Vivons dès à présent comme la Société du Monde Nouveau
“ Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ ; et il régnera aux siècles des siècles. ” — Apoc. 11:15.
Le discours reproduit ci-dessous fut prononcé le 20 juillet 1953 par le président de la Watch Tower Bible and Tract Society devant l’Assemblée de la société du monde nouveau réunie au Yankee Stadium, à New-York.
1. Pourquoi le monde n’a-t-il pas changé depuis 1914 ? Quelle chose nouvelle retient son attention ?
EN été 1914, quand les canons de la Première Guerre mondiale se mirent à vomir le fer et la mort, le moment était venu où devait naître la société du monde nouveau. Les quarante années qui se sont écoulées depuis lors ont été marquées par de profonds bouleversements. La carte de la terre a subi de grandes modifications, de nombreux gouvernements ont changé leur structure politique, des multitudes d’hommes ont été arrachées de leurs foyers, emmenées vers d’autres cieux ou bien soumises à la pesante domination de nouveaux seigneurs. Il n’y a plus aucune stabilité en ce monde. Tout paraît être sujet à des changements fréquents. L’humanité est emportée par le cours irrésistible des choses. Elle ne sait pas où elle va, mais elle va, cramponnée à l’espoir qu’elle entrera dans un monde nouveau établi par l’homme, où la vie sera plus facile. Malgré les bouleversements politiques, sociaux, culturels, économiques, scientifiques et religieux survenus depuis 1914, le vieux monde n’a pas changé. La surface s’est transformée, mais non le dessous. Le monde est toujours animé du même esprit. Il est toujours éprouvé par des divisions qui vont s’aggravant. Confiant en lui-même, il poursuit toujours les mêmes buts. Et ce qui est encore plus inquiétant, les puissances invisibles qui se manifestent derrière ses actions sont toujours là et se livrent à une activité fiévreuse. Tous ces facteurs, qui doivent perpétuer le vieux monde, n’ont pu prévenir l’apparition de la société du monde nouveau, une société dont l’accroissement s’impose à l’attention des hommes. Ceci est venu du côté d’où on l’attendait le moins, et le vieux monde regarde d’un œil hostile ce qu’il adviendra de cette société.
2, 3. À qui seul peut-on attribuer la création de la société du monde nouveau et pourquoi ?
2 Comment cette société du monde nouveau prit-elle naissance ? Les slogans politiques lancés pendant la Première Guerre mondiale, tels que “ Assurez la démocratie au monde ! ” et les propositions faites par des dirigeants, des hommes d’affaires et des ecclésiastiques en vue de la période d’après-guerre, n’auraient jamais pu produire la société du monde nouveau. Telle qu’elle apparaît aujourd’hui, on peut seulement attribuer sa création à la puissance et à la sagesse divines conformément au merveilleux dessein de Dieu. Seul Dieu pouvait accorder à ses adorateurs la vision du monde nouveau promis et leur faire comprendre les conditions requises qui en donnaient accès. Il a accordé cette vision et cette compréhension au moyen de sa Parole écrite, la sainte Bible.
3 Avant la Première Guerre mondiale, Dieu avait préparé durant des années un peuple entièrement différent des autres, qui devait devenir la société que nous connaissons aujourd’hui. À ce peuple Dieu révéla les enseignements de sa Parole. Le clergé s’en était écarté, entraînant derrière lui ses fidèles, dont il flattait les oreilles par la sagesse, les traditions et la philosophie de ce monde. Jéhovah révéla à ses serviteurs que le temps approchait où serait établi le Royaume pour lequel ils priaient. Au moyen de sa Parole, il leur dévoila même, longtemps avant, que 1914 serait le temps où le Royaume devait prendre le pouvoir au ciel et sur la terre, car cette année-là clôturerait les temps fixés par lui pour la domination de la terre par les nations gentiles. Ces temps avaient commencé en 607 av. J.-C. par la première destruction de Jérusalem. Il y avait grande urgence à ce que son peuple éclairé se préparât en vue de la domination du royaume de Dieu exercée par Jésus-Christ, son Fils glorifié. Les serviteurs de Dieu firent tous leurs efforts en ce sens, et, comme il le leur avait été dit, la détresse s’abattit en 1914 sur le monde organisé du Diable.
4. Pourquoi les ennemis ont-ils cru qu’il n’y avait plus à craindre les témoins de Jéhovah dans la période d’après-guerre ?
4 Quatre ans plus tard, quand un armistice mit soudainement fin à la Première Guerre mondiale, les adorateurs dévoués du Dieu Très-Haut se trouvaient dans l’affliction. Non seulement la guerre mondiale les avait séparés de leurs frères dispersés dans le monde entier, mais ils avaient été persécutés pendant des années par des gens excités par le clergé. On avait interdit leurs publications bibliques et même leurs exemplaires de la Bible. De nombreux serviteurs de Dieu étaient détenus dans des prisons ou dans des établissements militaires. Les principaux représentants de leur société légale, condamnés à de lourdes peines, étaient enfermés dans un pénitencier. On ne leur permettait pas d’interjeter appel en vue d’un jugement équitable. Les serviteurs du Tout-Puissant étaient l’objet de la haine de toutes les nations. Leurs ennemis croyaient s’en être débarrassés pour toujours. Ils ne s’attendaient à rien d’important de ce côté-là, dans la période d’après-guerre.
5, 6. Comment les membres du reste furent-ils rassemblés et réorganisés après la Première Guerre mondiale ?
5 Mais qui dit vie dit espoir. Les fidèles survivants des épreuves de la Grande Guerre restèrent attachés à leur Dieu, dont le nom est Jéhovah (Ps. 83:19, AC, Cr 1905 83:18, NW). Ils croyaient sa Parole qu’ils n’avaient ni oubliée ni abandonnée. La fureur de l’ennemi n’avait pu rompre les liens qui les unissaient à leurs frères et tous ses efforts ne purent les empêcher de se rassembler de nouveau, à cause de ces liens. Ils comprirent alors pourquoi ils avaient été persécutés et ce que signifiaient la guerre mondiale et les maux qui en formèrent le cortège : famine, pestes, tremblements de terre et l’angoisse des nations. Ces événements prouvaient que le monde était parvenu au temps de la fin et que le royaume de Dieu dirigé par le Christ était un fait accompli. Voilà pourquoi fut publié le message surprenant qui annonçait qu’une immense multitude — des millions de personnes, disaient-ils — ne mourrait jamais. La période d’après-guerre leur donna l’occasion de servir Dieu davantage, et ils étaient résolus, tant qu’ils seraient en vie, à chanter les louanges de Jéhovah devant toutes les nations.
