Chapitre vingt-sept
Jéhovah bénit le culte pur
1. Quels thèmes sont mis en évidence dans le dernier chapitre d’Isaïe, et quelles questions trouvent une réponse ?
DANS le dernier chapitre d’Isaïe, certains des grands thèmes de ce livre prophétique atteignent un apogée, et nombre de questions importantes trouvent une réponse. Parmi les thèmes mis en évidence figurent l’élévation de Jéhovah, sa haine de l’hypocrisie, sa détermination à punir les méchants, et l’amour ainsi que l’intérêt qu’il porte aux fidèles. Par ailleurs, la réponse est donnée aux questions suivantes : Qu’est-ce qui différencie le vrai culte du faux ? Comment être sûr que Jéhovah rétribuera les hypocrites qui font semblant d’être saints tout en opprimant les serviteurs de Dieu ? Et quelles bénédictions Jéhovah accordera-t-il à ceux qui lui restent fidèles ?
Le secret du culte pur
2. Que déclara Jéhovah à propos de sa grandeur, et que ne signifie pas sa déclaration ?
2 Pour commencer, la prophétie célèbre la grandeur de Jéhovah : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ Les cieux sont mon trône, et la terre est mon marchepied. Où donc est la maison que vous pouvez me bâtir, et où donc est le lieu qui puisse me servir de lieu de repos ? ’ ” (Isaïe 66:1). Certains pensent que le prophète décourage les Juifs de rebâtir le temple de Jéhovah une fois la nation rétablie dans son pays. Il n’en est rien ; Jéhovah en personne ordonnera la reconstruction du temple (Ezra 1:1-6 ; Isaïe 60:13 ; Haggaï 1:7, 8). Dans ce cas, que signifie ce passage ?
3. Pourquoi est-il approprié de qualifier la terre de “ marchepied ” de Jéhovah ?
3 Examinons d’abord pourquoi la terre est qualifiée de “ marchepied ” de Jéhovah. Ce terme n’est pas péjoratif. Parmi les milliards de corps célestes qui peuplent l’univers, la terre est le seul qui soit désigné de cette manière. Notre planète demeurera à tout jamais à part, car c’est sur elle que le Fils unique-engendré de Jéhovah paya la rançon, et c’est sur elle que Jéhovah justifiera sa souveraineté au moyen du Royaume messianique. On comprend que la terre soit appelée le marchepied de Jéhovah. Un roi se sert en effet d’un marchepied pour monter sur son trône élevé, puis y pose les pieds.
4. a) Pourquoi est-il impossible qu’un bâtiment sur la terre soit un lieu de repos pour Jéhovah Dieu ? b) Qu’évoque l’expression “ toutes ces choses ”, et que devons-nous en conclure concernant le culte de Jéhovah ?
4 Bien entendu, de même qu’un roi ne réside pas sur son marchepied, de même Jéhovah ne réside pas sur la terre. Comment le pourrait-il, puisque les cieux infinis ne peuvent le contenir ! À combien plus forte raison un simple bâtiment sur la terre ne pourrait lui servir de maison (1 Rois 8:27). Le trône de Jéhovah et son lieu de repos se situent dans les sphères spirituelles, que désignent “ les cieux ” en Isaïe 66:1. Le verset suivant ne laisse d’ailleurs planer aucun doute : “ ‘ Or toutes ces choses, ma main les a faites, de sorte que toutes ces choses ont paru ’, c’est là ce que déclare Jéhovah. ” (Isaïe 66:2a). Imaginez Jéhovah montrer d’un geste circulaire “ toutes ces choses ”, tout ce qui est au ciel et sur la terre (Isaïe 40:26 ; Révélation 10:6). En qualité de Grand Créateur de tout l’univers, il mérite mieux qu’un simple bâtiment qui lui serait dédié. Il mérite mieux qu’un culte purement extérieur.
