Chapitre 12
La glorification du Messie
1. Quelles paroles prophétiques Jéhovah a-t-il inspirées à Ésaïe (53:7-12) eu égard à ce qui précéderait la glorification du Messie?
LES souffrances précèdent la glorification; c’est ce qui attendait le “serviteur” messianique de Dieu. Prédisant que tel était le dessein divin relatif au Messie, au huitième siècle avant notre ère Dieu inspira ces paroles au prophète Ésaïe:
“Il était serré de près, et il se laissait affliger; cependant il n’ouvrait pas la bouche. Il était mené à l’abattage comme un mouton; et comme une brebis qui est devenue muette devant ses tondeurs, lui aussi n’ouvrait pas la bouche. (...) C’est pourquoi je lui donnerai une portion parmi la multitude, et ce sera avec les puissants qu’il répartira les dépouilles, parce qu’il a répandu son âme jusqu’à la mort, et que c’est parmi les transgresseurs qu’il a été compté; et que lui-même s’est chargé du péché de beaucoup de gens, et qu’il s’est mis à intervenir pour les transgresseurs.” — Ésaïe 53:7-12; Actes 8:32-35.
2. Quel message Jésus reprit-il après avoir appris l’emprisonnement de Jean?
2 Même le précurseur du Messie dut souffrir pour sa fidélité à la loi de Dieu. Après avoir mené au Christ de nombreux disciples baptisés, Jean fut emprisonné par le chef de district de Galilée, Hérode Antipas, fils d’Hérode le Grand. Plus tard, au cours de la célébration de l’anniversaire d’Hérode, il fut décapité (Matthieu 14:1-12). Ayant appris l’arrestation et l’emprisonnement de Jean, Jésus reprit le message qui avait été le sien. “À partir de ce moment Jésus commença à prêcher et à dire: ‘Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.’” — Matthieu 4:12-17.
3. À quoi Moïse préféra-t-il la souffrance, et en quel sens le cas de Jésus ressemble-t-il au sien?
3 Pas plus que Jean le baptiseur, Jésus ne prêchait le royaume terrestre des Macchabées que nombre de Juifs voulaient voir rétabli. Il prêchait le “royaume des cieux”, le Royaume de Dieu lié au roi David de l’Antiquité. Les souffrances de Jésus ne seraient pas différentes de celles endurées par le prophète Moïse. Eu égard à la grande foi de ce dernier, il est écrit dans Hébreux 11:25, 26: “Choisissant d’être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir la jouissance temporaire du péché, parce qu’il estima l’opprobre du Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Égypte; car il avait les regards fixés vers le paiement de la récompense.” Puisque le Messie devait être un prophète à la ressemblance de Moïse et que Moïse souffrit avant et après avoir été établi (ou oint) comme prophète de Jéhovah, il était dans l’ordre des choses que le Messie Jésus souffrît également. En fait, ses souffrances seraient plus grandes que celles de Moïse. — Deutéronome 18:15.
4. Au nom de qui Moïse s’est-il présenté à son peuple, et en quoi le cas de Jésus Christ correspond-il au sien?
4 Ce fut au nom de Jéhovah, le Dieu Tout-Puissant, que Moïse fut renvoyé en Égypte pour délivrer son peuple de l’esclavage (Exode 3:13-15; 5:22, 23). Tout comme Moïse, son antitype du premier siècle rencontra de l’opposition. À ceux qui n’avaient pas foi en lui, niant sa qualité de Messie envoyé par Dieu, Jésus déclara:
“Je suis venu au nom de mon Père, mais vous ne me recevez pas; si un autre arrivait en son propre nom, vous le recevriez. Comment pouvez-vous croire, vous qui acceptez la gloire que vous vous décernez mutuellement, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du seul Dieu? Ne pensez pas que je vous accuserai auprès du Père; il y en a un qui vous accuse, Moïse, en qui vous avez mis votre espoir. Si, en effet, vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car celui-là a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles?” — Jean 5:43-47.
