PRÊTRE
Chez les vrais adorateurs de Jéhovah avant la formation de la congrégation chrétienne, des prêtres représentaient officiellement Dieu devant le peuple qu’ils servaient, l’instruisant au sujet de Dieu et de ses lois. Réciproquement, ils représentaient le peuple devant Dieu, offrant des sacrifices, mais également intercédant et sollicitant pour lui. Hébreux 5:1 explique : “ Tout grand prêtre pris parmi les hommes est établi en faveur des hommes sur les choses qui concernent Dieu, pour qu’il offre des dons et des sacrifices pour les péchés. ” Le mot hébreu traduit par “ prêtre ” est kohén ; le mot grec, hiéreus.
Dans les temps antiques. À l’époque des patriarches, le chef de famille servait de prêtre pour sa famille, et quand le père mourait cette charge se transmettait à son fils premier-né. Ainsi, très tôt dans l’Histoire, on découvre Noé représentant sa famille dans un rôle de prêtre (Gn 8:20, 21). Le chef de famille Abraham avait une grande maisonnée avec laquelle il se déplaçait de lieu en lieu, et il érigeait des autels et faisait des sacrifices à Jéhovah aux différents endroits où il dressait le campement (Gn 14:14 ; 12:7, 8 ; 13:4). Dieu dit d’Abraham : “ J’ai fait sa connaissance afin qu’il donne ordre à ses fils et à sa maisonnée après lui, de sorte qu’ils garderont la voie de Jéhovah, pour pratiquer la justice et le jugement. ” (Gn 18:19). Isaac et Jacob suivirent son exemple (Gn 26:25 ; 31:54 ; 35:1-7, 14), et Job, non-Israélite mais probablement parent éloigné d’Abraham, offrait régulièrement des sacrifices à Jéhovah en faveur de ses enfants, disant : “ Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils maudit Dieu dans leur cœur. ” (Jb 1:4, 5 ; voir aussi Jb 42:8). Toutefois, la Bible n’appelle pas précisément ces hommes kohén ou hiéreus. D’un autre côté, Yithro, chef de famille et beau-père de Moïse, est qualifié de “ prêtre [kohén] de Madiân ”. — Ex 2:16 ; 3:1 ; 18:1.
Melkisédec, roi de Salem, fut un prêtre (kohén) tout à fait particulier. La Bible ne parle ni de ses ancêtres, ni de sa naissance, ni de sa mort. Il n’avait pas reçu la prêtrise de manière héréditaire et il n’eut ni prédécesseurs ni successeurs dans sa charge. Melkisédec détenait la double fonction de roi et de prêtre. Sa prêtrise fut supérieure à la prêtrise lévitique, Lévi lui ayant en quelque sorte payé des dîmes puisqu’il était encore dans les reins d’Abraham au moment où celui-ci offrit des dîmes à Melkisédec et reçut sa bénédiction (Gn 14:18-20 ; Hé 7:4-10). Sous ces rapports, Melkisédec préfigura Jésus Christ, le “ prêtre pour toujours à la manière de Melkisédec ”. — Hé 7:17.
Vraisemblablement, les chefs de famille chez les descendants de Jacob (Israël) tinrent lieu de prêtres jusqu’à ce que Dieu fonde la prêtrise lévitique. Voilà pourquoi, lorsqu’il conduisit le peuple au mont Sinaï, Dieu ordonna : “ Que même les prêtres, qui s’approchent régulièrement de Jéhovah, se sanctifient, pour que Jéhovah ne se déchaîne pas sur eux. ” (Ex 19:22). Cela se passait avant l’établissement de la prêtrise lévitique. Pourtant Aaron, bien qu’il n’ait pas encore été désigné comme prêtre, fut autorisé à accompagner Moïse une partie du chemin dans la montagne. Ce privilège concordait avec la nomination ultérieure d’Aaron et de sa postérité comme prêtres (Ex 19:24). Analysé rétrospectivement, c’était déjà un indice que Dieu envisageait de remplacer le système ancien (la prêtrise des chefs de famille) par une prêtrise assumée par la maison d’Aaron.
Sous l’alliance de la Loi. Alors que les Israélites étaient esclaves en Égypte, Jéhovah sanctifia pour lui tous les fils premiers-nés d’Israël au moment où il détruisit les premiers-nés d’Égypte par la dixième plaie (Ex 12:29 ; Nb 3:13). Par conséquent, ces premiers-nés lui appartenaient et devaient être employés exclusivement à un service spécial pour lui. Jéhovah aurait donc pu confier à tous ces premiers-nés d’Israël la prêtrise et le soin de son sanctuaire. Mais il convint à son dessein de choisir les éléments masculins de la tribu de Lévi pour effectuer ce service. C’est la raison pour laquelle il permit à la nation de substituer les Lévites de sexe masculin aux premiers-nés des 12 autres tribus (les descendants d’Éphraïm et de Manassé, les fils de Joseph, étant comptés comme deux tribus). Un recensement révéla que le nombre des fils premiers-nés non lévites âgés d’un mois et au-dessus excédait de 273 le nombre des hommes lévites ; Dieu réclama donc pour chacun de ces 273 premiers-nés un prix de rachat de 5 sicles (11 $), somme qui fut versée à Aaron et à ses fils (Nb 3:11-16, 40-51). Avant cette transaction, Jéhovah avait déjà mis à part les hommes de la famille d’Aaron de la tribu de Lévi pour former la prêtrise d’Israël. — Nb 1:1 ; 3:6-10.
