Qui ressuscitera, et pourquoi ?
“Or si le Christ est prêché, qu’il a été ressuscité des morts, comment certains d’entre vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pas de résurrection des morts ?” — I Cor. 15:12, MN.
1. a) En quels termes Jésus parla-t-il de l’état de mort de son ami Lazare ? b) Selon I Corinthiens 15:20, de quoi dépend notre réveil de la mort ?
EN L’AN 32 de notre ère, lorsque Lazare de Béthanie mourut et fut enseveli dans un tombeau devant lequel on roula une lourde pierre, son ami Jésus-Christ se trouvait à quatre jours de marche de Béthanie. En apprenant la triste nouvelle, Jésus déclara à ses disciples : “Lazare, notre ami, dort : mais je vais le réveiller.” Comment Jésus le réveilla-t-il ? Le quatrième jour, Jésus arriva au tombeau et ressuscita Lazare d’entre les morts (Jean 11:1-44). Ce n’est pas parce que Jésus-Christ déclara que Lazare dormait que nous pouvons en conclure qu’il croyait à la “psychopannychie”, terme employé par les théologiens de la chrétienté pour désigner la théorie selon laquelle l’âme sommeille après la mort, jusqu’à la résurrection du corps. Certes, la sainte Bible dit souvent des morts qui attendent la résurrection qu’ils dorment. L’espoir de ces morts de ressusciter ou d’être réveillés du sommeil de la mort dans le Hadès ou Schéol dépend de la résurrection de Jésus-Christ. C’est pourquoi il est écrit dans I Corinthiens 15:20, selon la Bible de Jérusalem : “Mais non, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis.” Et voilà ce qui permettra à nombre d’humains de ressusciter. Mais qui ressuscitera ?
2, 3. a) Quel espoir la Parole de Dieu offre-t-elle à ceux qui seront exécutés à Harmaguédon ? b) Selon Matthieu 24:36-39, que déclara Jésus à propos de sa venue pour combattre à Harmaguédon ?
2 Ceux dont le Dieu Tout-Puissant détruira et le corps et l’âme ne sommeillent pas dans le Hadès, car ils ne seront jamais réveillés de leur destruction (Mat. 10:28). Ainsi, la Parole écrite de Dieu ne fournit aucune espérance d’une résurrection à ceux qui combattent contre Dieu et qui seront exécutés à Harmaguédon, “la guerre du grand Jour de Dieu le Tout-Puissant”. (Rév. 16:14, 16 ; 19:11-21, MN.) Au sujet de sa venue pour exécuter les jugements divins à la bataille d’Harmaguédon, Jésus-Christ, le Fils de Dieu, déclara dans sa prophétie sur la clôture du présent système de choses inique :
3 “Pour ce qui est de ce jour et de cette heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux ni le Fils, mais seulement le Père. Comme furent, en effet, les jours de Noé, ainsi sera la présence du Fils de l’homme. De même, en effet, qu’en ces jours d’avant le déluge, on mangeait et on buvait, les hommes se mariant et les femmes étant données en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, et qu’on ne tint compte de rien jusqu’au moment où le déluge vint et les emporta tous, ainsi sera la présence du Fils de l’homme.” — Mat. 24:3, 36-39, MN.
4. Lors du déluge, quel fut le sort de ceux qui ne se trouvaient pas à l’abri dans l’arche de Noé ?
4 Lors du déluge, ceux qui se trouvaient en dehors de l’arche de Noé hommes, femmes, enfants, nouveau-nés et Nephilim (hybrides nés de l’union entre les anges rebelles et les filles des hommes), tous ceux-là furent exécutés subitement par un acte de Dieu et détruits pour toujours. Il en sera de même de tous les habitants de la terre qui ne seront pas en harmonie avec le Royaume de Dieu lors de la prochaine bataille d’Harmaguédon.
5. a) D’après II Pierre 3:6, 7, quel espoir ont ceux qui moururent dans le déluge ? b) Ces morts reviendront-ils lors de l’accomplissement de Révélation 20:11-13 ?
5 Concernant le temps de Noé, il est écrit dans II Pierre 3:6, 7 (MN) : “Le monde de ce temps-là subit la destruction quand il fut inondé d’eau. Mais par la même parole [de Dieu] les cieux et la terre qui sont à présent, sont mis de côté pour le feu et réservés pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies.” Il semble donc que ceux qui sont morts exécutés par le déluge n’ont aucun espoir de ressusciter. Il s’ensuit que, lors de l’accomplissement de Révélation 20:11-13 (MN), les victimes du déluge ne reviendront pas lorsque la mer, “la mort et le Hadès” rendront les morts qui sont en eux, pour que ces ressuscités soient jugés devant le “grand trône blanc” pendant le règne millénaire du Christ.
