Les morts qui doivent ressusciter
“En ce qui concerne la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce qui vous a été dit par Dieu, en ces mots : ‘Je suis le Dieu d’Abraham et le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob’ ? Il est le Dieu, non pas des morts, mais des vivants.” — Mat. 22:31, 32, MN.
1. À la résurrection, pourquoi beaucoup d’humains seront-ils surpris de se trouver ramenés à la vie ?
NOMBRE d’hommes et de femmes de l’Antiquité attendaient la résurrection des morts. Quantité d’autres humains, par contre, ignoraient tout de la résurrection et ne comptaient pas sur elle. Leur religion enseignait autre chose. Ces gens seront-ils surpris de se trouver ramenés à la vie lorsque le Dieu Tout-Puissant utilisera son pouvoir de ressusciter les morts pendant le règne de son Royaume sur la terre ?
2, 3. a) Quel livre ancien faisant autorité peut répondre à cette question, et que trouvons-nous à ce propos dans les premiers et derniers chapitres de cet ouvrage ? b) Qu’affirme ce livre dans sa dernière déclaration sur la résurrection ?
2 Un seul livre antique de religion peut nous donner une réponse digne de foi. C’est le seul livre qui enseigne que les morts ressusciteront par le moyen du Royaume de Dieu et du Fils bien-aimé de ce dernier, qui régnera pour le plus grand bien de l’humanité. Ce livre de religion extraordinaire s’appelle la sainte Bible et, aujourd’hui encore, dix-neuf siècles après que son texte fut achevé, il occupe le premier rang parmi tous les livres du monde, qu’ils soient religieux ou profanes. Les cinquante premiers chapitres de la sainte Bible parlent d’une résurrection des morts. Quant aux vingt-deux chapitres qui achèvent cet ouvrage, ils mentionnent : 1) la résurrection du fidèle Fils de Dieu, Jésus-Christ ; 2) la résurrection de ses fidèles disciples, lors de ce qui est qualifié de “première résurrection” ; 3) la résurrection des hommes en général (voir Révélation 1:17, 18, 5 ; 2:10 ; 20:4-6, 12-14, MN). Dans sa dernière déclaration au sujet de la résurrection, le rédacteur de cette partie finale de la Bible déclara :
3 “Et je vis un grand trône blanc et celui qui était assis dessus. La terre et le ciel s’enfuirent de devant lui, et il ne se trouva plus de place pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône, et des rouleaux furent ouverts. Mais un autre rouleau fut ouvert ; c’est le rouleau de vie. Et les morts furent jugés par les choses écrites dans les rouleaux selon leurs actions. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle, et la mort et le Hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés individuellement, selon leurs actions. Et la mort et le Hadès furent lancés dans le lac de feu. Il signifie la seconde mort, le lac de feu.” — Rév. 20:11-15, MN.
4. Quelles catégories d’hommes Jean vit-il ressusciter, et quel fait relatif à la suprématie devront-ils enfin reconnaître ?
4 En lisant le Rév 20 verset 12, cité ci-dessus, on aura remarqué que le rédacteur chrétien, l’apôtre Jean, ne dit pas que les morts qui ressuscitent sont les bons et les mauvais. Il n’écrit pas : “Je vis les morts, les bons et les mauvais”, mais plutôt : “Je vis les morts, les grands et les petits.” Autrement dit, il vit des hommes de tous les rangs sociaux. Grands ou petits, ils reviennent tous pour comparaître devant le trône du Juge de toute la création, le Dieu Très-Haut et Tout-Puissant. Même s’ils ne l’ont jamais reconnu auparavant, lors de ce jugement ils devront reconnaître la véracité de ce qui est écrit dans le Psaume 83:19 (AC 83:18, NW) à propos de Dieu, le Juge suprême, savoir : “Qu’ils sachent que ton nom, que toi seul, Jéhovah, tu es le Très-Haut sur toute la terre !” Ainsi, les morts ne pourront échapper au jugement exercé par le Dieu Très-Haut dont le nom est Jéhovah.
