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Gédéon, modeste et vaillant combattant pour JéhovahLa Tour de Garde 1967 | 15 janvier
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Cette nuit-là, Jéhovah mit Gédéon à l’épreuve en lui ordonnant de renverser l’autel de Baal appartenant à son père, de couper le pieu sacré qui était auprès, de lui bâtir ensuite un autel et d’offrir en holocauste un bœuf sacré avec le bois du pieu sacré qu’il avait coupé. Gédéon exécuta de nuit ce que Jéhovah lui avait dit, après avoir pris dix de ses serviteurs ; notons au passage que cela exigea certainement de sa part une grande foi. Le lendemain, quand les gens de la ville virent ce qui était arrivé et apprirent que Gédéon en était l’auteur, ils réclamèrent sa mort à grands cris, mais Joas, son père, prit le parti de Gédéon, conseillant avec beaucoup de sagacité aux gens de la ville qui s’étaient soulevés, de laisser Baal défendre lui-même sa cause. — Juges 6:25-32.
Après cela, les Madianites, ainsi que les Amalécites et les fils de l’Orient montèrent de nouveau pour envahir Israël et campèrent dans la basse plaine de Jizréel. Alors l’esprit de Jéhovah revêtit Gédéon, et ce dernier convoqua les Israélites de sa tribu et des trois tribus voisines pour monter à la rencontre des maraudeurs envahisseurs. Pour être sûr que Jéhovah Dieu serait avec lui, Gédéon réclama une nouvelle fois un signe, deux en fait, et Dieu accéda promptement à sa requête. — Juges 6:33-40.
À la suite de son appel aux armes, 32 000 combattants s’assemblèrent auprès de Gédéon, alors que l’ennemi disposait de 135 000 guerriers, soit plus de quatre fois autant. Mais Jéhovah dit à Gédéon que ses hommes étaient encore trop nombreux, car Israël pourrait se glorifier de la victoire. Au moyen de deux épreuves dont Jéhovah lui-même énonça les conditions, tous les peureux et ceux qui manquaient de vigilance furent éliminés, ce qui réduisit la troupe de Gédéon à 300 hommes seulement. Quelle foi en Dieu il lui fallut pour monter avec 300 hommes à la rencontre de 135 000 guerriers ! — Juges 7:1-8.
Afin que Gédéon fût assuré de la victoire, Jéhovah lui ordonna de descendre en reconnaissance vers le camp ennemi, en se faisant accompagner de son serviteur. Il descendit, et voici, un homme racontait à son camarade le songe qu’il avait fait ; il parlait d’un pain d’orge qui, roulant dans le camp de Madian, heurta le sommet d’une tente. Gédéon entendit l’explication du songe : “Ce n’est pas autre chose que l’épée de Gédéon, fils de Joas, homme d’Israël ; Dieu a livré entre ses mains Madian et tout le camp.” — Juges 7:9-14, AC.
PRUDENT ET AVISÉ
Mais comment 300 hommes mettraient-ils en déroute 135 000 guerriers ? Évidemment, cela ne pourrait pas se faire avec des épées et des lances. La réponse se trouve dans les paroles suivantes du sage roi Salomon : “La sagesse” — c’est-à-dire la sagesse divine — “vaut mieux que les instruments de guerre.” — Eccl. 9:18.
Gédéon était non seulement un homme dont la foi et la modestie étaient exemplaires, mais encore c’était un homme prudent. En réalité, on peut affirmer que sa sagacité et sa prudence allaient de pair avec sa modestie. L’homme modeste ne présume pas trop, il est prudent, il sait ce qu’il peut faire et ce qu’il ne peut pas faire. Aussi, la première fois que l’ange de Jéhovah lui apparut, Gédéon réclama-t-il un signe afin d’être sûr que la mission qu’on lui confiait venait bien de Jéhovah. Sa prudence était-elle justifiée ? Certainement, vu la nature exceptionnelle de la mission dont il était chargé et le fait que c’était lui, le moindre de tous, qui avait été choisi par Dieu pour l’accomplir. — Juges 6:17-23.
