La femme symbolique de Dieu gagne son procès
1. a) Aujourd’hui, comme dans les temps bibliques, qu’a-t-on coutume de faire en parlant d’une nation ou organisation et de ses membres ? b) Quelles “mères” et quels “enfants” sont en présence, dans le procès mentionné dans Jérémie 51:26 ? c) Pourquoi l’étude de cette affaire juridique est-elle actuellement importante pour nous ?
IL N’EST pas rare qu’en parlant d’une manière symbolique des membres d’une organisation ou des habitants d’une nation, nous les appelions les enfants de cette organisation. Pareillement, on peut parler figurément d’une organisation ou nation comme de la “mère”, et de son créateur ou fondateur comme du “père”. On avait coutume d’agir ainsi dans les temps bibliques. En tant que capitale de la nation juive, Jérusalem était regardée comme la mère de ses enfants, les habitants de cette nation, et en sa qualité de fondateur, Jéhovah Dieu était le Père de la nation, donc le “Mari” de Jérusalem (ou Sion), la ville ou organisation mère (És. 54:5, 6). Babylone, organisation rivale de Jérusalem, était considérée comme la mère de ses enfants, les habitants de cette ville. Elle préfigurait l’organisation “prostituée”, la religieuse Babylone la Grande (És. 47:1, 8, 9 ; Rév. 17:1-5). Une rivalité de longue date mettait en opposition les deux “femmes” symboliques, et à l’époque toute particulière où se déroule le drame que nous considérons ici, elles étaient engagées dans un procès (Michée 7:8 ; Jér. 51:36). La raison pour laquelle nous examinons ce procès des temps bibliques est la suivante : Bien que l’affaire fût en réalité bel et bien jugée et réglée, et qu’elle ait revêtu pour les peuples qui y étaient impliqués une importance extrêmement grave, elle constituait un drame prophétique pour notre époque. Les acteurs de ce drame d’alors représentent quelque chose de plus grand, et l’ensemble du procès et son issue donnent, en miniature ou à une petite échelle, un aperçu des événements qui doivent se produire à notre époque et qui exerceront une profonde influence sur la vie de chacun des habitants de la terre.
2. a) Que préfiguraient Jérusalem et Babylone ? b) Quelle rivalité mettait en opposition la Jérusalem ou Sion symbolique et la Babylone symbolique ?
2 Comme nous le verrons dans les prochaines éditions de ce périodique, l’ancienne ville de Babylone représentait l’empire mondial de la fausse religion qui exerce actuellement son influence sur toutes les nations, elle était l’une des deux femmes impliquées dans le procès ; l’autre femme étant Jérusalem, la ville choisie par Dieu, préfigurant l’organisation céleste de Dieu, représentée sur la terre par ses témoins oints. Ces témoins chrétiens sont dans un sens les enfants et membres de cette organisation, et ils proclament la bonne nouvelle de la prochaine domination de la terre par le Royaume céleste de Dieu. Comme l’histoire le prouve, les témoins de Jéhovah se sont toujours heurtés à l’opposition des fausses religions de ce monde. Si l’on retrace l’histoire de l’opposition qu’a rencontrée la prédication de la bonne nouvelle du Royaume, on s’aperçoit qu’elle vient des chefs de la fausse religion qui, par des accusations et des rapports mensongers, ont attisé cette inimitié et usé de leur influence vis-à-vis des autorités pour attirer la persécution sur les témoins de Jéhovah.
BABYLONE INCULPÉE
3. a) Pourquoi les enfants de Sion allèrent-ils en captivité ? b) Puisque Jéhovah les avait vendus pour être captifs à Babylone, sur quels chefs d’accusation Sion pouvait-elle être en procès avec Babylone ?
