ANNE
1. (De l’héb. Ḥannah, “ Faveur, Compassion ”.) Prophétesse, fille de Phanouël de la tribu d’Asher. Anne est la forme grecque du nom Hanna.
Devenue veuve après sept ans de mariage seulement, Anne avait 84 ans lorsque l’enfant Jésus fut présenté au temple. Malgré son âge, elle fréquentait assidûment ce lieu, sans doute depuis le service du matin jusqu’à celui du soir. Cela lui valut le privilège de voir le petit enfant Jésus et de rendre témoignage à son sujet. Ses ‘ jeûnes et ses supplications ’ indiquaient qu’elle était affligée et qu’elle aspirait ardemment à un changement. Cette attitude s’explique quand on considère l’assujettissement auquel étaient soumis les Juifs depuis des siècles et la décadence religieuse de cette époque, décadence qui avait même gagné le temple et sa prêtrise. Quoi qu’il en soit, et bien qu’elle n’espérât sans doute pas être encore en vie quand Jésus serait adulte, Anne rendit joyeusement témoignage au sujet de la libération qu’allait apporter le futur Messie qui venait de paraître. — Lc 2:36-38.
2. (De l’héb. Ḥanan, “ Qui montre de la faveur, Compatissant ”.)
Établi grand prêtre en 6 ou 7 de n. è. par Quirinius, gouverneur romain de Syrie, il occupa cette fonction jusqu’en l’an 15 (Lc 2:2). Anne était donc grand prêtre lorsque Jésus, âgé de 12 ans, stupéfia les enseignants rabbiniques au temple (Lc 2:42-49). Le procurateur Valerius Gratus destitua Anne de sa charge. Bien que ne portant plus le titre officiel de grand prêtre, il est évident qu’il continua à exercer un pouvoir et une influence considérables en qualité de grand prêtre honoraire et de membre prépondérant de la hiérarchie juive. Cinq de ses fils et son gendre Caïphe furent tour à tour grands prêtres. En raison de sa position en vue, les Écritures rangent à juste titre Anne parmi les prêtres en chef (Mt 26:3 ; Lc 3:2). Après son arrestation, Jésus fut d’abord conduit devant Anne pour être interrogé avant d’être emmené chez Caïphe pour être jugé (Jn 18:13). Le nom d’Anne figure en tête de la liste des principaux adversaires des apôtres de Jésus Christ. — Ac 4:6.
La riche et puissante maison d’Anne, qui appartenait à la tribu de Lévi, tirait l’essentiel de ses revenus de la vente d’animaux pour les sacrifices dans le temple. C’était une raison suffisante pour chercher à faire mourir Jésus qui, à deux reprises, avait purifié le temple transformé en “ grotte de bandits ”. (Jn 2:13-16 ; Mt 21:12, 13 ; Mc 11:15-17 ; Lc 19:45, 46.) Mais si Anne haïssait Jésus et ses apôtres, c’était probablement aussi parce que le Christ enseignait la résurrection, parce que Lazare fut relevé, ce qui en donna une preuve vivante, et parce que les apôtres prêchaient et enseignaient la même doctrine. Or, si Anne était vraiment un Sadducéen, il ne croyait pas à la résurrection. — Ac 23:8 ; voir aussi 5:17.