Notez encore au passage la prudence dont Gédéon fit preuve quand il dit à l’ange : “Ne t’éloigne point d’ici jusqu’à ce que je revienne auprès de toi, que j’apporte mon offrande, et que je la dépose devant toi.” Il allait apporter une offrande qui lui permettrait de mettre à l’épreuve le messager ou l’ange, et il ne voulait pas que celui-ci disparaisse ou parte avant son retour (Juges 6:18) ! Et Gédéon ne se montra-t-il pas prudent et avisé en détruisant de nuit l’autel de Baal ? S’il avait tenté de le faire au grand jour, il aurait mis en fureur les gens de la ville, adorateurs de Baal, et il se serait trouvé dans l’impossibilité d’accomplir sa mission. Prudent, il accomplit cette tâche de nuit, après avoir emmené avec lui dix serviteurs, sans doute pour que certains d’entre eux montent la garde pendant que les autres l’aideraient à renverser l’autel de Baal et à remplir le reste de sa mission. — Juges 6:25-28.
Puis, après avoir rassemblé sa troupe forte de 32 000 hommes, il voulut que Jéhovah lui donne un nouveau signe pour lui prouver qu’il était avec lui : Il demanda que la toison qu’il étendrait dans l’aire soit couverte de rosée le lendemain matin mais que tout le sol à l’entour reste sec. Après que Dieu lui eut accordé ce miracle, Gédéon demanda que le miracle inverse se produise : “Que ta colère ne s’enflamme point contre moi, et je ne parlerai plus que cette fois : Je voudrais seulement faire encore une épreuve avec la toison : que la toison seule reste sèche, et que tout le terrain se couvre de rosée.” Oui, Gédéon se montrait prudent, il voulait qu’il fût bien établi, au moyen de ces deux épreuves, que Jéhovah était avec lui, afin qu’on ne mît pas en doute le premier miracle en l’attribuant à une coïncidence. Et loin d’être mécontent, Jéhovah agréa une fois de plus cette requête qui, notons-le encore, fut adressée avec la modestie voulue. Il n’y a pas de doute là-dessus : la prudence et la sagacité de Gédéon allaient de pair avec sa modestie. Cette prudence et cette sagacité le guidèrent dans la stratégie qu’il suivit. Quelle était cette stratégie ? Une guerre des nerfs ! — Juges 6:36-40.
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Gédéon, modeste et vaillant combattant pour JéhovahLa Tour de Garde 1967 | 15 janvier
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La déroute de Madian fut si complète et dévastatrice que Gédéon put juger Israël pendant quarante ans sans être obligé de recourir à la guerre. Pleins de gratitude envers lui pour ce qu’il avait fait, les hommes d’Israël lui demandèrent de fonder une dynastie dans sa famille en dominant sur eux : “Règne sur nous, toi, et ton fils, et le fils de ton fils, car tu nous as délivrés des mains de Madian.” Mais non, en modeste guerrier qu’il était, Gédéon ne voulait pas de la pompe et du culte de la personnalité qui accompagnent la royauté établie par les hommes. “Je ne régnerai point sur vous, répondit-il, et mon fils ne régnera point sur vous ; c’est Jéhovah qui sera votre roi.” Il ne demandait qu’une chose et rien de plus : rester leur juge, le serviteur de Dieu et du peuple quand ils avaient besoin de lui. — Juges 8:22, 23, AC.