6 Dieu lut dans le cœur de son peuple fidèle plongé dans l’affliction. C’est dans un dessein qu’il avait préservé ses serviteurs dans les épreuves ardentes de la Première Guerre mondiale, et les avait délivrés de la main de leurs ennemis. Par la puissance de son esprit, il les affranchit de la crainte des hommes et de leurs organisations. Il les réorganisa et leur fit voir l’œuvre à accomplir, leur révélant que notre temps était celui où cette “ bonne nouvelle du royaume (devait être) prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations ”. Cet évangile de la plus haute importance devait annoncer l’établissement du royaume de Dieu. — Mat. 24:14.
7. Comment la société du monde nouveau prit-elle naissance et pourquoi ne sera-t-elle pas détruite ?
7 Nous constatons aujourd’hui que le dessein divin s’accomplit. La bonne nouvelle est prêchée par tous les moyens de propagation. Des centaines de millions de publications, traduites en de nombreuses langues, ont été répandues publiquement et de maison en maison. À ces sermons écrits il faut ajouter la voix des proclamateurs du Royaume rendant témoignage, instruisant à domicile et prononçant des discours devant un public visible ou par radio. Des centaines de millions de personnes ont entendu le message concernant le gouvernement divin du monde nouveau, et nombreuses sont celles à qui il fut répété à maintes reprises dans la suite des années. Des milliers de lecteurs et d’auditeurs ont reconnu que c’était le message vivificateur de Dieu pour notre temps. Ils l’ont accueilli avec joie et se sont voués au Très-Haut par Jésus-Christ. Ils se sont joints aux autres serviteurs pour élever bien haut l’éclatant signal du Royaume. Aujourd’hui ce sont des proclamateurs du Royaume organisés, qui rapportent l’activité qu’ils déploient sur tous les continents de la terre et sur de nombreuses îles. Ces centaines de milliers de personnes forment une société qui ne fait pas partie de ce monde. Les nations de ce monde n’arriveront jamais à détruire cette société. Elle se développera et vivra éternellement, car elle a été plantée par Jéhovah (És. 61:3 ; Mat. 15:13). Dans la tempête de la persécution, Dieu a uni étroitement son peuple en une société du monde nouveau. Il a forgé cette union par sa sainte Parole, son esprit et l’œuvre dont il a chargé ses serviteurs.
LES PROBLÈMES ACTUELS DE LA VIE DE SOCIÉTÉ
8. Pourquoi cette réunion de personnes est-elle appelée à juste titre une “ société ” et pourquoi demeurera-t-elle après Harmaguédon ?
8 Peut-on appeler cette réunion de personnes une “ société ” ? Oui, car c’est un groupe de chrétiens organisés qui coopèrent à une œuvre commune, s’assemblent régulièrement, adorent le seul vrai Dieu et s’efforcent de vivre selon une règle commune, la règle de Dieu. Cette société n’est reconnue par le code d’aucun État. Un État ne peut, aux termes de ses lois, autoriser une société semblable. Ses membres débordent les frontières des nations et des empires. Des statuts établis par des hommes ne pourraient régir ni maintenir l’unité d’une telle société. Elle a été créée par Dieu au moyen de sa vérité et de son esprit. Il est vrai qu’elle a coopéré jusqu’à présent avec une société reconnue par la loi, la Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania, considérée comme son serviteur légal chargé de l’administration et de la publicité. Mais elle continuera d’exister même après que les statuts de la Watch Tower Society n’auront plus leur raison d’être, soit que cette dernière aura été dissoute par un gouvernement hostile, comme la filiale de l’Allemagne orientale, qui fut d’abord interdite par les nazis puis, dernièrement, par les communistes, soit que le gouvernement qui l’a autorisée aura été emporté par la bataille d’Harmaguédon. Une Watch Tower Tract Society existait et propageait le message de Dieu avant même que la Zion’s Watch Tower Tract Society fût reconnue en 1884 par les lois de l’État de Pennsylvanie, U.S.A. Après que la bataille d’Harmaguédon aura mis fin à ce vieux monde, la société du monde nouveau continuera d’exister, car elle sera reconnue et autorisée par le seul gouvernement au pouvoir, c’est-à-dire le gouvernement divin. Elle formera la base ou noyau qui s’agrandira à mesure que les habitants de la “ nouvelle terre ” se multiplieront et rempliront notre planète. — II Pi. 3:13.
9. Pourquoi ne pouvons-nous éviter, en qualité de membres de cette société, d’être assaillis par des problèmes durant l’actuelle période de transition ?
9 Comme membres de la société du monde nouveau, nous ne pouvons éviter d’être assaillis par des problèmes. Nous ne sommes pas encore sortis de ce vieux monde. Les “ temps des nations ” se terminèrent en 1914, mais en cette année ne survint pas la fin du présent monde. En cette année commença le “ temps de la fin ”. Après 1914 Satan le Diable et les démons furent chassés des cieux, mais leur défaite n’entraîna pas la destruction de son monde, elle restreignit seulement à notre planète l’activité des puissances invisibles qui se tiennent derrière la scène de ce monde. Le vieux monde est toujours là. Ses intérêts se heurtent à ceux du proche monde nouveau. En cette période de transition, ce conflit d’intérêts est pour nous une source de difficultés.