Pendant longtemps, Israël eut le privilège exclusif de fournir les membres d’“ un royaume de prêtres et une nation sainte ”. (Ex 19:6.) Mais ce privilège cessa d’être exclusivement le sien parce que, sur le plan national, Israël rejeta le Fils de Dieu. — Voir Mt 21:43 ; 1P 2:7-10.
Au départ, le Roi d’Israël était Jéhovah. Plus tard, Jéhovah prescrivit de conférer la royauté à la lignée de David. Il restait le Roi invisible d’Israël, mais se faisait représenter par la lignée davidique pour ce qui était de la domination séculière. C’est pourquoi on disait que ces rois terrestres siégeaient sur “ le trône de Jéhovah ”. (1Ch 29:23.) Toutefois, la prêtrise demeura à part, dans la lignée d’Aaron. Ainsi, à cette nation seule appartenaient à la fois la royauté et la prêtrise de Jéhovah Dieu avec le “ service sacré ” que cette dernière accomplissait. — Rm 9:3, 4.
Inauguration de la prêtrise. La nomination d’un prêtre doit venir de Dieu ; on ne s’arroge pas cette fonction de soi-même (Hé 5:4). Par conséquent, Jéhovah en personne nomma Aaron et sa maison à la prêtrise “ pour des temps indéfinis ”, les mettant à part de la famille des Qehathites, une des trois grandes branches de la tribu de Lévi (Ex 6:16 ; 28:43). Mais auparavant, Moïse le Lévite, médiateur de l’alliance de la Loi, représenta Dieu dans la cérémonie où il sanctifia Aaron et ses fils et remplit leurs mains de pouvoir pour qu’ils servent comme prêtres, cérémonie décrite en Exode chapitre 29 et en Lévitique chapitre 8. Apparemment, l’installation d’Aaron et de ses fils prit sept jours, du 1er au 7 Nisan 1512 av. n. è. (Voir INSTALLATION.) La prêtrise nouvellement installée commença à officier pour Israël le lendemain, le 8 Nisan.
Les conditions requises. Jéhovah précisa les conditions requises des membres de la lignée d’Aaron qui serviraient à son autel. Pour être prêtre, un homme devait avoir un corps sain et un aspect normal. Autrement, il n’avait pas le droit de s’avancer vers l’autel avec des sacrifices ni de s’approcher du rideau qui séparait les compartiments du tabernacle, le Saint et le Très-Saint. Il avait néanmoins droit à recevoir sa subsistance de la dîme et à une part des “ choses saintes ” fournies en nourriture aux prêtres. — Lv 21:16-23.
L’âge d’entrée dans la prêtrise n’est pas indiqué explicitement, mais le recensement des Qehathites au mont Sinaï compta les hommes âgés de 30 à 50 ans (Nb 4:3). Le service des Lévites au sanctuaire commençait à l’âge de 25 ans (âge ramené à 20 ans à l’époque du roi David) (Nb 8:24 ; 1Ch 23:24). Les Lévites non prêtres prenaient leur retraite du service obligatoire au sanctuaire à 50 ans, alors qu’aucune retraite n’était prévue pour les prêtres. — Nb 8:25, 26 ; voir RETRAITE.
Entretien. La tribu de Lévi ne reçut pas de terres en héritage, mais fut ‘ dispersée en Israël ’. Les Lévites reçurent 48 villes pour y vivre avec leur famille et leur bétail. Treize de ces villes furent données aux prêtres (Gn 49:5, 7 ; Jos 21:1-11). Une des villes de refuge, Hébrôn, était une ville sacerdotale (Jos 21:13). Les Lévites ne reçurent aucune région en héritage tribal parce que Jéhovah dit : “ C’est moi qui suis ta part et ton héritage au milieu des fils d’Israël. ” (Nb 18:20). Les Lévites accomplissaient le travail requis par leur ministère, et entretenaient leurs maisons et les terrains de pâture des villes qu’on leur avait attribuées. Ils s’occupaient aussi des autres terres que les Israélites vouaient à l’usage du sanctuaire (Lv 27:21, 28). Jéhovah assura la subsistance des Lévites en prenant des dispositions pour que les 12 autres tribus leur donnent une dîme, un dixième, de tous les produits de la terre (Nb 18:21-24). Sur cette dîme, les Lévites devaient à leur tour donner aux prêtres comme dîme un dixième de ce qu’il y avait de meilleur (Nb 18:25-29 ; Ne 10:38, 39). De cette manière, les prêtres recevaient 1 % du produit national, ce qui leur permettait de consacrer tout leur temps au service de Dieu qui leur était assigné.
