Livre de la Bible numéro 58 — Hébreux
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Rome
Fin du travail de composition : vers 61 de n. è.
1. En conformité avec quelle mission Paul a-t-il écrit la lettre aux Hébreux ?
PAUL est mieux connu sous le nom d’apôtre “ des nations ”. Mais son ministère s’est-il limité aux non-Juifs ? Certainement pas ! Juste avant que Paul ne soit baptisé et chargé de mission, le Seigneur Jésus avait dit à Ananias : “ Cet homme [Paul] est le vase que j’ai choisi pour porter mon nom aux nations ainsi qu’aux rois et aux fils d’Israël. ” (Actes 9:15 ; Gal. 2:8, 9). La rédaction de la lettre aux Hébreux entrait vraiment dans le cadre de la mission de Paul, savoir porter le nom de Jésus aux fils d’Israël.
2. Comment réfuter les objections à l’origine paulinienne de la lettre aux Hébreux ?
2 Néanmoins, certains critiques doutent que Paul ait écrit aux Hébreux. Ils objectent, entre autres, que le nom de Paul n’apparaît pas dans la lettre. Mais cela ne constitue pas réellement un obstacle, car bien d’autres livres canoniques ne mentionnent pas le nom de leur écrivain, qui est souvent identifié au moyen de preuves intrinsèques. De plus, d’aucuns sont d’avis que Paul a intentionnellement omis son nom dans la lettre qu’il a écrite aux chrétiens hébreux de Judée, car son nom avait suscité la haine des Juifs de la région (Actes 21:28). Le changement de style par rapport aux autres lettres n’est pas davantage une objection valable à l’origine paulinienne de cette lettre. Qu’il s’adresse à des païens, à des Juifs ou à des chrétiens, Paul a toujours démontré son aptitude à ‘ devenir toutes choses pour des gens de toutes sortes ’. Ici, c’est un Juif qui raisonne avec des Juifs, proposant des arguments qu’ils étaient parfaitement à même de comprendre. — 1 Cor. 9:22.
3. Quels indices intrinsèques confirment que Paul est le rédacteur de la lettre aux Hébreux et que celle-ci était d’abord destinée aux Juifs ?
3 Tous les indices intrinsèques confirment l’origine paulinienne du livre. L’écrivain se trouvait en Italie, et en compagnie de Timothée. Ces faits se vérifient dans le cas de Paul (Héb. 13:23, 24). En outre, la doctrine est caractéristique de Paul, bien que les arguments soient présentés du point de vue juif et qu’ils visent à toucher la congrégation destinataire de la lettre, congrégation exclusivement composée d’Hébreux. Voici ce qu’on peut lire à ce sujet (Commentary, par A. Clarke, volume VI, page 681) : “ Qu’elle ait été écrite pour les Juifs selon la chair, la structure tout entière de la lettre le prouve. Si elle avait été destinée aux Gentils, pas un entre dix mille n’en aurait saisi l’argumentation, parce qu’ils n’étaient pas habitués au système juif ; en revanche, tout porte à croire que le rédacteur de cette épître l’était, lui. ” Ce commentaire aide à comprendre la différence de style entre la lettre aux Hébreux et les autres lettres de Paul.
4. De quelles autres preuves disposons-nous de l’origine paulinienne de cette lettre ?
4 La découverte en 1930 du Papyrus Chester Beatty II (P46) a fourni une preuve supplémentaire de l’origine paulinienne de cette lettre. À propos de ce codex de papyrus, qui fut rédigé seulement un siècle et demi environ après la mort de Paul, voici ce qu’a déclaré Sir Frederic Kenyon, éminente autorité britannique de la critique textuelle : “ On note avec intérêt que la lettre aux Hébreux vient immédiatement après celle aux Romains (ce qui est pour ainsi dire unique), ce qui démontre qu’aux temps reculés de la rédaction de ce manuscrit son origine paulinienne ne faisait aucun doutea. ” Sur le même sujet, on lit encore : “ Il n’existe aucune preuve réelle, externe ou interne, autorisant quiconque à revendiquer la paternité de cette épître, à l’exception de Paulb. ”
