La maison du Créateur des cieux et de la terre est négligée
1. À quel personnage cette “maison” a-t-elle trait ?
CETTE “maison” a trait au plus grand personnage qui soit. De qui s’agit-il ? Il s’agit du grand Créateur de toutes les choses qui ont été créées, tant visibles qu’invisibles. Même l’univers, que nous connaissons parce qu’il a été mis à portée de notre vue grâce aux télescopes et aux microscopes, sans parler de la radio, est trop grand pour que nous reniions Celui qui l’a créé.
2. a) Faites la comparaison entre la découverte récente appelée “quasar” et une étoile. b) Du point de vue des astronomes, que donne à penser l’expansion de l’univers quant à son origine ?
2 À propos de grandeur, savez-vous ce qu’est un “quasar” ? Les astronomes ont découvert récemment ce qu’ils ont appelé des sources radio quasistellaires, ou simplement des quasars. Ce sont des objets astronomiques qui émettent une énorme quantité d’énergie sous forme de lumière et d’ondes radio. Semblable à une étoile, un quasar “est apparemment des millions de fois plus grand et des milliards de fois plus brillant qu’elle. Certains quasars ont des pulsations rythmiques”. On connaît actuellement environ une quarantaine de quasars, la découverte du plus distant, appelé 3 C-9, ayant été annoncée le 17 mai 1965a. On a déclaré que cet objet céleste est si éloigné qu’il semble être très proche de l’origine du temps universel. “La lumière est si éloignée de la terre, qu’elle a commencé son voyage peu de temps après la naissance présumée de l’univers.” La vie de ces quasars prit probablement fin au cours des milliards d’années nécessaires pour que leur lumière atteigne notre terre. Le rapport ajoute : “La vitesse déterminée à laquelle s’opère l’expansion de l’univers, donne à penser qu’il a pris naissance en un point unique, voici quelque treize milliards d’années environ, soit approximativement trois fois l’âge de la terre.” — New York Times du 18 mai 1965, pages un et deux.
3, 4. a) À quelle conclusion nous amène cette découverte relativement à l’idée que Dieu pourrait habiter dans une maison terrestre ? b) Qu’enseigne la chrétienté au sujet de Dieu qui, selon elle, se serait fait petit, mais que déclara Paul aux païens d’Athènes ?
3 À quelle conclusion raisonnable nous amène cette découverte ? Nous en déduisons que Dieu, le Créateur de ces corps énormes, est trop grand pour occuper une maison terrestre. Il est ridicule de dire qu’un tel Dieu habite une maison construite par l’homme sur notre minuscule terre, et c’est également l’avis des savants du vingtième siècle. Comment un tel Dieu pourrait-il se faire si petit ? Et pourtant, le clergé de la chrétienté prétend que Dieu s’est fait tout petit pour occuper une cellule microscopique dans le sein de la vierge juive Marie. La sainte Bible elle-même n’enseigne pas cela. On y apprend plutôt que Dieu le Créateur transféra des cieux la vie de son Fils unique dans le sein de cette vierge juive, afin qu’il devînt l’homme Jésus, qui fut appelé par la suite Christ. Selon ce qu’annonça l’ange Gabriel à la vierge juive Marie, son fils premier-né n’était pas Dieu lui-même mais le Fils de Dieu. Marie n’était donc pas la Mère de Dieu mais celle du Fils de Dieu (voir Luc 1:26-33). Quant à Dieu lui-même, le Créateur, l’apôtre chrétien Paul déclara aux païens grecs :
4 “Hommes d’Athènes, je vois qu’en toutes choses vous semblez plus sujets à la crainte des divinités que les autres. (...) Le Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont, étant, comme Il l’est, Seigneur du ciel et de la terre, ne demeure pas dans des temples faits par la main, et il n’est pas non plus servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, parce que lui-même donne à tous la vie et le souffle et toutes choses. Et il a fait d’un seul homme chaque nation d’hommes, pour demeurer sur toute la surface de la terre (...). Étant donné que nous sommes la progéniture de Dieu, nous ne devons pas nous imaginer que l’Être divin soit semblable à l’or ou à l’argent, semblable à quelque chose de sculpté par l’art et l’ingéniosité de l’homme.” — Actes 17:22-29.
