Les “reins” et le “cœur” dans les Écritures
AU SENS propre, le mot “reins” désigne une région du corps située plus bas que le cœur. Selon l’une des définitions qui en ont été proposées, les “reins” constitueraient aussi le siège des émotions, des affections et des passions humaines. D’après un dictionnaire (Le Petit Robert), ils représenteraient parfois “l’inconscient” ou “l’instinct”a. En Révélation 2:23, Jésus Christ ressuscité et glorifié déclare: “Je suis celui qui scrute les reins et les cœurs, et je vous donnerai à chacun selon vos actions.” (Voir aussi Jérémie 11:20; à propos de ce verset, une note en bas de page de la Traduction du monde nouveau, édition anglaise de 1984, associe les “reins” aux “sentiments les plus profonds”.) Les reins et le cœur sont des organes différents, et ils ne sont pas placés au même endroit. Dans le corps humain, les reins se trouvent plus bas que le cœur. Qui plus est, ils réagissent différemment à des stimuli différents. Or leurs réactions ne sont pas dépourvues de signification. En scrutant ces organes, on peut en effet y voir des indices révélant à quel genre de personne ils appartiennent. En une circonstance donnée, le cœur proprement dit est-il incité à battre plus vite ou à se ralentir? Les reins sont-ils amenés à fonctionner à une heure ou d’une manière inhabituelles? Celui qui sonde les cœurs et les reins est capable d’interpréter ces symptômes physiques et de comprendre plus profondément la personne qui les présente. C’est en ce sens qu’il connaîtra vraiment ses “reins”.
En Psaume 16:6-8 David a écrit: “Les cordeaux à mesurer sont tombés pour moi en des lieux agréables. Vraiment, ma possession à moi me plaît. Je bénirai Jéhovah qui m’a conseillé. Vraiment, durant les nuits mes reins m’ont corrigé. J’ai constamment placé Jéhovah devant moi. Parce qu’il est à ma droite, je ne chancellerai pas.” En quel sens les reins de David l’ont-ils corrigé durant ses nuits blanches? Eh bien, s’il avait quelque inquiétude sur la façon dont Jéhovah le considérait ou sur sa personnalité véritable, ses reins symboliques lui permettaient de se faire une juste opinion du dessein de Jéhovah le concernant. C’est pourquoi il a ajouté: “Car tu n’abandonneras pas mon âme au Schéol. Tu ne permettras pas que ton fidèle voie la fosse.” — Psaume 16:10.
Bien entendu, David sera ressuscité du Schéol ou de la tombe au moment prévu par Jéhovah. Cependant, à la Pentecôte de l’an 33, 50 jours après la résurrection de Jésus Christ, c’est à ce dernier que l’apôtre Pierre a appliqué Psaume 16:10 sous l’inspiration divine. Ses paroles sont rapportées comme suit en Actes 2:25-28: “David, en effet, dit à son sujet: ‘J’avais constamment Jéhovah devant mes yeux; parce qu’il est à ma droite, pour que je ne sois jamais ébranlé. Voilà pourquoi mon cœur est devenu joyeux et ma langue s’est réjouie grandement. De plus, ma chair même résidera dans l’espérance; car tu n’abandonneras pas mon âme à l’Hadès, et tu ne permettras pas que ton fidèle voie la corruption. Tu m’as fait connaître les chemins de la vie, tu me rempliras de joie avec ta face.’”
Un cœur joyeux a ranimé le psalmiste David. De même, c’est parce que le cœur de Jésus Christ, le Grand David, était joyeux que sa vie a été si active. L’état du cœur physique a également des répercussions sur le reste du corps, ainsi que cela ressort de ce passage des Proverbes (14:30): “Un cœur calme est la vie de l’organisme de chair.” Le cœur du Grand David, Jésus Christ, pouvait rester calme, continuer à battre et à faire circuler son sang régulièrement, même sous les pressions, la persécution et les mauvais traitements. Il a fonctionné ainsi jusqu’au moment où Jésus a été mis au poteau. C’est alors seulement que le Christ est mort le cœur brisé. — Psaume 69:20.
En Hébreux 4:12 nous lisons que “la parole de Dieu (...) peut discerner les pensées et les intentions du cœur”. Le “cœur” est donc ce qui détermine ou motive les pensées et les intentions, dont la “parole de Dieu” est la pierre de touche.
[Note]
a Voir aussi, à l’entrée “reins”, les Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, de Paul Robert; Grand Larousse encyclopédique; Dictionnaire du français contemporain (Larousse); Dictionnaire universel d’Antoine Furetière; Dictionnaire de la langue française, d’Émile Littré.