5. Comment le contenu même de la lettre aux Hébreux atteste-t-il son inspiration divine ?
5 En dehors du fait que les premiers chrétiens ont accepté la lettre aux Hébreux, son contenu atteste qu’elle est “ inspirée de Dieu ”. Elle attire constamment l’attention du lecteur sur les prophéties des Écritures hébraïques, se référant maintes fois aux écrits primitifs, et elle démontre comment ces prophéties se sont toutes réalisées en Christ Jésus. Rien que dans le premier chapitre, pas moins de sept citations des Écritures hébraïques étayent l’argumentation selon laquelle le Fils est maintenant supérieur aux anges. La lettre aux Hébreux magnifie sans cesse la Parole et le nom de Jéhovah, désignant Jésus comme l’Agent principal de la vie, et le Royaume de Dieu et de Christ comme l’unique espoir de l’humanité.
6. Qu’indiquent les faits quant au lieu et à l’époque de la composition de la lettre aux Hébreux ?
6 Quant à l’époque de la composition, il a déjà été dit que Paul a composé cette lettre en Italie. Dans sa conclusion, il déclare : “ Notez que notre frère Timothée a été relâché — avec qui, s’il vient assez tôt, je vous verrai. ” (13:23). Ces paroles semblent indiquer que Paul attendait sa libération prochaine et espérait accompagner Timothée, qui avait aussi été emprisonné et déjà libéré. Ainsi, la dernière année de la première détention de Paul à Rome, en 61 de n. è., est avancée comme date de composition.
7. Quel genre d’opposition les chrétiens juifs de Jérusalem devaient-ils affronter, et de quoi avaient-ils besoin ?
7 Durant le temps de la fin du système de choses juif, les chrétiens hébreux de Judée, et particulièrement ceux de Jérusalem, ont connu une période d’épreuve cruciale. Avec l’accroissement et l’extension de la prédication de la bonne nouvelle, les Juifs devenaient violents et acharnés dans leur opposition aux chrétiens. Quelques années seulement auparavant, la simple apparition de Paul à Jérusalem avait suscité une émeute, les dévots juifs ayant hurlé avec force : “ Enlève de la terre un tel homme, car il n’était pas digne de vivre ! ” Plus de 40 Juifs s’étaient engagés par une imprécation à ne rien manger ni boire avant d’avoir tué Paul, et il avait fallu une puissante escorte d’hommes armés pour le conduire de nuit à Césarée (Actes 22:22 ; 23:12-15, 23, 24). C’est dans un tel climat de fanatisme religieux et de haine des chrétiens que la congrégation devait vivre, prêcher et demeurer ferme dans la foi. Les chrétiens avaient besoin d’une connaissance et d’une compréhension exacte de la façon dont Christ avait accompli la Loi, afin de ne pas retourner au judaïsme et à l’observance de la Loi mosaïque et de ses sacrifices d’animaux, tout cela n’étant désormais qu’un rituel sans valeur.
8. Pourquoi Paul était-il parfaitement qualifié pour écrire cette lettre aux Hébreux, et quel éventail d’arguments a-t-il présenté ?