10. Comment éviterons-nous d’être condamnés avec le monde et comment le condamnerons-nous ?
10 Aujourd’hui nous sommes entourés d’un monde déchiré par les querelles, les haines religieuses et raciales, les traditions, l’orgueil national, les rivalités, et de nombreuses autres causes de division. Les membres de la société du monde nouveau sont venus de toutes nations et de toutes tribus, mais ces causes de discorde ne doivent pas être introduites dans leur société. Elles disparaîtront à Harmaguédon, qui y mettra fin pour toujours. Il ne nous serait donc nullement profitable de rester attachés à ces choses. Il faut que nous renoncions à toutes les formes de l’égoïsme, aux jalousies, à l’envie, à la convoitise, aux rivalités religieuses, à la haine, et à toutes les autres manifestations de l’esprit du Diable, le “ dieu du présent ordre de choses ”. Nous ne tenons nullement à répondre devant Dieu de la conduite des gouvernements et des conflits sanglants livrés par ce monde. Nous ne voulons pas porter avec le genre humain sa responsabilité commune dans ces choses condamnées par Dieu et son royaume. Si nous ne nous gardions purs de la politique et des controverses qu’elle engendre, nous serions “ condamnés avec le monde ”. Nous avons le privilège de suivre l’exemple de Noé qui “ divinement averti des choses qu’on ne voyait pas encore, et saisi d’une crainte respectueuse, construisit une arche pour sauver sa famille ; c’est par elle qu’il condamna le monde ”. — I Cor. 11:32 et Héb. 11:7.
11, 12. Comment notre situation en ce monde se compare-t-elle à celle de Jésus-Christ lors de son séjour terrestre, et pourquoi faut-il qu’il en soit ainsi ?
11 Comme chrétiens, notre situation est comparable à celle de Jésus pendant son séjour terrestre (Jean 17:14, 16 ; 15:19). Nous sommes en ce monde, mais n’en faisons pas partie. Nous ne sommes pas les amis du présent monde, mais ceux du monde nouveau. Nous soutenons le gouvernement divin établi dans les cieux. À cause de cela, le monde nous considère comme ses ennemis, mais ce n’est qu’ainsi que nous serons les amis de Dieu. Nous aimons le monde nouveau et attendons son établissement, cela signifie que l’amour du Père céleste est en nous. Il doit en être ainsi, car dans la première épître de 1 Jean (2:15-17) il nous est ordonné ce qui suit : “ N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. ”
12 Ce monde engage des guerres, s’entre-déchire, commet des meurtres, et se livre à la convoitise de la chair. Le disciple Jacques dénonça les chrétiens qui retournaient à ces choses et entretenaient des rapports illégitimes avec ce monde. Il écrivit : “ Adultères que vous êtes ! ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être un ami du monde se rend ennemi de Dieu. ” (Jacq. 4:1-4). Aucune amitié n’existait entre l’apôtre Paul et ce monde. Si le monde regardait l’apôtre comme un criminel maudit digne d’être cloué à un poteau, celui-ci lui rendait la pareille, le considérant également comme maudit et condamné. Il déclara : “ Loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que (du bois, NW) de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est (empalé) pour moi, comme je le suis pour le monde. ” — Gal. 6:14.
13. a) Quel monde faut-il aimer et pourquoi ? b) Est-ce à dire que nous haïssons le monde entier ?
13 Ce sera merveilleux de survivre à la bataille d’Harmaguédon et de vivre dans un monde qu’il nous sera permis d’aimer, un monde dont nous pourrons être les amis, sans devenir les ennemis de Dieu. C’est ce monde-là que Jéhovah a tant aimé qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croie en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle (Jean 3:16). Nous devons aimer le monde pour lequel Dieu porte un si grand amour. Alors notre amour ne sera jamais déçu, car ce monde nouveau, fondé sur la justice, ne passera pas. Notre absence d’amour pour ce monde impie n’implique pas la haine du genre humain. Nous ne haïssons pas les hommes, pas plus que ne les haïrent les disciples Jean, Jacques et Paul, les auteurs des versets bibliques cités plus haut. Si nous haïssions le monde entier, autant embrasser la vie monastique. Pourquoi irions-nous de porte en porte, offrir aux gens, oralement ou sous forme d’écrits, le message avertisseur de Dieu, les exhortant de se réconcilier avec Lui ? (II Cor. 5:20). Le plus grand commandement qui fût jamais donné ordonne d’aimer Dieu premièrement de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force, et de toute sa pensée ; et en exprimant cet amour pour Dieu nous devons obéir à l’autre grand commandement selon lequel nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes. Nous nous efforçons d’agir ainsi en sortant de nos demeures confortables et en frappant aux portes de nos semblables pour partager avec eux le message de Dieu, afin qu’ils soient sauvés pour le monde nouveau comme nous-mêmes.
14. Pourquoi ne faut-il pas jeter derrière nous, c’est-à-dire sur le monde, un regard plein de regrets ? Quel exemple devrions-nous garder présent à l’esprit ?
14 Mais il nous est impossible, sans nous attirer la haine de Dieu pour hypocrisie religieuse, de devenir les amis de ce monde dans ses désirs, ses buts, ses ambitions, sa politique, ses régimes, ses religions et sa philosophie. Nous avons répondu à l’appel de Dieu de sortir de ce monde. Si nous jetons derrière nous un regard plein de regret nous deviendrons ennemis de Dieu. Jésus déclara : “ Souvenez-vous de la femme de Lot. ” Pourquoi ? Fuyant de Sodome embrasée par une pluie de feu et de soufre, elle regarda derrière elle, malgré les ordres reçus, ralentit sa marche, fut enveloppée de sel qui la suffoqua et devint une colonne saline pour servir d’avertissement à tous les renégats. — Luc 17:32, 33.
15. Bien que divisé, contre quoi le monde se ligue-t-il et pourquoi ?
15 Aujourd’hui nous vivons au sein d’un monde partagé en deux blocs : le bloc communiste et le bloc démocratique. Bien que divisés sur les plans politique, économique et social, les deux blocs se rejoignent dans leur opposition à la société du monde nouveau. Pourquoi ? Parce que cette société ne poursuit pas leurs idéaux. La société du monde nouveau est théocratique, comme le sera le monde nouveau fondé sur la justice. Elle reconnaît Dieu pour souverain légitime et maître suprême du ciel et de la terre. Elle respecte cette suprématie dans son organisation et ses activités et s’attache fermement à la sainte Bible, qui nous donne la loi suprême. 1914, qui clôtura les “ temps des nations ”, marqua la naissance du royaume de Jésus-Christ. C’est pourquoi il faut nous rappeler aujourd’hui les termes suivants de la prophétie d’Ésaïe : “ Jéhovah est notre juge, Jéhovah est notre législateur, Jéhovah est notre roi ; c’est lui qui nous sauvera. ” — És. 33:22, Cr 1905.