5. Bien que Juif, pourquoi Jean n’utilisa-t-il pas le mot Schéol dans Révélation 20:11-14 ?
5 La mort est l’état de celui qui est mort. Mais d’où sortiront les morts dont il est question dans la prophétie de Révélation 20:11-14 ? Le Rév 20 verset 13 déclare : “Et la mer rendit les morts qui étaient en elle, et la mort et le Hadès rendirent les morts qui étaient en eux.” Nous connaissons tous la mer et nous savons qu’elle est la sépulture de nombre d’humains. Mais qu’est-ce que le Hadès ? La plupart des gens n’ont jamais reçu une explication juste, c’est-à-dire biblique, à ce sujet. Bien que chrétien, l’apôtre Jean était Hébreu ou Juif de naissance. Cependant il rédigea Révélation 20:11-14 dans la langue internationale de l’époque, le grec commun, et de ce fait il employa dans ce passage le terme grec de Hadès. S’il l’avait écrit en hébreu, il eût employé le mot hébreu de Schéol. En effet, neuf récentes traductions en hébreu de la Révélation donnée à Jean indiquent ici le mot Schéol, et la version syriaque qu’on employait couramment en Orient indique le terme voisin de Shioul.
6. Comment les mots Schéol et Hadès sont-ils utilisés dans la Bible, et qu’apprendrons-nous en déterminant quels sont ceux qui se trouvent dans ce lieu ?
6 En d’autres termes, dans la sainte Bible composée des Écritures hébraïques inspirées et des Écritures grecques inspirées, les mots Hadès et Schéol désignent la même chose. Le Hadès ou Schéol est la tombe commune aux morts ensevelis dans la poussière du sol. Ainsi, la version du roi Jacques en anglais rend trente et une fois l’hébreu Schéol par “la tombe”. Il s’ensuit que si nous pouvons déterminer, à l’aide de la Bible, quels sont ceux qui se trouvent dans le Schéol ou Hadès, nous saurons du coup quels sont les morts qui doivent ressusciter ou sortir de ce lieu (qui est différent de la mer).
CEUX QUI SONT DANS LE SCHÉOL (HADÈS)
7, 8. a) Quel sens donnait-on au mot Schéol en Orient, au dix-huitième siècle avant Jésus-Christ ? b) Que déclara Juda en Égypte à propos du Schéol ?
7 Plus de dix-sept cents ans avant notre ère, on employait en Orient le mot Schéol pour désigner la tombe commune à ceux qui sont morts sur la terre ferme, à la différence de ceux qui ont péri en mer. En 1750 av. J.-C., après que Joseph eut été enlevé et vendu en Égypte, et que ses frères coupables eurent dit à Jacob (ou Israël), son père, qu’il avait été tué, Jacob refusa de se laisser consoler par ses autres enfants et affirma : “Dans le deuil, je descendrai vers mon fils au schéol.” (Gen. 37:35, Li). Vingt-deux années plus tard, neuf des fils de Jacob désiraient emmener en Égypte leur frère cadet Benjamin, afin de se procurer des denrées alimentaires, car une famine sévissait à l’époque. Au début, Jacob refusa de le laisser partir, en disant : “Mon fils ne descendra pas avec vous ; car son frère est mort et il reste seul. S’il lui survenait un malheur dans le voyage que vous allez entreprendre, vous feriez descendre dans la douleur mes cheveux blancs au schéol.” (Gen. 42:38, Li). Par la suite, Juda, quatrième fils de Jacob, répéta textuellement ces paroles de son père, puisqu’il semblait qu’on allait retenir Benjamin en Égypte comme esclave (Gen. 44:29). Juda ajouta :
8 “[S’il voit] que l’enfant n’est pas là, il mourra, et vraiment tes serviteurs auront fait descendre les cheveux blancs de ton serviteur, notre père, avec grande douleur dans le schéol.” — Gen. 44:31, Li. (La Septante [LXX] traduit Schéol par Hadès.)