5. a) Dieu habite-t-il un édifice à l’exemple des idoles qui demeurent dans des temples ? b) Que peut faire Dieu pour un édifice dans lequel on lui rend un culte, comme dans l’exemple du temple de Salomon ?
5 Ainsi, le Dieu dont il est question dans la sainte Bible n’habite pas dans un édifice terrestre à l’exemple de certaines statues d’or, d’argent ou de pierre qui demeurent dans un temple, une pagode ou un autre bâtiment réservé au culte des religions idolâtres du présent monde. Cependant, le vrai Dieu des cieux et de la terre peut sanctifier un tabernacle ou temple qui a été construit en obéissance à ses commandements. Il peut également attacher son nom à cet édifice qu’il a ainsi sanctifié ou rendu saint. En conséquence, ce temple peut être appelé “la maison de Dieu”, non pas une maison dans laquelle il habite en personne, mais une demeure où son culte pur est pratiqué. Cela était vrai du temple que le roi Salomon construisit à Jérusalem en l’an 1027 avant notre ère. En réponse à la prière du roi Salomon, Dieu lui dit : “J’exauce ta prière et ta supplication que tu m’as adressées, je sanctifie cette maison que tu as bâtie pour y mettre à jamais mon nom, et j’aurai toujours là mes yeux et mon cœur.” — I Rois 9:3.
6. Quelle prière Salomon adressa-t-il à Dieu pour le temple qu’il avait construit ?
6 Quand le roi Salomon, constructeur du temple, présida à la dédicace de ce magnifique édifice religieux situé sur le mont Morija à Jérusalem, il déclara nettement qu’il ne s’attendait pas à ce que le puissant Créateur des cieux et de la terre habitât en personne ce temple. Voici ce qu’il dit dans sa prière de dédicace : “Mais est-il vrai que Dieu habite sur la terre ? Le ciel et le ciel des cieux ne peuvent vous contenir : combien moins cette maison que j’ai bâtie ! Soyez cependant, Jéhovah, mon Dieu, attentif à la prière de votre serviteur et à sa supplication ; écoutez le cri joyeux et la prière que votre serviteur vous adresse aujourd’hui. Que vos yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison, sur le lieu dont vous avez dit : Là sera mon nom ! Écoutez la prière que votre serviteur fait en ce lieu.” — I Rois 8:27-29, AC.
7, 8. a) Comment la présence de Dieu était-elle symbolisée dans le temple de Salomon ? b) Comment ce fait est-il en harmonie avec les Dix Commandements et la grandeur de Dieu ?
7 Le roi Salomon était raisonnable. Nous devons également être raisonnables, comme l’enseigne la sainte Bible, pour ce qui est de notre conception de la maison de Dieu. Le temple que le roi Salomon construisit ne contenait aucune statue faite par la main de l’homme et destinée à représenter Dieu. La présence de Jéhovah Dieu dans ce temple était symbolisée par la Shekina ou lumière qui éclairait miraculeusement l’arrière-chambre du temple, le Très-Saint. Chaque année, le jour des propitiations, le grand prêtre entrait dans cette pièce afin de répandre le sang du sacrifice propitiatoire devant l’arche sacrée de l’alliance, aussi avait-il le privilège de voir cette lumière miraculeuse. — Lév. 16:11-17.
8 À part cette lumière, il n’y avait aucune statue ou image dans le temple de Jéhovah pour le représenter. En fait, le premier et le second des Dix Commandements interdisaient formellement la fabrication d’images ou de statues, ainsi que le culte que les hommes leur rendraient en les idolâtrant (Ex. 20:1-6). Ceci est en harmonie avec le fait que le vrai Dieu vivant désire que ses créatures l’adorent directement, et qu’il est trop grand pour habiter un temple quelconque fait par la main de l’homme.
9. Quel avertissement Jéhovah donna-t-il à Salomon au sujet du temple ?
9 Après la dédicace du premier temple de Jérusalem, Dieu donna l’avertissement suivant au roi Salomon, le constructeur, et à ses successeurs : “Si vous vous détournez de moi, vous et vos fils ; si vous n’observez pas mes commandements, mes lois que je vous ai prescrites, et si vous allez servir d’autres dieux et vous prosterner devant eux, j’exterminerai Israël du pays que je lui ai donné ; la maison que j’ai consacrée à mon nom, je la rejetterai loin de moi, et Israël sera un objet de sarcasme et de raillerie parmi tous les peuples ; cette maison sera un monument ; quiconque passera près d’elle sera dans la stupeur et sifflera. On dira : Pourquoi Jéhovah a-t-il ainsi traité ce pays et cette maison ?” — I Rois 9:6-8, AC.