8 Nul autre que l’apôtre Paul n’était mieux à même de comprendre les pressions et les persécutions subies par les chrétiens d’origine juive. Nul autre que lui, un ancien Pharisien, n’était mieux à même de leur fournir des arguments puissants pour réfuter la tradition juive. Puisant dans sa très grande connaissance de la Loi mosaïque apprise aux pieds de Gamaliel, il présente les preuves irréfutables que Christ est l’accomplissement de la Loi, de ses ordonnances et de ses sacrifices. Il établit que ces choses avaient désormais été remplacées par des réalités bien plus glorieuses, apportant des bienfaits d’une valeur inestimable grâce à une alliance nouvelle et meilleure. Avec un esprit pénétrant, Paul avance preuve après preuve avec clarté et conviction : la fin de l’alliance de la Loi et l’institution de la nouvelle alliance, la supériorité de la prêtrise du Christ sur la prêtrise aaronique, la valeur réelle du sacrifice du Christ comparé aux offrandes de taureaux et de boucs, l’entrée du Christ dans les cieux, en la présence même de Jéhovah, plutôt que dans une simple tente terrestre, — tous ces nouveaux enseignements frappants, haïssables à l’extrême pour les Juifs incroyants, sont ici présentés aux chrétiens hébreux avec une telle abondance de preuves tirées des Écritures hébraïques qu’aucun Juif raisonnable ne manquerait d’en être convaincu.
9. Quelle arme puissante la lettre aux Hébreux est-elle devenue, et comment a-t-elle fait la démonstration de l’amour de Paul ?
9 Pourvus de cette lettre, les chrétiens hébreux disposaient d’une arme nouvelle et puissante qui allait leur permettre de faire taire leurs persécuteurs juifs, ainsi que d’arguments persuasifs pour convaincre et convertir les Juifs honnêtes qui recherchaient la vérité divine. La lettre révèle l’amour profond de Paul pour les chrétiens hébreux et son désir ardent de les aider de façon pratique à un moment où ils en avaient grandement besoin.
CONTENU D’HÉBREUX
10. Comment les paroles d’introduction établissent-elles la position du Christ ?
10 La position élevée du Christ (1:1–3:6). Les paroles d’introduction attirent l’attention sur le Christ : “ Dieu, qui autrefois a parlé à bien des reprises et de bien des manières à nos ancêtres par le moyen des prophètes, nous a parlé à la fin de ces jours par le moyen d’un Fils. ” Ce Fils a été établi héritier de toutes choses, et il est le reflet de la gloire de son Père. Ayant fait une purification pour nos péchés, il s’est maintenant “ assis à la droite de la Majesté dans les hauteurs ”. (1:1-3.) Paul cite l’un après l’autre des passages des Écritures, afin de prouver la supériorité de Jésus sur les anges.
11. a) Pourquoi Paul conseille-t-il de prêter une attention plus qu’ordinaire aux choses entendues ? b) En raison de ce qu’il a vécu et de sa position élevée, quelles choses Jésus est-il capable d’accomplir ?
11 Paul écrit qu’il “ nous faut prêter une attention plus qu’ordinaire ”. Pourquoi cela ? Parce que, précise-t-il, si la désobéissance à “ la parole dite par l’intermédiaire d’anges ” a reçu une rétribution conforme à la justice, “ comment échapperons-nous si nous avons négligé un salut si grand, du fait qu’il a commencé à être dit par l’intermédiaire de notre Seigneur ” ? Dieu a abaissé “ le fils de l’homme ” quelque peu au-dessous des anges, mais à présent nous voyons ce Jésus “ couronné de gloire et d’honneur pour avoir souffert la mort, afin que par la faveur imméritée de Dieu il goûte la mort pour tout homme ”. (2:1-3, 6, 9.) En amenant beaucoup de fils à la gloire, Dieu a d’abord ‘ rendu parfait, à travers des souffrances ’, l’Agent principal de leur salut. C’est lui qui réduira à rien le Diable et qui libérera “ tous ceux qui, par peur de la mort, étaient assujettis à l’esclavage pendant toute leur vie ”. Ainsi Jésus devient “ un grand prêtre miséricordieux et fidèle ”. Et plus merveilleux encore, puisque lui-même a souffert quand il a été mis à l’épreuve, “ il peut venir au secours de ceux qui sont mis à l’épreuve ”. (2:10, 15, 17, 18.) Par conséquent, Jésus a été jugé digne de plus de gloire que Moïse.
