JÉSUS CHRIST
Nom et titre du Fils de Dieu à partir de son onction, lorsqu’il était sur la terre.
Le nom Jésus (gr. : Iêsous) correspond au nom hébreu Yéshoua (ou, dans sa forme complète, Yehoshoua) qui signifie “ Jéhovah est salut ”. Le nom lui-même n’avait rien d’inhabituel, car de nombreux hommes le portaient à l’époque. C’est pourquoi les gens y ajoutaient souvent une précision, disant “ Jésus le Nazaréen ”. (Mc 10:47 ; Ac 2:22.) Christ vient du grec Khristos, l’équivalent de l’hébreu Mashiaḥ (Messie), et signifie “ Oint ”. Certes, le terme “ oint ” fut appliqué tout à fait correctement à d’autres personnages avant Jésus, tels Moïse, Aaron et David (Hé 11:24-26 ; Lv 4:3 ; 8:12 ; 2S 22:51), mais la position, la fonction ou le service pour lesquels ces hommes furent oints ne faisaient que préfigurer la position, la fonction et le service supérieurs de Jésus Christ. Jésus est donc par excellence et d’une manière unique “ le Christ, le Fils du Dieu vivant ”. — Mt 16:16 ; voir CHRIST ; MESSIE.
Son existence préhumaine. Ce n’est pas sur terre que la personne qui devint Jésus Christ commença à vivre. Jésus lui-même parla de son existence préhumaine et céleste (Jn 3:13 ; 6:38, 62 ; 8:23, 42, 58). Jean 1:1, 2 donne le nom céleste de celui qui devint Jésus, disant : “ Au commencement la Parole [gr. : Logos] était, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était un dieu [“ était un être divin ”, Ce ; “ était d’essence divine ”, SO ; voir aussi les versions en langue anglaise An American Translation ; Moffatt ; ainsi que les traductions allemandes de R. Böhmer et de C. Stage]. Celui-ci était au commencement avec Dieu. ” Puisque Jéhovah est éternel et n’a pas eu de commencement (Ps 90:2 ; Ré 15:3), le “ commencement ” depuis lequel la Parole était avec Dieu doit correspondre ici au début de l’œuvre créatrice de Jéhovah. Cette idée est confirmée par d’autres textes identifiant Jésus au “ premier-né de toute création ”, au “ commencement de la création de Dieu ”. (Col 1:15 ; Ré 1:1 ; 3:14.) Ainsi, les Écritures identifient la Parole (Jésus dans son existence préhumaine) à la première création de Dieu, son Fils premier-né.
Que Jéhovah fut bien le Père de ce Premier-né, Celui qui lui donna la vie, et, partant, que ce Fils fut vraiment une créature de Dieu, cela ressort des déclarations de Jésus lui-même. Il désigna Dieu comme la Source de sa vie par ces mots : “ Je vis à cause du Père. ” Comme le contexte le révèle, il voulait dire que sa vie procédait du Père, ou que celui-ci en était la cause, de la même façon que pour les hommes condamnés à mourir l’obtention de la vie procéderait de leur foi dans le sacrifice rédempteur de Jésus. — Jn 6:56, 57.
Si les estimations des scientifiques d’aujourd’hui au sujet de l’âge de l’univers sont tant soit peu exactes, l’existence de Jésus en tant que créature spirituelle débuta des milliards d’années avant la création du premier homme (voir Mi 5:2). Cet esprit, Fils premier-né, fut employé par son Père dans la création de toutes les autres choses (Jn 1:3 ; Col 1:16, 17). Ces choses comprenaient les millions d’autres fils spirituels de la famille céleste de Jéhovah Dieu (Dn 7:9, 10 ; Ré 5:11), ainsi que l’univers physique et les créatures qui y furent formées à l’origine. C’est donc, logiquement, à ce Fils premier-né que Jéhovah déclara : “ Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. ” (Gn 1:26). Toutes ces autres créations ne furent pas créées seulement “ par son intermédiaire ”, mais aussi “ pour lui ”, le Premier-né de Dieu et l’“ héritier de toutes choses ”. — Col 1:16 ; Hé 1:2.
Il ne fut pas un cocréateur. La participation du Fils à l’œuvre créatrice ne fit cependant pas de lui un cocréateur aux côtés de son Père. Le pouvoir de créer venait de Dieu par le moyen de son esprit saint, ou force agissante (Gn 1:2 ; Ps 33:6). Et puisque Jéhovah est la Source de toute vie, toute création animée, visible et invisible, lui doit la vie (Ps 36:9). Le Fils fut donc, non un cocréateur, mais l’agent, ou l’instrument, par l’intermédiaire duquel Jéhovah, le Créateur, travailla. Jésus attribua lui-même la création à Dieu, comme le fait l’ensemble des Écritures. — Mt 19:4-6 ; voir CRÉATION.
La sagesse personnifiée. Ce qu’on lit dans les Écritures à propos de la Parole correspond remarquablement à la description donnée en Proverbes 8:22-31. La sagesse est ici personnifiée, évoquée comme si elle avait la faculté de parler et d’agir (Pr 8:1). Nombre d’auteurs chrétiens des premiers siècles de notre ère pensaient que ce passage se rapportait symboliquement au Fils de Dieu avant qu’il devînt homme. Si on considère les textes déjà examinés, on ne peut nier que ce Fils fut ‘ produit ’ par Jéhovah “ comme le commencement de sa voie, la plus ancienne de ses œuvres d’autrefois ”, ni que le Fils fut “ près de [Jéhovah] comme un habile ouvrier ” pendant la création de la terre, ce qu’expliquent ces versets des Proverbes. Il est vrai qu’en hébreu, qui attribue un genre à ses substantifs (comme le font le français et de nombreuses autres langues), le mot auquel correspond “ sagesse ” est toujours au féminin. Cela reste le cas même si la sagesse est personnifiée et n’empêche donc pas que la sagesse soit utilisée au sens figuré pour représenter le Fils premier-né de Dieu. Le mot grec traduit par “ amour ” dans l’expression “ Dieu est amour ” (1Jn 4:8) est également du genre féminin, mais Dieu n’est pas féminin pour autant. Salomon, le principal rédacteur des Proverbes (Pr 1:1), s’appliqua le titre de qohèlèth (rassembleur) (Ec 1:1) alors que ce mot est également du genre féminin.
La sagesse n’est manifeste que si elle est exprimée d’une façon ou d’une autre. La sagesse de Dieu fut exprimée dans la création (Pr 3:19, 20), mais par l’intermédiaire de son Fils (voir 1Co 8:6). Ainsi, également, le sage dessein de Dieu concernant l’humanité est rendu manifeste par l’intermédiaire de son Fils, Jésus Christ, et résumé en lui. L’apôtre pouvait donc dire que le Christ représente “ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu ” et que Christ Jésus “ est devenu pour nous sagesse venant de Dieu, et aussi justice, sanctification et libération par rançon ”. — 1Co 1:24, 30 ; voir aussi 1Co 2:7, 8 ; Pr 8:1, 10, 18-21.
En quel sens est-il le “ Fils unique-engendré ” ? Si Jésus est appelé “ Fils unique-engendré ” (Jn 1:14 ; 3:16, 18 ; 1Jn 4:9), cela ne veut pas dire que les autres créatures spirituelles n’étaient pas des fils de Dieu, car elles sont également appelées fils (Gn 6:2, 4 ; Jb 1:6 ; 2:1 ; 38:4-7). Cependant, étant la seule création directe de son Père, le Fils premier-né était unique en son genre, différent de tous les autres fils de Dieu, qui furent créés ou engendrés par Jéhovah par l’intermédiaire de ce Fils premier-né. Aussi “ la Parole ” était-elle le “ Fils unique-engendré ” de Jéhovah dans un sens particulier, tout comme Isaac était le “ fils unique-engendré ” d’Abraham dans un sens particulier (son père ayant eu un autre fils avant lui, mais pas par sa femme Sara). — Hé 11:17 ; Gn 16:15.
Pourquoi est-il appelé “ la Parole ” ? Le nom (ou, peut-être, le titre) “ la Parole ” (Jn 1:1) semble indiquer la fonction que le Fils premier-né de Dieu remplit après que d’autres créatures intelligentes eurent été formées. On trouve une expression analogue en Exode 4:16 où Jéhovah dit à Moïse au sujet de son frère Aaron : “ Il faudra qu’il parle pour toi au peuple ; et voici ce qui devra arriver : il te servira de bouche, et toi tu lui serviras de Dieu. ” En sa qualité de porte-parole du principal représentant de Dieu sur terre, Aaron servait de “ bouche ” à Moïse. Ainsi en était-il de la Parole, ou Logos, qui devint Jésus Christ. Jéhovah employait sans doute son Fils pour transmettre des renseignements et des directives aux autres membres de sa famille de fils spirituels, tout comme il utilisa ce Fils sur la terre pour communiquer son message aux hommes. Montrant qu’il était la Parole, ou le Porte-parole, de Dieu, Jésus déclara aux Juifs qui l’écoutaient : “ Ce que j’enseigne n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un désire faire Sa volonté, il saura, en ce qui concerne l’enseignement, s’il vient de Dieu ou si je parle en tirant ce que j’enseigne de mon propre fonds. ” — Jn 7:16, 17 ; voir aussi Jn 12:50 ; 18:37.
Durant sa vie préhumaine, Jésus, la Parole, agit sans doute en de nombreuses occasions comme Porte-parole de Jéhovah pour des humains. Quoique certains textes présentent les choses comme si Jéhovah parlait directement aux humains, il ressort clairement d’autres textes qu’il le fit par l’intermédiaire d’un représentant angélique (comparer Ex 3:2-4 avec Ac 7:30, 35 ; voir aussi Gn 16:7-11, 13 ; 22:1, 11, 12, 15-18). Il est logique de penser que dans la majorité de ces cas Dieu parla par l’intermédiaire de la Parole. C’est probablement ce qu’il fit en Éden, car, à deux des trois occasions où il est question de Dieu en train de parler, le récit montre de façon précise que quelqu’un était avec Lui, sans aucun doute son Fils (Gn 1:26-30 ; 2:16, 17 ; 3:8-19, 22). L’ange qui guida Israël à travers le désert et à la voix duquel les Israélites devaient obéir strictement parce que ‘ le nom de Jéhovah était en lui ’, était donc peut-être le Fils de Dieu, la Parole. — Ex 23:20-23 ; voir aussi Jos 5:13-15.
Cela ne signifie pas que la Parole soit le seul représentant angélique par l’intermédiaire de qui Jéhovah a parlé. Les déclarations inspirées contenues en Actes 7:53, en Galates 3:19 et en Hébreux 2:2, 3 montrent clairement que l’alliance de la Loi fut transmise à Moïse par des fils angéliques de Dieu autres que son Fils premier-né.
Depuis son retour à la gloire céleste, Jésus continue de s’appeler “ La Parole de Dieu ”. — Ré 19:13, 16.
Pourquoi certaines traductions de la Bible appellent-elles Jésus “ Dieu ”, alors qu’on lit dans d’autres qu’il était “ un dieu ” ?
Certaines traductions rendent ainsi Jean 1:1 : “ Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. ” Littéralement, le texte grec se lit ainsi : “ Au commencement était la parole, et la parole était vers le dieu, et dieu était la parole. ” Selon la langue dans laquelle le texte est traduit, le traducteur doit, si besoin est, mettre des majuscules. Dans la traduction de l’expression “ le dieu ”, il est évident qu’il convient de mettre une majuscule à “ Dieu ”, puisque ces mots doivent désigner le Dieu Tout-Puissant avec qui la Parole était. Mais, dans le deuxième cas, une majuscule au mot “ dieu ” n’est pas justifiée comme dans le premier.
Dans la Traduction du monde nouveau, ce texte se lit ainsi : “ Au commencement la Parole était, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était un dieu. ” Certes, il n’y a pas d’article indéfini (correspondant à “ un ”) dans le texte grec original. Mais cela ne signifie pas qu’on doive s’en abstenir à la traduction, car la koinè, ou grec commun, ne possédait pas d’article indéfini. Tout au long des Écritures grecques chrétiennes, les traducteurs sont donc obligés d’utiliser ou de ne pas utiliser l’article indéfini, selon la compréhension qu’ils ont du texte. On trouve l’article indéfini des centaines de fois dans toutes les traductions françaises des Écritures grecques ; mais la plupart ne l’utilisent pas en Jean 1:1. Pourtant, il existe de bonnes raisons de l’utiliser dans la traduction de ce texte.
Il faut tout d’abord remarquer que le texte lui-même montre que la Parole était “ avec Dieu ”, donc qu’elle ne pouvait pas être Dieu, c’est-à-dire le Dieu Tout-Puissant. (Voir également le v. 1:2, qui serait inutile si le v. 1:1 montrait effectivement que la Parole était Dieu.) De plus, il est significatif que le mot utilisé pour “ dieu ” (gr. : théos) la deuxième fois qu’il apparaît dans le verset soit dépourvu de l’article défini “ le ” (gr. : ho). À ce sujet, dans un commentaire sur l’Évangile de Jean (chapitres 1-6), Ernst Haenchen a écrit : “ À l’époque, θεός [théos] et ὁ θεός [ho théos] (‘ dieu, divin ’ et ‘ le Dieu ’) ne désignaient pas la même chose. [...] En fait, pour [...] l’évangéliste, seul le Père était ὁ θεός [‘ le Dieu ’] (cf. 17:3) ; ‘ le Fils ’ lui est subordonné (cf. 14:28). Mais cela n’est que suggéré ici, parce que précisément l’accent doit être mis sur leurs relations étroites. [...] Dans le monothéisme juif et chrétien, il était tout à fait possible de parler d’êtres divins existant aux côtés et sous l’autorité de Dieu, tout en étant distincts de lui. Phil 2:6-10 le prouve. Dans ce texte, Paul présente justement comme un être divin celui qui devint l’homme Jésus Christ [...]. Par conséquent, ici comme en Jean 1:1, il n’est pas question d’une relation dialectique deux-en-un, mais de l’union de deux personnes distinctes. ” — Das Johannesevangelium, Tübingen, 1980, p. 116.
