Chapitre 3
Annonce des changements mondiaux devant intervenir avant l’instauration du Royaume
1. À quel grand changement, le plus grand de tous, notre époque nous mène-t-elle?
LES temps changent! Cette formule traduit tous les bouleversements qu’a connus la présente génération depuis l’année marquante de 1914. Oui, tout s’est modifié et a pris un autre aspect comme les images d’un kaléidoscope. Ces transformations ont-elles été de notre goût? Elles n’ont certes pas plu à tout le monde. Nous répugnons à étouffer nos aspirations les plus nobles pour nous adapter à des changements que nous ne souhaitons pas. L’heure du plus grand bouleversement de tous les temps, cette heure-là est proche! Elle a été fixée d’avance. Fort heureusement, ce bouleversement universel n’échappera pas à tout contrôle et servira les intérêts éternels de tous ceux qui sont attachés à la stabilité.
2. Quels éléments, partisans du changement, rencontrent encore de la résistance?
2 Comment pouvons-nous en être certains? Aujourd’hui nous voyons de puissants éléments politiques acquérir chaque année plus de force et tâcher de changer la face du monde, convaincus qu’ils sont que l’avenir de l’humanité est en leur pouvoir. Ces éléments révolutionnaires occupés à changer le monde ne se soucient guère des souhaits du commun peuple. La plupart des gens préfèrent l’ancienne façon de gérer les affaires du monde, laquelle accordait une grande place au libre arbitre. Les éléments politiques qui restent attachés à l’ancien mode de gouvernement sont encore puissants et résistent, quoique de moins en moins, aux forces croissantes qui cherchent à renverser et à déraciner l’ancien système de gestion des intérêts de l’humanité.
3. Quelle attitude les deux grands partis politiques en présence observent-ils l’un envers l’autre?
3 Deux grandes tendances politiques sont aujourd’hui en présence. Il y a, d’un côté, le parti révolutionnaire qui est en faveur des changements radicaux et soudains, et, de l’autre, le parti conservateur qui est le défenseur des idées et des institutions du passé. Aussi étrange que cela paraisse, un gouvernement mis en place à la suite d’une violente révolution peut fort bien, après un certain temps, devenir lui-même conservateur. Il va alors grossir les rangs des conservateurs. Il semble qu’un affrontement décisif soit imminent entre révolutionnaires et conservateurs. Pour le moment, ces deux forces politiques se montrent en faveur de la coexistence pacifique. En apparence, ils font des échanges de cordialité, mais, dans leur cœur, ils ont des arrière-pensées lorsqu’ils passent des accords. En fait, ils sont fondamentalement différents. Ils ne peuvent adhérer l’un à l’autre, de même que le fer ne se mêle pas à l’argile. — Daniel 2:43.
4. Quelle situation mondiale n’a pas été prévue avant la Première Guerre mondiale?
4 Cette situation est sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Elle s’est développée au vingtième siècle. Avant la guerre de 1914-1918, on était loin de prévoir les conditions mondiales actuelles. Même les hommes politiques, qui consultent des voyants et des astrologues, n’ont pas eu, à l’époque, le moindre soupçon quant à l’évolution de la situation, c’est-à-dire avant que la Première Guerre mondiale ne soit venue entamer leur suffisance. Avec son manque de clairvoyance, l’homme n’a vraiment pas prévu à quel point la société humaine serait aujourd’hui, et surtout depuis la Première Guerre mondiale, divisée sur le plan politique. Pourtant, la situation politique actuelle a été prophétisée il y a plus de 2 580 ans, soit vers l’an 605 avant notre ère. Le saviez-vous?
5, 6. En 605 avant notre ère, qui n’aurait pu prédire la situation actuelle?
5 Cette date nous fait remonter à l’époque où Babylone occupait le rang de puissance mondiale. Elle avait affirmé sa domination impérialiste en détruisant la ville de Jérusalem, célèbre dans le monde entier, ainsi que son temple dédié au culte de Jéhovah, le Dieu des Hébreux. En ce temps-là, il aurait été impossible à un voyant, à un astrologue ou à un homme quelconque de prédire la situation politique de notre temps.
6 C’est un fait qu’il nous faut tous admettre!
7. À qui revient le droit de régler la marche des gouvernements?
7 Soit, mais quelle preuve avons-nous que quelqu’un, dans le ciel ou sur la terre, a prédit cet état de choses? Aussi incroyable que cela puisse paraître, nous possédons une telle preuve. Elle nous est fournie par Celui qui a réglé la marche des gouvernements humains de Babylone à nos jours. Ainsi, il est prouvé que l’ordre de succession de ces puissances mondiales avait été fixé d’avance et l’Histoire atteste qu’elles se sont bel et bien succédé selon l’ordre établi. Pour régler la marche de ces puissances, il a fallu tenir compte des changements dans les temps et les époques en rapport avec les grands événements, ainsi que de l’élimination successive des diverses dynasties régnantes. Outre cela, il a encore fallu tenir compte du plus grand de tous les changements et de tous les transferts de domination mondiale de l’histoire humaine, changement dont la présente génération sera prochainement témoin. Seul un Être suprahumain peut fixer avec exactitude la marche des puissances mondiales, car il connaît l’issue finale dès le commencement. Une telle prédiction ne peut venir que de Dieu, non pas le prétendu “dieu de ce système de choses”, mais le Dieu qui est toute puissance et toute sagesse, le Créateur de l’homme. — II Corinthiens 4:4; Romains 11:33.
8, 9. a) À qui le cours de l’Histoire a-t-il été révélé? b) En quels termes ce personnage a-t-il exprimé sa gratitude envers la Source de cette révélation?