Ces revenus des prêtres, quoiqu’abondants, étaient sans commune mesure avec le luxe et la puissance financière qu’avait acquis la prêtrise chez les nations païennes. En Égypte, par exemple, les prêtres possédaient des terres dans le pays (Gn 47:22, 26) et, par des manœuvres habiles, finirent par devenir les personnages les plus riches et les plus puissants d’Égypte. James Breasted, dans l’ouvrage A History of the Ancient Egyptians (1908, p. 355, 356, 431, 432), raconte que sous la “ XXe dynastie ” le pharaon fut réduit à l’état de fantoche. Les prêtres détenaient la région de l’or en Nubie et la grande province du Haut-Nil. Le grand prêtre était le fonctionnaire des impôts le plus important de l’État, juste après le trésorier en chef lui-même. Il commandait toutes les armées et avait la mainmise sur la trésorerie. Dans les monuments, il est plus en évidence que le pharaon.
Ce fut seulement quand les Israélites se relâchèrent dans leur culte et négligèrent de payer les dîmes que les prêtres souffrirent, et avec eux les Lévites non prêtres, qui durent rechercher un autre travail pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Par la suite, à cause de cette mauvaise disposition envers le sanctuaire et son entretien, la nation souffrit encore plus du manque de spiritualité et de connaissance de Jéhovah. — Ne 13:10-13 ; voir aussi Ml 3:8-10.
Voici quel était le revenu des prêtres : 1) la dîme ordinaire ; 2) l’argent du rachat de tout mâle premier-né, enfant ou bête. Dans le cas d’un taurillon, d’un agneau ou d’un chevreau premier-né, ils recevaient la chair en nourriture (Nb 18:14-19) ; 3) l’argent du rachat des hommes et des objets sanctifiés ainsi que des choses vouées par interdit à Jéhovah (Lv 27) ; 4) certaines parties des diverses offrandes qu’apportait le peuple, ainsi que le pain de proposition (Lv 6:25, 26, 29 ; 7:6-10 ; Nb 18:8-14) ; 5) une partie des offrandes du meilleur des premiers fruits mûrs : grain, vin et huile (Ex 23:19 ; Lv 2:14-16 ; 22:10 [l’“ étranger ” dans ce dernier texte est quelqu’un qui n’est pas prêtre] ; Dt 14:22-27 ; 26:1-10) ; à part quelques morceaux précis que seuls les prêtres pouvaient manger (Lv 6:29), leurs fils et leurs filles et, dans certains cas, leur maisonnée entière, y compris les esclaves, avaient le droit d’en consommer (Lv 10:14 ; 22:10-13) ; 6) certainement une part de la dîme triennale à l’intention des Lévites et des pauvres (Dt 14:28, 29 ; 26:12) ; 7) le butin pris à la guerre. — Nb 31:26-30.
Le vêtement. Dans l’exercice de leurs devoirs officiels, les prêtres allaient pieds nus, puisque le sanctuaire était un sol sacré (voir Ex 3:5). Dans les instructions pour la confection des vêtements spéciaux des prêtres, il n’est pas fait mention de sandales (Ex 28:1-43). Les prêtres portaient des caleçons de lin qui allaient des hanches aux cuisses, pour la bienséance morale, “ pour couvrir la chair nue [...] afin qu’ils n’encourent pas de faute et meurent à coup sûr ”. (Ex 28:42, 43.) Par-dessus, ils revêtaient une robe de fin lin ajustée au corps par une écharpe de lin. Leur coiffure était ‘ enroulée ’ sur leur tête (Lv 8:13 ; Ex 28:40 ; 39:27-29). Cette coiffure était apparemment un peu différente du turban du grand prêtre, lequel était peut-être cousu dans une forme enroulée et posé sur la tête (Lv 8:9). Apparemment, ce fut plus tard que les sous-prêtres portèrent parfois des éphods de lin, néanmoins pas aussi richement brodés que l’éphod du grand prêtre. — Voir 1S 2:18.
Prescriptions et fonctions. Les prêtres étaient tenus d’entretenir leur propreté physique et d’avoir des principes moraux élevés. Quand ils entraient dans la tente de réunion et avant de présenter un sacrifice sur l’autel, ils devaient se laver les mains et les pieds au bassin qui se trouvait dans la cour, “ pour qu’ils ne meurent pas ”. (Ex 30:17-21 ; 40:30-32.) Sous peine de la même sanction, ils avaient ordre de ne boire ni vin ni boisson enivrante quand ils servaient au sanctuaire (Lv 10:8-11). Ils ne devaient pas se souiller en touchant un cadavre ou en menant deuil pour les morts ; cela les rendait momentanément impurs, inaptes au service. Cependant, un sous-prêtre (mais pas le grand prêtre) pouvait se souiller de ces manières pour un parent très proche : mère, père, fils, fille, frère, ou sœur vierge qui était proche de lui (apparemment parce qu’elle vivait chez lui ou près de lui) ; sa femme était peut-être comptée comme une proche (Lv 21:1-4). Tout prêtre qui devenait impur à cause de la lèpre, d’un écoulement, d’un cadavre ou d’une autre chose impure ne pouvait manger des choses saintes ni effectuer son service au sanctuaire avant d’avoir été purifié, sans quoi il devait mourir. — Lv 22:1-9.
Les prêtres avaient ordre de ne pas se raser la tête ni l’extrémité de la barbe, ni de se faire d’incisions, pratiques courantes chez les prêtres païens (Lv 21:5, 6 ; 19:28 ; 1R 18:28). Le grand prêtre ne pouvait épouser qu’une vierge, alors qu’un sous-prêtre pouvait épouser une veuve, mais pas une divorcée ni une prostituée (Lv 21:7, 8 ; voir aussi Lv 21:10, 13, 14). Évidemment, tous les membres de la famille du grand prêtre devaient être à la hauteur du haut niveau de moralité et de la dignité qui convenaient à la fonction du prêtre. De ce fait, si la fille d’un prêtre se prostituait, elle devait être mise à mort puis brûlée comme quelque chose de détestable pour Dieu. — Lv 21:9.