12. De quoi les chrétiens doivent-ils se garder s’ils veulent entrer dans le repos de Dieu ?
12 Entrons dans le repos de Dieu grâce à la foi et à l’obéissance (3:7–4:13). Plus que quiconque, les chrétiens devraient tirer leçon de l’infidélité des Israélites, de peur de développer “ un cœur méchant qui manque de foi en s’éloignant du Dieu vivant ”. (Héb. 3:12 ; Ps. 95:7-11.) À cause de leur désobéissance et de leur manque de foi, les Israélites qui sont sortis d’Égypte ne sont pas entrés dans le repos ou sabbat de Dieu, repos durant lequel il a cessé ses œuvres créatrices relativement à la terre. Cependant, explique Paul : “ Il reste donc un repos de sabbat pour le peuple de Dieu. Car l’homme qui est entré dans le repos de Dieu s’est reposé lui aussi de ses œuvres, comme Dieu des siennes. ” Il ne faut pas tomber dans la désobéissance manifestée par Israël. “ Car la parole de Dieu est vivante et puissante ; elle est plus acérée qu’aucune épée à double tranchant [...] et elle est à même de discerner les pensées et les intentions du cœur. ” — Héb. 4:9, 10, 12.
13. a) Comment Christ est-il devenu “ prêtre pour toujours ” et cause de salut éternel ? b) Pourquoi Paul exhorte-t-il les Hébreux à se porter vers la maturité ?
13 Point de vue mûr sur la supériorité de la prêtrise de Christ (4:14–7:28). Paul exhorte les Hébreux à tenir fermement leur confession de Jésus, le grand prêtre souverain qui a traversé les cieux pour qu’ils obtiennent miséricorde. Le Christ ne s’est pas glorifié lui-même, mais c’est le Père qui a dit : “ Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melkisédec. ” (Héb. 5:6 ; Ps. 110:4). D’abord, Christ a été rendu parfait pour la fonction de grand prêtre en apprenant l’obéissance de par les choses qu’il a subies, afin de devenir cause de salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent. Paul a “ beaucoup à dire, et des choses difficiles à expliquer ”, mais les Hébreux sont encore des tout-petits ayant besoin de lait, alors qu’ils devraient normalement être des enseignants. “ La nourriture solide est pour les hommes mûrs, pour ceux qui, par l’usage, ont les facultés de perception exercées à distinguer et le bien et le mal. ” L’apôtre les exhorte à se porter “ vers la maturité ”. — Héb. 5:11, 14 ; 6:1.
14. Comment les croyants peuvent-ils hériter de la promesse, et comment leur espérance est-elle établie ?
14 Il est impossible, quant à ceux qui ont goûté la parole de Dieu et qui sont tombés, de les faire revivre une nouvelle fois pour la repentance, parce qu’“ ils attachent de nouveau le Fils de Dieu sur le poteau et l’exposent au déshonneur public ”. C’est uniquement grâce à la foi et à la patience que les croyants peuvent hériter de la promesse faite à Abraham, promesse rendue sûre et ferme par deux choses immuables : la parole et le serment de Dieu. Leur espérance, qui est “ une ancre pour l’âme, à la fois sûre et ferme ”, repose sur l’entrée de Jésus “ à l’intérieur du rideau ”, lui, le précurseur et le grand prêtre à la manière de Melkisédec. — 6:6, 19.
15. Qu’est-ce qui montre que la prêtrise de Jésus, à la manière de Melkisédec, devait être supérieure à celle de Lévi ?
15 Ce Melkisédec était à la fois “ roi de Salem ” et “ prêtre du Dieu Très-Haut ”. Même le chef de famille Abraham lui a payé la dîme et, par lui, Lévi l’a payée aussi, car il était encore dans les reins d’Abraham. La bénédiction prononcée par Melkisédec sur Abraham s’est ainsi étendue à Lévi, non encore né, et cela prouve que la prêtrise lévitique était inférieure à celle de Melkisédec. En outre, si la perfection était grâce à la prêtrise lévitique d’Aaron, quel besoin y aurait-il encore d’un autre prêtre “ à la manière de Melkisédec ” ? Qui plus est, puisqu’il y a un changement de prêtrise, “ il y a nécessairement aussi un changement de la loi ”. — 7:1, 11, 12.
