour miracles en Israël de la part de Jéhovah des armées ”, présageant de l’avenir et révélant le dessein de Dieu (Is 8:18 ; Hé 2:13 ; voir aussi Lc 2:10-14). Les actions puissantes que Dieu avait opérées pendant des milliers d’années trouvaient maintenant leur accomplissement en Jésus. C’est donc à bon droit que l’apôtre appela Jésus “ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu ”. — 1Co 1:24.
Jésus s’avéra être le Messie attendu depuis longtemps, l’Oint de Jéhovah, qui selon la prophétie manifesterait ‘ l’esprit de force ’. (Is 11:1-5.) On pouvait donc s’attendre à de puissants témoignages attestant de ce fait (Mi 5:2-5 ; comparer avec Jn 7:31). Dès le départ, en faisant naître Jésus d’une Juive vierge, Dieu avait commencé à rendre témoignage à son Fils (Lc 1:35-37). Cette naissance ne fut pas seulement une manifestation spectaculaire de la puissance divine, mais elle servit également des desseins très précis. Elle suscita un humain parfait, un ‘ deuxième Adam ’, qui pourrait sanctifier le nom de son Père, effacer l’opprobre qu’avait jeté sur ce nom le premier fils humain, et ainsi infliger un démenti à la contestation de Satan ; par ailleurs, l’homme parfait Jésus pouvait fournir un fondement légal pour le rachat des humains obéissants prisonniers du Péché et de la Mort, comparés à deux ‘ rois ’. (1Co 15:45-47 ; Hé 2:14, 15 ; Rm 5:18-21 ; voir RANÇON.) De plus, ce descendant parfait de David serait l’héritier d’un Royaume éternel. — Lc 1:31-33.
L’onction de Jésus par l’esprit de Dieu fut accompagnée de puissance divine (Ac 10:38). Moïse avait été “ puissant dans ses paroles et dans ses actions ”. En sa qualité de ‘ prophète plus grand que Moïse ’, Jésus avait des pouvoirs qui étaient proportionnellement plus grands (Dt 34:10-12 ; Ac 7:22 ; Lc 24:19 ; Jn 6:14). À juste titre, il “ enseignait en homme qui a pouvoir ”. (Mt 7:28, 29.) Ainsi, de même que Dieu avait donné des motifs d’avoir foi en Moïse, en Josué et en d’autres personnages, de même il donnait maintenant de solides raisons d’avoir foi en son Fils (Mt 11:2-6 ; Jn 6:29). Jésus fit constamment comprendre que Dieu était la Source de ses œuvres de puissance, ne s’en attribuant jamais le mérite (Jn 5:19, 26 ; 7:28, 29 ; 9:3, 4 ; 14:10). Les personnes sincères reconnurent “ la puissance majestueuse de Dieu ” manifestée par le moyen de Jésus. — Lc 9:43 ; 19:37 ; Jn 3:2 ; 9:28-33 ; voir aussi Lc 1:68 ; 7:16.
Que présageaient les miracles de Jésus ?
Ce que Jésus accomplit prouvait que Dieu s’intéresse aux humains et témoignait de ce que Dieu ferait finalement pour tous ceux qui aiment la justice. Les œuvres de puissance de Jésus furent dans une grande mesure liées aux problèmes des humains, à commencer par le péché et tous ses effets dévastateurs. La maladie et la mort coïncident avec le péché, et la capacité de Jésus de guérir des maladies de tout genre (Mt 8:14, 15 ; Lc 6:19 ; 17:11-14 ; 8:43-48) et même de ressusciter les morts (Mt 9:23-25 ; Lc 7:14, 15 ; Jn 11:39-44) prouvait qu’il était l’instrument choisi par Dieu pour libérer l’humanité du péché et de la peine qu’il entraîne (Mc 2:5-12). De loin supérieur à la manne qu’Israël mangea dans le désert, Jésus fut “ le vrai pain du ciel ”, “ le pain de vie ”. (Jn 6:31-35, 48-51.) Il ne fit pas sortir de l’eau d’un rocher, mais il donna de l’“ eau vive ”, de “ l’eau de la vie ”. — Jn 7:37, 38 ; Ré 22:17 ; voir aussi Jn 4:13, 14.