Après avoir donné une traduction de Jean 1:1c, “ et Dieu (par nature) était le Logos ”, E. Haenchen explique : “ Ici, ἦν ([ên, était]) est simplement attributif. Le nom attribut doit donc être étudié plus attentivement : θεός [théos] n’est pas la même chose que ὁ θεός [ho théos] (‘ divin ’ n’est pas la même chose que ‘ Dieu ’). ” (P. 118). Donnant des précisions sur cette question, Philip Harner a fait ressortir que la construction grammaticale de Jean 1:1 implique un attribut sans article, c’est-à-dire un nom attribut sans l’article défini “ le ”, précédant le verbe, construction qui est essentiellement adjective et qui indique que “ le logos a la nature de théos ”. Il a ajouté : “ En Jean 1:1 je crois que la valeur adjective de l’attribut est si évidente qu’on ne peut considérer le nom [théos] comme défini. ” (Journal of Biblical Literature, 1973, p. 85, 87). D’autres traducteurs, reconnaissant également que le terme grec a une valeur adjective et désigne la nature de la Parole, traduisent la phrase ainsi : “ Le Verbe était un être divin. ” — Ce ; voir aussi SO ; voir Appendice MN, p. 1705.
Tout au long de leurs pages, les Écritures hébraïques montrent clairement qu’il y a un seul Dieu Tout-Puissant, le Créateur de toutes choses, le Très-Haut, dont le nom est Jéhovah (Gn 17:1 ; Is 45:18 ; Ps 83:18). C’est pourquoi Moïse put dire à la nation d’Israël : “ Jéhovah notre Dieu est un seul Jéhovah. Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force vitale. ” (Dt 6:4, 5). Les Écritures grecques chrétiennes ne contredirent pas cet enseignement qui était accepté par les serviteurs de Dieu et auquel ils croyaient depuis des millénaires, mais au contraire, elles l’appuyèrent (Mc 12:29 ; Rm 3:29, 30 ; 1Co 8:6 ; Ép 4:4-6 ; 1Tm 2:5). Jésus lui-même déclara : “ Le Père est plus grand que moi. ” Par ailleurs, il parla du Père comme de son Dieu, “ le seul vrai Dieu ”. (Jn 14:28 ; 17:3 ; 20:17 ; Mc 15:34 ; Ré 1:1 ; 3:12.) À maintes occasions, Jésus exprima son infériorité et sa subordination vis-à-vis de son Père (Mt 4:9, 10 ; 20:23 ; Lc 22:41, 42 ; Jn 5:19 ; 8:42 ; 13:16). Même après l’ascension de Jésus, ses apôtres continuèrent à présenter la même image. — 1Co 11:3 ; 15:20, 24-28 ; 1P 1:3 ; 1Jn 2:1 ; 4:9, 10.
Ces faits donnent un appui solide à une traduction de Jean 1:1 du genre de celle-ci : “ La Parole était un dieu. ” La prééminence de la Parole parmi les créatures de Dieu, c’est-à-dire sa position de Premier-né (celui par l’intermédiaire de qui Dieu créa toutes choses) et de Porte-parole de Dieu, apporte un argument réel pour que le Fils de Dieu soit appelé “ un dieu ”, ou puissant. La prophétie messianique d’Isaïe 9:6 prédisait qu’il serait appelé “ Dieu fort ”, sans être pour autant le Dieu Tout-Puissant, et qu’il serait le “ Père éternel ” de tous ceux qui auraient le bonheur de vivre sous sa domination. Le zèle de son propre Père, “ Jéhovah des armées ”, accomplirait cela (Is 9:7). Si l’Adversaire de Dieu, Satan le Diable, est appelé un “ dieu ” (2Co 4:4) parce qu’il domine sur les hommes et sur les démons (1Jn 5:19 ; Lc 11:14-18), à combien plus forte raison convient-il que le Fils premier-né de Dieu soit appelé “ un dieu ”, “ le dieu unique-engendré ”, comme dans les manuscrits les plus fiables de Jean (1:18).
Lorsque ses adversaires l’accusèrent de ‘ se faire dieu ’, Jésus rétorqua : “ N’est-il pas écrit dans votre Loi : ‘ J’ai dit : “ Vous êtes des dieux ” ’ ? S’il a appelé ‘ dieux ’ ceux contre qui la parole de Dieu est venue, et pourtant l’Écriture ne peut être annulée, me dites-vous, à moi que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde : ‘ Tu blasphèmes ’, parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ? ” (Jn 10:31-37). Jésus citait ici le Psaume 82 dans lequel les juges humains, que Jéhovah avait condamnés parce qu’ils ne rendaient pas la justice, étaient appelés “ dieux ”. (Ps 82:1, 2, 6, 7.) De cette façon, Jésus montrait à quel point il était illogique de l’accuser de blasphème parce qu’il avait affirmé être, non pas Dieu, mais le Fils de Dieu.
Cette accusation de blasphème fut lancée parce que Jésus avait dit : “ Moi et le Père, nous sommes un. ” (Jn 10:30). Cela ne voulait pas dire que Jésus prétendait être le Père ou être Dieu, comme le prouve sa repartie, déjà considérée partiellement. L’unité que Jésus évoquait doit être comprise en fonction du contexte de sa déclaration. Jésus parlait de ses œuvres et de l’attention qu’il témoignait aux “ brebis ” qui le suivaient. Tant ses œuvres que ses paroles démontraient qu’entre son Père et lui régnait, non pas la désunion ni la discorde, mais l’unité, idée que sa réplique souligna encore (Jn 10:25, 26, 37, 38 ; voir aussi Jn 4:34 ; 5:30 ; 6:38-40 ; 8:16-18). En ce qui concerne ses “ brebis ”, son Père et lui-même étaient également unis pour ce qui était de les protéger et de les mener à la vie éternelle (Jn 10:27-29 ; voir aussi Éz 34:23, 24). Lorsqu’il pria en faveur de l’unité de tous ses disciples, y compris de ceux qui le deviendraient, Jésus montra que l’unité, ou l’union, entre son Père et lui ne signifiait pas qu’ils étaient une seule et même personne, mais qu’ils avaient le même dessein et participaient à la même action. Dans ce sens, les disciples de Jésus pouvaient ‘ tous être un ’, tout comme Jésus et son Père sont un. — Jn 17:20-23.
Dans le même ordre d’idées, répondant à une question de Thomas, Jésus dit : “ Si vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père ; dès cet instant vous le connaissez et vous l’avez vu. ” Puis, en réponse à une question de Philippe, il ajouta : “ Qui m’a vu a vu le Père aussi. ” (Jn 14:5-9). Encore une fois, l’explication que Jésus donna ensuite montre qu’il en était ainsi parce qu’il représentait fidèlement son Père, disait les paroles du Père et faisait les œuvres du Père (Jn 14:10, 11 ; voir aussi Jn 12:28, 44-49). C’est en cette même circonstance, le soir qui précéda sa mort, que Jésus dit à ces mêmes disciples : “ Le Père est plus grand que moi. ” — Jn 14:28.
On peut également comprendre à la lumière d’autres faits bibliques en quel sens les disciples ‘ virent ’ le Père en Jésus. Par exemple, Jacob déclara à Ésaü : “ J’ai vu ta face comme si je voyais la face de Dieu, puisque tu m’as accueilli avec plaisir. ” S’il parla ainsi, c’est parce qu’Ésaü avait réagi conformément à la prière qu’il avait adressée à Dieu (Gn 33:9-11 ; 32:9-12). Après que l’interrogatoire de Dieu du milieu d’une tempête de vent eut éclairé sa compréhension des choses, Job déclara : “ Par ouï-dire j’ai entendu parler de toi, mais maintenant mon œil te voit, oui. ” (Jb 38:1 ; 42:5 ; voir aussi Jg 13:21, 22). Effectivement, les ‘ yeux de son cœur ’ avaient été éclairés (voir Ép 1:18). Quand Jésus parla de voir le Père, c’était à prendre au sens figuré et non littéral, ce que confirment ses propres paroles rapportées en Jean 6:45 et la déclaration suivante, formulée par Jean longtemps après la mort de Jésus : “ Aucun homme n’a jamais vu Dieu ; le dieu unique-engendré qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a expliqué. ” — Jn 1:18 ; 1Jn 4:12.
Qu’entendait Thomas quand il dit à Jésus : “ Mon Seigneur et mon Dieu ” ?
Lorsque Jésus apparut à Thomas et aux autres apôtres, dissipant ainsi les doutes de Thomas à propos de sa résurrection, celui-ci, alors convaincu, s’écria : “ Mon Seigneur et mon Dieu [littéralement : “ Le Seigneur de moi et le Dieu (ho Théos) de moi ”] ! ” (Jn 20:24-29). Certains biblistes ont vu en cette expression une exclamation de stupéfaction proférée devant Jésus, mais adressée en réalité à Dieu, son Père. Cependant, d’autres soutiennent que, d’après le grec original, ces paroles s’adressaient nécessairement à Jésus. Même s’il en est ainsi, l’expression “ Mon Seigneur et mon Dieu ” n’en doit pas moins s’accorder avec le reste des Écritures divinement inspirées. Puisque le récit montre que Jésus avait précédemment envoyé à ses disciples le message : “ Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu ”, il n’y a aucune raison de penser que Thomas tenait Jésus pour le Dieu Tout-Puissant (Jn 20:17). Après avoir rapporté la rencontre de Thomas et de Jésus ressuscité, voici ce que Jean lui-même déclare au sujet de ce récit et d’autres analogues : “ Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ le Fils de Dieu, et pour que — parce que vous croyez — vous ayez la vie par le moyen de son nom. ” — Jn 20:30, 31.
Cela dit, quand Thomas appela Jésus “ mon Dieu ”, il entendait peut-être que Jésus était “ un dieu ” sans être pour cela le Dieu Tout-Puissant, “ le seul vrai Dieu ”, à qui il avait souvent entendu Jésus adresser des prières (Jn 17:1-3). Une autre hypothèse est qu’il ait appelé Jésus “ mon Dieu ” d’une manière semblable aux expressions formées jadis par ses ancêtres et conservées dans les Écritures hébraïques, qu’il connaissait bien. En diverses circonstances, les individus auxquels un messager angélique de Jéhovah rendait visite ou s’adressait, ou, dans certains cas, le rédacteur de la Bible qui consignait un récit, répondirent à l’ange ou parlèrent de lui comme s’il s’agissait de Jéhovah Dieu (voir Gn 16:7-11, 13 ; 18:1-5, 22-33 ; 32:24-30 ; Jg 6:11-15 ; 13:20-22). Ils s’exprimèrent ainsi parce que le messager angélique agissait en tant que représentant de Jéhovah, parlant en Son nom, utilisant peut-être la première personne du singulier et disant même : “ Je suis le vrai Dieu. ” (Gn 31:11-13 ; Jg 2:1-5). Dès lors, Thomas put appeler Jésus “ mon Dieu ” dans ce sens-là, saluant et reconnaissant en Jésus le représentant et le porte-parole du vrai Dieu. En tout état de cause, il demeure que les paroles de Thomas ne contredisent nullement la déclaration expresse qu’il avait entendue de Jésus, savoir : “ Le Père est plus grand que moi. ” — Jn 14:28.
Sa naissance sur la terre. Avant la naissance de Jésus sur la terre, il était arrivé que des anges apparaissent ici-bas sous une forme humaine, se matérialisant vraisemblablement en un corps qui convenait à l’occasion, puis se dématérialisant après s’être acquittés de leurs tâches (Gn 19:1-3 ; Jg 6:20-22 ; 13:15-20). Ils restaient donc des créatures spirituelles, n’employant un corps humain que temporairement. Mais tel ne devait pas être le cas du Fils de Dieu quand il viendrait sur la terre pour devenir l’homme Jésus. En Jean 1:14, il est dit que “ la Parole devint chair et résida parmi nous ”. C’est pourquoi il put se présenter comme “ le Fils de l’homme ”. (Jn 1:51 ; 3:14, 15.) Certains mettent l’accent sur l’expression “ résida [littéralement : “ campa ”] parmi nous ”, et prétendent qu’elle montre que Jésus n’était pas vraiment un homme, mais une incarnation. Cependant, l’apôtre Pierre emploie une expression analogue à propos de lui-même, et Pierre n’était évidemment pas une incarnation. — 2P 1:13, 14.
On lit dans le récit divinement inspiré : “ Mais la naissance de Jésus Christ arriva ainsi. À l’époque où sa mère Marie était promise en mariage à Joseph, elle se trouva enceinte de par l’esprit saint avant leur union. ” (Mt 1:18). Auparavant, un messager angélique de Jéhovah avait fait savoir à la vierge Marie qu’elle ‘ concevrait dans sa matrice ’ parce que l’esprit saint de Dieu viendrait sur elle et que Sa puissance la couvrirait de son ombre (Lc 1:30, 31, 34, 35). Puisqu’il y eut effectivement conception, il semble que Jéhovah Dieu féconda un ovule dans la matrice de Marie en transférant la vie de son Fils premier-né du monde invisible sur la terre (Ga 4:4). C’est uniquement de cette façon que l’enfant qui allait naître pourrait conserver son identité, demeurer la personne appelée la Parole qui avait résidé dans les cieux, et seulement de cette façon qu’il pourrait être le fils de Marie à part entière, donc un véritable descendant d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Juda et du roi David, ancêtres de sa mère, et être l’héritier légitime des promesses que Dieu leur avait faites (Gn 22:15-18 ; 26:24 ; 28:10-14 ; 49:10 ; 2S 7:8, 11-16 ; Lc 3:23-34 ; voir GÉNÉALOGIE DE JÉSUS CHRIST). Il est donc probable que l’enfant qui naquit ressemblait par certains traits physiques à sa mère juive.
Marie était une descendante du pécheur Adam, donc imparfaite et pécheresse. C’est pourquoi la question suivante est soulevée : comment l’organisme physique de Jésus, le “ premier-né ” de Marie (Lc 2:7), pouvait-il être parfait et exempt de péché ? Alors que les généticiens modernes ont beaucoup appris sur les lois de l’hérédité et sur les caractères dominants et récessifs, ils n’ont aucune expérience dans l’étude de ce que produit l’union de la perfection et de l’imperfection, comme c’était le cas avec la conception de Jésus. Les résultats révélés dans la Bible semblent indiquer que la force vitale masculine (qui provoqua la conception), parfaite, neutralisa toute imperfection existant dans l’ovule de Marie, produisant de cette façon un modèle génétique (et un développement embryonnaire) parfait dès le départ. Quoi qu’il en soit, à l’époque, l’opération de l’esprit saint assura le succès du dessein de Dieu. Comme l’ange Gabriel l’expliqua à Marie, “ de la puissance du Très-Haut ” la couvrit de son ombre ; ainsi ce qui naquit était-il saint, le Fils de Dieu. L’esprit saint de Dieu forma, en quelque sorte, une paroi protectrice pour qu’aucune imperfection ou force néfaste n’endommage l’embryon en développement, et ce dès sa conception. — Lc 1:35.
