Chapitre 17
Les assemblées: reflet de leur fraternité
LES assemblées sont devenues des événements réguliers dans l’organisation moderne des Témoins de Jéhovah. Toutefois, bien longtemps avant le XXe siècle, les adorateurs de Jéhovah tenaient des rassemblements nationaux et internationaux.
À l’Israël antique, Jéhovah avait ordonné que tous les Israélites de sexe masculin s’assemblent à Jérusalem pour trois fêtes saisonnières par an. Certains emmenaient leur famille entière. D’ailleurs, la Loi mosaïque exigeait pour certaines occasions la présence de la famille au complet, c’est-à-dire hommes, femmes et petits (Ex. 23:14-17; Deut. 31:10-13; Luc 2:41-43). Au début, les assistants étaient des habitants du territoire d’Israël. Par la suite, quand les Juifs ont été très dispersés, ces événements réunissaient des gens de nombreuses nations (Actes 2:1, 5-11). S’ils se rassemblaient, ce n’était pas seulement parce qu’Israël et Abraham étaient leurs ancêtres, mais parce qu’ils reconnaissaient Jéhovah pour Père céleste (És. 63:16). Ces fêtes étaient des moments joyeux. Elles aidaient aussi tous les participants à se concentrer sur la parole de Dieu et à ne pas se laisser absorber par les préoccupations quotidiennes de la vie au point d’oublier les choses spirituelles plus importantes.
De la même manière, les assemblées des Témoins de Jéhovah d’aujourd’hui sont axées sur des thèmes spirituels. Aux observateurs sincères, ces assemblées donnent la preuve indéniable que des liens très forts de fraternité chrétienne unissent les Témoins.
Les premières assemblées des Étudiants de la Bible
Des rassemblements regroupant des Étudiants de la Bible de plusieurs villes et de plusieurs pays ont été organisés progressivement. À la différence des groupements religieux traditionnels, les Étudiants de la Bible faisaient vite connaissance avec leurs coreligionnaires venus d’ailleurs à l’occasion de leurs assemblées. Dans un premier temps, celles-ci se tenaient à Allegheny (Pennsylvanie) et coïncidaient avec la commémoration annuelle de la mort du Seigneur. En 1891, une annonce a précisé qu’il y aurait une “assemblée pour étudier la Bible et pour célébrer la Cène, le repas commémoratif du Seigneur”. L’année d’après, La Tour de Garde a fait paraître en lettres capitales cet avis: “ASSEMBLÉE DES CROYANTS, À ALLEGHENY (PENNSYLVANIE), (...) DU 7 AU 14 AVRIL (INCLUS) 1892.”
Au début, le public n’était pas invité à ces assemblées. Mais en 1892 étaient présentes environ 400 personnes qui avaient donné des signes de leur foi en la rançon et de leur intérêt sincère pour l’œuvre du Seigneur. Le programme prévoyait cinq jours d’étude soutenue de la Bible et deux jours de conseils utiles à l’intention des colporteurs.
Après avoir assisté pour la première fois à l’un de ces rassemblements, un participant a confié: “Je suis allé à de nombreuses assemblées, mais jamais à une comme celle-là, où du matin au soir le thème unique et constant est celui de la volonté et du plan de Dieu: à la maison, dans la rue, aux réunions, à table et partout.” Quant à l’état d’esprit des assistants, un visiteur venu du Wisconsin a écrit: “J’ai été énormément impressionné par l’amour et la bonté fraternelle qui se manifestaient à tout instant.”
En 1893, l’assemblée annuelle ne s’est pas tenue à l’endroit habituel. Afin de profiter des tarifs ferroviaires avantageux proposés à l’occasion de l’Exposition Christophe Colomb qui avait lieu durant l’été, les Étudiants de la Bible se sont assemblés du 20 au 24 août à Chicago (Illinois). C’était leur première assemblée en dehors de la région de Pittsburgh. Toutefois, après cela, désirant faire de leur temps et de leur argent le meilleur usage possible pour l’œuvre du Seigneur, ils n’ont plus tenu de grande assemblée pendant quelques années.
Puis, à partir de 1898, en divers endroits, des Étudiants de la Bible ont pris localement l’initiative d’organiser des réunions régionales. Ainsi, en 1900, la Société a organisé trois grandes assemblées, mais il y a eu également 13 réunions régionales aux États-Unis et au Canada, la plupart ne durant qu’un jour et, souvent, coïncidant avec la visite d’un pèlerin. Après quoi leur nombre n’a cessé d’augmenter. En Amérique du Nord, au moins 45 réunions régionales ont eu lieu en 1909, en plus des assemblées que frère Russell desservait lors de tournées spéciales en divers points du continent. Aux réunions régionales d’un jour, une bonne partie du programme était conçue surtout pour éveiller l’intérêt du public. L’assistance variait entre une centaine et plusieurs milliers de personnes.
Quant aux grandes assemblées, auxquelles assistaient essentiellement des Étudiants de la Bible, elles avaient surtout pour objet l’enseignement de ceux qui étaient déjà bien établis dans la voie de la vérité. Pour ces assemblées-là, les assistants arrivaient des villes principales par trains spéciaux. Parfois, elles réunissaient jusqu’à 4 000 assistants, dont quelques-uns venaient d’Europe. C’étaient des événements revigorants sur le plan spirituel qui stimulaient le zèle et l’amour du peuple de Jéhovah. En 1903, à la fin d’une de ces assemblées, un frère a dit: “Je n’échangerais pas un millier de dollars contre le bien que m’a fait cette assemblée; et pourtant je suis pauvre.”
Quand une réunion régionale avait lieu dans la contrée où ils passaient, les frères pèlerins y donnaient des discours. Aux États-Unis, mais souvent aussi au Canada, frère Russell s’est efforcé d’assister et de participer au programme des réunions régionales comme à celui des assemblées plus importantes. Il voyageait donc beaucoup, effectuant le plus gros de cette activité le week-end. Toutefois, en 1909, un frère de Chicago a loué plusieurs wagons pour assurer le transport des Étudiants de la Bible qui accompagnaient frère Russell dans sa tournée d’assemblée en assemblée. En 1911 et en 1913, le même frère a affrété des trains entiers pour le transport de centaines d’Étudiants de la Bible en “voyages d’assemblées” dans l’ouest des États-Unis et au Canada, périples qui duraient un mois ou plus.
Un voyage dans un “train d’assemblée” laissait un souvenir impérissable. En 1913, Malinda Keefer a pris un tel train à Chicago (Illinois). Des années plus tard, elle a raconté: “Il n’a pas fallu longtemps pour constater que nous formions une grande famille (...) et pendant un mois le train allait être notre foyer.” Tandis que le train s’ébranlait, sur le quai ceux qui étaient venus saluer les voyageurs entonnaient le cantique “Dieu soit avec vous jusqu’au revoir!”, agitant leurs chapeaux et leurs mouchoirs jusqu’à ce que le train ait disparu à l’horizon. “À chacune de nos étapes, a raconté sœur Keefer, se tenait une assemblée, qui d’ordinaire durait trois jours; mais nous ne restions qu’une journée. Pendant ces haltes, frère Russell donnait deux discours, un l’après-midi pour les frères et sœurs et un autre le soir pour le public, sur le thème ‘Par delà la tombe’.”
Dans d’autres pays aussi on organisait de plus en plus de réunions régionales, souvent de faible audience. Ainsi, environ 15 personnes étaient présentes à la première qui s’est tenue en Norvège en 1905; mais ce n’était qu’un début. Six ans plus tard, à l’occasion de la visite de Charles Russell, les frères norvégiens ont fait un effort particulier pour convier le public, et on a compté environ 1 200 assistants à l’assemblée. En 1909, quand frère Russell a assisté à des assemblées en Écosse, il a prononcé un discours intitulé “Le larron au Paradis, le riche en enfer, Lazare dans le sein d’Abraham” devant 2 000 personnes à Glasgow et devant 2 500 personnes à Édimbourg.
À cette époque-là, à la fin des assemblées, les frères tenaient ce qu’ils appelaient une “agape”, ou “banquet d’amour”, au cours de laquelle ils manifestaient leur fraternité chrétienne. En quoi consistaient ces “agapes”? Par exemple, les orateurs s’alignaient, tenant chacun une assiette avec du pain coupé en dés; les assistants passaient devant eux, prenaient du pain, leur serraient la main, et tous chantaient “Béni soit le lien qui unit nos cœurs dans l’amour chrétien”. Souvent, ils versaient des larmes de joie pendant qu’ils chantaient. Par la suite, quand les Étudiants de la Bible sont devenus plus nombreux, ils ont cessé de se serrer la main et de rompre le pain, mais ils terminaient par un cantique et une prière et, souvent, ils exprimaient leur contentement par des applaudissements prolongés.