3 Pourquoi Sion fut-elle engagée dans un procès contre Babylone, à l’époque que nous considérons ici, c’est-à-dire aux environs et au cours de l’an 539 avant notre ère ? Les enfants de Sion étaient en captivité à Babylone ; Dieu les lui avait vendus, non pour de l’argent, mais à cause de leurs péchés contre l’alliance qu’il avait conclue avec eux. Dieu avait prédit que cette captivité durerait soixante-dix ans, afin que le pays, qui avait été profané par les Israélites désobéissants, pût jouir des sabbats dont il avait été frustré, en violation de l’ordre de Dieu. Sur quoi reposait donc la plainte légale ? Sion avait un procès contre Babylone sur les chefs d’accusation suivants : 1) Babylone avait été inutilement cruelle en emmenant en captivité les enfants de Sion (És. 14:3-6) ; 2) elle n’avait nullement l’intention de les relâcher à la fin de la période de soixante-dix ans fixée pour la servitude, mais elle s’imaginait qu’elle les garderait toujours (És. 14:17) ; 3) elle attribuait le mérite de sa victoire au dieu Mardouk, qui n’était pas un dieu mais une simple idole représentant le fondateur ou père de Babylone, — Nimrod, serviteur du Diable en tant que dieu, et cela constituait la plus grande charge qui pesait sur elle. La nuit de sa chute, elle mit le comble à ses péchés en s’exaltant au-dessus de Jéhovah, en profanant son nom et en se permettant de souiller les vases de son temple en ruines. — Dan. 5:1-4.
4. À ce moment précis, que devrait faire le lecteur, et pourquoi ?
4 Pour bien comprendre ce procès et voir l’importance qu’il revêt à notre époque, il serait bon que le lecteur s’arrête quelques instants et prenne le temps de lire, dans les saintes Écritures, les versets 34 à 64 du chapitre 51 du livre de Jérémie. Ainsi, il comprendra mieux la suite de cette discussion.
AUCUNE PARTIALITÉ DE LA PART DU JUGE
5. a) Étant le Père d’Israël, ses enfants, Jéhovah ne serait-il pas enclin à montrer de la partialité à leur égard ? Expliquez. b) Pourquoi est-il nécessaire que nous gardions présents à l’esprit tous les aspects de ce procès ?
5 La cause fut portée devant Jéhovah Dieu, le grand Juge de la Cour suprême de l’univers ; bien qu’il fût le Père d’Israël, ses enfants, sa justice ne lui permettait pas de donner tort à Babylone s’il n’avait des raisons valables de le faire. Il ne montra dans son jugement aucune partialité ; sa décision fut en parfait accord avec sa justice. Nous étudions son jugement avec un grand intérêt, avec la pensée de considérer plus tard celui de Babylone la Grande des temps modernes, l’empire mondial de la fausse religion.
6. Dans Jérémie 51:36, quelle assurance est donnée à Sion, et comment le même principe fut-il exprimé par Moïse ?
6 Dans Jérémie 51:36-38, Jéhovah dit à Sion : “Voici, je défendrai ta cause, je te vengerai ! Je mettrai à sec la mer de Babylone, et je ferai tarir sa source. Babylone sera un monceau de ruines, un repaire de chacals, un objet de désolation et de moquerie ; il n’y aura plus d’habitants. Ils rugiront ensemble comme des lions, ils pousseront des cris comme des lionceaux.” Étant donné que la vengeance de Sion ou Jérusalem est inséparablement liée à la justification de la souveraineté et du nom de son Dieu, et que ce dernier est le Juge suprême et l’Administrateur de la justice dans tout l’univers, il ne pouvait laisser un état de choses inique se prolonger éternellement. Il redresserait toutes choses ; Sion pouvait donc lui laisser le soin d’exécuter la vengeance. Des siècles auparavant, dans le cantique d’adieu du prophète Moïse, Jéhovah avait annoncé qu’il tirerait vengeance de ses adversaires et de ceux qui le haïssent, qu’il vengerait le sang de ses serviteurs et ferait l’expiation pour son peuple. — Deut. 32:36-43.
7. a) Comment le jugement de Jéhovah prononcé antérieurement sur Jérusalem fut-il exécuté ? b) De quelle façon la déclaration de Jéhovah dans Jérémie 51:36-38 s’accomplirait-elle sur Babylone ?
