La Genèse — source de foi, d’espérance et de courage
JÉHOVAH ne se complaît qu’en ceux qui exercent une foi absolue en lui. Du reste, ses serviteurs ont de bonnes raisons de lui faire confiance, car il est “le Dieu qui donne l’espérance” et il tient ses promesses, si prodigieuses soient-elles. Bien sûr, avant qu’elles ne se réalisent, il arrive que des difficultés et des épreuves surgissent. Cependant, tous les hommes ‘qui attendent Jéhovah’ peuvent avoir bon courage, sachant qu’il sauvegarde toujours ceux qui le servent fidèlement. — Romains 15:13; Psaume 31:23, 24; Hébreux 11:6.
Tout cela est fort bien illustré par le livre de la Genèse. Cet ouvrage de grande valeur, qui fait partie de la Parole de Dieu et que Moïse a écrit en 1513 avant notre ère dans le désert du Sinaï, a de quoi nous insuffler de la foi, de l’espérance et du courage.
Un aperçu de la Genèse
Les premiers mots de la Genèse nous font remonter de plusieurs milliards d’années dans le temps. Nous lisons: “Au commencement Dieu créa les cieux et la terre”, c’est-à-dire les choses célestes et terrestres. La terre est préparée pour servir de demeure aux humains, et finalement ces derniers apparaissent, parfaits, devant leur Créateur. Leur péché leur fait perdre le paradis, mais Jéhovah donne l’espérance en annonçant la venue d’une “postérité” qui meurtrira le serpent à la tête. Avec foi, Abel, un homme juste, offre un sacrifice agréable à Dieu. Malheureusement, son frère l’assassine, de sorte qu’il est le premier témoin de Jéhovah à subir le martyre. — Genèse 1:1 à 4:26.
Hénoch ‘marche avec Dieu’ en se conformant à sa volonté. Toutefois, les conditions se dégradent, car les “fils” angéliques de Dieu lui désobéissent en épousant des femmes et engendrent les Néphilim. Malgré tout, Noé fait montre de foi, d’espérance et de courage en construisant l’arche et en avertissant ses contemporains du déluge qui va s’abattre sur eux; lorsque enfin cette destruction surviendra, il y survivra avec sa famille. Le monde antédiluvien ayant disparu, l’humanité entre dans une ère nouvelle. Plus tard, cependant, les constructeurs de la tour de Babel tentent de se faire un nom, mais Jéhovah contrarie leur projet en confondant leur langage et en les dispersant par toute la terre. — Genèse 5:1 à 11:9.
Obéissant avec foi aux directives divines, Abram quitte Ur des Chaldéens pour vivre en nomade dans un pays que Jéhovah promet de lui donner, à lui et à ses descendants. Dieu exécute son jugement contre les méchants qui peuplent Sodome et les villes d’alentour. Quelque temps après, la naissance d’Isaac réalise une de ses promesses. Toutefois, des années plus tard, Abraham devra subir une dure épreuve: Jéhovah lui demandera en effet de sacrifier ce fils. Arrêté par un ange, le patriarche vieillissant n’aura pas à consommer cet acte. Cependant, il est désormais hors de doute qu’il exerce la foi, aussi Dieu lui assure-t-il que toutes les nations se béniront grâce à sa postérité. La mort de Sara, sa femme bien-aimée, cause bien du chagrin à Abraham, mais il regarde l’avenir avec confiance, grâce à l’espoir de la résurrection. — Genèse 11:10 à 23:20; Hébreux 11:8-19.
Par l’entremise de son serviteur, Abraham marie Isaac avec Rébecca, une femme qui croit en Jéhovah. Par la suite, celle-ci donne le jour à des jumeaux, Ésaü et Jacob. Ésaü méprise le droit d’aînesse et le vend à Jacob, qui sera finalement béni par son père. Jacob s’enfuit à Paddan-Aram, où il épouse Léa et Rachel et garde les troupeaux de leur père, Laban, pendant une vingtaine d’années avant de s’en aller avec sa famille. Peu après, il lutte avec un ange, qui le bénit et change son nom en celui d’Israël. Animé par sa foi et par son espérance solides, Israël continue à résider comme étranger en Canaan, la Terre promise. — Genèse 24:1 à 37:1.