Une campagne mondiale de prédication du Royaume
La première grande assemblée après la Première Guerre mondiale a eu lieu du 1er au 8 septembre 1919 à Cedar Point (État de l’Ohio, au bord du lac Érié, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Cleveland). Après la mort de frère Russell, certains Étudiants de la Bible qui avaient joué un rôle prépondérant dans l’organisation l’avaient quittée. Les frères avaient connu de dures épreuves. Au début de 1919, le président de la Société et ses collaborateurs avaient enfin été libérés après une incarcération injuste. Cette assemblée était donc attendue avec impatience. Le premier jour, il n’y a pas eu beaucoup de monde, mais plus tard dans la journée d’autres assistants sont arrivés par trains spéciaux. Alors les hôteliers qui avaient proposé de loger les assistants ont été dépassés. Robert Martin et Alexander Macmillan (tous les deux fraîchement libérés de prison) leur ont offert leur aide. Jusqu’à minuit passé, ils ont attribué des chambres, et frère Rutherford ainsi que beaucoup d’autres frères ont pris plaisir à servir de grooms en conduisant les frères jusqu’à leurs chambres et en portant leurs bagages. Tous manifestaient un enthousiasme communicatif.
On attendait environ 2 500 personnes. Or cette assemblée a dépassé les espérances dans tous les domaines. Le deuxième jour, la salle était déjà comble et on a dû utiliser d’autres salles. Quand elles ont été remplies elles aussi, on a installé les assistants dehors dans un agréable bosquet. L’assistance s’est élevée à environ 6 000 Étudiants de la Bible venus des États-Unis et du Canada.
Pour le discours principal, le dimanche, au moins 1 000 personnes sont venues grossir le nombre des Étudiants de la Bible, portant l’assistance à plus de 7 000. L’orateur, Joseph Rutherford, s’est adressé à cet auditoire en plein air sans microphone ni porte-voix. Dans son discours, intitulé “Un espoir pour l’humanité affligée”, il a expliqué clairement que le Royaume messianique de Dieu est la solution aux problèmes de l’humanité, et il a aussi montré que la Société des Nations (qui était en train de naître et qui avait déjà l’aval du clergé) n’était absolument pas l’expression politique du Royaume de Dieu. Le Register de Sandusky (un journal local) a publié un long compte rendu de ce discours public, ainsi qu’un bref historique de l’activité des Étudiants de la Bible. Des copies de cet article ont été envoyées à des journaux de tous les États-Unis et du Canada. Mais le retentissement qu’a eu cette assemblée ne s’est pas arrêté là.
Le véritable point culminant en a été le “Discours aux collaborateurs” prononcé par frère Rutherford et qui a été imprimé plus tard sous le titre “Annoncez le Royaume”. C’est au cours de cet exposé, destiné plus particulièrement aux Étudiants de la Bible, qu’a été dévoilée la signification des lettres GA qui apparaissaient sur le programme de l’assemblée et en divers points du lieu du rassemblement. En effet, Joseph Rutherford a annoncé la parution prochaine d’un nouveau périodique, L’Âge d’Or (The Golden Âge en anglais, d’où GA), qui attirerait l’attention du public sur le Royaume messianique. Après avoir donné les grandes lignes de l’activité à effectuer, frère Rutherford a dit: “Une porte s’ouvre devant vous. Franchissez vite cette porte. Souvenez-vous, en vous engageant dans cette œuvre, que vous n’êtes pas les vendeurs d’une revue, mais des ambassadeurs du Roi des rois et Seigneur des seigneurs, que de cette manière digne vous annoncez la venue de l’Âge d’Or, du glorieux Royaume de notre Seigneur et Maître, en lequel les vrais chrétiens espèrent et pour lequel ils prient depuis des siècles.” (Voir Révélation 3:8). Quand l’orateur a demandé combien de personnes désiraient participer à cette œuvre, la réaction enthousiaste a fait plaisir à voir. Toute l’assistance, soit 6 000 personnes, s’est levée comme un seul homme. L’année suivante, on comptait plus de 10 000 participants à la prédication. Du début à la fin, cette assemblée a eu sur les assistants un effet unificateur et stimulant.
Trois ans plus tard, en 1922, une autre assemblée mémorable s’est tenue à Cedar Point. Elle a duré neuf jours, du 5 au 13 septembre. En plus des assistants venus des États-Unis et du Canada, d’autres étaient originaires d’Europe. Les discours ont été présentés en dix langues. En moyenne, on a compté 10 000 assistants par jour, et presque le double au discours “Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais”, car beaucoup de gens de l’extérieur sont venus.
Les Étudiants de la Bible réunis à cette assemblée n’imaginaient pas qu’ils étaient en train de se préparer en vue d’accomplir une œuvre qui durerait encore des dizaines d’années. Ils ont d’ailleurs dit que c’était peut-être bien leur dernière grande assemblée avant ‘la délivrance de l’Église pour entrer dans la phase céleste du Royaume de Dieu, et jusque dans la présence même de leur Seigneur et de leur Dieu’. Mais, quel que soit le temps qui restait, leur préoccupation première était de faire la volonté de Dieu. C’est sur cette pensée que le vendredi 8 septembre frère Rutherford a donné le mémorable discours “Le Royaume”.
Auparavant, on avait suspendu à divers endroits de la salle d’immenses calicots arborant les énigmatiques lettres ADV. La signification de ces lettres a été révélée pendant le discours, lorsque l’orateur a dit: “Soyez de fidèles et véritables témoins du Seigneur. Marchez de l’avant dans le combat jusqu’à ce que chaque lieu de Babylone soit devenu désert. Répandez le message en tous lieux. Le monde doit connaître que Jéhovah est Dieu et que Jésus-Christ est le Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Ceci est le jour de tous les jours. Voici, le Roi règne! Vous êtes ses hérauts. C’est pourquoi: Proclamez, proclamez, proclamez le Roi et son Royaume!” À ce moment précis, un calicot de 11 mètres de long a été déployé devant l’assistance. Il portait ce slogan électrisant: “Proclamez [en anglais: “Advertise”, d’où ADV] le Roi et son Royaume!” Ce fut un moment exceptionnel. Les applaudissements ont crépité. Frère Pfannebecker, qui malgré son grand âge faisait partie de l’orchestre de l’assemblée, a brandi son violon au-dessus de sa tête en lançant, dans un anglais fortement teinté d’accent allemand: “Ach, Ya! Und now ve do it, no? [Ah! oui! Pour sûr que nous allons le faire!]” Et c’est ce qu’ils ont fait.
Quatre jours plus tard, pendant le déroulement de l’assemblée, frère Rutherford en personne est allé prêcher le Royaume de maison en maison avec d’autres assistants dans un rayon de 70 kilomètres autour du lieu d’assemblée. Mais cela ne s’est pas arrêté là. L’œuvre de prédication du Royaume avait reçu un élan vigoureux qui allait se ressentir dans le monde entier. Cette même année, plus de 17 000 proclamateurs zélés, dans 58 pays, ont participé à l’œuvre de témoignage. Bien des années après, George Gangas, qui était à Cedar Point ce jour-là et qui plus tard est devenu membre du Collège central, a confié: “C’est quelque chose qui s’est gravé de façon indélébile dans mon esprit et dans mon cœur, quelque chose dont je me souviendrai aussi longtemps que je vivrai.”
Des jalons dans la croissance spirituelle
Depuis qu’elles existent, les assemblées sont toutes des événements, tant pour l’enseignement de la Parole de Dieu que l’on y reçoit que pour les forces que l’on y puise. Il en est cependant quelques-unes qui ont marqué plus que les autres, parce qu’elles ont été des jalons spirituels.
Citons les sept qui, consécutivement de 1922 à 1928, se sont tenues aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne. Elles ont été marquantes entre autres raisons pour les résolutions puissantes qui y ont été adoptées, sept résolutions dont la liste figure dans l’encadré de la page ci-contre. Les Témoins étaient relativement peu nombreux, et pourtant ils ont diffusé dans le monde entier pas moins de 45 millions d’exemplaires de l’une de ces résolutions, et 50 millions de plusieurs autres, en de nombreuses langues. Certaines de ces résolutions ont été retransmises sur des réseaux radiophoniques internationaux. Ainsi, un témoignage extraordinaire a été donné.