7 En ce qui concerne le jugement de Jéhovah contre Sion, la justice divine fut satisfaite quand Jérusalem fut emmenée en captivité et retenue captive pendant la période de soixante-dix ans prédite. Le temps était maintenant venu pour Babylone de commencer à recevoir son châtiment, à subir la vengeance de Dieu. Avec le temps, elle deviendrait un simple tas de pierres, un repaire de chacals ; tous ceux qui passeraient près d’elle seraient dans l’étonnement et siffleraient comme devant un lieu hanté. Ses habitants rugiraient, grogneraient, et dépériraient, comme des lionceaux affamés et dans la détresse. Bien que, selon l’historien Hérodote, les reines de Babylone, Sémiramis et Nitocris, eussent fait construire d’immenses ouvrages hydrauliques, entre autres, des réservoirs d’eau utilisés pour l’irrigation des célèbres jardins de la ville, et que Nébucadnetsar eût fait creuser un immense lac artificiel, ces sources d’eau devaient tarir, conformément au décret de Jéhovah. Depuis, elles se sont asséchées et ont fini par disparaître.
8. a) Quels banquets Jéhovah prépara-t-il pour les hommes puissants de Babylone ? b) De quelle façon furent-ils plongés dans un “sommeil qui devait durer un temps indéfini” ?
8 La nuit de la chute de Babylone, pendant que les habitants de la ville s’adonnaient à des festins et à des orgies, Jéhovah préparait pour elle ses propres banquets, beaucoup plus importants, et il lui servait la coupe du vin de sa colère, une potion mortelle. Alors que les Babyloniens poussaient des cris d’allégresse dans leur ivresse et s’endormaient néanmoins avec l’espoir de se réveiller de leur sommeil d’ivrognes, ils furent plongés dans un sommeil qui devait durer un temps indéfini, car maints d’entre eux furent tués, alors qu’abrutis par la boisson, ils gisaient à terre. Ils ressemblaient à des agneaux destinés à la boucherie, et leurs conducteurs, dont le roi Belshatsar lui-même, semblables à des béliers et à des boucs, furent exterminés. — Jér. 51:39, 40.
9. a) Expliquez Jérémie 51:41, concernant Schéschac ou Babylone. b) Dans quel sens Babylone a-t-elle été couverte par les flots de la mer (Jérémie 51:42) ? c) Comment la prophétie de Jérémie 51:43, 44 s’est-elle accomplie ? d) De quelle façon les prêtres de Babylone s’efforcèrent-ils de justifier la chute humiliante de Babylone, mais comment Cyrus apprit-il la vérité à ce sujet ?
9 Les troupes nombreuses de Cyrus déferlèrent sur Babylone comme la mer. Grand fut l’étonnement des observateurs à la vue de ce qui lui arriva cette nuit-là. Ce n’était toutefois qu’un commencement : elle deviendrait finalement une plaine aride, et son dieu Bel ou Mardouk n’aurait aucun pouvoir sur quiconque. Les murailles de la ville, si puissantes, qui semblaient s’élever jusqu’au ciel, s’écrouleraient (Jér. 51:41-44). Babylone avait été une ville que la terre tout entière, à l’exception du peuple de Jéhovah, admirait, enviait et célébrait. Ses Jardins suspendus, sa grande tour de Babel et son temple de Bel en avaient fait la ville aux merveilles, unique au monde. Le changement que Jéhovah apporta fut à ce point embarrassant et humiliant, que les prêtres de Babylone tentèrent de l’expliquer en l’attribuant à une intervention directe de Mardouk qui, offensé, avait voulu leur enseigner ainsi le respect qui lui était dû. Au début, ils ont pu le faire croire à Cyrus, jusqu’au moment où il découvrit, en lisant les prophéties d’Ésaïe et de Jérémie, la cause réelle de la chute de Babylone.
SORTEZ DU MILIEU D’ELLE, MON PEUPLE !
10. a) Après avoir écouté les paroles de la prophétie de Jérémie, que devaient faire les Israélites, et à quel avertissement approprié devaient-ils prendre garde ? b) Dans Jérémie 51:46, de quelles “nouvelles” s’agissait-il, et comment l’expression “dominateur contre dominateur” (Da) peut-elle être rendue et comprise ?
