Chapitre dix
Si le Créateur se soucie des hommes, pourquoi tant de souffrances ?
À CHAQUE minute qui passe, plus de 30 personnes meurent d’une infection, 11 perdent leur combat contre le cancer et 9 sont emportées par une maladie cardiovasculaire. Et, comme vous le savez, ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses maladies qui affligent les humains ; la souffrance et la mort peuvent revêtir bien d’autres formes.
En 1996, un compteur installé dans le hall du bâtiment de l’ONU, à New York, égrenait symboliquement les naissances au sein de familles pauvres : 47 par minute. Chaque fois que la terre accomplit sa rotation, 20 % de ses habitants vont se coucher avec la faim au ventre. Dans un autre domaine, avez-vous une idée du nombre de crimes et de délits qui se commettent dans votre voisinage ?
Comment ignorer que nous vivons aujourd’hui dans un monde où la souffrance règne ?
“ Pourtant, a fait observer un ancien agent de police, beaucoup d’entre nous restons insensibles aux injustices perpétrées partout autour de nous. ” Du moins tant que nous ou l’un de nos proches ne sommes pas concernés directement ! Mais essayez de vous mettre à la place de Masako, qui s’est occupée de son père et de sa mère quand tous deux ont été atteints d’un cancer. Imaginez le sentiment d’impuissance qui l’étreignait à voir ses parents dépérir, à les entendre gémir de douleur. Ou bien pensez au désespoir de Sharada, petite Asiatique de neuf ans que son père a vendue pour 14 dollars. Déracinée de son village et expédiée dans une ville à l’étranger, elle était livrée chaque jour à la lubricité de six hommes.
Pourquoi y a-t-il tant de souffrances ? Pourquoi le Créateur n’y met-il pas un terme ? À cause de ces souffrances, beaucoup se détournent de lui. La mère de l’ancien policier mentionné dans le paragraphe précédent a été victime d’un psychopathe. “ Jamais, dit-il, je n’ai autant douté que l’univers soit dirigé par un Dieu bienveillant et souverain. ” Sans doute vous aussi vous demandez-vous pourquoi les souffrances existent. Oui, pourquoi ? Quelle en est la cause, et le Créateur s’en soucie-t-il ?
La souffrance a-t-elle quelque chose à voir avec une vie antérieure ?
Des millions de personnes à travers le monde situent la cause des souffrances dans le passé des individus : ces souffrances seraient la punition de mauvaises actions commises dans une vie antérieure. “ La souffrance humaine vient de ce que nous sommes liés par le Karma. Car nous portons tous dès la naissance un lourd faix de Karma passéa. ” Ce point de vue est celui du philosophe Daisetz Suzuki, qui a popularisé le zen en Occident. Les sages hindous ont élaboré “ la loi du Karma ” pour tenter d’expliquer la souffrance humaine. Mais cette explication est-elle logique et vraiment satisfaisante ?
Une bouddhiste a dit : “ Pour moi, subir les conséquences de quelque chose d’inné et dont je ne savais rien n’avait pas de sens. Il me fallait l’accepter ; c’était mon destin. ” Elle n’était pas satisfaite de cette explication des souffrances. Vous non plus peut-être. Même si la notion de renaissance n’est pas courante là où vous vivez, son fondement, lui, se retrouve dans toute la chrétienté et ailleurs : c’est l’enseignement selon lequel les humains ont une âme immortelle qui survit au corps. Cette “ âme ” est censée rencontrer la souffrance, soit durant la vie présente, soit dans l’au-delà.
Ces croyances sont très répandues, mais quelles preuves a-t-on de leur véracité ? Face à des questions aussi cruciales, la sagesse ne commande-t-elle pas de se fier au Créateur ? Contrairement aux idées et aux convictions humaines, qui peuvent se révéler erronées, les déclarations de Dieu — nous l’avons vu — sont fiables.