8 Il fallait que le cours ou déroulement de l’Histoire soit révélé à un être humain qui consignerait cette révélation par écrit, de sorte qu’elle soit accessible à tous. Daniel, jeune prophète hébreu, fut cet homme-là. S’il n’avait pas été un adorateur du Dieu qui est toute puissance et toute sagesse, cette révélation ne lui aurait jamais été donnée. Daniel saisit toute la portée de ce message, aussi exprima-t-il dans son livre de prophéties sa reconnaissance envers la Source divine de cette information. Il dit:
9 “Que le nom de Dieu soit béni, depuis des temps indéfinis jusqu’à des temps indéfinis, car la sagesse et la puissance — car elles lui appartiennent. Et il change les temps et les époques, enlevant des rois et établissant des rois, donnant la sagesse aux sages et la connaissance à ceux qui connaissent le discernement. Il révèle les choses profondes et les choses cachées, connaissant ce qui est dans les ténèbres; et la lumière demeure avec lui. À toi, ô Dieu de mes ancêtres, je donne louange et éloge, car tu m’as donné sagesse et puissance. Et maintenant, tu m’as fait connaître ce que nous t’avons demandé, car tu nous as fait connaître la chose du roi.” — Daniel 2:20-23.
10, 11. Lorsque Daniel lui eut révélé le songe qu’il avait fait, qu’a dit Nébucadnezzar à propos de Dieu?
10 Lorsque le prophète Daniel eut révélé à Nébucadnezzar, souverain de Babylone, “la chose du roi” que celui-ci avait oubliée, cet homme politique, le plus grand de l’époque, fut assez honnête pour admettre que seul le Dieu Très-Haut pouvait faire une telle révélation relative à un avenir qui, en ce temps-là, était encore obscur et caché. Saisi d’un profond respect, il dit à Daniel:
11 “Vraiment votre Dieu est le Dieu des dieux, et le Seigneur des rois, et le Révélateur des secrets, car tu as pu révéler ce secret.” — Daniel 2:47.
12. En quoi les hommes politiques d’aujourd’hui diffèrent-ils de Nébucadnezzar?
12 Quel homme politique de notre temps, après avoir lu le récit de Daniel relatif au secret révélé et avoir établi la comparaison avec les dominations mondiales qui se sont succédé jusqu’à aujourd’hui, serait disposé à faire une telle confession à propos du Dieu de Daniel et de ses trois compagnons hébreux? C’est en vain que nous chercherions un dirigeant honnête et humble au point de baser son action sur le secret révélé à Daniel. Par conséquent, le changement universel que doit opérer sous peu Celui qui change les temps et les époques s’abattra sur de tels dirigeants avec une force écrasante.
13. À qui Nébucadnezzar demanda-t-il de lui rappeler son rêve?
13 Comment le prophète Daniel et le chef politique de l’époque, le roi Nébucadnezzar de Babylone, ont-ils acquis la conviction que Celui qui était capable d’annoncer les événements de l’Histoire des millénaires à l’avance, et donc de ‘révéler la conclusion dès le commencement’, que Celui-là n’était autre que le Dieu Tout-Puissant (Ésaïe 46:10)? Cette certitude reposait sur le fait qu’il était humainement impossible de donner une telle révélation. Dans la deuxième année de son règne en tant que conquérant de Jérusalem et de son temple dédié au culte de Jéhovah, le roi Nébucadnezzar eut un rêve. À son réveil, il ne put se le rappeler. Son esprit était agité, car il lui semblait que ce rêve renfermait un message d’une importance capitale pour lui. Le roi soumit alors ses astrologues et ses prêtres-magiciens à une épreuve singulière, en leur demandant de lui indiquer, outre l’interprétation, le rêve lui-même. Comme ils jugèrent cette demande pour le moins déraisonnable, Nébucadnezzar ordonna qu’ils fussent mis à mort pour imposture dans le domaine de la prophétie. Pour prononcer une telle sentence, Nébucadnezzar ne devait pas avoir son équilibre mental; même le plus éminent des psychologues de notre temps ne nous contredira certainement pas sur ce point.
14. Comment Daniel a-t-il obtenu l’information dont il avait besoin pour avoir la vie sauve?
14 Or, cette sentence frappait également le prophète Daniel, car il était regardé comme l’un des premiers sages de Babylone. Aussi pria-t-il le chef de la garde du corps du roi de lui expliquer pourquoi il venait le tuer, lui et ses trois compagnons hébreux, Hananiah, Mischaël et Azariah. Dès qu’il fut informé, Daniel demanda un sursis d’un jour seulement à l’exécution des sages de Babylone. Il avait la certitude que rien n’était impossible pour son Dieu, Jéhovah. Les prières de Daniel et de ses trois compagnons ne furent pas adressées à un faux dieu mythique. Le rêve de Nébucadnezzar ainsi que son interprétation, si importante pour le monde, furent révélés à Daniel dans une “vision nocturne” que lui envoya son Dieu, Jéhovah (Daniel 2:19). Après avoir béni Celui qui fait des choses humainement impossibles et lui avoir rendu hommage, Daniel pria Arioch, chef de la garde du corps de Nébucadnezzar, roi de Babylone, de l’introduire devant l’empereur en proie à un trouble intérieur.
15, 16. Qui fut ainsi mis à l’épreuve, et à qui Daniel attribua-t-il le mérite de la révélation?
15 La vie de Daniel et de ses trois compagnons hébreux était en jeu. Si Daniel ne rappelait pas à l’empereur le rêve oublié et qu’il ne lui en donnait pas une interprétation satisfaisante, ses amis et lui seraient exécutés avec tous les sages de Babylone. Cette épreuve était imposée, non pas à l’homme, mais au vrai Dieu de l’univers, étant donné que la capacité divinatoire des prêtres-magiciens de Babylone avait été mise en échec. En révélant le songe au chef de la Puissance mondiale babylonienne, Daniel devint un témoin de Jéhovah remarquable, l’un des témoins de l’ère préchrétienne (Ésaïe 43:10-12; 44:8). Bel exemple à suivre pour les Témoins de Jéhovah de l’ère moderne, Daniel ne s’attribua pas le mérite de la révélation qu’il était sur le point de faire à la personnalité politique la plus éminente du monde. Bien au contraire, il rendit gloire au vrai “Dieu [qui est] dans les cieux”, en disant:
16 “Le secret que le roi demande, les sages, les incantateurs, les prêtres-magiciens et les astrologues ne peuvent l’indiquer au roi. Mais il y a un Dieu dans les cieux qui est le Révélateur des secrets, et il a fait connaître au roi Nébucadnezzar ce qui doit arriver dans la période finale des jours. Ton rêve et les visions de ta tête, sur ton lit — les voici.” — Daniel 2:27, 28.
