Les pauvres relevés et consolés
“ Louez Jéhovah... Il relève le pauvre de la poussière et élève l’indigent de dessus le fumier, afin de le mettre avec les princes, même avec les princes de son peuple. ” — Ps. 113:1, 7, 8, AS.
1. Sur qui les pauvres de la terre doivent-ils maintenant compter, et pourquoi ?
JÉHOVAH Dieu est Celui sur qui tous les pauvres de la terre devraient compter en cette époque de détresse mondiale. Il ne méprise pas leur basse condition. Il ne ferme pas ses oreilles à leurs soupirs et à leurs gémissements, mais il prend acte de leurs besoins et leur offre maintenant le véritable soulagement. Abraham Lincoln, un homme qui, de pauvre qu’il était, s’éleva à la présidence des États-Unis d’Amérique, dit un jour : “ Dieu doit aimer les pauvres, car il en a tellement fait. ” Mais ce n’est pas Dieu qui fit le pauvre, c’est-à-dire, les quelques riches et les nombreux pauvres. Ce n’est pas lui qui créa la distinction des classes entre riches et pauvres. Il n’a pas voulu voir la multitude dans l’indigence, un état qui dura si longtemps que maintenant les pauvres se soulèvent finalement en masse sous la conduite de chefs communistes pour renverser les riches capitalistes et rendre égaux socialement et économiquement tous les hommes sous le règne de dictateurs communistes. C’est l’adversaire de Dieu, Satan le Diable, qui a réalisé cela. C’est cette méchante créature qui propose à présent de faux systèmes politiques et économiques pour le soulagement des masses opprimées, afin de les détourner du seul moyen de soulagement efficace, celui fourni par Jéhovah Dieu. L’application de ces mesures humaines de secours, pour l’amélioration des conditions des pauvres et pour l’aide aux régions arriérées du monde ne fera qu’augmenter les fardeaux des peuples, causera leur appauvrissement et une plus grande oppression. Mais le Dieu tout-puissant est toujours venu au secours des pauvres de son peuple. Maintenant, il va entièrement justifier leur cause et les introduire dans des richesses qui surpassent même celles que possédaient le premier homme et la première femme à l’origine de l’humanité, en Éden. Le moyen que Dieu utilise est son royaume remis entre les mains de son Fils Jésus-Christ.
2. Dans quel domaine les peuples ont-ils été principalement retenus dans la misère, et comment ?
2 La pauvreté des peuples ne concerne pas seulement les richesses matérielles. Elle concerne surtout les richesses spirituelles. Le clergé des systèmes religieux orthodoxes chrétien et juif est obligé d’admettre aujourd’hui qu’il a laissé les peuples dans la misère spirituelle. Il a été partial envers les riches de ce monde ; il a fermé les yeux et s’est tu devant l’oppression exercée par eux sur les pauvres, tout en se donnant une apparence de grande justice. Les richesses spirituelles auraient cependant allégé le sort des peuples qui se débattent au milieu de l’injustice et des difficultés de ce monde. De telles richesses auraient empêché leur soulèvement violent et radical contre l’ordre constitué actuel du monde. Une personne n’a pas besoin de richesses matérielles égoïstes pour être réellement riche, heureuse et satisfaite.
3. Qui fut le plus pauvre, quoique le plus heureux sur terre, et pourquoi ?
3 Sur terre, Jésus-Christ se trouvait parmi les plus pauvres d’entre les pauvres, si l’on s’en rapporte aux biens terrestres. À sa naissance, on ne le coucha pas dans un beau berceau, mais dans la mangeoire d’un animal, car il n’y avait pas de place pour les voyageurs à l’auberge du village. Étant prédicateur du royaume de Dieu, il n’avait pas de maison à lui. “ Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. ” (Mat. 8:20) Mais ses richesses spirituelles lui firent des amis véritables et fidèles, en particulier son Père dans les cieux et les hommes de bonne volonté sur la terre. Il avait une joie qu’aucune créature ne pouvait ravir. Il était l’homme le plus heureux de la terre, aussi était-il à même de parler des véritables conditions de bonheur dans son sermon sur la montagne, en commençant par : “ Heureux sont ceux qui sont conscients de leur besoin spirituel, puisque le royaume des cieux leur appartient ”. (Mat. 5:3, NW) En entrant en relation avec lui, tous les pauvres peuvent être enrichis spirituellement et peuvent se réjouir dans l’espoir d’être bientôt faits les possesseurs de toutes les autres richesses, dans l’équitable monde nouveau établi sous son royaume.