SOUS LA DOMINATION ACTUELLE DU ROYAUME
16. Sous la domination de quels facteurs dirigeants nous faut-il vivre aujourd’hui, et quel doit être notre comportement ?
16 Nous vivons aujourd’hui sous la domination d’un royaume réel. Naturellement les royaumes et les républiques de ce monde vivent également sous sa domination, mais ils n’agissent pas comme ses représentants, ne constituent pas son expression politique et sont loin d’être ses loyaux sujets. Au contraire ils sont ses ennemis. Ils refusent de reconnaître son existence et sa souveraineté et se concertent contre lui. C’est pourquoi ils sont voués à l’extermination par la verge de fer du Roi oint de Jéhovah, Jésus-Christ. Tant que le Roi permettra à ces puissances terrestres de subsister, tant qu’il lui plaira de régner au milieu d’elles, la société du monde nouveau devra subir la domination de ces facteurs dirigeants visibles. Elle doit la subir dans la paix et ne s’engager dans aucune activité subversive. La Parole de Dieu nous dit d’obéir à toutes les lois humaines justes. Mais s’il y a conflit entre la loi de Dieu et les lois des dictateurs et des gouvernants humains, il faut prendre position pour la souveraineté que Jéhovah exerce sur la terre et le ciel et suivre l’exemple théocratique donné par l’apôtre Pierre qui déclara devant la Cour suprême à Jérusalem : “ Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. ” — Actes 5:29.
17. Pourquoi est-il raisonnable d’accorder la première place au gouvernement et aux lois de Dieu et de ne rendre à César que ce qui lui appartient ?
17 Voilà une position raisonnable. Si nous subissons la domination des régimes politiques de ce monde, quelle domination subissent-ils eux-mêmes ? Ne se trouvent-ils pas sous le ciel et, par conséquent, sous la domination du gouvernement du ciel, bien qu’ils cherchent à s’élever le plus haut possible ici-bas ? La domination du ciel c’est la domination de Dieu par l’intermédiaire de son Fils intronisé, Jésus-Christ. Devant ce fait de la plus haute importance, nous reconnaissons la souveraineté suprême de Jéhovah et accordons la première place à son gouvernement et à ses lois. Aux gouvernements humains nous donnons uniquement ce qui leur est dû pour les services limités qu’ils nous rendent. La guerre universelle d’Harmaguédon frappera cette génération, et les dirigeants actuels ne sauveront ni nos personnes ni nos biens. Ils seront incapables de nous faire traverser Harmaguédon et entrer dans le monde nouveau, car eux-mêmes ne survivront pas à cette bataille. — Ps. 2:1-9.
18. Quand ne devrons-nous plus rien à César et quelles dettes envers Dieu devront payer les gouvernements ? Pourquoi ?
18 Il faut rendre à Dieu ce qui lui appartient si l’on veut survivre à Harmaguédon ou, en cas de décès avant cette guerre, avoir l’espoir d’être ressuscité pour la vie dans le monde nouveau. Quand ce monde sera établi nous ne devrons plus rien à “ César ”, car les gouvernements du présent monde auront disparu. Ils auront payé de leur vie la dette qu’ils ont contractée envers Jéhovah en persécutant son peuple fidèle (Mat. 22:21). Il était du devoir de Jéhovah, le Père, de manifester sa colère contre son peuple et de le châtier pour ses manquements durant la Première Guerre mondiale. Mais il n’était pas du devoir des systèmes politiques, employés comme épée par les systèmes religieux, d’opprimer, de persécuter et d’essayer d’exterminer le peuple de Jéhovah contre lequel ils s’acharnèrent jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. Il est écrit : “ Ainsi parle (Jéhovah) des armées : Je suis ému d’une grande jalousie pour Jérusalem et pour Sion, et je suis saisi d’une grande irritation contre les nations orgueilleuses ; car je n’étais que peu irrité, mais elles ont contribué au mal. ” — Zach. 1:14, 15.
19, 20. Pourquoi, bien que céleste, le Royaume est-il à nos yeux plus réel que les Nations unies avec leur capitale et leurs édifices ?
19 Le Royaume établi dans les cieux en 1914 paraît irréel aux politiciens de ce monde mais pour nous il est bien réel, plus réel même que les Nations unies. Les Nations unies ont actuellement une capitale, un secrétariat et des édifices à New-York. Comment, sans ces choses visibles et palpables, le Royaume peut-il être plus réel que cette organisation ? Point n’est besoin de bâtiments en ciment armé pour témoigner de l’existence d’un gouvernement. Le gouvernement universel de Jéhovah exerce sa domination sans de semblables édifices terrestres. Dans le paradis d’Éden Adam et Ève ne possédaient aucun édifice pour symboliser le gouvernement théocratique céleste de Jéhovah, et ils n’étaient pas accablés d’impôts pour l’entretien de tels bâtiments. La ville sainte de Jérusalem avait un temple de pierre dédié à Jéhovah et désigné par son nom ; mais depuis la venue du Christ, il n’est pas demandé aux vrais chrétiens qui adorent Dieu en esprit et en vérité de construire un tel temple terrestre pour y pratiquer le culte pur de Dieu ou symboliser son existence.
20 Les sujets qui se soumettent à l’autorité d’un gouvernement attestent son existence. Le fait que nous reconnaissons un gouvernement et nous soumettons à lui se manifeste par notre obéissance. Le Royaume dans sa réalité et sa puissance s’impose à nous avec force, non par des édifices de pierres, des uniformes et des drapeaux, mais par des signes visibles sur la terre. La Parole de Dieu annonça l’apparition de signes tels que la Première Guerre mondiale et l’angoisse chez les nations qui ne sauraient que faire au sein d’une crise sans précédent. Ces signes devaient constituer la preuve de l’établissement du royaume de Dieu. Un autre grand signe annoncé fut l’œuvre du Royaume, qui s’exécute actuellement avant que se déchaîne Harmaguédon. — Mat. 24:3-14.