Puisque c’était l’esprit saint de Dieu qui avait rendu la naissance possible, Jésus devait sa vie humaine à son Père céleste et non à un homme tel que son père adoptif Joseph (Mt 2:13-15 ; Lc 3:23). Comme on le lit en Hébreux 10:5, Jéhovah Dieu ‘ lui prépara un corps ’, et Jésus fut vraiment “ sans souillure, séparé des pécheurs ” depuis l’instant de sa conception. — Hé 7:26 ; voir aussi Jn 8:46 ; 1P 2:21, 22.
La prophétie messianique d’Isaïe 52:14, où il est question du “ défigurement quant à son aspect ”, ne peut donc s’appliquer à Jésus le Messie que dans un sens figuré (voir le v. Is 52:7 du même chapitre). Bien que Jésus Christ eût un physique parfait, le message de vérité et de justice qu’il proclama hardiment le rendit repoussant aux yeux de ses adversaires hypocrites, qui disaient voir en lui un agent de Béelzéboub, un possédé, un imposteur blasphémateur (Mt 12:24 ; 27:39-43 ; Jn 8:48 ; 15:17-25). D’une manière analogue, le message que les disciples de Jésus proclamèrent, plus tard, fit d’eux “ une agréable odeur ” de vie pour les personnes qui accueillaient favorablement leur message, mais une odeur de mort pour celles qui le rejetaient. — 2Co 2:14-16.
Époque de sa naissance, durée de son ministère. Jésus naquit vraisemblablement au mois d’Éthanim (septembre-octobre) de l’an 2 av. n. è., fut baptisé à peu près à la même époque de l’an 29 de n. è. et mourut vers 15 heures, un vendredi de printemps, le 14e jour du mois de Nisan (mars-avril) 33. Ces dates ont été établies d’après les données suivantes :
Jésus naquit environ six mois après Jean (le baptiseur), son parent, pendant le règne de l’empereur romain César Auguste (31 av. n. è.–14 de n. è.), alors que Quirinius était gouverneur de Syrie (voir ENREGISTREMENT pour les dates probables de l’administration de Quirinius) et que le règne d’Hérode le Grand sur la Judée touchait à sa fin. — Mt 2:1, 13, 20-22 ; Lc 1:24-31, 36 ; 2:1, 2, 7.
Sa naissance par rapport à la mort d’Hérode. Bien que la date de la mort d’Hérode soit discutée, de nombreux éléments tendent à la situer en l’an 1 av. n. è. (Voir HÉRODE No 1 [La date de sa mort] ; CHRONOLOGIE [Les éclipses de lune].) Un certain nombre d’événements eurent lieu entre le moment de la naissance de Jésus et la mort d’Hérode. Entre autres, Jésus fut circoncis le huitième jour (Lc 2:21) ; il fut amené au temple à Jérusalem 40 jours après sa naissance (Lc 2:22, 23 ; Lv 12:1-4, 8) ; les astrologues “ de l’Est ” firent un voyage jusqu’à Bethléhem (où Jésus ne se trouvait plus dans une mangeoire, mais dans une maison — Mt 2:1-11 ; voir aussi Lc 2:7, 15, 16) ; Joseph et Marie fuirent avec le petit enfant en Égypte (Mt 2:13-15) ; sur ce, Hérode comprit que les astrologues n’avaient pas obéi à ses directives et il fit massacrer dans Bethléhem et dans tout son territoire tous les garçons de deux ans et moins (ce qui indique que Jésus n’était plus un nouveau-né) (Mt 2:16-18). Si Jésus naquit en automne de l’an 2 av. n. è., tous ces faits eurent le temps de se dérouler entre sa naissance et la mort d’Hérode, probablement en l’an 1 av. n. è. Il existe cependant d’autres raisons de situer la naissance de Jésus en l’an 2 av. n. è.
Par rapport au ministère de Jean. Les dates mentionnées au commencement de cette partie sont également fondées sur les renseignements consignés en Luc 3:1-3, passage qui indique que Jean le baptiseur se mit à prêcher et à baptiser dans “ la quinzième année du règne de Tibère César ”. Cette 15e année courut de la deuxième moitié de l’an 28 de n. è. à août ou septembre 29 (voir TIBÈRE). À un certain moment du ministère de Jean, Jésus se présenta à lui et fut baptisé. Quand, ensuite, Jésus commença son ministère, il “ avait environ trente ans ”. (Lc 3:21-23.) À 30 ans, âge auquel David devint roi, Jésus n’était plus soumis à des parents humains. — 2S 5:4, 5 ; voir aussi Lc 2:51.
Selon Nombres 4:1-3, 22, 23, 29, 30, ceux qui entraient au service du sanctuaire sous la Loi avaient “ depuis l’âge de trente ans et au-dessus ”. Il est donc logique de penser que Jean le baptiseur, Lévite et fils de prêtre, commença son ministère à cet âge-là, non pas au temple, bien entendu, mais dans la mission spéciale que Jéhovah lui avait réservée (Lc 1:1-17, 67, 76-79). La mention expresse (à deux reprises) de la différence d’âge entre Jean et Jésus et la corrélation entre les apparitions et messages de l’ange de Jéhovah qui annonça les deux naissances (Lc 1) donnent de fortes raisons de penser que leurs ministères conservèrent le même décalage, c’est-à-dire que le début du ministère de Jean (comme précurseur de Jésus) fut suivi, environ six mois plus tard, par le commencement du ministère de Jésus.
Si on tient compte de ces données, Jean naquit 30 ans avant le début de son ministère en la 15e année de Tibère, soit entre la deuxième moitié de l’an 3 av. n. è. et août ou septembre de l’an 2 av. n. è., tandis que la naissance de Jésus eut lieu environ six mois plus tard.
Éléments indiquant que son ministère dura trois ans et demi. D’autres données chronologiques permettent d’aboutir à une conclusion encore plus précise. Ces renseignements sont en rapport avec la durée du ministère de Jésus et la date de sa mort. La prophétie rapportée en Daniel 9:24-27 (qui est examinée plus à fond dans l’article SOIXANTE-DIX SEMAINES) annonçait que le Messie paraîtrait quand commencerait la 70e “ semaine ” d’années (Dn 9:25) et que sa mort sacrificielle aurait lieu au milieu ou “ à la moitié ” de la dernière semaine, mettant fin du même coup à la validité des sacrifices et des offrandes imposés par l’alliance de la Loi (Dn 9:26, 27 ; voir aussi Hé 9:9-14 ; 10:1-10). Cela voulait dire que Jésus Christ accomplirait un ministère de trois ans et demi (la moitié d’une “ semaine ” de sept années).
Pour que le ministère de Jésus ait duré trois ans et demi, s’achevant avec sa mort à l’époque de la Pâque, il faut que cette période ait englobé en tout quatre Pâques. On trouve trace de quatre Pâques en Jean 2:13 ; 5:1 ; 6:4 et 13:1. En Jean 5:1 il n’est pas expressément question de la Pâque, mais d’“ une [“ la ”, d’après certains manuscrits anciens] fête des Juifs ”. Il existe cependant de bonnes raisons de penser qu’allusion est faite ici à la Pâque plutôt qu’à une autre des fêtes annuelles.
Précédemment (en Jean 4:35), Jésus avait dit qu’il y avait “ encore quatre mois avant [...] la moisson ”. Or, la moisson, et notamment celle des orges, commençait vers la Pâque (14 Nisan). Jésus fit donc cette déclaration quatre mois avant cette date, vers le mois de Kislev (novembre-décembre). La fête de l’Inauguration, instituée après l’Exil, avait lieu au mois de Kislev, mais elle n’était pas au nombre des grandes fêtes auxquelles la présence à Jérusalem était obligatoire (Ex 23:14-17 ; Lv 23:4-44). Si on en croit la tradition juive, elle était plutôt célébrée dans les nombreuses synagogues disséminées dans tout le pays (voir FÊTE DE L’INAUGURATION). Plus loin, en Jean 10:22, il est dit précisément de Jésus qu’il assistait à une fête de l’Inauguration à Jérusalem ; il semble cependant qu’il se trouvait déjà dans la région depuis la fête précédente, celle des Huttes, et qu’il n’y était donc pas allé exprès. En revanche, le texte de Jean 5:1 sous-entend clairement que si Jésus quitta la Galilée (Jn 4:54) pour se rendre à Jérusalem, c’était pour cette “ fête des Juifs ” particulière.
La seule autre fête qui avait lieu entre Kislev et la Pâque était celle des Pourim, célébrée en Adar (février-mars), environ un mois avant la Pâque. Mais la fête des Pourim, qui était également d’origine postexilienne, était elle aussi célébrée dans les foyers et les synagogues par tout le pays (voir POURIM). Selon toute vraisemblance, c’est donc la Pâque que désigne l’expression “ fête des Juifs ” en Jean 5:1, fête pour laquelle Jésus était à Jérusalem conformément à la loi que Dieu avait donnée à Israël. Jean, il est vrai, ne rapporte ensuite que peu d’événements avant de parler de la Pâque suivante (Jn 6:4), mais un examen du tableau des “ Principaux événements de la vie de Jésus sur la terre ” montrera que Jean s’étendit très peu sur le début de son ministère et omit de nombreux événements déjà rapportés par les trois autres évangélistes. D’ailleurs, le récit de l’activité impressionnante de Jésus que firent les autres évangélistes (Matthieu, Marc et Luc) tend à confirmer la conclusion selon laquelle il s’intercala effectivement une Pâque entre celles qui sont mentionnées en Jean 2:13 et 6:4.
Le jour de sa mort. Jésus Christ mourut au printemps, le jour de la Pâque, le 14 Nisan (ou Abib) selon le calendrier juif (Mt 26:2 ; Jn 13:1-3 ; Ex 12:1-6 ; 13:4). Cette année-là, la Pâque eut lieu le sixième jour de la semaine (qui, d’après la manière de compter des Juifs, allait du jeudi soir au coucher du soleil au vendredi à la même heure). C’est ce qui ressort de Jean 19:31, où on remarque que le jour suivant devait être “ un grand ” sabbat. Le lendemain de la Pâque était toujours un sabbat, peu importe le jour de la semaine où il tombait (Lv 23:5-7). Mais lorsque ce sabbat spécial coïncidait avec le sabbat normal (le septième jour de la semaine), il devenait “ un grand jour ”. Jésus mourut donc le vendredi 14 Nisan, vers 15 heures. — Lc 23:44-46.
Récapitulatif. En résumé, puisque la mort de Jésus survint au printemps (au mois de Nisan), son ministère, qui commença trois ans et demi plus tôt selon Daniel 9:24-27, doit avoir débuté en automne, vers le mois d’Éthanim (septembre-octobre). Le ministère de Jean (entrepris la 15e année de Tibère) doit donc avoir commencé au printemps de l’an 29 de n. è. Aussi Jean dut-il naître au printemps de l’an 2 av. n. è. ; Jésus, lui, naquit logiquement six mois plus tard en automne de l’an 2 av. n. è., commença son ministère environ 30 ans après en automne 29, et mourut en l’an 33 (au printemps, le 14 Nisan, comme on l’a vu).
Rien n’indique qu’il soit né en hiver. La date du 25 décembre, couramment acceptée comme celle de la naissance de Jésus, est donc dépourvue de fondement biblique. Comme de nombreux ouvrages de référence le montrent, cette date correspond à celle d’une fête païenne. Le bibliste jésuite Urbanus Holzmeister écrivit à propos de l’origine de la fête du 25 décembre :
“ Il est communément admis aujourd’hui qu’on a fait coïncider la célébration du 25 décembre avec la fête que les païens célébraient ce jour-là. Denys Petau [jésuite français, 1583-1652] a déjà fait remarquer avec justesse que le 25 décembre on fêtait ‘ la naissance du soleil invaincu ’.
“ Les témoignages relatifs à cette fête sont : a) Le Calendrier de Furius Dionysius Filocalus, qui date de l’année 354 [de n. è.], dans lequel il est écrit : ‘ 25 décembre, la n(aissance) du (soleil) invaincu. ’ b) Le calendrier de l’astrologue Antiochus (établi vers l’an 200 [de n. è.]) : ‘ Mois de décembre [...] 25 [...]. La naissance du soleil ; les jours augmentent. ’ c) César Julien [Julien l’Apostat, empereur, 361-363 de n. è.] recommandait les jeux célébrés à la fin de l’année en l’honneur du soleil, qui était appelé ‘ le soleil invaincu ’. ” — Chronologia vitae Christi (Chronologie de la vie du Christ), Pontificium Institutum Biblicum, Rome, 1933, p. 46.
La preuve la plus évidente que Jésus n’est pas né le 25 décembre réside peut-être dans le fait, biblique, que les bergers étaient dans les champs en train de garder leurs troupeaux cette nuit-là (Lc 2:8, 12). La saison des pluies commençait dès le mois de Boul (octobre-novembre), en automne (Dt 11:14), et le soir on mettait les troupeaux à l’abri. En Kislev, le mois suivant (le neuvième mois du calendrier juif, novembre-décembre), il faisait froid et il pleuvait (Jr 36:22 ; Ezr 10:9, 13), et Tébeth (décembre-janvier) enregistrait les températures les plus basses de l’année, les hauteurs se recouvrant parfois de neige. La présence nocturne des bergers dans les champs s’accorde donc avec les faits désignant le mois d’Éthanim, au début de l’automne, comme l’époque de la naissance de Jésus. — Voir BOUL ; KISLEV.
Par ailleurs, il aurait été tout à fait improbable que l’empereur romain choisisse un tel mois d’hiver pluvieux pour demander à ses sujets juifs (souvent rebelles) de se rendre “ chacun dans sa propre ville ” dans le but de se faire enregistrer ; cela aussi infirme la thèse du mois de décembre. — Lc 2:1-3 ; voir aussi Mt 24:20 ; voir TÉBETH.
Le début de sa vie. Le récit des premières années de la vie de Jésus est très court. Né à Bethléhem de Judée, la ville natale du roi David, il fut emmené à Nazareth, en Galilée, lorsque toute la famille revint d’Égypte — tout cela accomplissait les prophéties divines (Mt 2:4-6, 14, 15, 19-23 ; Mi 5:2 ; Ho 11:1 ; Is 11:1 ; Jr 23:5). Le père adoptif de Jésus, Joseph, était charpentier (Mt 13:55) et, selon toute vraisemblance, avait peu de moyens (comparer Lc 2:22-24 avec Lv 12:8). Ainsi donc, Jésus, qui le premier jour de sa vie humaine avait été couché dans une étable, passa sans doute aussi son enfance dans de très humbles conditions. Nazareth n’était pas une ville historiquement importante, bien qu’elle fût située à proximité de deux grands axes commerciaux. Elle était, semble-t-il, méprisée par quantité de Juifs. — Voir Jn 1:46 ; PHOTOS, vol. 2, p. 539 ; voir NAZARETH.