17. Comment Jéhovah allait-il magnifier sa puissance en qualité de “Révélateur des secrets”?
17 Le rêve de Nébucadnezzar eût-il été sans signification véritable et semblable à n’importe quel autre rêve, qu’il n’aurait pas été consigné dans la Parole de Jéhovah, la Bible. Au lieu de cela, il s’agissait d’un rêve bien précis, envoyé par le “Révélateur des secrets”, mais ce rêve n’aurait de sens qu’une fois interprété. Et voilà que le Dieu des cieux, le Tout-Puissant, rayait tout souvenir du rêve dans la mémoire de Nébucadnezzar! Ce faisant, n’allait-il pas nuire à son dessein? Pas du tout! Il se préparait plutôt à magnifier sa puissance suprahumaine. Il posait un problème que seul un dieu, le seul vrai Dieu, serait à même de résoudre.
18. Comment Nébucadnezzar fut-il obligé de reconnaître l’existence de Dieu?
18 Cette affaire, qui devait avoir une portée universelle, Jéhovah la mena de telle sorte que le “roi des rois” de l’époque reçoive un témoignage de sa divine puissance. Poussé à user de son autorité absolue, le monarque demanda qu’on lui rappelle le rêve et qu’on lui en donne l’interprétation. Ayant exigé l’explication du rêve, il dut l’accepter, lorsqu’elle lui fut miraculeusement révélée. Qu’elle fût ou non à son goût, Nébucadnezzar obtint ce qu’il avait demandé. Ainsi, dès que la Puissance mondiale babylonienne commença à exercer sa domination, et cela sans rencontrer d’opposition, le plus grand homme politique qui en était à la tête reçut la preuve de l’existence de Dieu. — Daniel 2:1, 28.
LE RÊVE DÉCRIT LA SUCCESSION DES PUISSANCES MONDIALES
19. Que montrera Jéhovah aux hommes politiques qui revendiquent la terre pour champ d’action?
19 “L’homme propose et Dieu dispose”, dit un vieil adage. Cette maxime se vérifie aussi en ce qui concerne la gestion des affaires de la terre. Le Créateur du ciel et de la terre a vraiment souci des choses du monde. Il s’intéresse à ce qui se passe ici-bas, car il est le Propriétaire de notre planète qui, de ce fait, n’est pas le légitime champ d’action du système communiste ou de la démocratie capitaliste. Que les intérêts terrestres de Jéhovah viennent en premier lieu et qu’il les fera finalement valoir, Dieu lui-même l’a illustré dans le songe que son prophète Daniel a révélé au roi Nébucadnezzar de Babylone parvenu au faîte de sa puissance, alors que ce dernier était enclin à revendiquer la domination de toute la terre. Le monarque écouta avec la plus grande attention la parole de Dieu que lui transmettait Daniel et la prit très au sérieux. Voici ce que lui dit le prophète de Jéhovah:
20. En quoi consistait le rêve que Daniel rappela au roi?
20 “Toi, ô roi, tu regardais, et voici, une image immense. Cette image, qui était grande et dont l’éclat était extraordinaire, se tenait en face de toi, et son apparence était redoutable. Quant à cette image, sa tête était de bon or, sa poitrine et ses bras étaient d’argent, son ventre et ses cuisses étaient de cuivre, ses jambes étaient de fer, ses pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile modelée. Tu continuas à regarder jusqu’à ce qu’une pierre fût détachée, non par des mains, et elle frappa l’image à ses pieds de fer et d’argile modelée et les écrasa. Alors furent écrasés, tous ensemble, le fer, l’argile modelée, le cuivre, l’argent et l’or, et ils devinrent comme la bale qui s’envole de l’aire de battage d’été, et le vent les emporta sans qu’aucune trace n’en fût trouvée. Et quant à la pierre qui frappa l’image, elle devint une grande montagne et remplit toute la terre.” — Daniel 2:31-35.
21. Comment Dieu montra-t-il ainsi qu’il connaît la “fin” dès le “commencement”?
21 Nous imaginons sans peine la stupéfaction de Nébucadnezzar en entendant cette description inspirée. Elle était parfaitement conforme au rêve qu’il avait eu. L’image immense, à l’éclat extraordinaire, était de celles qui inspirent la crainte, l’épouvante. Elle était bien de nature à impressionner. Comment aurait-il pu jamais l’oublier? Et c’est pourtant ce qui lui arriva. Si le rêve de cette statue ne lui avait pas été rappelé, le message dont il était chargé aurait été perdu à jamais. Envoyé de toute évidence par Dieu au “roi des rois” du monde d’alors, ce rêve devait certainement renfermer un message opportun d’une portée universelle. Seul Dieu, dans une vision nocturne, avait pu révéler à Daniel ce qui s’était effacé de la mémoire de Nébucadnezzar. Mais ce même Dieu saurait-il expliquer le sens du rêve oublié? À coup sûr, le Dieu qui avait conçu et envoyé ce rêve en connaissait la signification. Il n’aurait aucun mal à dire ce que représentait l’image d’apparence humaine, de la tête aux orteils. En donnant un rêve complet qui indiquait la façon dont l’image serait réduite à néant, Jéhovah faisait la preuve qu’il connaissait et révélait ‘la fin dès le commencement’. Mais laissons Daniel poursuivre son récit.
22. Pourquoi nous intéressons-nous davantage que Nébucadnezzar à ce rêve?
22 Il ne suffisait pas de révéler le rêve prophétique; il fallait encore en indiquer l’interprétation. C’est à ces conditions que Daniel et les autres sages de Babylone auraient la vie sauve. Le prophète avait bien une explication de l’image vue en rêve à donner, mais cette explication allait-elle satisfaire Nébucadnezzar, le roi païen qui avait détruit le temple de Jéhovah à Jérusalem? La jugerait-il bonne? Et en ce qui nous concerne, cette interprétation nous donne-t-elle satisfaction aujourd’hui? Estimons-nous qu’elle est non seulement raisonnable et logique, mais également conforme au reste de la Parole révélée et inspirée par Dieu, la Bible? Nous qui de toute évidence, vivons au temps de la “fin” de la réalisation de ce rêve, nous devrions y trouver un plus grand intérêt que Nébucadnezzar, qui n’a connu que le “commencement” de son accomplissement. Le monarque babylonien n’était pas, comme nous, sous la menace de la destruction universelle à venir.