Dans le désert, au moment de lever le camp, il incombait à Aaron et à ses fils de couvrir le mobilier et les ustensiles sacrés dans la tente de réunion avant que les autres Qehathites ne soient autorisés à entrer pour les transporter, afin que ces derniers ne meurent pas. De même, Aaron et ses fils découvraient et installaient ces choses dans la tente au campement suivant (Nb 4:5-15). Pendant la marche, c’étaient les prêtres qui portaient l’arche de l’alliance. — Jos 3:3, 13, 15, 17 ; 1R 8:3-6.
Les prêtres avaient la responsabilité de sonner des trompettes sacrées pour transmettre des directives précises au peuple, qu’il s’agisse de dresser ou de lever le camp, de se rassembler, d’engager le combat ou de célébrer une fête pour Jéhovah (Nb 10:1-10). Les prêtres et les Lévites étaient exemptés du service militaire ; en revanche, ils servaient comme sonneurs de trompettes et chanteurs devant l’armée. — Nb 1:47-49 ; 2:33 ; Jos 6:4 ; 2Ch 13:12.
Quand les prêtres étaient en service au sanctuaire, leurs tâches consistaient à tuer les bêtes de sacrifice qu’amenait le peuple, à faire l’aspersion du sang sur l’autel, à découper les sacrifices, à entretenir le feu de l’autel, à faire cuire la viande et à recevoir toutes les autres offrandes telles que les offrandes de grain. Ils devaient s’occuper des questions relatives aux impuretés contractées par les individus, ainsi que des vœux spéciaux, etc. (Lv chap. 1-7 ; 12:6 ; chap. 13-15 ; Nb 6:1-21 ; Lc 2:22-24.) Ils s’occupaient des holocaustes du matin et du soir et de tous les autres sacrifices offerts régulièrement au sanctuaire, excepté de ceux que devait offrir le grand prêtre ; ils brûlaient de l’encens sur l’autel d’or (Ex 29:38-42 ; Nb 28:1-10 ; 2Ch 13:10, 11). Ils mouchaient les lampes, surveillaient leur provision d’huile (Ex 27:20, 21) et s’occupaient de l’huile sainte et de l’encens (Nb 4:16). Ils bénissaient le peuple lors des assemblées solennelles, de la façon décrite en Nombres 6:22-27. Mais aucun autre prêtre ne devait se trouver dans le sanctuaire quand le grand prêtre entrait dans le Très-Saint pour faire propitiation. — Lv 16:17.
C’étaient avant tout les prêtres qui avaient le privilège d’expliquer la loi de Dieu, et ils jouaient un grand rôle dans le système judiciaire d’Israël. Dans les villes qui leur avaient été échues, les prêtres étaient à la disposition des juges pour les seconder, et d’autre part ils siégeaient avec les juges dans les affaires exceptionnellement difficiles qui dépassaient les compétences des tribunaux locaux (Dt 17:8, 9). On leur demandait d’intervenir avec les anciens de la ville en cas de meurtre non élucidé, afin de garantir que la procédure prévue était suivie pour que le meurtre ne soit pas porté au compte de la ville (Dt 21:1, 2, 5). Si un mari jaloux accusait sa femme d’avoir commis l’adultère en secret, il lui fallait l’amener au sanctuaire, où le prêtre suivait alors le rite prescrit faisant appel à Jéhovah, lequel savait si la femme était innocente ou coupable, pour qu’Il la juge directement (Nb 5:11-31). Dans tous les cas, le jugement rendu par les prêtres ou par les juges désignés devait être respecté ; le non-respect ou la désobéissance délibérés entraînaient la peine de mort. — Nb 15:30 ; Dt 17:10-13.
Les prêtres enseignaient la Loi au peuple ; ils la lisaient et l’expliquaient à ceux qui venaient adorer au sanctuaire. De plus, quand ils n’étaient pas en service, ils avaient amplement l’occasion d’enseigner la Loi, que ce soit aux alentours du sanctuaire ou dans d’autres parties du pays (Dt 33:10 ; 2Ch 15:3 ; 17:7-9 ; Ml 2:7). Quand il revint de Babylone à Jérusalem, Ezra le prêtre, aidé par d’autres prêtres et les Lévites, réunit le peuple auquel il lut et expliqua la Loi pendant des heures. — Ne 8:1-15.
L’administration sacerdotale constituait une protection pour la nation dans les domaines de la pureté religieuse et de la santé physique. Dans les cas de lèpre d’un homme, d’un vêtement ou d’une maison, le prêtre devait juger s’ils étaient purs ou impurs. Il faisait appliquer les prescriptions de la Loi relatives à la quarantaine. Il officiait aussi dans la purification de ceux qui s’étaient souillés au contact d’un corps mort ou qu’un écoulement pathologique rendait impurs, etc. — Lv 13-15.
Pour les prêtres en Israël, comment furent déterminées les attributions de service au temple ?