Comme nous l’avons appris dans le chapitre précédent, le péché de nos premiers parents a eu pour conséquence tragique l’apparition de la mort. Le Créateur avait averti Adam en ces termes : “ Le jour où tu [désobéiras, ou pécheras], tu mourras à coup sûr. ” (Genèse 2:17 ; 3:19). Dieu n’a jamais dit qu’Adam avait une âme immortelle ; c’était un humain. En termes bibliques, cela signifie qu’il était une âme. Aussi, quand il est mort, l’âme nommée Adam est morte. Une fois mort, il n’avait plus conscience de rien et ne souffrait pas.
Le Créateur est étranger aux enseignements relatifs au Karma, aux cycles de renaissance ou à l’immortalité d’une âme censée souffrir dans une existence ultérieure. Ces enseignements ne sont pas les siens et il les récuse. Reste qu’en comprenant les conséquences du péché d’Adam, nous saisirons mieux pourquoi les souffrances existent.
D’où viennent les souffrances ?
Il est difficile d’appréhender tout ce qu’implique la souffrance humaine, mais on peut y parvenir dans une certaine mesure en employant le bon instrument. De même que des jumelles permettent de voir plus distinctement des objets éloignés, de même la Bible nous aide à discerner la cause des souffrances.
Tout d’abord, elle nous avertit que “ temps et événement imprévu ” arrivent à tous les humains (Ecclésiaste 9:11). À titre d’exemple, Jésus a un jour mentionné un fait d’actualité — 18 personnes avaient péri dans l’effondrement d’une tour —, puis il a précisé que ces victimes n’étaient pas de plus grands pécheurs que les autres (Luc 13:1-5). Elles étaient mortes pour s’être trouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Cependant, la Bible ne se contente pas de cette explication ; elle fournit des renseignements convaincants sur les causes principales des souffrances. Quels sont ces renseignements ?
Après que les premiers humains eurent péché, le Juge divin, Jéhovah, décida qu’ils n’avaient plus le droit de continuer à vivre. Jusqu’à leur mort effective, Adam et Ève connurent des années de grandes souffrances, souffrances dont ils étaient directement responsables : citons les effets du vieillissement et de la maladie, le labeur pénible pour assurer leur subsistance et le chagrin de voir leur famille déchirée par la jalousie et la violence (Genèse 3:16-19 ; 4:1-12). Ne perdons pas de vue qu’ils étaient les premiers responsables de ces souffrances ; ils ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes. Mais alors, comment expliquer que les souffrances se soient perpétuées jusqu’à nos jours ?
Bien que beaucoup de gens n’apprécient guère d’être traités de pécheurs, la Bible énonce les choses telles qu’elles sont : “ Par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et [...] ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes parce que tous avaient péché. ” (Romains 5:12). Le premier couple humain a récolté les conséquences de sa mauvaise conduite, mais sa descendance aussi en a été affectée (Galates 6:7) ; elle a hérité de l’imperfection, qui mène à la mort. Certains saisissent mieux cette idée en réfléchissant au fait, plus scientifique, que des enfants peuvent hériter de maladies ou de tares de leurs parents, qu’il s’agisse d’hémophilie, de thalassémie (une forme d’anémie méditerranéenne), de maladie coronarienne, d’un certain diabète ou même de cancer du sein. Sans être directement responsables, les enfants peuvent souffrir à cause d’un héritage congénital.
Nos ancêtres génétiques, Adam et Ève, ont choisi de rejeter la domination de Jéhovahb. L’Histoire nous enseigne que les humains ont essayé toutes sortes de gouvernements. Certains de ces hommes et de ces femmes étaient animés des meilleures intentions. Mais que pensez-vous des résultats ? Cette domination de l’homme par lui-même a-t-elle fait disparaître l’essentiel des souffrances ? N’est-il pas plus exact de dire que les nombreuses politiques et guerres menées ont, au contraire, amplifié les souffrances ? Voilà 3 000 ans, un sage dirigeant faisait déjà le constat que “ l’homme a dominé l’homme à son détriment ”. — Ecclésiaste 8:9.