10 Mais qu’en serait-il des enfants de Sion, captifs à Babylone ? Il leur faudrait discerner clairement la question en jeu dans ce procès et soutenir la cause de Sion. Ils n’agiraient pas par vengeance, mais dès que le jugement de Dieu serait exécuté, ils devaient être prêts à sortir du milieu de Babylone. Sinon, tout comme ceux qui s’attachaient à elle pour son matérialisme et sa grandeur, ils perdraient de vue le fait que Jéhovah était en train de la juger. Ils devaient être impatients de quitter ce pays plein d’idoles et ne pas oublier la promesse que Dieu avait faite à leurs ancêtres Abraham, Isaac et Jacob, sinon ils partageraient les frayeurs de Babylone lorsque viendrait l’heure de son jugement, et ils mourraient, eux aussi. Pour tous ceux qui aimaient Babylone, les nouvelles qui leur viendraient aux oreilles amolliraient leurs cœurs bien longtemps avant la chute de la ville. Ces nouvelles concerneraient les victoires de Cyrus. Celui-ci vainquit d’abord les Mèdes, puis marchant vers l’ouest, il assujettit le puissant empire lydien gouverné par le roi Crésus, et la côte méridionale de l’Asie Mineure. Ses victoires constituaient une menace qui se précisait d’année en année jusqu’au moment où il arriva enfin aux portes mêmes de Babylone. Dans Jérémie 51:46 (Da), l’expression “dominateur contre dominateur” peut aussi être rendue par “dominateur sur dominateur” pour indiquer les changements successifs de domination qui se sont produits à partir de Nabonide, car Belshatsar, Darius le Mède et Cyrus le Perse se sont succédé dans un court espace de temps. — Jér. 51:45, 46.
11. En expliquant à leur façon la chute de Babylone, les prêtres furent-ils à même d’éviter à leurs dieux une nouvelle honte ? Citez un témoignage prouvant que les Perses abandonnèrent leur politique de tolérance à l’égard des dieux babyloniens.
11 La fable, inventée par les prêtres babyloniens, selon laquelle Mardouk aurait été responsable de la chute de Babylone devant Cyrus, dut bientôt être abandonnée. Il se peut qu’au début les Perses aient pratiqué, à l’égard des dieux babyloniens, une politique de tolérance, pour des raisons politiques et sociales et à cause de l’effet qu’aurait cette tolérance sur les Babyloniens assujettis. Mais étant zoroastriens, ils persécutèrent par la suite les dieux de Babylone, qui n’étaient pas des dieux, de sorte que ces derniers furent de nouveau couverts de honte et de confusiona. — Jér. 51:47.
12. Pourquoi les cieux et la terre pousseraient-ils des cris de joie sur Babylone, lorsque Dieu lui donnerait sa rétribution (Jérémie 51:48, 49) ?
12 Il est certain que les anges de Dieu, en tant qu’observateurs s’intéressant au déroulement du procès de Sion, se réjouiraient de la victoire juridique de Sion, la femme de Dieu. La terre, c’est-à-dire le peuple de Dieu ici-bas, prendrait part à ces cris de joie sur Babylone, châtiée pour prix des Israélites qu’elle avait massacrés et des milliers d’autres habitants de la terre qu’elle avait tués dans ses guerres de conquête du monde, car elle s’était chargée d’une dette de sang, le sang de tous les tués de la terre entière. — Jér. 51:48, 49.
13. Expliquez Jérémie 51:50.
13 Avant la proclamation du décret de libération que Jéhovah mettrait dans le cœur de Cyrus de promulguer, Dieu dit à son peuple protégé et épargné : “Vous qui avez échappé au glaive, partez, ne vous arrêtez pas ! De la terre lointaine souvenez-vous de Jéhovah, et que Jérusalem soit présente à votre pensée !” (Jér. 51:50, AC). Eu égard au mode de transport d’alors, Sion ou Jérusalem était très loin de Babylone ; pour s’y rendre, il fallait voyager pendant quatre ou cinq mois à travers un pays très difficile. Mais à la différence de la femme de Lot qui regarda en arrière, les Israélites auraient l’ardent désir de retourner à la sainte montagne de Jérusalem pour adorer, et de s’échapper le plus vite possible de Babylone.