Une autre assemblée historique a été celle de Columbus (Ohio) en 1931. Le dimanche 26 juillet, après en avoir entendu les raisons bibliques, les Étudiants de la Bible ont adopté un nouveau nom, celui de Témoins de Jéhovah. Il leur convenait tout à fait! Voilà un nom qui dirigeait avant tout l’attention sur le Créateur et qui évoquait clairement la responsabilité de ceux qui lui vouent un culte (És. 43:10-12). L’adoption de ce nom a insufflé aux frères un zèle sans précédent pour proclamer le nom de Dieu et son Royaume. Leur sentiment pourrait se résumer par les lignes suivantes, écrites en 1931 par un Témoin danois: “Témoins de Jéhovah: Oh! quel nom magnifique! Oui, puissions-nous tous en être vraiment!”
En 1935, une autre assemblée mémorable a eu lieu, cette fois à Washington. Le deuxième jour, vendredi 31 mai, frère Rutherford a parlé de la grande multitude, ou grande foule, évoquée en Révélation 7:9-17. Depuis plus d’un demi-siècle, les Étudiants de la Bible cherchaient vainement à savoir qui cette expression désignait réellement. Maintenant, au moment voulu par Dieu, on était en mesure d’expliquer à la lumière des faits en train de s’accomplir que la grande multitude désignait ceux qui nourrissaient l’espérance de vivre éternellement, ici même sur la terre. Cette explication a donné une importance nouvelle à l’œuvre d’évangélisation et a apporté les raisons bibliques d’un changement majeur qui s’amorçait dans la structure de l’organisation moderne des Témoins de Jéhovah.
L’assemblée de Saint Louis (Missouri), en 1941, a laissé un souvenir impérissable à ceux qui y ont assisté, notamment le discours du début de journée intitulé “Intégrité”. Dans ce discours, frère Rutherford a dirigé l’attention sur la grande question qui appelle une prise de position de la part de toutes les créatures douées de raison. Depuis le discours “Chef pour l’humanité”, en 1928, on s’était souvent intéressé aux questions soulevées par la rébellion de Satan. Mais, cette fois, on précisait que “la question primordiale soulevée par le défi de Satan était et est toujours celle de la DOMINATION DE L’UNIVERS”. Comprenant mieux cette grande question et saisissant l’importance de rester fidèles à Jéhovah, le Souverain de l’univers, les Témoins y ont gagné une forte motivation dans leur vie de serviteurs de Dieu.
À l’assemblée de 1942, au beau milieu de la Seconde Guerre mondiale, alors que certains se demandaient si l’activité de prédication n’était pas sur le point de s’achever, le discours public qu’a prononcé frère Knorr, le nouveau président de la Société Watch Tower, avait pour titre “La paix de demain sera-t-elle de longue durée?” L’explication, donnée dans ce discours, de ce qu’était la “bête sauvage de couleur écarlate”, bête symbolique dont parle Révélation chapitre 17, faisait entrevoir aux Témoins de Jéhovah que la Seconde Guerre mondiale serait suivie d’une période qui permettrait de diriger plus de gens encore vers le Royaume de Dieu. Ces éclaircissements ont donné une impulsion à la prédication à l’échelle mondiale; cette prédication qui, au fil des ans, a gagné plus de 235 pays, n’est pas encore finie.
Un autre jour marquant a été le 2 août 1950, lors d’une assemblée au Yankee Stadium de New York. C’est un auditoire fort agréablement surpris qui a accueilli Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau (en anglais). Le reste de la Traduction du monde nouveau est paru au cours des années suivantes. Cette version en langue moderne des Écritures sacrées réintroduisait le nom personnel de Dieu à sa juste place dans sa Parole. Sa fidélité au texte original de la Bible en fait un atout précieux pour les Témoins de Jéhovah aussi bien dans leur étude des Écritures que dans leur œuvre d’évangélisation.
L’avant-dernier jour de l’assemblée, Frederick Franz, à l’époque vice-président de la Société Watch Tower, a prononcé un discours qui avait pour thème “Nouveaux systèmes de choses”. Depuis de nombreuses années, les Témoins de Jéhovah croyaient qu’avant Harmaguédon certains serviteurs préchrétiens de Jéhovah seraient relevés d’entre les morts pour être princes du monde nouveau, en accomplissement de Psaume 45:16. Inutile de dire la réaction des auditeurs quand l’orateur a demandé: “Les assistants à cette assemblée internationale seraient-ils heureux d’apprendre qu’ici, ce soir, parmi nous, se trouvent un certain nombre de futurs princes de la nouvelle terre?” Des applaudissements assourdissants et prolongés ont éclaté, des acclamations de joie ont fusé. Puis frère Franz a montré qu’en raison de l’emploi biblique du mot traduit par “prince” et des nombreuses années de fidélité que beaucoup d’“autres brebis” des temps modernes avaient derrière elles, on était en droit de penser que certains chrétiens alors en vie pourraient bien être choisis par Jésus Christ pour servir comme princes. Mais il a également fait remarquer que l’on ne décernerait pas de titres à ceux qui se verraient confier ce service. À la fin du discours, il a dit: “En avant donc! Fermement, tous ensemble, comme la société d’un monde nouveau!”
Depuis, bien d’autres discours extrêmement importants ont été prononcés lors des assemblées des Témoins de Jéhovah. En 1953, le discours “La société du monde nouveau attaquée par l’extrême Nord” a donné une explication saisissante de ce que signifiait l’attaque de Gog de Magog décrite en Ézéchiel chapitres 38 et 39. La même année, ceux qui ont entendu le discours “La maison remplie de gloire” ont découvert avec émotion des preuves tangibles qu’une promesse de Jéhovah s’accomplissait, celle de faire venir dans sa maison les choses précieuses, les choses désirables, de toutes les nations, selon Aggée 2:7.
Toutefois, l’assemblée la plus remarquable de notre époque a été celle de New York en 1958, où plus de 250 000 personnes ont empli les plus grands stades disponibles pour écouter le discours “Le royaume de Dieu est entré dans son règne — La fin du monde est-elle proche?” Les délégués venaient de 123 pays et leurs rapports transmis aux assistants ont resserré les liens de fraternité internationale. Au cours de cette extraordinaire assemblée, des publications sont parues en 54 langues, publications qui allaient profiter à tous, pour croître spirituellement et pour enseigner autrui.
En 1962, plusieurs discours sur le thème “La soumission aux autorités supérieures” ont amené les Témoins de Jéhovah à réviser leur compréhension de Romains 13:1-7. En 1964, les sujets “Comment passer de la mort à la vie” et “Ils sortiront des tombes pour une résurrection” ont accru leur reconnaissance pour l’immense miséricorde que Jéhovah manifeste en prévoyant la résurrection. Et on pourrait citer encore bien d’autres moments forts qui ont marqué ces assemblées.
Chaque année, des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de nouveaux assistent aux assemblées. Ce qu’on y entend n’est pas toujours inédit pour l’organisation dans son ensemble, mais suffit souvent à donner aux nouveaux venus une compréhension de la volonté divine qui les touche profondément. Ce qu’ils voient peut les pousser à saisir les possibilités de servir qui s’offrent à eux et transformer leur vie.
Lors de bon nombre d’assemblées, on a attiré l’attention sur le sens de certains livres de la Bible. Par exemple, en 1958, et de nouveau en 1977, sont parus des ouvrages consacrés à l’examen des prophéties consignées par le prophète Daniel concernant le dessein divin relatif à un gouvernement mondial unique dont Jésus serait le Roi. En 1971, c’est au livre d’Ézéchiel que l’on s’est intéressé, notamment à cette déclaration divine qui y revient souvent: “Les nations sauront que je suis Jéhovah.” (Ézéch. 36:23). En 1972, les prophéties écrites par Zacharie et Aggée ont été examinées en détail. En 1963, en 1969 et en 1988, on a étudié en profondeur les prophéties passionnantes de la Révélation qui annoncent de façon saisissante la chute de Babylone la Grande et l’instauration de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre.
Toutes ces assemblées ont mis en avant des thèmes très variés: Accroissement de la théocratie, L’adoration pure, Les adorateurs unis, Les ministres courageux, Le fruit de l’esprit, Faites des disciples, La bonne nouvelle pour toutes les nations, Le nom divin, La souveraineté divine, Le service sacré, La foi victorieuse, La fidélité au Royaume, Les hommes d’intégrité, Ayez confiance en Jéhovah, La piété, Porteurs de lumière, et bien d’autres. Toutes ont contribué à la croissance spirituelle de l’organisation et de ses membres.
