2e partie : La famille de Jésus
LA CARTE imprimée qui accompagne cet article apportera une aide considérable pour continuer l’étude relative à la famille de Jésus, dont les membres furent ses zélés disciples, étude parue dans La Tour de Garde du 1er juin 1959. Cette carte comprend les deux tribus d’Israël, importantes du point de vue théocratique, Lévi et Juda. À gauche figurent les généalogies de la tribu de Lévi en rapport avec Jésus, et, à droite, celles de la tribu de Juda. La maison paternelle principale ou la subdivision la plus importante de la tribu de Lévi était la maison d’Aaron, d’où sortaient tous les grands prêtres et les autres prêtres d’Israël ayant des fonctions sacerdotales. Les autres maisons des Lévites fournissaient les ministres d’un rang inférieur ou les assistants dans l’organisation du temple. De même pour la tribu de Juda, la maison paternelle la plus importante était la maison royale de David, d’où descendait la lignée ou dynastie des rois.
La dernière ligne de la carte nous donne les noms de la génération contemporaine de Jésus. Celle qui la précède se rapporte à la génération de Marie, mère de Jésus, et de Joseph, tandis que celle du milieu contient la génération de Héli, grand-père de Jésus. La partie gauche de la carte représente les liens de parenté unissant Jésus à Jean-Baptiste, comme nous l’avons montré dans l’article précédent. Notez que Marie, mère de Jésus, descendait de la maison royale de David par son père Héli, marié à une Lévite, Anne (nom que la tradition donne à la mère de Marie). À son tour, la sœur d’Anne épousa l’homme qui devint le père d’Élisabeth, de la maison d’Aaron. Élisabeth, leur enfant, naquit ainsi fille réelle de la maison d’Aaron et, quand elle épousa Zacharie, également de la maison d’Aaron, leur fils, Jean-Baptiste, appartint à cette maison sacerdotale, à la fois par son père et par sa mère. D’après la carte, on voit clairement qu’Élisabeth et Marie étaient cousines germaines, de la même génération, et Jean-Baptiste, cousin de Jésus au second degré dans la génération suivante.
Suivant la généalogie de Jésus, la carte indique que Marie était sa mère naturelle, bien que Jéhovah lui-même continuât d’être son Père, car il avait pris les dispositions pour qu’il fût conçu de cette façon par l’intervention miraculeuse du saint esprit, et la vie de son Fils devait être transférée de son existence préhumaine céleste à celle d’un enfant humain. Cela permettait à Jésus d’être appelé à la fois “ Fils de Dieu ” et “ Fils de l’homme ”. Le père de Marie étant Héli, de la maison de David par le fils de ce dernier, Nathan, Jésus reçut le droit naturel au trône de David par l’intermédiaire de Marie. Cependant, comme nous l’avons montré dans le précédent article, puisque Joseph adopta légalement Jésus comme son fils premier-né, Jésus avait un droit supplémentaire au trône, le père de Joseph, Jacob, étant un descendant direct du roi David par Salomon et de tous les rois qui régnèrent en Juda.
SALOMÉ, JACQUES ET JEAN
Cela nous conduit maintenant vers une autre famille très intéressante, étroitement apparentée à Jésus et associée avec lui dans la propagation du christianisme primitif. C’est à la famille du maître-pêcheur Zébédée de Galilée que nous faisons allusion. Zébédée épousa Salomé de la maison de David, sœur naturelle de Marie, mère de Jésusa. Ils eurent deux fils, Jacques, généralement cité le premier parce qu’il était probablement l’aîné, et Jean. Ces deux frères étaient donc, comme Jésus, de la lignée davidique. Ces liens de parenté faisaient de Zébédée et de Salomé respectivement l’oncle et la tante de Jésus, et de leurs fils, Jacques et Jean, les cousins germains de Jésus.
Quelque temps après avoir rencontré Jean et André près du Jourdain, Jésus rendit visite à son oncle, qui exerçait le métier de pêcheur. Là, devant leur père, Jésus invita officiellement Jacques et Jean à devenir “ pêcheurs d’hommes ” à plein temps et à abandonner leur métier de pêcheurs. Zébédée, homme de foi, ne souleva manifestement aucune objection (Mat. 4:21, 22). Même Salomé, femme de Zébédée et tante de Jésus, eut la permission de quitter sa maison pendant de longues périodes, afin d’être un zélé disciple de Jésus dans son œuvre de prédication, en même temps qu’un grand nombre d’autres femmes. Ces liens de parenté nous aident à comprendre pourquoi, en une certaine occasion, Salomé eut le courage de demander une faveur spéciale à son neveu, Jésus. Jésus institua apôtres ses deux cousins, Jacques et Jean, les comptant parmi les douze. — Mat 10:2 ; 20:20-23.
