Pour éviter le déshonneur, évitez la présomption
1. Pourquoi une personne présomptueuse court-elle un grand danger ?
UNE personne présomptueuse court un grand danger. Elle fait siennes certaines idées en accord avec ses désirs, puis elle croit pouvoir adopter une attitude ou développer un esprit de résistance à l’égard des autres points de vue. Et la voilà qui se met à suivre une conduite présomptueuse, ce qui l’amène à agir d’une façon peu judicieuse et finit par la couvrir de honte. Il n’est alors guère possible de faire quelque chose pour l’aider, car présumant trop d’elle, elle devient arrogante, insolente et déraisonnable.
2. Donnez un exemple qui illustre une attitude présomptueuse à l’égard de Dieu.
2 Ainsi sont ceux qui, par exemple, disent qu’il n’y a pas de Dieu. Ils ne songeraient pas à dire qu’une maison n’a pas eu de constructeur. Mais quand vous attirez leur attention sur la “nature”, bien plus compliquée qu’une maison, cessant de raisonner d’une manière pratique, ils affirmeront qu’il n’y a pas de Créateur, que toute la structure même des choses de la nature, y compris eux-mêmes en tant qu’individus intelligents vivant dans cette nature, est sortie, par l’opération de forces aveugles, de la matière inintelligente et inanimée.
3. Parmi les habitants de la terre, quels sont les plus présomptueux ?
3 Bien plus présomptueux encore sont les membres du clergé qui portent des titres religieux pompeux, exigeant même d’être vénérés, se prétendent les guides et autorités de leurs troupeaux respectifs, en matière de religion, et osent en même temps accorder plus d’autorité à leurs paroles et à leurs traditions qu’à la Parole de Dieu, la Bible. — II Thess. 2:3, 4.
4. a) Pourquoi les personnes présomptueuses sont-elles réellement en esclavage ? b) Dans quel sens le Diable fit-il preuve de présomption, et où cela le mena-t-il ?
4 Ces personnes seraient scandalisées si on leur disait qu’elles sont en esclavage, asservies à un dieu, et qui plus est à un faux dieu ; et pourtant elles le sont en réalité, car, selon la règle divine, on est esclave de celui que l’on sert (Rom. 6:16). Bien qu’elles le fassent inconsciemment, elles se soumettent à Satan le Diable, que la Bible appelle “le dieu de ce système de choses”. (II Cor. 4:4.) La Bible rapporte comment le Diable osa s’élever contre Jéhovah Dieu à l’époque de Job, qui résidait au pays d’Uts, en lui contestant le droit à la souveraineté et au dévouement exclusif. Plein d’arrogance, il allégua que nul ne servait Jéhovah d’un cœur sincère, pas même Job, un homme pourtant profondément religieux. Quand Jéhovah lui donna toute liberté pour lui permettre de relever son défi, le Diable ne put avancer aucune preuve concrète contre Job, mais pour soutenir son arrogante prétention, il inventa une odieuse calomnie, accusant Dieu d’employer la corruption pour amener Job, dont le cœur n’aurait pas été foncièrement bon, à suivre une conduite droite à ses yeux. À l’appui de cette insolente diffamation, il suivit une conduite meurtrière, et il finit par être reconnu coupable de mensonge, puis déshonoré. — Job 1:8-22.
BABYLONE S’ÉLÈVE PRÉSOMPTUEUSEMENT CONTRE DIEU
5. Comment savons-nous que Babylone était animée du même esprit que le Diable ?
5 Toutefois, l’un des exemples les plus frappants du danger que fait courir une conduite présomptueuse nous est fourni par l’ancienne ville de Babylone, siège de la fausse religion satanique après le déluge du temps de Noé. Cela n’est pas une simple affirmation, car les pages de la Bible et l’histoire profane, que n’importe qui peut consulter pour y retrouver les preuves, relatent tous ses actes de fourberie et d’orgueil contre Jéhovah Dieu, ainsi que leurs résultats humiliants (un éclaircissement d’importance secondaire mais très intéressant nous est donné dans le récit de Job 1:17, où nous apprenons que le Diable se servit des Chaldéens [Babyloniens] dans les efforts qu’il fit pour soutenir son accusation diffamatoire contre Jéhovah et son serviteur Job).