5. Pourquoi les Juifs auraient-ils dû croire que Jésus venait au nom de son Père céleste, et à quelle occasion une foule exprima-t-elle pareille conviction?
5 Nous notons la réponse que fit Jésus à ceux qui, ne l’acceptant pas comme le Messie, lui disaient: “Jusqu’à quand nous tiendras-tu l’âme en suspens? Si tu es le Christ [Maschiahh], dis-le-nous franchement.” Jésus leur demanda de laisser ses œuvres messianiques parler en sa faveur, disant: “Je vous l’ai dit, mais vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père, ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Mais vous ne croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles me suivent.” (Jean 10:24-27). Mais certains Juifs crurent que Jésus venait au nom de son Père céleste. Ainsi, cinq jours avant la Pâque de l’an 33, alors que Jésus, monté sur un âne, entrait dans Jérusalem, accomplissant la prophétie de Zacharie 9:9, une foule le salua, criant: “Sauve, nous t’en prions! Béni est celui qui vient au nom de Jéhovah, oui, le roi d’Israël!” — Jean 12:1, 12, 13; Matthieu 21:4-9; Marc 11:7-11; Luc 19:35-38; Psaume 118:26.
6. Au nom de qui Jésus veillait-il sur ses fidèles apôtres?
6 Finalement, la nuit de la Pâque, après avoir célébré cette fête avec ses fidèles disciples ou apôtres, Jésus adressa une prière à Jéhovah, disant:
“J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés, et ils ont observé ta parole. (...) Père saint, veille sur eux en considération de ton nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous. Quand j’étais avec eux, je veillais sur eux en considération de ton nom que tu m’as donné; et je les ai gardés.” — Jean 17:6, 11, 12.
Ainsi, en venant au nom de Jéhovah, Jésus était un prophète identique à Moïse.
IDENTIFIÉ GRÂCE AUX MIRACLES ET AUX PROPHÉTIES
7. Pourquoi Moïse accomplit-il des signes devant les Égyptiens et les Israélites, et quel rapprochement peut-on établir entre le nombre des signes de Moïse et ceux du Messie?
7 Par les nombreux miracles qu’il accomplit, le prophète Moïse prouva, aux Israélites comme aux Égyptiens, qu’il venait au nom du seul vrai Dieu vivant. Ces “signes”, venus de Dieu, constituaient la preuve que Jéhovah avait envoyé Moïse (Exode 4:1-30; 7:1-3; 8:22, 23; 10:1, 2; Deutéronome 34:10, 11). Les Israélites du temps de Moïse n’exigeaient pas de celui-ci un “signe du ciel”. Ils différaient en cela des Israélites du premier siècle qui, tout à fait hors de propos, demandaient un tel signe à Jésus (Matthieu 16:1-4). Ce n’est pas discréditer Moïse que de dire que les signes miraculeux qu’il accomplit étaient de loin inférieurs en nombre à ceux de Jésus, lesquels attestaient sa qualité de Messie.
8. Quel fut le premier “signe” de Jésus? Quel effet ses “signes” produisirent-ils sur ses disciples et sur Nicodème?
8 Jésus ne fit pas comme Moïse, qui changea de l’eau en sang; à Cana de Galilée, à l’occasion d’un festin de mariage, alors que le vin venait à manquer, il changea l’eau en un vin excellent. Selon Jean 2:11, ce n’était que le commencement: “Jésus fit cela à Cana de Galilée comme commencement de ses signes, et il manifesta sa gloire; et ses disciples mirent leur foi en lui.” À propos de la Pâque de l’an 30, le récit inspiré déclare: “Tandis qu’il était à Jérusalem pendant la Pâque, durant la fête, beaucoup mirent leur foi dans son nom, en voyant les signes qu’il opérait.” (Jean 2:23). Par exemple, le Pharisien Nicodème, chef des Juifs et membre du Sanhédrin de Jérusalem, rendit visite à Jésus pendant la nuit et lui dit: “Rabbi, nous savons que c’est de la part de Dieu que tu es venu en tant qu’enseignant, car personne ne peut opérer ces signes que tu opères, si Dieu n’est pas avec lui.” — Jean 3:1, 2; 7:50, 51; 19:39, 40.
