Prêtez attention à la prophétie
1. a) Quel conseil Jésus nous donna-t-il en ce qui concerne la prophétie ? b) Pour être guidées dans leur conduite, qu’ont fait les nations, et quels résultats ont-elles obtenus ?
“FAITES attention à vous-mêmes”, a dit Jésus à ses disciples en leur enseignant l’attitude convenable à adopter à l’égard de sa prophétie sur le temps de la fin (Luc 21:34, MN). Cet avertissement puissant est particulièrement opportun à notre époque, car le déroulement des événements mondiaux a amené les individus, voire les gouvernements, à comprendre qu’ils peuvent tirer avantage de la connaissance de l’avenir. Les “prophètes” ne manquent pas en ce monde : experts en histoire et en politique, commentateurs des nouvelles et même astrologues, héritage de l’ancienne Babylone. Mais à l’instar des prophètes de l’antique Babylone, les prophètes de notre temps n’ont pas vu se réaliser leurs prédictions, et ils seront toujours incapables de prédire l’avenir avec une certitude telle qu’on puisse avoir confiance en eux. — És. 47:12-15 ; 44:25, 26.
PROPHÉTIES PROCLAMÉES ACTUELLEMENT SUR LA TERRE
2. a) Pourquoi les prophéties de la Bible sont-elles supérieures aux autres, et comment peut-on en tirer profit ? b) À notre époque, de quel instrument Jéhovah se sert-il comme “prophète”, et comment cette classe a-t-elle considéré la prophétie ?
2 À l’opposé des prophéties ou prévisions humaines qui sont tout au plus de bonnes conjectures, les prophéties de Jéhovah ont pour point de départ l’esprit de Celui qui créa l’univers, de Celui qui est assez puissant pour diriger le cours des événements en vue d’accomplir sa parole. Les prophéties de Jéhovah, consignées dans sa Parole, la Bible, sont à la disposition de tous les hommes. Tous ont l’occasion, s’ils le désirent, d’en tenir compte et d’en chercher sincèrement la compréhension. Ceux qui ne lisent pas peuvent entendre, car de nos jours, comme à l’époque de la congrégation chrétienne primitive, Dieu a sur la terre une organisation jouant le rôle de prophète (Actes 16:4, 5). L’ensemble de ces chrétiens est appelé son “esclave fidèle et avisé”. (Mat. 24:45-47, MN.) Cette classe de l’“esclave” a reçu l’ordre suivant : “Ne traitez pas les prophéties avec mépris.” (I Thess. 5:20, MN). Les témoins oints de Jéhovah sur la terre ont observé ce commandement. Ils s’attachent à la prophétie avec le plus profond respect. Ils se sont corrigés quand elle révélait leurs défaillances. Ils ne se sont pas retenus de parler quand elle a condamné les coutumes observées même au sein de la chrétienté (És. 58:1). Ils ont proclamé les prophéties consignées dans la Parole de Dieu même si cela leur a valu la haine du monde. — Mat. 24:9.
LA PROPHÉTIE DE JÉHOVAH SE RÉALISE
3. a) De quelles façons Manassé, roi de Juda, montra-t-il son mépris des lois et de la prophétie divines ? b) Quelle prophétie devait donc se réaliser à son égard, et quel fut l’instrument employé par Dieu à cette fin ?
3 Pour démontrer la nécessité de prêter attention à la prophétie, examinons brièvement l’histoire du royaume de Juda, gouverné par les rois de la lignée davidique, au cours de la période qui précéda le renversement de ce royaume. Remontons à l’époque du roi Manassé, quatorzième roi après David. Succédant sur le trône au bon roi Ézéchias, son père, il régna pendant cinquante-cinq ans. Il eut grandement la possibilité de connaître l’histoire de la nation et les prophéties de Jéhovah qui s’étaient réalisées à l’égard de ses ancêtres. Dieu avait prédit au sujet de tout roi qui s’assiérait sur le trône de David : “S’il fait le mal, je le châtierai avec la verge des hommes et avec les coups des enfants des hommes [des fils d’Adam, NW].” Loin de se conformer à la parole et à la prophétie de Dieu, Manassé se tourna délibérément vers la religion babylonienne, c’est-à-dire vers l’astrologie, la magie, les présages, la sorcellerie, la divination et les diseurs de bonne aventure. Il alla jusqu’à offrir des sacrifices humains, même ses propres fils royaux, au dieu cananéen Baal. Il bâtit des autels pour le culte du soleil, de la lune et des étoiles, dans les deux parvis du temple de Jéhovah à Jérusalem, et il plaça aussi “l’image taillée de l’idole qu’il avait faite” dans le saint temple. C’est pourquoi la prophétie de Jéhovah se réalisa à son sujet, car Dieu utilisa comme instrument, pour l’accomplissement de cette prédiction, la main puissante de l’Assyrie, la Deuxième Puissance mondiale. — II Sam. 7:14 ; II Chron. 33:1-7.
