Questions de lecteurs
● Certains religionistes prétendent que le vin dans la coupe de la Commémoration était du jus de raisin non fermenté. Comment pouvons-nous prouver que le Christ se servit de vin véritable à cette occasion ? — A. L., Arkansas.
Les membres de sociétés de tempérance veulent que les paroles “ ce fruit de la vigne ” que prononça Jésus signifient “ jus de raisin ”. Mais nous nous rappelons que la vendange se faisait à la fin de l’été tandis que la pâque des Juifs ne se célébrait que six mois plus tard, au printemps de l’année suivante. En outre, les Juifs, en général, n’avaient pas le moyen de conserver aussi longtemps, sans qu’il fermente, du jus de raisin. Lors de la pâque, Jésus se servit du “ fruit de la vigne ” qui était à sa disposition, c’est-à-dire de vin véritable. L’histoire révèle qu’à cette période de l’année les Juifs usaient de vin véritable et ils ont observé jusqu’à ce jour cette tradition de boire du jus de raisin fermenté.
Pour toute autre information nous vous renvoyons à l’article “ Quand et comment célébrer le Mémorial ? ” de La Tour de Garde du 15 mars 1948. Dans un renvoi au bas de la page 87 nous lisons ce qui suit : “ Le vin utilisé par notre Seigneur pour représenter son sang répandu était fait, sans nul doute (comme les Hébreux orthodoxes font encore leur vin pour la pâque), sans qu’aucune levure ait été ajoutée au jus de raisin pour en hâter la fermentation. Cependant, c’était du vin fermenté, car les éléments fermentescibles contenus dans le jus de raisin conduisent par un processus plus lent à la fermentation et à la clarification, c’est-à-dire au vin... il est clair pour nous que le vin utilisé par notre Seigneur au repas était du vin pur (non du jus de raisin qui ne resterait pas tel sans entrer en fermentation de l’automne au printemps), du vin de la même sorte que celui mentionné par ailleurs dans l’Écriture et dont l’excès produit l’enivrement (Éph. 5:18 ; Jean 2:10 ; Luc 5:39),... affirmant que notre Seigneur et les apôtres n’usèrent pas de jus de raisin, mais de vrai vin. ”
● Pourquoi la Watchtower Society approuva-t-elle soudain l’emploi du mot “ religion ” en relation avec l’adoration des témoins de Jéhovah ? — P. L., New-York.
Nous ne cherchons pas à créer une nouvelle langue, nous voulons simplement nous servir de la nôtre pour glorifier Dieu avec le moins de confusion possible lorsque nous prêchons le Royaume. En français, le mot “ religion ” veut dire le service ou adoration de Dieu ou d’un dieu, tel que l’expriment certaines formes d’adoration. Il s’ensuit qu’une religion peut être vraie ou fausse, ce qui dépend du dieu que l’on adore et de la forme ou manière de manifester cette adoration. Si nous pratiquons la vraie forme d’adoration, celle du vrai Dieu Jéhovah, alors dans toute discussion sur notre adoration, nous pouvons employer proprement l’expression française “ vraie religion ”, elle précisera notre pensée.
On trouve le mot “ religion ” dans les Bibles françaises. Dans la version Segond, il apparaît dans l’épître de Jacques (1:26, 27). Jacques fait une distinction entre la religion vaine ou fausse (1:26) et la religion pure ou vraie (1:27) en qualifiant proprement dans ces deux cas le même mot grec thrêskéïa. Le mot grec thrêskéïa est l’équivalent du mot latin religio : ils signifient tous deux “ forme d’adoration ” dont il peut y avoir une vraie et une fausse forme. Du latin religio vient le mot français “ religion ”. Lorsque la Bible emploie le terme “ religion ” il est soit correctement qualifié ou bien le contexte indique s’il s’agit de la vraie ou de la fausse religion. Notez comment le contexte révèle le genre de religion dans Ésaïe 29:13 où la fausse religion est mise en cause et dans II Timothée 3:5 où il s’agit de la vraie religion. Ces deux versets sont à lire dans la Bible Moffatt (angl.). Les versions françaises mettent culte et piété dans ces deux versets (voir Crampon).
Ce point de vue sur l’usage du mot “ religion ” n’a pas été adopté soudainement par la Société. Les lecteurs qui lisent attentivement ses publications ont remarqué que depuis quelques années celles qui abordaient le sujet de la religion limitaient toute condamnation à la fausse religion. Il y a deux ans Réveillez-vous ! (angl.) cita la version Moffatt de II Timothée 3:1-5, 13 et identifia la religion mentionnée dans ce texte avec la vraie en mettant le qualificatif vraie entre parenthèses. Nous citons ce verset : “ Bien qu’ils aient une forme de (vraie) religion, ils en ont rejeté la force. ” (Awake ! du 22 septembre 1949, page 9). Il en résulte que depuis longtemps on étudiait soigneusement cette question. Les déclarations faites au Yankee Stadium, lors de l’Assemblée pour l’Accroissement de la Théocratie apportèrent seulement d’autres éclaircissements sur ce sujet, elles furent une mise au point, et non une idée nouvelle et soudaine. Personne ne devrait se sentir troublé par l’emploi du terme “ religion ”. Bien que nous nous en servions, cela ne nous classe pas parmi les fausses religions esclaves de leurs traditions, pas plus que le fait de nous désigner du nom de chrétien ne nous place du côté des faux chrétiens de la chrétienté.