9. En quoi les miracles de Jésus sont-ils comparables à ceux de Moïse?
9 Moïse guérit-il la lèpre? Jésus guérit de nombreux lépreux au pays d’Israël. Moïse divisa-t-il les eaux de la mer Rouge pour sauver son peuple? Jésus marcha sur les eaux de la mer de Galilée et calma ses flots déchaînés par une dangereuse tempête. Pendant quarante années, les Israélites errants dans le désert reçurent, en guise de nourriture, la manne venue du ciel, mais finalement ils moururent. En offrant en sacrifice sa vie humaine parfaite, Jésus dispensa une manne céleste, laquelle procurerait la vie éternelle à ceux qui la mangeraient avec foi (Jean 6:48-51). Moïse ne guérit jamais tous les cas de maladie et d’infirmité que Jésus, pour sa part, guérit. Moïse ne ressuscita aucun être humain d’entre les morts, alors que Jésus, tout comme les prophètes Élie et Élisée, ressuscita plusieurs personnes, dont Lazare de Béthanie, mort et enseveli depuis déjà quatre jours (Jean 11:1-45; 12:1-9). Même les ennemis de Jésus durent admettre qu’il accomplissait de nombreux signes, puisqu’ils dirent: “Que devons-nous faire, car cet homme opère beaucoup de signes? Si nous le laissons continuer ainsi, ils auront tous foi en lui, et les Romains viendront enlever et notre lieu et notre nation.” — Jean 11:46-48; 12:37.
10. Quel témoignage Pierre rendit-il aux Juifs de Jérusalem lors de la Pentecôte, et aux gens des nations, à Césarée, à propos des miracles accomplis par Jésus?
10 C’est pourquoi, sans exagérer les faits, l’apôtre Pierre put dire aux milliers de Juifs rassemblés pour la fête des Semaines (Schavuoth), en l’an 33: “Hommes d’Israël, entendez ces paroles: Jésus le Nazaréen, l’homme que Dieu vous a exhibé en public par des œuvres de puissance, et des présages, et des signes que Dieu a faits par son entremise au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.” (Actes 2:22). Des années plus tard, à Césarée, ce même apôtre, rappelant ces faits à des gens des nations qui manifestaient de l’intérêt et témoignaient de la faveur envers les Juifs, devait dire ce qui suit:
“Vous savez, vous, de quoi on parlait dans toute la Judée, à commencer de la Galilée après le baptême que Jean prêchait, savoir, de Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint d’esprit saint et de puissance, et il a traversé le pays en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le Diable; car Dieu était avec lui. Et nous sommes témoins de toutes les choses qu’il a faites dans le pays des Juifs et à Jérusalem.” — Actes 10:37-39.
11, 12. a) En quoi Jésus ressemblait-il au prophète Moïse? b) Que dire de la plus importante prophétie de Jésus quant à son accomplissement ultérieur?
11 Moïse était-il prophète? Certainement! Jésus, le Messie, l’était également. Il prononça de nombreuses paraboles prophétiques ou illustrations. Il prédit sa trahison par Judas, l’un de ses apôtres, les circonstances de sa mort, l’identité de ses meurtriers et sa résurrection de la tombe le troisième jour après sa mort. Il prédit aussi la destruction de Jérusalem par les Romains en l’an 70. Celle de ses prophéties qui devait avoir la plus grande portée fut consignée par Matthieu (chapitres vingt-quatre et vingt-cinq), par Marc (chapitre treize) et par Luc (chapitre vingt et un). Cette prophétie faisait réponse à la question de ses disciples qui se demandaient quand aurait lieu la destruction de Jérusalem et de son temple et quel serait le “signe” de son retour messianique ou de sa “présence” (parousia) et de la “conclusion du système de choses”.