5. Comment montre-t-on qu’on est “ affligé ” et qu’on a “ l’esprit contrit ” ?
5 De quelle sorte de culte le Souverain de l’univers est-il digne ? Il l’explique lui-même : “ Vers celui-ci donc je porterai les regards : vers celui qui est affligé et qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole. ” (Isaïe 66:2b). Oui, il est indispensable dans le culte pur que l’adorateur ait la bonne condition de cœur (Révélation 4:11). L’adorateur de Jéhovah doit ‘ être affligé et avoir l’esprit contrit ’. Est-ce à dire que Jéhovah veut nous voir malheureux ? Non, il est le “ Dieu heureux ”, et il veut que ses adorateurs soient heureux également (1 Timothée 1:11 ; Philippiens 4:4). Cependant, nous péchons tous fréquemment et ne devons pas prendre nos péchés à la légère. Ils doivent nous ‘ affliger ’, nous attrister de ne pas être à la hauteur des normes justes de Jéhovah (Psaume 51:17). Nous devons montrer que nous avons “ l’esprit contrit ” en nous repentant, en luttant contre nos tendances pécheresses et en priant Jéhovah de nous pardonner. — Luc 11:4 ; 1 Jean 1:8-10.
6. En quel sens les vrais adorateurs doivent-ils ‘ trembler à la parole de Dieu ’ ?
6 De plus, Jéhovah porte les regards vers ceux ‘ qui tremblent à sa parole ’. Cela signifie-t-il qu’il veut que nous tremblions de peur à chaque fois que nous lisons ses déclarations ? Certainement pas ; il veut que nous considérions ses paroles avec une crainte révérencielle. Nous recherchons sincèrement ses conseils ; nous nous laissons guider par eux dans tous les aspects de notre vie (Psaume 119:105). Nous pouvons également ‘ trembler ’ dans le sens où nous craignons l’idée même de désobéir à Dieu, de souiller sa vérité en y mêlant des traditions humaines, ou de ne pas la prendre suffisamment à cœur. Il est impératif d’être humble dans le culte pur, mais, malheureusement, l’humilité est rare dans le monde actuel.
Jéhovah hait le culte hypocrite
7, 8. Comment Jéhovah considère-t-il le culte formaliste des hypocrites ?
7 En observant ses contemporains, Isaïe se rend bien compte que peu se trouvent dans la disposition que Jéhovah recherche chez ses adorateurs. C’est pour cela que la Jérusalem apostate mérite le jugement qui l’attend. Regardez comment Jéhovah considère le culte offert dans cette ville : “ Celui qui tue le taureau est comme quelqu’un qui abat un homme. Celui qui sacrifie le mouton est comme quelqu’un qui brise la nuque d’un chien. Celui qui offre un don — du sang de porc ! Celui qui présente un mémorial d’oliban est comme quelqu’un qui bénit avec des paroles magiques. Ce sont eux également qui ont choisi leurs propres voies, et leur âme a pris plaisir à leurs choses immondes. ” — Isaïe 66:3.
8 Ces propos rappellent les paroles de Jéhovah rapportées dans le premier chapitre d’Isaïe. Jéhovah y disait à ses serviteurs rétifs que leurs actes d’adoration formalistes non seulement ne lui plaisaient pas, mais encore excitaient sa colère légitime, parce que ses adorateurs étaient hypocrites (Isaïe 1:11-17). Pareillement maintenant, Jéhovah compare leurs sacrifices à des crimes odieux. En sacrifiant un taureau qui coûterait cher, ils ne l’apaiseraient pas davantage que s’ils tuaient un homme. D’autres sacrifices sont comparés à l’offrande d’un chien ou d’un porc, des animaux impurs sous la Loi mosaïque et donc impropres aux sacrifices (Lévitique 11:7, 27). Jéhovah laisse-t-il cette hypocrisie religieuse impunie ?
9. Comment la plupart des Juifs réagissent-ils aux rappels que Jéhovah énonce par l’intermédiaire d’Isaïe, et quelle en sera forcément la conséquence ?
9 Jéhovah déclare à présent : “ Moi, à mon tour, je choisirai diverses façons de les maltraiter ; et je ferai venir sur eux les choses qui les épouvantent ; parce que j’ai appelé, mais personne n’a répondu ; j’ai parlé, mais nul n’a écouté ; et ils ont continué à faire ce qui est mauvais à mes yeux, et ils ont choisi ce en quoi je ne prends pas plaisir. ” (Isaïe 66:4). Isaïe est sans aucun doute en mesure de prononcer ces paroles avec conviction. Voilà des années qu’il est l’instrument de Jéhovah, qu’il ‘ appelle ’ et qu’il ‘ parle ’ à Ses serviteurs. Le prophète est bien placé pour savoir que pour ainsi dire personne n’écoute. Les Juifs n’ayant cessé de pratiquer le mal, leur rétribution est inévitable. Jéhovah choisira effectivement de les punir et fera venir sur ses serviteurs apostats des événements qui les épouvanteront.