6. Quel privilège eut Métuschélah, et peut-il espérer ressusciter ?
6 Le grand-père de Noé se nommait Métuschélah, fils d’Hénoc, prophète de Jéhovah (Gen. 5:21-24). D’après les renseignements fournis dans la Bible, Métuschélah eut le privilège de vivre plus longtemps que tout autre humain. Son fils Lémec mourut cinq ans avant le déluge. Métuschélah survécut à la mort de Lémec et mourut, à l’âge de neuf cent soixante-neuf ans, en 2370 avant notre ère, l’année même du commencement du déluge. Or, le déluge commença au mois de novembre, et la Bible dit de Métuschélah qu’“il mourut” mais non qu’il fut exécuté par un “acte de Dieu”, noyé dans le déluge (Gen. 5:25-32). Par conséquent, Métuschélah, ses ancêtres remontant à Seth et les autres humains qui moururent avant le déluge, peuvent espérer ressusciter du Hadès ou Schéol. Mais qu’en est-il d’Adam et Ève, et de Caïn ?
7. Pourquoi est-il certain qu’Abel, frère de Caïn, ressuscitera ?
7 Des centaines d’années avant l’exécution du “monde d’impies” par le déluge, Caïn, fils aîné d’Adam, mourut. Il fut “maudit de la terre” pour avoir assassiné son frère pieux Abel, dont il était jaloux parce que Dieu avait approuvé son sacrifice (Gen. 4:1-24 ; II Pierre 2:5, MN). Abel est sûr de revenir à la vie sur la terre sous le Royaume messianique de Dieu, car il mourut en tant que membre de la “si grande nuée de témoins” qui comprend, entre autres, Hénoc, Noé, Abraham, Isaac, Moïse, Samson, David et d’autres hommes et femmes de foi qui se montrèrent dignes d’une “meilleure résurrection”. (Héb. 11:4 à 12:2, MN). En revanche, à propos de Caïn, nous lisons :
8, 9. a) Parmi qui Caïn est-il rangé dans I Jean 3:10-12 ? b) Selon Matthieu 23:33-36, avec qui Jésus classa-t-il Caïn ?
8 “Les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont rendus manifestes par ce fait : Quiconque n’exerce pas la justice ne vient pas de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère. Car tel est le message que vous avez entendu dès le commencement : que nous ayons de l’amour les uns pour les autres ; pas à la manière de Caïn, qui venait du mauvais et qui égorgea son frère. Et pourquoi l’égorgea-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes.” — I Jean 3:10-12, MN.
9 Ainsi, Caïn est rangé parmi “les enfants du Diable” et considéré comme quelqu’un qui “venait du mauvais”. Il faisait donc partie de la postérité du grand Serpent, Satan le Diable (Gen. 3:15). Aussi Caïn mérite-t-il de subir le même sort que son père spirituel, le Diable, qui sera lancé dans le symbolique “lac de feu et de soufre”, la “seconde mort”, qui est éternelle (Jean 8:44 ; Rév. 20:10, MN). Des milliers d’années après la mort de Caïn, Jésus qualifia de “serpents, descendance de vipères” les Juifs hypocrites connus sous le nom de scribes et de Pharisiens. Les prévenant qu’ils encouraient le “jugement de la Géhenne”, Jésus-Christ parla des meurtres qu’ils allaient encore commettre. Il fit un rapprochement entre le sang juste qu’ils répandaient et “le sang du juste Abel”. (Mat. 23:33-36, MN.) Or, Caïn fut l’assassin qui versa “le sang du juste Abel”. Ainsi, Jésus rangea Caïn parmi les scribes et les Pharisiens qui encouraient “le jugement de la Géhenne”.
10. Les chrétiens qui imitent Caïn peuvent-ils espérer ressusciter ?
10 Il s’ensuit que Caïn ne figurera pas parmi ceux que la mort et le Hadès rendront pendant le Jour du Jugement de mille ans (Rév. 20:11-13, MN). De même, les chrétiens qui imitent Caïn ne peuvent espérer ressusciter d’entre les morts et recevoir l’héritage céleste. — Jude 11.
QU’EN EST-IL D’ADAM ET ÈVE ?
11. Quelles questions se posent à propos de la résurrection d’Adam et Ève ?
11 Les Écritures sacrées ne donnent à l’assassin Caïn aucun espoir de ressusciter, mais en est-il de même de son père et de sa mère, Adam et Ève, qui sont aussi nos premiers parents humains ? C’est là une question qui est très débattue à l’heure actuelle. Au fait, Adam et Ève méritent-ils de ressusciter ? Auront-ils part à la résurrection des morts humains que Dieu a prévue dans son amour ? Existe-t-il un obstacle insurmontable les empêchant de ressusciter d’entre les morts sous le Royaume de Dieu ? Puisque Jésus-Christ “s’est donné lui-même en rançon correspondante pour tous”, nos premiers parents ne seraient-ils pas en droit d’espérer profiter, eux aussi, de cette “rançon (...) pour tous” ? — I Tim. 2:5, 6, MN.
12. D’après Romains 5:14, avec qui Adam a-t-il de la ressemblance ?
12 Dans Romains 5:14 (MN), l’apôtre Paul écrivit : “Cependant la mort a régné d’Adam à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché selon la ressemblance de la transgression d’Adam, lequel a de la ressemblance avec celui qui devait venir.” Autrement dit, le premier homme Adam a de la ressemblance avec Jésus-Christ, dont la venue avait été promise dans le jardin d’Éden, peu de temps avant que le Juge Jéhovah Dieu condamnât Adam et Ève à cause de la transgression à laquelle ils avaient tous deux participé.