La jalousie pousse les fils de Jacob à vendre Joseph, leur frère, comme esclave. En Égypte, Joseph est jeté en prison parce qu’il reste fidèlement et courageusement attaché aux préceptes moraux élevés de Dieu. Mais, quelque temps plus tard, on le libère pour qu’il interprète les rêves de Pharaon annonçant sept années d’abondance suivies par sept ans de famine, ce qu’il fait grâce à l’aide de Jéhovah. En conséquence, Joseph est nommé administrateur des vivres. Ses frères viennent chercher de la nourriture en Égypte, mais ils ne le reconnaissent pas. Après les avoir mis à l’épreuve, il leur révèle son identité. Le fidèle Jacob retrouve son fils, qu’il croyait ne plus jamais revoir. Toute la famille du patriarche s’installe dans la région fertile de Goschen. Sur son lit de mort, Jacob bénit ses fils. Ce faisant, il est amené à prononcer une prophétie qui laisse présager de grands bienfaits pour les siècles à venir; il annonce en effet que le sceptre et le bâton de commandant ne s’éloigneront pas de Juda jusqu’à ce que vienne Schilo. Les restes de Jacob sont emportés en Canaan pour y être ensevelis. Enfin, Joseph meurt, à l’âge de 110 ans; on embaume son corps pour pouvoir le ramener un jour en Terre promise. — Genèse 37:2 à 50:26; Exode 13:19.
Si vous lisez attentivement la Genèse, vous retirerez assurément un grand profit de ce récit vibrant de foi, d’espérance et de courage, mais il se peut aussi que vous vous posiez des questions. L’examen plus approfondi qui va suivre répondra peut-être à quelques-unes d’entre elles.
Le monde antédiluvien
● 1:26 — En quel sens l’homme a-t-il été créé à l’image de Dieu?
L’homme n’a aucune idée de la forme de Dieu (Deutéronome 4:15-20). Cependant, il a été fait à son image et selon sa ressemblance en ce qu’il a été doté d’attributs divins tels que la justice, la sagesse, la puissance et l’amour (Deutéronome 32:4; Job 12:13; Ésaïe 40:26; I Jean 4:8). Puisque ces qualités sont également présentes chez le Fils de Dieu, la Parole, Jéhovah pouvait à juste titre s’adresser à lui en disant: “Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance.” — Jean 1:1-3, 14.
● 4:17 — Où Caïn a-t-il trouvé sa femme?
Adam “devint père de fils et de filles”. (Genèse 5:4.) Dès lors, Caïn dut épouser l’une de ses sœurs. Plus tard seulement, la Loi que Dieu donna aux Israélites proscrivit le mariage entre frère et sœur. — Lévitique 18:9.
● 6:6 — En quel sens Jéhovah ‘eut-il des regrets’ d’avoir fait les hommes?
Dans ce passage, le verbe hébreu traduit par ‘avoir des regrets’ dénote un changement d’attitude, de sentiment ou d’intention. Jéhovah étant parfait, il ne commit pas d’erreur lorsqu’il créa l’homme. En revanche, il changea bel et bien d’attitude mentale à l’égard de la génération méchante qui vivait juste avant le déluge. Dieu n’agit plus envers eux en sa qualité de Créateur des humains, mais en tant que destructeur, à cause du déplaisir que leur impiété lui inspirait. Jéhovah était attristé en pensant au nombre de vies qui allaient disparaître en raison de la méchanceté des hommes, mais il se voyait obligé de prendre des mesures pour faire respecter ses justes principes. D’ailleurs, le fait même qu’il préserva certains humains démontre que ses regrets étaient limités à ceux qui étaient devenus mauvais, en paroles et en actes. — II Pierre 2:5, 9.
L’humanité entre dans une ère nouvelle
● 8:11 — Si les arbres ont été ravagés par le déluge, où la colombe a-t-elle trouvé la feuille d’olivier?