6. Quels noms exacts Jéhovah employa-t-il pour dépeindre l’insolence de Babylone à son égard ?
6 Dans sa prophétie contre Babylone, consignée dans la Bible, au chapitre cinquante du livre biblique de Jérémie Jér 50 (Li), Jéhovah, s’adressant à elle et à ses habitants, les appelle respectivement, “le pays de Mérathaïm” et “les habitants de Peqod”. Ces deux expressions signifient, la première, “le pays doublement rebelle”, et la seconde, “les habitants du pays du châtiment (NW)” (“le peuple destiné au châtiment”, Sy)a. Avec quelle exactitude ces appellations données par Jéhovah à Babylone décrivent la présomption dont cette ville fit preuve et la fin désastreuse qui l’attendait !
7. Pourquoi, à la vérité, Babylone pouvait-elle être appelée “le pays doublement rebelle” ?
7 Pourquoi Babylone était-elle un “pays doublement rebelle” ? Tout d’abord, elle fut fondée par Nimrod, qui, lors de sa déification, reçut le nom de Mérodac. Pour certains, ce nom signifierait “grand rebelle”. Nimrod se rebella contre Jéhovah, et Babylone avait été doublement rebelle en ce sens qu’elle avait, par le feu et l’épée, renversé le royaume du peuple de Jéhovah, détruit son temple, massacré son peuple et déporté des milliers de ses habitants dans le pays de Schinéar, d’où le patriarche hébreu était sorti selon le commandement de Dieu. Oh ! Comme elle était fière et heureuse en agissant ainsi ! Babylone fut donc plus que rebelle. Elle le fut doublement. C’est pourquoi elle méritait d’être visitée ou de subir un châtiment de la part de Dieu.
8. a) Comment Babylone osa-t-elle s’élever présomptueusement contre Jéhovah lui-même ? b) Dans quel sens Babylone fut-elle le marteau de la terre, et quel décret Jéhovah prit-il contre elle ?
8 Babylone se considérait comme la souveraine du monde. Son dieu Mérodac ne la maintenait-il pas à cette position suprême ? Aussi osa-t-elle s’élever contre Jéhovah, le grand Souverain de l’univers, poussant l’audace et la témérité jusqu’à attaquer le trône de Jéhovah, c’est-à-dire le trône des rois de la lignée davidique, et allant jusqu’à l’extrême limite de l’outrecuidance en détruisant le temple de Jéhovah. À quelle position ne s’élevait-elle pas alors par son orgueil qui la conduirait à sa propre ruine ! Voici en quels termes Jéhovah avait formulé son juste décret :
“Poursuis, massacre, extermine-les. (...) Des cris de guerre retentissent dans le pays, et le désastre est grand. Eh quoi ! il est rompu, brisé, le marteau de toute la terre [Babylone avait anéanti un grand nombre de nations] ! Babylone est détruite (un sujet d’étonnement, Da, n. m.) au milieu des nations ! Je t’ai tendu un piège, et tu as été prise, Babylone, à l’improviste ; tu as été atteinte, saisie, parce que tu as lutté contre l’Éternel (Jéhovah).” — Jér. 50:21-24.
UNE CHUTE SURPRENANTE
9. À quoi la prise de Babylone pouvait-elle être comparée, et pourquoi la ville ne pouvait-elle échapper à son sort ?
9 C’est Cyrus le Perse qui donna l’ordre de renverser Babylone, et pour y parvenir, il fit preuve d’une habileté consommée. La puissante et souveraine Babylone fut prise à l’improviste, ce qui rendit ses défenses inutiles. Les soldats de Cyrus ne rencontrèrent pour ainsi dire aucune résistance quand ils sortirent, comme par miracle, du lit de l’Euphrate et qu’ils franchirent les portes intérieures de la ville, laissées ouvertes et bien mal gardées. Cela se passa exactement comme si Jéhovah, lui ayant habilement dressé un piège ou une embûche, l’avait prise avant qu’elle sût ce qui lui arrivait ! Babylone était frappée de stupeur. Pourquoi n’avait-elle pu échapper à ce malheur ? Que cela ait pu lui arriver lui paraissait une chose impossible ! Elle ne pouvait attribuer sa défaite aux armées de Cyrus. Non, présomptueuse Babylone, tu ne pouvais rien faire pour éviter cette chute, car ‘tu avais lutté contre Jéhovah’. Ta chute devait donc être spectaculaire. Jéhovah révèle que c’est lui qui a manœuvré pour amener ce résultat stupéfiant :