4. Quelle influence Manassé exerça-t-il, par son mépris de la parole et de la prophétie ?
4 Mais le mépris de Manassé pour la parole que Dieu avait donnée par Moïse et ses autres prophètes, n’eut pas pour seule conséquence le châtiment infligé au roi. L’esprit de rébellion manifesté par Manassé incita Juda à faire le mal plus que les païens qui habitaient le pays. Jéhovah Dieu énonça une prophétie cinglante qui aurait dû éveiller son attention : “Voici, je vais faire venir sur Jérusalem et sur Juda un mal tel, que quiconque l’entendra, les deux oreilles lui tinteront ; (...) et j’écurerai Jérusalem comme on écure un plat : on l’écure et on le tourne sens dessus dessous. Et j’abandonnerai le reste de mon héritage, et je les livrerai en la main de leurs ennemis.” — II Rois 21:10-15, Da.
5. En quels termes prophétiques Ésaïe décrivit-il le jugement de Jéhovah contre le pays et ses habitants ?
5 Par suite de la conduite rebelle de Manassé, le sang innocent fut versé “en grande abondance” dans le pays (II Rois 21:16, Da). D’après les écrits des rabbins juifs, le sang d’Ésaïe fut aussi répandu, et selon eux, son corps fut scié en deux sur l’ordre du roi. Manassé méprisa une autre prophétie, énoncée en des termes presque semblables, qu’Ésaïe lui donna de la part de Jéhovah, et qui disait : “Voici que Jéhovah va dévaster la terre entière et la dépeupler ; il en bouleversera la face et en dispersera les habitants. (...) La terre sera dévastée et livrée au pillage, car Jéhovah a prononcé cette parole. La terre est en deuil, épuisée (...). La terre a été profanée sous ses habitants, car ils ont transgressé les lois, violé le commandement, rompu l’alliance éternelle [reposant sur les Dix Commandements]. C’est pourquoi la malédiction a dévoré la terre, et ses habitants portent la peine de leurs crimes (...). Son iniquité pèse sur elle ; elle s’écroule.” — Is. 24:1-20, AC.
6. a) À cause de la conduite de Manassé qui souillait le pays, quel jugement immuable Jéhovah prononça-t-il contre Juda ? b) De quelle façon Manassé eut-il un avant-goût de ce que l’avenir lui réservait, et quel effet cela produisit-il sur lui ?
6 Par suite de la conduite inique de Manassé, Dieu décida que Jérusalem et le pays de Juda, s’étant souillés outre mesure, ne pourraient échapper à la dévastation et à la désolation qui allaient les frapper pour un certain temps (II Rois 23:26, 27). Mais Manassé devait d’abord être puni pour n’avoir pas prêté attention à la parole et à la prophétie de Dieu. Nous lisons : “Jéhovah parla à Manassé et à son peuple, mais ils n’y firent point attention. Alors Jéhovah fit venir contre eux les chefs de l’armée du roi d’Assyriea ; ils prirent Manassé avec des anneaux, et (...) ils le menèrent à Babylone [dont le roi d’Assyrie avait fait l’une de ses résidences].” Le repentir que Manassé manifesta plus tard, ses efforts pour restaurer le vrai culte, la façon dont Dieu répondit miséricordieusement à ses supplications, tout cela est rapporté dans II Chroniques 33:10-17, AC.
PRÊTER ATTENTION À LA PROPHÉTIE ASSURE LA PROTECTION
7. a) Pour avoir écouté les prophètes de Jéhovah, quelle fut la récompense de Josias ? b) Quelle preuve ce fait fournit-il en ce qui concerne le pouvoir de Jéhovah dans le domaine de la prophétie et sa position de Souverain ?