Stimulation de l’œuvre d’évangélisation
Les grandes assemblées, comme les plus modestes, sont une source d’encouragement à prêcher la bonne nouvelle. Discours et démonstrations apportent aux assistants un enseignement pratique. Au programme, il est toujours prévu d’entendre des Témoins raconter des faits vécus au cours de leur prédication ou des nouveaux Témoins expliquer comment ils ont connu la vérité biblique. En outre, pendant plusieurs années, la prédication prévue dans le cadre de certaines assemblées s’est avérée très utile. Elle a donné un excellent témoignage dans les villes d’assemblée et a été aussi très encourageante pour les Témoins.
C’est à Winnipeg (Manitoba, Canada), en janvier 1922, que pour la première fois la prédication a été incluse dans le programme d’une assemblée. Plus tard la même année, elle a également figuré au programme de l’assemblée de Cedar Point (Ohio, États-Unis). Par la suite, il est devenu courant de réserver une journée entière, ou une partie d’un ou de plusieurs jours, pendant laquelle les assistants prêchaient ensemble dans la ville de l’assemblée et aux alentours. Dans de très grandes villes, des personnes qui peut-être rencontraient rarement les Témoins ont ainsi eu l’occasion d’entendre la bonne nouvelle selon laquelle Dieu se propose d’accorder la vie éternelle à ceux qui aiment la justice.
Au Danemark, la première assemblée prévoyant une journée de service a été celle de Nørrevold, en 1925, qui a réuni 400 à 500 personnes. Nombre des 275 assistants qui y ont participé ce jour-là prêchaient pour la première fois! Certains avaient de l’appréhension. Mais, après avoir goûté à la prédication, de retour chez eux ils sont devenus des évangélisateurs enthousiastes. À la suite de cette assemblée et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Témoins danois ont tenu beaucoup d’autres “assemblées de service” d’un jour, auxquelles étaient invités les frères des villes voisines. Leur zèle accru était manifeste quand ils prêchaient à l’unisson, puis se rassemblaient pour écouter des discours. Des “assemblées de service” similaires — mais d’une durée de deux jours — se sont tenues en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Lors des assemblées plus importantes, l’activité de prédication des assistants prenait souvent de grandes proportions. À partir de 1936, les Témoins ont largement annoncé les discours publics des assemblées: ils circulaient en file dans les rues, portant des pancartes et distribuant des invitations. (Au début, on les appelait “hommes-sandwichs”, parce qu’ils portaient une pancarte publicitaire devant et une derrière.) Parfois, pour une seule assemblée, un millier ou plus de Témoins participaient à ces défilés. D’autres, de maison en maison, invitaient les gens à venir écouter les discours. Il était très encourageant pour chacun de collaborer avec ses compagnons et d’en voir des centaines, sinon des milliers, prêcher à ses côtés. Parallèlement, dans un rayon considérable les gens apprenaient que les Témoins de Jéhovah tenaient un rassemblement près de chez eux, et ils avaient l’occasion d’entendre directement ce qu’ils enseignaient, de voir par eux-mêmes comment ils se conduisaient.
Les discours prononcés aux assemblées ont souvent eu beaucoup plus d’auditeurs que les seuls assistants. À l’assemblée de Toronto (Canada), en 1927, le discours de frère Rutherford intitulé “Liberté pour les peuples”, retransmis par 53 stations de radio, a été ainsi écouté par un immense auditoire international, ce qui était remarquable. L’année suivante, depuis Detroit (Michigan), le discours “Chef pour l’humanité” a été relayé par un nombre double de stations, et des émetteurs à ondes courtes l’ont retransmis jusqu’en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud.
En 1931, les principales sociétés radiophoniques n’ont pas voulu apporter leur concours au projet de retransmission d’un discours d’assemblée prononcé par frère Rutherford. Afin de répandre le message “Le Royaume, l’espérance du monde”, la Société Watch Tower a donc mis en place, avec la collaboration de la Compagnie américaine des téléphones et télégraphes, son propre réseau de 163 stations qui comportait le plus grand réseau relié par câble jamais monté. En outre, plus de 300 stations de radio en divers endroits du monde ont diffusé un enregistrement de ce discours.
Durant l’assemblée de Washington, en 1935, frère Rutherford a traité le sujet “Gouvernement”; il a nettement attiré l’attention sur le fait que le Royaume de Jéhovah et du Christ remplacera bientôt tous les gouvernements humains. Plus de 20 000 personnes ont écouté ce discours dans l’Auditorium de Washington. Mais il a également été retransmis par radio et par lignes téléphoniques dans le monde entier, jusqu’en Amérique centrale et en Amérique du Sud, en Europe, en Afrique du Sud, en Océanie et dans des pays d’Orient. Ce discours a peut-être été écouté par des millions de personnes. Deux grands quotidiens de Washington qui s’étaient engagés à en publier le texte ont rompu leur contrat. Cependant, les frères ont placé des voitures à haut-parleurs à trois endroits du centre de Washington et à 40 autres dans la périphérie, si bien que, selon les estimations, 120 000 personnes de plus ont entendu le discours.
Puis, en 1938, en Angleterre, depuis le Royal Albert Hall à Londres, le discours direct “Face aux réalités” a été retransmis dans plusieurs pays, en tout dans 50 villes où se tenaient des assemblées auxquelles on a dénombré au total quelque 200 000 assistants. Par ailleurs, de nombreuses personnes l’ont entendu à la radio.
Ainsi, même si les Témoins de Jéhovah étaient peu nombreux, leurs assemblées ont joué un rôle important dans la prédication publique du message du Royaume.
Assemblées d’après-guerre en Europe
Certaines assemblées ont laissé un souvenir plus particulier que d’autres. Ce fut le cas, par exemple, de celles qui se sont tenues en Europe aussitôt après la Seconde Guerre mondiale.
Citons celle d’Amsterdam, aux Pays-Bas, le 5 août 1945, c’est-à-dire moins de quatre mois après la libération des Témoins qui avaient été internés dans les camps de concentration allemands. On attendait environ 2 500 personnes, dont 2 000 auraient besoin d’être hébergées. Pour que tout le monde ait un endroit où dormir, les Témoins d’Amsterdam ont étalé de la paille sur le sol de leur maison. Les assistants sont venus de partout et en utilisant tous les moyens de transport possibles et imaginables: en bateau, en camion, à bicyclette et certains en auto-stop.
À cette assemblée, on a ri et pleuré, chanté et remercié Jéhovah pour sa bonté. Un assistant a observé: “Leur joie, indicible, était celle d’une organisation théocratique tout juste libérée des chaînes!” Avant la guerre, on comptait moins de 500 Témoins aux Pays-Bas. Au total, 426 avaient été arrêtés et emprisonnés, dont 117 étaient morts des suites directes de la persécution. À l’assemblée, certains ont eu le bonheur de retrouver des êtres chers qu’ils croyaient disparus. D’autres ont versé des larmes en cherchant vainement. Ce soir-là, 4 000 personnes ont écouté avec une attention soutenue le discours public qui expliquait pourquoi les Témoins de Jéhovah avaient été si violemment persécutés. En dépit de ce qu’ils avaient souffert, les Témoins se sont organisés pour aller de l’avant dans l’œuvre que Dieu leur confiait.
L’année suivante, en 1946, les frères d’Allemagne ont tenu une assemblée à Nuremberg. On leur a accordé l’usage du Zeppelinwiese, qui avait servi pour les parades de Hitler. Le deuxième jour de l’assemblée, Erich Frost, qui avait personnellement subi la brutalité de la Gestapo et passé des années dans un camp de concentration nazi, a prononcé le discours public “Les chrétiens dans le creuset de l’épreuve”. Aux 6 000 Témoins présents se sont ajoutés 3 000 habitants de Nuremberg.
Or le dernier jour de l’assemblée coïncidait avec celui où devait être annoncé, à Nuremberg, le verdict du procès de criminels de guerre. Les autorités militaires ont décrété le couvre-feu ce jour-là. Toutefois, après de longues négociations, elles ont convenu qu’étant donné la position adoptée par les Témoins de Jéhovah face à l’opposition nazie, il n’aurait pas été convenable de les empêcher de terminer leur assemblée en toute sérénité. Ainsi, ce dernier jour, les frères ont écouté tous ensemble le discours dynamique intitulé “Sans crainte devant la conspiration mondiale”.