4. Quel est le renversement de choses dont il montra que le temps était venu, et comment l’illustra-t-il ?
4 À ce moment-là, Jésus savait que le monde de Satan devait durer sans que Dieu intervienne jusqu’à ce que les “ temps fixés des nations ” se terminent en 1914. Aussi s’efforça-t-il, au moyen du message du royaume de Dieu et de leur compréhension croissante de Sa Parole écrite, d’enrichir spirituellement ces hommes qui étaient conscients de leur besoin spirituel. Il montra que le temps était venu pour Dieu de renverser les rôles : d’abaisser ceux qui étaient riches en biens de ce monde, en puissance politique et en contrôle et influence religieuse, et d’élever ceux qui avaient conscience de leur besoin spirituel. Il illustra cela dans une parabole qu’il donna, la parabole de l’homme riche et de Lazare. Une “ parabole ”, disons-nous, car si nous interprétions littéralement cette description des événements qui entourent l’homme riche et Lazare, cela rendrait absurde cette intéressante image en paroles de Jésus. À cause de sa signification, si claire aujourd’hui pour nous, nous allons considérer cette parabole réconfortante. À mesure que nous progresserons, nous relèverons les points qui montrent qu’elle ne peut être interprétée littéralement, comme le prétendent les membres du clergé, dans le dessein de terrifier les peuples qu’ils tiennent en leur pouvoir, par la crainte d’être tourmentés dans un feu littéral et dans le soufre pour toujours après la mort.
L’HOMME RICHE
5, 6. a) À qui Jésus donna-t-il cette parabole comme avertissement, et pourquoi ? b) Qui l’homme riche représente-t-il en général ?
5 Quand Jésus donna cette parabole, des membres de la secte religieuse rigide des pharisiens l’écoutaient, et cela était sans doute un avertissement les concernant. “ Or les pharisiens, qui aimaient l’argent, écoutaient toutes ces choses, et ils commencèrent à se moquer de lui. ” Aussi, après quelques remarques appropriées, Jésus dit : “ Pour reprendre : Un certain homme était riche, et il avait coutume de s’habiller de pourpre et de lin, et se divertissait de jour en jour avec magnificence. ” (Luc 16:14, 19, NW) “ Diʹves ”, n’était pas son nom, mais la Vulgate, version latine de la Bible, emploie ce mot pour le désigner, parce que c’est le mot latin signifiant “ homme riche ”. C’est pourquoi on appelle communément l’homme riche “ Diʹves ”, et nous pouvons le faire aussi. Mais maintenant la question se pose : Qui est cet homme riche ?
6 Jésus ne fit pas à l’homme riche l’honneur de lui donner un nom, mais se contenta simplement de le décrire, afin de dépeindre la classe de personnes qu’il représente. En rapport avec ses richesses, il s’habillait de pourpre et de lin, et se divertissait quotidiennement avec magnificence, ce qui comprenait une table abondamment garnie. Puisque Jésus adressa directement ces paroles aux Juifs, l’homme riche représente d’abord une classe existant au milieu d’eux et nantie de privilèges et d’avantages semblables à ceux qui sont décrits. Dans l’application finale de la parabole, à notre époque, il représente une classe semblable, la contrepartie de celle qui existait du temps de Jésus. Jésus parlait en partie à l’adresse des pharisiens qui étaient parmi les auditeurs, et qui aimaient l’argent. Ainsi, les faits et les Écritures indiquent que l’homme riche représente une classe de conducteurs religieux qui sont riches en privilèges et en occasions spirituelles et qui se conduisent comme le fit l’homme riche.