16. Pourquoi la prêtrise de Jésus est-elle supérieure à la prêtrise selon la Loi ?
16 La Loi, en fait, n’a rien rendu parfait ; elle s’est plutôt révélée faible et inefficace. Parce qu’ils mouraient, ses prêtres furent nombreux, mais Jésus, “ parce qu’il demeure vivant pour toujours, possède sa prêtrise sans aucun successeur. En conséquence, il peut aussi sauver complètement ceux qui s’avancent vers Dieu par son intermédiaire, parce qu’il est toujours vivant pour solliciter pour eux ”. Le grand prêtre Jésus est “ fidèle, sans malice, sans souillure, séparé des pécheurs ”, tandis que les grands prêtres établis par la Loi sont faibles et doivent d’abord offrir des sacrifices pour leurs propres péchés avant de pouvoir intercéder en faveur de leurs semblables. Ainsi, la parole du serment de Dieu “ établit un Fils, lequel est rendu parfait pour toujours ”. — 7:24-26, 28.
17. En quoi la nouvelle alliance est-elle supérieure ?
17 La supériorité de la nouvelle alliance (8:1–10:31). Jésus est présenté comme “ le médiateur d’une alliance bien meilleure, qui a été établie légalement sur de meilleures promesses ”. (8:6.) Paul cite textuellement Jérémie 31:31-34, démontrant que les personnes admises dans la nouvelle alliance ont les lois de Dieu écrites dans leur pensée et dans leurs cœurs, que toutes connaissent Jéhovah, et que Jéhovah ‘ ne se souvient absolument plus de leurs péchés ’. Cette “ alliance nouvelle ” a rendu périmée l’ancienne (l’alliance de la Loi) qui “ est près de disparaître ”. — Héb. 8:12, 13.
18. Quelle comparaison Paul fait-il au sujet des sacrifices propres aux deux alliances ?
18 Paul présente les sacrifices annuels offerts à la tente de réunion de l’ancienne alliance comme “ des exigences légales [...] imposées jusqu’au temps fixé pour remettre les choses en ordre ”. Toutefois, quand Jésus est venu comme grand prêtre, c’était avec son propre sang précieux et non avec celui de boucs et de jeunes taureaux. L’aspersion de sang d’animaux faite par Moïse avait validé l’ancienne alliance et purifié la tente typique, mais de meilleurs sacrifices étaient nécessaires pour ce qui est des réalités célestes relatives à la nouvelle alliance. “ Car Christ est entré, non pas dans un lieu saint fait par des mains, qui est une copie de la réalité, mais dans le ciel même, pour paraître maintenant pour nous devant la personne de Dieu. ” Christ n’a pas non plus à offrir d’année en année des sacrifices, à l’exemple du grand prêtre en Israël, car “ maintenant il s’est manifesté une fois pour toutes à l’achèvement des systèmes de choses pour abolir le péché grâce au sacrifice de sa personne ”. — 9:10, 24, 26.
19. a) Qu’est-ce que la Loi n’a pas été capable de faire, et pourquoi ? b) Quelle est la volonté de Dieu en rapport avec la sanctification ?
19 En bref, Paul dit que “ puisque la Loi possède une ombre des bonnes choses à venir ”, ses sacrifices répétitifs n’ont pas été capables de supprimer la “ conscience de péchés ”. Toutefois, Jésus est venu dans le monde pour faire la volonté de Dieu. “ Par cette ‘ volonté ’-là, dit Paul, nous avons été sanctifiés grâce à l’offrande du corps de Jésus Christ une fois pour toutes. ” Par conséquent, que les Hébreux tiennent ferme la déclaration publique de leur espérance sans vaciller et qu’ils ‘ se considèrent les uns les autres pour s’inciter à l’amour et aux belles œuvres ’, n’abandonnant pas leur assemblée. S’ils pratiquent le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité, “ il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice ”. — 10:1, 2, 10, 24, 26.
