CRÉATION
Action de créer, de donner l’existence à quelqu’un ou à quelque chose. Ce mot peut aussi désigner ce qui a été créé ou amené à l’existence. L’hébreu baraʼ et le grec ktizô, qui signifient tous deux “ créer ”, sont employés uniquement à propos de la création par Dieu.
Tout au long des Écritures, Jéhovah Dieu est identifié au Créateur. Il est “ le Créateur des cieux, [...] Celui qui a formé la terre et qui l’a faite ”. (Is 45:18.) Il est “ Celui qui forme les montagnes et le Créateur du vent ” (Am 4:13) et Celui ‘ qui a fait le ciel et la terre et la mer et toutes les choses qui s’y trouvent ’. (Ac 4:24 ; 14:15 ; 17:24.) “ Dieu [...] a créé toutes choses. ” (Ép 3:9). Jésus Christ considérait Jéhovah comme Celui qui avait créé les humains, les faisant mâle et femelle (Mt 19:4 ; Mc 10:6). C’est pourquoi Jéhovah est de bon droit et exclusivement appelé “ le Créateur ”. — Is 40:28.
C’est à cause de la volonté de Dieu que toutes choses “ ont existé et ont été créées ”. (Ré 4:11.) Jéhovah, qui existe depuis toujours, était seul avant que la création n’ait un commencement. — Ps 90:1, 2 ; 1Tm 1:17.
Si Jéhovah, qui est un Esprit (Jn 4:24 ; 2Co 3:17), a toujours existé, ce n’est pas le cas de la matière dont est constitué l’univers. Ainsi, lorsqu’il créa les cieux et la terre, Jéhovah ne se servit pas d’un matériau préexistant. Cela ressort clairement de Genèse 1:1 qui dit : “ Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. ” Si la matière avait toujours existé, il n’aurait pas été approprié d’employer le terme “ commencement ” relativement aux choses matérielles. Toutefois, après avoir créé la terre, Dieu forma “ du sol toute bête sauvage des champs et toute créature volante des cieux ”. (Gn 2:19.) Il forma aussi l’homme “ avec de la poussière tirée du sol ”, soufflant dans ses narines le souffle de vie, si bien que l’homme devint une âme vivante. — Gn 2:7.
Psaume 33:6 déclare avec justesse : “ Par la parole de Jéhovah les cieux ont été faits, et par l’esprit de sa bouche toute leur armée. ” Alors que la terre était encore “ informe et déserte ”, avec “ des ténèbres sur la surface de l’abîme d’eau ”, c’est la force agissante de Dieu qui se mouvait sur la surface des eaux (Gn 1:2). Dieu utilisa donc sa force agissante, ou “ esprit ” (héb. : rouaḥ), pour réaliser son dessein créateur. Les choses qu’il a créées témoignent non seulement de sa force, de sa puissance, mais aussi de sa Divinité (Jr 10:12 ; Rm 1:19, 20). Et comme Jéhovah “ est un Dieu, non pas de désordre, mais de paix ” (1Co 14:33), son œuvre créatrice se caractérise par l’ordre, et non par le chaos ou le hasard. Jéhovah rappela à Job qu’Il avait fondé la terre et barricadé la mer selon des étapes précises, et lui fit savoir qu’il existe des “ ordonnances des cieux ”. (Jb 38:1, 4-11, 31-33.) Par ailleurs, les œuvres de Dieu, créatrices et autres, sont parfaites. — Dt 32:4 ; Ec 3:14.