10, 11. a) Qu’est-ce qui montre que l’avertissement divin n’était pas une simple menace ? b) Pouvons-nous rejeter avec légèreté ce fait historique, et que déclara Paul à ce sujet ?
10 La chose même qui fit l’objet de cet avertissement se produisit pour le temple de Salomon. La raison en est que les rois d’Israël, à l’exception de quelques-uns, souillèrent et profanèrent la maison ou temple de Jéhovah. Au cours de l’été de 607 avant notre ère, cet édifice fut détruit par les armées du roi babylonien Nébucadnetsar. Si Israël avait respecté comme il se devait la maison de Jéhovah, cette chose n’aurait pas eu lieu. Mais les Israélites ne témoignèrent d’aucun respect à l’égard de la maison sur laquelle Dieu avait attaché son nom, aussi l’avertissement divin ne fut-il pas une simple menace. Pendant soixante-dix ans, des années 607 à 537 avant notre ère, le temple resta en ruines, tandis que les Israélites étaient déportés au loin, dans le pays de Babylone. Pouvons-nous aujourd’hui rejeter avec légèreté ce fait historique, comme s’il ne revêtait aucune signification pour nous ? Certainement pas ; lisons d’ailleurs l’avertissement que nous donne à ce sujet l’apôtre chrétien Paul, commentateur analytique de l’histoire d’Israël :
11 “Or ces choses sont devenues nos exemples, pour que nous ne soyons pas des personnes qui désirent des choses mauvaises, comme ceux-là les ont désirées. Ne devenez pas non plus idolâtres comme certains d’entre eux (...). Ne pratiquons pas non plus la fornication, comme certains d’entre eux ont commis la fornication (...). Ne mettons pas non plus Jéhovah à l’épreuve, comme certains le mirent à l’épreuve (...). Ne murmurez pas non plus, comme certains murmurèrent, seulement pour périr par le destructeur. Or ces choses leur arrivaient comme exemples, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous sur qui sont arrivées les fins des systèmes de choses.” — I Cor. 10:6-12.
LA MAISON REBÂTIE EST NÉGLIGÉE
12. À quelle génération de Juifs ne voulons-nous pas ressembler, mais pourquoi voulons-nous être semblables au gouverneur Néhémie de Juda ?
12 Les générations futures sont susceptibles de faire les mêmes erreurs que celles qui les ont précédées, à moins qu’elles ne prennent à cœur les leçons enseignées par l’Histoire, et particulièrement par l’histoire biblique. Sinon, comme les hommes du passé, elles auront à supporter les mêmes conséquences dues à leur mauvaise conduite à l’égard de la maison de Dieu. Nous qui sommes de la génération actuelle, nous devrions désirer ressembler à Néhémie, gouverneur de la province de Juda au cinquième siècle avant notre ère. Il prit des dispositions énergiques pour que la maison de Dieu ne soit plus abandonnée ou négligée par son peuple choisi. Il ne s’agissait pas du temple de Salomon qui avait été détruit au septième siècle avant notre ère, mais plutôt de celui que le reste juif revenu de son exil à Babylone avait rebâti à Jérusalem, au sixième siècle. Après la chute de la puissante Babylone entre les mains des Mèdes et des Perses, en 539, le pays de Juda était devenu une province perse, sous la domination de Cyrus le Grand. En 455, le roi perse Artaxercès nomma Néhémie gouverneur de la province de Juda et de Jérusalem. Celui-ci n’ignorait pas l’histoire juive. Il ne voulait pas que les Juifs rétablis de sa génération souffrent pour avoir commis les mêmes fautes que leurs ancêtres. C’est à cette tâche qu’il employa le pouvoir que lui conférait sa fonction de gouverneur.
13. Qu’arriva-t-il au temple de Dieu en l’an 70 de notre ère, et qu’est-ce qui indique si Néhémie avait une part de responsabilité dans cette affaire ?