9. Sur son lit de mort, où Jacob exprima-t-il le désir d’être enterré ?
9 Mais en cette période critique, Joseph, fils bien-aimé de Jacob, se trouvait en Égypte, où on l’avait chargé d’organiser l’économie du pays. Tous les fils de Jacob s’y retrouvèrent dans la joie. Jacob, déjà âgé, descendit en Égypte où il passa le restant de ses cent quarante-sept années. Avant de mourir, il déclara à son fils Joseph, alors premier ministre de l’Égypte : “Quand je me coucherai avec mes pères, tu m’emmèneras hors d’Égypte et tu m’enterreras dans leur tombeau.” (Gen. 47:30, Li). Joseph lui jura qu’il en serait ainsi.
10. a) D’après ce que Jacob déclara à ses fils avant de mourir, à qui allait-il être réuni ? b) À sa mort, où et vers qui Jacob descendit-il ?
10 Sur son lit de mort, Jacob bénit ses douze fils et leur dit : “Moi, je vais être réuni aux miens ; enterrez-moi auprès de mes pères dans la caverne qui est au champ d’Éphron, le Hittite, dans la caverne qui est dans le champ de Macpéla, en face de Mambré, au pays de Canaan, qu’Abraham a acheté à Éphron, le Hittite, pour être propriétaire d’une sépulture. C’est là qu’on a enterré Abraham et Sara, sa femme ; c’est là qu’on a enterré Isaac et Rébecca, sa femme ; c’est là que j’ai enterré Léa.” (Gen. 49:29-31, 33, Li). On respecta les dernières volontés de Jacob et ainsi les restes d’Abraham, d’Isaac et de Jacob furent réunis dans la même sépulture, la caverne de Macpéla, située dans ce qui devint plus tard le territoire de Juda (Gen. 50:12-14). Jacob finit donc par descendre, non vers son fils Joseph, mais vers ses ancêtres, dans le Schéol.
11. a) Où se trouvait Abraham à l’époque où Jésus-Christ était sur la terre ? b) Qu’est-ce qui nous permet de savoir que dans Luc 16:22-26 Jésus prononçait une parabole ?
11 Il est clair, par conséquent, que d’après la sainte Bible, Abraham, Isaac et Jacob sont dans le Schéol. Abraham s’y trouvait toujours, bien des siècles plus tard, lors du séjour terrestre de l’un de ses descendants, Jésus-Christ, qui parla une fois d’un certain “Riche” et d’“un pauvre, du nom de Lazare”. Sachant ce que la sainte Bible enseigne au sujet du Schéol ou Hadès, nous sommes persuadés qu’en parlant du “Riche” et de ce “pauvre”, Jésus avait recours à une parabole ou comparaison. Il employait un langage imagé et faisait d’Abraham une figure prophétique. Pour vous en convaincre, il vous suffit de lire attentivement l’histoire racontée par Jésus telle qu’elle est consignée dans Luc 16:22-26, selon la Bible de Crampon-Tricot :
12. Que déclara Jésus concernant Abraham et le Hadès ?
12 “Or, le pauvre mourut et fut emporté par les anges dans le sein d’Abraham. Le Riche aussi mourut et fut enterré. Dans l’Hadès [hébreu : Sheʼôl ; syriaque : Shioul], en proie aux tortures, il leva les yeux et vit de loin Abraham avec Lazare dans son sein. Et il s’écria : ‘Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l’eau le bout de son doigt et me rafraîchir la langue, car je souffre dans ces flammes !’ Abraham dit : ‘Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens durant ta vie, et Lazare pareillement ses maux. Maintenant, il est consolé ici, et toi, tu souffres. De plus, il a été établi un grand vide entre nous et vous, de sorte que ceux qui voudraient passer d’ici chez vous ne le pourraient pas, et ceux de là-bas ne traversent pas non plus pour venir à nous.’”