La première création de Jéhovah fut son “ Fils unique-engendré ” (Jn 3:16), “ le commencement de la création de Dieu ”. (Ré 3:14.) Jéhovah utilisa ce “ premier-né de toute création ” pour créer toutes les autres choses, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre, “ les visibles et les invisibles ”. (Col 1:15-17.) Le témoignage divinement inspiré de Jean concernant ce Fils, la Parole, est que “ toutes choses vinrent à l’existence par son intermédiaire, et [qu’]en dehors de lui pas même une chose ne vint à l’existence ” ; et l’apôtre identifie la Parole à Jésus Christ, qui était devenu chair (Jn 1:1-4, 10, 14, 17). Ce personnage, présenté comme la sagesse personnifiée, déclare : “ Jéhovah lui-même m’a produite comme le commencement de sa voie ” ; puis il parle de sa collaboration avec Dieu le Créateur en qualité d’“ habile ouvrier ” de Jéhovah (Pr 8:12, 22-31). En raison de cette collaboration étroite entre Jéhovah et son Fils unique-engendré dans l’activité créatrice, et parce que le Fils est “ l’image du Dieu invisible ” (Col 1:15 ; 2Co 4:4), c’est sans doute à son Fils unique-engendré et “ habile ouvrier ” que Jéhovah adressa ces paroles : “ Faisons l’homme à notre image. ” — Gn 1:26.
Après avoir créé son Fils unique-engendré, Jéhovah l’utilisa pour amener à l’existence les anges des cieux. C’était avant la fondation de la terre, comme le révéla Jéhovah lorsqu’il demanda à Job : “ Où étais-tu quand j’ai fondé la terre ? [...] quand les étoiles du matin poussaient ensemble des cris de joie et que tous les fils de Dieu poussaient des acclamations ? ” (Jb 38:4-7). C’est après la création de ces êtres spirituels célestes que furent faits, ou amenés à l’existence, les cieux matériels et la terre et tous les éléments. Et puisque Jéhovah est fondamentalement à l’origine de toute cette œuvre créatrice, c’est à lui qu’elle est attribuée. — Ne 9:6 ; Ps 136:1, 5-9.
En déclarant : “ Au commencement Dieu créa les cieux et la terre ” (Gn 1:1), les Écritures restent vagues pour ce qui est du temps. Par conséquent, l’emploi du terme “ commencement ” ne peut être contesté, quel que soit l’âge que les savants veuillent attribuer au globe terrestre, aux différentes planètes et aux autres corps célestes. Il se peut que la création des cieux et de la terre matériels remonte à des milliards d’années.
D’autres activités créatrices relatives à la terre. La Genèse, du chapitre 1 au chapitre 2, verset 3, après avoir mentionné la création des cieux et de la terre matériels (Gn 1:1, 2), donne un aperçu des activités créatrices qui suivirent sur la terre. Le chapitre 2 de la Genèse, à partir du verset Gn 2:5, est un récit parallèle qui débute à un certain moment le troisième “ jour ”, après l’apparition de la terre ferme, mais avant la création des plantes terrestres. Il apporte des détails que ne fournissent pas les grandes lignes tracées en Genèse chapitre 1. Le récit divinement inspiré mentionne six périodes de création appelées “ jours ” et une septième période ou “ septième jour ” durant lequel Dieu cessa ses œuvres créatrices en rapport avec la terre et se mit à se reposer (Gn 2:1-3). Bien que le récit génésiaque de l’activité créatrice concernant la terre n’inventorie pas en détail les variétés botaniques et zoologiques comme on les connaît aujourd’hui, les termes qui y sont employés couvrent correctement les grandes divisions du monde vivant et montrent qu’elles furent créées et faites de manière à ne se reproduire que selon leurs “ espèces ” respectives. — Gn 1:11, 12, 21, 24, 25 ; voir ESPÈCE.
Le tableau suivant présente les activités créatrices de Dieu durant les six “ jours ” résumés dans la Genèse.