Ils ont vu la main de Jéhovah dans l’événement. En effet, au moment précis où l’on prononçait la condamnation des représentants d’un régime qui avait tenté de les exterminer, les Témoins de Jéhovah étaient réunis pour adorer Jéhovah à l’endroit même où Hitler avait organisé quelques-uns des déploiements de forces nazies les plus spectaculaires. Le président de l’assemblée a d’ailleurs dit: “Rien que pour vivre ce jour, qui n’est qu’un avant-goût du triomphe du peuple de Dieu sur ses ennemis à la bataille d’Harmaguédon, cela valait la peine de passer neuf ans dans un camp de concentration.”
D’autres assemblées mémorables
À mesure que l’activité des Témoins de Jéhovah a pris de l’ampleur, d’autres assemblées ont eu lieu autour du globe. Toutes ont offert de grands moments aux assistants.
En 1952, à l’occasion de la visite du président de la Société Watch Tower en Rhodésie du Nord (maintenant la Zambie), au cœur du Copperbelt, une assemblée a été organisée à Kitwe. Les frères disposaient d’un terrain spacieux aux abords d’un camp minier, au lieu dit aujourd’hui Chamboli. Ils ont nivelé le sommet d’une gigantesque fourmilière abandonnée et ont bâti dessus un abri au toit de chaume en guise d’estrade couverte. Ils ont également construit des dortoirs à deux niveaux, longs de 180 mètres, qui étaient disposés comme les rayons d’une roue autour de l’aire centrale où étaient installés les sièges. Une partie des dortoirs était réservée aux hommes et aux garçons, l’autre aux femmes et aux fillettes. Pour se rendre à cette assemblée, certains ont fait le trajet à bicyclette, ce qui leur a pris deux semaines. D’autres ont voyagé à pied pendant des jours et ont terminé leur trajet à bord d’autobus vétustes.
Pendant les sessions, les auditeurs ont été très attentifs, alors qu’ils étaient assis en plein air sur des bancs de bambou plutôt inconfortables. Ils étaient venus pour écouter, et ils ne voulaient pas manquer une seule parole. Au moment des cantiques, le chant de ces 20 000 assistants était d’une telle beauté qu’il arrachait des larmes. Sans accompagnement musical pourtant, leurs voix s’élevaient avec une merveilleuse harmonie. Non seulement dans leur chant, mais aussi dans tous les domaines, ces Témoins étaient visiblement unis, alors qu’ils venaient de milieux et de tribus différents.
Pouvez-vous imaginer ce qu’ont ressenti les Témoins de Jéhovah du Portugal quand, après presque 50 ans de lutte en faveur de la liberté de culte, ils ont obtenu d’être reconnus officiellement le 18 décembre 1974? À cette date, ils n’étaient qu’un peu plus de 14 000. Quelques jours après, 7 586 d’entre eux se sont massés dans un pavillon des sports à Porto. Le lendemain, 39 284 autres personnes ont rempli à craquer un stade de football à Lisbonne. Frères Knorr et Franz étaient avec eux en cet heureux jour, resté inoubliable pour beaucoup.
Organisation de rassemblements internationaux
Depuis plus d’un demi-siècle, les Témoins de Jéhovah tiennent de grandes assemblées simultanément dans plusieurs villes de différents pays. Ces événements renforcent leur sentiment de fraternité internationale, notamment lorsqu’ils écoutent tous ensemble les discours principaux depuis une même ville.
Toutefois, ce n’est pas avant 1946 qu’une assemblée internationale a réuni dans une même ville des assistants originaires de diverses parties du monde. C’était à Cleveland (Ohio). Bien qu’au sortir de la guerre il fût encore difficile de voyager, 80 000 personnes sont venues, dont 302 depuis 32 pays autres que les États-Unis. Il y a eu des sessions en 20 langues. Beaucoup d’enseignements pratiques ont été donnés en vue de l’expansion future de l’œuvre d’évangélisation. Un des points forts de l’assemblée a été le discours de frère Knorr portant sur la reconstruction et l’expansion. Des applaudissements enthousiastes ont salué l’annonce des projets de la Société concernant l’agrandissement de l’imprimerie et des bureaux du siège mondial, l’augmentation du nombre de ses stations radiophoniques, l’ouverture de filiales dans les principaux pays du monde et son intention de donner plus d’importance à l’œuvre missionnaire. Immédiatement après cette assemblée, le nécessaire a été fait pour que frères Knorr et Henschel fassent un voyage autour du monde dans le but de mettre en œuvre ce qui avait été annoncé.
Dans les années qui ont suivi, des assemblées vraiment inoubliables se sont tenues au Yankee Stadium de New York. À la première, du 30 juillet au 6 août 1950, 67 pays étaient représentés. Le programme prévoyait que des serviteurs de filiale, des missionnaires et d’autres assistants donnent brièvement des nouvelles de l’activité dans leurs territoires. Ils ont offert à l’auditoire un aperçu émouvant de l’immense œuvre d’évangélisation qui s’y effectuait. Le dernier jour, ce sont 123 707 personnes qui ont écouté le discours “Pouvez-vous vivre à jamais dans le bonheur sur la terre?” L’assemblée avait été placée sous le thème “Accroissement de la théocratie”. L’attention a été attirée sur l’accroissement numérique considérable; toutefois, et le président de l’assemblée, Grant Suiter, a bien insisté sur ce point, ce n’était pas dans le but de louer certains esprits brillants dans l’organisation visible, mais plutôt parce que ‘cette nouvelle force du nombre était tout à l’honneur de Jéhovah’. Et d’ajouter: “C’est ainsi qu’il faut voir les choses, et nous ne voulons pas les voir autrement.”
En 1953, le Yankee Stadium de New York a de nouveau accueilli une assemblée, dont l’assistance s’est élevée cette fois à 165 829 personnes. Tout comme à la précédente assemblée tenue dans ce stade, le programme incluait l’examen de prophéties bibliques passionnantes, des conseils pratiques sur la façon de prêcher la bonne nouvelle et des comptes rendus émanant de nombreux pays. Les sessions commençaient vers 9 h 30, mais en général ne s’achevaient pas avant 21 heures ou 21 h 30. Ce furent huit jours entiers de festin spirituel et de joie.
Pour la plus grande de leurs assemblées, en 1958, à New York, il a fallu louer non seulement le Yankee Stadium, mais aussi les Polo Grounds voisins, ainsi que des endroits supplémentaires autour du stade destinés à recevoir la foule des assistants. Le dernier jour, comme il n’y avait plus une seule place de libre, les frères ont obtenu l’autorisation exceptionnelle d’utiliser même la pelouse du Yankee Stadium, et il a été très émouvant de voir encore des milliers de personnes entrer, se déchausser et aller s’asseoir sur l’herbe. On a compté 253 922 assistants au discours public. Autre preuve que Jéhovah avait béni le ministère de ses serviteurs, 7 136 nouveaux disciples ont symbolisé l’offrande de leur personne à Dieu par le baptême dans l’eau. Ce chiffre était plus de deux fois supérieur à celui des baptêmes enregistrés le jour mémorable de la Pentecôte en l’an 33, selon le récit biblique. — Actes 2:41.
Tout le déroulement de ces assemblées portait l’empreinte de quelque chose de supérieur à une organisation efficace. Il s’agissait de la manifestation de l’esprit de Dieu en action parmi son peuple. Partout se ressentait l’amour fraternel qui découle de l’amour pour Dieu. Il n’y avait pas d’organisateurs cher payés. Le personnel de chaque service était constitué de volontaires. Frères et sœurs chrétiens, souvent en famille, tenaient les buvettes et les cafétérias. Ils préparaient des repas chauds et, sous d’immenses tentes à l’extérieur du stade, ils servaient jusqu’à mille assistants par minute. Des dizaines de milliers de frères et sœurs étaient heureux de faire leur part: ils se rendaient utiles à leurs compagnons, s’occupaient des installations nécessaires, faisaient la cuisine, servaient les repas, assuraient le nettoyage, etc.
D’autres volontaires ont passé des centaines de milliers d’heures à attribuer un logement à tous les assistants. Certaines années, on a organisé des camps pour caravanes et tentes, afin d’y loger au moins une partie des assistants. En 1953, les Témoins ont moissonné gratuitement les 16 hectares de céréales d’un agriculteur du New Jersey qui leur louait son terrain afin d’y installer leur camp de caravanes. Les frères ont monté sanitaires, éclairage, douches, laveries, cafétéria et épiceries pour les besoins d’une population dépassant 45 000 personnes. Quand les assistants ont commencé à arriver, une ville est née en une nuit. Des milliers d’autres assistants ont été logés dans des hôtels ou chez l’habitant à New York et alentour. C’était une entreprise gigantesque. Avec la bénédiction de Jéhovah, elle a été menée à bien.