Parmi les 24 divisions, ou classes, de prêtres organisées par le roi David, 16 étaient constituées par la maison d’Éléazar et 8 par la maison d’Ithamar (1Ch 24:1-19). Cependant, tout au moins au début, ne revinrent de l’exil à Babylone que des prêtres de quatre divisions (Ezr 2:36-39). Certains supposent donc que, pour perpétuer l’ancienne organisation, ces quatre familles rentrées d’exil furent divisées afin de former de nouveau 24 classes. Dans The Temple (1874, p. 63), Alfred Edersheim émet l’idée qu’on obtint ce résultat en faisant tirer au sort chaque famille cinq fois pour celles qui n’étaient pas revenues, formant ainsi à partir de ces groupes 20 classes supplémentaires qui reçurent les noms d’origine des classes. Zekaria, le père de Jean le baptiseur, était prêtre de la huitième division, celle d’Abiya. Toutefois, si l’hypothèse ci-dessus est exacte, il n’était peut-être pas un descendant d’Abiya ; peut-être appartenait-il simplement à la division qui portait son nom (1Ch 24:10 ; Lc 1:5). Cependant, comme on n’a sur le sujet que des renseignements incomplets, on ne peut tirer aucune conclusion catégorique.
Pour le service au temple, les prêtres étaient organisés sous l’autorité de plusieurs préposés. Certaines tâches étaient attribuées par tirage au sort. Les 24 divisions officiaient chacune une semaine d’affilée, étant de service deux fois par an. Vraisemblablement, l’ensemble des prêtres était réquisitionné en période de fête, car le peuple offrait des milliers de sacrifices, comme ce fut le cas lors de l’inauguration du temple (1Ch 24:1-18, 31 ; 2Ch 5:11 ; voir aussi 2Ch 29:31-35 ; 30:23-25 ; 35:10-19). Un prêtre pouvait officier à d’autres moments, dans la mesure où il ne se mêlait pas des tâches attribuées aux prêtres en service. Selon les traditions rabbiniques, au temps où Jésus vivait sur la terre, les prêtres étaient nombreux, de sorte que le service de la semaine était subdivisé entre les familles qui composaient une division, chacune servant un ou plusieurs jours suivant le nombre de ses membres.
La tâche quotidienne probablement jugée la plus honorable était celle qui consistait à brûler de l’encens sur l’autel d’or. Elle s’effectuait après l’offrande du sacrifice. Pendant que l’encens se consumait, le peuple était réuni à l’extérieur du sanctuaire, en prière. Selon la tradition rabbinique, on tirait au sort celui qui devait effectuer ce service, mais celui qui l’avait déjà fait ne pouvait le refaire, sauf si tous ceux qui étaient présents avaient eu ce privilège (The Temple, p. 135, 137, 138). Si c’est exact, cela veut dire qu’en règle générale un prêtre avait cet honneur une seule fois dans sa vie. Or, c’est ce service que Zekaria était en train d’accomplir lorsque l’ange Gabriel lui apparut pour lui annoncer que lui et sa femme Élisabeth auraient un fils. Lorsque Zekaria sortit du sanctuaire, la foule réunie dehors discerna, à son aspect et à son incapacité de parler, qu’il avait vu un phénomène surnaturel dans le sanctuaire ; l’événement fut ainsi connu de tous. — Lc 1:8-23.
Chaque sabbat, semble-t-il, les prêtres avaient le privilège de changer le pain de proposition. C’était aussi le sabbat que la division sacerdotale de la semaine achevait son service et qu’une nouvelle classe prenait la relève pour la semaine suivante. Lorsque les prêtres faisaient ces choses et d’autres travaux nécessaires, ce n’était pas une violation du sabbat. — Mt 12:2-5 ; voir aussi 1S 21:6 ; 2R 11:5-7 ; 2Ch 23:8.
Fidélité. Lorsque les dix tribus firent sécession vis-à-vis du royaume dirigé par Rehabam pour constituer le royaume du Nord sous la direction de Yarobam, la tribu de Lévi resta fidèle et s’attacha au royaume des deux tribus, Juda et Benjamin. Yarobam nomma prêtres des hommes qui n’étaient pas des Lévites pour assurer le culte des veaux d’or, et il chassa les prêtres de Jéhovah, les fils d’Aaron (1R 12:31, 32 ; 13:33 ; 2Ch 11:14 ; 13:9). Plus tard en Juda, beaucoup de prêtres devinrent infidèles à Dieu, mais parfois la prêtrise exerça une forte influence pour qu’Israël reste fidèle à Jéhovah (2Ch 23:1, 16 ; 24:2, 16 ; 26:17-20 ; 34:14, 15 ; Ze 3:1 ; 6:11). À l’époque du ministère de Jésus et des apôtres, les grands prêtres étaient devenus très corrompus, mais beaucoup de prêtres avaient le cœur bien disposé envers Jéhovah, ce que révèle le fait que peu après la mort de Jésus “ une grande foule de prêtres obéissaient à la foi ”. — Ac 6:7.