ŒUVRES CRÉATRICES DE JÉHOVAH CONCERNANT LA TERRE
Jour no
Œuvres créatrices
Textes
1
Lumière ; séparation entre le jour et la nuit
2
Étendue, séparation entre les eaux au-dessous de l’étendue et les eaux au-dessus
3
Terre ferme ; végétation
4
Les luminaires célestes deviennent visibles de la terre
5
Âmes aquatiques et créatures volantes
6
Animaux terrestres ; homme
Genèse 1:1, 2 concerne une période qui précéda les six “ jours ” résumés ci-dessus. Quand ces “ jours ” débutèrent, le soleil, la lune et les étoiles, dont la création est évoquée en Genèse 1:1, existaient déjà. Toutefois, avant ces six “ jours ” d’activité créatrice, “ la terre était informe et déserte et il y avait des ténèbres sur la surface de l’abîme d’eau ”. (Gn 1:2.) Apparemment, des couches nuageuses enveloppaient encore la terre, telles des langes, et empêchaient la lumière d’atteindre sa surface.
Lorsque Dieu dit le premier jour : “ Que la lumière paraisse ”, une lumière diffuse traversa sans doute les couches nuageuses, bien qu’il ne fût pas encore possible de discerner depuis la surface du globe les sources de cette lumière. Il semble que le processus fut graduel, comme l’indique un traducteur, J. Watts : “ Et progressivement la lumière vint à l’existence. ” (Gn 1:3, A Distinctive Translation of Genesis). Dieu opéra une séparation entre la lumière et les ténèbres, appelant la lumière Jour et les ténèbres Nuit. Cela indique que la terre tournait sur son axe tout en accomplissant ses révolutions autour du soleil, si bien que ses hémisphères, est et ouest, connaissaient des périodes de lumière et de ténèbres. — Gn 1:3, 4.
Le deuxième jour, Dieu fit une étendue en provoquant une séparation “ entre les eaux et les eaux ”. Des eaux restèrent sur la terre, mais une grande quantité d’eau fut élevée loin au-dessus de la surface de la terre, et entre les deux il se forma une étendue. Dieu appela l’étendue Ciel, mais c’était par rapport à la terre, car il n’est pas dit que les eaux suspendues au-dessus de l’étendue enveloppaient des étoiles ou d’autres corps célestes du cosmos. — Gn 1:6-8 ; voir ÉTENDUE.
Le troisième jour, par la puissance de Dieu qui opérait des miracles, les eaux sur la terre furent rassemblées et la terre ferme apparut, qu’il appela Terre. Ce fut aussi ce jour-là, mais non grâce à des facteurs dus au hasard ni grâce à des processus évolutifs, que Dieu imprima le principe de vie à des atomes de matière, de sorte que l’herbe, la végétation et les arbres fruitiers vinrent à l’existence. Chacune de ces trois grandes catégories pouvait se reproduire selon son “ espèce ”. — Gn 1:9-13.
C’est le quatrième jour que s’accomplit la volonté divine concernant les luminaires ; il est dit : “ Dieu se mit à faire les deux grands luminaires, le grand luminaire pour la domination du jour et le petit luminaire pour la domination de la nuit, et aussi les étoiles. Ainsi Dieu les mit dans l’étendue des cieux pour éclairer la terre, et pour dominer de jour et de nuit, et pour faire une séparation entre la lumière et les ténèbres. ” (Gn 1:16-18). D’après la description de ces luminaires, le grand luminaire était très vraisemblablement le soleil et le petit luminaire la lune, bien que le soleil et la lune ne soient explicitement nommés dans la Bible qu’après le récit du déluge. — Gn 15:12 ; 37:9.
Précédemment, le premier “ jour ”, était employée l’expression “ Que la lumière paraisse ”. Le mot hébreu utilisé ici pour “ lumière ” est ʼôr, qui désigne la lumière au sens général. Mais le quatrième “ jour ” on trouve un autre mot hébreu, maʼôr, qui se rapporte à un luminaire ou source de lumière (Gn 1:14). Ainsi, le premier “ jour ” une lumière diffuse traversait sans doute les couches nuageuses, mais un observateur sur la terre n’aurait pas vu les sources de cette lumière. Maintenant, le quatrième “ jour ”, les choses avaient manifestement changé.