On ne sait rien des premières années de la vie de Jésus, sinon que “ le petit enfant grandissait et se fortifiait, se remplissant de sagesse, et la faveur de Dieu continuait d’être sur lui ”. (Lc 2:40.) Avec le temps, sa famille s’agrandit, car quatre garçons et des filles naquirent à Joseph et Marie (Mt 13:54-56). Dès lors, le fils “ premier-né ” de Marie (Lc 2:7) ne grandit pas comme un enfant unique. Cela explique sans doute pourquoi ses parents purent entamer le voyage de retour de Jérusalem sans se rendre compte tout de suite que Jésus, leur aîné, n’était pas dans le groupe. Cet épisode, lié à la visite de Jésus (qui avait alors 12 ans) au temple et à sa discussion avec les enseignants juifs qui les laissa stupéfaits est le seul de son enfance à être rapporté avec quelque détail (ILLUSTRATION, vol. 2, p. 538). La réponse de Jésus à ses parents inquiets quand ils l’eurent trouvé à cet endroit révèle qu’il connaissait la nature miraculeuse de sa naissance et qu’il se savait appelé à devenir le Messie (Lc 2:41-52). Il est donc logique de penser que sa mère et son père adoptif lui avaient fait part des renseignements qu’ils avaient appris grâce aux manifestations des anges, ainsi que grâce aux prophéties de Siméon et d’Anne qu’ils avaient entendues lors de leur premier voyage à Jérusalem 40 jours après sa naissance. — Mt 1:20-25 ; 2:13, 14, 19-21 ; Lc 1:26-38 ; 2:8-38.
Rien n’indique que Jésus ait eu, ou exercé, des pouvoirs miraculeux pendant son enfance, comme le prétendent les récits fantaisistes consignés dans certains écrits apocryphes, tel celui qu’on appelle l’Évangile de Thomas. Le changement de l’eau en vin à Cana, qu’il accomplit au cours de son ministère, fut “ le commencement de ses signes ”. (Jn 2:1-11.) De même, tant qu’il était au sein de sa famille à Nazareth, Jésus ne fit vraisemblablement pas étalage de sa sagesse et de sa supériorité d’être humain parfait, ce que semble confirmer le fait que ses demi-frères n’exercèrent pas la foi en lui au cours de son ministère, et que la plupart des habitants de Nazareth le considérèrent également avec incrédulité. — Jn 7:1-5 ; Mc 6:1, 4-6.
Pourtant, selon toute vraisemblance, Jésus était bien connu des habitants de Nazareth (Mt 13:54-56 ; Lc 4:22) ; ses qualités et sa personnalité exceptionnelles n’avaient pu manquer d’être remarquées, ne fût-ce que par ceux qui savaient apprécier la justice et la vertu (voir Mt 3:13, 14). Jésus assistait régulièrement au culte qui se tenait chaque sabbat dans la synagogue. Il était instruit, comme cela ressort de sa facilité à trouver et à lire des passages des Écrits sacrés, mais il n’avait pas fréquenté les écoles rabbiniques “ d’enseignement supérieur ”. — Lc 4:16 ; Jn 7:14-16.
La brièveté du récit concernant ces premières années tient au fait que Jésus n’avait pas encore été oint par Jéhovah comme “ le Christ ” (Mt 16:16) et qu’il n’avait pas encore commencé à s’acquitter de la mission divine qui l’attendait. Comme sa naissance, son enfance et sa croissance furent des étapes nécessaires, quoique secondaires, pour aboutir à une fin. D’ailleurs, Jésus déclara plus tard au gouverneur romain Pilate : “ C’est pour ceci que je suis né, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. ” — Jn 18:37.
Son baptême. L’effusion d’esprit saint lors du baptême de Jésus marqua le moment où il devint réellement le Messie, ou Christ, l’Oint de Dieu (titre que les anges qui annoncèrent sa naissance employèrent sans doute dans un sens prophétique ; Lc 2:9-11, noter également les v. 2:25, 26). Depuis six mois, Jean ‘ préparait le chemin ’ pour “ le moyen de salut de Dieu ”. (Lc 3:1-6.) À l’âge d’“ environ trente ans ”, Jésus se fit baptiser malgré, dans un premier temps, les protestations de Jean qui jusque-là n’avait baptisé que des pécheurs repentants (Mt 3:1, 6, 13-17 ; Lc 3:21-23). Or Jésus était sans péché ; par conséquent, son baptême attestait plutôt qu’il se présentait à Dieu pour faire sa volonté (voir Hé 10:5-9). Après que Jésus fut ‘ remonté de l’eau ’, et tandis qu’il priait, “ il vit les cieux s’ouvrir ”, l’esprit de Dieu descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe, et la voix de Jéhovah se fit entendre du ciel, disant : “ Tu es mon Fils, le bien-aimé ; je t’ai agréé. ” — Mt 3:16, 17 ; Mc 1:9-11 ; Lc 3:21, 22.
L’esprit de Dieu répandu sur Jésus éclaira sans doute sa pensée sur de nombreux points. Les propos qu’il tint par la suite, notamment la prière intime qu’il fit à son Père la nuit de la Pâque de l’an 33, révèlent que Jésus se souvenait de son existence préhumaine et des choses qu’il avait entendues de son Père, celles qu’il avait vu faire par son Père, ainsi que la gloire dont lui-même jouissait dans les cieux (Jn 6:46 ; 7:28, 29 ; 8:26, 28, 38 ; 14:2 ; 17:5). Il est possible que le souvenir de ces choses lui ait été rendu au moment de son baptême et de son onction.
Cette onction d’esprit saint désigna Jésus pour une mission : mener à bonne fin un ministère consistant à prêcher, à enseigner (Lc 4:16-21) et à assumer le rôle de Prophète de Dieu (Ac 3:22-26). Mais, par-dessus tout, elle l’institua comme le Roi promis par Jéhovah, l’héritier du trône de David (Lc 1:32, 33, 69 ; Hé 1:8, 9) et d’un Royaume éternel. C’est pourquoi il put par la suite dire aux Pharisiens : “ Le royaume de Dieu est au milieu de vous. ” (Lc 17:20, 21). De même, Jésus fut oint pour être Grand Prêtre de Dieu, non pas en qualité de descendant d’Aaron, mais à la manière du roi-prêtre Melkisédec. — Hé 5:1, 4-10 ; 7:11-17.
Jésus était Fils de Dieu depuis sa naissance, tout comme l’homme parfait Adam était jadis “ fils de Dieu ”. (Lc 3:38 ; 1:35.) L’ange Gabriel avait présenté Jésus comme le Fils de Dieu avant sa naissance. Aussi, quand après le baptême de Jésus la voix de son Père se fit entendre, disant : “ Tu es mon Fils, le bien-aimé ; je t’ai agréé ” (Mc 1:11), il semble logique de penser que cette déclaration accompagnant l’effusion d’esprit de Dieu fut davantage que la simple reconnaissance de l’identité de Jésus. Tout porte plutôt à croire que Jésus fut alors engendré, ou mis au monde, par Dieu comme Fils spirituel, en quelque sorte, qu’il ‘ naquit de nouveau ’ avec le droit de recevoir une nouvelle fois la vie en tant qu’esprit, Fils de Dieu, dans les cieux. — Voir Jn 3:3-6 ; 6:51 ; 10:17, 18 ; voir aussi BAPTÊME ; UNIQUE-ENGENDRÉ.
Son rôle essentiel dans le dessein de Dieu. Jéhovah Dieu jugea bon de faire de son Fils premier-né l’élément principal ou central de la réalisation de tous Ses desseins (Jn 1:14-18 ; Col 1:18-20 ; 2:8, 9), l’élément vers lequel la lumière de toutes les prophéties convergerait et de qui cette lumière rayonnerait (1P 1:10-12 ; Ré 19:10 ; Jn 1:3-9), la solution à tous les problèmes causés par la rébellion de Satan (Hé 2:5-9, 14, 15 ; 1Jn 3:8) et le fondement sur lequel Dieu bâtirait toutes ses réalisations futures pour le bien éternel de sa famille universelle, au ciel et sur la terre (Ép 1:8-10 ; 2:20 ; 1P 2:4-8). Compte tenu du rôle essentiel qu’il joue dans le dessein divin, Jésus pouvait dire à juste titre et sans exagération : “ Je suis le chemin, et la vérité, et la vie. Personne ne vient vers le Père sinon par moi. ” — Jn 14:6.
Le “ saint secret ”. Le dessein divin qui devait être révélé en la personne de Jésus Christ demeura un “ saint secret [ou : mystère] [...] gardé dans le silence durant des temps de longue durée ”. (Rm 16:25-27.) Depuis plus de 4 000 ans, depuis la rébellion en Éden, les hommes de foi attendaient la réalisation de la promesse divine selon laquelle une “ semence ” meurtrirait la tête de l’Adversaire (le “ serpent ”), apportant ainsi le soulagement à l’humanité (Gn 3:15). Depuis près de 2 000 ans, ils fondaient leur espoir sur l’alliance que Jéhovah avait conclue avec Abraham pour une “ semence ” qui ‘ prendrait possession de la porte de ses ennemis ’, et par le moyen de laquelle se béniraient toutes les nations de la terre. — Gn 22:15-18.
Enfin, ‘ quand arriva le terme du temps, Dieu envoya son Fils ’, révéla par son intermédiaire la signification du “ saint secret ”, fournit une réponse définitive à la question soulevée par son Adversaire (voir JÉHOVAH [La question capitale est d’ordre moral]) et offrit le moyen de racheter du péché et de la mort les humains obéissants grâce au sacrifice rédempteur de son Fils (Ga 4:4 ; 1Tm 3:16 ; Jn 14:30 ; 16:33 ; Mt 20:28). Ce faisant, Jéhovah Dieu dissipa toutes les incertitudes et les ambiguïtés subsistant dans l’esprit de ses serviteurs au sujet de ses desseins. C’est pourquoi l’apôtre déclara : “ Quel que soit le nombre des promesses de Dieu, elles sont devenues Oui par [le] moyen [de Jésus Christ]. ” — 2Co 1:19-22.
Le “ saint secret ” en question ne consistait pas seulement à faire savoir que le Fils de Dieu était ce personnage. Il se rapportait plutôt au rôle qui lui était assigné dans le cadre du dessein de Dieu décidé par avance, ainsi qu’à la révélation et à la réalisation de ce dessein par le moyen de Jésus Christ. Ce dessein, resté si longtemps secret, était “ pour une administration au terme des temps fixés, à savoir : réunir toutes choses de nouveau dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre ”. — Ép 1:9, 10.
Une des facettes du “ saint secret ” intimement lié à Christ Jésus est que ce dernier doit être à la tête d’un nouveau gouvernement céleste ; ce gouvernement doit être formé de personnes (juives et non juives) prises parmi la population de la terre, et son domaine doit comprendre le ciel et la terre. C’est pourquoi, dans la vision de Daniel 7:13, 14, “ quelqu’un de semblable à un fils d’homme ” (titre plus tard appliqué fréquemment à Christ — Mt 12:40 ; 24:30 ; Lc 17:26 ; voir aussi Ré 14:14) fait son apparition dans les cours célestes de Jéhovah et se voit donner “ domination, dignité et royaume, pour que les peuples, communautés nationales et langues le servent tous ”. La même vision précise toutefois que les “ saints du Suprême ” doivent également avoir part avec ce “ fils d’homme ” au Royaume, à la domination et à la grandeur (Dn 7:27). Lorsqu’il était sur la terre, Jésus choisit parmi ses disciples les premiers des futurs membres de son gouvernement royal et, après qu’ils furent ‘ demeurés constamment avec lui dans ses épreuves ’, il fit une alliance avec eux pour un Royaume, priant son Père pour leur sanctification (ou pour qu’ils soient rendus “ saints ”) et demandant ceci : “ Que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire que tu m’as donnée. ” (Lc 22:28, 29 ; Jn 17:5, 17, 24). Étant ainsi unie à Christ, la congrégation chrétienne joue également un rôle dans le “ saint secret ”, comme l’apôtre l’exprime par la suite sous inspiration. — Ép 3:1-11 ; 5:32 ; Col 1:26, 27 ; voir SAINT SECRET.
“ L’Agent principal de la vie. ” Le sacrifice de la vie humaine parfaite de Christ Jésus était une expression de la faveur imméritée de son Père. Grâce à cela, les disciples choisis par le Christ purent lui être adjoints dans son règne céleste et des dispositions purent être prises en faveur des sujets terrestres de son Royaume (Mt 6:10 ; Jn 3:16 ; Ép 1:7 ; Hé 2:5 ; voir RANÇON). C’est ainsi que Jésus devint pour toute l’humanité “ l’Agent principal [“ prince ”, Jé ; PB ; Sg] de la vie ”. (Ac 3:15.) Le mot grec utilisé ici a pour sens premier “ conducteur principal ”, un terme apparenté étant appliqué à Moïse (Ac 7:27, 35), “ chef ” d’Israël.
Ainsi, en qualité de “ conducteur principal ” ou de “ pionnier de la vie ” (Ch), Jésus Christ introduisit un élément nouveau et essentiel pour obtenir la vie éternelle en ce sens qu’il est un intermédiaire ou un médiateur, mais aussi qu’il est un dispensateur. Il est le Grand Prêtre de Dieu qui peut purifier complètement du péché et annuler ses effets mortels (Hé 3:1, 2 ; 4:14 ; 7:23-25 ; 8:1-3) ; il est le Juge désigné dans les mains duquel tout jugement a été remis, de sorte qu’il dispense judicieusement aux humains qui sont dignes de vivre sous son règne les bienfaits de la rançon qu’il a offerte (Jn 5:22-27 ; Ac 10:42, 43) ; la résurrection des morts vient également par lui (Jn 5:28, 29 ; 6:39, 40). Puisque Jéhovah Dieu a décrété d’utiliser ainsi son Fils, “ il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a pas d’autre nom sous le ciel qui ait été donné parmi les hommes par lequel nous devons être sauvés ”. — Ac 4:12 ; voir aussi 1Jn 5:11-13.