23. Selon Daniel, qui était préfiguré par la tête d’or de l’image, et pourquoi?
23 Arioch, chef de la garde du corps du roi, qui avait la main crispée sur son épée, a dû desserrer son étreinte lorsque Daniel adressa les paroles suivantes à son commandant en chef: “C’est là le rêve, et son interprétation nous la dirons devant le roi. Toi, ô roi, le roi des rois, toi à qui le Dieu du ciel a donné le royaume, la puissance, et la force, et la dignité, et dans la main duquel, en tout lieu où habitent les fils des humains, il a livré les bêtes des champs et les créatures ailées des cieux, et qu’il a fait chef sur eux tous, toi, tu es la tête d’or.” — Daniel 2:36-38.
24. L’“image” a-t-elle donc commencé avec le fondateur de Babylone?
24 Imaginez l’intérêt de Nébucadnezzar pour la suite du récit quand, dès le début de l’interprétation du rêve, il apprend, d’une part, qu’il est concerné, et, d’autre part, que tout commence avec lui. De s’entendre dire que l’on est symbolisé par une tête d’or, le métal connu le plus précieux, quoi de plus agréable pour un roi! Cette définition plut à Nébucadnezzar qui eut le sentiment qu’on lui conférait une dignité toute légitime. À juste titre, la tête d’or représentait un empereur, le “roi des rois”, celui à qui le Dieu du ciel avait permis de commander au monde, le chef de la Puissance mondiale babylonienne. Par conséquent, ce qui a été préfiguré par la statue composée de quatre métaux différents n’a pas paru avec Nimrod, le Cuschite de race chamite, lequel avait fondé Babel ou Babylone, plus de 1 500 ans auparavant. — Genèse 10:8-10; I Chroniques 1:10.
25. Cette statue a-t-elle commencé avec la Première Puissance mondiale ou bien avec la seconde?
25 Pareillement, cette statue symbolique n’a pas commencé avec la Puissance mondiale égyptienne, un Empire chamite, qui fut la Première Puissance mondiale dont parle la Bible (Genèse 10:6, 13, 14; 12:11 à 13:1, Psaumes 78:51; 105:23, 27; 106:21, 22). Cette statue n’a pas davantage commencé avec la Puissance mondiale assyrienne, un Empire sémite, qui devint la Deuxième Puissance mondiale selon le récit biblique (Genèse 10:21, 22; 2:14; 25:18; II Rois 15:19-29). En 632 avant notre ère, Nébucadnezzar contribua au renversement de la Puissance mondiale assyrienne et, de ce fait, fonda l’Empire néo-babylonien, que la Bible élève au rang de Troisième Puissance mondiale. — Nahum 2:8 à 3:18; Sophonie 2:13.
26. Pourquoi les paroles du prophète Daniel relatives à l’“image” commencèrent-elles à se vérifier à partir de la destruction de Jérusalem?
26 Environ vingt-cinq années plus tard, soit après que l’empereur Nébucadnezzar eut servi d’instrument entre les mains de Jéhovah pour détruire la Jérusalem infidèle, ces paroles du prophète Daniel se vérifièrent. Nous lisons: “Dans la main duquel, en tout lieu où habitent les fils des humains, il [le Dieu des cieux] a livré les bêtes des champs et les créatures ailées des cieux, et qu’il [t’]a fait chef sur eux tous.” (Daniel 2:38). Il en était ainsi, car, en raison de la destruction de Jérusalem par les Babyloniens en 607 avant notre ère, le royaume typique de Jéhovah Dieu cessa d’exister sur la terre. — I Chroniques 29:23; II Chroniques 36:17-21.
27. Au sens politique, que représente chacun des métaux composant l’“image”?
27 Puisque Daniel dit à Nébucadnezzar: “Toi, tu es la tête d’or”, l’image métallique dans son ensemble préfigurait une série d’empereurs qui exerceraient la domination mondiale. À vrai dire, la “tête d’or” ne représentait pas seulement Nébucadnezzar. Elle préfigurait la dynastie royale dont il fut le fondateur. Ainsi, la “tête d’or” symbolisait dans son ensemble Nébucadnezzar lui-même, puis son fils aîné Évil-Mérodach, son gendre Nabonide et enfin son petit-fils Belschazzar (II Rois 25:27-30; Jérémie 52:31-34; Daniel 5:10, 11, 18, 22). Cette dynastie représentait la Puissance mondiale babylonienne. Donc, les quatre métaux de l’image vue en rêve par Nébucadnezzar symbolisent une série de puissances qui ont dominé sur le monde, sans que le Royaume de Dieu (que ce soit le royaume terrestre typique ou le Royaume céleste antitypique) ne s’y oppose. L’interprétation que Daniel fit du rêve vient confirmer cette pensée.
28, 29. Pourquoi le royaume suivant, inférieur à Babylone, ne fut-il pas nommément désigné?
28 Parlant de la domination que devaient exercer sur le monde les successeurs de la Puissance babylonienne, Daniel poursuivit son interprétation en disant à Nébucadnezzar, le “roi des rois”: “Et après toi se dressera un autre royaume, inférieur à toi; et un autre royaume, un troisième, de cuivre, qui dominera sur toute la terre.” — Daniel 2:39.
29 Daniel ne désigna pas nommément le royaume “inférieur” à Nébucadnezzar, royaume qui devait succéder à la Puissance mondiale babylonienne. L’eût-il fait que cette dernière se serait prémunie contre une éventuelle puissance rivale. Toutefois, en consultant les prophéties antérieures d’Ésaïe (13:1-17; 21:2-9), Daniel pouvait savoir que les Mèdes, alliés des Perses, participeraient au renversement de Babylone, la faisant déchoir de sa position élevée de puissance mondiale.