12 La génération du premier siècle vit s’accomplir, de son temps, certains aspects de cette prophétie qui en confirmaient la véracité. Plus remarquable encore, notre propre génération voit se réaliser les mêmes particularités de la prophétie, observées au premier siècle, ainsi que d’autres détails, et ce depuis 1914, point de départ de guerres, de disettes, de tremblements de terre, de pestes, de la persécution des disciples du Christ, de la détresse mondiale, outre une “grande tribulation” sans pareille qui doit encore se produire. — Matthieu 24:21.
13. Peut-on comparer Moïse à Jésus en ce qui concerne les prophéties annonçant la venue de ce dernier et accomplies en lui?
13 Aucune prophétie n’a annoncé la venue du prophète Moïse ni ne s’est accomplie en lui. En revanche, dans les Écritures hébraïques, de la Genèse à Malachie, des centaines de prophéties accomplies par Jésus, depuis sa naissance jusqu’à sa mort et sa résurrection, prouvent sans conteste qu’il était le Messie, la “postérité” qui serait meurtrie “au talon” par le Grand Serpent, Satan le Diable. D’ailleurs, après que Dieu l’eut ressuscité d’entre les morts, Jésus attira l’attention de ses disciples sur ces mêmes prophéties. Le récit de Luc 24:25-48 le rapporte en ces termes:
“Et il leur dit: ‘Ô hommes insensés et lents de cœur à croire toutes les choses qu’ont prononcées les prophètes! Ne fallait-il pas que le Christ [Maschiahh] endurât ces souffrances et qu’il entrât dans sa gloire?’ Et, commençant par Moïse et par tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toutes les Écritures, les choses qui le concernaient. (...)
“Il leur dit alors: ‘Ce sont là mes paroles, celles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous: qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse et dans les Prophètes et les Psaumes.’ Alors il leur ouvrit pleinement l’esprit pour comprendre les Écritures, et il leur dit: ‘Ainsi est-il écrit que le Christ [Maschiahh] souffrirait et ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que grâce à son nom la repentance en vue du pardon des péchés serait prêchée dans toutes les nations — en commençant par Jérusalem, vous devez être témoins de ces choses.’”
14. Qu’a écrit Moïse sur les malédictions d’Israël et sur les actions criminelles détestables pour Dieu? À qui faisait-il allusion?
14 Dans le Lévitique, chapitre vingt-six, et dans le Deutéronome (28:15-68), le prophète Moïse transcrivit toutes les malédictions et calamités qui s’abattraient sur la nation d’Israël si elle ne gardait pas l’alliance de la Loi contractée avec Jéhovah Dieu. Moïse écrivit encore:
“Et si un homme a en lui un péché qui mérite la sentence de mort, et qu’il ait été mis à mort, et que tu l’aies pendu à un poteau, son corps mort ne devra pas passer la nuit sur le poteau, mais tu devras l’enterrer ce jour-là, sans faute, car celui qui est pendu est quelque chose de maudit par Dieu; et tu ne devras pas souiller ton sol que Jéhovah, ton Dieu, te donne en héritage.” — Deutéronome 21:22, 23.
De toute évidence, Dieu pensait à son Messie lorsqu’il donna cette loi. Pour que la nation d’Israël fût sauvée de la malédiction qui l’attendait pour avoir violé l’alliance de la Loi, le Messie devrait mourir sur un poteau, maudit en lieu et place d’Israël.