Cette étude des parents de Jésus nous aide à comprendre une autre scène très touchante qui prouve une fois de plus la profondeur de l’amour et de la sollicitude de Jésus. À la fin de son ministère public son père adoptif, Joseph, était mort, semble-t-il. Cela impliquait que Jésus, en qualité de fils aîné, devait prendre soin de Marie, sa mère, et il le fit. Ce fut le dernier acte qu’il accomplit avant d’expirer, tandis qu’il était encore pendu au poteau auquel on l’avait cloué. Près de là se tenaient Marie, sa mère, et sa tante Salomé, ainsi que d’autres femmes dévouées. Disons en passant que Jean, celui qui relate l’événement, ne désigne pas sa mère par son nom, car dans sa modestie, il ne donne aucune prééminence à sa proche famille. Pas une seule fois, dans tout son évangile, il ne mentionne par le nom son frère Jacques ou lui-même. Mais Marc, qui nomme les femmes présentes près du poteau, appelle la mère de Jean par son nom, Salomé. — Marc 15:40 ; 16:1.
Jésus, sur le poteau, abaissa les yeux sur sa mère, transpercée d’une douleur profonde et, apercevant près de là Jean, le disciple qu’il aimait, frappé d’une lourde peine, il dit devant eux : “ Femme, voilà ton fils. ” Puis il dit à Jean : “ Voilà ta mère. ” Ces quelques mots en disent long au sujet des trois personnes impliquées dans cette ultime tragédie. La Bible raconte que, dès ce moment-là, Jean prit sa tante Marie, la mère de Jésus, chez lui à Jérusalem. Cet incident indique le tribut d’amour que Jésus paya à la femme qui, avec désintéressement, s’était donnée pour être “ l’esclave ” de Jéhovah, de la naissance à la mort du plus grand homme de la terre, homme qu’elle avait eu le privilège d’enfanter. Il montre en outre comme Jésus agissait après mûre réflexion. Qui mieux que Salomé aurait pu consoler Marie dans son désespoir, elle, sa propre sœur charnelle, qui était dans la vérité et un fidèle disciple de Jésus et qui, sans aucun doute, habitait avec Jean son fils bien-aimé et compréhensif ? — Jean 19:25-27.
LA FAMILLE DE L’“ AUTRE MARIE ”
Selon la tradition, une autre famille théocratique et remplie de zèle appartenait, dit-on, à la proche parenté de Jésus, bien qu’il n’y ait aucun verset des Écritures qui l’appuient directement. C’est la famille de l’“ autre Marie ”, femme craignant Jéhovah, compagne intime de Marie, mère de Jésus, et qui suivit Jésus pendant la plus grande partie de son ministère. Elle assista à l’exécution de Jésus en compagnie de Marie et de Salomé. Ce fut elle et Marie de Magdala qui se rendirent au sépulcre le 16 Nisan pour oindre le corps de Jésus mais, au lieu de cela, elles eurent le privilège de parler les premières avec Jésus glorifié, ressuscité (Mat. 27:56, 61 ; 28:1-10). Marie, cet ardent disciple de Jésus, était la femme d’un homme dont le nom en araméen était Clopas, mais en grec, Alphée, prétend-onb. — Jean 19:25 ; Marc 16:1 ; Luc 6:15.
L’“ autre Marie ” avait deux fils, Jacques et Joses (Marc 15:40). Si la tradition est juste quand elle prétend que Clopas était le frère de Joseph, père nourricier de Jésus, alors ces deux frères étaient demi-cousins de Jésus. Le fils de Marie, Jacques, connu aussi sous le nom de “ Jacques le mineur ”, pour le distinguer de l’apôtre Jacques, fils de Zébédée, était un très actif disciple de Jésus. Il eut le privilège d’être nommé par Jésus l’un des douze apôtres (Mat. 10:3). En outre, Jacques avait un fils adulte, très dévoué, répondant au nom de Jude, qui fut désigné pareillement comme l’un des “ douze apôtres de l’agneau ”. Ce Jude, son fils, fut connu plus tard sous le nom de Thaddée, ou simplement comme le “ fils de Jacques ” pour le distinguer de Judas Iscariot. Ces hommes, qui étaient peut-être apparentés à Jésus, étaient constamment en sa compagnie et se montrèrent en tout temps loyaux et fidèles. — Mat. 10:3 ; Luc 6:16 ; Jean 14:22.
LES FRÈRES ET SŒURS DE JÉSUS
La Bible affirme clairement que Jésus eut des demi-frères et des demi-sœurs. Le fait qu’il est parlé de Jésus comme du fils premier-né de Marie implique que celle-ci a dû avoir d’autres enfants (Luc 2:7). En outre, elle a dû avoir ces autres enfants de Joseph, son mari, parce qu’il est rapporté que Joseph eut des relations avec elle après la naissance de Jésus (Mat. 1:25). Les deux versets qui montrent que Jésus avait des sœurs, bien qu’elles ne soient pas citées individuellement par leur nom, indiquent que dans leur ville natale de Nazareth, on connaissait très bien tous les garçons et toutes les filles de cette famille (Mat. 13:56 ; Marc 6:3). La Bible donne les noms des frères de Jésus : Jacques, Joseph, Simon et Jude. — Mat. 13:55.