Pensez-vous que la situation soit très différente aujourd’hui, qu’elle se soit même améliorée ? Beaucoup répondront par la négative. De nombreux hommes, femmes et enfants souffrent, à cause non seulement du péché et de l’imperfection héréditaires, mais aussi de ce qu’eux-mêmes et d’autres font. Songez aux déprédations infligées à la terre, souvent par cupidité. La pollution, la pauvreté, la faim et les épidémies sont également à mettre au débit de la gestion humaine. L’homme est même parfois à l’origine de catastrophes naturelles, que beaucoup attribuent à Dieu. Mais il existe une autre source importante de souffrances, qui est, elle, largement ignorée.
Le responsable caché des souffrances
Un livre de la Bible en particulier dévoile la cause principale des souffrances et explique pourquoi le Créateur, aussi bienveillant soit-il, les a permises. Ce livre, Job, permet de lever tout malentendu sur cette question. Pour cela, il nous fait faire une incursion dans le monde invisible, où se sont déroulés des événements de la plus haute importance.
Job a vécu juste avant que Moïse n’écrive les premiers livres de la Bible, il y a 3 500 ans, dans ce qui correspond aujourd’hui à l’Arabie. Le récit montre que c’était un homme droit, bienveillant et respecté. Éleveur extrêmement fortuné, il est présenté comme “ le plus grand de tous les Orientaux ”. Sur le plan familial, il était comblé puisque sa femme et lui avaient sept fils et trois filles (Job 1:1-3 ; 29:7-9, 12-16). Un jour, un messager vint l’avertir qu’une bande de maraudeurs venaient de piller certains de ses précieux troupeaux. Puis un autre l’informa de la perte de ses troupeaux de moutons. Ensuite, il apprit que les Chaldéens avaient emmené ses 3 000 chameaux et tué tous ses serviteurs sauf un. Enfin tomba la plus terrible nouvelle : un vent inhabituel avait détruit la maison de son fils aîné et provoqué la mort de tous ses enfants réunis en ce lieu. Job allait-il rendre Dieu responsable de toutes ces souffrances ? Qu’auriez-vous ressenti à sa place ? — Job 1:13-19.
Mais les malheurs de Job n’étaient pas finis. Il se trouva affligé d’une maladie horrible qui lui couvrit le corps de furoncles malinsc. Il devint si malade et d’un aspect si répugnant que sa femme incrimina Dieu. “ Maudis Dieu et meurs ! ” lui dit-elle. Bien qu’ignorant la raison de ses souffrances, Job n’accusa pas Dieu d’en être la cause. Le récit déclare : “ En tout cela, Job ne pécha pas par ses lèvres. ” — Job 2:6-10.
Mis au courant des déboires de Job, trois de ses connaissances vinrent le trouver. “ Où les hommes droits ont-ils jamais été effacés ? ” demanda Éliphaz, selon qui Job avait dû agir avec méchanceté (Job, chapitres 4, 5). Il accusa Job de péchés dissimulés, et même d’avoir refusé le pain aux indigents et opprimé des veuves et des orphelins (Job, chapitres 15, 22). Les deux autres consolateurs hypocrites sermonnèrent également Job comme s’il était responsable de ses souffrances. Or, ils se trompaient sur toute la ligne.
Le livre de Job nous aide à identifier la cause principale des souffrances de Job et à comprendre pourquoi Dieu les tolérait. Les chapitres 1 et 2 révèlent ce qui s’était passé peu de temps auparavant dans les cieux invisibles, dans le monde des esprits. L’esprit rebelle Satand s’était assemblé avec d’autres esprits en présence de Dieu. Interpellé à propos de la conduite irréprochable de Job, Satan avait répondu, provocant : “ Est-ce pour rien que Job a craint Dieu ? [...] Pour changer, avance ta main, s’il te plaît, et touche à tout ce qui est à lui, et vois s’il ne te maudit pas à ta face. ” — Job 1:9-12.
En d’autres termes, Satan accusait Dieu d’acheter Job. Cette créature spirituelle rebelle prétendait que, privé de sa richesse et de sa santé, Job maudirait Jéhovah. Par extension, il laissait entendre qu’aucun humain n’aimait Dieu et ne lui serait fidèle dans les souffrances. Ce défi avait une portée planétaire et durable. Il fallait régler les questions soulevées par Satan. Dieu l’autorisa donc à s’en prendre à Job, ce qu’il fit en lui infligeant les diverses formes de souffrance que nous avons évoquées.