21. Comment, à l’exemple d’Abraham, marchons-nous par la foi et comment, à l’exemple de Moïse, en supportons-nous les conséquences actuelles ?
21 Devant ces choses réelles, pourquoi le Royaume ne devrait-il pas nous paraître réel ? Nous marchons par la foi comme le patriarche Abraham. Abraham ne mit pas sa confiance, en vue d’un gouvernement permanent, dans les édifices de la ville d’Ur en Chaldée. Sous la conduite de Jéhovah, il partit d’Ur pour la Terre promise. “ C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. ” Aujourd’hui nous sommes mieux placés qu’Abraham, Isaac et Jacob : “ C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie... Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité. ” (Héb. 11:8-10, 13, 14, 16). À l’exemple de ces fidèles patriarches, nous aussi, membres de la société du monde nouveau, nous sommes des voyageurs et des étrangers en ce monde. Nous ne devons pas nous mêler à la vie politique, d’autant plus que nous savons que le Royaume, la cité aux fondations établies par Dieu, a été investi du pouvoir. Bien que le monde nous haïsse à cause de notre neutralité, nous supportons cette haine grâce à la force que Dieu nous accorde. Ayant le Royaume présent à l’esprit, nous agissons comme le fidèle Moïse dont il est écrit : “ Il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible. ” — Héb. 11:27.
LE MOMENT D’OBÉIR EST VENU
22, 23. a) Avec quoi les créatures et les organisations au ciel et sur la terre doivent-elles compter depuis 1914 ? b) Quel exemple donné par les Israélites avant qu’un roi visible régnât sur eux ne devrions-nous pas suivre maintenant ?
22 Que tous, membres ou non de la société du monde nouveau, sachent que l’instauration du royaume de Jéhovah avec son Roi oint siégeant sur le trône nous charge d’une responsabilité spéciale. Notre foi nous aidera à y faire face. Une nouvelle puissance a été introduite dans l’univers : c’est le gouvernement théocratique promis depuis longtemps, l’organisation capitale de l’univers, celle qui doit prouver la souveraineté de Jéhovah. Toutes les créatures, toutes les organisations au ciel et sur la terre, doivent compter avec ce Royaume. Évitons d’imiter les Israélites. Pendant plusieurs siècles après leur traversée du Jourdain et leur entrée en Palestine, leur Souverain invisible était Jéhovah. Aucun roi visible de la lignée royale de David ne régnait sur eux, mais Dieu leur suscitait des juges pour les gouverner et les délivrer de leurs ennemis (I Sam. 8:7 ; 12:12). Nombreux étaient ceux qui interprétaient à leur façon ou méprisaient l’alliance nationale qu’ils avaient conclue avec Jéhovah. Voici comment la Bible décrit cette période : “ En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon. ” — Juges 17:6 ; 21:25.
23 Tant que chacun agissait comme il lui semblait bon dans le cadre de la Loi, tout était bien. Cela montrait l’étendue de la liberté d’action des Israélites. Mais ignorer Dieu, s’appuyer sur sa propre sagesse et faire ce qui semblait bien aux yeux de l’homme, voilà qui était mal, non théocratique, même avant qu’il y eût un roi visible en Israël. Dans le discours d’adieu que Moïse prononça devant les Israélites, il les mit en garde contre cette attitude, disant : “ Vous n’agirez donc pas comme nous le faisons maintenant ici, où chacun fait ce qui lui semble bon, parce que vous n’êtes point encore arrivés dans le lieu de repos et dans l’héritage que l’Éternel, votre Dieu, vous donne. ” (Deut. 12:8, 9). L’instauration d’un royaume visible parmi les Israélites signifiait pour eux de nouvelles dispositions, des instructions plus précises et des exigences plus grandes. Cela signifiait un resserrement de leur organisation nationale, qui leur ferait mieux sentir le pouvoir et l’autorité du souverain.
24. En quoi la situation qui régnait parmi les chrétiens était-elle analogue avant 1914, et qui règne aujourd’hui sur nous ?
24 Avant l’établissement du Royaume, remis entre les mains du Fils glorifié de David, Jésus-Christ, la situation qui existait parmi le fidèle peuple de Jéhovah Dieu ressemblait beaucoup à celle qui régnait parmi les Israélites avant le règne de David. En effet, les chrétiens avaient coutume d’agir comme il leur semblait bon. Pensant que le principe démocratique tel qu’il est représenté par le monde occidental devait présider à l’organisation des groupes, ils essayèrent de démocratiser les instructions de la Bible. Il en résulta de nombreuses interprétations particulières des Écritures, des prédictions personnelles, un esprit de parti, des luttes et des rivalités pour occuper des fonctions officielles. Mais depuis 1914, et particulièrement depuis le rassemblement du peuple de Jéhovah après la Première Guerre mondiale, le peuple de Dieu ne fait et ne fera plus ce qui lui semble bon à ses yeux. Le temps des juges d’Israël est passé. Un Roi règne aujourd’hui sur nous ! Ce Roi, “ par la grâce de Dieu ”, est plus élevé que tous les rois de la terre, ainsi qu’il est écrit : “ J’en ferai même mon premier-né, élevé au-dessus des rois du monde. ” (Ps. 89:28, Li 89:27, NW). Ce n’est pas un personnage purement décoratif, assisté d’un premier ministre qui est le chef véritable, d’un congrès ou parlement qui légifère à sa place et de juges pour lui dire ce qui est légal ou non. Par décret divin, il est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. C’est un monarque absolu placé sous la direction de son Dieu Jéhovah. Si nous voulons préserver notre vie, nous devons tenir compte de ce fait !
25. Pourquoi la situation du reste des chrétiens fidèles est-elle aujourd’hui différente de celle du reste des Juifs qui revinrent de Babylone ?