30. Comment Daniel pouvait-il identifier celui qui renverserait Babylone?
30 En lisant Ésaïe 44:24 à 45:7, Daniel pouvait également savoir que Jéhovah se servirait d’un certain Cyrus, d’origine perse, pour exercer sa vengeance sur la Puissance mondiale babylonienne qui avait détruit Jérusalem ainsi que son temple consacré au vrai culte (Ésaïe 46:11). Pour avoir aussi étudié la prophétie de Jérémie, Daniel savait que les Mèdes joueraient un rôle prépondérant lors du siège de Babylone et qu’ils renverseraient le persécuteur de son peuple (Jérémie 51:28; Daniel 9:2). Mais Daniel ne divulgua pas à ce moment-là cette information à Nébucadnezzar, qui n’allait pas voir de son vivant la chute de Babylone. Pourquoi lui aurait-il causé de l’inquiétude?
31. Comment Daniel eut-il le privilège de présenter le successeur de Babylone?
31 Le prophète Daniel eut le privilège de présenter ou de faire connaître le “royaume” ou puissance mondiale figurée par l’argent. Cette présentation eut lieu en automne de l’an 539 avant notre ère, la nuit où le roi Belschazzar, petit-fils de Nébucadnezzar, offrit un festin à un millier de ses grands dans la ville de Babylone assiégée. Alors que la fête battait son plein, une main apparut miraculeusement et écrivit sur le mur ces mots énigmatiques: “Mené, Mené, Tekel et Parsin.” En dernier recours, et frappé d’effroi, le roi Belschazzar dut faire venir Daniel pour interpréter l’écriture sur le mur. Expliquant le dernier mot “Parsin”, qui est le pluriel du mot “Pérès”, Daniel dit à Belschazzar: “PÉRÈS: ton royaume a été divisé et donné aux Mèdes et aux Perses.” Cette nuit-là même, les assiégeants s’emparèrent de Babylone et Belschazzar fut tué. La Puissance mondiale médo-perse venait de faire son apparition. Les Mèdes et les Perses étant des Aryens, la domination mondiale passait de la race sémite à la race japhétique. — Daniel 5:1-31; 6:12; Esther 1:19.
32. En quel sens la Puissance médo-perse était-elle “inférieure” à Babylone?
32 Tout comme l’argent est moins précieux que l’or, pareillement, la Puissance mondiale médo-perse était inférieure à l’Empire babylonien. En quel sens? En ce qu’elle ne s’éleva pas au même rang que la Puissance babylonienne qui anéantit la ville de Jérusalem et son temple dédié au culte de Jéhovah. Ainsi, le roi Nébucadnezzar de Babylone s’éleva apparemment au-dessus de Jéhovah Dieu dont le nom était invoqué sur Jérusalem, ville où les rois de la lignée davidique siégeaient sur le “trône de Jéhovah”. (I Chroniques 29:23; Ésaïe 14:4-14.) En outre, la chute du royaume typique de Jéhovah en 607 marqua le début de la période des 2 520 années appelée “temps des Gentils” ou “temps fixés des nations”. (Luc 21:24, AC, MN.) Quant au roi Cyrus, le conquérant de Babylone, il reconnut la divinité de Jéhovah et ne tenta pas de “ressembler au Très-Haut”.
33. Comment Cyrus conforma-t-il son action à la prophétie d’Ésaïe?
33 Acceptant la volonté révélée de Jéhovah, Cyrus s’efforça de conformer son action à ce que Jéhovah avait annoncé à son sujet dans la prophétie d’Ésaïe, chapitres quarante-quatre et quarante-cinq. Donc, en 537 il autorisa un groupe de volontaires israélites et leurs serviteurs à quitter leur prison babylonienne et à retourner dans leur pays, afin d’y rebâtir la ville de Jérusalem et son saint temple. Mais le royaume typique de Jéhovah ne fut pas rétabli pour autant et aucun descendant de la lignée royale de David ne s’assit sur le “trône de Jéhovah”. — II Chroniques 36:20-23; Esdras 1:1 à 2:2.
LA PUISSANCE MONDIALE GRECQUE (MACÉDONIENNE)
34. Que dit l’interprète Daniel du successeur de l’Empire médo-perse?
34 Malgré les égards et la miséricorde qu’elle manifesta envers le peuple élu de Jéhovah, la Puissance perse ne devait pas durer jusqu’au vingtième siècle. Parlant du successeur immédiat de l’Empire médo-perse, le prophète Daniel dit à Nébucadnezzar: “Et un autre royaume, un troisième, de cuivre, (...) dominera sur toute la terre.” — Daniel 2:39.
35. Quand Daniel connut-il l’identité du successeur de la Puissance médo-perse?
35 Ces paroles laissaient entendre que ce “troisième” royaume, de cuivre, serait plus étendu que les Empires médo-perse et babylonien. Du fait que le cuivre est un métal de moindre valeur que l’argent, cette puissance serait inférieure à l’Empire médo-perse. En effet, aucun privilège particulier ne lui fut concédé, tel celui de libérer le peuple de Jéhovah en exil à Babylone. Au temps du roi Belschazzar, petit-fils de Nébucadnezzar, l’identité du fondateur de cette “Troisième” Puissance mondiale (cuivre) fut révélée à Daniel, l’interprète des songes. Il devait s’agir d’un conquérant grec. Rien n’indique que le prophète divulgua à Belschazzar cette information relative à un avenir lointain.
36. De quelle façon la chute de la Puissance médo-perse fut-elle représentée à Daniel?
36 Tandis que Daniel venait de voir en rêve un bélier à deux cornes supplanté par un bouc velu à corne unique, le saint ange de Jéhovah lui expliqua cette vision prophétique en disant: “Le bélier que tu as vu et qui possédait les deux cornes représente les rois de Médie et de Perse. Et le bouc velu représente le roi de Grèce [ou Hellade]; et quant à la grande corne qui était entre ses yeux, elle représente le premier roi. Et comme celle-ci a été brisée, de sorte que quatre se sont finalement élevées à sa place, c’est que quatre royaumes de sa nation se lèveront, mais non pas avec sa force.” — Daniel 8:20-22.