Bien évidemment, Job ne pouvait être au courant de la question d’ampleur universelle qui avait été soulevée dans les cieux. Qui plus est, Satan fit en sorte que Dieu semble être l’auteur de tous les malheurs de Job. Par exemple, lorsque la foudre frappa les troupeaux de moutons de Job, le serviteur qui en avait réchappé y vit “ le feu de Dieu ”. Bien qu’ignorant le pourquoi de ces événements, Job ne maudit ni ne rejeta Jéhovah Dieu. — Job 1:16, 19, 21.
Quand on analyse les circonstances qui entourèrent les malheurs de Job, il apparaît que la question soulevée était celle-ci : les humains serviront-ils Jéhovah par amour en dépit des difficultés ? Job y a répondu en partie. Seul un amour authentique pour Dieu pouvait en effet inciter quelqu’un à rester fidèle à Jéhovah, et c’est ce que Job a fait. Quel démenti aux fausses accusations de Satan ! Cependant, cette affaire n’a pas commencé et ne s’est pas achevée avec Job ; elle court sur des siècles, et nous sommes, nous aussi, concernés.
Comment beaucoup réagissent-ils lorsqu’ils voient ou qu’ils subissent des souffrances, quelle qu’en soit la cause ? Peut-être ne sont-ils pas conscients des questions soulevées à l’époque de Job, et ne croient-ils même pas à l’existence de Satan. Ils doutent alors qu’il y ait un Créateur, ou bien ils le rendent responsable de la souffrance. Et vous, qu’en pensez-vous ? Compte tenu de ce que vous savez du Créateur, ne partagez-vous pas la conviction de Jacques, l’un des rédacteurs de la Bible, qui, malgré ses souffrances, écrivait : “ Que personne, lorsqu’il est dans l’épreuve, ne dise : ‘ Je suis en train d’être éprouvé par Dieu. ’ Car Dieu ne peut être éprouvé par des choses mauvaises et lui-même n’éprouve personne de cette façon. ” — Jacques 1:13.
Pour savoir vraiment ce qu’il en est, nous disposons d’une aide précieuse : le cas de Jésus. Jésus est reconnu pour sa perspicacité, sa connaissance et ses talents d’enseignant. Quelle était son opinion concernant Satan et les souffrances ? Il était sûr que Satan le Diable existe et qu’il a le pouvoir de causer des souffrances. Satan, qui avait tenté de briser l’intégrité de Job, a essayé ouvertement d’en faire autant avec Jésus. Cela prouve, d’une part, que Satan est une personne réelle et, d’autre part, que le défi soulevé aux jours de Job était toujours en cours. Comme Job, Jésus se montra fidèle au Créateur, renonçant pour cela à la richesse et au pouvoir et affrontant la souffrance physique et la mort sur un poteau de supplice. Son exemple indique qu’à l’époque Dieu laissait toujours les humains lui démontrer leur fidélité dans les difficultés. — Luc 4:1-13 ; 8:27-34 ; 11:14-22 ; Jean 19:1-30.
Une bonne raison de laisser s’écouler du temps
Pour cerner ce qu’impliquent les souffrances, il faut d’abord être conscient de ce qui peut les causer : les accidents, la propension des humains au péché, la gestion catastrophique de la planète et Satan le Diable. Mais cela ne suffit pas. L’affliction suscite facilement en nous des sentiments semblables à ceux exprimés par Habaqouq, un prophète du passé. “ Jusqu’à quand, ô Jéhovah, soupirait-il, me faudra-t-il crier au secours sans que tu entendes ? Jusqu’à quand t’appellerai-je à l’aide contre la violence sans que tu sauves ? Pourquoi me fais-tu voir ce qui est malfaisant et continues-tu à regarder le malheur ? Pourquoi le pillage et la violence sont-ils devant moi ? Pourquoi y a-t-il des querelles, et pourquoi la dispute l’emporte-t-elle ? ” (Habaqouq 1:2, 3). Oui, pourquoi Jéhovah ‘ continue-t-il à regarder le malheur ’ apparemment sans rien faire ? Étant le Tout-Puissant, il a et la puissance et l’amour de la justice nécessaires pour mettre fin aux souffrances. Alors, quand le fera-t-il ?