13 Ce n’était pas la faute de Néhémie si ce temple reconstruit à Jérusalem fut détruit par les légions romaines sous les ordres du général Titus, en l’an 70 de notre ère. Le temple de Jéhovah qui fut anéanti à cette époque-là n’a jamais été rebâti, et de nos jours, sur son emplacement, on a érigé un autre édifice connu sous le nom de Dôme du Rocher et dédié à Allah, vénéré par les musulmans ou mahométans. Des recherches minutieuses sur la raison de cet état de choses ont révélé qu’il y avait eu des abus et un mauvais usage du temple de Jéhovah reconstruit. Vraiment, les inquiétudes de Néhémie étaient justifiées, et il n’avait pas considéré cette question avec trop de sérieux. Nous ferons bien d’examiner ensemble les mesures qu’il prit à cet effet.
14. Quel travail de construction Néhémie entreprit-il d’abord, et le 24 tisri suivant, comment les Israélites qui venaient de célébrer la fête des huttes se comportèrent-ils ?
14 D’abord, Néhémie conjugua les efforts des Juifs rétablis en vue de reconstruire en cinquante-deux jours les murs protecteurs de Jérusalem. Puis il concentra toute son attention sur les choses ayant trait au temple et sur la condition spirituelle de Juda (Néh. 6:15 à 7:5 ; 8:1-9). Au cours du mois lunaire qui suivit l’achèvement de la reconstruction des murs de Jérusalem, à savoir le vingt-quatrième jour du mois de tisri, le peuple, qui venait de terminer la célébration de la fête des huttes à Jérusalem, était rassemblé dans le plus grand sérieux, “revêtu de sacs et couvert de poussière”. — Néh. 9:1.
15, 16. a) Quelle lecture fit-on en cette occasion, et que confessa le peuple ? b) Par quelle allusion à l’esclavage et au “ferme engagement” la prière se termina-t-elle ?
15 À cette époque, la rédaction de toutes les Écritures hébraïques inspirées (39 livres) était achevée, à l’exception des livres de Néhémie et de Malachie. Toutefois, en cette occasion solennelle, on fit la lecture du “livre de la loi” (les cinq livres rédigés par Moïse), pendant le quart de la journée (3 heures), après quoi le peuple confessa ses péchés, les siens et ceux de ses ancêtres, et se prosterna pour adorer Jéhovah son Dieu. Des prêtres lévites se tenant sur l’estrade offrirent ensuite des prières en faveur du peuple. La prière se termina par cette déclaration, rapportée dans Néhémie 9:36-38 :
16 “Et aujourd’hui, nous voici esclaves ! Nous voici esclaves sur la terre que tu as donnée à nos pères, pour qu’ils jouissent de ses fruits et de ses biens ! Elle multiplie ses produits pour les rois auxquels tu nous as assujettis, à cause de nos péchés ; ils dominent à leur gré sur nos corps et sur notre bétail, et nous sommes dans une grande angoisse ! Pour tout cela, nous contractâmes une alliance, que nous mîmes par écrit ; et nos chefs, nos Lévites et nos sacrificateurs y apposèrent leur sceau.”
17. Quels sont ceux qui se joignirent à Néhémie pour sceller l’engagement mis par écrit, et comment le peuple montra-t-il qu’il les approuvait ?
17 Néhémie était lui-même l’un des princes ou chefs du peuple qui attestèrent, par l’apposition d’un sceau, le caractère obligatoire de ce ferme engagement mis par écrit. Tout le reste des Israélites, revêtus de sacs et couverts de poussière, prouvèrent qu’ils étaient d’accord avec leurs princes, leurs prêtres et les Lévites qui les représentaient, en se liant par un serment avec malédiction relativement à ce ferme engagement, étant tous résolus à se conformer aux lois et aux exigences divines. — Néh. 10:1-29.
18. Par suite, que reconnut le peuple pour ce qui est du mariage, des sabbats, du soutien financier de la maison de Dieu et du bois pour l’autel ?