10. Qu’enseignent les manières d’agir de Jéhovah envers Juda sur l’opinion qu’il a de la chrétienté ?
10 De même à notre époque, la chrétienté pratique des choses dans lesquelles Jéhovah ne prend pas plaisir. L’idolâtrie foisonne dans ses églises, les philosophies et les traditions contraires aux Écritures sont prônées depuis ses chaires, et sa recherche du pouvoir politique l’enfonce toujours plus loin dans l’adultère spirituel avec les nations du monde (Marc 7:13 ; Révélation 18:4, 5, 9). Comme dans le cas de la Jérusalem antique, la juste rétribution (une chose ‘ qui épouvante ’) de la chrétienté arrive inexorablement sur elle. Sa punition est certaine, notamment à cause de la façon dont elle traite les serviteurs de Dieu.
11. a) Qu’est-ce qui aggrave le péché des apostats aux jours d’Isaïe ? b) En quel sens les contemporains d’Isaïe excluent-ils les fidèles ‘ à cause du nom de Dieu ’ ?
11 Isaïe continue : “ Entendez la parole de Jéhovah, vous qui tremblez à sa parole : ‘ Vos frères qui vous haïssent, qui vous excluent à cause de mon nom, ont dit : “ Que Jéhovah soit glorifié ! ” Oui, il apparaîtra aussi avec joie chez vous, et ce sont eux qui seront couverts de honte. ’ ” (Isaïe 66:5). Les “ frères ” d’Isaïe, ses propres compatriotes, ont reçu de Jéhovah Dieu la responsabilité de le représenter et de se soumettre à sa souveraineté. Ils ont péché gravement en ne le faisant pas. Mais ils ont aggravé leur péché en haïssant les hommes qui sont fidèles et humbles, comme Isaïe. Ces apostats haïssent et excluent les fidèles parce qu’ils représentent Jéhovah Dieu selon la vérité. En ce sens ils excluent ‘ à cause du nom de Dieu ’. Pour autant, ces faux serviteurs de Jéhovah prétendent le représenter en employant pieusement des formules aux consonances religieuses, du genre “ Que Jéhovah soit glorifiéa ! ”
12. Dans quelles circonstances des hypocrites ont-ils persécuté les serviteurs fidèles de Jéhovah ?
12 La haine de la fausse religion à l’égard des partisans du culte pur n’est pas nouvelle. Elle n’est qu’un accomplissement supplémentaire de la prophétie consignée en Genèse 3:15, qui prédisait une inimitié durable entre la semence de Satan et la Semence de la femme de Dieu. Au Ier siècle, Jésus avertit ses disciples oints que leurs compatriotes s’en prendraient aussi à eux : ils les excluraient des synagogues, les persécuteraient et les mettraient même à mort (Jean 16:2). Qu’en est-il à notre époque ? Au début des “ derniers jours ”, les serviteurs de Dieu ont compris qu’ils seraient persécutés à leur tour (2 Timothée 3:1). En 1914, La Tour de Garde a cité Isaïe 66:5 en précisant : “ Presque toutes les persécutions subies par les enfants de Dieu sont venues de chrétiens avoués. ” On lisait encore dans l’article : “ Nous pensons que, de nos jours, ces gens-là auront peut-être recours à des moyens extrêmes, allant jusqu’à détruire la position sociale, ruiner la réputation religieuse et mettre à mort même. ” Ces paroles étaient vraiment réalistes ! Peu après leur publication, la persécution orchestrée par le clergé a pris une ampleur sans précédent pendant la Première Guerre mondiale. Mais, comme prédit, la chrétienté a été couverte de honte. De quelle manière ?
Un rétablissement rapide et soudain
13. Dans le premier accomplissement, qu’est-ce que “ le bruit de tumulte [qui] vient de la ville ” ?
13 Isaïe prophétise : “ Un bruit de tumulte vient de la ville, un bruit vient du temple ! C’est le bruit de Jéhovah qui paie à ses ennemis ce qu’ils ont mérité. ” (Isaïe 66:6). Dans le premier accomplissement de ces paroles, “ la ville ” est Jérusalem, où s’élève le temple de Jéhovah. Le “ bruit de tumulte ” désigne le tumulte de la guerre, qu’on entend dans la ville au moment où les armées babyloniennes l’attaquent, en 607 avant notre ère. Mais comment ce verset se réalise-t-il à notre époque ?