13. Quelles questions devrait-on se poser pour déterminer si ces paroles de Jésus sont à prendre au sens littéral ?
13 À présent, posez-vous les questions suivantes : Jésus pensait-il vraiment que les anges emportèrent le corps de Lazare, couvert d’ulcères, le placèrent dans la caverne de Macpéla, près de la ville d’Hébron, et que là ils enlevèrent du sein d’Abraham Sara, sa femme, pour y étendre Lazare décédé ? En outre, Abraham, Isaac et Jacob sont tous trois dans le Hadès ou Schéol. Jésus voulait-il donc dire qu’il y a des flammes dans le Hadès ou Schéol, le lieu où, d’après Jésus, le “Riche” se trouvait après sa mort et son enterrement ? Ces flammes tourmentent-elles certains de ceux qui sont dans le Hadès ou Schéol tout en en épargnant d’autres ? Les habitants du Hadès ou Schéol peuvent-ils se voir et se parler à travers “un grand vide” ? Enfin, existe-t-il de l’eau dans le Hadès ou Schéol, où l’on pourrait tremper le bout de son doigt ?
14. a) Prétend-on aujourd’hui que le “Riche” et Lazare sont ensevelis dans la caverne qui passe pour être la sépulture d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ? b) Eu égard à la parabole de Jésus, qu’enseigne la Bible au sujet du Hadès ou Schéol ?
14 Nombreux sont les lecteurs de la Bible qui prétendent que dans ce passage Jésus ne parlait pas par paraboles ou comparaisons imagées mais décrivait des choses qui existent réellement. En soutenant cette thèse, ils rendent Jésus ridicule, car s’ils avaient raison, Jésus contredirait tout ce que le reste de la Bible déclare à propos du Hadès ou Schéol. Que celui qui en doute se rende en Orient et visite Hébron et la caverne qui passe pour être la sépulture d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, aujourd’hui recouverte par une mosquée. Entendra-t-il son cicérone expliquer que la caverne est également la tombe du pauvre Lazare et d’un certain “Riche” (que d’aucuns ont appelé Dives) ? Absolument pas ! Qui plus est, la sainte Bible n’affirme nulle part que le Hadès ou Schéol est un Paradis pour certains morts et un lieu de supplices pour les autres. Le Schéol de la Bible est un lieu où tout est silence et inactivité. Les morts qui s’y trouvent ne parlent jamais, pas même pour louer Dieu. Il n’y a, dans le Hadès ou Schéol, ni œuvre ni raison, ni science ni sagesse. — Is. 38:18 ; Eccl. 9:5, 10 ; Ps. 6:6, Li 6:5, NW.
15. Que figurait Abraham dans la parabole, et pourquoi cette comparaison est-elle appropriée ?
15 Grâce aux yeux de l’entendement, celui qui lit la Bible avec un cœur honnête comprend que dans Luc 16:19-31, il s’agit d’une parabole ou comparaison imagée employée par Jésus-Christ. Ce lecteur reconnaîtra que Jésus se servait d’Abraham comme d’une figure du Père céleste, Jéhovah Dieu, qui avait promis à son ami terrestre Abraham qu’il bénirait toutes les familles de la terre par le moyen de la postérité ou descendance du patriarche. De même qu’Abraham, conformément à l’ordre divin, présenta son fils Isaac comme un sacrifice humain, de même Jéhovah Dieu offrit réellement en sacrifice son Fils Jésus-Christ, la Postérité promise qui doit bénir toutes les nations de la terre. — Gen. 22:1-18 ; Jean 3:16.
16. Que figurent le Riche et Lazare, et sur quoi se fonde cette explication ?
16 Il s’ensuit que le “Riche” et le “pauvre, du nom de Lazare”, ne sont pas à prendre au sens littéral. Ils figuraient deux classes d’hommes. L’une mourut quant à la position de faveur qu’elle occupait devant le Grand Abraham, Jéhovah Dieu, et fut tourmentée spirituellement sur la terre. L’autre mourut quant à sa condition religieuse défavorable et elle fut emportée par la puissance angélique et admise dans la faveur du Grand Abraham, Jéhovah Dieu, par le sacrifice de son Fils, Jésus-Christ. Cette explication de la parabole prophétique de Jésus est basée sur ce qui arriva effectivement aux deux grandes classes religieuses qui existaient du temps de Jésus parmi les descendants naturels du patriarche Abrahama.