Néanmoins, Gédéon demanda aux hommes d’Israël de lui donner les bijoux d’or qu’ils avaient eus pour butin ; et chacun lui donna les bijoux de son butin, et Gédéon en fit un éphod. Bien que cet éphod fût probablement fait avec les meilleures intentions, il finit par devenir un piège pour tout Israël, y compris Gédéon et sa famille. Les Israélites l’adorèrent manifestement comme ils avaient adoré le serpent de cuivre que Moïse avait élevé dans le désert. L’histoire de Gédéon est donc entachée d’une grave souillure, nouveau témoignage éloquent rendu à la franchise des rédacteurs bibliques. — Juges 8:24-27 ; II Rois 18:4.
LEÇONS QUI NOUS SONT UTILES ACTUELLEMENT
Nous pouvons tirer un grand profit de l’examen du récit biblique relatif au juge Gédéon. De même que Gédéon fut un homme de foi, qu’il mit sa confiance en Jéhovah Dieu quand il eut à se battre contre des forces bien plus nombreuses, de même actuellement les chrétiens doivent posséder une foi solide, car le monde incroyant et hostile qui les environne leur est infiniment supérieur en nombre. Comme Gédéon s’est montré modeste du début à la fin, de même les chrétiens de notre époque doivent être toujours modestes, ‘ne pensant pas plus d’eux-mêmes qu’il n’est nécessaire de penser’. (Rom. 12:3.) À l’instar de Gédéon qui s’est tout le temps montré prudent, les chrétiens feront aussi preuve de prudence. Comme les Béréens de jadis, ils veulent être sûrs que tout est vrai dans ce qu’ils croient ; et quand ils se trouvent en présence d’hommes qui voudraient nuire à leur culte, ils suivent le conseil de Jésus et sont ‘prudents comme des serpents’. — Mat. 10:16 ; Actes 17:11 ; I Thess. 5:21.
Le récit relatif à Gédéon et à ses 300 hommes revêt aussi pour les chrétiens une signification prophétique, car nous pouvons établir un parallèle entre les événements qui se déroulèrent alors et ceux de notre époque. Ainsi, de même qu’Israël connut la servitude à cause du relâchement de son zèle pour le culte de Jéhovah, de même le peuple de Jéhovah des temps modernes fut pendant un certain temps tenu en captivité par les agents de Satan pour s’être relâché dans le culte pur. Et à l’exemple de Gédéon qui renversa les idoles, les chrétiens de notre époque dénoncent l’idolâtrie pratiquée par la chrétienté, renversent les idoles, littérales et symboliques, que ces idoles soient des statues de saints ou une organisation comme celle des Nations unies.
Comme Jéhovah a suscité Gédéon pour délivrer son peuple, de même à notre époque il a suscité le Grand Gédéon, Jésus-Christ, pour délivrer son peuple. Au temps de Gédéon il y eut des épreuves visant à éliminer les peureux et ceux qui n’étaient pas vigilants et à faire connaître ceux qui étaient dignes de participer à la première grande victoire ; dans les temps modernes, Jéhovah a également permis que des épreuves fassent tomber, chemin faisant, les peureux et les négligents. Et finalement, de même que Jéhovah se servit des forces conjuguées d’Israël pour détruire les envahisseurs madianites et leurs cohortes, de même Jésus-Christ et toutes ses armées célestes, y compris les membres de l’Israël spirituel, détruiront tous les ennemis de Jéhovah Dieu et de son peuple, conformément à la prière inspirée d’un psalmiste : “Traite-les comme Madian (...). Traite leurs chefs comme Oreb et Zeb, et tous leurs princes comme Zébée et Salmana (...). Qu’ils sachent que toi seul, dont le nom est Jéhovah, es le Très-Haut sur toute la terre !” — Ps. 83:10-19, AC n. m 83:9-18, NW.
À la vérité, le récit relatif à Gédéon et à ses 300 hommes fait partie de ‘toute Écriture inspirée de Dieu’ ; il ‘est utile pour nous enseigner afin qu’en tant que chrétiens nous soyons compétents, complètement équipés pour toute bonne œuvre’, et en particulier, pour que nous soyons forts dans la foi, vigilants, modestes, et prudents ! — II Tim. 3:16, 17.
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