18 Les Israélites reconnaissaient ainsi de nouveau qu’ils étaient obligés d’éviter les mariages mixtes avec les nations païennes d’alentour. Ils mettraient également l’accent sur l’observance des sabbats hebdomadaires, de l’année sabbatique tous les sept ans, année au cours de laquelle toutes les dettes de leurs frères israélites étaient remises. Quant à la “maison de Dieu”, le temple de Jérusalem rebâti voilà soixante et un ans, les Israélites s’imposèrent le paiement annuel d’une taxe qui s’élevait au tiers d’un sicle par personne (soit environ 1 franc français pour le sicle en argent), pour faire face aux dépenses du temple et au maintien des services qui y étaient rendus. Il fallait aussi beaucoup de bois pour entretenir le feu de l’autel sur lequel on offrait de nombreux sacrifices chaque jour, et la quantité nécessaire à fournir régulièrement fut répartie entre le peuple.
19, 20. a) Outre la dîme, quelles offrandes étaient encore requises par la loi de Dieu ? b) Ces dons matériels étaient offerts en échange de quels services ?
19 En outre, il y avait les prémices que la loi de Dieu ordonnait aux Israélites d’offrir, les prémices de leurs champs, de leurs vergers, de leurs troupeaux, de leur bétail et également le fruit de leurs entrailles, leurs fils premiers-nés.
20 Ces offrandes s’ajoutaient à la dîme ou dixième partie de leurs revenus annuels, versée pour l’entretien des prêtres et des Lévites chargés du service dans “la maison de notre Dieu”. Même les Lévites qui servaient dans le temple étaient astreints, conformément à la loi, à offrir aux prêtres la dîme, ou dixième partie de ce qu’ils recevaient ; ainsi, les Lévites du temple participaient également à la dîme, apportant leur propre contribution à la maison de Dieu (Nomb. 18:26-32). C’est au temple que se trouvaient les “ustensiles du sanctuaire” ainsi que les prêtres qui les employaient, les portiers et les chantres. Il fallait pourvoir à leurs besoins en raison des services spirituels qu’ils rendaient.
21. À quoi équivaudrait le fait de négliger d’apporter ces choses nécessaires, et pourquoi les Israélites ne voudraient-ils pas maintenant se rendre coupables d’une telle négligence ?
21 Négliger d’apporter les choses nécessaires à l’entretien des serviteurs du temple et ne pas veiller au bon fonctionnement de l’organisation du temple équivaudrait à négliger la maison ou temple de Jéhovah Dieu. Dès lors que les Israélites avaient pris ce ferme engagement mis par écrit, qu’ils s’étaient liés en jurant par serment avec malédiction divine, ils n’auraient aucune excuse s’ils se rendaient une fois encore coupables de négligence. Néhémie, le gouverneur de Juda, se plaça lui-même sous cette obligation quand il déclara : “Nous [et non vous] ne négligerons pas la maison de notre Dieu.” — Néh. 10:31-40, CT 10:31-39, NW.
UNE DÉCLARATION ASSEZ IMPORTANTE POUR S’EN SOUVENIR ET L’OBSERVER
22. À quoi s’intéressait Néhémie, comme le prouve le fait qu’il revisita Jérusalem, mais quelle tendance de la chair déchue trouva-t-il chez les Juifs ?
22 La déclaration que Néhémie fit aux Juifs, qui formaient la nation vouée à Jéhovah Dieu et qui prétendaient l’adorer, est puissante et assez importante pour qu’on s’en souvienne et l’observe. La chair humaine déchue est encline à tomber dans le matérialisme et à abandonner les intérêts et bienfaits spirituels, autrement dit à négliger la maison de Dieu. Le gouverneur Néhémie vérifia ce fait. Après avoir assumé la fonction de gouverneur pendant douze ans, il rentra au palais royal du roi de Perse, à savoir “la trente-deuxième année d’Artaxerxès, roi de Babylone [en tant que ville conquise]”. (Néh. 13:6.) Puis, après s’être absenté de Jérusalem pour une période de temps non précisée, il revint à Juda et à Jérusalem avec l’autorisation du roi perse. Néhémie ne s’était pas désintéressé de la maison de Dieu, mais c’est avec tristesse qu’il constata que le peuple de Juda l’avait négligée.
23. À qui le grand prêtre Éliaschib avait-il permis d’occuper le temple, et que fit Néhémie à ce sujet ?