17. Qu’attendent Abraham, Isaac et Jacob, et comment Abraham montra-t-il qu’il croyait à la résurrection ?
17 Abraham, Isaac et Jacob attendent dans le Schéol l’accomplissement de Révélation 20:12-14, c’est-à-dire la résurrection, lorsque le Schéol rendra les morts qui sont en lui. Jadis, Abraham obéit à Dieu en essayant d’offrir en sacrifice Isaac, son fils bien-aimé, et par cet acte il manifesta sa foi en la résurrection des morts. À cet effet, il est écrit dans Hébreux 11:17-19 (MN) : “Par la foi, Abraham, lorsqu’il fut éprouvé, offrit pour autant dire Isaac, et l’homme qui avait reçu avec joie les promesses tenta d’offrir son fils unique, pourtant il lui avait été dit : ‘Ce qui sera appelé “ta postérité” sera par Isaac.’ Mais il reconnaissait que Dieu était capable même de le ressusciter d’entre les morts ; et c’est de là qu’il le reçut d’une manière figurée.”
18. Lorsque Abraham reçut Isaac vivant, qui préfigurait-il, et quel verset d’un psaume eut ainsi son accomplissement ?
18 Ainsi, lorsque Abraham enleva vivant de l’autel son fils Isaac et, à sa place, offrit en sacrifice un bélier, il figurait le Grand Abraham, Jéhovah Dieu, qui reçut son Fils unique, Jésus-Christ, d’entre les morts par une résurrection, conformément à ce qui avait été prédit dans le Psaume 16:10 (Da) en ces termes : “Tu n’abandonneras pas mon âme au shéol, tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption [la fosse, Jé].”
19, 20. a) Comment Jésus nous donna-t-il l’assurance qu’Abraham, Isaac et Jacob ressusciteront ? b) Quel dessein de Dieu fut ainsi révélé ?
19 La future résurrection d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est une certitude. Certaines paroles de Jésus-Christ nous en donnent l’assurance. À son époque, la secte des Sadducéens ne croyait pas à la résurrection des morts. S’efforçant de prouver à Jésus qu’il est illogique d’y croire, ils lui posèrent une question piège à propos d’une femme qui se serait mariée sept fois.
20 Montrant que leur question ne mettrait pas Dieu dans l’embarras à la résurrection, Jésus déclara à ces Sadducéens : “Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance de Dieu ; car à la résurrection on n’épouse pas et on n’est pas non plus donné en mariage, mais on est comme les anges au ciel. En ce qui concerne la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce qui vous a été dit par Dieu, en ces mots : ‘Je suis le Dieu d’Abraham et le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob’ ? Il est le Dieu, non des morts, mais des vivants.” (Mat. 22:29-32, MN). En d’autres termes, si ces trois patriarches ne devaient jamais revivre, Dieu n’eût pas déclaré : “Je suis le Dieu d’Abraham”, d’Isaac et de Jacob. Il eût dit : “J’étais le Dieu” de ces hommes. Mais sachant que, conformément à son dessein, ces trois hommes fidèles devaient revenir à la vie grâce à la résurrection, Jéhovah pouvait dire : “Je suis le Dieu” de ces patriarches. — Marc 12:24-27.