Puisque cet aspect du pouvoir de Jésus est également inclus dans son “ nom ”, ses disciples, représentants de l’Agent principal de la vie, purent par ce nom guérir des personnes de leurs infirmités consécutives au péché héréditaire et même relever des morts. — Ac 3:6, 15, 16 ; 4:7-11 ; 9:36-41 ; 20:7-12.
Toute la signification de son “ nom ”. Comme on peut le constater, si la mort de Jésus sur un poteau de supplice joue un rôle essentiel dans le salut des humains, ‘ avoir foi dans le nom de Jésus ’ (Ac 10:43) implique bien davantage qu’accepter ce fait. Après sa résurrection, Jésus informa ses disciples que ‘ tout pouvoir lui avait été donné dans le ciel et sur la terre ’, montrant de cette façon qu’il était désormais à la tête d’un gouvernement dont le domaine est universel (Mt 28:18). L’apôtre Paul expliqua sans équivoque que le Père de Jésus “ n’a rien laissé qui ne lui soit soumis ”, à l’exception évidemment de “ celui qui lui a soumis toutes choses ”, c’est-à-dire de lui-même, Jéhovah, le Dieu Souverain (1Co 15:27 ; Hé 1:1-14 ; 2:8). Aussi le “ nom ” de Jésus Christ est-il plus excellent que celui des anges de Dieu, car ce nom représente le pouvoir exécutif considérable dont Jéhovah l’a investi (Hé 1:3, 4). Seuls ceux qui reconnaissent volontiers ce “ nom ” et s’inclinent devant lui, se soumettant au pouvoir qu’il représente, obtiendront la vie éternelle (Ac 4:12 ; Ép 1:19-23 ; Ph 2:9-11). Ils doivent se conformer sincèrement et sans hypocrisie aux principes qui se dégagent de l’exemple laissé par Jésus et obéir avec foi aux commandements qu’il a donnés. — Mt 7:21-23 ; Rm 1:5 ; 1Jn 3:23.
Qu’est-ce que le “ nom ” de Jésus à cause duquel les chrétiens sont haïs par toutes les nations ?
Pour illustrer cet autre aspect du “ nom ” de Jésus, on peut citer l’avertissement prophétique selon lequel ses disciples seraient les “ objets de la haine de toutes les nations à cause de [son] nom ”. (Mt 24:9 ; voir aussi Mt 10:22 ; Jn 15:20, 21 ; Ac 9:15, 16.) Ce ne serait manifestement pas parce que son nom représente celui d’un Rédempteur, mais celui du Chef désigné par Dieu, le Roi des rois, devant lequel toutes les nations doivent s’incliner en signe de soumission sous peine de destruction. — Ré 19:11-16 ; voir aussi Ps 2:7-12.
Il est également certain que, lorsque les démons se rendirent au commandement de Jésus de sortir des gens qu’ils possédaient, ils ne le firent pas parce que Jésus était l’Agneau sacrificiel de Dieu, mais à cause du pouvoir que son nom lui conférait en le désignant comme le représentant oint du Royaume, comme celui qui avait le pouvoir de faire appel, non pas seulement à une, mais à une douzaine de légions d’anges capables d’expulser tous les démons récalcitrants à l’ordre de partir (Mc 5:1-13 ; 9:25-29 ; Mt 12:28, 29 ; 26:53 ; voir aussi Dn 10:5, 6, 12, 13). Les apôtres fidèles de Jésus furent autorisés à se servir de son nom pour expulser les démons, et cela avant comme après sa mort (Lc 9:1 ; 10:17 ; Ac 16:16-18). Mais quand les fils du prêtre juif Scéva tentèrent d’utiliser le nom de Jésus de la même manière, l’esprit méchant contesta leur droit d’invoquer l’autorité que ce nom représentait et poussa le possédé à les attaquer et à les brutaliser. — Ac 19:13-17.
Lorsqu’ils faisaient mention de son “ nom ”, les disciples de Jésus employaient souvent des expressions comme ‘ le Seigneur Jésus ’ ou “ notre Seigneur Jésus Christ ”. (Ac 8:16 ; 15:26 ; 19:5, 13, 17 ; 1Co 1:2, 10 ; Ép 5:20 ; Col 3:17.) Ils le reconnaissaient comme leur Seigneur, non seulement parce qu’il était leur Racheteur et leur Propriétaire divinement établi en vertu de son sacrifice rédempteur (1Co 6:20 ; 7:22, 23 ; 1P 1:18, 19 ; Jude 4), mais également à cause de sa position et de son pouvoir de roi. C’était avec toute l’autorité royale et sacerdotale rattachée au nom de Jésus que ses disciples prêchaient (Ac 5:29-32, 40-42), baptisaient des disciples (Mt 28:18-20 ; Ac 2:38 ; voir aussi 1Co 1:13-15), excluaient les individus immoraux (1Co 5:4, 5), exhortaient et instruisaient les congrégations chrétiennes dont ils étaient les bergers (1Co 1:10 ; 2Th 3:6). Par conséquent, quiconque voulait être approuvé par Jésus et obtenir la vie ne pouvait en aucun cas avoir foi en (ou vouer fidélité à) un autre “ nom ” censé représenter le pouvoir divin de régner, mais devait vouer une fidélité inébranlable au “ nom ” du Roi divinement établi, le Seigneur Jésus Christ. — Mt 12:18, 21 ; Ré 2:13 ; 3:8 ; voir ACCÈS AUPRÈS DE DIEU.
“ Rendre témoignage à la vérité. ” Lorsque Pilate lui demanda : “ Alors, tu es un roi ? ” Jésus lui répondit : “ C’est toi qui dis que je suis un roi. C’est pour ceci que je suis né, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui est du côté de la vérité écoute ma voix. ” (Jn 18:37 ; voir PROCÈS [Le procès de Jésus]). Comme les Écritures l’indiquent, la vérité à laquelle Jésus rendit témoignage n’était pas simplement la vérité en général. C’était la vérité capitale sur ce qu’étaient et ce que sont les desseins de Dieu, vérité fondée sur une réalité fondamentale : la volonté souveraine de Dieu et sa capacité d’accomplir cette volonté. Par son ministère, Jésus révéla que cette vérité renfermée dans le “ saint secret ” est le Royaume de Dieu qui a pour Roi-Prêtre sur le trône Jésus Christ, le “ fils de David ”. Tel était aussi le fond du message que les anges proclamèrent avant et juste après sa naissance à Bethléhem de Judée, la ville de David. — Lc 1:32, 33 ; 2:10-14 ; 3:31.
Pour remplir son ministère, qui consistait à rendre témoignage à la vérité, Jésus ne devait pas simplement parler, prêcher et enseigner. En plus de s’être dépouillé de sa gloire céleste pour naître en tant qu’homme, il lui fallait accomplir toutes les prophéties le concernant, dont les ombres, ou modèles, contenues dans l’alliance de la Loi (Col 2:16, 17 ; Hé 10:1). Pour confirmer la véracité de la parole et des promesses prophétiques de son Père, Jésus était tenu de vivre de façon à faire que cette vérité devienne réalité, l’accomplissant par ses paroles et par ses actions, par son mode de vie et par la manière dont il mourrait. En un mot, il devait être la vérité, en quelque sorte l’incarnation de la vérité, comme lui-même affirma l’être. — Jn 14:6.
C’est pourquoi l’apôtre Jean put écrire que Jésus “ était plein de faveur imméritée et de vérité ” et que, si “ la Loi fut donnée par l’intermédiaire de Moïse, la faveur imméritée et la vérité sont venues par Jésus Christ ”. (Jn 1:14, 17.) Par sa naissance humaine, son baptême dans l’eau en signe de sa présentation à Dieu, ses trois ans et demi de service public pour le Royaume de Dieu, sa mort jusqu’à laquelle il resta fidèle à Dieu et sa résurrection céleste, par tous ces événements historiques la vérité divine arriva, ou ‘ vint ’, c’est-à-dire qu’elle s’accomplit (voir Jn 1:17 ; Col 2:17). Toute la vie de Jésus Christ constitua donc un ‘ témoignage rendu à la vérité ’, aux choses au sujet desquelles Dieu avait juré. Ainsi, Jésus ne fut pas une ombre de Messie ou de Christ. Il fut le vrai Christ promis. Il ne fut pas non plus une ombre de Roi-Prêtre. Il fut, en substance et en fait, bel et bien celui qui avait été préfiguré. — Rm 15:8-12 ; voir aussi Ps 18:49 ; 117:1 ; Dt 32:43 ; Is 11:10.
Cette vérité était celle qui ‘ libérerait les hommes ’, à condition toutefois qu’ils soient “ du côté de la vérité ” en reconnaissant le rôle de Jésus dans le dessein de Dieu (Jn 8:32-36 ; 18:37). Faire abstraction du dessein de Dieu relatif à son Fils, échafauder des espoirs sur un autre fondement ou tirer d’une autre source des conclusions à propos de la façon dont il faut vivre reviendrait à croire en un mensonge, à s’abuser, à suivre la direction du père des mensonges, l’Adversaire de Dieu (Mt 7:24-27 ; Jn 8:42-47). Ce serait ‘ mourir dans ses [propres] péchés ’. (Jn 8:23, 24.) C’est pourquoi Jésus ne se retint pas d’expliquer quelle est sa place dans le dessein de Dieu.
Il est vrai que Jésus demanda avec sévérité à ses disciples de ne pas divulguer qu’il était le Messie (Mt 16:20 ; Mc 8:29, 30) et qu’il se présenta rarement directement comme le Christ, sauf en privé avec eux (Mc 9:33, 38, 41 ; Lc 9:20, 21 ; Jn 17:3). Cependant, avec hardiesse, il attira régulièrement l’attention sur ce qui, dans les prophéties et dans ses œuvres, prouvait qu’il était le Christ (Mt 22:41-46 ; Jn 5:31-39, 45-47 ; 7:25-31). Un jour où, “ épuisé du voyage ”, il s’adressa à une Samaritaine auprès d’un puits, il lui révéla son identité, peut-être afin d’éveiller la curiosité des gens de la localité et de les faire sortir de la ville vers lui — ce qui se produisit effectivement (Jn 4:6, 25-30). Il lui aurait été inutile de se prétendre le Messie s’il n’avait pas accompagné de preuves cette affirmation, et finalement il fallut de la foi à ceux qui le virent et l’entendirent pour accepter la conclusion à laquelle ces preuves menaient inévitablement. — Lc 22:66-71 ; Jn 4:39-42 ; 10:24-27 ; 12:34-36.
Éprouvé et rendu parfait. Jéhovah Dieu témoigna une confiance absolue à son Fils en le chargeant de la mission de se rendre sur la terre et de remplir le rôle du Messie promis. Son dessein de susciter une “ semence ” (Gn 3:15), le Messie, qui lui servirait d’Agneau sacrificiel, Dieu l’avait connu d’avance, “ avant la fondation du monde ” (1P 1:19, 20), expression qui est étudiée dans l’article PRESCIENCE, PRÉDÉTERMINATION, PRÉDESTINATION (La prédestination du Messie). Toutefois, le récit biblique ne précise pas à quel moment Dieu désigna ou informa le personnage expressément choisi pour remplir ce rôle, si ce fut à l’époque de la rébellion en Éden ou quelque temps plus tard. Ce qu’on attendait de lui, et notamment le sacrifice rédempteur, excluait l’emploi d’un homme imparfait, mais pas celui d’un fils spirituel parfait. Jéhovah choisit donc un de ses millions de fils spirituels pour endosser cette mission : son Premier-né, la Parole. — Voir Hé 1:5, 6.
Le Fils de Dieu accepta volontiers la mission. C’est ce qui ressort de Philippiens 2:5-8 ; il “ s’est vidé lui-même ” de sa gloire céleste, de sa nature spirituelle, et “ a pris une forme d’esclave ” en se prêtant au transfert de sa vie dans l’univers terrestre, matériel et humain. La tâche qui l’attendait représentait une responsabilité écrasante ; tant de choses étaient impliquées ! En restant fidèle, il prouverait la fausseté de l’affirmation de Satan, consignée dans le cas de Job et selon laquelle, soumis à la privation, à la souffrance et à l’épreuve, les serviteurs de Dieu Le renieraient (Jb 1:6-12 ; 2:2-6). En sa qualité de Fils premier-né, Jésus était de toutes les créatures de Dieu celle qui pouvait fournir la réponse la plus convaincante à cette accusation et la preuve la plus belle en faveur de son Père dans la grande question restée pendante, celle du bon droit de Jéhovah dans l’exercice de sa souveraineté universelle. C’est ainsi que Jésus se révélerait être “ l’Amen, le témoin fidèle et véridique ”. (Ré 3:14.) S’il échouait, il jetterait plus que quiconque l’opprobre sur le nom de son Père.
En choisissant son Fils unique-engendré, Jéhovah, bien sûr, ‘ ne posa pas hâtivement les mains sur lui ’ au risque de ‘ participer à ses péchés éventuels ’, car Jésus n’était pas un novice susceptible de ‘ se gonfler d’orgueil et de tomber dans le jugement porté contre le Diable ’. (Voir 1Tm 5:22 ; 3:6.) Jéhovah ‘ connaissait pleinement ’ son Fils parce qu’il le fréquentait intimement depuis des temps considérables (Mt 11:27 ; voir aussi Gn 22:12 ; Ne 9:7, 8), et il pouvait donc le charger d’accomplir les prophéties infaillibles de sa Parole (Is 46:10, 11). Ainsi, Dieu ne garantissait pas arbitrairement ou automatiquement le ‘ succès à coup sûr ’ pour son Fils simplement en lui attribuant le rôle du Messie annoncé (Is 55:11), comme le voudrait la doctrine de la prédestination.
Si le Fils de Dieu n’avait jamais été soumis à une épreuve comme celle qui l’attendait, il avait néanmoins démontré sa fidélité et son attachement à Dieu d’autres façons. Il avait déjà assumé de grandes responsabilités en qualité de Porte-parole de Dieu, en tant que la Parole. Cependant, il ne fit jamais mauvais usage de sa position et de son pouvoir, comme Moïse, le porte-parole terrestre de Dieu, le fit en une certaine circonstance (Nb 20:9-13 ; Dt 32:48-51 ; Jude 9). Étant celui par l’intermédiaire de qui toutes choses avaient été faites, le Fils était un dieu, “ le dieu unique-engendré ” (Jn 1:18), et il avait donc une position de gloire et de prééminence par rapport à tous les autres fils spirituels de Dieu. Il ne s’enorgueillit pourtant pas (opposer à Éz 28:14-17). On ne pourrait donc pas dire que le Fils n’avait pas déjà démontré sa fidélité, son humilité et son attachement à Dieu dans bien des domaines.