23 Éliaschib, le grand prêtre, avait accepté dans le temple un ennemi ammonite, Tobija, qui s’était opposé à la reconstruction des murs de Jérusalem. Il était également devenu un parent de Tobija et lui avait attribué pour son usage personnel un des réfectoires situés dans la cour du temple, où l’on mettait autrefois les offrandes faites aux serviteurs du temple. Cela était contraire au commandement divin renfermé dans Deutéronome 23:3-6. Ce qui était admis par le grand prêtre du temple était toléré par le peuple, mais pas par Néhémie ! Voici ce que celui-ci déclara : “J’en éprouvai un vif déplaisir, et je jetai hors de la chambre tous les objets qui appartenaient à Tobija ; j’ordonnai qu’on purifiât les chambres, et j’y replaçai les ustensiles de la maison de Dieu, les offrandes et l’encens.” — Néh. 13:4-9.
24. Qu’est-ce que le grand prêtre Éliaschib avait négligé de faire à l’égard des Lévites du temple, et quelles en avaient été les conséquences ?
24 Le grand prêtre Éliaschib avait non seulement accueilli dans un réfectoire du temple un ennemi ammonite indésirable, mais encore il n’avait pris aucune mesure pour que les Lévites légitimes assument les fonctions que Dieu leur avait confiées dans le temple. Il avait permis aux Israélites de ne pas verser la dîme, ou dixième partie de leurs revenus, si bien que les Lévites ne recevaient pas le soutien matériel dont ils avaient besoin. Bon nombre d’entre eux durent quitter le service du temple, rentrer dans les villes réservées aux Lévites et s’occuper de leurs terres, afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. En conséquence, que fit Néhémie ?
25. En conséquence, que fit Néhémie, selon ce qu’il rapporte lui-même ?
25 Néhémie rapporte : “J’appris aussi que les portions des Lévites n’avaient point été livrées, et que les Lévites et les chantres chargés du service s’étaient enfuis chacun dans son territoire [ses terres, CT]. Je fis des réprimandes aux magistrats, et je dis : Pourquoi la maison de Dieu a-t-elle été abandonnée ? Et je rassemblai les Lévites et les chantres, et je les remis à leur poste.” Il n’attendit pas davantage une intervention de la part des magistrats, mais il fit en sorte que les habitants de Juda apportent la dîme aux magasins du temple. — Néh. 13:10-12 ; Nomb. 35:1-8.
26. Quelles assignations de service Néhémie fit-il pour les serviteurs du temple ?
26 En outre, Néhémie n’attendit pas non plus qu’Éliaschib, le grand prêtre délinquant, agisse ; il déclara en effet : “Je confiai la surveillance des magasins à Schélémia, le sacrificateur, à Tsadok, le scribe, et à Pedaja, l’un des Lévites, et je leur adjoignis Hanan, fils de Zaccur, fils de Matthania, car ils avaient la réputation d’être fidèles. Ils furent chargés de faire les distributions à leurs frères.” (Néh. 13:13). Les Lévites chargés du service n’avaient donc maintenant aucune raison de retourner chez eux.
27, 28. a) Sur la base de quels actes Néhémie pria-t-il Dieu de se souvenir favorablement de lui ? b) Pourquoi Néhémie prit-il des mesures contre un petit-fils du grand prêtre, et comment ?
27 Après cela, quand Néhémie pria Jéhovah Dieu pour que celui-ci se souvînt du bien qu’il avait fait, à quoi se référa-t-il pour justifier une telle requête ? Rappela-t-il qu’il avait quitté sa place d’échanson du roi de Perse pour faire un long voyage jusqu’à Jérusalem et reconstruire les murs de la ville en cinquante-deux jours, sous la menace des ennemis ? Assurément non ! Il parla de ce qu’il avait fait pour la maison de Dieu. Il pria en ces termes : “Souviens-toi de moi, ô mon Dieu, à cause de cela, et n’oublie pas mes actes de piété à l’égard de la maison de mon Dieu et des choses qui doivent être observées !” Il insista sur la pureté des serviteurs devant servir dans la maison de Dieu, chose que le grand prêtre Éliaschib n’avait pas faite, puisqu’il avait permis à son petit-fils de faire un mariage mixte, en épousant la fille d’un Samaritain ennemi, à savoir Sanballat, le Horonite. À ce sujet, Néhémie déclara :
28 “Un des fils de Jojada, fils d’Éliaschib, le souverain sacrificateur, était gendre de Sanballat, le Horonite. Je le chassai loin de moi.” — Néh. 13:14, 28.