20. a) Qu’est-ce que la foi ? b) Quels magnifiques exemples de foi Paul cite-t-il ?
20 Définition de la foi et exemples (10:32–12:3). Paul dit maintenant aux Hébreux : “ Rappelez-vous toujours les jours passés où, après avoir été éclairés, vous avez enduré un grand combat dans les souffrances. ” Qu’ils ne rejettent pas leur franchise, laquelle obtient une grande récompense, mais qu’ils endurent afin de recevoir l’accomplissement de la promesse et qu’ils aient “ foi pour le maintien en vie de l’âme ”. La foi, voilà ce qui est nécessaire. Paul commence par en donner la définition : “ La foi est l’attente assurée de choses qu’on espère, la démonstration évidente de réalités que pourtant on ne voit pas. ” Puis, en un chapitre parlant, il trace brièvement et successivement le portrait d’hommes du passé qui ont vécu, travaillé, lutté, enduré, et sont devenus héritiers de la justice qui est selon la foi. “ Par la foi ”, Abraham, qui a habité sous des tentes avec Isaac et Jacob, attendait “ la ville ayant des fondements véritables ”, dont Dieu est le bâtisseur. “ Par la foi ”, Moïse est resté ferme “ comme s’il voyait Celui qui est invisible ”. “ Et que dirai-je encore ? ” demande Paul. “ Car le temps me manquera si je poursuis en racontant ce qui concerne Guidéôn, Baraq, Samson, Yiphtah, David, ainsi que Samuel et les autres prophètes, eux qui, grâce à la foi, ont vaincu des royaumes, réalisé la justice, obtenu des promesses. ” D’autres encore ont reçu leur épreuve par des moqueries et des coups de fouet, des liens et des tortures, mais ils n’ont pas accepté de libération “ afin de parvenir à une meilleure résurrection ”. Vraiment, “ le monde n’était pas digne d’eux ”. Tous ceux-là, bien qu’il leur ait été rendu témoignage grâce à leur foi, n’ont pas obtenu l’accomplissement de la promesse. “ Ainsi donc, poursuit Paul, parce que nous avons une si grande nuée de témoins qui nous entoure, débarrassons-nous aussi de tout poids et du péché qui nous entrave facilement, et courons avec endurance la course qui est placée devant nous, tandis que nous avons les yeux fixés sur l’Agent principal de notre foi et Celui qui la porte à la perfection : Jésus. ” — 10:32, 39 ; 11:1, 8, 10, 27, 32, 33, 35, 38 ; 12:1, 2.
21. a) Comment les chrétiens peuvent-ils endurer dans le combat de la foi ? b) Quelle puissante raison de ne pas repousser l’avertissement divin Paul donne-t-il ?
21 L’endurance dans le combat de la foi (12:4-29). Paul exhorte les chrétiens hébreux à endurer dans le combat de la foi, car Jéhovah les discipline comme des fils. Le moment est venu de redresser les mains qui pendent et les genoux affaiblis, et de continuer à faire des sentiers droits pour leurs pieds. Qu’ils veillent avec soin à ce qu’aucune racine vénéneuse ou souillure ne vienne à se manifester et à provoquer leur rejet, comme dans le cas d’Ésaü qui n’a eu aucun respect pour les choses sacrées. Une fois descendu de la montagne, Moïse dit : “ Je suis effrayé et tremblant ”, à cause du spectacle terrifiant de l’embrasement par le feu, du sombre nuage et de la voix. Mais eux se sont approchés de quelque chose de bien plus redoutable : d’un mont Sion et de la Jérusalem céleste, de myriades d’anges, de la congrégation des premiers-nés, de Dieu le Juge de tous, et de Jésus le Médiateur d’une alliance nouvelle et meilleure. Ils ont donc d’autant moins de raisons de repousser l’avertissement divin. Aux jours de Moïse, la voix de Dieu a ébranlé la terre, mais maintenant Dieu a promis de secouer non seulement la terre, mais aussi le ciel. Paul fait aboutir son argumentation en disant : “ C’est pourquoi, puisque nous devons recevoir un royaume qui ne peut être ébranlé, continuons d’[...]offrir à Dieu un service sacré [...] avec crainte de Dieu et effroi. Car notre Dieu est aussi un feu dévorant. ” — 12:21, 28, 29.