MORT ET GLORIFICATION
15. Comment des non-Juifs firent-ils exécuter l’Agneau de Dieu le jour de la Pâque de l’an 33?
15 Le 14 Nisan de l’an 33, jour de la Pâque, même les propres apôtres de Jésus tuèrent l’agneau pascal et le préparèrent pour le manger (Matthieu 26:1-30; Marc 14:1-26; Luc 22:1-39). Mais qu’en était-il de celui que Jean le Baptiste appelait “l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde”? (Jean 1:29, 36.) Tard dans la nuit, après le repas de la Pâque, il fut trahi par l’apôtre Judas Iscariote et conduit en prison par un groupe d’hommes en armes qui le menèrent vers les chefs religieux de Jérusalem. Il fut mis en jugement par le Sanhédrin qui le condamna à mort, d’après sa propre interprétation de la Loi. Comme le Sanhédrin n’avait pas le pouvoir d’exécuter une sentence de mort, les juges de ce tribunal firent comparaître le condamné devant le gouverneur Ponce Pilate, le présentant comme un fauteur de troubles et un criminel séditieux. Les accusateurs de Jésus insistaient pour qu’il soit pendu et meure sur le poteau.
16. Que dit Jésus à Pilate concernant le Royaume et la vérité?
16 Lors de sa comparution devant Ponce Pilate, Jésus fit remarquer que son Royaume messianique serait céleste et non pas terrestre, à Jérusalem. Lorsque Pilate lui demanda: “Es-tu le roi des Juifs?”, Jésus répliqua: “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais voilà, mon royaume ne vient pas de là.” Devant cette réponse, Pilate demanda: “C’est donc que tu es roi?” Jésus dit: “Toi-même tu dis que je suis roi. Je suis né pour ceci, et je suis venu dans le monde pour ceci: pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est du côté de la vérité, écoute ma voix.” — Jean 18:33-37.
17. Comment Jésus fut-il ‘compté parmi les transgresseurs’, et quelle espérance fit-il partager à l’un d’eux?
17 À contrecœur, Pilate céda aux exigences des accusateurs de Jésus qui voulaient le pendre au poteau. Le lieu choisi pour l’exécution fut le Golgotha (“Lieu du Crâne”), ou Calvaire, hors de la muraille de Jérusalem. Jésus y fut pendu entre deux criminels ou “transgresseurs”. Ceux qui étaient instruits dans la Loi de Moïse considéreraient Jésus, sur le poteau, comme “quelque chose de maudit par Dieu”. Bien que ce fût ‘parmi les transgresseurs qu’il ait été compté’, Jésus gardait présente à l’esprit l’espérance en un paradis terrestre pour le genre humain, sous son futur gouvernement messianique. C’est pourquoi, lorsque l’un des transgresseurs, ayant compris que Jésus était innocent et servait de bouc émissaire pour les péchés, lui demanda: “Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume”, Jésus répondit: “Tu seras avec moi dans le Paradis.” — Luc 23:39-43; 22:37.
18. Comment Jésus a-t-il mis sa sépulture avec les méchants et avec les riches? Quelle était sa condition dans le Schéol?
18 Jésus mourut vers le milieu de l’après-midi, le jour de la Pâque. “Il a livré son âme à la mort.” “Il a répandu son âme jusqu’à la mort.” (Ésaïe 53:12, AC; MN). Conformément à la loi consignée dans Deutéronome 21:22, 23, il fut enterré ce même après-midi. Son corps fut déposé dans un tombeau fraîchement creusé appartenant à un homme riche, pour accomplir ces paroles prophétiques: “Il mettra sa sépulture avec les méchants, et avec la classe des riches dans sa mort, bien qu’il n’eût pas commis de violence et qu’il n’y eût pas de tromperie dans sa bouche.” (Ésaïe 53:9). L’âme de Jésus aussi descendit donc au Schéol, la tombe commune aux morts. En ce lieu, on pouvait dire du Fils de Dieu: “Quant aux morts, ils ne se rendent compte de rien du tout (...). Il n’y a ni œuvre, ni combinaison, ni connaissance, ni sagesse dans le Schéol, le lieu où tu vas.” — Ecclésiaste 9:5, 10.
19. Quand et comment Jéhovah fit-il s’accomplir la prophétie du Psaume 16:10? Quelle question les apparitions de Jésus soulèvent-elles?