7. Que représentait l’homme riche se revêtant de pourpre ?
7 L’habillement symbolise la position, le rang, les moyens matériels et l’identité. Le pourpre était la couleur de la royauté. Quand les soldats romains tournèrent en dérision les droits à la royauté et la lignée royale de Jésus, ils “ le revêtirent d’un manteau de pourpre ” et lui dirent : “ Salut, roi des Juifs ! ” (Jean 19:2-5 ; Marc 15:16-20) Les conducteurs affirmaient être appelés au royaume de Dieu, ils se rappelaient les paroles que Dieu leur avait adressées par l’intermédiaire de Moïse au mont Sinaï : “ Maintenant, si vous écoutez ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez entre tous les peuples, car toute la terre est à moi ; vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. ” (Ex. 19:5, 6) Même Jésus parla d’eux comme des “ fils du royaume ”, et nous révéla ce qu’ils étaient, disant : “ Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. ” C’est à cause de cette manière d’agir que Jésus dit : “ Le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits ”; et les principaux prêtres et les pharisiens comprirent qu’il parlait d’eux. (Mat. 8:12 ; 23:13 ; 21:43, 45) Ainsi, ici déjà, l’homme riche est identifié comme représentant les pharisiens hypocrites, les scribes et les principaux prêtres, qui comprenaient les sadducéens ; et ceux-ci constituaient le clergé juif ou les conducteurs religieux.
8. Que représente le fait qu’il s’habillait de lin ?
8 L’homme riche n’était pas vêtu uniquement de pourpre, mais aussi de lin. Ceci est significatif, car dans l’Écriture, le lin représente la justice : “ le fin lin représente les actions justes des saints. ” (Apoc. 19:8, NW) S’il existait une classe sur terre qui faisait valoir ses prétentions à la justice, la justice personnelle, c’était bien celle du clergé juif. En effet, quand les pharisiens se moquèrent de Jésus, il leur dit juste avant de leur parler de l’homme riche et de Lazare : “ Vous êtes de ceux qui se déclarent justes eux-mêmes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; parce que ce qui est élevé parmi les hommes est une chose répugnante aux yeux de Dieu. ” (Luc 16:15, NW) C’est pourquoi il leur dit qu’ils se revêtaient de lin à l’extérieur, d’une façon symbolique. Mais c’était pour recouvrir un intérieur répugnant. Plus tard, il mit cela en évidence en ces termes : “ Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Car vous ressemblez à des tombes blanchies, qui, effectivement, paraissent belles du dehors, mais qui, à l’intérieur, sont pleines d’ossements d’hommes morts et de toutes sortes d’impuretés. Et de cette façon, vous aussi paraissez justes au dehors aux yeux des hommes, mais vous êtes à l’intérieur pleins d’hypocrisie et d’iniquité. ” (Mat. 23:27, 28, NW) C’est pour cette raison qu’il donna la parabole du pharisien et du percepteur méprisé, car les pharisiens “ croyaient en eux-mêmes qu’ils étaient justes, et... considéraient le reste comme rien ”. (Luc 18:9-14, NW) Mais le percepteur s’en retourna chez lui réellement plus juste que le pharisien.
9. Pourquoi leur justice n’avait-elle pas un fondement convenable ?
9 En s’affichant dans leurs vêtements de fin lin, ils faisaient publiquement montre de leur justice afin qu’elle soit visible aux hommes, sonnant de la trompette devant eux quand ils faisaient leur distribution de charité afin d’attirer l’attention sur eux-mêmes et de gagner les applaudissements. (Mat. 6:1, 2) L’apôtre Paul avait été un membre zélé de cette secte rigide des pharisiens et se considérait comme étant sans reproche pour autant qu’il s’agissait de la justice obtenue au moyen de la loi mosaïque. Mais il abandonna cette fausse voie, celle de se croire juste à ses propres yeux, afin de pouvoir acquérir la véritable justice : “ non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi. ” (Phil. 3:4-6, 9) En qualité de chrétien, il déplora la conduite des Israélites sous la direction de leur clergé et dit : “ Israël, bien que poursuivant une loi de justice, n’était pas parvenu à la loi. Pour quelle raison ? Parce qu’il l’a poursuivie, non par la foi, mais comme si elle venait par les œuvres... Car je leur rends témoignage qu’ils ont un zèle pour Dieu ; mais non selon la connaissance exacte. Car, ne connaissant pas la justice de Dieu, mais cherchant à établir la leur propre, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. Car Christ est la fin définitive de la Loi, afin que quiconque exerce la foi puisse avoir la justice. ” (Rom. 9:31, 32 ; 10:2-4, NW) Aussi, le lin avec lequel se revêtait la classe de l’“ homme riche ” n’était pas celui que Dieu donna par Christ. C’était de la prétendue justice personnelle et Jésus la dévoila courageusement comme telle.