29. D’après ses paroles de clôture, que fit Néhémie à propos de la profanation de la prêtrise et de l’alliance des serviteurs du temple ?
29 Néhémie termine son récit relatif aux mesures qu’il prit en faveur de la maison de Dieu, en prononçant ces paroles, renfermées à la fin du livre qui porte son nom : “Souviens-toi d’eux, ô mon Dieu, car ils ont souillé le sacerdoce et l’alliance contractée par les sacrificateurs et les Lévites. Je les purifiai de tout étranger, et je remis en vigueur ce que devaient observer les sacrificateurs et les Lévites, chacun dans sa fonction, et ce qui concernait l’offrande du bois aux époques fixées, de même que les prémices. Souviens-toi favorablement de moi, ô mon Dieu !” — Néh. 13:29-31.
S’EN SOUVENIR POUR NE PAS DEVENIR NÉGLIGENT
30, 31. a) Dieu exaucera-t-il la prière de Néhémie, et quelle règle semblable à celle mentionnée dans Hébreux 6:10 s’applique dans ce cas ? b) Quelles paroles appropriées le prophète Malachie prononça-t-il à propos de ceux qui craignent Jéhovah ?
30 Jéhovah Dieu exaucera-t-il cette prière que Néhémie fit il y a vingt-quatre siècles ? Certainement, et cela pour le bien-être éternel de Néhémie. Jéhovah n’est pas injuste au point d’oublier et de ne pas récompenser le gouverneur Néhémie pour ses actes de piété à l’égard de sa maison à Jérusalem. Dieu garde le souvenir de la prière de Néhémie dans un document permanent ; en effet, il en a fait une partie des Écritures inspirées. À l’adresse des disciples hébreux de Jésus-Christ, qui a rendu un plus grand service encore à la véritable “maison de notre Dieu”, il est écrit : “Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, en ce que vous avez servi les saints et que vous continuez de les servir.” (Héb. 6:10). Il en est de même pour Néhémie. Celui-ci craignit vraiment Jéhovah Dieu, et dans le livre de Malachie, qui était selon toute apparence un contemporain de Néhémie dans la ville reconstruite de Jérusalem, nous trouvons ces paroles appropriées :
31 “Ainsi s’entretenaient ceux qui craignent Yahvé. Mais Yahvé prêta attention et entendit : un livre aide-mémoire fut écrit devant lui en faveur de ceux qui le craignent et qui cherchent refuge en son Nom.” — Mal. 3:16, Jé.
32. a) Comment Néhémie sera-t-il récompensé, et qu’apprendra-t-il alors ? b) En quoi sera-t-il un exemple remarquable ?
32 Néhémie dort encore du sommeil de la mort dans le Schéol ou Hadès, c’est-à-dire la tombe commune aux morts. Mais au cours du règne millénaire du “Messie, le prince [le chef, n. m.]”, Néhémie sera récompensé grâce à la résurrection d’entre les morts (Dan. 9:24-27, Da). À son réveil, il ne trouvera plus un temple matériel, bâti en l’honneur de Jéhovah Dieu sur le mont Morija à Jérusalem. Il apprendra ce qui est arrivé au dernier des temples juifs en l’an 70 de notre ère, conformément à la prophétie de Jésus-Christ, le Fils de Dieu (Mat. 23:37 à 24:2 ; Luc 19:36-44 ; 21:5, 6). Il saura que Dieu possède un temple spirituel, qui fut préfiguré par le temple matériel du mont Morija à Jérusalem. Il apprendra comment les disciples du Grand Prêtre par excellence rattaché à ce temple spirituel ont veillé à ce que celui-ci ne soit pas négligé. Néhémie lui-même se joindra aux autres hommes fidèles de la terre pour adorer Jéhovah Dieu au moyen de ce glorieux temple spirituel. Il sera un exemple remarquable de la façon dont Dieu récompense ceux qui ne négligent pas sa maison.
[Note]
a Le symbole 3 C-9 se rapporte à la source radio No 9 du troisième Cambridge University Catalogue of Radio Sources (Catalogue des sources radio, de l’université de Cambridge).
[Illustration, page 201]
Dons matériels pour les serviteurs du temple.