19 Cependant, le roi David avait écrit prophétiquement: “Car tu n’abandonneras pas mon âme au Schéol. Tu ne permettras pas que ton fidèle voie la fosse. Tu me feras connaître le sentier de la vie. De l’allégresse à satiété est avec ta face; il y a des agréments à ta droite pour toujours.” (Psaume 16:10, 11). Fidèle à la prophétie qu’il avait inspirée, Jéhovah, le Dieu Tout-Puissant, ressuscita le Messie Jésus le troisième jour, le 16 Nisan, jour où le grand prêtre Caïphe offrait, au temple de Jéhovah, une “gerbe des prémices” de la moisson de l’orge (Lévitique 23:9-14; I Corinthiens 15:20, 23). Si la tombe où le corps de Jésus avait été déposé fut découverte vide, comment expliquer que ses propres disciples ne le trouvaient nulle part? Comment se fait-il que, pendant les quarante jours suivant sa résurrection, Jésus leur apparaissait brusquement, pour tout aussi brusquement disparaître, leur prouvant par là même qu’il était bien ressuscité d’entre les morts? — Actes 1:1-3; Jean 20:1-31; Matthieu 28:1-18.
20. Quelle explication Pierre donna-t-il de la résurrection de Jésus, et comment Paul décrit-il la résurrection des disciples du Christ?
20 L’apôtre Pierre, auquel Jésus ressuscité apparut une fois en privé, nous fournit l’explication de ces matérialisations analogues à celles que pratiquaient les anges au temps des prophètes d’autrefois. L’apôtre déclare: “Le Christ lui-même est mort une fois pour toutes en ce qui concerne les péchés, un juste pour des injustes, afin de vous mener à Dieu, ayant été mis à mort dans la chair, mais ayant été rendu à la vie dans l’esprit. C’est dans cet état qu’il est même allé prêcher aux esprits en prison.” (I Pierre 3:18, 19; I Corinthiens 15:5; Luc 24:34). Il est advenu de lui, à sa résurrection, ce qui doit arriver à ses fidèles disciples à la leur; les prophéties bibliques déclarent:
“Il est semé dans le déshonneur, il est relevé dans la gloire. Il est semé dans la faiblesse, il est relevé dans la puissance. Il est semé corps physique, il est relevé corps spirituel. S’il y a un corps physique, il y a aussi un corps spirituel. C’est ainsi qu’il est même écrit: ‘Le premier homme Adam devint une âme vivante.’ Le dernier Adam devint un esprit donnant la vie.
“Or je dis ceci, frères: que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption non plus n’hérite pas l’incorruptibilité. (...) Il faut en effet que ceci, qui est corruptible, revête l’incorruptibilité, et que ceci, qui est mortel, revête l’immortalité. Or quand ceci, qui est corruptible, revêtira l’incorruptibilité et que ceci, qui est mortel, revêtira l’immortalité, alors se réalisera la parole qui est écrite: ‘La mort est engloutie pour toujours.’” — I Corinthiens 15:43-45, 50-54.
“Car si nous sommes devenus un avec lui par la ressemblance de sa mort, assurément nous serons aussi un avec lui par la ressemblance de sa résurrection.” — Romains 6:5.
21. Qu’est devenu Jésus par sa résurrection? Pour quoi a-t-il conservé la valeur de son sacrifice?
21 Le témoignage des Écritures établit donc que Jésus Christ fut ressuscité comme Fils spirituel de Dieu, immortel et incorruptible (Actes 13:32-37). Ainsi, par sa résurrection d’entre les morts, Jésus Christ n’a pas soustrait son corps humain à l’autel de Dieu (Hébreux 10:1-10). De même que, le jour annuel des Propitiations, on faisait disparaître le corps des animaux dont le sang avait été porté dans le Très-Saint pour purifier les péchés, de même Dieu accepta le sacrifice de Jésus et fit disparaître son corps. Comment? Nous l’ignorons (Hébreux 13:10-13; Lévitique, chapitre seize). Bien que le Dieu Tout-Puissant n’ait pas ressuscité son Fils Jésus Christ avec un corps physique, le Fils de Dieu ressuscité a conservé la valeur de son sacrifice, laquelle équivalait en quelque sorte au sang sacrificiel que le grand prêtre juif introduisait dans le Très-Saint du temple afin d’en faire propitiation pour les péchés.