22. Par quels conseils constructifs Paul termine-t-il sa lettre aux Hébreux ?
22 Exhortations diverses relatives au culte (13:1-25). Paul termine par des conseils constructifs : Que l’amour fraternel demeure. N’oubliez pas l’hospitalité. Que le mariage soit honorable chez tous. Que votre manière de vivre soit exempte d’amour de l’argent. Obéissez à ceux qui vous dirigent et ne vous laissez pas emporter par des enseignements étrangers. Enfin, “ par son intermédiaire [Jésus] offrons toujours à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui font une déclaration publique pour son nom ”. — 13:15.
UTILITÉ
23. Quelle est l’argumentation de Paul au sujet de la Loi, et comment l’étaie-t-il ?
23 Plaidoyer en faveur de Christ, la lettre aux Hébreux est un chef-d’œuvre incontestable, parfaitement construit et abondamment étayé de preuves tirées des Écritures hébraïques. Elle couvre les différents aspects de la Loi mosaïque — l’alliance, le sang, le médiateur, la tente du culte, la prêtrise, les offrandes — et démontre qu’ils n’étaient qu’un modèle établi par Dieu qui annonçait des choses bien plus grandes à venir, toutes devant aboutir à Christ Jésus et à son sacrifice, l’accomplissement de la Loi. Paul dit de la Loi que “ ce qui devient périmé et qui vieillit est près de disparaître ”. Mais “ Jésus Christ est le même hier, aujourd’hui et pour toujours ”. (8:13 ; 13:8 ; 10:1.) Quelle joie ce dut être pour les Hébreux de lire cette lettre !
24. Au sujet de quelles dispositions Paul fournit-il, dans la lettre aux Hébreux, des explications d’une valeur inestimable pour nous ?
24 Mais de quelle valeur est-elle aujourd’hui pour nous dont la situation est différente ? Puisque nous ne sommes pas sous la Loi, l’argumentation de Paul peut-elle nous être de quelque utilité ? Très certainement ! Cette lettre expose pour nous l’ensemble des dispositions de la nouvelle alliance basée sur la promesse faite à Abraham, et selon laquelle toutes les familles de la terre se béniraient par le moyen de sa Semence. Tel est notre espoir de vie, notre seul espoir : la réalisation de la promesse antique de bénédiction faite par Jéhovah, bénédiction par le moyen de la Semence d’Abraham, Jésus Christ. Bien que nous ne soyons pas sous la Loi, étant descendants d’Adam nous sommes nés dans le péché, et nous avons besoin d’un grand prêtre miséricordieux qui puisse offrir un sacrifice acceptable pour le péché, entrer en la présence de Jéhovah dans le ciel et intercéder en notre faveur. Cette lettre nous présente ce grand prêtre qui nous mènera à la vie dans le monde nouveau de Jéhovah, qui compatit à nos faiblesses, ayant “ été mis à l’épreuve comme nous ”, et qui nous invite à nous ‘ avancer avec franchise vers le trône de la faveur imméritée, pour que nous puissions obtenir miséricorde et trouver faveur imméritée pour du secours au bon moment ’. — 4:15, 16.