Il est également à noter qu’en Genèse 1:16 n’est pas employé le verbe hébreu baraʼ, qui signifie “ créer ”, mais le verbe ʽasah, qui signifie “ faire ”. Comme le soleil, la lune et les étoiles font partie des “ cieux ” mentionnés en Genèse 1:1, ils furent créés bien avant le quatrième jour. Le quatrième jour, Dieu se mit à “ faire ” que ces corps célestes se trouvent dans une nouvelle situation par rapport à la surface de la terre et à l’étendue au-dessus d’elle. Quand il est écrit que “ Dieu les mit dans l’étendue des cieux pour éclairer la terre ”, cela indique, semble-t-il, qu’on pouvait désormais les discerner depuis la surface de la terre, comme s’ils se trouvaient dans l’étendue. De plus, les luminaires devaient “ servir de signes et pour les époques et pour les jours et pour les années ”, ce qui fournirait par la suite divers repères à l’homme. — Gn 1:14.
Le cinquième jour fut marqué par la création des premières âmes non humaines sur la terre. La puissance divine produisit, non une unique créature destinée par Dieu à évoluer vers d’autres formes, mais littéralement des pullulements d’âmes vivantes. Il est écrit : “ Dieu se mit à créer les grands monstres marins et toute âme vivante qui se meut, dont les eaux pullulèrent selon leurs espèces, et toute créature volante ailée selon son espèce. ” Satisfait de ce qu’il avait produit, Dieu les bénit et, en substance, leur dit de ‘ devenir nombreux ’, ce qui était possible parce que ces créatures de multiples espèces avaient reçu de Dieu la faculté de se reproduire “ selon leurs espèces ”. — Gn 1:20-23.
Le sixième jour “ Dieu se mit à faire la bête sauvage de la terre selon son espèce, et l’animal domestique selon son espèce, et tout animal qui se meut sur le sol, selon son espèce ” ; cette œuvre était bonne, comme l’avaient été jusqu’alors toutes les œuvres créatrices de Dieu. — Gn 1:24, 25.
Vers la fin du sixième jour de son activité créatrice, Dieu amena à l’existence une créature d’une espèce entièrement nouvelle, supérieure aux animaux bien qu’inférieure aux anges. Il s’agissait de l’homme, créé à l’image de Dieu et selon sa ressemblance. Tandis que Genèse 1:27 dit brièvement à propos des humains que “ mâle et femelle il [Dieu] les créa ”, le récit parallèle de Genèse 2:7-9 montre que Jéhovah Dieu forma l’homme avec la poussière du sol, souffla dans ses narines le souffle de vie, et que l’homme devint une âme vivante à qui furent données une demeure paradisiaque et la nourriture. En l’occurrence, Jéhovah utilisa les éléments terrestres dans son œuvre créatrice, puis, après avoir formé l’homme, il créa la femelle de l’espèce humaine à partir d’une côte d’Adam (Gn 2:18-25). Avec la création de la femme, l’homme fut complet en tant qu’“ espèce ”. — Gn 5:1, 2.
Dieu bénit alors l’humanité en disant au premier homme et à sa femme : “ Soyez féconds et devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la ; tenez dans la soumission les poissons de la mer, et les créatures volantes des cieux, et toute créature vivante qui se meut sur la terre. ” (Gn 1:28 ; voir aussi Ps 8:4-8). Dieu prit une disposition appropriée en faveur de l’espèce humaine et des autres créatures terrestres en leur donnant “ toute végétation verte pour nourriture ”. À propos des résultats de cette œuvre créatrice, le récit inspiré déclare : “ Après cela Dieu vit tout ce qu’il avait fait et, voyez, c’était très bon. ” (Gn 1:29-31). Le sixième jour qui se terminait ayant été une réussite, et Dieu ayant achevé son œuvre créatrice, “ il s’est mis à se reposer le septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite ”. — Gn 2:1-3.