7 Manassé eut pour successeur son fils Amon, qui retourna à l’idolâtrie païenne. Il fut mis à mort, mais le peuple resta fidèle à la maison de David et établit pour roi Josias, son fils, âgé de huit ans. C’est ainsi que la lignée davidique continua de régner, comme Dieu l’avait annoncé (II Chron. 33:18-25). À l’âge de dix-neuf ans, le roi Josias commença à purifier le royaume, en faisant disparaître le faux culte. Il écouta les prophètes de Dieu (II Chron. 34:1-7). La Deuxième Puissance mondiale, l’Assyrie, n’eut jamais la possibilité d’emmener les habitants de Juda et de Jérusalem en captivité. Josias vit l’Assyrie tomber elle-même en 633 av. J.-C., en accomplissement de la prophétie de Nahum concernant Ninive, capitale de l’Assyrie, qui fut détruite par le royaume des Mèdes et ses alliés (Nahum 1:1 ; 3:1, 5, 7 ; 2:1 1:15, NW). Cela prouve que Jéhovah, le Dieu de la prophétie, est un Dieu véridique et le Souverain universel.
8. a) Pour quelle raison, après la chute de l’Assyrie, Babylone continua-t-elle d’exercer sa puissance ? b) Quel intérêt y a-t-il à connaître le nom de celui qui commandait alors l’armée babylonienne ?
8 Nébucadnetsar, commandant de l’armée chaldéenne et fils du roi Nabopolassar, ancien général du roi Assurbanipal d’Assyrie, fut témoin de la chute de Ninive. À la mort d’Assurbanipal, Nabopolassar devint roi de Babylone. Il était d’origine chaldéenne et sémite (les Assyriens étaient aussi des Sémites). Il établit une dynastie de rois qui prit fin avec Belschatsar. Après la chute de Ninive, Nébucadnetsar partagea avec son père la royauté sur Babyloneb.
9. a) Quelle œuvre le roi Josias avait-il achevée avant la chute de Ninive ? b) Quelle découverte fit-on dans le temple de Jéhovah après la purification du pays, et quels jugements des plus important Josias lut-il dans ce livre ?
9 Il fallut six ans à Josias pour purifier complètement le pays de Juda et Jérusalem du faux culte, y compris l’astrologie babylonienne et les devins professionnels qui prédisaient l’avenir. Pendant qu’on travaillait à la réparation du temple de Jéhovah, Helcias (ou Hilkija, Sg), le grand prêtre, trouva le “livre de la loi de Jéhovah, donnée par Moïse”. Il est fort probable qu’il s’agissait du livre de la loi écrit de la main de Moïse ; la découverte fit sensation (II Chron. 34:8-15, AC). L’émotion fut à son comble quand on lut dans le livre le passage suivant : “De même que Jéhovah prenait plaisir à vous faire du bien et à vous multiplier, ainsi Jéhovah prendra plaisir à vous faire périr et à vous exterminer, et vous serez arrachés de la terre où tu vas entrer pour en prendre possession. Jéhovah te dispersera parmi tous les peuples, d’une extrémité de la terre à l’autre (...).” Lorsque le roi Josias entendit ces paroles, l’effroi s’empara de lui. — Deut. 28:63-65, AC ; II Chron. 34:19.
10. Plein de zèle, que fit immédiatement Josias, et quelle réponse reçut-il de Jéhovah à propos de Juda ?
10 Parfaitement conscient de la gravité du moment, Josias donna cet ordre au grand prêtre Hilkija, qu’il fit accompagner d’une délégation : “Allez, consultez Jéhovah pour moi et pour ce qui reste en Israël et en Juda, au sujet des paroles de ce livre qu’on a trouvé ; car grande est la colère de Jéhovah qui s’est répandue sur nous (...).” Dieu lui répondit par la prophétesse Holda (Hulda, Sg), de Jérusalem : “Voici que je vais faire venir des malheurs sur ce lieu et sur ses habitants, toutes les malédictions écrites dans le livre qu’on a lu devant le roi de Juda. Parce qu’ils m’ont abandonné et qu’ils ont offert des parfums à d’autres dieux, de manière à m’irriter par tous les ouvrages de leurs mains, ma colère s’est répandue sur ce lieu, et elle ne s’éteindra point.”