22, 23. a) Devenu créature spirituelle par sa résurrection, que pouvait faire Jésus, comme cela avait été préfiguré par le grand prêtre le jour des Propitiations? b) En quel sens Jésus se trouvait-il dans une position bien plus solide pour meurtrir la “tête” du Serpent?
22 Fils spirituel de Dieu, Jésus Christ put monter au ciel le quarantième jour suivant sa résurrection d’entre les morts. Nombre de ses fidèles disciples furent témoins de cette ascension (Actes 1:1-11). Tout comme, dans le Très-Saint, le grand prêtre juif faisait l’aspersion du sang en direction de l’arche de l’alliance, de même Jésus entra dans la présence céleste de Dieu pour présenter la valeur ou mérite de son sacrifice humain parfait (Hébreux 9:11-14, 24-26). Alors le Dieu Très-Haut le fit asseoir à sa droite, en qualité de “prêtre jusqu’à des temps indéfinis à la manière de Melchisédek”. — Psaume 110:1-4; Actes 2:31-36; Hébreux 5:10; 10:11-13.
23 Dès lors le Fils de Dieu reçut, en récompense, une position céleste supérieure à celle qu’il occupait avant de devenir un homme parfait et d’être meurtri “au talon” par le Grand Serpent. Il reprit le nom qui était le sien, savoir Michel; “Michel l’archange” était donc de retour dans les cieux (Jude 9; Révélation 12:7). La “postérité” glorifiée de la “femme” de Dieu se trouvait à présent dans une position bien plus solide qui lui permettrait de meurtrir à son tour la tête du Serpent au temps fixé par Dieu. — Genèse 3:15.
24, 25. a) De quel genre de Messie ou “oint” ne s’agit-il pas? Pourquoi donc Juifs et non-Juifs devraient-ils se réjouir? b) Quelle attitude d’esprit sommes-nous exhortés à développer, selon Philippiens 2:5-11?
24 L’humanité tout entière, Juifs selon la chair et non-Juifs, ne devrait-elle pas être remplie de joie et de gratitude, puisque le Messie promis par Dieu allait être un Messie céleste et immortel et non un simple “oint” terrestre comme le roi David? Sous inspiration prophétique, ce monarque reconnut humblement que le Christ, dans sa position hautement élevée, était son Seigneur. Nous devrions donc calquer notre attitude sur la sienne, étant par ailleurs encouragés à développer l’état d’esprit exprimé dans ces paroles inspirées:
25 “Gardez en vous cette attitude d’esprit qui était aussi en Christ [Maschiahh] Jésus, lequel, bien qu’il existât dans la forme de Dieu, n’a pas songé à une usurpation, à savoir pour être égal à Dieu. Non, mais il s’est vidé, et a pris la forme d’un esclave, et a paru dans la ressemblance des hommes. De surcroît, quand il s’est trouvé en figure d’homme, il s’est abaissé et est devenu obéissant jusqu’à la mort, oui, à la mort sur un poteau de supplice. C’est pourquoi Dieu l’a élevé à une position supérieure et lui a donné volontiers le nom qui est au-dessus de tout autre nom, afin qu’au nom de Jésus plie tout genou de ceux qui sont au ciel, et de ceux qui sont sur la terre, et de ceux qui sont sous le sol, et que toute langue reconnaisse ouvertement que Jésus Christ [Maschiahh] est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.” — Philippiens 2:5-11. Voir aussi II Corinthiens 5:16.