13, 14. Dans I Corinthiens 15:45, 21, 22, quelle autre ressemblance entre Adam et Jésus est signalée par Paul, aussi par qui obtiendrons-nous la vie éternelle ?
13 Soulignant encore cette ressemblance entre Adam et Jésus-Christ, l’apôtre chrétien écrivit dans son chapitre incomparable sur la résurrection : “Ainsi est-il même écrit : ‘Le premier homme Adam devint une âme vivante.’ Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. (...) Car puisque la mort est par un homme, la résurrection des morts est aussi par un homme. Car de même qu’en Adam tous meurent, ainsi également dans le Christ tous [seront] rendus vivants.” — I Cor. 15:45, 21, 22, MN.
14 Tout comme nous devons notre vie actuelle sur la terre au premier homme Adam, de même, pour revivre, tous les hommes qui meurent dépendent, sans exception, de Jésus-Christ, “le dernier Adam”. Il n’y aura personne d’autre sur la terre comme Adam. Si nous désirons recevoir la vie éternelle sur la terre, il nous faudra donc l’obtenir par le “dernier Adam”, Jésus-Christ.
15. Quelle ressemblance filiale existe entre Adam et Jésus ?
15 Pendant son séjour sur la terre, et auparavant dans les cieux, Jésus-Christ était Fils de Dieu. Adam, avec qui Jésus a de la ressemblance, commença sa vie, lui aussi, comme “fils de Dieu”, un fils terrestre. En retraçant l’ascendance terrestre de Jésus-Christ jusqu’au prophète Noé, en passant par le roi David et le patriarche Abraham, la table généalogique consignée dans Luc 3:24-38 (MN) se termine comme suit : “Fils d’Énos, fils de Seth, fils d’Adam, fils de Dieu.” Tout comme Jésus-Christ, Adam fut créé parfait, voici presque six mille ans, comme un fils de Dieu.
16, 17. Comment Dieu donna-t-il une femme à Adam, et quelle était la volonté divine à l’égard du premier couple ?
16 Afin de donner à Adam une compagne qui lui fût assortie, Jéhovah Dieu prit à l’homme une de ses côtes et forma, à partir de cet os, une femme qu’il lui donna comme épouse. Cette femme, Ève, était donc pour Adam os de ses os et chair de sa chair. En fait, comme Jésus-Christ le fit remarquer à propos de tous les autres ménages, Adam et Ève n’étaient plus deux, mais “une seule chair”. (Gen. 2:7-23 ; Mat. 19:4-6.) Puis Dieu, leur Père-Créateur, révéla sa volonté à leur égard, comme nous pouvons le lire dans Genèse 1:28 :
17 “Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.”
18. Selon la volonté de Dieu, quelles choses Adam et Ève ne devaient pas transmettre au monde des hommes ?
18 Le premier couple humain devait donc produire un monde d’hommes. Il devait transmettre à tous ses descendants, non le péché et l’imperfection, mais la justice et la perfection humaine. Si Adam et Ève ne péchaient pas, la mort, qui est le châtiment du péché, n’entrerait pas dans le monde et ne s’étendrait pas à tous leurs descendants. Dieu avait donné cet avertissement à Adam, alors que celui-ci était encore célibataire dans le jardin d’Éden : “Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement.” — Gen. 2:17, AC.
19. Quelle peine sanctionnant le péché de la désobéissance fut annoncée à Adam, et pécherait-il par ignorance ?
19 C’est là un fait qu’il ne faut pas oublier. Dieu ne déclara pas à Adam que s’il désobéissait à ce commandement divin et mourait, il n’aurait pas à s’inquiéter, puisque son Père céleste le rachèterait et le ressusciterait d’entre les morts, lui donnant ainsi une nouvelle occasion d’obtenir la vie éternelle sur la terre dans le jardin d’Éden. Si Dieu avait donné à Adam un tel espoir, ne l’eût-il pas encouragé à pécher, à céder à la tentation ? N’eût-il pas affaibli son avertissement concernant la peine de mort qui devait sanctionner le péché de la désobéissance ? Assurément ! À cet effet, la Bible révèle que la seule perspective offerte à Adam au cas où il pécherait était la mort, sans aucun espoir de délivrance. Son péché serait impardonnable. Il ne pécherait pas par ignorance.
20. Pourquoi pourrait-on imputer le péché à Adam, et quelle peine subirait-il ?
20 Dans Romains 5:13 (MN), l’apôtre Paul écrit : “Le péché n’est imputé à personne quand il n’y a pas de loi.” Mais là, dans le jardin d’Éden, le Législateur suprême avait clairement énoncé une loi, et si Adam transgressait cette loi, il deviendrait un pécheur. Dans ce cas, le péché lui serait imputé à juste titre et il en porterait la peine, soit la mort éternelle, l’inexistence dans le sol d’où il avait été tiré.
21. a) Quel choix s’offrait à Adam ? b) En cas de péché de leur part, comment Adam et Ève auraient-ils pu mourir ?