14. a) D’après Jérémie 51:51, pour quelle raison déterminante Jéhovah rendit-il son jugement contre Babylone dans le procès ? b) Comme Jérémie 51:52 nous l’indique, quels seraient, sur ce chef d’accusation, les effets du jugement de Jéhovah ?
14 Jérémie 51:51 nous fait connaître la raison déterminante pour laquelle Jéhovah rendit son jugement contre Babylone. Dans ce passage biblique, le peuple de Jéhovah exprime la honte qu’il a essuyée de la part de l’ennemi, surtout quand des étrangers pénétrèrent dans le saint lieu de la maison de Jéhovah qui, par suite de sa profanation, avait été livrée aux Babyloniens. Cette honte subie réclamait une vengeance directe, une vengeance qui s’exercerait non seulement sur les Babyloniens incirconcis qui étaient montés contre le temple de Dieu, mais encore sur les dieux qu’ils servaient et qui semblaient l’avoir emporté sur Jéhovah. C’est pourquoi les habitants de Babylone, qui servaient des idoles, seraient transpercés, et leurs gémissements d’agonie seraient entendus dans tout le pays des Chaldéens. Les images idolâtriques de Babylone seraient profanées et brisées, et dans l’incapacité de sauver ses enfants. — Jér. 51:52.
15. a) D’après Jérémie 51:53, quelle fut l’attitude de Babylone à l’égard de Jéhovah ? b) Quels cris pousserait-elle au jour de son malheur ? c) Dans quel sens les hommes puissants de Babylone s’endormiraient-ils d’un sommeil dont ils ne se réveilleraient pas (Jérémie 51:57) ?
15 Certes, Babylone pensait qu’elle pouvait impunément se moquer de Dieu. En dépit des frayeurs qui la saisirent quand les nouvelles lui parvinrent au sujet de Cyrus, elle se croyait à l’apogée de la puissance sur la terre, elle comptait sur ses dieux de la tour de Babel et sur ses murailles pour la protéger de tout. Mais elle oubliait qu’elle avait affaire au Dieu Très-Haut (Jér. 51:53). Oui, sa voix s’était élevée, puissante et orgueilleuse, et elle avait bruyamment célébré ses dieux, et ses milliers d’habitants s’étaient mêlés à ses chants de louange. Quels cris elle jetterait quand sa chute surviendrait, rapide et surprenante ! Le même jugement s’abattrait sur ses princes, ses gouverneurs et ses hommes puissants qui, au lieu de s’endormir d’un sommeil de courte durée dû à l’ivresse, s’endormiraient du sommeil du Schéol ou tombe commune aux morts. Avec le temps, cette grande ville serait si complètement détruite que seul le silence de la mort régnerait sur ses ruines, car ce serait une ville morte. — Jér. 51:54-57.
16. a) Qu’arriva-t-il aux portes de Babylone ? b) Comment les peuples se rendirent-ils compte qu’ils avaient peiné pour rien et s’étaient fatigués en vain (Jérémie 51:58) ?
16 Pour servir ses intérêts et construire ses murailles et ses temples, Babylone avait à sa disposition des hommes de nombreuses nations, et voici que ces ouvriers avaient travaillé en vain. Leurs ouvrages étaient uniquement destinés à être brûlés par le feu. Et tous ceux qui essaieraient de rétablir Babylone en son premier état s’épuiseraient en vain. Le bois de ses portes serait brûlé par le feu, et leur cuivre disparaîtrait. Il est possible que les murailles extérieures de la ville aient été détruites par Cyrus, et que Darius Ier ait fait d’autres démolitions ; quoi qu’il en soit, elles finirent par tomber complètement en ruines, comme en témoignent les fouilles pratiquées par les archéologues. — Jér. 51:58.
LA CHUTE DE LA BABYLONE DES TEMPS MODERNES EST PRÉFIGURÉE
17. a) À quel usage la copie que Jérémie fit de sa prophétie sur Babylone était-elle destinée ? b) Pourquoi Séraja put-il, lors de son séjour à Babylone, réconforter les Israélites qui se trouvaient dans la ville ?
