28ème partie : “ Que ta volonté soit faite sur la terre ”
Au cours des siècles, depuis que commença le conflit entre le roi du nord et le roi du midi, au IVe siècle avant l’ère chrétienne, l’identité des deux rois a changé. En 64 av. J.-C., les souverains de l’Empire romain assumèrent le rôle de roi du nord. À la mort de l’empereur romain Théodose, en 395 apr. J.-C., l’empire fut divisé en une partie orientale et en une partie occidentale. Mais ce ne fut pas avant que le pape catholique romain, Léon III, couronnât le roi franc, Charlemagne, comme empereur de l’empire occidental, qu’il devint historiquement correct de parler de l’Empire d’Occident ainsi que de l’Empire d’Orient dont la capitale était Constantinople. Ce couronnement eut lieu le jour de Noël, en l’an 800.
79. Quand le nouvel empire allemand fut-il établi ? Quelle fut la triple alliance qui se forma ?
79 En 1870, l’Italie fut établie en royaume autonome, indépendant des papes romains du Vatican. L’année suivante, le nouvel empire allemand avait pris naissance, avec Guillaume Ier proclamé César ou Kaiser. On pouvait alors identifier le roi du nord. À un moment donné, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie entrèrent dans une alliance, alliance dans laquelle elles se trouvaient au commencement de la Première Guerre mondiale.
80. Comment la septième puissance mondiale vint-elle à l’existence ? Quand surtout parvint-elle à la position de roi du midi ?
80 La Grande-Bretagne assumait un pouvoir impérial au début du dix-septième siècle et s’éleva à la position de septième puissance mondiale de l’histoire biblique, les États-Unis d’Amérique s’étant unis à elle dans cette position pour former la double puissance mondiale américaine. Au cours de la guerre livrée par l’Angleterre contre Napoléon Bonaparte, l’armée britannique chassa d’Égypte les Français, les derniers ayant conquis la totalité du pays en 1798. Bien que l’Égypte vînt une seconde fois sous la suzeraineté de la Turquie, de fait l’Égypte relevait du gouvernement britannique depuis 1882. En réalité, elle était une annexe britannique, bien que gouvernée par son khédive originaire du pays, car l’armée anglaise resta en Égypte et les Anglais firent réellement la loi. Puis, en 1914, le khédive égyptien s’étant rangé du côté de la Turquie, laquelle avait rejoint l’Allemagne dans la Première Guerre mondiale, les Anglais prirent possession de l’Égypte, déposèrent le khédive et proclamèrent l’Égypte protectorat britannique. Ainsi l’Angleterre et l’Amérique démocratiques devinrent les adversaires du roi du nord prophétique, et parvinrent ensemble à la position de roi du midi.
81. De ce point de vue, que revêt pour nous le reste de la prophétie de Daniel ?
81 En partant de ce point de vue, le reste de la vision historique anticipée que l’ange de Jéhovah apporta à Daniel, la troisième année de Cyrus le Grand, roi de Perse, prend une signification poignante pour nous, dans ce “ temps fixé de la fin ” de ce vieux monde. — Dan. 8:19, JPS ; RS.
CHAPITRE XI
“ LE TEMPS FIXÉ DE LA FIN ”
1. En ce “ temps fixé de la fin ”, quelles menaces la guerre entre le roi du nord et le roi du midi fit-elle naître ? Pourquoi ?
DANS le “ temps fixé de la fin ”, la guerre froide et la guerre chaude que se livrent les rois du nord et du midi ont menacé de ruine la civilisation moderne que l’homme a développée. Les deux rois ont exercé leur décevante diplomatie et poursuivi leur guerre, non seulement sans tenir compte des intérêts vitaux de l’humanité, mais encore sans se soucier du royaume de Dieu, gouvernement légitime de toute la terre. Amenant la prophétie à longue portée jusqu’à notre époque, l’ange de Dieu dit au prophète Daniel : “ Et les cœurs de ces deux rois tendront à faire du mal ; et, autour d’une même table, ils proféreront le mensonge (des mensonges, Da) ; mais cela ne réussira pas, car la fin est encore pour le temps fixé. ” — Dan. 11:27, La.