21 En conséquence, deux possibilités se présentaient à Adam : la vie éternelle sur la terre ou la mort éternelle dans la poussière du sol (Gen. 3:19 ; 2:7). En outre, Dieu n’avait pas promis à Adam et Ève que s’ils péchaient avant d’avoir des enfants, il ne les exécuterait pas sur-le-champ, pour leur donner la possibilité d’avoir des enfants et de donner ainsi le départ à la famille humaine. Ainsi, ayant péché, Adam et Ève auraient pu mourir sans enfant, car ils n’avaient reçu aucune assurance que leur vie en prison serait prolongée de neuf mois ou davantage pour leur permettre de mettre au monde des enfants condamnés à mort.
22. Adam prémédita-t-il son péché, comment fut-il amené à le commettre, et pourquoi s’agit-il d’un péché volontaire ?
22 Adam ne prémédita pas son péché. Il suffit de lire le récit biblique pour s’en rendre compte. Le grand Tentateur, un ange déchu demeurant dans les cieux invisibles, persuada Adam de pécher. Agissant par ruse, cet ange trompa d’abord Ève, la femme d’Adam, et la fit tomber dans la transgression. Puis, à l’aide d’Ève, désormais pécheresse, le Tentateur incita Adam à transgresser à son tour, à consentir au péché de sa femme et à participer avec elle à ce péché. Lorsque Adam comparut devant le Juge suprême pour lui rendre compte de son péché, il affirma : “La femme que tu as placée près de moi, c’est elle qui m’en a donné, et j’en ai mangé.” (Gen. 3:12, NC). Adam, créé à l’image et selon la ressemblance de Dieu, était assez intelligent pour savoir qu’il péchait contre une loi de Dieu qui avait été clairement énoncée. Son péché était donc volontaire.
23. Selon I Timothée 2:13, 14, pourquoi Adam méritait-il d’être condamné à une mort éternelle ?
23 Prouvant qu’Adam pécha en connaissance de cause, l’apôtre Paul écrivit : “Adam a été formé le premier, Ève ensuite. De plus, Adam ne fut pas trompé, mais la femme fut entièrement trompée et tomba dans la transgression.” (I Tim. 2:13, 14, MN). Par conséquent, Adam méritait d’être condamné à mort, à la mort éternelle, sans aucun espoir de ressusciter.
24. D’après Genèse 3:17-19, quelle sentence fut prononcée contre Adam, et offrit-elle à celui-ci l’espoir de ressusciter ?
24 Quand Dieu, le Juge suprême, prononça son jugement contre Adam, il n’allégea pas la peine en donnant à l’accusé l’espoir de ressusciter. Voici la sentence : “Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.” — Gen. 3:17-19.
25. La déclaration que Dieu adressa au serpent (Gen. 3:15) fournit-elle à Adam une raison d’espérer ?
25 Adam ne comprenait pas ce que Dieu déclara au serpent, et il ne parvint jamais à l’intelligence de ces paroles divines. Parlant sans doute uniquement au serpent, Dieu affirma : “Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.” (Gen. 3:15). N’ayant pas compris ces paroles, Adam s’attendait à mourir pour toujours.
26. a) De quoi Dieu revêtit-il les pécheurs Adam et Ève, et faut-il attacher à ce geste un sens symbolique ? b) Pourquoi Dieu chassa-t-il Adam du jardin d’Éden ?
26 Devenus pécheurs, Adam et Ève avaient maintenant honte de leur nudité devant Dieu et l’un devant l’autre. Par miséricorde, Dieu agit alors selon ce qui est écrit dans Genèse 3:21 (AC), savoir : “Jéhovah Dieu fit à Adam et à sa femme des tuniques de peau et les en revêtit.” Ce vêtement plus résistant remplaça les fragiles feuilles de figuier. Inutile d’attacher un sens symbolique au fait que Dieu les vêtit de peaux d’animaux (de daim, d’ours, de chèvre, de mouton ou de toute autre bête assez grande), comme s’il annonçait prophétiquement qu’il effacerait leur péché volontaire par le sang versé d’un sacrifice propitiatoire. Par ce geste, Dieu ne faisait qu’habiller Adam et Ève plus correctement avant de les chasser du Paradis d’Éden et de les éloigner de l’“arbre de vie”. Dieu expulsa Adam du jardin pour éviter “qu’il avance sa main, qu’il prenne aussi de l’arbre de vie, qu’il en mange et vive éternellement”. (Gen. 3:22, 23, AC.) Apparemment, Dieu renvoya Adam et Ève pour qu’ils meurent “éternellement”.
27. a) La Bible nous autorise-t-elle à penser qu’Adam mourut pardonné ? b) Le Hadès ou Schéol commença-t-il à exister à la mort d’Adam ?