À titre d’exemple, on peut analyser l’épreuve à laquelle fut soumis le premier fils humain de Dieu, Adam. Cette épreuve ne consistait pas à subir des persécutions ou des souffrances, mais seulement à respecter avec obéissance la volonté de Dieu concernant l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais (Gn 2:16, 17 ; voir ARBRES). La rébellion et la tentation de Satan ne faisaient pas partie de l’épreuve imposée par Dieu, mais furent un élément nouveau dont l’origine était étrangère à Dieu. Cette épreuve n’impliquait pas non plus une tentation venant de quelque humain, comme ce fut le cas pour Adam à la suite de l’égarement d’Ève (Gn 3:6, 12). Cela étant, l’épreuve d’Adam aurait pu avoir lieu sans tentation extérieure ni incitation au mal, toute l’affaire dépendant du cœur d’Adam — son amour pour Dieu et son absence d’égoïsme (Pr 4:23). S’il s’était montré fidèle, Adam aurait eu le privilège de prendre du fruit de ‘ l’arbre de vie et d’en manger et de vivre pour des temps indéfinis ’ en fils humain de Dieu éprouvé et approuvé (Gn 3:22) ; tout cela sans avoir été soumis aux incitations et tentations mauvaises, à la persécution ou à la souffrance.
Il est également à noter que le fils spirituel qui devint Satan en abandonnant le service de Dieu ne le fit pas parce que quelqu’un l’avait persécuté ou incité à faire le mal, en tout cas pas Dieu, bien sûr, car ‘ il n’éprouve personne par des choses mauvaises ’. Malgré tout, ce fils spirituel ne resta pas fidèle, se laissa “ entraîner et séduire par son propre désir ” et pécha, devenant un rebelle (Jc 1:13-15). Il échoua dans l’épreuve de l’amour.
Cependant, la question soulevée par l’Adversaire de Dieu exigeait que l’intégrité du Fils, en sa qualité de Messie promis et de futur Roi du Royaume de Dieu, soit éprouvée dans de nouvelles circonstances. Cette épreuve et les souffrances qu’elle entraînerait étaient également nécessaires afin qu’il fût “ rendu parfait ” pour sa fonction de Grand Prêtre de Dieu sur l’humanité (Hé 5:9, 10). Pour satisfaire aux conditions requises avant d’être pleinement établi Agent principal du salut, le Fils de Dieu “ a dû devenir, à tous égards, semblable à ses ‘ frères ’ [ceux qui devinrent ses disciples oints], pour qu’il puisse devenir un grand prêtre miséricordieux et fidèle ”. Il lui fallut endurer des difficultés et des souffrances pour ‘ pouvoir venir au secours de ceux qui sont mis à l’épreuve ’ et compatir à leurs faiblesses comme quelqu’un qui, “ à tous égards, a été mis à l’épreuve comme nous, mais sans péché ”. Quoique parfait et sans péché, il serait quand même capable d’“ agir avec mesure envers les ignorants et les égarés ”. C’est uniquement par l’intermédiaire d’un tel Grand Prêtre que les hommes imparfaits pourraient ‘ s’avancer avec franchise vers le trône de la faveur imméritée, pour pouvoir obtenir miséricorde et trouver faveur imméritée pour du secours au bon moment ’. — Hé 2:10-18 ; 4:15–5:2 ; voir aussi Lc 9:22.
Il conserva son libre arbitre. Jésus lui-même déclara que toutes les prophéties relatives au Messie ne pouvaient manquer de se réaliser ; ‘ il fallait qu’elles s’accomplissent ’, dit-il (Lc 24:44-47 ; Mt 16:21 ; voir aussi Mt 5:17). Mais cela ne le déchargeait en rien de sa lourde responsabilité ni ne lui ôtait sa liberté de choix — le choix d’être fidèle ou infidèle. L’affaire ne concernait pas une seule personne, elle ne reposait pas exclusivement sur le Dieu Tout-Puissant, Jéhovah. Son Fils devait faire sa part pour que les prophéties se réalisent. Dieu garantit l’infaillibilité des prophéties en choisissant judicieusement celui qui remplirait cette mission, le “ Fils de son amour ”. (Col 1:13.) Il est évident que son Fils conserva et exerça son libre arbitre pendant qu’il était sur la terre. Jésus mentionna sa propre volonté, montra qu’il se soumettait volontairement à celle de son Père (Mt 16:21-23 ; Jn 4:34 ; 5:30 ; 6:38) et travailla volontiers à l’accomplissement de sa mission telle qu’elle était décrite dans la Parole de son Père (Mt 3:15 ; 5:17, 18 ; 13:10-17, 34, 35 ; 26:52-54 ; Mc 1:14, 15 ; Lc 4:21). Bien entendu, Jésus ne put veiller personnellement à la réalisation d’autres éléments prophétiques, et certains ne s’accomplirent qu’après sa mort (Mt 12:40 ; 26:55, 56 ; Jn 18:31, 32 ; 19:23, 24, 36, 37). Le récit relatif à la nuit qui précéda sa mort révèle de façon saisissante les efforts personnels intenses que Jésus dut fournir pour soumettre sa volonté à la volonté suréminente de Celui qui est plus sage que lui, son Père (Mt 26:36-44 ; Lc 22:42-44). Il indique aussi que Jésus, quoique parfait, était prompt à reconnaître qu’en tant qu’être humain il dépendait de son Père, Jéhovah Dieu, pour obtenir de la force lorsqu’il en avait besoin. — Jn 12:23, 27, 28 ; Hé 5:7.
Jésus eut donc à méditer sur bien des choses, et à se fortifier en vue de beaucoup de choses, au cours des 40 jours qu’il passa à jeûner (comme Moïse l’avait fait) dans le désert après son baptême et son onction (Ex 34:28 ; Lc 4:1, 2). Là, il eut un contact direct avec celui qui est comparable à un serpent, l’Adversaire de son Père. Utilisant les mêmes tactiques qu’en Éden, Satan le Diable tenta d’inciter Jésus à faire montre d’égoïsme, à se croire important et à rejeter la souveraineté de son Père. Contrairement à Adam, Jésus (“ le dernier Adam ”) resta intègre et, comme il se référa systématiquement à la volonté déclarée de Dieu, Satan se retira, “ jusqu’à un autre moment opportun ”. — Lc 4:1-13 ; 1Co 15:45.
Ses œuvres et ses qualités personnelles. Puisque “ la faveur imméritée et la vérité ” devaient venir par Jésus Christ, celui-ci devait se mêler aux gens afin qu’ils l’écoutent, voient ses œuvres et ses qualités. C’est ainsi qu’ils pourraient reconnaître en lui le Messie et avoir foi dans le sacrifice qu’il offrirait en mourant pour eux en tant qu’“ Agneau de Dieu ”. (Jn 1:17, 29.) Il se rendit dans de nombreuses régions de Palestine, parcourant des centaines de kilomètres à pied. Il parla aux gens sur le bord de lacs, sur des collines, ainsi que dans des villes et des villages, dans les synagogues et dans le temple, sur les places de marché, dans les rues et dans les maisons (Mt 5:1, 2 ; 26:55 ; Mc 6:53-56 ; Lc 4:16 ; 5:1-3 ; 13:22, 26 ; 19:5, 6), et il s’adressa à de grandes foules comme à des particuliers, hommes ou femmes, vieux ou jeunes, riches ou pauvres. — Mc 3:7, 8 ; 4:1 ; Jn 3:1-3 ; Mt 14:21 ; 19:21, 22 ; 11:4, 5.
Le tableau qui accompagne le présent article propose une façon d’harmoniser chronologiquement les quatre récits de la vie terrestre de Jésus. Il permet également de se faire une idée des diverses “ campagnes ” ou tournées qu’il effectua au cours des trois ans et demi que dura son ministère.
Jésus laissa à ses disciples l’exemple d’un homme travailleur, qui se levait tôt et se dépensait jusqu’à la nuit (Lc 21:37, 38 ; Mc 11:20 ; 1:32-34 ; Jn 3:2 ; 5:17). Plus d’une fois il passa la nuit dans la prière, par exemple la nuit avant de prononcer le Sermon sur la montagne (Mt 14:23-25 ; Lc 6:12–7:10). En une autre occasion, après avoir œuvré pendant la nuit, il se leva alors qu’il faisait encore sombre et se rendit dans un endroit isolé pour prier (Mc 1:32, 35). Les foules venaient souvent troubler sa solitude, mais ‘ il les accueillait quand même aimablement et se mettait à leur parler du royaume de Dieu ’. (Lc 9:10, 11 ; Mc 6:31-34 ; 7:24-30.) Il connut la fatigue, la soif et la faim, et se passa parfois de manger pour que s’effectue son œuvre. — Mt 21:18 ; Jn 4:6, 7, 31-34 ; voir aussi Mt 4:2-4 ; 8:24, 25.
Son point de vue équilibré sur les choses matérielles. Il n’était cependant pas un ascète se privant à l’extrême sans tenir compte des circonstances du moment (Lc 7:33, 34). Il accepta de nombreuses invitations à des repas, voire à des banquets, et se rendit chez des gens aisés (Lc 5:29 ; 7:36 ; 14:1 ; 19:1-6). Il contribua à la joie d’un mariage en changeant de l’eau en un vin excellent (Jn 2:1-10). Il était reconnaissant pour les bonnes choses qu’on faisait à son intention. Lorsque Judas s’indigna de ce que Marie, sœur de Lazare, utilisait une livre d’huile parfumée (d’une valeur de plus de 220 $, soit environ l’année de salaire d’un ouvrier) pour oindre les pieds de Jésus et qu’il prétendit se préoccuper des pauvres qui auraient pu bénéficier de la vente de l’huile, Jésus déclara : “ Laisse-la, pour qu’elle garde cette observance en vue du jour de mon enterrement. Les pauvres, en effet, vous les avez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. ” (Jn 12:2-8 ; Mc 14:6-9). Le vêtement intérieur “ sans couture, tissé depuis le haut dans toute sa longueur ”, qu’il portait lors de son arrestation était vraisemblablement un habit de qualité (Jn 19:23, 24). Néanmoins, conformément aux conseils qu’il donna, Jésus accorda toujours la première place aux choses spirituelles et il ne se soucia jamais outre mesure des choses matérielles. — Mt 6:24-34 ; 8:20 ; Lc 10:38-42 ; voir aussi Ph 4:10-12.
Un libérateur courageux. Un courage, une virilité et une force remarquables se dégagent de lui durant tout son ministère (Mt 3:11 ; Lc 4:28-30 ; 9:51 ; Jn 2:13-17 ; 10:31-39 ; 18:3-11). À l’instar de Josué, du roi David et de bien d’autres, Jésus lutta pour la cause de Dieu et en faveur des amis de la justice. Étant la “ semence ” promise, il dut affronter l’inimitié de la ‘ semence du serpent ’ et livrer bataille à ses membres (Gn 3:15 ; 22:17). Il mena une guerre offensive contre les démons et contre leur influence sur l’esprit et le cœur des hommes (Mc 5:1-13 ; Lc 4:32-36 ; 11:19-26 ; voir aussi 2Co 4:3, 4 ; Ép 6:10-12). Des chefs religieux hypocrites montrèrent qu’ils s’opposaient réellement à la souveraineté et à la volonté divines (Mt 23:13, 27, 28 ; Lc 11:53, 54 ; Jn 19:12-16). Jésus les mit proprement en échec en plusieurs joutes verbales. Il maniait “ l’épée de l’esprit ”, la Parole de Dieu, avec force, avec une maîtrise parfaite et avec stratégie, pourfendant les argumentations perfides et les questions captieuses de ses adversaires, les mettant au pied du mur ou les enfermant dans un dilemme (Mt 21:23-27 ; 22:15-46). Sans crainte, il les fit connaître pour ce qu’ils étaient : des instructeurs qui enseignaient des traditions humaines et un culte formaliste, des conducteurs aveugles, une génération de vipères, et des enfants de l’Adversaire de Dieu, qui est le prince des démons et un menteur assassin. — Mt 15:12-14 ; 21:33-41, 45, 46 ; 23:33-35 ; Mc 7:1-13 ; Jn 8:40-45.
En tout cela, Jésus ne se montra jamais téméraire, ne chercha pas les ennuis et évita tout danger inutile (Mt 12:14, 15 ; Mc 3:6, 7 ; Jn 7:1, 10 ; 11:53, 54 ; voir aussi Mt 10:16, 17, 28-31). Son courage était fondé sur la foi (Mc 4:37-40). Loin de se départir de sa maîtrise de soi, il garda son calme lorsqu’il fut calomnié ou maltraité, ‘ s’en remettant à celui qui juge avec justice ’. — 1P 2:23.
En luttant courageusement pour la vérité et en éclairant les gens sur le dessein de Dieu, Jésus remplit le rôle prophétique du Libérateur plus grand que Moïse. Il proclama la liberté aux captifs (Is 42:1, 6, 7 ; Jr 30:8-10 ; Is 61:1). Si beaucoup se retinrent pour des motifs égoïstes ou par crainte des hommes au pouvoir (Jn 7:11-13 ; 9:22 ; 12:42, 43), d’autres, en revanche, rassemblèrent le courage nécessaire pour s’affranchir de leur ignorance et de leur asservissement à des guides malhonnêtes et à de faux espoirs (Jn 9:24-39 ; voir aussi Ga 5:1). De même que de fidèles rois de Juda avaient autrefois mené des campagnes pour éliminer le faux culte de leur royaume (2Ch 15:8 ; 17:1, 4-6 ; 2R 18:1, 3-6), de même le ministère de Jésus, le Roi messianique de Dieu, eut un effet dévastateur sur la fausse religion de son époque. — Jn 11:47, 48.
Pour plus de renseignements concernant le ministère de Jésus Christ, voir CARTES, vol. 2, p. 540, 541.