11. Pour le respect qu’il avait montré pour la parole et la prophétie de Jéhovah, de quelle considération Josias fut-il l’objet ?
11 Mais Jéhovah exprima sa bonté et fit preuve d’égards envers le roi Josias, en disant : “Je te recueillerai auprès de tes pères (...), et tes yeux ne verront pas tous les malheurs que je ferai venir sur ce lieu et sur ses habitants.”
12. Pour se conformer sans tarder à la parole de Jéhovah, que fit alors Josias, et quels furent les bons résultats de sa conduite ?
12 Le roi Josias fit alors assembler tout le peuple au temple de Jérusalem, et il lut devant lui “toutes les paroles du livre de l’alliance qu’on avait trouvé dans la maison de Jéhovah”. Puis il engagea le peuple a conclure une alliance de fidélité à Jéhovah. Le respect du roi pour la parole et la prophétie de Jéhovah eut d’heureux résultats : “Tant qu’il vécut, ils ne se détournèrent point de Jéhovah, le Dieu de leurs pères.” — II Chron. 34:21-33, AC.
13. En ce temps-là, quel événement eut lieu sur le plan international, ce qui amena le roi Josias à se conduire avec peu de sagesse ?
13 En 628 av. J.-C., après avoir régné pendant trente et un ans, Josias, agissant par inadvertance, prit une initiative qui le conduisit à la mort. Voici ce qui se passa : L’Égypte, ancienne Première Puissance mondiale avait été renversée par Ésar-Haddon, roi d’Assyrie et, après une révolte, elle avait été reconquise par Assurbanipal, fils d’Ésar-Haddon. Plus tard, Ninive fut détruite, et Babylone, gouvernée par le roi Nabopolassar, reçut en partage le sud de l’Assyrie ainsi que les titres à l’Égypte, la Palestine et la Syrie. Or, Néco (Néchao, AC), pharaon ou roi d’Égypte, s’éleva contre la domination de Babylone, qui succéda à l’Assyrie en tant que nouvelle puissance mondiale. Il mena ses armées en direction du Nord, vers Carkémisch (Charcamis, AC), sur l’Euphrate, à environ soixante-quinze kilomètres à l’ouest de Charan (Haran, AC).
14. En quelle circonstance Josias ne tint-il pas compte de la prophétie, et quelles furent les conséquences de sa conduite ?
14 Le roi Josias fit sortir ses armées, dans le but de fermer le passage aux troupes de Néco. Celui-ci essaya de l’en dissuader, lui disant : “Ne t’oppose pas à Dieu, qui est avec moi, de peur qu’il ne te détruise.” Mais “Josias ne se détourna point de lui, et il se déguisa pour l’attaquer, sans écouter les paroles de Néco, qui venaient de la bouche de Dieu. Il s’avança pour combattre dans la vallée de Meguiddo”. Par cette manœuvre, non seulement Josias ne tint aucun compte de l’avertissement divin, mais encore il favorisa Babylone, l’éternelle ennemie de Jérusalem. Le déguisement de Josias ne le protégea pas, car un archer égyptien tira sur lui, et le roi mourut. — II Chron. 35:20-25.
15. Citez le nom des deux rois qui succédèrent à Josias, et de quelle façon régnèrent-ils ?
15 Joachaz, le fils cadet de Josias, succéda à son père sur le trône ; il fit ce qui est mal et régna trois mois, après quoi, pharaon Néco l’enchaîna et établit Éliakim, son frère aîné, roi de Juda, changeant son nom en celui de Jojakim. Le mauvais règne de Jojakim dura onze ans. — II Chron. 36:1-5 ; II Rois 23:30-37.
JÉRUSALEM SUBIT LES CONSÉQUENCES DE SON MÉPRIS DE LA PROPHÉTIE
16. a) En quels termes Jérémie prophétisa-t-il au sujet du temple de Jéhovah ? Comment le peuple accueillit-il sa prédiction, devant qui le prophète présenta-t-il sa défense, et avec quels résultats ?
16 Au début du règne de Jojakim, la parole de Dieu fut adressée au prophète Jérémie. Dieu l’avertit qu’il traiterait son temple de la même manière qu’il avait traité son tabernacle à Silo, et le déposséderait de l’arche sacrée de l’alliance de Dieu. Juda s’était éloigné à tel point du culte de Jéhovah que les prêtres, les prophètes et le peuple accusèrent Jérémie de sédition et se saisirent de lui, en disant : “Tu mourras !” Mais quand Jérémie présenta sa défense devant les princes de Juda, ceux-ci ne trouvèrent aucun motif valable pour lequel il serait mis à mort, et ils le remirent provisoirement en liberté. — Jér. 26:1-24 ; 7:1-34.