Sans doute le déluge a-t-il emporté de nombreux arbres. Toutefois, l’olivier est un arbre très résistant. Ainsi donc, pendant le déluge, un olivier a fort bien pu rester en vie sous l’eau pendant quelques mois. Lorsque les eaux baissèrent, l’olivier submergé se retrouva sur la terre ferme et put produire des feuilles, dont la colombe n’avait plus qu’à se saisir. Cependant, elle a pu aussi prendre une feuille d’un tout jeune rejeton qui avait poussé après la baisse des eaux.
● 9:24, 25 — Pourquoi Noé maudit-il Canaan, alors que c’est Cham qui s’était rendu coupable d’une mauvaise action?
Selon toute vraisemblance, Canaan s’était livré à un acte pervers sur la personne de Noé, son grand-père, et Cham en avait été témoin. Au lieu d’intervenir, Cham, fils de Noé, s’empressa apparemment de raconter autour de lui ce qui s’était passé, tandis que Sem et Japhet, de leur côté, firent le nécessaire pour couvrir leur père. En conséquence, ces derniers furent bénis. Canaan, qui était vraisemblablement le coupable, fut maudit, tandis que Cham, qui avait vu et raconté la scène, subit le contrecoup de la honte que sa progéniture s’attira. Les Écritures ne décrivent pas cet événement avec force détails. Toujours est-il que Jéhovah amena Noé à prononcer cette prophétie et fit en sorte qu’elle se réalise, car les Cananéens qui ne furent pas détruits par les Israélites, descendants de Sem, devinrent leurs esclaves. — Josué 9:23; I Rois 9:21.
● 10:25 — En quel sens la terre fut-elle “divisée” aux jours de Péleg?
Péleg vécut de 2269 à 2030 avant notre ère. Son nom signifie “division” et, s’il lui fut donné dès sa naissance, il constituait un présage d’une division mémorable qui devait se produire de son vivant. C’est bien à son époque que “la terre [ou “la population de la terre”] fut divisée”. Effectivement, le récit biblique indique qu’“en ses jours” Jéhovah causa une grande division en confondant le langage des bâtisseurs de Babel et en les dispersant “sur toute la surface de la terre”. — Genèse 11:9: voir aussi 10:1, 6, 8-10; 11:10-17.
Des patriarches soutenus par une foi immuable
● 15:13 — Comment la prophétie annonçant que la postérité d’Abram serait affligée pendant 400 ans s’accomplit-elle?
Cette période d’affliction commença en 1913 avant notre ère pour s’achever en 1513. En 1913, lorsque Isaac, fils d’Abraham, fut sevré vers l’âge de cinq ans, son demi-frère Ismaël (qui avait environ 19 ans à l’époque) se livra à des “railleries” à son sujet. La gravité de ces moqueries transparaît clairement dans la réaction de Sara. Celle-ci, en effet, demanda instamment qu’Agar et Ismaël, son fils, soient renvoyés, et Jéhovah lui-même approuva sa requête (Genèse 21:8-14; Galates 4:29). Ces 400 ans d’affliction prirent fin en 1513, lorsque les Israélites furent libérés de l’Égypte où ils étaient esclaves.
● 19:30-38 — Jéhovah a-t-il fermé les yeux sur l’ivresse de Lot et sur les rapports qu’il eut avec ses deux filles, rapports à la suite desquels naquirent ses fils?
Jéhovah n’excuse ni l’inceste ni l’ivrognerie (Lévitique 18:6, 7, 29; I Corinthiens 6:9, 10). D’autre part, Lot, le neveu d’Abraham, déplora vivement les “actes commis au mépris de la loi” par les habitants de Sodome, et il fut certainement affligé par les écarts de conduite auxquels il se trouva lui-même mêlé, car Celui qui scrute les cœurs le présenta comme un “juste”. (II Pierre 2:8.) Du reste, si les filles de Lot firent boire leur père, c’est vraisemblablement parce qu’elles se doutaient bien que celui-ci n’accepterait jamais d’avoir des relations sexuelles avec elles s’il n’était pas ivre. Toutefois, étant étrangères dans le pays, elles crurent que c’était là le seul moyen d’éviter l’extinction de la famille. Si ce récit figure dans la Bible, ce n’est pas pour suggérer des pensées érotiques au lecteur, mais pour définir la parenté ethnique qui unissait les Moabites et les Ammonites aux Israélites, qui, eux, descendaient d’Abraham.