Comme nous l’avons vu précédemment, lorsque le premier couple humain a choisi l’indépendance totale, le Créateur savait que certains de leurs descendants ne suivraient pas cette voie. Il a donc laissé du temps s’écouler. Par cette décision pleine de sagesse, il entendait démontrer que toute forme de domination excluant le Créateur se solde inéluctablement par le malheur, alors que l’harmonie avec le Créateur, outre qu’elle est dans l’ordre des choses, engendre le bonheur.
Pendant tout ce temps, Dieu a veillé à ce que la terre reste un environnement relativement agréable. C’est le constat que l’apôtre Paul a fait en ces termes : “ Dans les générations passées, il a permis à toutes les nations de suivre leurs voies, quoique, en fait, il ne se soit pas laissé lui-même sans témoignage en ce qu’il a fait du bien, vous donnant du ciel pluies et saisons fécondes, comblant vos cœurs de nourriture et de gaieté. ” (Actes 14:16, 17). Il est donc clair que le Créateur ne provoque pas les souffrances, mais qu’il les a permises afin de régler des questions capitales.
Le soulagement : quand ?
L’accroissement actuel des souffrances indique qu’elles touchent à leur terme. Comment le savons-nous ? Tout comme elle l’a fait pour l’époque de Job, la Bible révèle ce qui se passe à la nôtre dans le domaine invisible. Son dernier livre, la Révélation, décrit un conflit qui s’est déroulé dans les cieux et à la suite duquel Satan “ a été jeté sur la terre ” avec ses hordes de démons. “ Voilà pourquoi, ajoute le récit, réjouissez-vous, cieux, et vous qui y résidez ! Malheur à la terre et à la mer, parce que le Diable est descendu vers vous, ayant une grande fureur, sachant qu’il n’a qu’une courte période. ” — Révélation 12:7-12.
Une étude minutieuse des prophéties bibliques désigne le XXe siècle comme l’époque où se sont produits ces événements. Comme vous le savez peut-être, des historiens reconnus considèrent que 1914, date de la Première Guerre mondiale, a marqué un tournant majeur dans l’Histoiree. Depuis lors, les souffrances et les malheurs n’ont cessé de se multiplier. Jésus a lui aussi désigné cette période quand ses disciples les plus proches lui ont demandé quel serait “ le signe de [sa] présence et de l’achèvement du système de choses ”. Il leur a répondu : “ Nation se lèvera contre nation et royaume contre royaume ; et il y aura de grands tremblements de terre et, dans un lieu après l’autre, des pestes et des disettes ; et il y aura des spectacles effrayants et, du ciel, de grands signes. ” (Matthieu 24:3-14 ; Luc 21:5-19). Pour la première fois dans l’Histoire, ces paroles, qui annonçaient d’immenses souffrances, connaissent leur plein accomplissement.
Selon la Bible, ces événements doivent préluder à une “ grande tribulation telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, non, et qu’il n’y en aura plus ”. (Matthieu 24:21.) Dieu interviendra alors de manière radicale dans les affaires humaines pour mettre un terme au système de choses méchant qui est cause de souffrances depuis des temps immémoriaux. Cela n’aura rien à voir avec une ‘ fin du monde ’ qui verrait l’humanité disparaître dans une apocalypse nucléaire. La Parole de Dieu nous assure en effet qu’il y aura des survivants : “ une grande foule [...] de toutes nations et tribus et peuples et langues ” réchappera de cette tribulation. — Révélation 7:9-15.