21. Dans quel sens ces trois patriarches étaient-ils “vivants” aux yeux de Dieu ?
21 La résurrection d’Abraham, d’Isaac et de Jacob d’entre les morts était tellement certaine que Dieu parla à Moïse comme s’ils étaient déjà “vivants”. Selon Luc 20:37, 38 (MN), Jésus déclara : “Mais que les morts sont ressuscités, même Moïse l’a laissé voir, dans le récit du buisson, lorsqu’il appelle Jéhovah ‘le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.’ Il est Dieu, non des morts, mais des vivants, car ils sont tous vivants pour lui.” Jéhovah Dieu ne voulait pas dire qu’Abraham, Isaac et Jacob étaient déjà vivants à l’époque où il parlait à Moïse devant le buisson ardent, dans le désert d’Arabie. S’ils étaient déjà vivants du temps de Moïse, il ne serait pas nécessaire de les ressusciter du Schéol ou Hadès, et partant, les paroles que Jéhovah prononça n’auraient pas été une preuve qu’il y aura une résurrection des morts. Ce fut en vertu de son dessein de ressusciter les morts que Dieu parla des trois patriarches comme s’ils étaient déjà vivants. Au point de vue de la résurrection à venir, ils sont tous “vivants” au regard de Dieu.
QU’EN EST-IL DES PÈRES ?
22. a) Quelles questions se posent concernant les pères d’Abraham, et où trouverons-nous la réponse ? b) À sa mort, vers qui Abraham devait-il aller, et quand mourut-il ?
22 À présent, il convient d’examiner le cas des ancêtres ou pères d’Abraham. Étant donné qu’ils sont morts depuis des milliers d’années, où se trouvent-ils actuellement ? Auront-ils, eux aussi, une résurrection ? Où trouverons-nous la réponse à ces questions ? La réponse est dans la Parole écrite de Dieu ! Selon Genèse 15:15, Jéhovah Dieu déclara à Abraham, alors qu’il se trouvait en Terre promise : “Toi, tu iras en paix vers tes pères, tu seras enterré après une heureuse vieillesse.” Cette parole se réalisa quatre-vingt-dix années plus tard. Le récit déclare à ce sujet : “Abraham expira et mourut, après une heureuse vieillesse, âgé et rassasié de jours, et il fut recueilli auprès de son peuple. Isaac et Ismaël, ses fils, l’enterrèrent dans la caverne de Macpéla, dans le champ d’Éphron, fils de Tsochar, le Héthien [Hittite, Li, NW], vis-à-vis de Mamré. C’est le champ qu’Abraham avait acquis des fils de Heth. Là furent enterrés Abraham et Sara, sa femme.” — Gen. 25:8-10.
23. Quand Abraham mourut, auprès de qui fut-il recueilli, et que peut-on en déduire quant à ces hommes ?
23 Ainsi, en accord avec ce que Dieu avait prédit, Abraham alla en paix vers ses pères et fut recueilli auprès de son peuple. Quels furent les pères d’Abraham, et à quel peuple appartint-il ? Le père proprement dit d’Abraham fut Térach, de la ville d’Ur (Our) des Chaldéens. Le onzième chapitre de la Genèse dresse la liste de neuf générations des pères d’Abraham, remontant jusqu’à Sem, fils de Noé. Noé mourut deux années seulement avant la naissance d’Abraham, et Sem décéda vingt-cinq années avant la mort de ce dernier. C’est donc vers ces hommes, ses pères, qu’à sa mort Abraham alla en paix, et c’est auprès d’eux, son peuple, qu’il fut recueilli. Que faut-il en déduire ? Si, à sa mort, Abraham alla dans le Schéol ou Hadès, où Isaac et Jacob allèrent le rejoindre, alors le peuple ou les pères d’Abraham, en remontant jusqu’à Noé, doivent, eux aussi, être dans le Schéol ou Hadès, et dans ce cas, ils attendent également la résurrection des morts qui aura lieu sous le Royaume de Dieu et de son Christ.
24. À sa mort, auprès de qui et dans quel lieu Ismaël, fils d’Abraham, fut-il recueilli ?
24 Ismaël, demi-frère d’Isaac, fils d’Abraham par sa concubine égyptienne Agar, vécut cent trente-sept ans puis, d’après Genèse 25:17, “il expira et mourut, et il fut recueilli auprès de son peuple”. Parmi son peuple figurait son père Abraham, que lui et Isaac avaient enterré quatre-vingt-dix ans auparavant. Ainsi, Ismaël alla, lui aussi, dans le Schéol ou Hadès, la tombe commune aux morts étendus dans la poussière de la terre.