Des assemblées qui se déplacent
Dans cette famille internationale de frères, chacun s’intéresse vivement à ses coreligionnaires par delà les frontières. De ce fait, les Témoins de Jéhovah saisissent les occasions qui s’offrent à eux de se rendre à des assemblées hors de leurs pays.
Quand la première des assemblées ayant pour thème “L’adoration pure” s’est tenue en 1951 en Angleterre, au stade Wembley de Londres, des Témoins de 40 pays étaient présents. Le programme a mis l’accent sur le côté pratique du culte pur et a encouragé les assistants à faire du ministère chrétien leur carrière. Depuis l’Angleterre, beaucoup de Témoins sont passés sur le continent, où devaient se tenir neuf autres assemblées au cours des deux mois suivants. La plus grande a été celle de Francfort-sur-le-Main, en Allemagne, à laquelle ont assisté 47 432 personnes originaires de 24 pays. L’affection chaleureuse des frères s’est manifestée notamment à la fin du programme, quand l’orchestre s’est mis à jouer et que les frères allemands, spontanément, ont entonné un cantique d’adieu dans lequel ils recommandaient à Dieu leurs compagnons venus de l’étranger pour se joindre à eux. Beaucoup agitaient des mouchoirs, et des centaines ont envahi le terrain, une manière d’exprimer personnellement leur reconnaissance pour cette magnifique fête théocratique.
En 1955, davantage de Témoins encore ont pris des dispositions afin de retrouver leurs frères chrétiens à l’étranger à l’occasion d’une assemblée. Au moyen de deux bateaux (de 700 places chacun) et de 42 avions affrétés, les délégués des États-Unis et du Canada se sont rendus en Europe. Le journal The Stars and Stripes, dans son édition européenne publiée en Allemagne, a parlé de l’arrivée des Témoins comme étant “probablement la plus grande arrivée massive d’Américains en Europe depuis l’invasion alliée pendant la Seconde Guerre mondiale”. D’autres délégués étaient originaires d’Amérique centrale et du Sud, d’Asie, d’Afrique et d’Australie. Malgré les efforts du clergé de la chrétienté pour empêcher les Témoins de tenir leurs rassemblements à Rome et à Nuremberg, les huit assemblées prévues, dont ces deux-là, ont bel et bien eu lieu en Europe pendant l’été. Les assistants ont été très nombreux, depuis 4 351 à Rome jusqu’à 107 423 à Nuremberg. On a également compté 17 729 personnes au Waldbühne, dans ce qui était alors Berlin-Ouest, où les frères de la zone est pouvaient accéder à moindres risques. Nombre d’entre eux avaient été emprisonnés en raison de leurs croyances ou avaient des membres de leur famille toujours incarcérés, mais ils demeuraient fermes dans la foi. Le thème de l’assemblée était donc bien choisi, à savoir: “Le Royaume triomphant.”
Il y avait déjà eu beaucoup d’assemblées internationales, mais celle qui s’est tenue en 1963 a été la première en son genre. C’était une “assemblée autour du monde”. Commençant par Milwaukee (Wisconsin, États-Unis), elle s’est déplacée à New York, puis dans quatre grandes villes d’Europe; ensuite, elle a eu lieu au Proche-Orient; puis en Inde, en Birmanie (aujourd’hui le Myanmar), en Thaïlande, à Hong-Kong, à Singapour, aux Philippines, en Indonésie, en Australie, à Taïwan, au Japon, en Nouvelle-Zélande, aux Fidji, en République de Corée et à Hawaii; après quoi, de nouveau sur le continent nord-américain. On a dénombré une assistance totale de 580 000 personnes, originaires de 161 pays. En tout, 583 personnes, représentant 20 pays, se sont déplacées autour du monde pour assister à toutes les assemblées dans un pays après l’autre. Grâce à des visites organisées, elles ont découvert des lieux offrant un intérêt religieux; elles ont aussi accompagné les frères et sœurs de chaque pays dans la prédication de maison en maison. Toutes ont voyagé à leurs frais.
Les délégués latino-américains venaient toujours en force aux assemblées internationales. Mais en 1966-1967, ce fut leur tour de recevoir leurs frères. Ceux qui l’ont suivi n’oublieront jamais le drame qui a fait revivre l’histoire de Jérémie et qui a fait comprendre à tous sa signification en ce qui concerne notre époquea. Les liens d’amour chrétien se sont resserrés quand les visiteurs ont vu de leurs yeux dans quel contexte défavorable les frères d’Amérique latine menaient une vaste campagne d’enseignement biblique. Ils ont été profondément touchés par la foi solide de leurs compagnons, dont beaucoup avaient triomphé d’obstacles apparemment insurmontables pour assister à l’assemblée, comme l’opposition familiale, les inondations, la perte de leurs biens. Quel encouragement d’entendre des récits comme celui d’une frêle Uruguayenne, pionnière spéciale, qui a été interviewée avec à ses côtés sur l’estrade une bonne partie des 80 personnes qu’elle avait aidées à progresser jusqu’au baptême chrétien. (En 1992, elle avait porté ce chiffre à 105. Elle était toujours aussi frêle et toujours pionnière spéciale!) Quelle joie aussi de rencontrer des missionnaires formés dans les toutes premières classes de l’École de Galaad, toujours en activité dans leur territoire! De telles assemblées ont énormément stimulé l’œuvre effectuée dans cette partie du monde. Aujourd’hui, dans nombre de ces pays, on compte 10, 15, voire 20 fois plus d’adorateurs de Jéhovah qu’à l’époque.
Quelques années plus tard, en 1970-1971, c’est en Afrique que des Témoins se sont rendus pour faire connaissance avec leurs frères à l’occasion d’assemblées internationales. La plus grande de ces assemblées a été celle de Lagos (Nigeria), où il a fallu construire depuis a jusqu’à z toutes les installations nécessaires. En vue de protéger les assistants du soleil brûlant, une véritable ville de bambou a été construite (emplacements couverts pour les sièges, dortoirs, cafétéria et autres services). Les frères et sœurs ont, à cet effet, rassemblé 100 000 perches de bambou et confectionné 36 000 nattes de roseau. Quant au programme, il a été présenté simultanément en 17 langues. L’assistance maximale a été de 121 128 personnes, et 3 775 nouveaux Témoins ont été baptisés. Bon nombre d’assistants appartenant à diverses tribus s’étaient autrefois combattus. Mais maintenant, qu’il était beau de voir ces hommes et ces femmes unis par des liens d’une authentique fraternité chrétienne!
Après l’assemblée, certains des délégués étrangers se sont rendus en autocar à Igboland, où ils voulaient voir la région la plus gravement touchée par la guerre civile. Dans toutes les villes qu’ils ont traversées, les Témoins locaux les ont accueillis à grandes embrassades et avec force effusions, ce qui a fait sensation. Les gens sortaient dans la rue pour observer le spectacle. Jamais ils n’avaient vu pareille démonstration d’amour et d’unité entre Noirs et Blancs.
Dans certains pays, les Témoins de Jéhovah sont si nombreux qu’il leur est impossible de se rassembler tous en un même endroit. Toutefois, de temps à autre, ils tiennent plusieurs grandes assemblées simultanément, suivies d’autres, sur quelques semaines. En 1969, l’unité goûtée aux assemblées organisées sur ce modèle a été rehaussée par le fait que certains des principaux orateurs ont fait la navette par avion entre les assemblées, pour les desservir toutes. En 1983 et en 1988, pareille unité a été ressentie quand plusieurs grandes assemblées de même langue ont été reliées par téléphone, même par delà les frontières, lors des discours clés prononcés par des membres du Collège central. Mais, au fond, l’unité des Témoins de Jéhovah tient au fait qu’ils adorent tous Jéhovah comme le seul vrai Dieu, ont pour guide unique la Bible, bénéficient d’un même programme d’alimentation spirituelle, considèrent Jésus Christ comme leur Conducteur, s’efforcent de manifester les fruits de l’esprit de Dieu dans leur vie, placent leur confiance dans le Royaume de Dieu, et font leur part dans la proclamation de la bonne nouvelle de ce Royaume.