27 Adam se repentit-il dans le jardin d’Éden et demanda-t-il à Dieu de lui pardonner ainsi qu’à sa femme ? S’il ne le fit pas, pourquoi Dieu attacherait-il l’idée d’une rédemption au vêtement de peau dont il revêtit Adam ? La Bible ne laisse supposer nulle part qu’Adam se repentît et sollicitât la miséricorde divine pour lui-même et pour sa femme, ou qu’il eût foi en la postérité de la femme qui devait écraser la tête du serpent. Après nous avoir informés qu’“Adam donna à sa femme le nom d’Ève” (Gen. 3:20), le récit biblique ne nous révèle rien d’autre au sujet des paroles ou des sentiments d’Adam, sauf qu’il donna à un autre fils le nom de Seth. Le livre de l’histoire d’Adam se borne à dire : “Tout le temps qu’Adam vécut fut de neuf cent trente ans, et il mourut.” (Gen. 5:1-5, AC). Il n’y a rien dans la Bible qui nous empêche de penser qu’Adam mourut en tant que pécheur volontaire. Le Schéol ou Hadès, qui est la tombe commune aux morts ensevelis dans le sol, existait déjà quand Adam mourut, mais celui-ci alla-t-il dans ce lieu ?
28. a) Qu’est-ce qui marqua le commencement du Schéol ou Hadès ? b) Adam employa-t-il alors les mêmes termes que ceux de Jacob rapportés dans Genèse 37:35 ?
28 Le Schéol ou Hadès commença à exister au plus tard huit cent une années avant la mort d’Adam, car celui-ci avait cent trente ans quand son fils Seth vint au monde, et la conception de Seth eut lieu peu de temps après la mort d’Abel, qui fut tué par son frère aîné Caïn (Gen. 4:1-11, 25, 26 ; 5:4). À moins qu’il n’y ait eu d’autres décès pour des causes diverses avant le martyre d’Abel, la mort de ce dernier marqua le commencement du Schéol ou Hadès. Abel mourut en fidèle adorateur et témoin de Jéhovah, et la Bible lui promet une résurrection d’entre les morts (Héb. 11:4 à 12:3, 24). Cependant, il n’est précisé nulle part dans le récit biblique qu’à la mort ou à l’enterrement de son fils Abel, Adam employa les mêmes termes que ceux prononcés par le patriarche Jacob lors de la disparition de son fils bien-aimé Joseph, savoir : “Dans le deuil, je descendrai vers mon fils au schéol [LXX : Hadès].” (Gen. 37:35, Li). Lors de son martyre, le juste Abel descendit dans le Schéol (Hadès), mais son père Adam n’alla pas l’y rejoindre huit cents années plus tard, car Adam et sa femme Ève subirent la destruction totale, symbolisée par la Géhenne.
29. Quel argument pourrait-on avancer en se fondant sur les paroles d’Ève écrites dans Genèse 4:1, mais pourquoi convenait-il qu’elle s’exprime ainsi ?
29 À l’idée de la destruction d’Ève, on pourra objecter que la première femme prétendit recevoir le secours de Dieu. On dira, par exemple, qu’à la naissance de son premier fils, elle prononça le nom de Dieu et parla de son secours. Il est écrit, en effet, dans Genèse 4:1 (AC) : “Adam ayant connu Ève, sa femme, elle conçut et enfanta Caïn, et elle dit : ‘J’ai donné l’être à un homme avec le secours de Jéhovah !’” Mais Ève pouvait à juste titre s’exprimer ainsi, en se fondant sur la sentence que Dieu prononça contre elle à cause de son péché. Jéhovah lui avait dit : “J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.” (Gen. 3:16). Par cette déclaration, Jéhovah ne bénissait pas Ève. En outre, Ève ne mit pas au monde son premier fils et ses autres enfants par sa propre force ou grâce à un développement par voie d’évolution.
30. D’après les paroles d’Ève consignées dans Genèse 4:25, qu’avait permis Jéhovah Dieu, et quelle sentence exécutait-il ?
30 Il est également évident que si Dieu avait exécuté sur-le-champ Adam et Ève, au lieu de les laisser mourir graduellement au cours des années, Ève n’aurait eu aucune grossesse et partant, elle n’aurait jamais enfanté son premier fils Caïn. Par ailleurs, si, par les paroles qu’elle prononça quand elle eut Caïn et lui donna un nom, Ève sous-entendait qu’elle était la femme à laquelle Dieu fit allusion en parlant au serpent, elle se trompait lourdement (Gen. 3:15). Dieu ne faisait qu’exécuter la sentence qu’il avait prononcée contre Ève, c’est-à-dire augmenter la souffrance de sa grossesse.
31. D’après la déclaration d’Ève rapportée dans Genèse 4:25, Dieu employa-t-il cette femme comme sa première prophétesse, et comment le passage de I Timothée 2:12-14 nous aide-t-il à répondre à cette question ?
31 Selon Genèse 4:25 (AC), Ève fit une autre déclaration après la mort d’Abel. Ce passage déclare : “Adam connut encore sa femme ; elle enfanta un fils et l’appela Seth, car, dit-elle, ‘Dieu m’a donné une postérité à la place d’Abel, que Caïn a tué.’” Il est peu probable que Jéhovah Dieu employât Ève comme sa première prophétesse, elle, une pécheresse condamnée à mort. À cet effet, l’apôtre Paul fait remarquer (I Tim. 2:12-14, MN) qu’elle n’était qu’une simple femme, susceptible de se laisser abuser. Il écrit : “Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni d’exercer l’autorité sur l’homme, mais qu’elle demeure dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite. De plus, Adam [l’homme] ne fut pas trompé, mais la femme [Ève] fut entièrement trompée et tomba dans la transgression.” Quand Ève mangea du fruit défendu, elle rejeta le premier prophète de Dieu, Adam.