17. a) Quel événement de portée mondiale eut lieu en 625 av. J.-C. ? b) La même année, quelle prophétie Jérémie énonça-t-il à propos de Nébucadnetsar ?
17 En 625 av. J.-C., Nébucadnetsar devint roi de Babylone, la Troisième Puissance mondiale. Au cours de la même année, il battit Pharaon Néco, roi d’Égypte, dans un combat qu’il livra à Carkémisch sur l’Euphrate (Jér. 46:1, 2). Cette année-là aussi, Jérémie prédit par inspiration que Jérusalem et le pays de Juda connaîtraient soixante-dix années de désolation parce qu’ils avaient méprisé la parole de Jéhovah et ses prophéties. Jérémie donna l’avertissement suivant : “C’est pourquoi ainsi parle l’Éternel [Jéhovah, AC] des armées : Parce que vous n’avez point écouté mes paroles, j’enverrai chercher tous les peuples du septentrion (...) et j’enverrai auprès de Nébucadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur ; je le ferai venir contre ce pays et contre ses habitants, et contre toutes ces nations à l’entour (...). Tout ce pays deviendra une ruine, un désert [un objet d’étonnement, NW], et ces nations seront asservies au roi de Babylone pendant soixante et dix ans.” (Jér. 25:1-11). La vieille inimitié qui séparait les deux villes n’allait pas tarder à déclencher un conflit, dont nous parlerons dans le prochain article de cette série.
18. Dans la prophétie de Jérémie, à quoi Nébucadnetsar était-il comparé ?
18 Dans la prophétie, le roi Nébucadnetsar était comparé à la coupe de la colère de Jéhovah. Jérémie dit : “Car ainsi m’a parlé Jéhovah, Dieu d’Israël : Prends de ma main cette coupe du vin de ma colère et fais-la boire à toutes les nations vers lesquelles je t’enverrai. Elles en boiront, elles chancelleront, elles seront prises de folie devant l’épée [de Nébucadnetsar] que j’enverrai au milieu d’elles.” — Jér. 25:15, 16, AC.
LES NATIONS SONT AMENÉES À BOIRE LA COUPE DE LA COLÈRE DE JÉHOVAH
19. De quelle façon Jérémie ‘fit-il boire les nations’, et à quelles nations devait-il présenter la coupe ?
19 En prophétisant, Jérémie passa la coupe aux nations d’une façon symbolique ; il leur fit boire le message prophétique avant qu’elles n’en boivent l’accomplissement : “Je pris la coupe des mains de Jéhovah et je la fis boire à toutes les nations vers lesquelles Jéhovah m’envoyait : à Jérusalem et aux villes de Juda, à ses rois, à ses princes, pour en faire une solitude, une désolation, un objet de moquerie et de malédiction, comme cela se voit aujourd’hui.” Après avoir désigné Jérusalem comme la première nation qui boirait la coupe du vin de la colère divine, Jérémie cite rapidement l’Égypte, le pays d’Uts, la Philistie, Édom, Moab, Ammon, Tyr, Sidon, Dedan (Dédan, AC), Théma, Buz, l’Arabie, Zambri (Zimri, AC), Élam et la Médie. Oui, “et tous les royaumes du monde qui sont sur la face de la terre”. — Jér. 25:17-26, AC.
20. a) Quelles sont les trois raisons avancées pour dire que Jérémie, en parlant de Schéschac, faisait en réalité allusion à Babylone ? b) Que signifieraient pour Babylone les paroles contenues dans Jérémie 25:26 ?