2. Dès 1870, quels intérêts commencèrent à se heurter ? Cependant, quelle conviction touchant la paix se fit entendre ?
2 Dans les premiers jours de l’Empire allemand restauré, le 1er janvier 1871, les intérêts de ce roi du nord et ceux du roi du midi moderne, de la double puissance mondiale anglo-américaine, commencèrent à se heurter. Le roi du nord allemand était le champion le plus actif, le plus puissant de la précédente et sixième puissance mondiale, Rome. Quand le parlement allemand s’ouvrit en octobre 1871, l’empereur Guillaume Ier exprima la conviction que “ le nouvel empire allemand (serait) un solide bouclier de paix ”. Cette déclaration s’est-elle confirmée, comme vérité ou mensonge ?
3. De quelle façon les cœurs de ces deux rois “ tendaient ”-ils “ à faire le mal ” ?
3 Le roi du nord et le roi du midi étaient assis “ à une même table (Da) ” : ils échangeaient des rapports et se témoignaient de la bienveillance. Mais leurs cœurs tendaient à faire le mal, si ce n’était l’un envers l’autre, c’était assurément à l’égard du royaume de Dieu promis pour lequel ils priaient. Les deux rois prétendaient régner “ par la grâce de Dieu ” et gouverner par droit divin en qualité d’“ autorités supérieures ”, “ ordonnées par Dieu ” (Rom. 13:1, AV ; Luther). Le roi du midi possédait déjà l’empire mondial le plus vaste que le monde eût jamais connu jusqu’alors. Le pouvoir naissant du nouveau Reich ou Empire allemand lui déplut.
4. En vue de quoi évidemment Guillaume II le kaiser fit-il des projets ? Quelles actions réalisa-t-il dans ce dessein ?
4 En 1888, le petit-fils de Guillaume Ier monta sur le trône de l’Allemagne impériale sous le nom de Guillaume II, appelé généralement Guillaume le kaiser. Une autorité dit ceci : “ Il croyait fermement au droit divin des rois et des kaisers en particulier. En de multiples occasions, il parla de lui-même comme de “ l’instrument du Seigneur ”, et porta un très grand intérêt à l’armée (...) Mais son ambition égoïste n’avait point de bornes. Il est généralement admis maintenant que, presque dès le début de son règne, il songea à la domination du monde ; mais il (...) décida que lui, Guillaume, montrerait au monde qu’un homme pouvait s’élever au faîte et gouverner non seulement l’Allemagne, mais, par l’Allemagne, la terre civilisée ”a. “ Il déclara qu’il était redevable de sa “ formidable responsabilité au Créateur seul, d’où aucun homme, aucun ministre, aucun parlement, aucun peuple ne peut destituer le souverain (...) ”b. Il édifia une armée, forte et bien entraînée, dans laquelle il avait une grande confiance ; il développa aussi une marine puissante, comprenant de nombreux bateaux untersee ou sous-marins ; il se lança dans une vaste expansion coloniale et commerciale du Reich allemand. Il étendit l’influence de ce dernier à la Turquie et à l’Asie Mineure, étant à la recherche d’une voie ferrée conduisant directement au Golfe persique. Il affermit les intérêts allemands dans l’Extrême-Orient, en Afrique et en Amérique du Sud. Le mal en mouvement !
5. Autour de quelle “ même table ” les deux rois étaient-ils assis ? Quelles paroles y prononcèrent-ils ?
5 Les deux rois devinrent membres de la Cour d’Arbitrage international de la Haye. Ils désiraient très probablement que la paix régnât entre eux mais ne désiraient guère la “ paix avec Dieu ” ou avec son royaume à venir. Pouvait-on s’attendre de leur part à autre chose qu’à les entendre “ proférer le mensonge ” sur le plan diplomatique “ autour d’une même table ” ? Non pas à la “ table de Jéhovah ”, table de vérité, mais à la “ table des démons ”, table des “ enseignements de démons ” (I Cor. 10:20, 21, NW ; I Tim. 4:1, 2, NW, Da ; Mal. 1:7, 12, NW, AC). Cependant, cette façon trompeuse de parler et d’agir de l’un à l’égard de l’autre et vis-à-vis de Jéhovah Dieu et de son Christ n’a pas réussi à apporter la paix au monde ; elle n’a pas amené non plus ce dernier à se soumettre volontairement au royaume de Dieu, qui s’approche, et de son Christ. Elle n’a pas contribué au maintien perpétuel au pouvoir de ces deux “ rois ” sur les plans politique, commercial et militaire, parce que leur fin est “ encore pour le temps fixé ” par Jéhovah Dieu.
(À suivre.)
[Notes]
a The Encyclopedia Americana, tome 29, p. 333b.
b Ibidem, tome 12, p. 520b.