10. Expliquez les termes par lesquels Jéhovah décrit la chute spectaculaire de Babylone.
10 “L’Éternel (Jéhovah) a ouvert son trésor ; et il en a tiré les armes de son indignation ; car c’est le Seigneur, l’Éternel (Jéhovah) des armées, qui a cette affaire contre la terre des Caldéens. Venez contre elle de tous les bouts [d’aussi loin que l’Arménie et le mont Ararat]. Ouvrez ses granges ; entassez-la comme des gerbes [entassez à l’extérieur ses richesses pour que ceux qui la dépouillent s’en emparent] et vouez-la à l’anathème [à la façon de l’interdit, quand le butin “dévoué” à Dieu ne pouvait plus être utilisé par l’homme] ; qu’elle n’ait rien de reste [pas de successeurs] ! Frappez de l’épée tous ses taureaux [ses augustes chefs], qu’ils descendent à la tuerie. Malheur sur eux ! car il est venu, leur jour, le temps de leur visitation.” — Jér. 50:25-27, La.
11. Quand “les cris des fuyards” se firent-ils entendre, et qui étaient ces fuyards ?
11 Mais que deviendraient les captifs qui avaient souffert de sa présomption ? Dieu dit : “Écoutez les cris des fuyards, de ceux qui se sauvent du pays de Babylone pour annoncer dans Sion la vengeance de l’Éternel (Jéhovah), notre Dieu, la vengeance de son temple !” (Jér. 50:28). Ces cris se firent particulièrement entendre quand Cyrus le Grand, la première année de son règne, promulgua son décret (en 537 av. notre ère) autorisant tous les Juifs qui le désiraient à retourner à Sion pour y rebâtir le temple de leur Dieu (Esdras 1:1-4). Aussi leur départ eut-il lieu d’une manière ordonnée, dans un but approuvé ; mais ils étaient si impatients, si enflammés de zèle et si heureux de partir que leur départ ressemblait à une fuite ; ils fuyaient la prison où, retenus en esclavage, il leur était impossible de servir leur Dieu d’une façon parfaite et agréable.
12. a) Pourquoi les Israélites “fuyards” étaient-ils si heureux, et de quelle façon Mérodac fut-il humilié ? b) En quels termes, dans Jérémie 50:29, 30, Jéhovah décrit-il la rétribution attachée à la présomption ?
12 Babylone était dans la confusion pendant que les serviteurs de Dieu débordaient de joie. Cyrus rendit aux Israélites les ustensiles sacrés que les Babyloniens avaient emportés du temple de Jéhovah, et conformément à l’ordre impérial, les captifs délivrés purent reconstruire un nouveau temple sur l’emplacement du temple de Salomon à Sion. De retour à Jérusalem, ils pouvaient dire combien Babylone s’était montrée présomptueuse et annoncer la vengeance que Jéhovah avait exercée sur elle parce qu’elle avait profané son temple et ses ustensiles du culte. Pour Mérodac, la situation était embarrassante, car ce fut son propre temple qui dut restituer au temple de Jéhovah les ustensiles dérobés. Jéhovah continue de parler en ces termes :
“Appelez contre Babylone les archers (...). Campez autour d’elle, que personne n’échappe, rendez-lui selon ses œuvres, faites-lui entièrement comme elle a fait ! Car elle s’est élevée avec fierté (présomption, NW) contre l’Éternel, (Jéhovah), contre le Saint d’Israël. C’est pourquoi ses jeunes gens tomberont dans les rues, et tous ses hommes de guerre périront en ce jour, dit l’Éternel (Jéhovah).” — Jér. 50:29, 30.
LA RÉTRIBUTION
13. Dans quel sens la victoire de Jéhovah sur Babylone était-elle pour cette dernière une juste rétribution ?
13 Quand, en 607 avant notre ère, Babylone détruisit Jérusalem, Jérémie fit entendre pour Sion la lamentation suivante : “Des femmes doivent-elles manger leur fruit, — les petits enfants qu’elles portent dans leurs bras ? Doivent être égorgés dans le sanctuaire du Seigneur (Jéhovah) — prêtres et prophètes ? Jeunes gens et vieillards sont couchés par terre dans les rues. Mes vierges et mes adolescents sont tombés par l’épée. Tu as égorgé au jour de ta colère, tu as immolé sans pitié.” (Lam. 2:20, 21, Li). C’est pourquoi, en rétribution, les archers mèdes et perses tuèrent tous les Babyloniens qui cherchaient à fuir. Ils entrèrent dans la ville et massacrèrent effectivement les jeunes gens dans les rues et firent périr sans pitié les hommes de guerre qui se trouvaient dans Babylone.