25. Quelles applications instructives Paul fait-il dans la lettre aux Hébreux ?
25 En outre, la lettre de Paul aux Hébreux fournit des preuves convaincantes de la réalisation magnifique des prophéties consignées jadis dans les Écritures hébraïques. Toutes ces choses ont été écrites pour notre instruction et notre consolation. Par exemple, dans cette lettre, Paul applique cinq fois les paroles prophétiques relatives au Royaume de Psaume 110:1 à Jésus Christ, la Semence du Royaume, lequel “ s’est assis à la droite du trône de Dieu ”, pour attendre “ jusqu’à ce que ses ennemis soient placés comme un escabeau pour ses pieds ”. (Héb. 12:2 ; 10:12, 13 ; 1:3, 13 ; 8:1.) De plus, Paul cite Psaume 110:4 pour expliquer la très importante fonction du Fils de Dieu comme “ prêtre pour toujours à la manière de Melkisédec ”. Tout comme le Melkisédec des temps anciens, dont la Bible dit qu’il est “ sans père, sans mère, sans généalogie, qu’il n’a ni commencement de jours ni fin de vie ”, pareillement Jésus est à la fois Roi et “ prêtre à perpétuité ” pour répandre les bienfaits éternels de son sacrifice rédempteur sur tous ceux qui se soumettent à sa domination (Héb. 5:6, 10 ; 6:20 ; 7:1-21). C’est à ce même Roi-Prêtre que Paul fait référence en citant Psaume 45:6, 7 : “ Dieu est ton trône à tout jamais, et le sceptre de ton royaume est le sceptre de droiture. Tu as aimé la justice, et tu as haï l’illégalité. C’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint avec l’huile d’allégresse plus que tes associés. ” (Héb. 1:8, 9). En citant ainsi les Écritures hébraïques et en démontrant leur réalisation en la personne de Christ Jésus, Paul met en lumière les différents éléments du dessein divin pour nous en faciliter la compréhension.
26. Comment la lettre aux Hébreux nous encourage-t-elle à courir avec foi et endurance ?
26 Comme l’indique clairement la lettre aux Hébreux, Abraham attendait le Royaume, “ la ville ayant des fondements véritables, ville dont Dieu est le bâtisseur et l’auteur ”, — la ville “ appartenant au ciel ”. “ Par la foi ”, il a aspiré au Royaume et il a consenti de grands sacrifices pour recevoir ses bénédictions par le moyen d’une “ meilleure résurrection ”. Quel exemple frappant que celui d’Abraham et de tous ces hommes et femmes de foi, — cette “ si grande nuée de témoins ” que Paul décrit au chapitre 11 de sa lettre aux Hébreux ! À la lecture de ce récit notre cœur exulte et se gonfle de reconnaissance pour le privilège et l’espérance que nous avons en commun avec ces fidèles. Ainsi, nous sommes encouragés à ‘ courir avec endurance la course qui est placée devant nous ’. — 11:8, 10, 16, 35 ; 12:1.
27. Quelles glorieuses perspectives relatives au Royaume la lettre aux Hébreux ouvre-t-elle ?
27 Citant la prophétie de Haggaï, Paul attire l’attention sur la promesse suivante de Dieu : “ Encore une fois, je secouerai non seulement la terre, mais aussi le ciel. ” (Héb. 12:26 ; Hag. 2:6). Mais le Royaume de Dieu et de Christ Jésus, la Semence, subsistera pour toujours. “ C’est pourquoi, puisque nous devons recevoir un royaume qui ne peut être ébranlé, continuons d’avoir de la faveur imméritée, faveur par laquelle nous pouvons offrir à Dieu un service sacré d’une manière qui lui soit agréable, avec crainte de Dieu et effroi. ” Ce récit passionnant nous assure que Christ apparaîtra une deuxième fois “ en dehors du péché et à ceux qui l’attendent ardemment pour leur salut ”. Par son intermédiaire donc, “ offrons toujours à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui font une déclaration publique pour son nom ”. Puisse le grand nom de Jéhovah Dieu être sanctifié pour toujours grâce à son Roi-Prêtre, Jésus Christ ! — Héb. 12:28 ; 9:28 ; 13:15.
[Notes]
a The Story of the Bible, 1964, page 91.
b Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong, réimpression de 1981, vol. IV, page 147.