Ses œuvres de puissance furent également les présages d’autres bénédictions devant découler de son règne. Alors qu’Élisha avait nourri 100 hommes avec seulement 20 pains et un peu de grain, Jésus nourrit des milliers de personnes avec bien moins (2R 4:42-44 ; Mt 14:19-21 ; 15:32-38). Moïse et Élisha avaient rendu douce de l’eau amère ou empoisonnée. Jésus convertit de l’eau ordinaire en excellent vin pour contribuer à la joie délassante d’un festin de mariage (Ex 15:22-25 ; 2R 2:21, 22 ; Jn 2:1-11). À n’en pas douter, son règne libérerait donc de la faim tous ses sujets et assurerait un agréable ‘ banquet pour tous les peuples ’. (Is 25:6.) Sa faculté de rendre abondamment productif le travail de l’homme, ce qu’il fit pour ses disciples en train de pêcher, donna l’assurance que sous la bénédiction du Royaume les hommes n’en seraient pas réduits à subsister difficilement avec le strict minimum. — Lc 5:4-9 ; voir aussi Jn 21:3-7.
Plus important encore, ces choses avaient toutes un lien avec des questions d’ordre spirituel. Tout en apportant au sens spirituel la vue, la parole et la santé à ceux qui étaient spirituellement aveugles, muets et souffrants, Jésus leur apportait et leur assurait également le plaisir d’une nourriture et d’une boisson spirituelles abondantes, et garantissait à ses disciples un ministère productif (voir Lc 5:10, 11 ; Jn 6:35, 36). Lorsqu’en certaines occasions il satisfaisait miraculeusement les besoins physiques des gens, c’était avant tout afin de fortifier la foi. Ces interventions n’étaient jamais une fin en elles-mêmes (voir Jn 6:25-27). C’étaient le Royaume et la justice de Dieu qu’il fallait chercher en premier, et non la nourriture et la boisson (Mt 6:31-33). Jésus donna l’exemple dans ce domaine en refusant de changer des pierres en pains pour son propre profit. — Mt 4:1-3.
La libération spirituelle. La nation d’Israël avait connu de puissants guerriers, mais la puissance de Dieu exprimée par l’intermédiaire de son Fils était dirigée contre des ennemis bien plus redoutables que de simples militaires humains. Jésus fut le Libérateur (Lc 1:69-74) ; il offrit le moyen de se libérer de la principale cause d’oppression, à savoir Satan et ses démons (Hé 2:14, 15). Jésus libéra directement de nombreuses personnes obsédées par des démons (Lc 4:33-36), mais par ses puissantes paroles de vérité il ouvrit aussi toutes grandes les portes de la liberté à ceux qui désiraient se soustraire aux fardeaux oppressifs et à l’esclavage que la fausse religion leur imposait (Mt 23:4 ; Lc 4:18 ; Jn 8:31, 32). Par son comportement fidèle, intègre, il vainquit non pas seulement une ville ou un empire, mais “ le monde ”. — Jn 14:30 ; 16:33.
Importance relative des actes miraculeux. Jésus mit l’accent surtout sur les vérités qu’il proclamait, mais montra toutefois l’importance relative de ses œuvres de puissance, signalant régulièrement qu’elles authentifiaient sa mission et son message. Elles étaient importantes particulièrement en ce qu’elles accomplissaient des prophéties (Jn 5:36-39, 46, 47 ; 10:24-27, 31-38 ; 14:11 ; 20:27-29). Ceux qui furent témoins de ces œuvres devenaient comptables d’une responsabilité spéciale (Mt 11:20-24 ; Jn 15:24). Comme Pierre l’expliqua plus tard aux foules le jour de la Pentecôte, Jésus fut ‘ un homme qui leur avait été montré publiquement par Dieu grâce à des œuvres de puissance et des présages et des signes que Dieu avait faits par son intermédiaire au milieu d’eux, comme ils le savaient eux-mêmes ’. (Ac 2:22.) Ces démonstrations de puissance divine révélèrent que le Royaume de Dieu les avait “ atteints ”. — Mt 12:28, 31, 32.