32, 33. a) Puisque l’ascendance de l’humanité remonte à Seth, peut-on en conclure que les paroles qu’Ève prononça à son sujet étaient prophétiques ? b) Ève choisit-elle seule le nom de Seth, et doit-on déduire de ses paroles qu’elle peut espérer être sauvée ?
32 Certes, l’ascendance de l’humanité remonte à Seth et non à Abel, mais cela ne prouve pas que par les paroles qu’elle prononça quand elle enfanta Seth et lui donna son nom, Ève parlait sous inspiration et en qualité de prophétesse de Dieu. Ayant été laissée en vie jusqu’à l’âge de cent trente ans et possédant toujours le pouvoir de procréer, Ève pouvait à juste titre attribuer à Dieu son enfantement de Seth, en tenant compte surtout de la sentence que Dieu avait prononcée contre elle. — Gen. 3:16.
33 Ève était donc en droit de considérer son nouveau-né comme le remplaçant d’Abel et de l’appeler Seth, qui signifie “mis, placé, assigné”. Il nous faut aussi garder présent à l’esprit ce qui est écrit dans Genèse 5:3 (AC) : “Adam vécut cent trente ans, et il engendra un fils à sa ressemblance, selon son image, et il [Adam] lui donna le nom de Seth.” Il s’ensuit que les paroles qu’Ève prononça au moment où Seth reçut son nom ne peuvent être prises au sens absolu pour prouver qu’elle parlait en tant que prophétesse et qu’en cette qualité elle peut espérer, grâce à la bonté de Dieu, être sauvée et non détruite.
34. a) Selon I Timothée 2:14, doit-on disculper Ève parce qu’elle fut “entièrement trompée” ? b) Quelle question est soulevée par les paroles suivantes de Paul ?
34 L’apôtre Paul admet, il est vrai, qu’Ève “fut entièrement trompée” par le serpent dans le jardin d’Éden, sans l’excuser toutefois, car aussitôt après, Paul affirme qu’Ève “tomba dans la transgression”. Elle transgressa la loi de Dieu, et sa réponse au serpent prouve qu’elle connaissait bien cette loi (I Tim. 2:14, MN ; Gen. 3:1-3). Mais que faut-il penser des paroles suivantes de Paul ? Ne donnent-elles pas à penser qu’Ève sera sauvée, et peut-être aussi son mari Adam ? Paul poursuivit, en effet, en ces termes : “La femme fut entièrement trompée et tomba dans la transgression. Cependant elle sera gardée en sûreté par l’enfantement, pourvu qu’elles demeurent dans la foi et l’amour et la sanctification avec la pondération d’esprit.” (I Tim. 2:14, 15, MN). Mais quand Paul écrivit : “Cependant elle sera gardée en sûreté [Sg : sauvée] par l’enfantement”, il ne parlait pas d’Ève. Pourquoi ?
35. Pourquoi le pronom “elle” dans ce passage ne désigne-t-il pas Ève ?
35 Paul venait de discuter de la place de la femme au sein de la congrégation chrétienne. Ce fut dans ce contexte qu’il mentionna Ève, pour montrer pourquoi il ne permettait pas à une femme d’enseigner la congrégation. Il avait dit : “Que la femme apprenne en silence, en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni d’exercer l’autorité sur l’homme, mais qu’elle demeure dans le silence.” Après avoir cité l’exemple d’Ève comme une raison d’interdire aux femmes d’enseigner dans la congrégation, Paul revint au sujet de la “femme” ou des femmes en général pour dire qu’elles seront gardées en sûreté “par l’enfantement”, c’est-à-dire en devenant mères, et non en enseignant dans la congrégation.
36, 37. Quelles traductions de la Bible montrent qu’il n’est plus question d’Ève dans I Timothée 2:15 ?
36 Confirmant cette explication, citons d’autres traductions de I Timothée 2:15. Le Nouveau Testament d’Oltramare (1879) rend ce passage comme suit : “Néanmoins la femme sera sauvée en devenant mère, pourvu qu’elle demeure dans la foi, dans la charité et dans la sainteté unies à la modestie.” Cette même version, revue et publiée en 1944 par la Compagnie des pasteurs de Genève, traduit le texte précité en ces mots : “Néanmoins, la femme sera sauvée par la maternité, si elle demeure dans la foi, dans la charité et dans la sainteté unies à la modestie.” — Cf. aussi les traductions anglaises de Goodspeed et de Moffatt.
37 La Revised Standard Version tourne ainsi la phrase en question : “Pourtant la femme sera sauvée par l’enfantement, si elle continue dans la foi et l’amour et la sainteté, avec modestie.” La Sainte Bible d’après la version de J.-F. Ostervald (1872) porte : “Cependant la femme sera sauvée en devenant mère, si elle demeure dans la foi, dans la charité, dans la sainteté et dans la modestie.” Citons encore le Nouveau Testament traduit dans la langue du peuple (angl. The New Testament A Translation in the Language of the People) de Charles E. Williams : “Mais les femmes seront sauvées par la maternité, si elles continuent de vivre dans la foi, l’amour et la pureté mêlée de bon sens.” Enfin, le Nouveau Testament en anglais simple (angl. The New Testament in Plain English) de Charles Kingsley Williams traduit ce verset comme suit : “Mais la femme sera sauvée par l’enfantement, si elle continue dans la foi et l’amour et la sainteté, avec modestie.” — I Tim. 2:15.