25 La théocratie de Jéhovah, par laquelle il exerce la souveraineté sur l’univers, se manifeste par la domination royale de son Fils, Jésus-Christ. Les “ temps des nations ” ou temps des Gentils ont pris fin, et le monde se trouve maintenant dans la brève période de transition appelée le “ temps de la fin ”. Depuis la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, un reste de chrétiens fidèles est retourné au culte de Jéhovah pratiqué dans son temple spirituel. Il n’en est plus de même qu’au temps de Zorobabel, lorsque le reste des adorateurs juifs revint de Babylone en vertu d’un décret de l’empereur perse Cyrus. Les “ temps des nations ” ne comptaient alors que 70 ans sur les 2 520 de leur durée, et la nation juive, qui venait de renaître, dépendait de l’empire perse. Aujourd’hui, Jéhovah a suscité, comme il l’a annoncé, le Grand Cyrus, et ce Roi a délivré le peuple de Dieu du présent monde babylonien (És. 44:28 à 45:13). Nous devons notre liberté au Royaume céleste et sommes sous la dépendance du grand Cyrus, Jésus-Christ, régnant au milieu de ses ennemis, les puissances gentiles dont les “ temps ” prirent fin en 1914.
26. Le règne que le Fils de Dieu exerce sur ses disciples depuis 1914 est-il purement spirituel, et pourquoi ne pouvons-nous pas agir indépendamment ?
26 Ainsi, aujourd’hui il ne doit plus en être de même avec nous, chrétiens, comme avant 1914 et avant notre délivrance de Babylone. Depuis le temps des apôtres jusqu’à ce moment-là, le texte suivant se vérifiait : “ (Le) Père... nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour. ” (Col. 1:12, 13). Mais aujourd’hui le Fils de l’amour de Dieu exerce sur ses disciples davantage qu’un règne spirituel. Il a été intronisé pour dominer au milieu de ses ennemis aux cieux et sur la terre, pour écraser les nations à Harmaguédon et étendre son empire sur toute la terre. Il a reçu le droit d’exercer la domination sur la terre. Il établit la théocratie, la souveraineté de Jéhovah. Il châtie promptement tout ce qui n’est pas théocratique. Attention à lui à Harmaguédon ! Craignons d’agir sans lui en matière de religion. Nous risquerions de lui déplaire. Il faut être théocratique en pensée, acte, culte et organisation et mettre le règne de Dieu avant le règne du peuple. Nous ne pouvons pas être des isolationnistes, des individualistes, se crispant sous les obligations et les restrictions imposées par l’organisation, et qui n’aiment pas être organisés de sorte que Dieu soit le supérieur et nous, les inférieurs.
27. Que signifie aujourd’hui le Royaume pour le peuple de Dieu et pourquoi ne pouvons-nous pas être des séparatistes ?
27 Si nous avons foi au Royaume, si notre amour nous attache au Roi de Dieu, nous serons heureux de nous conformer à ses instructions et aux dispositions prises par son organisation visible. Le Royaume signifie pour le peuple de Dieu une organisation aux liens plus resserrés. Cela est vital si nous voulons résister aux forces coalisées de l’ennemi et vaincre ce monde. Personne ne tiendra debout seul, et le Roi ne portera pas secours aux individualistes. Il assiste son troupeau, ses sujets organisés. Si nous n’acceptons pas les instructions de l’organisation et abandonnons nos assemblées pour éviter toute obligation, où irions-nous après Harmaguédon ? Croyez-vous qu’après Harmaguédon des séparatistes vivront en ermites sur la terre, fuyant tout contact avec les hommes auxquels ils préféreront la société des animaux ? Ceux qui abandonnent l’assemblée organisée des futurs survivants d’Harmaguédon périront dans cette guerre et n’entreront jamais dans le monde nouveau et son ordre théocratique. À l’exemple de Noé et de sa famille nous devons, dès maintenant, entrer tous ensemble dans l’arche.
28. Que devrions-nous faire maintenant concernant nos difficultés intérieures et pourquoi ?
28 Les liens resserrés créés par l’organisation, alors que nous sommes imparfaits et entraînés par des tendances égoïstes, peuvent pendant un temps causer des frictions et des difficultés. Mais si nous nous efforçons de montrer le même esprit que le Christ et supportons nos frères avec amour, nous parviendrons à résoudre nos difficultés et à défendre ensemble la cause commune. Nous ne sommes pas sortis d’un monde déchiré par les querelles pour en provoquer d’autres parmi nos frères. Apprenons alors à surmonter nos difficultés intérieures. Aplanissons-les dès maintenant plutôt qu’après Harmaguédon. Paul déclara : “ Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère, et ne donnez pas accès au diable. ” (Éph. 4:26, 27). Que la bataille d’Harmaguédon ne vous surprenne pas en colère contre votre frère. Il vaut mieux rechercher la paix avec lui maintenant. La Bible, le Livre de la société du monde nouveau, vous montre comment faire. — Mat. 18:15-17.
LA SEULE LANGUE DE LA SOCIÉTÉ
29. Les survivants d’Harmaguédon seront-ils divisés entre eux par le nationalisme ? Que dire de leur langue ?
29 Les survivants d’Harmaguédon vivront-ils sous des gouvernements nationalistes divisés entre eux par leurs traditions, leurs haines et leurs soupçons ? Non, car la verge de fer du Roi les aura écrasés. Les survivants seront ceux qui sortent actuellement du présent monde et qui s’élèvent au-dessus des convoitises suscitées par le “ dieu du présent ordre de choses ”. Pendant un temps on entendra des groupes de personnes parler des langues diverses. Mais tous formeront une seule famille théocratique, tout comme aujourd’hui ils forment “ un seul troupeau, un seul berger ”. (Jean 10:16.) Il n’y aura pas de nations, car tous seront citoyens du monde nouveau, sous la domination d’un seul Roi. Il en sera à ce moment-là comme il en est aujourd’hui avec le corps du Christ où “ il n’y a... ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre ; mais Christ est tout et en tous. ” (Col. 3:11). Déjà Jéhovah a donné à son peuple formé de personnes de toutes les nations une “ langue pure ”, et c’est cette langue que tous parleront dès l’inauguration du monde nouveau, c’est-à-dire la vérité théocratique du Royaume.
