Questions de lecteurs
● Dans la série d’articles publiés sur le mariage dans La Tour de Garde de 1957, nous lisons, à la page 74, paragraphe 36 : “ Si un mari pardonne l’écart de conduite de sa compagne, il ne réclamera aucun dédommagement. ” Lorsque le roi philistin Abimélec renvoya Sara à Abraham, l’argent que ce roi donna au prophète ne peut-il être considéré comme un “ dédommagement ” ? — Gen. 20:14-16.
Le texte cité des Écritures nous dit : “ Abimélec prit des brebis et des bœufs, des serviteurs et des servantes, et les donna à Abraham ; et il lui rendit Sara, sa femme. Abimélec dit : Voici, mon pays est devant toi ; demeure où il te plaira. Et il dit à Sara : Voici, je donne à ton frère mille pièces d’argent ; cela te sera un voile sur les yeux pour tous ceux qui sont avec toi, et auprès de tous tu seras justifiée. ”
D’après le récit biblique, Sara n’avait commis aucun écart de conduite. Abraham ne l’avait pas envoyée de façon délibérée vers Abimélec pour que celui-ci commît un adultère et qu’Abraham fût ensuite en droit de recueillir des “ dédommagements ” de la part d’Abimélec. Abraham n’établissait pas là un précédent pour les polygames qui entretiennent plusieurs concubines dans l’intention expresse de les livrer à la prostitution, pour ensuite percevoir des “ compensations ” à droite et à gauche.
En laissant le roi Abimélec lui enlever sa femme Sara, Abraham tentait de protéger sa propre vie ; eût-il été connu des Philistins que Sara était sa femme, il se serait trouvé en danger de mort de la part de ces gens qui auraient pu le tuer afin de la lui enlever de force, dans le dessein de satisfaire les sens du roi Abimélec. Sara était la demi-sœur de son mari Abraham et ils avaient convenu que, dans ce territoire ennemi de Canaan, il serait son frère. Il n’offrait ainsi aucun motif pour que l’on attentât à sa vie dans l’intention de lui ravir sa femme. Abimélec enleva donc Sara en croyant qu’elle était tout simplement sa sœur et non la femme d’Abraham.
Dans un songe, Dieu informa le roi Abimélec qu’il avait pris la femme d’Abraham, mais qu’il ne lui avait pas permis de la toucher. Dieu ordonna alors au roi de renvoyer Sara à Abraham parce qu’il était son prophète ; il lui ferait des supplications pour que lui, Abimélec, vécût, et que ses femmes fussent à nouveau fécondes. Les brebis, le bétail, les esclaves hommes et femmes que le roi Abimélec donna à Abraham après lui avoir renvoyé Sara ne constituaient pas une compensation pour des relations sexuelles entretenues avec elle, mais un don pour l’avoir temporairement privé de sa femme. Il en était de même pour le millier de pièces d’argent qu’Abimélec promit à Abraham ; ce présent n’était pas non plus une sorte de “ dédommagement ” car Abimélec dit à Sara que c’était un don fait à son “ frère ”. Il le lui remettait pour la justifier aux yeux de tous ceux qui auraient connaissance de cette affaire. Il désirait qu’elle fût exempte de tout reproche et lui-même l’innocentait ainsi de toute accusation pouvant être formulée à son encontre. Abraham n’accepta donc pas cet argent comme “ dédommagement ” d’un usage immoral de sa femme par Abimélec. Si Sara avait été livrée à la prostitution en vue de “ dédommagement ”, Abimélec n’aurait pas entendu Dieu lui dire qu’Abraham pouvait le prier et le supplier de le guérir, lui Abimélec, ainsi que de rendre la fécondité perdue à ses femmes et à ses servantes. — Gen. 20:6, 7.
La Bible est ainsi justifiée de tout précédent où un homme aurait livré sa femme à la prostitution pour en recueillir de l’argent.
En conséquence, si un mari chrétien pardonne à sa femme son adultère et qu’il consente à habiter de nouveau avec elle, ce sera uniquement parce qu’il fait preuve de miséricorde et non parce qu’il pense tirer quelque profit de cette immoralité. Il dissipe ainsi les doutes devant Dieu et devant les hommes ; il montre qu’il n’a pas consenti ou même prémédité l’action immorale de sa femme dans l’espoir d’en tirer un profit matériel. L’inconduite de son épouse ne peut donc le faire exclure de l’assemblée ; il peut aller à Dieu par la prière avec une conscience pure, lui demander la guérison spirituelle de sa compagne et son aide pour qu’elle puisse désormais demeurer fidèle.
● Avec des armes d’une puissance destructrice sans cesse accrue, l’effondrement de la moralité et le détachement des bons principes, quel espoir y a-t-il pour l’homme et pour la terre ? La méchanceté disparaîtra-t-elle un jour à jamais ?
Nous assistons à une course aux engins les plus meurtriers de l’histoire humaine. Malgré cela, il y a pour les hommes qui aiment la justice l’espérance d’une vie sans fin sur une terre où régneront des conditions paisibles. Ni les armes ni la méchanceté des hommes ne rendent l’établissement d’un tel monde nouveau impossible. Jésus déclara : “ Aux hommes, cela est impossible, mais à Dieu tout est possible. ” Et Dieu a fait cette promesse : “ Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. ” — Mat. 19:26 ; II Pierre 3:13.
Un monde nouveau de justice, c’est la paix pour la terre, et, déjà, une paisible société d’un tel monde nouveau est formée. Ses membres ont commencé à conformer leur vie aux prophéties bibliques : “ De leurs glaives ils forgeront des hoyaux. ” — És. 2:4.
La société du monde nouveau ne craint pas la destruction de la terre comme conséquence de la folie des hommes. Elle possède cette assurance donnée par Dieu : “ Il a établi la terre sur ses fondements, elle ne sera jamais ébranlée. ” Même les armes nucléaires ne pourront rendre la terre inhabitable ; car Dieu a formé la terre, il l’a faite et affermie, il l’a créée pour qu’elle ne fût pas déserte, il l’a formée pour qu’elle fût habitée. — Ps. 104:5 ; És. 45:18.
La Parole de Dieu affirme cependant que l’homme est en train de ruiner la terre, et pour ce motif le Dieu Très-Haut a promis “ de détruire ceux qui détruisent la terre ”, lors de la bataille universelle d’Harmaguédon, appelée “ le combat du grand jour du Dieu tout-puissant ”. Cette guerre juste tranchera le litige à propos de la souveraineté universelle de Jéhovah. Satan sait que le temps est court pour lui. Il n’échappera pas ; ses démons et lui seront relégués dans la prison de l’abîme. Ainsi, Harmaguédon accomplira ce à quoi l’homme n’est jamais parvenu — extirper le mal à sa racine. Tous les hommes qui pratiquent la méchanceté seront exécutés à Harmaguédon car les forces de Jéhovah viennent “ pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d’impiété qu’ils ont commis ”. — Apoc. 11:18 ; 16:14 ; 20:1-3 ; Jude 15.
Un avertissement doit être publié avant qu’Harmaguédon n’ouvre le chemin au monde nouveau de Dieu. La paisible société du monde nouveau des témoins de Jéhovah fait entendre cet avertissement afin que toutes les personnes éprises de droiture fuient ce monde condamné de Satan et trouvent la protection en allant se confier en Jéhovah : “ Espère en (Jéhovah), garde sa voie, et il t’élèvera pour que tu possèdes le pays ; tu verras les méchants retranchés. Les misérables possèdent le pays, et ils jouissent abondamment de la paix. ” — Ps. 37:34, 11.