14. Aux yeux de Jéhovah, jusqu’à quel point Babylone s’était-elle montrée présomptueuse, et quelle leçon devait-elle apprendre ?
14 Babylone avait été la personnification même de la présomption. Jéhovah dit : “Voici, j’en veux à toi, orgueilleuse ! (...) Car ton jour est arrivé, le temps de ton châtiment (où je te visite, La). L’orgueilleuse chancellera et tombera, et personne ne la relèvera ; je mettrai le feu à ses villes, et il en dévorera tous les alentours.” (Jér. 50:31, 32). Babylone n’avait tiré aucune leçon du châtiment que Jéhovah Dieu avait infligé au plus grand de ses monarques, Nébucadnetsar, quand il lui imposa sept années de folie et que, la raison de Nébucadnetsar étant revenue, il le rétablit sur son trône et l’obligea à reconnaître le Roi des cieux comme étant celui qui “peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil”. (Dan. 4:1-37.) Babylone devait apprendre la dure vérité contenue dans les proverbes suivants : “Tout cœur hautain est en abomination à Jéhovah” et “L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute”. (Prov. 16:5, 18, AC.) Cette vérité fut dure pour le petit-fils de Nébucadnetsar, le roi Belshatsar, qui trébucha et tomba à l’instant même où il s’élevait contre Jéhovah en profanant les vases du temple au cours d’une beuverie.
15. a) À quel point la chute de Babylone était-elle grave ? b) Quelle chose humiliante Babylone fut-elle obligée de faire avant que Dieu ne mît complètement à exécution la décision judiciaire qu’il avait prise contre elle ?
15 La chute de Babylone fut si grande que cette orgueilleuse ne put jamais se relever pour exercer de nouveau la domination mondiale. Plus tard, des rois babyloniens, Nébucadnetsar III et Nébucadnetsar IV, se révoltèrent contre la domination perse, mais leur révolte échoua. Pourquoi ? Parce que la colère de Dieu ne se détourna pas de Babylone avant qu’elle fût devenue “une montagne brûlée”. (Jér. 51:25, MM.) Mais avant d’être complètement brûlée, elle serait obligée de laisser aller le peuple de Dieu, de voir Sion et son temple rebâtis, humiliation qui faisait partie de la vengeance de Dieu : “Les fils d’Israël et les fils de Juda ont été ensemble opprimés ; et tous ceux qui les emmenèrent captifs les ont retenus, ils ont refusé de les laisser aller. Leur rédempteur est fort. Son nom est l’Éternel (Jéhovah) des armées ; il prendra certainement en main leur cause, afin de donner du repos au pays et de troubler les habitants de Babylone.” — Jér. 50:33, 34, Da.
LA PRÉSOMPTION ET L’IDOLÂTRIE MÈNENT À DES ACTES INSENSÉS
16. a) Comment Jéhovah agit-il en Rédempteur à l’égard de son peuple ? b) En quels termes Jéhovah décrit-il le trouble de Babylone lors de l’instruction de son procès contre elle ?
16 Babylone oubliait que, quoique Dieu eût vendu son peuple, elle ne lui avait rien payé. En réalité, Dieu livrait Israël à l’esclavage à cause de ses péchés. Mais, usant de son droit de Rédempteur, de Propriétaire de toute la création, il rétribuait la nation qui délivrait son peuple. Il donna à la Perse un autre peuple en échange d’Israël ; ce fut l’Égypte, qui fut assujettie à Cambyse, le fils de Cyrus le Grand. Le trouble de Babylone à la vue de la justice que Dieu manifesta lors de l’instruction de son procès contre elle est décrit par Jéhovah dans les paroles suivantes :
“L’épée est sur les Chaldéens et sur les habitants de Babylone, et sur ses princes, et sur ses sages ; l’épée est sur les menteurs (vains parleurs, La) et ils deviendront insensés ; l’épée est sur ses hommes forts, et ils seront terrifiés ; l’épée est sur ses chevaux, et sur ses chars, et sur tout le peuple mélangé qui est au milieu d’elle, et ils seront comme des femmes ; l’épée est sur ses trésors, et ils seront pillés ; la sécheresse est sur ses eaux, et elles tarissent ; car c’est un pays d’images taillées, et ils sont fous de (à cause de, NW) leurs affreuses idoles (visions, NW). C’est pourquoi les bêtes du désert, avec des chacals, y habiteront, et il y habitera des autruches ; et elle ne sera plus jamais habitée, et on n’y demeurera plus, de génération en génération.” — Jér. 50:35-39, Da.