Pour être complets, considérons ce que la Bible dit à propos de ce qui se passera ensuite. L’environnement paradisiaque dans lequel il était prévu que les humains vivent au départ sera restauré (Luc 23:43). Il n’y aura plus de sans-abri. Isaïe a annoncé : “ ‘ Oui, ils bâtiront des maisons et les habiteront ; oui, ils planteront des vignes et mangeront leurs fruits. [...] Car les jours de mon peuple seront comme les jours d’un arbre ; et ceux que j’ai choisis profiteront pleinement de l’œuvre de leurs mains. Ils ne peineront pas pour rien, ils n’auront pas des enfants pour le trouble ; car ils sont la descendance composée des bénis de Jéhovah, et leur lignée avec eux. [...] Le loup et l’agneau pâtureront comme un seul, le lion mangera de la paille comme le taureau [...]. On ne fera pas de mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte ’, a dit Jéhovah. ” — Isaïe 65:21-25.
Qu’en sera-t-il des souffrances au plan individuel ? La guerre, la violence, le crime auront disparu (Psaume 46:8, 9 ; Proverbes 2:22 ; Isaïe 2:4). En sa qualité de Créateur de l’homme et de Source de la vie, Dieu fera en sorte que les humains obéissants accèdent à la pleine santé et la conservent (Isaïe 25:8 ; 33:24). On ne souffrira plus de la faim, car la terre aura retrouvé son équilibre écologique et produira en abondance (Psaume 72:16). En fait, les causes de souffrance qui existent aujourd’hui appartiendront au passé. — Isaïe 14:7.
Que peut-on espérer de mieux ? Certains, cependant, pourraient trouver qu’il subsiste deux points noirs dans ce tableau idyllique. Le bonheur de vivre dans des conditions si agréables ne risque-t-il pas d’être gâché, premièrement, par la perspective de mourir au bout de 70 ou 80 ans, et, deuxièmement, par le regret douloureux de la perte d’êtres chers disparus avant l’élimination des souffrances par le Créateur ? Que dire à ce propos ?
La pire des souffrances annulée
Le Créateur a la solution. C’est lui qui a fait l’univers et qui a mis la vie humaine sur la terre. Ses capacités dépassent celles des humains ; elles lui permettent même de faire ce que nous commençons seulement à envisager comme possible. Considérons deux exemples.
Nous avons la capacité de vivre indéfiniment.
La Bible enseigne clairement qu’il est possible de recevoir de Dieu la vie éternelle (Jean 3:16 ; 17:3). L’étude des gènes humains a conduit le docteur Michael Fossel à constater que la qualité des cellules reproductrices masculines ne se détériore pas avec l’âge. “ S’ils sont correctement exprimés, les gènes dont nous sommes d’ores et déjà porteurs sont à même d’empêcher le vieillissement de nos cellules. ” Cette information concorde avec ce que nous avons vu dans le chapitre 4, à savoir que notre cerveau possède un potentiel qu’une vie actuelle suffit à peine à entamer ; il semble conçu pour fonctionner indéfiniment. Ces éléments ne font que confirmer ce que la Bible annonce explicitement : Jéhovah fera en sorte que les humains vivent éternellement sans souffrir. Notez cette promesse consignée dans le dernier livre de la Bible : “ [Dieu] essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus ; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. ” — Révélation 21:4.
Le Créateur a le pouvoir de faire quelque chose pour ceux qui ont souffert et qui sont morts : il peut les ramener à la vie, les ressusciter.
Lazare est un homme qui a été ressuscité (Jean 11:17-45 ; voir pages 158-60). Le professeur Donald MacKay a pris l’exemple d’un document informatique. Il a fait remarquer que la destruction d’un ordinateur n’entraîne pas nécessairement la disparition définitive d’une équation qu’il était en train de résoudre. La même équation peut très bien être relancée et réalisée sur un autre ordinateur “ si telle est la volonté du mathématicien ”. Et d’en tirer cette conclusion : “ Selon la même logique, une science mécaniste du cerveau ne semblerait pouvoir élever aucune objection à l’espoir d’une vie éternelle qu’exprime [la Bible], avec son insistance caractéristique sur la ‘ résurrection ’. ” Le Créateur pourrait ramener à la vie ultérieurement un humain décédé, comme il l’a fait avec Jésus et comme Jésus l’a fait avec Lazare. Le professeur MacKay estimait que la mort d’un individu n’est pas un obstacle à son retour à la vie dans un nouveau corps “ si telle est la volonté du Créateur ”.