Le mot “ prêtre ” dans d’autres sens. En Psaume 99:6, Moïse fut qualifié de ‘ prêtre ’ parce qu’il fut médiateur et qu’il fut désigné pour assurer au sanctuaire le service de sanctification au cours duquel Aaron et ses fils furent investis de la prêtrise. Moïse intercéda pour Israël en invoquant le nom de Jéhovah (Nb 14:13-20). Parfois, le mot “ prêtre ” fut aussi utilisé au sens de “ lieutenant ” ou de “ ministre ou fonctionnaire en chef ”. Dans la liste des fonctionnaires principaux subordonnés au roi David, on lit : “ Quant aux fils de David, ils devinrent prêtres. ” — 2S 8:18 ; voir aussi 2S 20:26 ; 1R 4:5 ; 1Ch 18:17.
La prêtrise chrétienne. Jéhovah avait promis aux Israélites que s’ils gardaient son alliance ils deviendraient pour lui “ un royaume de prêtres et une nation sainte ”. (Ex 19:6.) Toutefois, la prêtrise de la lignée d’Aaron devait subsister seulement jusqu’à la venue de la prêtrise plus grande qu’elle préfigurait (Hé 8:4, 5). Elle durerait jusqu’à ce que l’alliance de la Loi prenne fin et que soit inaugurée l’alliance nouvelle (Hé 7:11-14 ; 8:6, 7, 13). L’invitation à devenir prêtres de Jéhovah et à servir dans son Royaume promis fut d’abord faite exclusivement aux Israélites ; par la suite, cette invitation fut adressée également aux Gentils. — Ac 10:34, 35 ; 15:14 ; Rm 10:21.
Seul un reste des Juifs accepta le Christ, à cause de quoi la nation ne put pas fournir les membres du véritable royaume de prêtres et de la nation sainte (Rm 11:7, 20). En raison de leur infidélité, Dieu avait prévenu les Israélites des siècles auparavant par son prophète Hoshéa en ces termes : “ Parce que toi, tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai, moi aussi, afin que tu ne me serves plus en qualité de prêtre ; parce que tu continues d’oublier la loi de ton Dieu, j’oublierai tes fils, moi aussi. ” (Ho 4:6). Dans le même ordre d’idées, Jésus dit aux chefs juifs : “ Le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en produira les fruits. ” (Mt 21:43). Néanmoins, étant sous la Loi sur la terre, Jésus Christ reconnaissait que la prêtrise aaronique était toujours en fonction ; il ordonnait à ceux qu’il guérissait de la lèpre d’aller voir le prêtre et de faire les offrandes requises. — Mt 8:4 ; Mc 1:44 ; Lc 17:14.
Le jour de la Pentecôte de l’an 33 de n. è., l’alliance de la Loi arriva à son terme et l’‘ alliance meilleure ’, l’alliance nouvelle, fut inaugurée (Hé 8:6-9). Dieu rendit ce changement manifeste le jour même par l’effusion d’esprit saint. Alors l’apôtre Pierre expliqua aux Juifs présents, originaires de nombreuses nations, que leur seul espoir de salut tenait maintenant dans leur repentance et leur acceptation de Jésus Christ (Ac 2 ; Hé 2:1-4). Plus tard, Pierre parla des bâtisseurs juifs qui avaient rejeté la pierre angulaire, Jésus Christ, puis il dit aux chrétiens : “ Mais vous, vous êtes ‘ une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une propriété particulière ’. ” — 1P 2:7-9.
Pierre expliqua aussi que la nouvelle prêtrise constitue une “ maison spirituelle, pour une sainte prêtrise, afin d’offrir des sacrifices spirituels, agréés de Dieu grâce à Jésus Christ ”. (1P 2:5.) Jésus Christ est le Grand Prêtre souverain des membres de cette prêtrise ; quant à eux, comme les fils d’Aaron, ils sont les sous-prêtres (Hé 3:1 ; 8:1). Mais, contrairement à la prêtrise aaronique qui n’avait aucune part à la royauté, la “ prêtrise royale ” de Christ et de ses cohéritiers combine royauté et prêtrise. Dans le livre biblique de la Révélation, l’apôtre Jean dit des disciples de Jésus Christ qu’ils ont été ‘ déliés de leurs péchés par le moyen de son propre sang ’ et qu’il a ‘ fait d’eux un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père ’. — Ré 1:5, 6.
Ce livre, le dernier livre de la Bible, révèle aussi le nombre auquel s’élève le groupe des sous-prêtres. Ceux dont Jésus Christ a fait “ un royaume et des prêtres pour notre Dieu ” apparaissent chantant un chant nouveau dans lequel ils déclarent avoir été achetés par le sang du Christ (Ré 5:9, 10). Plus loin, il est dit que ceux qui chantent le chant nouveau sont 144 000 personnes ‘ achetées d’entre les humains comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau ’. (Ré 14:1-5.) Finalement, ces sous-prêtres sont montrés ressuscités au ciel et associés à Jésus Christ dans l’exercice de la domination, devenant “ prêtres de Dieu et du Christ ” et ‘ rois ’ avec Christ au cours de son Règne millénaire. — Ré 20:4, 6.