Pendant le ministère de Jésus, Marie emmena ses enfants avec elle en plusieurs circonstances. Cela permettait à ses fils de suivre la carrière publique de leur frère aîné (Mat. 12:46 ; Jean 2:12). Mais, pendant quelque temps, ses demi-frères firent preuve d’un manque de foi, et cela nous aide à comprendre pourquoi Jésus n’a désigné aucun membre de sa famille immédiate comme l’un des douze apôtres, comme il le fit pour ses cousins dont la foi était solidement établie. Cependant, les preuves indiquent qu’à la fin du ministère de Jésus, ses frères s’étaient réveillés spirituellement. Après sa résurrection et, parmi les dix manifestations qu’il fit dans la chair, l’une eut lieu devant un certain Jacques, mais on ne peut prouver s’il s’agissait ou non de son demi-frère. — I Cor. 15:7.
Les faits montrent clairement que le jour de la Pentecôte de l’an 33 apr. J.-C., les frères charnels de Jésus ainsi que sa mère se trouvaient parmi les 120 personnes qui furent engendrées de l’esprit, et qui reçurent le don du saint esprit (Actes 1:14, 15 ; 2:1-4). Cela donna à ses frères l’espoir de vivre et de régner avec Jésus-Christ dans le ciel, comme membres des 144 000 cohéritiers du Royaume. Il n’est fait mention nulle part que l’un d’entre eux soit devenu infidèle. Sur les quatre frères restants, deux jouèrent un rôle important dans l’assemblée chrétienne primitive. Jacques devint le surveillant de la grande assemblée de Jérusalem. Il servait aussi en qualité de membre éminent du corps dirigeant au siège de Jérusalem (Actes 12:17 ; 15:13 ; 21:18). Jacques écrivit sous inspiration le livre de la Bible qui porte son nom. L’autre frère renommé, Jude, fut lui aussi un écrivain inspiré de la Bible. Le livre de Jude porte le nom de son rédacteur. Ces hommes n’ont jamais revendiqué des privilèges spéciaux sous prétexte qu’ils étaient frères de Jésus. Ils parlent modestement d’eux-mêmes comme étant des “ esclaves de Jésus-Christ ”. — Jacq. 1:1 ; Jude 1, NW.
En vérité, le premier siècle de l’ère chrétienne vit quelques-uns des grands héros de la vraie foi en action. Dans son programme bien développé, Jéhovah vit qu’il convenait que son Fils bien-aimé fût entouré d’associés zélés et protégé par un large cercle de famille, composé d’hommes et de femmes qui étaient, par-dessus tout, serviteurs de Jéhovah, le Dieu très-haut.
[Notes]
a The Catholic Encyclopedia, tome XIII, p. 403 ; Dictionary of the Bible de Hastings, tome IV, p. 355 ; Cyclopaedia de M’Clintock & Strong, tome IX, p. 258.
b M’Clintock & Strong, tome I, p. 176 ; tome II, p. 384 ; Westminster Dictionary of the Bilble, p. 380.
[Schéma, page 349]
(Voir la publication)
LA FAMILLE DE JÉSUS
TRIBU DE LÉVI Références scripturales
Maison d’Aaron (Prêtres)
Père d’Élisabeth Luc 1:5
Autres maisons de Lévites Luc 1:36
Mère d’Élisabeth
Anne ? (Mère de Marie)
Zébédée Mat. 26:37 ; Marc 1:20 ;
Salomé Mat. 20:20 ; 27:56 ;
TRIBU DE JUDA
Maison de David (Rois)
Nathan Luc 3:31
Héli Luc 3:23
Marie Mat. 1:16 ; 13:55 ; Marc 6:3 ;
Jésus (Fils de Dieu) Mat. 1:25 ; Luc 1:35 ;
(Fils de l’homme) Lc 2:7 ; 9:22
(Fils adoptif de Joseph) Lc 4:22
Salomon Mat. 1:7
Jacob Mat. 1:16
Joseph Mat. 1:16 ; 2:13 ; Luc 2:4 ;
Jacques Mat. 13:55 ; Marc 6:3 ;
Joseph (Joses) Mat. 13:55 ; Marc 6:3
Simon Mat. 13:55 ; Marc 6:3
Jude Mat. 13:55 ; Marc 6:3 ;
Sœurs Mat. 13:56 ; Marc 6:3
Mère de Joseph
?
Jacques (Fils d’Alphée) Mat. 10:3 ; 27:56 ;
(le mineur) Marc 3:18 ; 15:40 ;
Femme
Joses Mat. 27:56 ; Marc 15:40, 47
Autres maisons de Juda
[Illustrations, page 348]
Zébédée
Salomé
Jacques
Jean