PERSONNES DE HAUTE NAISSANCE
10, 11. a) Quelle descendance renforçait leur assurance ? b) Mais à quoi ne pensaient-ils pas concernant l’incertitude de leur position ?
10 Une chose renforçait ceux qui faisaient partie de la classe de l’“ homme riche ” dans leur assurance et dans leur arrogance, une chose que la parabole révèle plus loin, c’est-à-dire le fait qu’ils étaient des descendants naturels d’Abraham. Jéhovah Dieu avait fait, en jurant par lui-même, cette promesse à Abraham : “ Je l’ai juré par moi-même, dit [Jéhovah],... je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est au bord de la mer, et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. En ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre. ” (Gen. 22:16-18, Cr) C’est pourquoi ils dirent à Jésus : “ Nous sommes la descendance d’Abraham et n’avons jamais été esclaves de personne. ”
11 Jésus répondit : “ Je sais que vous êtes la descendance d’Abraham, mais vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne fait aucun progrès parmi vous. ” Il disait que, s’ils étaient les fils d’Abraham, ils devraient faire les œuvres d’Abraham. Mais déjà Jean-Baptiste, avant Jésus, les mit en garde contre le fait de trop se reposer sur leur descendance naturelle de l’ami fidèle de Dieu. Quand il aperçut de nombreux pharisiens et des sadducéens venir au baptême, il leur dit : “ Descendance de vipères,... n’ayez pas la prétention de vous dire à vous-mêmes : Comme père, nous avons Abraham. Car je vous dis que Dieu est capable de susciter de ces pierres des enfants à Abraham. ” (Jean 8:33, 37, 39 et Mat. 3:7-9, NW) Ils étaient naturellement de la souche d’Abraham, comme les branches naturelles d’un olivier cultivé. Mais ils ne pensaient pas qu’ils pouvaient être détachés de cette souche en refusant de croire au Fils de Dieu, la Postérité principale d’Abraham, Jésus-Christ. De plus, les branches d’un olivier sauvage pouvaient être greffées miraculeusement aux places qu’ils laisseraient vacantes. Autre chose encore : Abraham eut deux fils naturels, Ismaël et Isaac ; ils pouvaient être rejetés comme le fut Ismaël, laissant Isaac unique héritier, parce qu’il était né miraculeusement en accomplissement de la promesse de Dieu faite à Abraham. — Rom. 11:1, 17-24 ; Gal. 4:29, 30.
12. En raison de quelle possession pouvaient-ils se nourrir somptueusement ?
12 Étant si grandement favorisés, naturellement à cause de leur descendance des fidèles ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob, ils se divertissaient de jour en jour avec magnificence. La parabole de Jésus nous fait remarquer que les membre de la classe de l’“ homme riche ” pouvaient manger à une table somptueuse, parce qu’ils avaient de riches provisions spirituelles, “ Moïse et les Prophètes ”. Moïse représentait la Loi et les cinq premiers livres de la Bible qu’il écrivit, tandis que les Prophètes comprenaient les écrits des premiers et des derniers prophètes ; et réunis à eux, les Psaumes ou collection des livres bibliques débutant par les Psaumes. Ensemble, ils formaient les Écritures hébraïques, et c’est de ces dernières que Jésus tira continuellement des citations pour prouver qu’il était le Messie, ou Christ, la Postérité promise d’Abraham. “ Et, commençant par Moïse et tous les prophètes, il leur interpréta des choses qui le concernaient dans toutes les Écritures. ” Il dit : “ Toutes les choses écrites dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes à mon sujet doivent être accomplies. ” — Luc 24:27, 44, NW.