17. En quels termes Jéhovah avertit-il loyalement Babylone des effets de sa présomption ?
17 Avertissant loyalement les Babyloniens, Jéhovah dit, en fait : ‘Oui, Babyloniens présomptueux, glorifiez-vous de Babylone, de sa durée et de sa continuelle grandeur, pendant un temps indéfini. Mots creux ! Exaltez votre courage, hommes forts ! Vous serez terrifiés. Vos chevaux et vos chariots ne vous serviront à rien. Vos soldats mercenaires deviendront semblables à de faibles femmes. Vos trésors seront pillés. L’Euphrate, détourné, se révélera une défense inutile pour assurer la protection de la ville présomptueuse. Vos images taillées ne vous sauveront pas, car l’idolâtrie ne procure le bon sens à personne. D’affreuses visions, voilà tout ce que vous aurez quand, dans votre soudaine détresse, ces images vous feront défaut jusqu’à ce que vous tombiez en démence.’
BABYLONE DESTINÉE À DEVENIR UNE SOLITUDE COMPLÈTE
18. a) Jusqu’où irait le châtiment qui frapperait Babylone pour avoir osé lutter contre Dieu ? b) Quel tableau effrayant Jéhovah fait-il des vainqueurs de Babylone ?
18 Pour avoir ajouté à son péché d’idolâtrie un péché d’orgueil contre Jéhovah en osant lutter contre lui, Babylone devait être châtiée jusqu’à ce que son organisation fût entièrement et à jamais détruite : “Comme dans la subversion que Dieu a faite de Sodome et de Gomorrhe et des villes voisines (...), personne n’y habitera et aucun fils d’homme n’y séjournera.” (Jér. 50:40, Da). Jéhovah poursuit sa prophétie et fait des vainqueurs un tableau effrayant :
“Voici, un peuple vient du septentrion, une grande nation et des rois puissants se lèvent des extrémités de la terre. Ils portent l’arc et le javelot ; ils sont cruels, sans miséricorde ; leur voix mugit comme la mer ; ils sont montés sur des chevaux, prêts à combattre comme un seul homme, contre toi, fille de Babylone !” — Jér. 50:41, 42.
19. a) Quand et comment le roi Belshatsar a-t-il saisi le sens de la prophétie consignée dans Jérémie 50:43, et quel en fut l’effet sur lui ? b) À quoi Jéhovah compara-t-il les Babyloniens et leur conquérant ?
19 La défaite de Nabonide et de ses armées à l’extérieur de Babylone, et la fuite du souverain à Borsippa étaient forcément connues des Babyloniens. Les armées venues des extrémités de la terre, même des pays situés au nord de Babylone, avaient un seul but : la prise de la ville. Toutefois, l’orgueil de ses habitants était encore si démesuré qu’ils se croyaient en sécurité. Quant au roi Belshatsar, il festoyait dans son palais, et son attention fut fortement attirée sur la chute de la ville quand Daniel interpréta l’écriture tracée sur le mur (Dan. 5:25-28). Il n’a pu alors manquer d’être frappé par le sens de la prophétie contenue dans Jérémie 50:43, où il est écrit : “Le roi de Babylone apprend la nouvelle, et ses mains s’affaiblissent, l’angoisse le saisit, comme la douleur d’une femme qui accouche.” Rien d’étonnant si les genoux de Belshatsar se sont mis à claquer quand, cette nuit-là, il a appris que la ville avait été prise à l’improviste et qu’il a vu ses guerriers devenir semblables à des femmes et s’enfuir dans leur ivresse. Babylone avait traité le peuple de Jéhovah avec cruauté, aussi Jéhovah compare-t-il le conquérant qu’il avait choisi, Cyrus, à un lion jordanien, quand il dit :
“Voici, comme un lion il monte de la crue (des fiers halliers, NW) du Jourdain contre la demeure forte ; car je les en chasserai précipitamment. Et qui est l’homme choisi, que je préposerai sur elle ? Car qui est comme moi, et qui m’assignera le temps (me provoquerait, AC), et qui sera le pasteur qui se tiendra devant moi ? C’est pourquoi, écoutez le conseil de l’Éternel (Jéhovah), qu’il a formé contre Babylone, et les pensées qu’il a pensées contre le pays des Chaldéens ! Si les petits du troupeau ne les entraînent (Sûrement les petits du troupeau seront traînés, NW) ! S’il ne rend désolée pour eux (à cause d’eux, NW) leur habitation ! (...) Au bruit de la prise de Babylone, la terre est ébranlée, et il y a un cri, entendu parmi les nations.” — Jér. 50:44-46, Da.