● Dans La Tour de Garde du 1er août 1951, page 237, il est dit au sujet de la chrétienté : “ Après sa chute à Armaguédon nous devrons faire comme Ézéchiel : prêcher le Royaume et la vengeance divine contre tous les systèmes en dehors de la chrétienté, jusqu’à ce que la “ bataille du grand jour du Dieu Tout-Puissant ” les détruise et que sa souveraineté universelle soit justifiée pour toujours. ” Est-ce à dire qu’après le commencement d’Armaguédon et la chute de la religion organisée, l’œuvre de témoignage se poursuivra et qu’il y aura un autre rassemblement d’“ autres brebis ”, celles-ci venant surtout du monde païen ? — F. B., New-York.
Personne n’entra dans l’arche de Noé après que le déluge eut commencé ; personne ne fut sauvé parmi ceux qui attendirent, pour s’enfuir de Sodome et de Gomorrhe, que le feu et le soufre se missent à tomber. Jésus se servit de l’hiver et du jour du sabbat pour illustrer l’impossibilité de fuir après le commencement d’Armaguédon (Gen. 7:1-24 ; 19:12-29 ; Mat. 24:20-22). Quand Jésus mit en garde contre la folie de tarder à fuir, il déclara que les jours de détresse seraient abrégés afin que quelque chair fût sauvée. Nous vivons maintenant dans la période prévue spécialement pour le salut des ‘ brebis ” de Jéhovah, pendant laquelle la détresse qui s’est abattue en 1914 sur l’organisation de Satan a été interrompue pour reprendre bientôt, atteindre son point culminant et s’achever par la bataille d’Armaguédon. C’est maintenant le temps de fuir, comme cela fut préfiguré par la levée temporaire du siège que les Babyloniens avaient mis devant Jérusalem, levée qui rendit possible la fuite de ceux qui avaient prêté une oreille attentive à la prédication de Jérémie (Jér. 37:1-12 ; 39:1-9). Pareillement, le siège de Jérusalem par les Romains commença en l’an 66 de notre ère, mais il fut levé d’une manière étrange pour un temps ; il y avait donc une chance de s’enfuir avant que le siège reprît sous Titus et que la ville tombât en l’an 70 de notre ère. Ces deux sièges et chutes de Jérusalem, ainsi que les périodes intermédiaires où la pression ennemie cessait, ce qui permettait de fuir, représentaient la détresse finale dans l’organisation de Satan. Cette détresse commença en 1914 et prendra fin à Armaguédon, mais elle fut abrégée par la période intermédiaire actuelle. Celle-ci offre une chance de salut aux personnes consacrées à Jéhovah. En somme, ce qui précède montre qu’après le commencement d’Armaguédon, il n’y aura aucune occasion de fuir à la dernière minute par un genre de repentir sur le lit de mort.
Que signifie alors cette citation de La Tour de Garde ? Elle signifie que tant qu’il y aura des personnes attachées au système de choses malfaisant actuel, nous prêcherons le royaume de Dieu et proclamerons la vengeance divine. Nous ferons connaître à tout homme et à toute organisation qui resteront après la chute des religions de la chrétienté qu’Armaguédon, la bataille de Jéhovah, a commencé et que la vengeance de Dieu atteindra et consumera le monde entier de Satan, et qu’elle parviendra à son point culminant lorsque Satan lui-même sera précipité dans l’abîme. Ézéchiel, après avoir annoncé la colère divine contre Jérusalem, proclama la vengeance de Dieu contre les nations païennes (Éz chapitres 25-32). Jérémie, sur l’ordre de Jéhovah, offrit la coupe de la fureur de Dieu au monde païen après l’avoir présentée d’abord à Jérusalem (Jér 25:15-29). Dans les cas qui nous occupent il ne s’agissait pas d’un message de bonnes nouvelles et d’une invitation à la vie éternelle, mais d’un message annonciateur de la condamnation à venir au jour de la vengeance de Jéhovah. Par conséquent, l’article dans La Tour de Garde du 1er août 1951 qui traitait du chapitre 6 d’Ésaïe És 6 nous disait que, même après qu’Armaguédon aura commencé, nous prêcherons “ jusqu’à ce que les villes soient dévastées et privées d’habitants ; jusqu’à ce qu’il n’y ait personne dans les maisons, et que le pays soit ravagé par la solitude ; jusqu’à ce que l’Éternel ait éloigné les hommes, et que le pays devienne un immense désert ”. — Ésaïe 6:11, 12.