Par comparaison avec la prêtrise d’Israël, avec ses fonctions et les bienfaits qu’elle procurait au peuple de cette nation (Hé 8:5), on peut se faire une idée des bienfaits et des bénédictions que vaudra aux habitants de la terre la prêtrise parfaite et éternelle de Jésus Christ et de son groupe de sous-prêtres quand ils régneront ensemble sur la terre pendant mille ans. Ces prêtres auront le privilège d’enseigner aux humains la loi de Dieu (Ml 2:7), ils réaliseront le pardon total des péchés grâce au sacrifice rédempteur du Grand Prêtre souverain (en dispensant les bienfaits du sacrifice de Christ) et opéreront la guérison de toutes les infirmités (Mc 2:9-12 ; Hé 9:12-14 ; 10:1-4, 10), ils feront la distinction entre ce qui est pur et ce qui est impur aux yeux de Dieu et ôteront toute impureté (Lv 13-15), ils jugeront les humains dans la justice et ils feront respecter la loi juste de Jéhovah sur toute la terre. — Dt 17:8-13.
De même que l’ancienne tente de réunion dans le désert était le lieu où Dieu habitait avec les hommes, un sanctuaire où ils pouvaient s’avancer vers lui, de même pendant les mille ans la tente de Dieu sera de nouveau avec les humains, d’une façon beaucoup plus proche, plus durable et plus profitable, car il traitera avec eux en se faisant représenter par son Grand Prêtre souverain, Jésus Christ, et par les 144 000 qui serviront avec Christ comme sous-prêtres dans le grand temple spirituel jadis préfiguré par ce tabernacle sacré (Ex 25:8 ; Hé 4:14 ; Ré 1:6 ; 21:3). Avec cette prêtrise royale, les humains connaîtront assurément le bonheur, tout comme Israël aux époques où la royauté et la prêtrise étaient fidèles à Dieu, durant lesquelles “ Juda et Israël étaient nombreux, comme les grains de sable qui sont au bord de la mer, en multitude ; on mangeait, on buvait et on se réjouissait ”, et on habitait “ en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier ”. — 1R 4:20, 25.
Les prêtres du paganisme. Les nations de l’Antiquité avaient des prêtres par lesquels elles s’avançaient vers leurs dieux. On révérait ces hommes, et ils exerçaient toujours une grande influence, car en général ils faisaient partie de la classe dirigeante ou étaient de proches conseillers des souverains. La prêtrise était la classe la plus instruite et, souvent, tenait le peuple dans l’ignorance. De cette manière, les prêtres pouvaient exploiter la superstition des gens et leur crainte de l’inconnu. Aux Égyptiens, par exemple, on faisait adorer le Nil comme un dieu et on faisait croire que leurs prêtres possédaient la maîtrise divine de sa crue saisonnière, dont leurs récoltes dépendaient.
Cet encouragement de l’ignorance superstitieuse contrastait nettement avec l’attitude des prêtres d’Israël, qui ne cessaient de lire et d’enseigner la Loi à toute la nation. Chaque homme devait connaître Dieu et sa loi (Dt 6:1-3). L’ensemble des Israélites savaient lire et écrire, car Jéhovah leur avait ordonné de lire et d’enseigner sa loi à leurs enfants. — Dt 6:4-9.
Pas le modèle pour la prêtrise d’Israël. Malgré ces faits, il en est qui prétendent que la prêtrise d’Israël et l’énoncé de bon nombre de ses prescriptions furent calqués sur ceux d’Égypte. Ils avancent que Moïse, le médiateur de l’alliance de la Loi, était profondément influencé par sa vie en Égypte, sa formation à la cour de Pharaon et son instruction “ dans toute la sagesse des Égyptiens ”. (Ac 7:22.) Cependant, dans leur raisonnement ils oublient que, si Moïse fut employé pour transmettre la Loi à Israël, il n’en fut en aucun cas le législateur. Le Législateur d’Israël fut Jéhovah Dieu (Is 33:22), qui se servit d’anges pour transmettre la Loi par la main du médiateur Moïse. — Ga 3:19.
Le culte d’Israël dans tous ses détails fut défini par Dieu. Les plans de la tente de réunion furent donnés à Moïse (Ex 26:30), et il est écrit qu’il reçut cet ordre : “ Veille à ce que tu fasses toutes choses d’après leur modèle, celui qui t’a été montré à la montagne. ” (Hé 8:5 ; Ex 25:40). Tout le service au sanctuaire fut décidé et dirigé par Jéhovah. Le récit en donne maintes fois l’assurance en disant que Moïse et les fils d’Israël “ firent selon tout ce que Jéhovah avait ordonné à Moïse. Ainsi firent-ils, exactement ”. “ Selon tout ce que Jéhovah avait ordonné à Moïse, c’est ainsi que les fils d’Israël exécutèrent tout le service. Et Moïse put voir tout le travail, et, voyez, ils l’avaient fait exactement comme Jéhovah l’avait ordonné. C’est ainsi qu’ils avaient fait. ” “ Et Moïse se mit à faire selon tout ce que Jéhovah lui avait ordonné. Ainsi fit-il, exactement. ” — Ex 39:32, 42, 43 ; 40:16.