LA RANÇON A-T-ELLE ÉTÉ PAYÉE POUR EUX ?
38. À propos d’Adam et Ève quelle question est soulevée par I Timothée 2:5, 6 ?
38 De ce qui précède il ressort clairement que les textes bibliques que certains ont appliqués en faveur d’Ève, prétendant qu’elle sera sauvée sous le Royaume de Dieu, ne constituent pas une preuve décisive que la première femme recevra une nouvelle occasion d’obtenir la vie éternelle. Par suite, Adam ne tirera aucun avantage des arguments avancés en faveur d’Ève. Est-ce à dire que les bienfaits du sacrifice rédempteur du Seigneur Jésus-Christ, “le dernier Adam”, ne seront pas appliqués à Adam et Ève ? L’apôtre Paul n’a-t-il pas écrit dans I Timothée 2:5, 6 (MN) : “Un homme, Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon correspondante pour tous.” Ne s’ensuit-il pas qu’Adam et Ève, mentionnés par Paul aux 1Ti 2 versets 13 et 14 du même chapitre, auront le droit de bénéficier de cette “rançon correspondante” ? Nombreux sont ceux qui répondront par l’affirmative.
39, 40. a) Qu’est-ce qu’une rançon, et qu’affirma Jésus dans Matthieu 20:28 ? b) Quelle loi relative aux rançons Jésus connaissait-il ?
39 Une rançon est un prix ou un objet de valeur exigé par une personne ou une organisation pour délivrer quelqu’un qu’elle tient captif ou assujetti. En ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ, par sa mort sacrificielle, il fournit une “rançon correspondante” ou objet de valeur qui était l’équivalent exact de ce qu’il s’agissait de racheter ou délivrer. Selon Matthieu 20:28 (MN), Jésus affirma : “Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup.” Jésus connaissait parfaitement cette loi que Dieu avait communiquée à la nation d’Israël par son médiateur Moïse :
40 “Si elle meurt, tu donneras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, meurtrissure pour meurtrissure, plaie pour plaie. (...) Ce taureau [non surveillé], s’il cause la mort d’un homme ou d’une femme, sera lapidé. Son propriétaire également [qui n’a pas écouté l’avertissement] sera mis à mort. Si on lui impose une rançon, il devra donner, pour le rachat de sa vie, tout ce qu’on exige de lui.” — Ex. 21:23-30, Jé.
41. Que devait faire le Fils de Dieu pour être à même de se donner “en rançon correspondante” ?
41 Pour se donner “en rançon correspondante” pour les hommes, le Fils de Dieu devait descendre du ciel et devenir un homme parfait, l’équivalent exact de l’homme parfait Adam dans le jardin d’Éden. À cet effet, il naquit enfant humain de Marie, une jeune vierge juive, tout en conservant Jéhovah Dieu comme Père. Ainsi, par un miracle, il vint au monde parfait et sans péché ; le péché d’Adam ne lui fut pas transmis. À l’âge de trente ans, quand il se fit immerger dans l’eau par Jean-Baptiste pour symboliser son vœu d’accomplir la volonté de Dieu, Jésus correspondait exactement à Adam, parfait et sans péché, dans le jardin d’Éden. De ce fait, il fut à même d’offrir sa vie ou âme humaine comme une “rançon correspondante” pour délivrer les hommes du péché et du châtiment de la mort.
42. Les nombreux descendants d’Adam et Ève peuvent-ils bénéficier de la “rançon correspondante” payée par Jésus, et cette dernière ne s’applique-t-elle pas d’abord à Adam et Ève ?
42 Que les nombreux descendants d’Adam et Ève doivent bénéficier de cette “rançon correspondante” fournie par Jésus-Christ, et ressusciter du Schéol ou Hadès pour recevoir l’occasion de parvenir à la perfection humaine dans le Paradis terrestre, la Bible elle-même l’enseigne on ne peut plus clairement. Mais qu’en est-il d’Adam et Ève ? Étant donné que l’âme et le corps humains de Jésus correspondaient exactement à ceux d’Adam, homme parfait en Éden, la “rançon correspondante” payée par Jésus ne devrait-elle pas être appliquée d’abord en faveur d’Adam puis au bénéfice de sa femme Ève ? Pas obligatoirement !
43, 44. a) À l’intention de qui fonda-t-on en Israël des villes de refuge, et que devait faire le meurtrier involontaire ? b) Au sujet du meurtrier volontaire, que déclare la loi de Dieu dans Nombres 35:18-21, 30-32 ?