14. a) Que prédit Malaki à propos de la venue de Jéhovah à son temple ? b) D’après la prophétie d’Ézékiel, que s’est-il passé lorsque Jéhovah est venu à son temple ? c) Quand Jéhovah et Jésus ont-ils inspecté le temple spirituel, et quels en ont été les effets sur ceux qui affirmaient représenter le culte pur ?
14 Ces paroles d’Isaïe concordent avec deux autres déclarations prophétiques, l’une consignée en Ézékiel 43:4, 6-9 et l’autre en Malaki 3:1-5. Ézékiel comme Malaki annoncent une époque où Jéhovah Dieu vient à son temple. La prophétie de Malaki révèle qu’il vient inspecter la maison de son culte pur et jouer le rôle d’Affineur en ce qu’il rejette ceux qui le présentent sous un faux jour. Dans la vision d’Ézékiel, Jéhovah pénètre dans le temple et exige qu’on enlève toute trace d’immoralité et d’idolâtrieb. Dans le cadre de l’accomplissement moderne de ces prophéties, un événement spirituel capital s’est produit en 1918 en rapport avec le culte de Jéhovah. Jéhovah et Jésus ont apparemment inspecté tous ceux qui affirmaient représenter le culte pur. À la suite de cette inspection, la chrétienté a été rejetée en raison de sa corruption. La même inspection a valu aux disciples oints de Christ une brève période d’affinage, après laquelle ils ont été rapidement rétablis spirituellement en 1919. — 1 Pierre 4:17.
15. Quelle naissance est prédite, et comment ces paroles s’accomplissent-elles en 537 avant notre ère ?
15 Ce rétablissement est dépeint en termes imagés dans les versets suivants d’Isaïe : “ Avant même qu’elle ait commencé à être en travail, elle a accouché. Avant que les douleurs aient pu lui venir, elle a donné le jour à un enfant mâle. Qui a jamais entendu parler d’une chose pareille ? Qui a jamais vu choses pareilles ? Un pays sera-t-il mis au monde dans les souffrances en un seul jour ? Ou une nation naîtra-t-elle en une seule fois ? Car Sion a été en travail et a aussi accouché de ses fils. ” (Isaïe 66:7, 8). Pour les Juifs exilés à Babylone, ces paroles ont un premier accomplissement passionnant. Sion (Jérusalem) est de nouveau comparée à une femme en train d’accoucher, mais quel accouchement inhabituel ! Il est si rapide, si soudain, qu’il survient avant que les douleurs puissent lui venir ! L’image correspond à la réalité. La renaissance du peuple de Dieu en tant que nation à part entière en 537 avant notre ère est si rapide et si soudaine qu’elle semble miraculeuse. En effet, entre le moment où Cyrus libère les Juifs de la captivité et le moment où un reste fidèle rentre dans son pays, il ne s’écoule que quelques mois ! Quel contraste avec les événements qui ont précédé la naissance de la nation d’Israël ! En 537, il n’est nul besoin de réclamer la liberté à un monarque intransigeant, nul besoin de s’enfuir devant une armée hostile, nul besoin de passer 40 ans dans un désert.
16. Dans l’accomplissement moderne d’Isaïe 66:7, 8, que représente Sion, et quelle renaissance sa descendance a-t-elle vécue ?
16 Dans l’accomplissement moderne, Sion représente la “ femme ” céleste de Jéhovah, son organisation céleste composée de créatures spirituelles. En 1919, cette “ femme ” s’est réjouie de voir sur la terre ses fils oints naître en tant que peuple organisé, en tant que “ nation ”. Cette renaissance a été rapide et soudainec. En quelques mois seulement, les oints dans leur ensemble sont passés d’une inactivité proche de la mort à une vie intense dans leur “ pays ”, le domaine d’activité spirituelle que Dieu leur a donné (Révélation 11:8-12). À l’automne 1919, ils ont même annoncé la parution d’un journal qui compléterait La Tour de Garde. Appelée L’Âge d’Or (aujourd’hui Réveillez-vous !), cette nouvelle publication attestait que les serviteurs de Dieu avaient repris de la vigueur et s’étaient réorganisés pour le service.