● 28:12, 13 — Quelle était la signification de l’“échelle” que Jacob vit en rêve?
Cette “échelle” (qui ressemblait peut-être à un escalier fait d’une volée de pierres) révélait l’existence de communications entre les cieux et la terre. Elle mettait en évidence le rôle d’intermédiaires que les anges jouent entre Jéhovah et les humains qui jouissent de son approbation. — Voir Jean 1:51.
● 31:19 — En quoi consistaient les téraphim que Rachel vola à Laban?
Les téraphim étaient des idoles ou des dieux domestiques. Des découvertes faites en Mésopotamie indiquent que ces images faisaient de leur possesseur l’héritier du patrimoine familial. Peut-être Rachel pensait-elle à cela et se croyait-elle en droit de prendre les téraphim à cause des tromperies dont Laban, son père, avait usé envers Jacob, son mari (Genèse 31:14-16). Toutefois, rien n’indique que Jacob ait jamais tenté de se servir des téraphim pour s’approprier l’héritage familial. Au plus tard, ces idoles disparurent lorsque Jacob enterra tous les dieux étrangers que sa maisonnée lui remit. — Genèse 35:1-4.
● 44:5 — Joseph lisait-il vraiment les présages à l’aide d’une coupe?
Joseph avait décidé d’éprouver ses frères, qui ne l’avaient pas reconnu. C’est pourquoi il ordonna à son serviteur de remplir leurs sacs de nourriture, de placer l’argent de chacun à l’entrée de son sac et de mettre sa propre coupe d’argent à l’entrée du sac de Benjamin. En agissant ainsi, Joseph cherchait à leur apparaître comme l’administrateur d’une nation païenne. Par conséquent, la coupe et les paroles qui furent prononcées à son sujet faisaient manifestement partie du subterfuge. Puisque Joseph était un fidèle adorateur de Jéhovah, il ne se servait évidemment pas de cette coupe pour lire les présages, pas plus, d’ailleurs, qu’elle n’avait été volée par Benjamin.
● 49:10 — Y a-t-il une différence entre un sceptre et un bâton de commandant?
Oui. Le sceptre est un bâton porté par un souverain en signe de son autorité royale. En revanche, le bâton de commandant est une verge plus longue qui, elle, représente le pouvoir de commander. En parlant de ces deux instruments, Jacob voulait sans doute montrer que l’autorité et le pouvoir continueraient d’appartenir à la tribu de Juda jusqu’à ce que vienne Schilo. Ce descendant de Juda n’est autre que Jésus Christ, celui que Jéhovah a intronisé au ciel et qui possède à la fois l’autorité royale et le pouvoir de commander. — Psaume 2:8, 9; Ésaïe 55:4; Daniel 7:13, 14.
Source de foi, d’espérance et de courage
La Genèse constitue indéniablement un fondement pour notre foi, notre espérance et notre courage. Elle nous incite en effet à croire en Jéhovah et à espérer en la “postérité” grâce à laquelle toutes les nations doivent se bénir (Genèse 3:15; 22:18). Ce livre nous aide également à affronter l’avenir avec courage, à l’instar des témoins de Jéhovah qui vécurent jadis.
Ces serviteurs de Dieu aspiraient “à un lieu meilleur, c’est-à-dire un lieu qui appartient au ciel”, et Jéhovah “leur a préparé une ville”. (Hébreux 11:15, 16.) Oui, ils avaient les regards fixés vers le Royaume. Puissions-nous, nous aussi, mettre toute notre confiance dans ce Royaume, et manifester la foi, l’espérance et le courage véritables qui habitaient ces témoins d’autrefois.
[Illustration, page 23]
Jacob et Ésaü
Joseph
Abraham et Isaac
Caïn et Abel
Noé