Le récit des réalisations de chacun des six jours d’activité créatrice se conclut par ces mots : “ Et vint un soir et vint un matin ”, un premier jour, un deuxième, un troisième, etc. (Gn 1:5, 8, 13, 19, 23, 31.) Puisque chaque jour de création dura plus de 24 heures (on le verra plus loin), l’expression ne s’applique pas à la nuit et au jour proprement dits, mais elle a un sens figuré. Durant la période du soir, les choses étaient indistinctes ; mais au matin elles devenaient clairement visibles. Durant le “ soir ”, ou commencement, de chaque période de création, ou “ jour ”, le dessein de Dieu pour ce jour, bien que pleinement connu de lui, était indistinct pour un observateur angélique. En revanche, quand le “ matin ” arrivait, la lumière était pleinement faite sur ce que Dieu avait prévu pour ce jour-là, puisqu’alors c’était réalisé. — Voir Pr 4:18.
Durée des jours de création. La Bible ne précise pas la durée de chacune des périodes de création. Toutefois, toutes les six prirent fin, car il est dit du sixième jour (comme des cinq précédents) : “ Et vint un soir et vint un matin : sixième jour. ” (Gn 1:31). Or, cette formule n’apparaît pas à propos du septième jour, où Dieu se mit à se reposer, ce qui révèle que ce jour se poursuivit (Gn 2:1-3). Par ailleurs, plus de 4 000 ans après le début du septième jour ou jour de repos de Dieu, Paul indiqua qu’il était toujours en cours. En Hébreux 4:1-11, il fit référence aux paroles prononcées jadis par David (Ps 95:7, 8, 11) et à Genèse 2:2, et lança cette exhortation : “ Faisons donc tout notre possible pour entrer dans ce repos. ” Du temps de l’apôtre, le septième jour se poursuivait depuis des milliers d’années et n’avait pas encore pris fin. Le Règne millénaire de Jésus Christ, qui est appelé “ Seigneur du sabbat ” dans les Écritures (Mt 12:8), fait vraisemblablement partie du grand sabbat, le jour de repos de Dieu (Ré 20:1-6). Cela tendrait à indiquer qu’il s’écoule des milliers d’années entre le commencement et la fin du jour de repos de Dieu. La semaine dont il est question en Genèse 1:3–2:3, et dont le dernier jour est un sabbat, semble être le pendant de la semaine en laquelle les Israélites divisaient le temps, observant un sabbat le septième jour conformément à la volonté divine (Ex 20:8-11). Et puisque le septième jour se poursuit depuis des milliers d’années, on peut raisonnablement en conclure que chacune des six périodes, ou jours, de création dura au moins des milliers d’années.
Qu’un jour puisse durer plus de 24 heures, c’est ce que révèle Genèse 2:4, qui parle de l’ensemble des périodes de création comme d’un “ jour ”. Va également dans ce sens la déclaration inspirée de Pierre selon laquelle “ un jour devant Jéhovah est comme mille ans et mille ans comme un jour ”. (2P 3:8.) Il est plus conforme aux éléments découverts dans la terre elle-même d’attribuer aux jours de création une durée, non de 24 heures seulement, mais plus longue, des millénaires.
Les choses créées ont devancé les inventions humaines. Des milliers d’années avant que n’apparaissent bon nombre des inventions de l’homme, Jéhovah avait doté ses créations de leurs propres versions de ces inventions. Par exemple, le vol des oiseaux a précédé de plusieurs millénaires la mise au point des avions. Le nautile cloisonné et la seiche se servent de compartiments de flottaison pour s’enfoncer ou s’élever dans l’océan comme le font les sous-marins. La pieuvre et le calmar emploient la propulsion à réaction. Les chauves-souris et les dauphins sont des experts du sonar. Plusieurs reptiles et oiseaux marins ont leurs “ usines de dessalement ” intégrées qui leur permettent de boire de l’eau de mer.
Par des nids ingénieusement conçus et l’emploi de l’eau, les termites climatisent leur habitation. Des plantes microscopiques, des insectes, des poissons et des arbres emploient leur propre “ antigel ”. Les thermomètres intégrés de certains serpents et moustiques, du leipoa ocellé et du talégalle d’Australie détectent des variations infimes de température. Les frelons et les guêpes fabriquent du papier.