43 Citons un exemple : Dans sa loi transmise à la nation d’Israël par l’intermédiaire du prophète Moïse, Jéhovah ordonna la création de six “villes de refuge” situées à des endroits accessibles d’un bout à l’autre du pays. Ces lieux d’asile étaient prévus à l’intention de celui qui se rendrait coupable d’homicide accidentel. Le meurtrier involontaire pouvait échapper à la peine de mort en gagnant de vitesse le vengeur du sang, c’est-à-dire en arrivant avant lui à la ville de refuge la plus proche et en y demeurant jusqu’à la mort du Lévite remplissant à l’époque les fonctions de grand prêtre de Jéhovah (Nomb. 35:9-29). Mais en était-il de même du meurtrier volontaire, de l’assassin ? À ce propos, la loi divine relative aux cités de refuge spécifiait ce qui suit :
44 “Le meurtrier sera puni de mort. Le vengeur du sang fera lui-même mourir le meurtrier ; quand il le rencontrera, il le tuera. S’il a renversé un homme par haine, ou s’il lui a jeté quelque chose en guet-apens, et que la mort s’en suive, ou s’il l’a frappé de sa main par inimitié, et que la mort s’en suive, celui qui a frappé sera puni de mort, c’est un meurtrier : le vengeur du sang le tuera quand il le rencontrera.” “Quand un homme en a tué un autre, c’est sur la déposition de témoins qu’on ôtera la vie au meurtrier ; mais un seul témoin ne peut déposer pour faire condamner une personne à mort. VOUS N’ACCEPTEREZ POINT DE RANÇON POUR LA VIE D’UN MEURTRIER DONT LE CRIME MÉRITE LA MORT, mais il doit être mis à mort. Vous n’accepterez point de rançon qui permette à celui [meurtrier involontaire] qui s’est enfui dans sa ville de refuge de revenir habiter dans son pays avant la mort du grand prêtre.” — Nomb 35:18-21, 30-32, AC.
45. Jéhovah était-il injuste en refusant d’accepter une rançon pour le meurtrier volontaire ?
45 En refusant d’accepter une rançon pour le meurtrier volontaire et de lui permettre de vivre sous la protection du grand prêtre juif, Jéhovah Dieu, l’Auteur de toute vie, agissait de droit et conformément à la justice.
46, 47. a) Comment la responsabilité d’Adam est-elle soulignée dans Romains 5:12-14 et I Timothée 2:14 ? b) Outre sa propre condamnation, que risquait Adam par son péché ?
46 Il en est de même de la manière dont Dieu agit à l’égard d’Adam et Ève. Au sujet d’Adam, le principal responsable, il est écrit dans Romains 5:12-14 (MN) : “Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde et la mort par le péché, et qu’ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes, parce qu’ils ont tous péché —. (...) Cependant la mort a régné d’Adam à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché selon la ressemblance de la transgression d’Adam.”
47 Par Adam, le péché et son châtiment entrèrent dans le monde des hommes. Ainsi, Adam devint responsable de l’état pécheur et de la mort de tous ses descendants, sans parler de l’opprobre dont il a couvert le saint nom de son Créateur, Jéhovah Dieu. Adam n’agit pas involontairement. “Adam ne fut pas trompé.” (I Tim. 2:14, MN). Il savait qu’il transgressait la loi de Dieu lui interdisant de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il savait que sa ligne de conduite entraînerait pour lui la mort par la main de Dieu, et il pouvait s’attendre à être exécuté dans les vingt-quatre heures, donc avant de devenir père. Il risquait de priver tous ses descendants de l’occasion de vivre, de les tuer avant même qu’ils aient commencé à exister. Lorsque, par la bonté imméritée de Dieu, Adam se mit à fonder une famille, il devint le père d’enfants nés dans le péché, condamnés à mort et ne possédant pas le droit à la vie.
48. a) Pourquoi Dieu n’accepterait-il pas une rançon en faveur d’Adam ? b) Qu’en est-il cependant des descendants d’Adam et Ève ?
48 Malgré l’avertissement formel que Dieu lui avait donné, Adam fit venir la mort sur tous ses descendants ; aussi est-il à considérer comme un meurtrier volontaire, et Ève prit part avec lui dans cette transgression volontaire. Par conséquent, en vertu du principe énoncé plus tard dans sa loi sur les “villes de refuge” israélites, Jéhovah refuserait d’accepter une rançon pour Adam et Ève, et ne permettrait pas qu’ils profitent des bons offices de son Grand Prêtre Jésus-Christ. Mais en ce qui concerne leurs descendants, Dieu pouvait à juste titre accepter le sacrifice rédempteur que son Grand Prêtre Jésus-Christ offrit en leur faveur, parce que leur état de péché, bien qu’entraînant la mort, est involontaire, puisqu’ils l’ont hérité d’Adam.
49. Caïn pourra-t-il profiter des bienfaits de la rançon ?
49 Quant à Caïn, fils aîné d’Adam, Jéhovah Dieu lui refuse les bienfaits du sacrifice rédempteur du Christ. C’est justice, car Dieu l’avait prévenu personnellement, mais Caïn passa outre et assassina volontairement son frère pieux Abel. Il nous semble donc raisonnable de penser que ni Caïn, ni ses parents, Adam et Ève, ne ressusciteront d’entre les morts.
[Illustration, page 425]
Adam et Ève sont chassés d’Éden.