37. Quels exploits le “premier roi” de l’Empire grec accomplit-il?
37 Ainsi, il était annoncé plus de deux cents ans à l’avance que le “royaume” figuré par le ventre et les cuisses de cuivre serait la Puissance mondiale grecque. Son “premier roi”, Alexandre III de Macédoine, conquit le monde en commençant par l’Empire perse. En 334 avant notre ère, il infligea une défaite écrasante à l’empereur perse et établit la Puissance mondiale grecque (macédonienne). En 332, Alexandre le Grand assujettit la province de Judée, y compris Jérusalem. Puis ce fut l’Égypte qui tomba devant lui; il fonda alors la ville d’Alexandrie en vue d’immortaliser son nom. Ce nouveau port maritime égyptien devint prospère et un grand nombre de Juifs vinrent s’y établir.
38. Comment fut-il possible de lire la Bible complète en grec?
38 Comme l’empire d’Alexandre s’étendait du fleuve Indus (Inde) à l’Égypte et que ses troupes cantonnaient dans les pays conquis, le grec commun parlé par Alexandre le Grand et ses soldats s’imposa comme langue internationale. De ce fait, au troisième siècle avant notre ère, les Juifs d’expression grecque d’Alexandrie entreprirent la traduction des Écritures hébraïques en grec commun. Cet exemple fut suivi par les rédacteurs inspirés qui composèrent les vingt-sept livres des Écritures chrétiennes, de Matthieu à Révélation. Ainsi la lecture de la Bible inspirée fut rendue accessible à tous ceux qui parlaient et lisaient le grec commun.
39. Comment “quatre royaumes” hellénistiques apparurent-ils conformément à la prophétie?
39 En 323, Alexandre le Grand, représenté sous le symbole de la “grande corne” du bouc velu, mourut à Babylone, ex-capitale de l’Empire babylonien. Par la suite, quatre de ses généraux se partagèrent son vaste empire, ce qui eut pour conséquence la formation de quatre royaumes hellénistiques ou grecs. La Judée et Jérusalem finirent par appartenir au royaume fondé par le général Séleucus Ier Nicator. Naturellement, aucun de ces quatre royaumes hellénistiques n’était comparable au célèbre empire d’Alexandre le Grand. Ainsi s’accomplissait de façon remarquable la prophétie selon laquelle “quatre cornes” (quatre royaumes hellénistiques) s’élèveraient à la place de la “grande corne” (Alexandre le Grand), mais aucun de ces royaumes n’aurait la force ni la grandeur de l’empire d’Alexandre. Néanmoins, à eux quatre ces petits royaumes maintinrent l’hégémonie de la Puissance mondiale grecque, figurée par le ventre et les cuisses de cuivre.
LE ROYAUME DE FER
40. Comment la Puissance mondiale romaine fut-elle instaurée vers l’an 30 avant notre ère?
40 Vint le premier siècle avant notre ère. C’était le moment pour Jéhovah, “le Dieu du ciel”, de changer les temps et les époques, d’enlever et d’établir des rois en vue de susciter une nouvelle puissance mondiale (Daniel 2:19, 21). Or, une puissance politique se levait, savoir Rome, puissance avec laquelle il faudrait désormais compter. En 63 avant notre ère, le général romain Pompée s’empara de Jérusalem et de la Judée qui passa sous la domination romaine. En 30 avant notre ère, le dernier des quatre royaumes hellénistiques subit une défaite décisive, et l’Égypte devint une province romaine. Cet événement, qui eut lieu dans la cinq cent soixante-dix-septième année des “temps des Gentils” ou “temps fixés des nations”, marqua l’instauration de la Puissance mondiale romaine. Jérusalem restait privée de rois de la dynastie de David, membre de la tribu de Juda. Le “trône de Jéhovah” ne se situait plus dans la capitale juive. — I Chroniques 29:23.
41. Selon l’explication donnée par Daniel, que représentait le quatrième métal, le fer?
41 Ainsi se réalisaient les paroles que le prophète Daniel avait dites au roi Nébucadnezzar, lorsqu’il lui donna l’interprétation du rêve de l’image composée de quatre métaux différents. Expliquant le symbolisme du quatrième métal, le fer, dont étaient faites les jambes de l’image, Daniel déclara: “Et quant au quatrième royaume, il sera fort comme le fer. Étant donné que le fer écrase et broie tout le reste, de même, comme le fer qui met en pièces, il écrasera et mettra en pièces tous ceux-là.” — Daniel 2:40.
42. En quel sens l’Empire romain n’a-t-il montré aucun respect pour les prédicateurs du Royaume?
42 La Puissance mondiale romaine écrasa l’Empire grec et engloutit les prolongements des Puissances médo-perse et babylonienne qui l’avaient précédée. Elle ne témoigna d’aucun respect pour le “royaume des cieux” ou “royaume de Dieu” proclamé par Jésus Christ et ses disciples du premier siècle. En 33 de notre ère, elle profana le jour de la Pâque juive en mettant Jésus Christ à mort sur un poteau de supplice, hors des murs de Jérusalem. En 64, après l’incendie qui ravagea en partie la ville de Rome, elle se mit à persécuter les fidèles disciples de Jésus Christ dans l’espoir d’écraser et de mettre en pièces le vrai christianisme.
43. Quand l’Empire romain a-t-il détruit Jérusalem, et pourquoi?
43 En 70, dans ses efforts pour réprimer la révolte des Juifs rebelles, Rome jugea nécessaire d’écraser et de mettre en pièces Jérusalem, la réduisant, elle et son temple magnifique, à l’état de ruine. Les 97 000 Juifs non convertis au christianisme qui réussirent à survivre à l’horrible destruction de leur ville sainte furent réduits à l’esclavage et dispersés dans toutes les parties de l’Empire romain. La chute de Jérusalem ayant eu lieu dans la six cent soixante-seizième année des “temps des Gentils”, 1 844 années devaient encore s’écouler avant que cette période ne touche à son terme.
44, 45. Que signifiait en réalité le fait que Jérusalem serait foulée aux pieds par les nations gentiles?
44 Dans sa prophétie sur la destruction de Jérusalem par les armées romaines placées sous le commandement du général Titus, fils de l’empereur Vespasien, Jésus Christ déclara: “Et ils [les Juifs de la province romaine de Judée] tomberont sous le tranchant de l’épée et seront emmenés captifs dans toutes les nations; et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” (Luc 21:20-24). Par ces paroles, Jésus Christ n’entendait pas simplement que le site de Jérusalem serait foulé aux pieds par les nations gentiles ou non juives. À son époque, la ville de Jérusalem était le symbole de quelque chose de plus important que ce que représente aujourd’hui la ville moderne, capitale de la république d’Israël, avec son président élu démocratiquement et son Parlement ou Knesseth. Au temps du Christ, Jérusalem et son temple représentaient “la ville du grand Roi”, Jéhovah (Matthieu 5:35; 4:5). Cette ville, qui abrita pendant un temps le trône du royaume typique de Jéhovah, était le symbole du Royaume de Dieu placé sous la domination du Roi oint issu de la dynastie davidique.