13. Sur qui, par conséquent, avaient-ils l’avantage ? Comment en est-il témoigné ?
13 Par conséquent, pourvus de ce trésor donné par Dieu, les Israélites circoncis possédaient un avantage sur toutes les nations des gentils. Paul demande : “ Quelle est alors la supériorité du Juif, ou quel est l’avantage apporté par la circoncision ? Grands de toute manière. Tout d’abord, parce que les saintes déclarations de Dieu leur ont été confiées. ” (Rom. 3:1, 2, NW) Comparaissant devant les membres du sanhédrin juif présidé par le grand prêtre, le martyr chrétien Étienne leur dit : “ C’est ce Moïse qui... vint à se trouver parmi l’assemblée dans le désert avec l’ange qui lui parla sur le mont Sinaï et avec nos pères, et il reçut de saintes déclarations vivantes pour vous les donner. ” (Actes 7:37, 38, NW) L’apôtre Paul parla d’eux comme “ mes frères, mes parents selon la chair qui, comme tels, sont Israélites, à qui appartiennent l’adoption comme fils, la gloire, les alliances, la remise de la Loi, le saint service et les promesses ; à qui les pères appartiennent et de qui Christ est issu selon la chair ”. (Rom. 9:3-5, NW) Jéhovah Dieu plaça vraiment un festin exclusif devant son peuple choisi, et, pour cette raison, le psalmiste dit : “ Il montre sa parole à Jacob, ses statuts et ses ordonnances à Israël. Il n’a traité ainsi avec aucune nation ; et quant à ses ordonnances, elles ne les ont pas connues. Louez Jéhovah ”. — Ps. 147:19, 20, AS.
14. Qui spécialement participait au festin en Israël ? Étaient-ils dans le sein d’Abraham ?
14 Ce privilège de participer au festin était particulièrement vrai en ce qui concernait les conducteurs religieux d’Israël, la classe de l’“ homme riche ” de ce temps-là. Ils avaient donc la “ clef de la connaissance ” et c’était leur privilège d’enseigner le commun peuple. Mais bien qu’ils se nourrissent à la table de l’homme riche, se confiant en leur magnificence et affirmant être la postérité promise d’Abraham, ils ne reposaient cependant pas dans le “ sein d’Abraham ” et n’obtenaient pas sa principale faveur. Jésus en dévoila la raison quand il dit à ses adversaires religieux : “ Malheur à vous qui êtes versés dans la Loi, parce que vous avez enlevé la clef de la connaissance ; vous n’êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché ceux qui entraient. ” (Luc 11:52, NW) Sans aucun doute, l’“ homme riche ” représente un groupe égoïste de partisans de la religion aussi bien de cette époque que de la nôtre. Bien qu’approvisionnés par une table somptueuse de nourriture spirituelle, ils n’en laissent tomber ou n’en jettent que très peu pour le profit des pauvres.
LE PAUVRE MENDIANT LAZARE
15. Qui était placé à la porte de l’homme riche, et pourquoi ?
15 Jésus nous emmène maintenant de l’intérieur du palais de l’homme riche à sa porte, disant : “ Mais on avait coutume de mettre à sa porte un certain mendiant couvert d’ulcères, nommé Lazare, et qui désirait se rassasier des choses qui tombaient de la table de l’homme riche. Oui, les chiens, aussi, venaient lécher ses ulcères. ” (Luc 16:20, 21, NW) Le mendiant Lazare avait le droit de se tenir à la porte de l’homme riche, car la loi de Dieu enseignait spécifiquement aux personnes aisées d’être généreuses envers les pauvres. Si celles qui composaient la classe de l’“ homme riche ” s’étaient conduites généreusement, selon la loi de Dieu, en aimant leur prochain comme elles-mêmes, il n’y aurait pas eu de pauvres dans le pays. Mais puisqu’il y avait des pauvres dans le pays, à cause de l’organisation mondiale égoïste, l’homme riche se trouvait sous les obligations de la Loi et il avait également reçu l’avertissement des Prophètes ; et ses écrits lui ordonnaient de prendre les pauvres en considération et de leur apporter quelque soulagement. — Deut. 15:4, 7, 9, 11 ; Ps. 41:2, 3 41:1, 2, NW.