Selon des égyptologues, il y avait des similitudes entre le costume des prêtres égyptiens et celui des prêtres d’Israël, par exemple l’emploi du lin ; les prêtres d’Égypte se rasaient le corps, ce que firent les Lévites (mais pas les prêtres d’Israël ; Nb 8:7) ; il y avait des ablutions. Cependant, ces quelques ressemblances prouvent-elles que les deux prêtrises avaient une origine commune, ou que l’une venait de l’autre ? Dans le monde entier, on utilise des matériaux et des méthodes identiques pour faire des vêtements, des maisons, des bâtiments et pour effectuer des activités quotidiennes telles que le lavage, ce qui n’empêche pas de grandes divergences dans le style et les méthodes. Et pourtant, on n’en conclut pas qu’un usage vient de l’autre, ou qu’un vêtement ou un geste a la même signification religieuse ou symbolique.
Il n’y a pas l’ombre d’une ressemblance entre les prêtres israélites et égyptiens dans la majorité des détails de leur costume et de leurs fonctions. Par exemple, alors que les prêtres israélites officiaient pieds nus, les prêtres égyptiens étaient chaussés de sandales. Les robes des prêtres égyptiens étaient de coupe entièrement différente, leur costume et ses accessoires arboraient des symboles du culte de leurs faux dieux. Selon des inscriptions découvertes sur des monuments en Égypte, ils se rasaient la tête, ce que les prêtres d’Israël ne faisaient pas (Lv 21:5), et mettaient des perruques ou portaient une coiffure totalement différente de celle des prêtres d’Israël. En outre, Jéhovah avait bien précisé qu’Israël ne devait adopter aucune des pratiques de l’Égypte ou des autres nations, que ce soit dans le culte ou dans l’exercice de la justice. — Lv 18:1-4 ; Dt 6:14 ; 7:1-6.
Le raisonnement des tenants de la théorie selon laquelle la prêtrise d’Israël emprunta à l’Égypte n’a donc aucun fondement. Il faut se souvenir que l’idée de sacrifices et d’une prêtrise vint de Dieu et que, dès le début, elle fut exprimée par des hommes fidèles comme Abel et Noé ; dans la société patriarcale, elle fut reprise par Abraham et d’autres. Toutes les nations héritèrent donc de cette connaissance, même si elle fut tordue en de nombreuses formes parce que les humains abandonnèrent le vrai Dieu et le culte pur. Ayant le désir inné d’adorer, mais ne bénéficiant pas de la direction de Jéhovah, les nations païennes inventèrent de nombreux rites iniques, voire dégradants, qui, tous, les mettaient en opposition avec le vrai culte.
Les pratiques immondes des prêtres païens. Les prêtres égyptiens de l’époque de Moïse s’opposèrent à lui devant Pharaon ; ils essayèrent de le discréditer ainsi que son Dieu Jéhovah en recourant à la magie (Ex 7:11-13, 22 ; 8:7 ; 2Tm 3:8). Mais ils furent forcés de s’incliner, vaincus et humiliés (Ex 8:18, 19 ; 9:11). Les adorateurs de Molek d’Ammôn sacrifiaient leurs fils et leurs filles en les brûlant au feu (1R 11:5 ; 2R 23:10 ; Lv 18:21 ; 20:2-5). Chez les Cananéens, les adorateurs de Baal avaient la même pratique détestable ; en outre, ils se lacéraient et avaient des rites obscènes, immondes, immoraux (Nb 25:1-3 ; 1R 18:25-28 ; Jr 19:5). Les prêtres du dieu philistin Dagôn et les prêtres babyloniens de Mardouk, de Bel et d’Ishtar, pratiquaient la magie et la divination (1S 6:2-9 ; Éz 21:21 ; Dn 2:2, 27 ; 4:7, 9). Tous adoraient des images de bois, de pierre et de métal. Même le roi Yarobam d’Israël (le royaume des dix tribus) établit des prêtres pour diriger le culte de veaux d’or et de “ démons en forme de boucs ” afin d’empêcher le peuple d’aller pratiquer le vrai culte à Jérusalem. — 2Ch 11:15 ; 13:9 ; voir MIKA No 1.
Des prêtrises interdites, condamnées par Dieu. Jéhovah était indéfectiblement opposé à tous ces usages et à toutes ces pratiques, qui, en fait, constituaient le culte des démons (1Co 10:20 ; Dt 18:9-13 ; Is 8:19 ; Ré 22:15). Chaque fois que ces dieux ou les prêtres qui les représentaient défiaient ouvertement Jéhovah, ils étaient humiliés (1S 5:1-5 ; Dn 2:2, 7-12, 29, 30 ; 5:15). Il n’était pas rare que leurs prêtres et leurs prophètes soient mis à mort (1R 18:40 ; 2R 10:19, 25-28 ; 11:18 ; 2Ch 23:17). Et puisque pendant le temps où l’alliance de la Loi fut en vigueur Jéhovah ne reconnut pas d’autre prêtrise que celle de la maison d’Aaron, il s’ensuit que ce que la fonction d’Aaron préfigura, c’est-à-dire la prêtrise de Jésus Christ (qui est également le Grand Prêtre souverain à la manière de Melkisédec), est le seul moyen d’avoir accès auprès de Jéhovah (Ac 4:12 ; Hé 4:14 ; 1Jn 2:1, 2). Les vrais adorateurs de Dieu doivent rejeter toute prêtrise qui s’oppose à ce Roi-Prêtre ordonné par Dieu et à ses sous-prêtres. — Dt 18:18, 19 ; Ac 3:22, 23 ; Ré 18:4, 24.
Voir GRAND PRÊTRE.