17. De quelle manière Jéhovah donne-t-il à ses serviteurs l’assurance que rien ne peut l’empêcher d’accomplir son dessein relatif à l’Israël spirituel ?
17 Aucune force dans l’univers ne pouvait empêcher cette renaissance spirituelle. Le verset suivant l’explique de façon frappante : “ ‘ Quant à moi, est-ce que je provoquerai la rupture et je ne provoquerai pas l’accouchement ? ’ dit Jéhovah. ‘ Ou est-ce que moi je provoque l’accouchement et je ferme réellement la matrice ? ’ a dit ton Dieu. ” (Isaïe 66:9). De même qu’on ne peut interrompre un accouchement une fois qu’il a commencé, de même on ne pouvait arrêter la renaissance de l’Israël spirituel une fois entamée. Certes, il a subi de l’opposition, et il en subira probablement plus encore dans l’avenir. Cependant, seul Jéhovah est en mesure d’arrêter ce qu’il commence, et il ne le fait jamais ! Mais comment traite-t-il ses serviteurs qui ont repris de la vigueur ?
Jéhovah prend tendrement soin de ses serviteurs
18, 19. a) Quelle image touchante Jéhovah emploie-t-il, et comment s’applique-t-elle à ses serviteurs en exil ? b) De quelle façon Dieu nourrit-il le reste oint aujourd’hui et en prend-il soin ?
18 Les quatre versets suivants brossent un tableau touchant de la tendresse avec laquelle Jéhovah prend soin de ses serviteurs. Isaïe dit d’abord : “ Réjouissez-vous avec Jérusalem et soyez joyeux avec elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle exultez grandement, vous tous qui restez en deuil à son sujet ; parce que vous téterez et que vous serez vraiment rassasiés par le sein de la pleine consolation de sa part ; parce que vous sucerez et que vous vous délecterez au mamelon de sa gloire. ” (Isaïe 66:10, 11). Jéhovah emploie ici l’image d’une femme qui allaite son enfant. Quand il a faim, un bébé n’arrête pas de pleurer. Mais que sa mère l’approche de son sein pour le nourrir, et son chagrin se transforme en contentement. De la même manière, le reste des Juifs fidèles à Babylone passera rapidement du deuil au bonheur et à la satisfaction lorsque sonnera l’heure de la libération et du rétablissement. Il sera joyeux. Rebâtie et repeuplée, Jérusalem retrouvera sa gloire. Puis la gloire de la ville se réfléchira sur ses habitants fidèles. De nouveau, ils seront nourris spirituellement par le moyen d’une prêtrise active. — Ézékiel 44:15, 23.
19 L’Israël spirituel aussi a été nourri abondamment après son rétablissement en 1919. Depuis, la nourriture spirituelle est dispensée sans discontinuer par l’intermédiaire de “ l’esclave fidèle et avisé ”. (Matthieu 24:45-47.) Le reste oint est incontestablement consolé et joyeux. Mais les bénédictions ne s’arrêtent pas là.
20. En quel sens Jérusalem bénéficie-t-elle d’“ un torrent qui inonde ”, dans l’Antiquité et de nos jours ?
20 La prophétie poursuit : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ Voici que j’étends sur elle la paix comme un fleuve et la gloire des nations comme un torrent qui inonde, et à coup sûr vous téterez. Vous serez portés sur le flanc, et vous serez cajolés sur les genoux. ’ ” (Isaïe 66:12). Ici, l’image de l’allaitement est associée à l’image d’un flot de bénédictions : “ un fleuve ” et “ un torrent qui inonde ”. Jéhovah bénira Jérusalem en lui accordant non seulement une paix abondante, mais encore “ la gloire des nations ”, qui se déversera sur le peuple de Dieu et le bénira. Cela indique que des gens des nations afflueront vers le peuple de Jéhovah (Haggaï 2:7). Dans l’accomplissement antique, des gens de différentes nations s’attachèrent effectivement à Israël et devinrent des prosélytes juifs. Mais un accomplissement bien plus grand se produit à notre époque : “ une grande foule [...] de toutes nations et tribus et peuples et langues ”, un véritable torrent d’humains qui inonde, s’attache au reste de Juifs spirituels. — Révélation 7:9 ; Zekaria 8:23.