45 Ainsi, c’est le Royaume messianique, auquel avaient droit les descendants royaux de David, qui allait être foulé aux pieds par les Gentils, sans que Dieu n’intervienne, et cela jusqu’à ce que les “temps fixés des nations” arrivent à leur terme. La fin des temps des nations, voilà qui nous amène au vingtième siècle!
PROLONGÉE PAR UNE AUTRE PUISSANCE MONDIALE
46. L’empereur romain Constantin a-t-il instauré le Royaume de Dieu?
46 En remontant dans le temps, cette question nous vient à l’esprit: Ce “quatrième royaume”, figuré par les jambes de fer de la statue vue en rêve par Nébucadnezzar, a-t-il été uniquement représenté par la Puissance mondiale romaine? La Bible elle-même indique que tel n’est pas le cas. Comment cela? Au quatrième siècle, sous l’empereur Constantin, l’Empire romain devint “chrétien” de nom seulement et à la suite d’un décret impérial. Ce bouleversement religieux ne fut pas à l’origine d’une nouvelle puissance mondiale, chrétienne cette fois; il ne donna pas davantage naissance au Royaume de Dieu prêché par Jésus Christ. Quoi qu’il en soit, une nouvelle puissance mondiale a bel et bien fait son apparition des siècles plus tard, mais dans un contexte essentiellement politique. C’est ce qu’indique le dernier livre de la Bible, celui de la Révélation (17:9, 10).
47. Que symbolisent les sept têtes de la “bête sauvage”?
47 Après avoir parlé de la prostituée religieuse, Babylone la Grande, qui monte une bête à sept têtes et dix cornes, le rédacteur poursuit en disant: “C’est ici qu’il faut l’intelligence qui a de la sagesse: Les sept têtes représentent sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Et il y a sept rois: cinq sont tombés, l’un est, l’autre n’est pas encore venu, mais quand il viendra, il doit demeurer un peu de temps.” De cette explication des symboles utilisés ici dans le livre de la Révélation, il ressort que la bête sauvage figure un système politique terrestre. Les sept têtes de la bête sauvage en question symbolisent l’autorité que chacune d’elles, à tour de rôle et jusqu’à la septième et dernière, exerce sur ce système politique. Comme il convient, ces sept têtes représentent “sept montagnes”, qui dominent la terre entière. Elles figurent aussi “sept rois”, un roi étant un chef d’État qui exerce l’autorité ou la domination. Comme dans l’image vue en rêve par Nébucadnezzar, les rois sont le symbole de royaumes ou puissances mondiales.
48. Quels étaient les cinq “rois” qui tombèrent avant Rome?
48 Parlant des “sept rois”, l’apôtre Jean écrivit ce qui suit vers la fin du premier siècle de notre ère: “Cinq sont tombés, l’un est.” (Révélation 17:10). Au moment où il écrivit la Révélation, Jean était détenu pour sa foi dans l’île pénitentiaire de Patmos (Révélation 1:1, 2, 9). De toute évidence, en écrivant: “Cinq sont tombés, l’un est”, l’apôtre faisait allusion à un sixième “roi”. Ce roi-là était à l’époque de Jean. Quelle puissance mondiale Jean désignait-il donc par l’expression “l’un est”? Nulle autre que la Puissance mondiale romaine, sixième dans l’ordre de succession établi dans la Bible. Quels étaient les cinq “rois” successivement tombés avant l’apparition de l’Empire romain? C’étaient, dans l’ordre: l’Égypte, l’Assyrie, Babylone, la Médo-Perse et la Grèce.
49. Qui fit tomber le sixième “roi”, et quand?
49 Mais la Sixième Puissance mondiale allait tomber à son tour, car l’ange avait dit à l’apôtre Jean: “L’un est, l’autre n’est pas encore venu.” (Révélation 17:10). Ce qui voulait dire qu’une Septième Puissance mondiale devait encore faire son apparition, puissance qui correspondrait à la septième tête de la bête sauvage. À l’époque de Jean, l’identité de cette ‘septième tête’ ou ‘septième montagne’ ou ‘septième roi’ n’avait pas été révélée. Mais depuis lors, des siècles d’histoire se sont écoulés, faisant la lumière sur ce mystère. Quelle est donc la Septième Puissance mondiale selon la prophétie biblique? Il s’agit de l’Empire britannique, qui vit le jour en 1763 de notre ère et étendit sa domination sur les sept mers.
50. Comment la double Puissance mondiale anglo-américaine est-elle venue à l’existence?
50 Douze ans plus tard, soit en 1775, les treize colonies anglaises d’Amérique se détachèrent de l’Empire britannique et fondèrent la République américaine, les États-Unis d’Amérique. Par la suite, la République américaine jugea préférable de devenir l’alliée, pour la paix et pour la guerre, de l’Empire britannique avec lequel elle avait en commun la même langue. Cette association a particulièrement été manifeste au cours des deux guerres mondiales. En fait donc, il s’est formé une double puissance mondiale, la Puissance anglo-américaine. Par conséquent, on peut dire que depuis la révolution américaine, qui dura de 1775 à 1783, cette alliance politique constitue la Septième Puissance mondiale. Son comportement est celui de la bête à deux cornes. — Révélation 13:11.