25. Auprès de qui Aaron, frère de Moïse, fut-il recueilli, et quand mourut-il ?
25 La Parole écrite de Dieu parle d’autres hommes qui, à leur mort, furent réunis à leurs pères. Aaron naquit cent quinze ans après la mort, en Égypte, de son trisaïeul, Jacob ; trois années après la naissance d’Aaron, son frère vint au monde, celui qui allait devenir le prophète Moïse. Quand Aaron avait cent-vingt-trois ans, Dieu déclara : “Aaron va être recueilli auprès de son peuple ; car il n’entrera point dans le pays que je donne aux enfants d’Israël.” Ainsi Aaron, grand prêtre de Dieu, mourut sur le mont Hor, à l’est de la Terre promise (Nomb. 20:23-29). Plus tard cette même année, Jéhovah déclara au prophète Moïse : “Toi aussi, tu seras recueilli auprès de ton peuple, comme Aaron, ton frère, a été recueilli.” — Nomb. 27:13.
26. À quel endroit Moïse fut-il réuni à son peuple, et où se trouve-t-il à présent ?
26 Avant de mourir, Moïse, conformément à l’ordre de Jéhovah, exécuta la vengeance divine sur les Madianites (Nomb. 31:1, 2). Le jour où Moïse devait mourir, en l’an 1473 av. J.-C., Jéhovah lui ordonna de gravir le mont Nébo et de regarder la Terre promise, après quoi il pouvait être recueilli auprès de son peuple (Deut. 32:48-52). Moïse obéit à ce commandement. Après sa mort, on rédigea ce rapport : “Moïse, le serviteur de Jéhovah, mourut là, dans le pays de Moab, selon l’ordre de Jéhovah. Et il l’enterra dans la vallée, au pays de Moab, vis-à-vis de Beth-Phogor [Beth-Péor]. Aucun homme n’a connu son sépulcre jusqu’à ce jour.” (Deut. 34:5, 6, AC). Peu importe où fut située la tombe de Moïse, il descendit dans le Schéol ou Hadès. Dieu peut le sortir de là, ainsi qu’Aaron, par une résurrection opérée par Jésus-Christ, le Roi.
27. Auprès de qui Josué et ses contemporains furent-ils recueillis, et où descendirent-ils ?
27 Qui succéda à Moïse en tant que juge visible de la nation élue de Dieu ? Ce fut Josué, fils de Nun. Il conduisit le peuple élu de l’autre côté du Jourdain et le fit pénétrer en Terre promise. Il resta fidèle à Dieu jusqu’à la mort. À propos de Josué et de ses contemporains, il est écrit dans Juges 2:8-10 (AC) : “Josué, fils de Nun, serviteur de Jéhovah, mourut âgé de cent dix ans. On l’ensevelit dans le territoire qu’il avait eu en partage, à Thamnath-Hérès ; dans la montagne d’Éphraïm, au nord du mont Gaas. Toute cette génération fut aussi recueillie auprès de ses pères, et il s’éleva après elle une autre génération.” Puisque tous ces contemporains de Josué furent recueillis auprès de leurs pères, ils descendirent tous dans le Schéol ou Hadès.
28. a) À sa mort, avec qui le roi David se coucha-t-il ? b) D’après l’apôtre Pierre, où était David à l’époque de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère ?