Par la manière marquante dont Dieu se servit de son Fils, les ‘ raisonnements de beaucoup de cœurs furent dévoilés ’. (Lc 2:34, 35.) Ils voyaient ‘ le bras de Jéhovah ’ se manifester, mais beaucoup, en fait la majorité, préférèrent attribuer quelque autre signification aux événements qu’ils observaient ou laissèrent des intérêts égoïstes les retenir d’agir en conformité avec le ‘ signe ’ qu’ils voyaient (Jn 12:37-43 ; 11:45-48). Beaucoup voulurent profiter personnellement de la puissance de Dieu, mais n’étaient pas sincèrement affamés de vérité et de justice. Leurs cœurs n’étaient pas animés par la compassion et la bonté qui motivèrent tant d’œuvres de puissance de Jésus (comparer Lc 1:78 ; Mt 9:35, 36 ; 15:32-37 ; 20:34 ; Mc 1:40, 41 ; Lc 7:11-15 ; avec Lc 14:1-6 ; Mc 3:1-6), attitude compatissante qui était le reflet de celle de son Père. — Mc 5:18, 19.
Un emploi judicieux de la puissance. Jésus recourait toujours à la puissance de manière judicieuse, jamais pour faire ostentation. La malédiction qu’il prononça sur le figuier stérile avait sans doute une signification symbolique (Mc 11:12-14 ; comparer avec Mt 7:19, 20 ; 21:42, 43 ; Lc 13:6-9). Jésus refusa de se livrer aux mises en scène futiles suggérées par Satan. Lorsqu’il marcha sur l’eau, c’était parce qu’il se rendait quelque part à une heure tardive où aucun moyen de transport n’était disponible, ce qui était fort différent du geste, théoriquement suicidaire, de sauter du parapet du temple (Mt 4:5-7 ; Mc 6:45-50). La curiosité mal motivée d’Hérode ne fut pas satisfaite, car Jésus refusa d’accomplir quoi que ce soit pour lui (Lc 23:8). Jésus avait auparavant refusé de produire un “ signe qui vienne du ciel ” à la demande des Pharisiens et des Sadducéens, sans doute parce qu’ils le demandaient non pas pour affermir leur foi dans l’accomplissement de la Parole de Dieu, mais pour compenser leur manque d’une telle foi. Leurs mobiles étaient mauvais. — Mt 16:1-4 ; comparer avec 15:1-6 ; 22:23, 29.
De même, parce qu’il constata un manque de foi chez les habitants de Nazareth, Jésus ne put pas y accomplir de nombreuses œuvres de puissance, non que ses ressources en force aient été insuffisantes, mais parce que les circonstances ne le justifiaient pas, ne s’y prêtaient pas. La force divine ne devait pas être gaspillée pour des gens sceptiques et insensibles (Mc 6:1-6 ; comparer avec Mt 10:14 ; Lc 16:29-31). Il n’était pas absolument indispensable que les gens manifestent la foi pour que Jésus accomplisse des actes miraculeux ; c’est ce qu’on déduit de l’épisode où il guérit l’oreille coupée de l’esclave du grand prêtre qui se trouvait dans la foule venue l’arrêter. — Lc 22:50, 51.