20. Comment les paroles prophétiques de Jérémie 50:44-46 se sont-elles accomplies ?
20 Cyrus étant l’instrument de Jéhovah, rien ne pouvait lui résister, comme rien n’aurait pu résister à Jéhovah. Aussi, quelle folie, de la part des habitants de Babylone, de croire qu’ils pourraient arrêter l’élan du lion jordanien que Jéhovah avait choisi, et le mettre en fuite. Ils seraient obligés d’écouter le conseil de Jéhovah : “Sûrement les agneaux de leur troupeau périront ; sûrement ils seront privés du pâturage.” (Jér. 50:45, LXX, traduction anglaise de Bagster)b. Oui, les Babyloniens furent comme des agneaux devant le lion jordanien symbolique, ils furent traînés à la mort. Leur capitale qui paraissait si durable serait finalement réduite en solitude. La terre, en particulier le pays des Chaldéens, serait ébranlée au bruit terrible de la chute de Babylone, chute dont elle sortirait blessée à mort, sans aucun espoir de guérison, comme nous le verrons dans les prochains articles. Le cri de stupeur et de détresse de Babylone se fit entendre parmi toutes les nations sur lesquelles, en sa qualité de Troisième Puissance mondiale, elle dominait, fin douloureuse pour avoir osé s’élever présomptueusement contre Dieu !
21. a) De l’examen du sort affreux et humiliant qui fut réservé à Babylone, quel avertissement devrions-nous retirer ? b) Quelle pensée exprimée dans les Proverbes est ainsi profondément gravée dans notre esprit ?
21 La chute de Babylone devrait servir d’avertissement à tous ceux qui se disent serviteurs de Dieu, afin qu’ils se gardent de suivre leurs chefs dans la voie de l’orgueil, quelle qu’elle soit, et de mettre leur confiance dans la parole des hommes et dans leurs traditions qui s’opposent à la Parole de Dieu ou qui expriment ou révèlent un manque de foi en elle. L’exemple de Babylone devrait aussi nous faire comprendre que c’est aller au suicide que de se fier aux fanfaronnades des hommes, quels qu’ils soient, philosophes, hommes de science ou membres du clergé, en croyant l’homme capable de sauver de la ruine le présent système de choses mauvais sur lequel règne le vaste empire de la fausse religion, Babylone la Grande. Nous apprécions à sa juste valeur la pensée exprimée par le sage rédacteur des Proverbes quand il dit : “Quand vient l’orgueil, la honte vient aussi ; mais la sagesse est avec les hommes modestes.” — Prov. 11:2, Da.
[Notes]
a Cette pensée est confirmée dans The Twenty-four Books of the Holy Scriptures, traduction de l’érudit juif Isaac Leeser, où nous lisons dans Jérémie 50:21 : “Contre le pays doublement rebelle — même contre lui tu monteras, et contre les habitants du pays du châtiment.” — Édition de 1853.
b Dans The Bible — A New Translation, du Dr James Moffatt, le passage de Jérémie 50:45 est traduit de la façon suivante : “Écoutez, donc, le plan de l’Éternel contre Babylone, le dessein qu’il a fait contre les Chaldéens ; leurs jeunes bergers seront emmenés de force, et la ferme épouvantée à la vue de leur sort !” Comparez la traduction précitée de ce passage avec celle qu’en fait la Revised Standard Version, et celle de George Lamsa, dans sa traduction de la Peschitta araméenne.