16. Le nom de Lazare désigne-t-il une personne littérale ? Qu’indique ce nom ?
16 Tout comme l’homme riche et égoïste représentait une classe de personnes, de même le mendiant ou le pauvre homme représentait une classe existant du temps de Jésus et de nos jours. En discernant la classe existant du temps de Jésus, nous pourrons identifier la classe qui en est la contrepartie moderne. De 1881 à la fin de 1939, on a enseigné que l’homme riche représentait la nation juive dans son ensemble et que le mendiant représentait les gentils ou toutes les nations en dehors d’Israël.a Mais Jésus donna au mendiant le nom de Lazare, qui était un nom juif, indiquant par là qu’il était un Juif et non un gentil. Lazare est une forme grecque du nom “ Éléazar ”, qui signifie “ Dieu est aide ”. Les faits montrent que cette classe du “ mendiant ” commença d’abord avec les Juifs comme membres, mais qu’elle s’élargit pour inclure des gentils, de telle sorte qu’aujourd’hui elle est composée principalement de gentils. Lazare était de la même communauté juive que l’homme riche. Entre eux n’existait pas un mur de séparation pour des raisons de race ou d’extraction. La différence qui existait entre eux était due à la supériorité et aux privilèges que le clergé s’était égoïstement arrogés.
17. Qui Lazare représente-t-il, et pourquoi comme un mendiant ?
17 Le mendiant Lazare représente donc les pauvres parmi les Juifs de ce temps-là et ceux dans la chrétienté d’aujourd’hui. Le clergé et les conducteurs religieux leur refusent la nourriture spirituelle convenable, les privilèges et les égards auxquels ils ont droit selon la volonté et les commandements de Dieu. Au temps de Jésus, la classe de l’“ homme riche ” comprenait les pharisiens, et ceux-ci traitaient le commun peuple avec un mépris souverain. L’Histoire nous rapporte qu’ils les appelaient ‘am ha-arets ou gens de la terre, et qu’ils les considéraient comme moins que rien et indignes de leur attention. De tels gens seraient-ils dignes d’une résurrection pour la vie éternelle ? Certainement pas ! On pensait que les hommes qui devenaient disciples des rabbins ou des instructeurs juifs étaient beaucoup mieux placés pour cela. Quand ils payaient bien les rabbins, ils achetaient l’opinion favorable de tels instructeurs. Avec quel à propos le récit de Luc nous dit-il que les pharisiens écoutaient la parabole de Jésus, qu’ils aimaient l’argent et se moquaient de Jésus de Nazareth, pensant que de cette ville obscure rien de bon ne pouvait venir ! Ils “ croyaient en eux-mêmes qu’ils étaient justes, et... considéraient le reste comme rien ”. — Jean 1:46 ; Luc 18:9-11, NW.
18, 19. Pourquoi fut-il dépeint comme couvert d’ulcères et comme un compagnon des chiens ?
18 De tels conducteurs religieux vêtus du lin de leur prétendue justice considéraient avec mépris, comme malades spirituellement, les pauvres gens ignorants, comme ce fut le cas pour Lazare couvert d’ulcères. Ils regardaient les pauvres de la même façon que les trois amis soi-disant justes de Job le regardaient, quand le Diable, Satan, l’eut frappé de furonculose de la tête aux pieds afin de faire croire que la main de Dieu sévissait contre Job. Avec dédain, les principaux prêtres et les pharisiens disaient au sujet du peuple qui croyait en Jésus : “ Cette foule qui ne connaît pas la loi, ce sont des gens maudits. ” — Job 2:1-13 ; Jean 7:49, NW.