Organisés pour la louange internationale de Jéhovah
Le nombre des Témoins de Jéhovah a tellement augmenté qu’il est supérieur à la population de beaucoup de pays. Afin que leurs assemblées soient le plus bénéfiques possible, il faut qu’elles soient minutieusement planifiées. Pourtant, il suffit d’indiquer dans les publications à quelle assemblée chacun doit se rendre pour être sûr qu’il y sera possible de recevoir tout le monde. Maintenant, quand il projette une assemblée internationale, le Collège central doit souvent tenir compte non seulement du nombre de Témoins de l’étranger qui aimeraient s’y rendre et qui sont en mesure de le faire, mais aussi de la taille des installations disponibles, du nombre de Témoins du pays d’accueil qui viendront, et des logements dont on pourra disposer afin d’héberger les assistants arrivant de loin; ensuite, un chiffre maximum peut être fixé pour chaque pays. Tel a été le cas par exemple, en 1989, des trois assemblées “La piété” en Pologne.
À ces assemblées, on attendait les quelque 90 000 Témoins de Jéhovah de Pologne, plus les milliers de Polonais nouvellement intéressés par la vérité, plus des invités de Grande-Bretagne, du Canada et des États-Unis. On a accueilli également d’importantes délégations de Témoins d’Italie, de France et du Japon, ainsi que quelques Scandinaves et quelques Grecs. Au moins 37 pays ont été représentés. Pour certaines parties du programme, il a été nécessaire d’interpréter en 16 langues des discours donnés en polonais ou en anglais. L’assistance totale aux trois assemblées a été de 166 518 personnes.
D’importants groupes de Témoins étaient venus des pays qui étaient alors l’Union soviétique et la Tchécoslovaquie; de grosses délégations étaient originaires d’autres pays d’Europe de l’Est. Tout le monde n’a pu loger dans les hôtels ou les dortoirs d’écoles. Les Témoins polonais ont donc fait preuve d’hospitalité, ouvrant leurs cœurs et leurs maisons, heureux de partager ce qu’ils possédaient. Une congrégation de 146 proclamateurs a hébergé plus de 1 200 personnes. Certains des assistants n’avaient jusque-là connu que des rassemblements d’un maximum de 15 à 20 serviteurs de Jéhovah. En embrassant du regard tout un stade rempli de dizaines de milliers de Témoins, en priant avec eux et en unissant leurs voix aux leurs dans des cantiques de louange à Jéhovah, ils sentaient leur cœur se gonfler de reconnaissance. Lorsqu’ils se mélangeaient entre les sessions, ils tombaient dans les bras les uns des autres, quand bien même la différence de langue les empêchait de dire avec des mots ce que leur cœur voulait crier.
À la fin de l’assemblée, ils débordaient de gratitude envers Jéhovah, qui avait rendu tout cela possible. À Varsovie, après les paroles d’adieu du président de l’assemblée, l’auditoire a éclaté en applaudissements qui ont crépité pendant au moins dix minutes. Après le cantique final et la prière, les applaudissements ont repris; on s’est attardé longtemps dans les gradins. Tous les frères avaient attendu cet événement pendant tant d’années qu’ils le faisaient durer le plus possible.
L’année suivante, en 1990, moins de cinq mois après la levée de l’interdiction qui frappait les Témoins de Jéhovah depuis 40 ans dans ce qui fut l’Allemagne de l’Est, une nouvelle assemblée internationale a été organisée, cette fois à Berlin. Parmi les 44 532 personnes présentes, il y avait des délégués de 65 pays. De certains pays, ils n’étaient venus qu’à quelques-uns; de Pologne, ils étaient environ 4 500. Les mots ne suffisaient pas pour exprimer l’intensité des sentiments de ces frères qui n’avaient jamais eu la liberté d’assister à pareille assemblée; quand tous les assistants ont uni leurs voix dans un cantique de louange à Jéhovah, ils n’ont pu retenir des larmes de joie.
Peu de temps après, une assemblée identique s’est tenue à São Paulo, au Brésil, et il a fallu deux immenses stades pour accueillir les 134 406 assistants, une foule très cosmopolite. Cette assemblée internationale a été suivie d’une autre en Argentine, où deux stades ont également été utilisés simultanément pour contenir l’assistance, tout aussi cosmopolite. À l’aube de 1991, d’autres assemblées internationales se préparaient aux Philippines, à Taïwan et en Thaïlande. Cette année-là, il y a eu aussi beaucoup de monde, de plusieurs pays, aux assemblées d’Europe de l’Est: en Hongrie, dans ce qui était alors la Tchécoslovaquie, et dans ce qui est maintenant la Croatie. En 1992, des délégués de 28 pays ont eu le privilège insigne de compter parmi les 46 214 personnes qui étaient à Saint-Pétersbourg pour la première véritable assemblée internationale de Témoins de Jéhovah en Russie.
Des occasions de se revigorer spirituellement
Les assemblées organisées par les Témoins de Jéhovah n’ont pas toutes un caractère international. Toutefois, le Collège central fait en sorte de tenir de grandes assemblées une fois par an, avec le même programme dans le monde entier en de nombreuses langues. Soit des assemblées qui réunissent une assistance nombreuse en un même endroit et donnent à des Témoins de tous les horizons l’occasion de fraterniser; soit des rassemblements de moindre taille, organisés dans davantage de villes, ce qui facilite la présence des nouveaux et permet à la population de centaines de petites villes d’observer de près un échantillon non négligeable de Témoins de Jéhovah.
De plus, une fois par an, les Témoins de Jéhovah de chaque circonscription (qui compte une vingtaine de congrégations) s’assemblent pendant deux jours et reçoivent des conseils spirituels et des encouragementsb. Enfin, depuis septembre 1987, une assemblée spéciale d’un jour, au programme enrichissant, est organisée une fois l’an dans chaque circonscription. Là où c’est possible, un représentant du siège mondial de la Société, ou un membre de la filiale du pays, se déplace pour participer au programme. Les Témoins de Jéhovah apprécient vivement l’enseignement qu’ils reçoivent à ces occasions. Dans la plupart des régions, les lieux d’assemblées ne sont pas éloignés ni difficiles d’accès. Il y a toutefois des exceptions. Ainsi, un surveillant itinérant a relaté le cas d’un couple âgé qui, au Zimbabwe, a fait 76 kilomètres à pied en portant des valises et des couvertures pour assister à une assemblée de circonscription.
S’il n’est plus prévu systématiquement de réserver du temps à la prédication durant ces assemblées, ce n’est certes pas parce que les Témoins y attachent moins d’importance. Maintenant, dans la plupart des cas, les gens qui vivent près des lieux d’assemblées reçoivent déjà régulièrement la visite des Témoins locaux, parfois toutes les semaines. Mais ceux qui assistent à l’assemblée saisissent toutes les occasions de prêcher de façon informelle, et leur conduite chrétienne est une autre façon de rendre un témoignage puissant.
Les preuves d’une véritable fraternité
La fraternité qui règne chez les Témoins de Jéhovah pendant leurs assemblées saute aux yeux. Tout observateur peut constater qu’il n’y a pas de partialité chez eux et qu’une entente sincère unit même ceux qui se rencontrent pour la première fois. En 1958, lors de l’assemblée internationale “La volonté divine” à New York, l’Amsterdam News de New York (2 août) a dit: “Partout on voyait se mêler les uns aux autres, joyeusement et en toute liberté, des Noirs, des Blancs et des Jaunes de toutes conditions et venus de tous les points du globe. (...) Des Témoins originaires de 120 pays se sont côtoyés et ont écouté les discours paisiblement, montrant aux Américains qu’il n’y a là rien d’impossible. (...) Cette assemblée est un éclatant exemple de collaboration et de fraternisation.”
Plus récemment, en 1985, quand les Témoins de Jéhovah ont tenu simultanément des assemblées à Durban et à Johannesburg, en Afrique du Sud, il y avait des représentants des principaux groupes raciaux et linguistiques du pays et des assistants venus de 23 autres pays. Il n’était pas difficile de remarquer la chaleureuse affection qui unissait les 77 830 assistants. “C’est beau, a dit une jeune Indienne. Toute ma conception de la vie a changé à la vue de ces métis, de ces Indiens, de ces Blancs et de ces Noirs qui se mêlaient les uns aux autres.”
Ce sentiment de fraternité ne se limite pas aux sourires, aux poignées de main et aux noms de “frère” et de “sœur” par lesquels les Témoins s’appellent. Par exemple, en 1963, quand des dispositions ont été prises pour l’assemblée autour du monde “La bonne nouvelle éternelle”, les Témoins de Jéhovah ont été informés que s’ils voulaient aider financièrement certains de leurs compagnons à assister à l’assemblée, la Société serait heureuse de veiller à ce que les fonds récoltés profitent à des frères du monde entier. Il n’y a pas eu de quête et aucune somme n’a été prélevée pour des frais administratifs. Les fonds récoltés ont tous servi au but prévu. Ainsi, 8 179 Témoins ont reçu de l’aide afin d’assister à l’assemblée — des délégués de tous les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, ainsi que des milliers de Témoins africains et plusieurs autres du Proche- et de l’Extrême-Orient. Une bonne partie des frères et des sœurs qui ont reçu cette aide étaient depuis longtemps dans le ministère à plein temps.