21. Dans une illustration touchante, quelle consolation est prédite ?
21 Isaïe 66:12 contient également des expressions qui traduisent l’amour maternel : il est question de cajoler un enfant sur les genoux et de le porter sur le flanc. On trouve une pensée similaire au verset suivant avec un changement intéressant en perspective. “ Comme un homme que sa mère continue de consoler, ainsi moi je continuerai de vous consoler ; et pour Jérusalem, vous serez consolés. ” (Isaïe 66:13). L’enfant est à présent “ un homme ”, un adulte. Mais sa mère a toujours le désir de le consoler dans les moments de détresse.
22. Comment Jéhovah montre-t-il la tendresse et la force de son amour ?
22 Par ces paroles attendrissantes, Jéhovah illustre la force et la tendresse de son amour envers ses serviteurs. Même l’amour maternel le plus intense n’est qu’un pâle reflet de l’amour profond que Jéhovah éprouve à l’égard des humains qui lui sont fidèles (Isaïe 49:15). Il est indispensable que tous les chrétiens cultivent cette qualité de leur Père céleste. L’apôtre Paul s’y employa, ce qui constitue un excellent exemple pour les anciens de la congrégation chrétienne (1 Thessaloniciens 2:7). Jésus déclara que l’amour fraternel serait la principale marque distinctive de ses disciples. — Jean 13:34, 35.
23. Décrivez le bonheur du peuple rétabli de Jéhovah.
23 Jéhovah exprime son amour par des actes. C’est pourquoi il ajoute : “ Vous verrez, et votre cœur ne manquera pas d’exulter, et vos os germeront comme l’herbe tendre. Oui, la main de Jéhovah se fera connaître de ses serviteurs, mais il invectivera bel et bien contre ses ennemis. ” (Isaïe 66:14). De l’avis d’un grammairien de l’hébreu, l’expression “ vous verrez ” signifie que, où que les exilés revenus dans leur pays restauré regarderont, “ la joie rencontrera leur œil ”. Ils exulteront ; ils ne trouveront pas les mots pour exprimer leur bonheur d’avoir été rétablis dans leur cher pays. Ils se sentiront régénérés, comme si leurs os reprenaient de la force, pleins de vigueur, comme l’herbe au printemps. Tout le monde saura que cette situation est due, non à des efforts humains, mais à “ la main de Jéhovah ”.
24. a) Que concluez-vous en examinant ce qui arrive aux serviteurs de Jéhovah aujourd’hui ? b) À quoi devrions-nous être déterminés ?
24 Voyez-vous la main de Jéhovah à l’œuvre parmi ses serviteurs aujourd’hui ? Aucun humain n’était capable de rétablir le culte pur. Aucun humain n’était en mesure de faire affluer des millions de personnes désirables d’entre toutes les nations vers le reste fidèle dans son pays spirituel. Seul Jéhovah Dieu le pouvait. Ces manifestations de l’amour divin nous procurent une joie profonde. Ne minimisons jamais cet amour. Continuons de ‘ trembler à sa parole ’. Soyons déterminés à suivre les principes de la Bible dans notre vie et à trouver du plaisir à servir Jéhovah.
[Notes]
a Aujourd’hui, dans la chrétienté, beaucoup refusent d’utiliser le nom de Jéhovah ; ils l’enlèvent même de bien des traductions de la Bible. Certains se moquent des serviteurs de Dieu parce qu’ils emploient son nom. Pourtant, nombre d’entre eux prononcent pieusement le terme “ Alleluia ”, qui signifie “ Louez Yah ”.
b L’expression “ les cadavres de leurs rois ” employée en Ézékiel 43:7, 9 se rapporte à des idoles. Les chefs et les habitants rebelles de Jérusalem avaient souillé le temple de Dieu avec des idoles, dont ils avaient fait, en réalité, leurs rois.
c La naissance prophétisée ici n’est pas la même que celle décrite en Révélation 12:1, 2, 5. Dans ce chapitre de la Révélation, le “ fils, un mâle, ” figure le Royaume messianique, qui est entré en fonction en 1914. En revanche, la “ femme ” des deux prophéties est la même.
[Illustration, page 395]
“ Toutes ces choses, ma main les a faites. ”
[Illustration, page 402]
Jéhovah étendra sur Sion “ la gloire des nations ”.