On attribue à Thomas Edison l’invention de l’ampoule électrique, dont cependant un inconvénient est la déperdition d’énergie sous forme de chaleur. Des créatures de Jéhovah — éponges, champignons, bactéries, vers luisants, insectes, poissons — produisent de la lumière froide et en de multiples couleurs.
De nombreux oiseaux migrateurs ont non seulement des boussoles dans la tête, mais encore des horloges biologiques. Certaines bactéries microscopiques disposent d’un moteur rotatif qu’elles peuvent faire tourner en avant et en arrière.
C’est avec raison que Psaume 104:24 dit : “ Que tes œuvres sont nombreuses, ô Jéhovah ! Elles toutes, tu les as faites avec sagesse. La terre est pleine de tes productions. ”
Certains voudraient établir un lien entre le récit biblique de la création et les récits mythologiques païens comme le fameux Poème de la création babylonien. En fait, il existait différentes histoires de la création dans l’ancienne Babylone, mais celle qui est devenue célèbre est un mythe ayant trait à Mardouk, le dieu national de Babylone. En résumé, l’histoire met en scène la déesse Tiamat et le dieu Apsou, qui engendrèrent d’autres divinités. Les agissements de ces dieux exaspérèrent tant Apsou qu’il décida de les détruire. Néanmoins, Apsou fut tué par un de ces dieux, Ea, et lorsque Tiamat voulut venger Apsou, elle fut tuée par Mardouk, fils d’Ea, qui coupa son corps en deux ; d’une moitié il forma le ciel et il utilisa l’autre en rapport avec la fondation de la terre. Par la suite, Mardouk créa notamment les humains (avec l’aide d’Ea) en se servant du sang d’un autre dieu, Qingou, le chef des armées de Tiamat.
La Bible a-t-elle emprunté à des histoires babyloniennes de la création ?
Dans son livre, P. Wiseman signale que, lorsqu’on découvrit les tablettes babyloniennes sur la création, certains savants s’attendaient à ce que la suite des découvertes et des recherches montre une correspondance entre ces documents et le récit génésiaque de la création. Quelques-uns pensaient qu’il apparaîtrait que le récit de la Genèse avait été emprunté au récit babylonien. Or, les découvertes et les recherches qui ont suivi n’ont fait que mettre en évidence le fossé énorme qui sépare les deux récits. Ils ne sont pas parallèles. P. Wiseman cite The Babylonian Legends of the Creation and the Fight Between Bel and the Dragon, ouvrage publié par les administrateurs du British Museum, qui affirme : “ Il existe une divergence de fond entre les concepts de base des récits babylonien et hébreu. ” Il ajoute quant à lui : “ Il est très regrettable que tant de théologiens, au lieu de se tenir à jour avec les recherches archéologiques récentes, continuent de perpétuer la théorie aujourd’hui réfutée selon laquelle les Hébreux ‘ empruntèrent ’ aux sources babyloniennes. ” — Creation Revealed in Six Days, Londres, 1949, p. 58.
Certains ont attiré l’attention sur ce qu’ils croyaient être des similitudes entre le poème babylonien et le récit génésiaque de la création ; toutefois, il ressort clairement de l’examen fait plus haut de la narration biblique de la création et du résumé ci-dessus du mythe babylonien qu’ils ne sont pas vraiment ressemblants. Il n’est donc pas nécessaire d’en faire une analyse comparative détaillée. Cependant, ayant étudié les apparentes similitudes et différences (comme l’ordre des événements) entre ces récits, le professeur George Barton a fait cette remarque : “ Une différence plus importante réside dans les conceptions religieuses des deux. Le poème babylonien est mythologique et polythéiste. Sa conception de la divinité n’est en aucune façon élevée. Ses dieux aiment et haïssent, ils manigancent et complotent, combattent et détruisent. Mardouk, le champion, ne l’emporte qu’après une lutte acharnée qui le laisse presque sans forces. La Genèse, pour sa part, dénote le monothéisme le plus élevé. Dieu est si foncièrement le maître de tous les éléments de l’univers qu’ils obéissent à sa moindre parole. Il maîtrise tout sans effort. Il parle et cela se fait. À supposer, comme le pensent la plupart des spécialistes, qu’il y ait un lien entre les deux narrations, on ne saurait mieux se rendre compte de l’inspiration du récit biblique qu’en le plaçant en regard du récit babylonien. Quand on le lit aujourd’hui dans la Genèse, le chapitre révèle toujours la majesté et la puissance du Dieu unique, et il engendre chez l’homme moderne, comme il le faisait chez l’Hébreu de l’Antiquité, une disposition à adorer envers le Créateur. ” — Archaeology and the Bible, 1949, p. 297, 298.
