QUERELLE
Litige (Dt 17:8), différend (Jr 25:31) ou procès (Jr 11:20) ; dispute, conflit avec quelqu’un à cause d’une inimitié. Un mot hébreu rendu par “ entrer en conflit ” est aussi rendu par “ exciter ” ou “ s’exciter ”. Parmi les motifs de querelle, les Écritures mentionnent la haine (Pr 10:12), la fureur (Pr 15:18 ; 29:22), les intrigues (Pr 16:28), la moquerie (Pr 22:10), l’excès de boisson (Pr 23:29, 30), la calomnie (Pr 26:20), l’arrogance ou l’orgueil, et l’absence d’un bon enseignement. — Pr 28:25 ; 1Tm 6:4.
Les Écritures recommandent de ne pas entrer sans raison en querelle ou en litige (Pr 3:30). Un proverbe déclare : “ Comme quelqu’un qui saisit les oreilles d’un chien, ainsi est un passant qui se met en fureur dans la querelle qui n’est pas la sienne. ” (Pr 26:17). Les paroles des stupides les mènent rapidement à des querelles, et les sots n’exercent pas la retenue nécessaire pour éviter de se quereller (Pr 18:6 ; 20:3). Puisque “ la pression de la colère ” engendre la querelle (Pr 30:33), la lenteur à la colère produit l’effet inverse. — Pr 15:18.
La querelle ruine la paix et le bonheur. Le livre des Proverbes souligne à maintes reprises ses effets désagréables et rebutants sur autrui (Pr 19:13 ; 21:9, 19 ; 25:24 ; 27:15). Les disputes entre ceux qui entretenaient auparavant des relations fraternelles peuvent constituer une barrière presque insurmontable à la réconciliation. “ Un frère contre qui l’on a commis une transgression est plus qu’une ville forte ; et il y a des disputes qui sont comme la barre d’une tour d’habitation. ” — Pr 18:19.
La querelle détruit une atmosphère paisible (Pr 17:1) et peut amener même les personnes les plus douces à perdre leur maîtrise. Par exemple, à la suite de la querelle qu’Israël provoqua à Qadesh à cause du manque d’eau, Moïse et Aaron agirent légèrement ; cela leur fit perdre le privilège d’entrer en Terre promise. En se prenant de querelle, sans fondement, avec les représentants de Jéhovah, les Israélites se querellèrent en fait avec Jéhovah (Nb 20:2, 3, 10-13 ; 27:14 ; Ps 106:32). Ceux qui, comme eux, s’engagent dans des querelles ou des différends violents avec des serviteurs de Dieu se placent dans une situation très grave qui risque de les mener à la mort. — Voir Is 41:8, 11, 12 ; 54:17.
En raison des conséquences fâcheuses de la querelle, un proverbe donne ce conseil : “ Avant [...] qu’éclate la querelle, prends congé. ” (Pr 17:14). Abram (Abraham) donna un bel exemple sous ce rapport. Soucieux d’éviter tout litige entre ses gardiens de troupeaux et ceux de son neveu Lot, il proposa une séparation. Avec abnégation, il laissa Lot choisir la région où il ferait paître ses animaux (Gn 13:7-11). En revanche, à l’époque d’Isaïe les Israélites infidèles n’agirent pas comme leur ancêtre Abraham. Il est dit à leur sujet : “ Vous jeûniez pour des querelles et pour des luttes. ” Même durant le jeûne ils entraient en querelle. — Is 58:4.
La Loi mosaïque prescrivait que, si un homme en blessait un autre au cours d’une querelle, il devait lui payer une compensation pour le temps de travail perdu à cause de la blessure. — Ex 21:18, 19.
Étant une des œuvres de la chair haïes par Jéhovah (Ga 5:19, 20 ; voir aussi Pr 6:19 ; Rm 1:28, 29, 32 ; Jc 3:14-16), la querelle ou dispute n’a pas sa place dans la congrégation chrétienne (Rm 13:13 ; 1Co 3:3 ; 2Co 12:20 ; Ph 2:3 ; Tt 3:9). Une des conditions requises d’un surveillant chrétien est qu’il ne soit pas belliqueux (1Tm 3:1, 3). Par conséquent, les personnes qui s’obstinent dans les disputes ou les querelles font partie de celles qui recevront de Dieu un jugement défavorable. — Rm 2:6, 8.
Au Ier siècle de n. è., l’apôtre Paul dut affronter des individus querelleurs. Quelques-uns annonçaient la bonne nouvelle par esprit de dispute, probablement pour se mettre en évidence et pour saper l’autorité et l’influence de Paul. Toutefois, Paul ne permit pas à leur attitude de ternir la joie qu’il éprouvait en constatant que Christ était en train d’être annoncé. — Ph 1:15-18.
Les murmures. Les murmures découragent et abattent. Peu après être sortis d’Égypte, les Israélites murmurèrent contre Jéhovah, lui reprochant de les diriger par l’intermédiaire de ses serviteurs Moïse et Aaron (Ex 16:2, 7). Par la suite, leurs plaintes découragèrent tant Moïse qu’il demanda à mourir (Nb 11:13-15). Les murmures peuvent mettre en danger de mort celui qui les profère. Jéhovah considéra les propos tenus par ceux qui murmurèrent au sujet de Moïse purement et simplement comme une rébellion contre sa propre autorité (Nb 14:26-30). Beaucoup perdirent la vie pour avoir formulé des critiques.
En conséquence, les Écritures grecques chrétiennes tirent des exemples antiques une mise en garde contre le caractère destructeur des murmures ou des plaintes (1Co 10:10, 11). Jude parle de ceux qui “ repoussent la seigneurie et parlent en mal des glorieux ” ; il dit que ce sont “ des gens qui murmurent, qui se plaignent de leur sort dans la vie, qui vont selon leurs propres désirs ; et leur bouche profère des propos orgueilleux, tandis qu’ils admirent les personnes pour en tirer profit ”. — Jude 8, 16.
Jésus condamna l’esprit critique en ces termes : “ Cessez de juger, afin de ne pas être jugés. Pourquoi donc regardes-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, mais ne considères-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ? [...] Hypocrite ! retire d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clairement comment retirer la paille de l’œil de ton frère. ” — Mt 7:1, 3-5 ; voir aussi Rm 2:1.