C’est donc le Créateur qui, en dernier lieu, détient la solution. Lui seul est en mesure d’éradiquer les souffrances, d’inverser les effets du péché et d’annuler la mort. Jésus Christ a révélé à ses disciples un événement extraordinaire qui est encore à venir. Il leur a dit : “ L’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombes de souvenir entendront sa voix et sortiront. ” — Jean 5:28, 29.
Comprenez-vous ce que cela signifie ? Le Maître Souverain de l’univers veut et peut ramener à la vie les humains qui sont dans son souvenir. Il leur offrira la possibilité de se montrer dignes de recevoir “ la vie véritable ”. — 1 Timothée 6:19 ; Actes 24:15.
Mais en attendant le moment où il soulagera les humains de toute souffrance, Dieu espère-t-il quelque chose de leur part ? Si oui, cela pourrait-il dès à présent donner à votre vie encore plus de sens ? Voyons ce qu’il en est.
[Notes]
a On définit le Karma comme “ l’influence que les actions passées d’un individu exercent sur ses vies, ou réincarnations, futures ”.
b Genèse 2:17 renferme l’ordre par lequel Dieu a interdit à Adam de manger de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais. Une note en bas de page dans la Bible de Jérusalem (1978) déclare : “ [La connaissance du bien et du mal] est la faculté de décider soi-même ce qui est bien et mal et d’agir en conséquence, une revendication d’autonomie morale par laquelle l’homme renie son état de créature, cf. Is[aïe] 5 20. Le premier péché a été un attentat à la souveraineté de Dieu. ”
c D’autres passages précisent l’état de souffrance dans lequel se trouvait Job. Sa chair était couverte de larves, des croûtes se formaient sur sa peau, et son haleine était repoussante. La douleur ne le quittait pas, et sa peau, noircie, se détachait. — Job 7:5 ; 19:17 ; 30:17, 30.
d Dans un chapitre précédent (“ Ce qu’un livre peut vous apprendre sur le Créateur ”), nous avons examiné le rôle joué par Satan le Diable dans le péché d’Adam et Ève.
e Pour en savoir plus sur cette prophétie, reportez-vous au chapitre 11 du livre La connaissance qui mène à la vie éternelle, publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.
[Encadré, page 168]
L’âme n’est pas immortelle
La Bible enseigne que chacun de nous est une âme humaine ; quand nous mourons, l’âme meurt. Ézékiel 18:4 dit en effet : “ L’âme qui pèche — c’est elle qui mourra. ” Les morts ne sont ni conscients ni vivants quelque part. Salomon a écrit : “ Les morts, eux, ne savent rien. ” (Ecclésiaste 9:5, 10). À l’origine, ni les Juifs ni les premiers chrétiens n’enseignaient l’immortalité de l’âme.
“ Dans l’A[ncien] T[estament], l’âme n’est jamais une partie de l’homme, mais l’homme tout entier, l’homme en tant qu’être vivant. De même, dans le N[ouveau] T[estament], elle représente la vie humaine [...]. La Bible ne parle pas de la survie d’une âme immatérielle. ” — New Catholic Encyclopedia.
“ L’idée de l’immortalité de l’âme et la foi en la résurrection des morts [...] sont [...] deux conceptions situées sur deux plans totalement différents. ” — Le sort des trépassés d’après le Nouveau Testament, du théologien Philippe Menoud.
“ Puisque c’est l’homme tout entier qui est pécheur, à sa mort il meurt complètement, corps et âme. [...] Il y a un abîme entre la mort et la résurrection. ” — Le catéchisme luthérien Evangelischer Erwachsenenkatechismus.
[Encadré, page 175]
Une longueur relative
Entre l’époque de Job et celle de Jésus, il s’est écoulé environ 1 600 ans, ce qui peut sembler un temps de souffrances bien long. Pour un humain qui languit après la fin des souffrances, une période de 100 ans paraîtrait effectivement interminable. Mais soyons conscients que les questions fondamentales soulevées par Satan ont sali la réputation du Créateur. Or, à l’échelle de Dieu, le temps pendant lequel il a toléré les souffrances et la méchanceté a été court. Il est en effet le “ Roi d’éternité ” pour qui ‘ mille ans sont comme le jour d’hier quand il est passé ’. (1 Timothée 1:17 ; Psaume 90:4.) Par ailleurs, pour les humains qui se verront accorder la vie sans fin, cette période de l’Histoire marquée par les souffrances semblera aussi très courte.