Un homme profondément sensible et chaleureux. Mais Jésus était aussi un homme très sensible, ce qui était une condition nécessaire pour assumer la fonction de Grand Prêtre de Dieu. Sa perfection ne le rendait ni hypercritique, ni arrogant, ni autoritaire (comme l’étaient les Pharisiens) à l’égard des hommes imparfaits et chargés de péchés parmi lesquels il vécut et œuvra (Mt 9:10-13 ; 21:31, 32 ; Lc 7:36-48 ; 15:1-32 ; 18:9-14). Même les enfants se sentaient à l’aise avec lui, et quand il se servit d’un enfant pour donner un exemple, il ne se contenta pas de le placer devant ses disciples, mais il “ mit ses bras autour de lui ”. (Mc 9:36 ; 10:13-16.) Il se révéla un véritable ami, un compagnon affectueux pour ses disciples, qu’il “ aima jusqu’à la fin ”. (Jn 13:1 ; 15:11-15.) Il ne se servit pas de son autorité pour se montrer exigeant et alourdir les fardeaux des gens ; il déclara plutôt : “ Venez à moi, vous tous qui peinez [...], et moi je vous réconforterai. ” Ses disciples constatèrent qu’il était “ doux de caractère et humble de cœur ”, que son joug était doux et sa charge légère. — Mt 11:28-30.
Dans l’exercice de leurs fonctions, les prêtres devaient veiller sur la santé physique et spirituelle du peuple (Lv 13-15). La pitié et la compassion incitèrent Jésus à aider les personnes qui étaient atteintes de diverses maladies, de cécité ou d’autres infirmités (Mt 9:36 ; 14:14 ; 20:34 ; Lc 7:11-15 ; voir aussi Is 61:1). À la mort de son ami Lazare, devant le chagrin qu’en éprouvèrent les sœurs du défunt, Jésus ‘ gémit et se laissa aller aux larmes ’. (Jn 11:32-36.) Ainsi, d’une manière anticipée, Jésus le Messie ‘ se chargea des maladies et porta les douleurs ’ d’autrui, au prix d’une puissance qui sortait de lui (Is 53:4 ; Lc 8:43-48). Il agit de cette façon non seulement pour accomplir les prophéties, mais parce qu’‘ il le voulait ’. (Mt 8:2-4, 16, 17.) Plus important encore, Jésus apporta la santé spirituelle et le pardon des péchés à ses contemporains ; il était habilité à le faire, parce qu’en sa qualité de Christ il était prédestiné à offrir le sacrifice rédempteur, et d’ailleurs il subissait déjà le baptême dans la mort qui s’achèverait sur le poteau de supplice. — Is 53:4-8, 11, 12 ; voir aussi Mt 9:2-8 ; 20:28 ; Mc 10:38, 39 ; Lc 12:50.
“ Conseiller merveilleux. ” Il appartenait au prêtre d’enseigner la loi et la volonté divines au peuple (Ml 2:7). Pareillement, en qualité de Messie royal, de ‘ jeune pousse sortie ’, comme prédit, “ de la souche de Jessé [le père de David] ”, Jésus dut manifester l’‘ esprit de Jéhovah par la sagesse, le conseil, la force, la connaissance et la crainte de Jéhovah ’. Par conséquent, ceux qui craindraient Dieu trouveraient le même “ plaisir ” que lui (Is 11:1-3). La sagesse incomparable qui se dégage des enseignements de Jésus, lequel était “ plus que Salomon ” (Mt 12:42), constitue une des preuves les plus puissantes attestant qu’il était le Fils de Dieu et que les récits des Évangiles n’auraient pas pu naître simplement de l’esprit ou de l’imagination d’hommes imparfaits.
Jésus prouva qu’il était le “ Conseiller merveilleux ” (Is 9:6) promis par sa connaissance de la Parole et de la volonté de Dieu, par son intelligence de la nature humaine, par son aptitude à aller au fond des questions et des controverses et à faire connaître la solution aux problèmes de la vie quotidienne. Le célèbre Sermon sur la montagne en est une excellente illustration (Mt 5-7). Dans les conseils qu’il y donna, Jésus montra comment parvenir au bonheur véritable, comment régler les différends, comment fuir l’immoralité, comment agir avec des ennemis, comment pratiquer une justice sans hypocrisie, quelle attitude adopter vis-à-vis des choses matérielles ; il insista sur la confiance en la générosité de Dieu, énonça la Règle d’or qui constitue la clé des bons rapports avec autrui, exposa le moyen de démasquer les supercheries religieuses et la façon de bâtir pour assurer son avenir. Les foules étaient “ frappées de sa manière d’enseigner ; car il les enseignait en homme qui a pouvoir, et non pas comme leurs scribes ”. (Mt 7:28, 29.) Après sa résurrection, il continua d’être l’élément clé du canal de communication entre Jéhovah et l’humanité. — Ré 1:1.
Maître enseignant. Sa manière d’enseigner était d’une efficacité prodigieuse (Jn 7:45, 46). Il présentait des sujets cruciaux et profonds avec simplicité, concision et clarté. Il illustrait ses dires par des choses connues de ses auditeurs (Mt 13:34, 35) qui étaient : pêcheurs (Mt 13:47, 48), bergers (Jn 10:1-17), cultivateurs (Mt 13:3-9), bâtisseurs (Mt 7:24-27 ; Lc 14:28-30), marchands (Mt 13:45, 46), esclaves ou maîtres (Lc 16:1-9), ménagères (Mt 13:33 ; Lc 15:8) et autres (Mt 6:26-30). D’éléments aussi simples que le pain, l’eau, le sel, les outres et les vieux vêtements, il faisait des symboles de choses de première importance, exactement à la manière des Écritures hébraïques (Jn 6:31-35, 51 ; 4:13, 14 ; Mt 5:13 ; Lc 5:36-39). Sa logique, exprimée fréquemment au moyen d’analogies, dissipait les objections déplacées et présentait les choses sous leur vrai jour (Mt 16:1-3 ; Lc 11:11-22 ; 14:1-6). Par son message, il visait essentiellement le cœur des hommes, utilisant des questions pénétrantes pour les amener à réfléchir, à tirer eux-mêmes les conclusions, à examiner leurs mobiles et à prendre des décisions (Mt 16:5-16 ; 17:24-27 ; 26:52-54 ; Mc 3:1-5 ; Lc 10:25-37 ; Jn 18:11). Il ne cherchait pas à rallier les masses, mais à sensibiliser le cœur des gens qui avaient sincèrement faim de vérité et de justice. — Mt 5:3, 6 ; 13:10-15.
Il prenait en considération les limites des facultés de compréhension de ses auditeurs, et même de ses disciples (Mc 4:33), et il usait de discernement dans la somme d’enseignement à leur dispenser (Jn 16:4, 12), mais il n’édulcora jamais le message divin pour devenir populaire. Dans sa manière de parler, il était franc, voire carré en certaines circonstances (Mt 5:37 ; Lc 11:37-52 ; Jn 7:19 ; 8:46, 47). Le thème de son message était le suivant : “ Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché. ” (Mt 4:17). Comme jadis les prophètes de Jéhovah, il révéla sans détour au peuple “ sa révolte, et à la maison de Jacob ses péchés ” (Is 58:1 ; Mt 21:28-32 ; Jn 8:24), tout en indiquant à ses auditeurs la ‘ porte étroite et la route resserrée ’ qui leur feraient regagner la faveur de Dieu et la vie. — Mt 7:13, 14.
“ Guide et commandant. ” Jésus manifesta les qualités d’‘ un guide et d’un commandant ’ ainsi que celles d’un “ témoin pour les communautés nationales ”. (Is 55:3, 4 ; Mt 23:10 ; Jn 14:10, 14 ; voir aussi 1Tm 6:13, 14.) Quand le moment voulu arriva, plusieurs mois après le début de son ministère, il alla vers certains hommes qu’il connaissait déjà et leur lança l’invitation suivante : “ Venez à ma suite. ” Sans la moindre hésitation, des hommes abandonnèrent une activité de pêcheur ou un emploi au bureau des impôts pour répondre à son appel (Mt 4:18-22 ; Lc 5:27, 28 ; voir aussi Ps 110:3). Des femmes donnèrent aussi de leur temps, de leurs forces et de leurs ressources matérielles afin de pourvoir aux besoins de Jésus et de ses disciples. — Mc 15:40, 41 ; Lc 8:1-3.
Ce petit groupe constituait le noyau de ce qui allait devenir une nouvelle “ nation ”, l’Israël spirituel (1P 2:7-10). Jésus passa toute une nuit à prier son Père de le guider avant de choisir ses 12 apôtres qui, s’ils restaient fidèles, deviendraient les colonnes de cette nouvelle nation, comme les 12 fils de Jacob l’avaient été de l’Israël selon la chair (Lc 6:12-16 ; Ép 2:20 ; Ré 21:14). De même que Moïse s’était adjoint 70 représentants de la nation, ainsi Jésus envoya plus tard 70 autres disciples dans le ministère (Nb 11:16, 17 ; Lc 10:1). Par la suite, Jésus accorda une attention toute particulière à ces disciples dans l’enseignement et l’instruction qu’il donna, le Sermon sur la montagne lui-même ayant été prononcé avant tout à leur intention, comme son contenu le révèle. — Mt 5:1, 2, 13-16 ; 13:10, 11 ; Mc 4:34 ; 7:17.
Jésus assuma pleinement ses responsabilités de chef, donnant l’exemple dans tous les domaines (Mt 23:10 ; Mc 10:32) ; en plus de leur assigner l’œuvre de prédication, il confia à ses disciples des responsabilités et diverses tâches (Lc 9:52 ; 19:29-35 ; Jn 4:1-8 ; 12:4-6 ; 13:29 ; Mc 3:9 ; 14:12-16), il les encouragea et les reprit (Jn 16:27 ; Lc 10:17-24 ; Mt 16:22, 23). Il était un commandant, et le plus grand de ses commandements était que ses disciples ‘ s’aiment les uns les autres comme lui-même les avait aimés ’. (Jn 15:10-14.) Il était capable de diriger des foules de plusieurs milliers de personnes (Mc 6:39-46). La formation continue et solide qu’il prodigua à ses disciples, hommes de condition et d’éducation modestes pour la plupart, fut extrêmement efficace (Mt 10:1–11:1 ; Mc 6:7-13 ; Lc 8:1). Plus tard, des hommes de haut rang et instruits allaient s’étonner d’entendre les apôtres parler avec tant de force et d’assurance ; et, dans leur rôle de “ pêcheurs d’hommes ”, ceux-ci obtinrent des résultats surprenants : par milliers les gens réagirent favorablement à leur prédication (Mt 4:19 ; Ac 2:37, 41 ; 4:4, 13 ; 6:7). Leur intelligence des principes bibliques, que Jésus avait soigneusement implantés dans leur cœur, leur permit d’être de véritables bergers du troupeau dans les années qui suivirent (1P 5:1-4). Ainsi donc, dans le court intervalle que furent trois ans et demi, Jésus posa un excellent fondement pour une congrégation internationale unie qui allait compter des milliers de membres issus de nombreuses races.
Il pourvoira aux besoins des humains et sera un juge équitable. La prospérité que son règne apportera dépassera celle du règne de Salomon ; témoin son art de diriger la pêche de ses disciples avec un succès stupéfiant (Lc 5:4-9 ; voir aussi Jn 21:4-11). En nourrissant des milliers de gens et en changeant de l’eau en un vin excellent, cet homme né à Bethléhem (qui signifie “ Maison du Pain ”) donna un simple avant-goût du banquet que le Royaume messianique de Dieu offrirait “ pour tous les peuples ”. (Is 25:6 ; voir aussi Lc 14:15.) Non seulement son règne mettrait fin à la misère et à la faim, mais encore par son moyen ‘ la mort serait engloutie ’. — Is 25:7, 8.
On avait aussi toutes les raisons de compter sur le droit et le jugement juste que son gouvernement apporterait, conformément aux prophéties messianiques (Is 11:3-5 ; 32:1, 2 ; 42:1). Jésus témoigna le plus grand respect pour la loi, notamment celle de son Dieu et Père, mais également pour celle des “ autorités supérieures ” qui, sous la forme de gouvernements, étaient autorisées à exercer un pouvoir sur la terre (Rm 13:1 ; Mt 5:17-19 ; 22:17-21 ; Jn 18:36). Il s’opposa aux efforts de ceux qui voulaient l’introduire sur la scène politique d’alors en ‘ le faisant roi ’ par acclamation populaire (Jn 6:15 ; voir aussi Lc 19:11, 12 ; Ac 1:6-9). Il ne dépassa jamais les limites de son pouvoir (Lc 12:13, 14). Nul ne put ‘ le convaincre de péché ’, non pas uniquement parce qu’il était né parfait, mais aussi parce qu’il veillait sans cesse à observer la Parole de Dieu (Jn 8:46, 55). Il se ceignait comme d’une ceinture de la justice et de la fidélité (Is 11:5). Son amour de la justice s’accompagnait de haine pour la méchanceté, l’hypocrisie et la tromperie, ainsi que d’indignation vis-à-vis de ceux qui étaient avides et sans cœur devant les souffrances d’autrui (Mt 7:21-27 ; 23:1-8, 25-28 ; Mc 3:1-5 ; 12:38-40 ; voir aussi v. 12:41-44). Les humbles et les petits pouvaient prendre courage, car son règne ferait complètement disparaître l’injustice et l’oppression. — Is 11:4 ; Mt 5:5.
Il fit preuve d’un discernement aigu des principes, du sens véritable et du but des lois de Dieu, mettant en valeur “ les points les plus importants ” de ces lois, “ la justice et la miséricorde et la fidélité ”. (Mt 12:1-8 ; 23:23, 24.) Il fut impartial et ne fit pas preuve de favoritisme, même s’il éprouva une affection plus grande pour un de ses disciples (Mt 18:1-4 ; Mc 10:35-44 ; Jn 13:23 ; voir aussi 1P 1:17). Même si l’une de ses dernières actions, alors qu’il agonisait sur le poteau de supplice, fut de se soucier de sa mère, ses liens familiaux ne prirent jamais le pas sur ses relations spirituelles (Mt 12:46-50 ; Lc 11:27, 28 ; Jn 19:26, 27). Comme prédit, sa façon de traiter les problèmes n’était jamais superficielle ; il ne se fiait pas à ‘ ce qui se montrait à ses yeux, et il ne reprenait pas d’après ce qu’entendaient ses oreilles ’. (Is 11:3 ; voir aussi Jn 7:24.) Il était capable de pénétrer le cœur des hommes et de discerner leurs pensées, leurs raisonnements et leurs mobiles (Mt 9:4 ; Mc 2:6-8 ; Jn 2:23-25). En outre, il se tenait au diapason de la Parole de Dieu et cherchait, non pas sa volonté, mais celle de son Père ; cela garantissait que ses décisions, en sa qualité de Juge désigné par Dieu, seraient toujours droites et justes. — Is 11:4 ; Jn 5:30.