Vers la fin de 1978, une assemblée a été programmée à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Les Témoins des îles Cook brûlaient d’y assister. Mais la situation économique des îles était telle que le voyage aurait coûté à chacun une petite fortune. Cependant, en Nouvelle-Zélande, des frères et sœurs chrétiens pleins d’amour ont payé l’aller-retour d’une soixantaine de Témoins des îles Cook. La joie les inondait quand ils se sont retrouvés avec leurs frères maoris, samoans, niues et caucasiens à cette fête spirituelle.
En 1988, l’assemblée de district “La justice divine” à Montréal, au Canada, a offert un spectacle caractéristique de l’esprit qui règne chez les Témoins de Jéhovah. Pendant quatre jours, des Anglais, des Arabes, des Espagnols, des Français, des Grecs, des Italiens et des Portugais ont écouté le même programme, mais dans leurs langues respectives. Toutefois, à la fin de la dernière session, les 45 000 assistants se sont tous réunis dans le Stade olympique en une émouvante démonstration de fraternité et d’unité. Ils ont chanté tous ensemble, chacun dans sa langue, “Allez chanter jusqu’au bout de la terre: ‘Voici le Roi! C’est Jéhovah! Que terre et cieux soient dans la joie!’”
[Notes]
a Soixante-dix autres drames de ce genre ont été présentés aux assemblées au cours des 25 années qui ont suivi.
b De 1947 à 1987, ces assemblées ont eu lieu deux fois par an. Jusqu’en 1972, elles duraient trois jours; puis on a institué un programme de deux jours.
[Entrefilet, page 255]
“J’ai été énormément impressionné par l’amour et la bonté fraternelle.”
[Entrefilet, page 256]
Les trains d’assemblées: en voiture!
[Entrefilet, page 275]
Pas d’organisateurs cher payés, mais des volontaires.
[Entrefilet, page 278]
Unité entre Noirs et Blancs.
[Encadré/Illustrations, page 261]
Sept résolutions importantes prises à des assemblées
En 1922, la résolution intitulée “Un appel aux conducteurs des nations!” les mettait au défi de prouver que les humains ont suffisamment de sagesse pour diriger la terre, sinon d’admettre que la paix, la vie, la liberté et le bonheur sans fin ne peuvent venir que de Jéhovah par l’intermédiaire de Jésus Christ.
En 1923 a été prononcé “Un avertissement à tous les chrétiens”, montrant qu’il leur fallait sans perdre un instant s’enfuir des organisations qui affirment faussement représenter Dieu et le Christ.
En 1924, l’“Acte d’accusation contre le clergé” révélait que les doctrines et les pratiques du clergé de la chrétienté n’avaient rien de biblique.
En 1925, le “Message d’espérance” montrait pourquoi ceux qui affirment être les lumières, les guides, du monde n’ont pas satisfait les plus grands besoins des humains et comment seul le Royaume de Dieu le fera.
En 1926, “Un témoignage aux conducteurs des peuples” faisait savoir à ces derniers que Jéhovah est le seul vrai Dieu et que Jésus Christ est à présent le Roi légitime de la terre. Ce message exhortait les dirigeants à user de leur influence sur leurs peuples pour qu’ils se tournent vers le vrai Dieu et échappent au désastre.
En 1927, la “Résolution aux peuples de la chrétienté” a dévoilé la collusion de la finance avec la politique et les religions officielles pour tyranniser l’humanité. Elle encourageait les gens à abandonner la chrétienté et à placer leur confiance en Jéhovah et en son Royaume confié au Christ.
En 1928, la “Déclaration contre Satan et pour Jéhovah” révélait clairement que le Roi oint par Jéhovah, Jésus Christ, enchaînera bientôt Satan et détruira son organisation malfaisante; cette déclaration exhortait tous ceux qui aiment la justice à prendre position pour Jéhovah.
[Encadré/Illustrations, pages 272, 273]
Aspects marquants de quelques grandes assemblées
Des centaines de personnes radieuses arrivaient par bateau, des milliers par avion, des dizaines de milliers en automobile et en autocar.
Il fallait une bonne organisation et les services de nombreux travailleurs pleins de bonne volonté pour trouver et attribuer suffisamment de logements.
Pendant ces assemblées de huit jours, des dizaines de milliers de repas chauds étaient servis régulièrement aux assistants.
En 1953, plus de 45 000 assistants ont été logés dans un camp de caravanes et de tentes.
En 1958, à New York, 7 136 personnes ont été baptisées — nombre jamais égalé depuis la Pentecôte de l’an 33.
En 1953, à New York, des banderoles déployées transmettaient les salutations de nombreux pays; les discours ont été présentés en 21 langues.
[Illustration, page 256]
Des assistants à l’assemblée de l’Association internationale des Étudiants de la Bible à Winnipeg (Manitoba, Canada) en 1917.
[Illustrations, page 258]
Joseph Rutherford prononçant un discours à Cedar Point (Ohio), en 1919. Il a encouragé tous ses auditeurs à participer avec zèle à l’annonce du Royaume de Dieu avec “L’Âge d’Or”.
[Illustration, page 259]
L’assemblée de Cedar Point en 1922. C’est là qu’a été lancé l’appel “Proclamez le Roi et son Royaume!”
[Illustration, page 260]
George Gangas était à Cedar Point en 1922. Depuis plus de 70 ans, il prêche avec zèle le Royaume de Dieu.
[Illustration, pages 262, 263]
Des assistants à l’assemblée de Columbus (Ohio), en 1931, qui ont adopté avec enthousiasme le nom de Témoins de Jéhovah.
[Illustration, page 264]
“Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau”: Nathan Knorr annonce leur parution en 1950.
[Illustration, page 264]
Les discours que Frederick Franz a prononcés sur l’accomplissement des prophéties bibliques ont été les moments forts d’une grande assemblée (New York en 1958).
[Illustrations, page 265]
Pendant de nombreuses années, la prédication a constitué une partie importante de toute grande assemblée.
Los Angeles (États-Unis), 1939 (en bas); Stockholm (Suède), 1963 (en médaillon).
[Illustrations, page 266]
En 1935, à Washington, Joseph Rutherford a prononcé un discours qui a été diffusé sur les cinq continents par radio et par ligne téléphonique.
[Illustrations, page 268]
En 1946, à Nuremberg (Allemagne), Erich Frost a prononcé un discours fougueux intitulé “Les chrétiens dans le creuset de l’épreuve”.
[Illustration, page 269]
En 1952, assemblée en plein air à Kitwe (Rhodésie du Nord) à l’occasion de la visite de Nathan Knorr.
[Illustrations, pages 270, 271]
En 1958, 253 922 personnes ont rempli à craquer deux immenses stades de New York pour écouter le message intitulé “Le royaume de Dieu est entré dans son règne — La fin du monde est-elle proche?”
Les Polo Grounds
Le Yankee Stadium
[Illustration, page 274]
En 1950, Grant Suiter, président de l’assemblée au Yankee Stadium.
[Illustration, page 274]
En 1958, John Groh (assis) discutant de l’organisation de l’assemblée avec George Couch.
[Illustrations, page 277]
En 1963 a eu lieu une “assemblée autour du monde”; des délégués originaires d’une vingtaine de pays en ont suivi l’itinéraire.
Kyōto, Japon (en bas, à gauche): une des 27 villes qui ont accueilli une assemblée. En République de Corée, deux Témoins font connaissance (au centre). Salutation maorie en Nouvelle-Zélande (ci-contre, à droite).
[Illustrations, page 279]
Une assemblée qui a comblé 17 groupes linguistiques simultanément, dans une cité de bambou construite pour la circonstance (Lagos, Nigeria, 1970).
[Illustrations, page 280]
En 1989, en Pologne ont eu lieu trois grandes assemblées auxquelles sont venus des délégués de 37 pays.
Theodore Jaracz (à droite) s’adressant aux assistants à Poznań.
Des milliers de baptêmes à Chorzów.
À Varsovie, les assistants ont applaudi à n’en plus finir.
Des délégués de ce qui était alors l’URSS (ci-dessous).
Des parties du programme de Chorzów ont été interprétées en 15 langues.