17 Au cours du règne de Sédécias, la prophétie de Jérémie que nous étudions ici fut employée d’une façon qui préfigurait bien la chute de Babylone, survenue soixante-quinze ans plus tard comme prédit. Cette prophétie, que nous trouvons à partir du chapitre cinquante, verset deux, jusqu’au chapitre cinquante et un, verset cinquante-huit Jér 50:2–51:48, fut consignée par écrit par Jérémie qui la remit à Séraja, premier chambellan du roi, et apparemment frère germain de Baruc, secrétaire du prophète ; il lui ordonna d’emporter le livre à Babylone et de lire à haute voix toutes les paroles qui y étaient écrites. Ensuite, il devait prendre le livre, y attacher une pierre, et le jeter dans l’Euphrate, en disant : “Ainsi Babylone sera submergée, et elle ne se relèvera pas des malheurs que j’amènerai sur elle ; ils tomberont épuisés.” Après avoir achevé à haute voix la lecture du rouleau inspiré, Séraja s’adresserait à Jéhovah comme à celui qui avait prononcé les paroles écrites dans le livre. Il semble donc que Séraja lut à haute voix le rouleau, sur les bords de l’Euphrate, avec pour seul auditeur Jéhovah lui-même. Naturellement, il eût été dangereux de le lire en présence des Babyloniens. Néanmoins, il se souviendrait d’une grande partie de ces paroles et pourrait réconforter les Israélites, captifs à Babylone, en leur parlant de l’espoir que faisait naître pour eux la prophétie de Jérémie.
18. Comment la chute de Babylone la Grande fut-elle illustrée par l’action de Séraja ?
18 La femme de Jéhovah gagna donc son procès, et son Mari, le Juge suprême de l’univers, agit en toute justice en rendant sa décision et en exécutant son jugement. Voilà qui constitue une belle image, un merveilleux exemple, pour tous ceux qui, aujourd’hui, aiment la droiture et voudraient voir la justice exécutée contre l’empire mondial de la fausse religion, qui est responsable de tant d’effusions de sang et surtout coupable de haine contre Dieu et les proclamateurs de son Royaume. Révélation 18:20, 21 nous montre bien qu’il s’agissait d’un type : “‘Soyez joyeux à son sujet, ô ciel, et vous saints, apôtres et prophètes, parce que, pour vous, Dieu a tiré judiciairement châtiment d’elle !’ Et un ange fort souleva une pierre semblable à une grande meule et la lança dans la mer, disant : ‘Ainsi, d’un coup, Babylone la grande ville sera jetée bas, et on ne la trouvera plus !’”
19. a) Pourquoi la prophétie de la Révélation contre Babylone ne pouvait-elle pas s’appliquer à l’ancienne ville de Babylone ? b) Pourquoi est-il utile de poursuivre l’examen des prophéties bibliques sur Babylone ?
19 Il est facile de voir que cette prophétie n’aurait pu avoir son application sur la ville de Babylone, en Mésopotamie, car en sa qualité de puissance mondiale elle était tombée six cents ans plus tôt, et quand la prophétie de la Révélation relative aux choses à venir s’accomplira définitivement, de nombreuses années se seront écoulées depuis que la ville de Babylone a été réduite à l’état de ruines. Il nous faut nous attendre à un accomplissement beaucoup plus grand. La poursuite de l’étude des prophéties bibliques relatives à Babylone nous sera donc très profitable, car elle nous-aidera à voir le sens des importants événements mondiaux qui se déroulent sous nos yeux en ce vingtième siècle.
[Note]
a Sous le titre “Domination perse”, l’Encyclopédie britannique, édition de 1946, tome II, page 852b, déclare : “Vers la fin de la domination perse, il semble qu’un accès de fanatisme zoroastrien a eu pour résultat la destruction de plusieurs des grands temples. La ziggourat de Babylone était un tas de débris quand Alexandre [le Grand] la vit pour la première fois, bien qu’elle fût encore debout à l’époque où Hérodote écrivit ; le temple d’Ur porte partout des traces de destruction par le feu ; après cette destruction, l’endroit fut déserté hormis par les fugitifs égarés. Tout semble indiquer que la domination perse devint impopulaire en Babylonie à partir de Darius Ier et qu’à l’époque de Darius III le pays était en proie à la persécution religieuse.”