On peut lire à propos des mythes antiques de la création en général : “ On n’a trouvé jusqu’alors aucun mythe qui parle explicitement de la création de l’univers, et ceux qui traitent de l’organisation de l’univers [...], de la création de l’homme et de la fondation de la civilisation sont marqués par le polythéisme et la lutte des divinités pour la suprématie, en net contraste avec le monothéisme héb. de Gn. 1–2. ” — New Bible Dictionary, par J. Douglas, 1985, p. 247.
“ Une nouvelle création. ” Après la sixième période ou “ jour ” de création, Jéhovah cessa son activité créatrice en rapport avec la terre (Gn 2:2). Mais il accomplit des choses extraordinaires sur le plan spirituel. Par exemple, l’apôtre Paul écrivit : “ Aussi, si quelqu’un est en union avec Christ, il est une nouvelle création. ” (2Co 5:17). Être “ en ” Christ ou “ en union avec ” lui signifie ici ne faire qu’un avec lui en qualité de membre de son corps, son épouse (Jn 17:21 ; 1Co 12:27). Pour que cette relation vienne à exister, Jéhovah Dieu attire l’individu vers son Fils et l’engendre avec de l’esprit saint. Fils de Dieu engendré de l’esprit, il est “ une nouvelle création ” qui a la perspective de participer avec Jésus Christ au Royaume céleste. — Jn 3:3-8 ; 6:44.
La recréation. Jésus parla également à ses apôtres d’une “ recréation ” qu’il associa à l’époque où ‘ le Fils de l’homme s’assiérait sur son trône glorieux ’. (Mt 19:28 ; Lc 22:28-30.) Le mot grec traduit par “ recréation ” est palingénésia ; il est formé d’éléments qui signifient “ encore, de nouveau, une fois de plus ” et “ naissance, origine ”. Philon employa ce mot pour parler de la reconstitution du monde après le déluge. Josèphe s’en servit à propos du rétablissement d’Israël après l’Exil. Le Theologisches Wörterbuch zum Neuen Testament, par G. Kittel, dit que l’emploi de palingénésia en Matthieu 19:28 “ s’harmonise pleinement avec celui qu’en font Philon et Josèphe ”. (1932, vol. I, p. 687.) Il n’est donc pas question d’une nouvelle création, mais d’une régénération, d’un renouveau, par lequel s’accomplit complètement le dessein de Jéhovah concernant la terre. — Voir TRIBU (“ Jugeant les douze tribus d’Israël ”).
De grandes bénédictions sous la domination du Royaume sont assurées aux humains obéissants, “ la création ” qui sera “ libérée de l’esclavage de la corruption et aura la liberté glorieuse des enfants de Dieu ”. (Rm 8:19-21 ; voir FILS DE DIEU [La liberté glorieuse des enfants de Dieu].) Dans le système de choses promis et créé par Dieu “ habitera la justice ”. (2P 3:13.) L’établissement de ce système est une certitude ; c’est ce qu’appuient la vision apocalyptique de Jean et ses paroles : “ J’ai vu un nouveau ciel et une nouvelle terre. ” — Ré 21:1-5.