30. Quelle chose, qui fut ordonnée aux Israélites délivrés de Babylone, est particulièrement exigée de nous ?
30 Pour rester dans la société du monde nouveau, il est indispensable de dire la vérité. Satan le Diable est le père du mensonge, et c’est le mensonge qui caractérise l’ordre de choses dont il est le dieu (Jean 8:44). Une de nos plus grandes luttes consiste à renoncer aux mensonges que nous avons hérités de ce monde, particulièrement les mensonges religieux. Après que les Israélites furent délivrés de la puissante Babylone, Jéhovah Dieu, en vue de leur prospérité, leur ordonna ce qui suit par la bouche du prophète Zacharie : “ Ce sont ici les choses que vous ferez : Parlez la vérité chacun à son prochain, jugez [selon] la vérité, et [prononcez] un jugement de paix, dans vos portes, et ne méditez pas le mal dans vos cœurs chacun contre son prochain, et n’aimez pas les faux serments ; car toutes ces choses-là, je les hais, dit l’Éternel. ” En disant la vérité, en rendant des jugements équitables et en fuyant le mal, les habitants de Jérusalem pouvaient faire de leur cité une “ ville de vérité ” (Zach. 8:16, 17, 3, Da). L’apôtre Paul comprit que les mêmes choses étaient exigées des chrétiens de son temps. Après leur avoir conseillé de ne plus se conduire comme le font les païens, avec leur esprit vain, mais de se revêtir de l’homme nouveau, il déclara : “ C’est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres. ” — Éph. 4:25.
31. Pourquoi et comment devons-nous dire la vérité aujourd’hui ? En faisant cela, quel nom recevra l’organisation ?
31 La même chose est exigée de la société du monde nouveau dont les membres ont été délivrés d’un monde hypocrite. Nous aussi nous devons insister pour que l’on dise la vérité. Cela signifie que nous devons renoncer aux mensonges de ce vieux monde. Cela signifie aussi que nous devons nous affranchir des mensonges des fausses religions, qui prennent le nom de Dieu en vain, voilent son dessein et la voie du salut, et conduisent l’humanité à l’extermination d’Harmaguédon. “ La vérité vous affranchira ”, a dit Jésus, et la vérité se trouve dans la Parole de Dieu. C’est cette vérité que nous devons dire chacun à notre frère dans la société du monde nouveau afin de nous édifier mutuellement sur notre “ très sainte foi ” (Jude 20). C’est cette vérité que nous devons proclamer au dehors de la société du monde nouveau, afin que ceux qui ont faim et soif de vérité et de justice puissent entrer dans la société, se rassasier et s’affranchir. Cela est surtout nécessaire là où de petites communes en certains pays sont devenues cent pour cent membres de la société du monde nouveau. Ils n’osent pas s’isoler pour jouir seuls de la paix et de la vérité, et éviter ainsi les difficultés de l’œuvre du témoignage. Pour ne pas devenir égoïstes, il leur faut prêcher à ceux qui se trouvent dans l’esclavage de l’erreur et promouvoir la propagation de la vérité. Ainsi, par la vérité qu’elle proclame en tous lieux, la société du monde nouveau sera connue sous le nom d’“ organisation de vérité ”.
32, 33. a) Comment Jéhovah a-t-il rétabli des juges et des conseillers comme autrefois ? b) Quelle alliance Jéhovah a-t-il conclue à Moab avec les Israélites et quelle exhortation Moïse leur adressa-t-il ?
32 Annonçant le temps glorieux de la restauration théocratique du peuple de Dieu, tant en ce qui concerne son organisation que son activité, Ésaïe fit connaître la promesse suivante de Jéhovah : “ Je rétablirai tes juges tels qu’ils étaient autrefois, et tes conseillers tels qu’ils étaient au commencement. Après cela, on t’appellera ville de la justice, cité fidèle. ” (És. 1:26). Ayant intronisé son Roi comme Juge et “ Conseiller ”, Jéhovah restaure les choses comme au temps de la présence terrestre du Christ, et aujourd’hui nous recevons comme jamais auparavant les conseils de la Parole révélée de Dieu. C’est à nous qu’il incombe de nous révéler comme une société fidèle, comme un représentant loyal de la Jérusalem céleste, la “ cité fidèle ” d’en haut. Nous nous trouvons dans une situation comparable à celle des Israélites dans les plaines de Moab, peu avant leur traversée du Jourdain et leur entrée en terre promise. Moïse, sachant qu’il mourrait dans l’espace d’un mois, rassembla les Israélites et leur répéta l’alliance de la loi, que Jéhovah avait conclue avec eux au mont Horeb, en Arabie, ainsi que les modifications devant entrer en vigueur sous les nouvelles conditions de la Terre promise.
33 Après que Moïse eut répété la loi théocratique dans les plaines de Moab, nous lisons : “ Telles sont les paroles de l’alliance que Yahweh ordonna à Moïse de conclure avec les fils d’Israël au pays de Moab, outre l’alliance qu’il avait conclue avec eux à l’Horeb. ” (Deut. 29:1, Li). On a appelé cela une “ alliance de fidélité ”, mais en réalité c’était une alliance de la loi répétée, avec des révisions de l’alliance conclue à Horeb en vue de la conformer aux dispositions qui devaient entrer en vigueur dans la Terre promise. C’est pourquoi le livre biblique contenant la répétition de la loi est appelé Deutéronome. Cette répétition confirmait l’alliance de la loi qui avait été donnée à la nation d’Israël à Horeb ou montagne de Sinaï. C’est après cela que Moïse exhorta les Israélites à être fidèles à cette alliance, prenant à témoin contre eux le ciel et la terre, disant qu’il avait mis devant eux la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Ils devaient par conséquent choisir la vie en gardant fidèlement l’alliance, afin qu’ils continuent à vivre dans la faveur et la bénédiction divines.
34. Comment la loi et les exigences théocratiques de Jéhovah nous sont-elles répétées aujourd’hui et pourquoi nous faut-il choisir le chemin de la vie dans les conditions présentes ?