19 Aussi classaient-ils de telles gens dans la catégorie de ceux qui se trouvaient sous la malédiction divine et capables seulement de s’associer intimement avec les chiens qui pouvaient se nourrir de la chair d’animaux déchirés par les bêtes dans les champs et à qui on ne devait jeter aucune chose sainte. Ils n’avaient qu’à rôder autour de la cité, à la nuit tombante, comme des chiens de rues qui hurlent s’ils ne trouvent rien à manger. Les gentils incirconcis étaient considérés comme des chiens ; ces gens-là pouvaient donc lécher les ulcères des pauvres et leur apporter quelque soulagement adoucissant. (Ex. 22:31 ; Mat. 7:6 ; 15:26, 27 ; Ps. 59:7, 15, 16 59:6, 14, 15, NW ; Marc 7:27, 28) Étant négligés spirituellement par les conducteurs hautains qui les considéraient avec dédain, les pauvres ne pouvaient que devenir ulcéreux et spirituellement malades. C’est à ces personnes négligées et malades que Jésus apporta la Parole salutaire de Dieu. Lorsque les pharisiens se plaignirent à ses disciples : “ Pourquoi votre instructeur mange-t-il avec les percepteurs et les pécheurs ? ”, Jésus dit : “ Les personnes qui se portent bien n’ont pas besoin de médecin, mais celles qui sont souffrantes en ont besoin. Allez, maintenant, et apprenez ce que signifie : Je veux de la miséricorde, et non des sacrifices. C’est pourquoi, je suis venu appeler, non des justes, mais des pécheurs. ” — Mat. 9:11-13, NW ; Marc 2:16, 17.
20. Qui plaça le mendiant à la porte de l’homme riche, et pourquoi à cet endroit ?
20 Le mendiant Lazare était placé à la porte de l’homme riche, car il désirait se rassasier des choses qui tombaient de sa table. Tout ce qui tombait de cette table somptueuse n’aurait jamais privé l’homme riche. Cela pouvait être donné au mendiant sans l’accompagnement d’une sonnerie de trompettes appelant l’attention publique sur sa charité envers les pauvres. Quelques personnes de la communauté plaçaient Lazare à sa porte. Comme Lazare, elles pensaient que la nourriture spirituelle ne pouvait venir de Dieu que par l’intermédiaire du clergé, aussi apprirent-elles à la classe du pauvre peuple ignorant, symbolisée par Lazare, à compter sur les conducteurs et les instructeurs religieux pour tout ce qui concerne les provisions spirituelles.
21. De quoi la classe de Lazare désirait-elle être nourrie, mais que reçut-elle ?
21 Les personnes de la classe de Lazare ont faim et soif de justice, sont conscientes de leur besoin spirituel et aspirent à la nourriture spirituelle qui les mettrait dans une bonne condition de santé de cœur et d’esprit et leur donnerait la force de servir Dieu de la bonne manière. Elles désirent davantage que les philosophies vaines et futiles des hommes ; cependant, c’est là tout ce que leur donne la classe de l’“ homme riche ”. Elle leur donne des préceptes d’hommes et les traditions des anciens religieux qui transgressent les commandements de Dieu et ôtent toute force à sa Parole. Ne cherchant que leur propre bien-être, ils lient et mettent de pesants fardeaux sur les épaules de l’humanité. Ne voulant pas entrer dans le royaume des cieux par l’intermédiaire de Jésus-Christ, ils essaient d’empêcher la classe de Lazare d’y entrer. Pour cette raison, ils ne laissèrent tomber que des petits morceaux de la véritable nourriture spirituelle pour la santé et la force de la classe de Lazare. Cette classe ne reçut qu’un peu de consolation de la Parole de Dieu et de ses dispositions, alors que les membres soi-disant justes de la classe de l’“ homme riche ” appliquèrent à eux-mêmes toutes les principales bénédictions. (Col. 2:8 ; Mat. 15:1-9 ; 23:4, 13, NW) Quoi d’étonnant que Jésus ait repris publiquement ceux qui composaient la classe religieuse de l’“ homme riche ” et les ait appelés : “ hypocrites, insensés, conducteurs aveugles, serpents, descendance de vipères ” ! Combien généreux a-t-il été en embrassant la cause des pauvres, en les relevant et les consolant ! w 15/2/51
[Note]
a Voir “ Lazare consolé ”, dans La Tour de Carde du 15 déc. 1939, (angl.) ; également “ Le Pauvre consolé ”, dans la brochure Réfugiés publiée en 1940.