La résurrection de Jésus Christ pour la vie spirituelle fut la plus grande démonstration de la force de Dieu qui eut jamais lieu. Sans elle, la foi chrétienne serait “ vaine ” et ses disciples seraient “ les plus à plaindre de tous les hommes ”. (1Co 15:12-19.) Ce fut l’acte dont les disciples de Jésus parlèrent le plus souvent, celui qui, en lui-même, contribua le plus à l’affermissement de leur foi. Quand il était sur la terre, l’éloignement n’avait pas empêché Jésus d’exercer sa force (Mt 8:5-13 ; Jn 4:46-53), et maintenant, de sa position céleste, Jésus oignit ses disciples avec l’esprit de Dieu le jour de la Pentecôte, leur donnant la faculté d’accomplir des œuvres de puissance en son absence. Il authentifia ainsi leur témoignage relatif à sa résurrection (Ac 4:33 ; Hé 2:3, 4) et donna aussi la preuve qu’ils étaient le peuple agréé de Dieu, sa congrégation. — Ac 2:1-4, 14-36, 43 ; 3:11-18.
La mort de son Fils en tant qu’homme n’écourta pas la main de Jéhovah, comme en témoignèrent les nombreux miracles, signes et présages que les apôtres et d’autres accomplirent (Ac 4:29, 30 ; 6:8 ; 14:3 ; 19:11, 12). Les œuvres de puissance qu’ils firent ressemblaient à celles de leur Maître ; ils guérirent des boiteux (Ac 3:1-9 ; 14:8-10) et des malades (Ac 5:12-16 ; 28:7-9), ressuscitèrent des morts (Ac 9:36-41 ; 20:9-11), expulsèrent des démons (Ac 8:6, 7 ; 16:16-18), et ce sans chercher à en tirer un profit personnel ou des honneurs (Ac 3:12 ; 8:9-24 ; 13:15-17). Par leur intermédiaire, Dieu exprima des jugements contre les transgresseurs, tout comme il l’avait fait par les prophètes d’autrefois, suscitant un respect légitime envers lui-même et ses représentants (Ac 5:1-11 ; 13:8-12). De nouvelles aptitudes leur furent accordées, telle la faculté de parler en langues étrangères et de les traduire. Cela aussi servit des “ fins utiles ”, car ils allaient bientôt devoir étendre leur prédication au-delà des limites d’Israël, proclamant les œuvres prodigieuses de Jéhovah parmi les nations. — 1Co 12:4-11 ; Ps 96:3, 7.
Jéhovah Dieu fit d’autres choses puissantes, ouvrant des ‘ portes ’ donnant à ses serviteurs l’occasion de prêcher dans certains territoires, les protégeant contre ceux qui voulaient stopper leur ministère, dirigeant leur activité, généralement par des moyens invisibles au public. — Ac 5:17-20 ; 8:26-29, 39, 40 ; 9:1-8 ; 10:19-22, 44-48 ; 12:6-11 ; 13:2 ; 16:6-10, 25-33 ; 18:9, 10 ; 1Co 16:8, 9.
Il fut prédit que les capacités miraculeuses accordées aux apôtres par l’esprit, et qu’ils transmirent à d’autres, ne dureraient que pendant l’‘ enfance ’ de la congrégation et cesseraient ensuite (1Co 13:8-11 ; voir DONS DE DIEU [Dons de l’esprit]). La Cyclopædia de J. M’Clintock et J. Strong (vol. VI, p. 320) dit qu’il “ est indéniable que durant les cent premières années qui suivirent la mort des apôtres peu de chose est dit, voire rien, sur des miracles qu’auraient accomplis les premiers chrétiens ”. Jésus et ses apôtres exprimèrent cependant des mises en garde contre des œuvres de puissance trompeuses qui seraient plus tard le fait d’apostats et aussi d’une bête sauvage symbolique, des ennemis de Dieu. — Mt 7:21-23 ; 24:23-25 ; 2Th 2:9, 10 ; Ré 13:11-13 ; voir BÊTES SYMBOLIQUES.
Les manifestations de la force de Dieu atteignent leur point culminant dans l’établissement de son Royaume par Christ Jésus et dans les actes de jugement qui font suite à cet événement.
Pour la “ force agissante ” de Dieu, voir ESPRIT (La force agissante de Dieu, l’esprit saint).