34 Aujourd’hui, c’est-à-dire depuis notre délivrance, en 1919, de la Babylone actuelle et avant notre entrée dans le monde nouveau, après Harmaguédon, la loi théocratique de Jéhovah nous est répétée comme jamais auparavant dans l’histoire chrétienne. La Bible entière est ouverte. C’est là l’œuvre du Grand Moïse, Jésus-Christ. On nous enseigne les exigences de la société du monde nouveau, afin que nous sachions ce qu’il faut faire pour choisir le chemin de la vie et garder la faveur divine. Il se peut que nous soyons même préservés à Harmaguédon et entrions dans le monde nouveau à son point de départ. C’est à nous qu’il incombe de prendre une décision à la lumière de la loi théocratique révélée au “ temps de la fin ”. C’est maintenant qu’il faut nous soumettre à ces exigences théocratiques et non après Harmaguédon. Après cette guerre nous ne serons plus entourés de voisins païens, comme l’étaient les Israélites après que Moïse fut mort et qu’ils eurent traversé le Jourdain pour entrer dans la Terre promise. Dans le monde nouveau, nous ne serons pas entourés de survivants païens, adeptes des faux cultes qui essayent de nous faire adorer de faux dieux et de nous proposer leurs enfants en mariage à condition que nous leur donnions les nôtres. C’est aujourd’hui que nous devons lutter contre ces choses. C’est pourquoi le Grand Moïse a répété et développé les lois et les exigences divines.
35. Que signifie être inébranlable maintenant au sein d’un monde hostile ? Quel chemin le Grand Moïse nous engage-t-il à suivre ?
35 C’est maintenant que nous devons décider de maintenir notre intégrité et d’être fidèles à la théocratie, afin de nous montrer dignes du monde nouveau à venir. Si nous sommes inébranlables maintenant au sein d’un monde hostile, nous resterons également fidèles au sein d’une éternelle prospérité spirituelle et matérielle sans les tentations du Diable et de son monde corrompu et égoïste. C’est aujourd’hui le temps favorable pour faire, en qualité de membres de la société du monde nouveau, un choix définitif entre les deux chemins que le Grand Moïse place devant nous. Voici ce qu’il nous conseille : “ Choisis donc la vie, afin de demeurer en vie, toi et ta postérité, en aimant Yahweh, ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui ; car c’est cela ta vie avec de longs jours. ” — Deut. 30:19, 20, Li.
LE TEMPS DE S’AFFLIGER EST PASSÉ
36. Pourquoi ne pouvons-nous pas nous attrister avec le monde ? Que devrions-nous faire ?
36 En maintenant nos regards fixés sur le monde nouveau qui éclaire notre horizon, nous pourrons persévérer dans notre décision d’acquérir la vie dans ce monde nouveau que nous représentons comme société. Aujourd’hui le monde s’afflige de ses souffrances, de ses pertes et de ses déceptions, mais il n’est pas attristé selon Dieu, par une tristesse qui porte à la repentance. Aucune des choses que nous avons laissées dans le monde d’où Dieu nous a délivrés ne mérite d’être regrettée. Nous ne pouvons adopter l’état d’esprit du monde ni évaluer les choses comme lui. Partager la tristesse de ce monde est nuisible : “ La tristesse du monde produit la mort. ” (II Cor. 7:9, 10). En tant qu’individus, nous avons été autrefois des pécheurs. Nous avons commis des fautes, transgressé la loi de Dieu ou persécuté son peuple, nous opposant ainsi à Dieu. Même le reste des héritiers du Royaume céleste péchèrent autrefois et commirent des fautes au cours de la Première Guerre mondiale. La colère de Jéhovah s’enflamma contre eux et il les laissa souffrir dans la captivité babylonienne de ce monde. Mais pourquoi s’affliger sur un passé qui est mort ? Dieu a délivré les membres du reste et avec eux une “ grande foule ” d’amis de la vérité et de la justice et les a rassemblés en une société du monde nouveau. La tristesse qui incita au repentir et le repentir qui amena cette délivrance appartiennent au passé. Aujourd’hui le temps n’est plus de s’attrister davantage jusqu’à se décourager, mais c’est le temps de se réjouir du salut que nous avons obtenu par la miséricorde de Jéhovah.
37. Pourquoi Jéhovah déborde-t-il de joie et pourquoi devrions-nous nous réjouir avec lui ?
37 La tristesse et l’affliction affaiblissent, mais la joie fortifie. Aujourd’hui Jéhovah est rempli d’une joie immense. Son Royaume dirigé par son Fils bien-aimé est établi. Ses ennemis, Satan et les démons, ont été chassés des cieux et précipités sur la terre. Il a délivré son peuple de ce monde et en a fait une société de proclamateurs du Royaume. Et aujourd’hui approche la grande guerre qui justifiera une fois pour toutes sa souveraineté sur l’univers ; la victoire de Dieu est certaine. Ne nous laissons donc pas abattre par la tristesse et songeons à ce que Dieu a fait, fait et fera pour sa gloire éternelle et la bénédiction de son peuple fidèle. Pourquoi s’attrister avec ce monde ennemi de Dieu ? Pourquoi le peuple de Dieu s’affligerait-il, alors que Jéhovah déborde d’une joie juste ? Son Fils est présent comme un époux joyeux et les “ noces de l’agneau ” sont près d’être accomplies (Apoc. 19:7). Jéhovah place toutes choses au ciel et sur la terre sous sa souveraineté. Nous vivons dans la réalité de l’ancienne fête théocratique des tabernacles, la plus joyeuse fête de l’année. Chassons donc la tristesse et réjouissons-nous avec Jéhovah comme étant ses véritables amis, car la joie de Jéhovah est notre force. — Néh. 8:10.
38. Comment l’allégresse et la joie se sont-elles approchées de nous, malgré les souffrances présentes ?
38 Les membres de la société du monde nouveau devraient être les hommes les plus joyeux et les plus optimistes de la terre. Une joie éternelle nous est réservée, car nous savons que le royaume établi qui justifiera Jéhovah et dont nous sommes les proclamateurs subsistera éternellement. Quand nous sommes entrés dans la société du monde nouveau, l’allégresse et la joie se sont approchées de nous, et la tristesse et l’affliction se sont enfuies, malgré la haine et la persécution qu’il nous faut endurer dans tous les pays pour un peu de temps. Nous regardons comme un honneur de souffrir à cause de lui. — És. 35:10.