51. Pourquoi les jambes de fer ne représentent-elles pas uniquement l’Empire romain?
51 La Septième Puissance mondiale est ‘venue’ au temps que Jéhovah avait fixé pour un changement, soit avant l’établissement de son Royaume messianique. Voici ce que nous lisons au sujet de cette septième puissance ou ‘roi’ en Révélation 17:10: “Mais quand il viendra, il doit demeurer un peu de temps.” L’élément américain de la Septième Puissance mondiale vient de célébrer son deux centième anniversaire. Deux cents ans, c’est “peu de temps” par rapport à la durée de la Puissance mondiale romaine, qui fut de presque mille huit cents ans. Selon le calendrier divin, ce “peu de temps” devrait bientôt arriver à son terme. Quoi qu’il en soit, une chose est certaine: d’après la prophétie biblique, le Royaume messianique de Dieu ne devait pas venir avant que cette Septième Puissance n’ait fait son apparition sur la scène mondiale (Révélation 17:11-14). Ainsi, il est clair que les jambes de fer de l’image vue en rêve par Nébucadnezzar ne préfigurent pas uniquement la Puissance mondiale romaine. Elles symbolisent aussi le prolongement politique de cet Empire romain, à savoir la Septième Puissance mondiale anglo-américaine, qui s’est avérée être la plus grande du point de vue humain. Elle aussi a montré qu’elle était de fer!
LES PIEDS EN PARTIE DE FER ET EN PARTIE D’ARGILE
52. Qu’a dit Daniel au sujet des pieds en partie de fer et en partie d’argile?
52 Venons-en à la phase finale du rêve prophétique de Nébucadnezzar, rêve qu’il oublia aussitôt. Le monarque voulut néanmoins en connaître l’interprétation jusqu’à sa phase ultime, et il en va de même pour nous aujourd’hui. Grâce à Jéhovah Dieu, Daniel reçut, sous l’inspiration, la suite de l’explication qu’il consigna en ces termes: “Et puisque tu as vu que les pieds et les orteils étaient en partie d’argile modelée de potier et en partie de fer, le royaume s’avérera divisé, mais un peu de la dureté du fer se trouvera en lui, étant donné que tu as vu du fer mêlé avec de l’argile humide. Et pour ce qui est des orteils des pieds étant en partie de fer et en partie d’argile modelée, le royaume se révélera en partie fort et se révélera en partie fragile. Puisque tu as vu du fer mêlé avec de l’argile humide, ils se trouveront mêlés avec la progéniture des humains; mais ils ne s’attacheront pas, celui-ci à celui-là, de même que le fer ne se mêle pas avec l’argile modelée.” — Daniel 2:41-43.
53. Quelle situation politique les pieds symbolisent-ils? À quel moment?
53 Ces paroles prophétiques nous décrivent un royaume divisé. Puisque la dernière partie de l’image symbolisant la succession des puissances mondiales est constituée par un royaume divisé, cet état de division devrait se retrouver parmi les puissances mondiales de notre temps. Qui prétendra qu’il n’en est pas ainsi? Cela nous montre que cette antique statue, symbole de la domination mondiale, est sur le point de s’écrouler. Mais que se passera-t-il une fois que l’image symbolique ne sera plus? Selon les “sages” du présent monde, sa disparition constituerait la pire des choses; il s’ensuivrait l’anarchie et le chaos. Aussi s’efforcent-ils de maintenir debout cette statue.
54. D’après Daniel, que figure l’argile modelée?
54 Le monde est encore sous l’emprise de la Septième Puissance mondiale, dont les deux éléments sont puissamment armés de bombes nucléaires et de missiles. Ainsi, le principal système de domination possède encore la dureté du fer, qui écrase et met en pièces. Toutefois, cette Puissance mondiale anglo-américaine et ses alliés doivent compter avec un élément nouveau, un phénomène moderne, qu’ils ne peuvent ignorer. Cet élément a été figuré par la partie en argile modelée et humide de l’image vue en rêve par Nébucadnezzar. Que symbolise donc cet élément à la lumière des événements contemporains? Daniel nous éclaire en disant: “Ils se trouveront mêlés avec la progéniture des humains; mais ils ne s’attacheront pas, celui-ci à celui-là, de même que le fer ne se mêle pas avec l’argile modelée.” Par conséquent, l’argile modelée représente “la progéniture des humains” ou, au sens littéral, ‘la semence d’hommes’. — Daniel 2:43.
55. En quel sens les parties de fer et d’argile se sont-elles trouvées mêlées à la “progéniture des humains”?
55 L’argile convient parfaitement comme symbole de la ‘semence d’hommes’, car Job (4:19) parle des humains comme de “ceux qui habitent dans des maisons d’argile, dont le fondement est dans la poussière”. Et dans son affliction, Job dit à Jéhovah Dieu: “Souviens-toi, s’il te plaît, que tu m’as fait avec de l’argile et que tu me feras retourner à la poussière.” (Job 10:9). En dépit du caractère fragile de l’“argile” dont est faite la “progéniture des humains”, quelle orientation la domination humaine a-t-elle prise au cours des dernières décennies? S’est-elle orientée vers Dieu, le Créateur de l’argile “animée”? Certainement pas! Elle s’est plutôt dirigée vers les créatures d’argile, vers le commun peuple ou “prolétariat”, nom que donnaient autrefois les Romains à la dernière classe du peuple, qui ne pouvait être utile à l’État que par sa descendance ou progéniture (prolēs). Les gouvernements traditionnels séculaires ont été contraints de prêter l’oreille aux clameurs du commun peuple, qui réclame la participation à la gestion des affaires gouvernementales.
56. Pourquoi n’y a-t-il pas d’union possible entre le fer et l’argile?
56 Aucune alliance n’est cependant possible entre les gouvernements aristocratiques et autoritaires d’une part, et les gouvernements révolutionnaires d’autre part, que réclame le commun peuple partisan de bouleversements. D’ailleurs, peut-on amalgamer le fer et l’argile? La mise en place de gouvernements démocratiques au moyen de l’insurrection, par exemple, a produit des formes de gouvernements populaires et révolutionnaires, lesquels s’opposent farouchement à la Septième Puissance mondiale comparée au fer, la double Puissance anglo-américaine. Jusqu’à présent, ces deux formes de domination ont réussi à coexister, mais il ne saurait être question d’union entre elles. Les gouvernements populaires et révolutionnaires peuvent nous paraître forts et donner l’impression de l’emporter en puissance sur l’Empire anglo-américain; mais ils sont tout aussi fragiles que les créatures d’argile qui les soutiennent. Ils ne pourront consolider la statue, symbole de la domination mondiale, pour qu’elle résiste au prochain bouleversement universel.