Un prophète exceptionnel. Jésus remplissait les conditions pour être un prophète comme Moïse et néanmoins plus grand que lui (Dt 18:15, 18, 19 ; Mt 21:11 ; Lc 24:19 ; Ac 3:19-23 ; voir aussi Jn 7:40). Il prédit ses propres souffrances, la manière dont il allait mourir, la dispersion de ses disciples, le siège de Jérusalem ainsi que la destruction totale de cette ville et de son temple (Mt 20:17-19 ; 24:1–25:46 ; 26:31-34 ; Lc 19:41-44 ; 21:20-24 ; Jn 13:18-27, 38). En parlant de ces derniers événements, il énonça des prophéties qui se réaliseraient au temps de sa présence, lorsque son Royaume serait en fonction. De plus, à l’instar des prophètes qui l’avaient précédé, il opéra des signes et des miracles qui furent autant de preuves venant de Dieu qu’il était bien envoyé par lui. Ses pouvoirs dépassèrent ceux de Moïse : il apaisa la mer de Galilée démontée, il marcha sur ses eaux (Mt 8:23-27 ; 14:23-34), guérit les aveugles, les sourds, les boiteux, ainsi que ceux qui souffraient de maladies graves comme la lèpre ; il ressuscita même des morts. — Lc 7:18-23 ; 8:41-56 ; Jn 11:1-46.
Un magnifique modèle d’amour. La qualité qui domine à travers tous ces aspects de la personnalité de Jésus est l’amour, l’amour qu’il vouait par-dessus tout à son Père et aussi à ses semblables (Mt 22:37-39). L’amour devait donc être le trait distinctif de ses disciples (Jn 13:34, 35 ; voir aussi 1Jn 3:14). L’amour de Jésus n’était pas de la sentimentalité. Bien qu’il ait exprimé des sentiments très vifs, Jésus se laissait toujours guider par des principes (Hé 1:9) ; la volonté de son Père était son principal souci (voir Mt 16:21-23). Il démontra son amour pour Dieu en gardant ses commandements (Jn 14:30, 31 ; voir aussi 1Jn 5:3) et en s’évertuant à le glorifier en tout temps (Jn 17:1-4). La dernière nuit qu’il passa avec ses disciples, il parla près de trente fois d’amour et d’aimer, leur répétant à trois reprises de ‘ s’aimer les uns les autres ’. (Jn 13:34 ; 15:12, 17.) Il leur dit : “ Personne n’a de plus grand amour que celui-ci : que quelqu’un livre son âme pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. ” — Jn 15:13, 14 ; voir aussi Jn 10:11-15.
Comme preuve de son amour pour Dieu et pour l’humanité imparfaite, il se laissa ensuite ‘ mener comme un mouton à l’abattage ’ ; il se soumit à des épreuves, se laissa gifler, frapper à coups de poing, cracher dessus, fouetter et, pour finir, clouer sur un poteau entre des criminels (Is 53:7 ; Mt 26:67, 68 ; 27:26-38 ; Mc 14:65 ; 15:15-20 ; Jn 19:1). Par sa mort sacrificielle, il devint l’image et l’expression mêmes de l’amour que Dieu porte aux hommes (Rm 5:8-10 ; Ép 2:4, 5) et il leur permit d’être absolument convaincus de son amour indéfectible envers ses fidèles disciples. — Rm 8:35-39 ; 1Jn 3:16-18.
Puisque le portrait du Fils de Dieu retracé dans le récit biblique, certes court (Jn 21:25), est sublime, la réalité devait l’être encore plus. Son exemple réconfortant d’humilité et de bonté, associé à la force qu’il mit au service de la justice et du droit, donne la certitude que son Royaume concrétisera tout ce que les hommes de foi ont attendu au fil des siècles, oui, qu’il dépassera leurs plus belles espérances (Rm 8:18-22). Il laissa à ses disciples un modèle parfait sous tous les rapports, totalement différent de celui des dirigeants du monde (Mt 20:25-28 ; 1Co 11:1 ; 1P 2:21). Lui qui était leur Seigneur, il leur lava les pieds. Il se fit ainsi le modèle de la prévenance, de la considération et de l’humilité qui devaient caractériser sa congrégation composée des disciples oints, non seulement sur la terre, mais également au ciel (Jn 13:3-15). Bien qu’élevés jusqu’au ciel sur leurs trônes et partageant avec Jésus ‘ tout pouvoir au ciel et sur la terre ’ pendant le Règne millénaire de Christ, ils devront prendre humblement soin de ses sujets terrestres et combler leurs besoins avec amour. — Mt 28:18 ; Rm 8:17 ; 1P 2:9 ; Ré 1:5, 6 ; 20:6 ; 21:2-4.
Déclaré juste et digne. En restant intègre vis-à-vis de Dieu sa vie durant, notamment par son sacrifice, Jésus Christ accomplit le “ seul acte de justification ” qui prouva qu’il était qualifié pour servir au ciel comme Roi-Prêtre oint de Dieu (Rm 5:17, 18). Lorsqu’il fut ressuscité pour vivre en tant que Fils céleste de Dieu, il fut “ déclaré juste dans l’esprit ”. (1Tm 3:16.) Les créatures célestes le proclamèrent “ digne de recevoir la puissance, et la richesse, et la sagesse, et la force, et l’honneur, et la gloire, et la bénédiction ”, parce qu’il avait, comme un lion, défendu la justice et le jugement, et s’était, tel un agneau, sacrifié afin de sauver les humains (Ré 5:5-13). Il avait accompli son premier objectif qui était de sanctifier le nom de son Père (Mt 6:9 ; 22:36-38). Pour ce faire, il ne s’était pas borné à employer ce nom, mais il avait révélé la Personne que ce nom représente et manifesté les qualités admirables de son Père — son amour, sa sagesse, sa justice et sa puissance — permettant aux hommes de savoir, ou de constater, ce que ce nom signifie (Mt 11:27 ; Jn 1:14, 18 ; 17:6-12). Mais, par-dessus tout, il l’avait fait en défendant la souveraineté universelle de Jéhovah, montrant que son propre Royaume serait fondé solidement sur cette Source suprême du pouvoir. C’est pourquoi on put dire à son propos : “ Dieu est ton trône à tout jamais. ” — Hé 1:8.
Le Seigneur Jésus Christ est donc “ l’Agent principal de notre foi et Celui qui la porte à la perfection ”. En réalisant les prophéties et en révélant les desseins de Dieu, ainsi que par ce qu’il dit, ce qu’il fit et ce qu’il fut, il fournit le fondement inébranlable sur lequel doit reposer la foi véritable. — Hé 12:2 ; 11:1.
[Encadré, pages 27-30]
PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS DE LA VIE DE JÉSUS SUR LA TERRE
Les quatre Évangiles présentés dans l’ordre chronologique
Date Lieu Événement
Avant le ministère de Jésus
Env. 2 Nazareth ; Naissance de Jésus prédite à
av. n. è. Judée Marie, qui rend visite à
Élisabeth.
2 av. n. è. Région Naissance de Jean le baptiseur ;
montagneuse plus tard, sa vie dans
de Judée le désert.
2 av. n. è., Bethléhem Naissance de Jésus (la Parole,
env. par l’intermédiaire de qui
1er octobre toutes les autres choses sont
venues à l’existence),
descendant d’Abraham et de
David.
Près de L’ange annonce la bonne
Bethléhem nouvelle ; des bergers rendent
visite au petit enfant.
1 av. n. è. Jérusalem ; Astrologues ; fuite en Égypte ;
ou 1 de Bethléhem ; bébés tués ; retour de Jésus.
n. è. Nazareth Mt 2:1-23 Lc 2:39, 40
29, printemps Désert, Ministère de Jean le baptiseur.
Début du ministère de Jésus
29, automne Jourdain Baptême et onction de Jésus, né
en tant qu’homme dans la
lignée de David, mais
déclaré Fils de Dieu.
Vallée du haut Premiers disciples de Jésus.
Jourdain Jn 1:35-51
Tibériade Jean emprisonné ; Jésus part
pour la Galilée.
Grand ministère de Jésus en Galilée
Galilée “ Le royaume des cieux s’est
approché ”, annoncé pour la
première fois.
Nazareth ; Il guérit un garçon ;
Cana ; lit sa mission ; rejeté ;
Capernaüm part à Capernaüm.
Mer de Appel de Simon et d’André,
Galilée, de Jacques et de Jean.
près de Mt 4:18-22 Mc 1:16-20
Capernaüm Lc 5:1-11
Capernaüm Il guérit un démoniaque, la
belle-mère de Pierre et
beaucoup d’autres.
Galilée Première tournée en Galilée,
en compagnie des quatre qu’il
a appelés.
En revenant Les disciples arrachent des
de Jérusalem ? épis le sabbat.
Galilée ; mer Jésus guérit une main
de Galilée le sabbat ; il se retire vers
la mer ; guérit encore.
Près de Le Sermon sur la montagne.
Capernaüm Mt 5:1–7:29 Lc 6:17-49
Galilée Reproches à certaines villes ;
révélation accordée aux
petits enfants ; le joug
de Jésus est doux.
Galilée Les disciples du Christ : voilà
qui sont ses proches parents.
Mer de Exemples du semeur,
Galilée de la mauvaise herbe, etc. ;
explications.
Mer de Lors de la traversée du lac,
Galilée Jésus calme la tempête.
Gadara, Deux démoniaques sont guéris ;
S.-E. de porcs possédés par les démons.
la mer Mt 8:28-34 Mc 5:1-20
de Galilée Lc 8:26-39
Probablement La fille de Jaïrus est relevée ;
Capernaüm une femme est guérie.
Nazareth Jésus revient dans la ville où
il a été élevé ; il est de
nouveau rejeté.
Galilée Troisième tournée en Galilée :
étendue, car il envoie ses
apôtres.
32, vers Capernaüm ? ; Les apôtres reviennent de leur
la Pâque rive nord-est tournée de prédication ;
(Jn 6:4) de la mer 5 000 hommes sont nourris.
de Galilée Mt 14:13-21 Mc 6:30-44
Rive nord-est Tentative pour couronner Jésus ;
de la mer il marche sur la mer ;
de Galilée ; il guérit.
Gennésareth Jn 6:14-21
Capernaüm Jésus explique qui est le
“ pain de vie ” ; de nombreux
disciples l’abandonnent.
32, après Probablement Les traditions qui annulent la
la Pâque Capernaüm Parole de Dieu.
Phénicie ; Près de Tyr, de Sidon ;
Décapole puis dans la Décapole ;
4 000 hommes sont nourris.
Rive nord-est Il avertit contre le levain des
de la mer Pharisiens ; il guérit un
de Galilée ; aveugle.
Bethsaïda Mt 16:5-12 Mc 8:13-26
Césarée de Jésus est le Messie ; il prédit
Philippe sa mort et sa résurrection.
Probablement Transfiguration devant Pierre,
mont Hermôn Jacques et Jean.
Césarée de Il guérit un démoniaque que les
Philippe disciples n’ont pas pu guérir.
Capernaüm Le plus grand dans le Royaume ;
règlement de certaines
fautes ; miséricorde.
Galilée ; Jésus quitte la Galilée pour la
Samarie fête des Huttes ; tout
laisser de côté pour le
ministère.
Ministère de Jésus en Judée
Probablement Il réfute une fausse
en Judée accusation ; montre que la
génération est condamnable.
32, fête Jérusalem Jésus à la fête de
de l’Inauguration ; l’excellent
l’Inauguration Berger.
Ministère de Jésus à l’est du Jourdain
Pérée (de Il enseigne dans les villes et
l’autre côté les villages en se dirigeant
du Jourdain) vers Jérusalem.
Samarie ou Exemples : la veuve harcelante,
Galilée le Pharisien et le collecteur
d’impôts.
Pérée Jeune homme riche ; exemple des
ouvriers dans la vigne.
Probablement Jésus prédit pour la troisième
en Pérée fois sa mort et
sa résurrection.
Probablement Demande pour Jacques et Jean de
en Pérée places dans le Royaume.
Jéricho En passant par Jéricho, Jésus
guérit deux aveugles ; rend
visite à Zachée ; exemple des
dix mines.
Ministère final de Jésus à Jérusalem
9 Nisan Béthanie Festin chez Simon le lépreux ;
Marie oint Jésus ; des Juifs
viennent voir Jésus et
Lazare.
Béthanie- Entrée triomphale de Christ
Jérusalem à Jérusalem.
10 Nisan Béthanie- Le figuier stérile maudit ;
Jérusalem deuxième purification du
temple.
Jérusalem Les prêtres en chef et les
scribes complotent de
détruire Jésus.
Jérusalem, Pouvoir du Christ contesté ;
temple exemple de deux fils.
Jérusalem, Exemples des cultivateurs
temple méchants et du festin
de mariage.
Jérusalem, Questions captieuses sur
temple l’impôt, la résurrection
et le commandement.
Jérusalem, La question de Jésus sur
temple l’ascendance du Messie réduit
au silence ses adversaires.
Jérusalem, Condamnation cinglante contre
temple les scribes et les
Pharisiens.
Jérusalem, L’obole de la veuve.
temple Mc 12:41-44 Lc 21:1-4
Mont des Prédiction de la chute de
Oliviers Jérusalem ; de la présence de
Jésus ; de la fin du système.
13 Nisan Jérusalem Préparatifs pour la Pâque.
(jeudi et ses Mt 26:17-19 Mc 14:12-16
après-midi) environs Lc 22:7-13
Jérusalem Judas est signalé comme traître
et congédié.
Jérusalem Institution du repas
commémoratif avec les 11.
Jérusalem Prédiction du reniement de
Pierre et de la dispersion
des apôtres.
Gethsémané Angoisse dans le jardin ; Jésus
est livré et arrêté.
Jérusalem Jésus jugé par Anne, Caïphe, le
Sanhédrin ; reniement de
Pierre.
Jérusalem Devant Pilate, puis Hérode, et
de nouveau devant Pilate.
Jérusalem Pilate cherche à relâcher Jésus
puis le livre à la mort.
(Vendredi, Golgotha, Mort de Jésus sur le poteau de
vers Jérusalem supplice et événements s’y
15 heures) rattachant. Mt 27:31-56 Mc 15:20-41
Jérusalem Le corps de Jésus est enlevé du
poteau de supplice et
enterré.
16 Nisan Jérusalem Résurrection de Jésus et
et ses événements survenus ce
environs jour-là.
Jérusalem ; Apparitions ultérieures de
Galilée Jésus Christ.
25 Iyyar Mont des Ascension de Jésus, 40 jours
Oliviers, après sa résurrection.
près de [Ac 1:9-12] Lc 24:50-53
Béthanie