20 Jérémie montre finalement que le passage de la coupe, venant de la main de Jéhovah, atteindra son point culminant, en ajoutant : “Et le roi de Sésac (Schéschac, Sg) boira après eux.” (Jér. 25:26, AC). La tradition juive dit que ce nom de Sésac (Schéschac) est un nom artificiel qui équivaut au mot hébreu Babel (ou Babylone), d’après le procédé qui consiste à remplacer la première lettre de l’alphabet hébreu [ʼalèph] par la dernière [taw], la deuxième [béth] par l’avant-dernière [shin], la troisième [gimèl] par la troisième avant la fin [résh], etc.c. D’autre part, le nom Schéschac renferme l’idée d’humiliation, et Babylone méritait cet abaissement. D’après une autre suggestion, Schéschac signifie “porte de cuivre”, description convenant fort bien à Babylone. Cette prophétie signifierait donc que le roi de Babylone cesserait d’être la coupe symbolique servie de la main de Jéhovah, mais qu’à son tour il devrait boire la coupe de vin symbolique, représentant un autre roi. On pourrait alors s’écrier : “Eh quoi ! Schéschac est prise ! Celle dont la gloire remplissait toute la terre est conquise ! Eh quoi ! Babylone est détruite au milieu des nations !” — Jér. 51:41.
21. En quels termes catégoriques Jérémie montra-t-il que Jéhovah déverserait sa colère sur Babylone, et quand cet événement devait-il se produire ?
21 Dieu se servirait donc de Babylone comme d’un instrument commode pour exécuter ses jugements ; toutefois, cette ville, qui était son ennemie acharnée de toujours et l’ennemie de Jérusalem, la ville qui portait son nom, serait entièrement détruite, car Jéhovah prophétisa à son sujet : “Lorsque ces soixante-dix ans seront accomplis [sur Jérusalem et le pays de Juda], je ferai rendre compte de leur péché au roi de Babylone et à cette nation (...) et au pays des Chaldéens, et j’en ferai des solitudes éternelles. Je ferai venir sur ce pays toutes les paroles que j’ai prononcées contre lui, tout ce qui est écrit dans ce livre, ce que Jérémie a prophétisé sur toutes les nations. Car, des nations nombreuses et de grands rois les asserviront, eux aussi (le peuple de Jéhovah), et je leur rendrai selon leurs actions et selon l’œuvre de leurs mains.” — Jér. 25:12-14, AC.
22. a) De quelle façon, même les événements considérés ici sont-ils prophétiques ? b) Comment pouvons-nous prêter attention à la prophétie, et quelle perspective s’offre à nous ?
22 D’après Paul, apôtre chrétien, même les événements que nous venons simplement d’examiner rétrospectivement sont prophétiques, car ils préfigurent des événements plus grands. C’était l’histoire d’un peuple qui portait le nom de Dieu et qui, plus que les nations païennes, attira l’opprobre sur ce nom. La chrétienté a pris le nom de Dieu et celui de son Fils Jésus-Christ ; cependant, elle a attiré sur ces deux noms plus d’opprobre que les nations païennes. De même, Babylone, l’ancienne ennemie de Dieu et de son peuple, préfigure l’empire mondial de la fausse religion, l’éternel ennemi acharné de Dieu. La prophétie de Jéhovah se réalisa sur Jérusalem et, plus tard, sur Babylone. Les paroles de Dieu se réaliseront aussi de nos jours ; la destruction frappera ceux qui méprisent sa Parole. Ceux qui prêtent attention à la prophétie en l’étudiant assidûment et en agissant promptement selon les instructions qu’elle donne, recevront la faveur de Dieu. Jéhovah “annonce dès le commencement ce qui doit arriver”. “Écoutez, ordonne-t-il, et votre âme vivra.” Par conséquent, si vous désirez continuer de vivre, prêtez attention à la prophétie ! — És. 46:10 ; 55:3.
[Notes]
a Dans la liste, établie par Ésar-Haddon, des vingt-deux rois de l’Occident qui payaient le tribut, nous trouvons “Manassé, de Juda”. — The Encyclopedia Americana, édition de 1929, tome II, page 440b. Manassé figure aussi sur la liste des rois tributaires d’Assurbanipal.
b Voyez pages 13, 14 et 284 de Nabuchodonosor, de G.-R. Tabouis, édition de 1931. Toutefois, la date de 612 av. J.-C., avancée par Tabouis pour la chute de Ninive, ne s’accorde pas avec la nôtre, qui est de 633 av. J.-C.
c Voyez la note marginale sur Jérémie 25:26, à la page 269 du quatrième volume de la New World Translation of the Hebrew Scriptures, édition de 1968. Voyez également le Lexicon for the Old Testament Books, de Koehler et Baumgartner, édition de 1953, tome II, page 1014a.