28 Quelques siècles plus tard, David de Bethléhem devint roi de la totalité des douze tribus d’Israël. Il fut le premier roi juif à régner à Jérusalem. Dans plusieurs de ses psaumes, David parla de sa délivrance du Schéol ou Hadès (Ps. 16:10 ; 18:6 18:5, NW ; 30:4 30:3, NW ; 86:13, Li). Il vécut assez longtemps pour voir son fils, le sage Salomon, devenir son successeur sur le trône de Jérusalem. “David se coucha avec ses pères, et il fut enterré dans la ville de David.” (I Rois 2:10 ; Actes 13:36). Il alla rejoindre ses pères dans le Schéol ou Hadès. Longtemps après, lors de la fête de Shavouʽoth (Pentecôte) de l’an 33 de notre ère, Pierre, apôtre chrétien, affirma que David était toujours dans le Schéol ou Hadès. Ce jour-là, l’apôtre déclara que le Psaume 16 (composé par David) avait été accompli sur le descendant promis du psalmiste, Jésus-Christ. Pierre expliqua à propos de David : “Il vit à l’avance la résurrection du Christ et en parla, disant qu’il n’a pas été abandonné dans le Hadès et que sa chair non plus n’a pas vu la corruption. Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, fait dont nous sommes tous témoins. (...) En fait, David n’est pas monté au ciel.” (Actes 2:1-34, MN). D’après ces paroles de Pierre, la résurrection de David est encore à venir.
29, 30. a) Au témoignage de la prophétesse Hulda, auprès de qui le roi Josias allait-il être recueilli, et comment cette prédiction s’accomplit-elle ? b) Tous les rois qui avaient précédé Josias furent-ils ensevelis au même endroit ?
29 Parmi les successeurs de David sur le trône de Jérusalem, l’un des rois fidèles était Josias, qui régna au septième siècle avant notre ère. En ramenant son peuple à la loi de Jéhovah Dieu, Josias essaya d’éviter un désastre national. Lorsqu’il demanda à Dieu, par l’entremise de la prophétesse Hulda, quel serait l’avenir de sa nation, Dieu lui fit cette promesse : “Voici, je te recueillerai auprès de tes pères, tu seras recueilli en paix dans ton sépulcre, et tes yeux ne verront pas tous les malheurs que je ferai venir sur ce lieu.” — II Rois 22:20.
30 Josias mourut des suites d’une blessure qu’il reçut en combattant dans la vallée de Méguiddo. Ainsi, il ne vit pas le terrible désastre qui s’abattit sur Jérusalem. Après que Josias fut mortellement blessé, “ses serviteurs l’emportèrent du char, le mirent dans un second char qui était à lui, et l’amenèrent à Jérusalem. Il mourut, et fut enterré dans le sépulcre de ses pères. Tout Juda et Jérusalem pleurèrent Josias”. (II Chron. 35:22-24.) Tous les rois de Jérusalem qui avaient précédé Josias ne furent pas ensevelis au même endroit à Jérusalem, “dans les sépulcres des rois d’Israël”. — II Chron. 28:27 ; 21:20 ; 24:25 ; 32:33 ; 16:14.
31, 32. a) Pour être recueillis auprès de leur peuple, devaient-ils tous avoir la même tombe ? b) D’où sortiront-ils tous, et comment ?
31 En effet, pour être recueillis auprès de leur peuple ou de leurs pères, tous ces rois et patriarches n’avaient pas besoin d’être ensevelis dans la même sépulture ou tombe. Lorsque le patriarche Abraham mourut et fut “recueilli auprès de son peuple”, il ne fut assurément pas enterré dans la même tombe que son père Térach, qui mourut à Charan ou Haran, au nord-ouest de la Mésopotamie, ni dans la même sépulture que Noé et Sem.
32 Il est non moins certain que lorsque le grand prêtre Aaron mourut sur le mont Hor et que son frère Moïse décéda sur le mont Nébo, tous deux recueillis auprès de leur peuple, ils ne furent pas enterrés avec leurs ancêtres Abraham, Isaac et Jacob dans la caverne de Macpéla, près d’Hébron, en Terre promise. Il n’empêche qu’ils se retrouvèrent tous dans le Schéol ou Hadès. Ils sont tous étendus morts dans l’unique Schéol ou Hadès ; et selon Révélation 20:13 (MN), c’est de là qu’ils doivent sortir par une résurrection.
[Note]
a Voir l’ouvrage La religion a-t-elle servi l’humanité ?, chapitre 19, intitulé “Les pauvres dans le sein d’Abraham”, pages 217-227, ainsi que la page 276, paragraphe 11.