[Encadré, page 178]
Un tournant dans l’Histoire
“ Aujourd’hui, en jetant un coup d’œil en arrière, nous nous apercevons que la Première Guerre mondiale nous a précipités dans une ‘ époque de perturbations ’ — selon l’expression de l’historien britannique Arnold Toynbee — dont notre civilisation ne s’est pas encore dégagée. ” — La chute des empires, d’Edmond Taylor.
“ En réalité, plus que celle d’Hiroshima, l’année 1914 a marqué un tournant dans notre époque, car [...] nous discernons maintenant que la Première Guerre mondiale a introduit une période de transition confuse dans laquelle nous marchons à tâtons. ” — René Albrecht-Carrié, professeur au Barnard College.
“ En 1914, le monde a perdu sa cohésion, et il a été incapable de la retrouver depuis [...]. Nous sommes entrés dans une période de désordre et de violence extraordinaires, à l’échelle nationale et internationale. ” — The Economist.
[Encadré, page 181]
La résurrection des individus est-elle concevable ?
Voici ce qu’a écrit le neurologue Richard Restak à propos du cerveau humain et des neurones : “ Tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons fait pourrait être lu par un observateur capable de déchiffrer les connexions et les circuits établis entre nos 50 milliards de cellules nerveuses. ” S’il en est ainsi, qu’est-ce qui empêcherait le Créateur de reconstituer une personne grâce aux renseignements qu’il possède sur elle ?
[Encadré, page 182]
Vos connexions sont comptées
Jésus a dit un jour : “ Les cheveux mêmes de votre tête sont tous comptés. ” (Matthieu 10:29-31). Qu’en est-il de la matière grise qui se trouve à l’intérieur de votre tête ? Les cellules du cerveau, les neurones, sont si petites qu’elles ne sont visibles qu’avec un microscope très puissant. Vous imaginez-vous en train d’essayer de compter non seulement des neurones, mais, plus infimes encore, leurs interconnexions, ou synapses, qui peuvent être au nombre de 250 000 par neurone ?
Grâce à la puissance du microscope électronique, le docteur Peter Huttenlocher a été parmi les premiers à compter les connexions neuronales — chez des fœtus, des bébés et des personnes âgées décédés. À sa grande surprise, tous les échantillons, chacun de la taille d’une tête d’épingle, possédaient approximativement 70 000 neurones.
Il a ensuite entrepris de compter les connexions neuronales dans ces minuscules échantillons. Résultats : 124 millions de connexions pour un fœtus, 253 millions pour un nouveau-né et 572 millions pour un bébé de huit mois. Le docteur Huttenlocher a constaté que, par la suite, quand un enfant grandit, le nombre diminue progressivement.
Rapprochons ces découvertes de ce que la Bible dit sur la résurrection (Jean 5:28, 29). Le cerveau entier d’un adulte possède environ un million de milliards de connexions neuronales (1 suivi de 15 zéros). Le Créateur est-il capable de compter ces connexions, mais aussi de les reconstituer ?
Selon la World Book Encyclopedia, il y aurait dans l’univers 200 milliards de milliards d’étoiles (2 suivi de 20 zéros). Or, le Créateur connaît toutes ces étoiles par leur nom (Isaïe 40:26). Il est donc parfaitement en mesure de se rappeler et de reconstituer les connexions neuronales qui déterminent les souvenirs et les sentiments des humains qu’il décidera de ressusciter.
[Illustration, page 166]
Beaucoup croient au cycle du Karma, qui va de la naissance à la mort.
[Illustration, page 171]
Alexis, fils du tsar Nicolas II et d’Alexandra, était atteint d’hémophilie héréditaire. Nous avons hérité notre imperfection de notre ancêtre Adam.
[Illustrations, page 179]
Tout en permettant les souffrances, le Créateur a donné aux humains de nombreuses sources de joie.