REINS, ROGNONS, LOMBES
Les reins sont les organes symétriques placés dans la partie inférieure du dos. Ils ont pour fonction de filtrer les impuretés du sang. Chez les animaux, on les appelle aussi “ rognons ”. À propos du mot hébreu kelayôth (reins), J. Oswalt a écrit : “ Employé au sens figuré, ce terme désigne les aspects les plus profonds de la personnalité. ” (Theological Wordbook of the Old Testament, par R. Laird Harris, 1980, vol. 1, p. 440 ; voir Ps 7:9, note). Il en va de même du mot grec néphroï (reins). — Ré 2:23, note.
L’expression plurielle “ les reins ” désigne la région abdominale et le tour des hanches. La Bible désigne cette région par les mots hébreux ḥalatsayim (reins) et mothnayim (hanches, reins) (Is 5:27 ; 2R 4:29). Le grec osphus est également employé dans son sens ordinaire lorsqu’il est dit que Jean le baptiseur avait une ceinture de cuir autour des reins. — Mt 3:4.
Le mot hébreu kèsèl (lombes) figure plusieurs fois en Lévitique 3:4-15 en rapport avec les animaux offerts en sacrifices de communion. Il est également employé en Job 15:27 et Psaume 38:7, où il est traduit par “ reins ”.
Comme tous les organes du corps, les reins ont été conçus directement par le Créateur, Jéhovah Dieu (Ps 139:13). Dans les sacrifices d’animaux, la graisse qui entourait les rognons était considérée comme une partie de choix ; il était dit expressément qu’il fallait la faire fumer sur l’autel en même temps que les rognons lors des sacrifices de communion (Lv 3:10, 11 ; 9:19, 20), des sacrifices pour le péché (Lv 4:8, 9 ; 8:14, 16 ; 9:10) et des sacrifices de culpabilité (Lv 7:1, 4). Quand eut lieu l’installation de la prêtrise, les rognons du bélier d’installation furent d’abord balancés, puis brûlés sur l’autel (Ex 29:22, 24, 25 ; Lv 8:25, 27, 28). Dans ce sens de morceau de choix, Moïse dit que Jéhovah avait nourri son peuple Israël avec “ la graisse des rognons du blé ”. — Dt 32:14.
La partie du corps qui est désignée par le mot “ reins ” contient les organes de reproduction ; c’est la raison pour laquelle la Bible dit que les descendants d’un homme ‘ sortent de ses reins ’. (Gn 35:11 ; 1R 8:19 ; Ac 2:30.) Paul reprend cette idée quand il explique que la prêtrise de Jésus à la manière de Melkisédec est supérieure à celle d’Aaron parce que Lévi, ancêtre d’Aaron, était dans les reins d’Abraham et qu’en ce sens il avait payé des dîmes à Melkisédec (Hé 7:5-10 ; Gn 14:18-20). L’apôtre a un argument similaire en Romains 7:9 : “ Moi [Paul le Juif, dans les reins de ses ancêtres avant que la Loi ne fût donnée] j’étais vivant autrefois en dehors de la loi ; mais quand le commandement est arrivé, le péché a repris vie, mais moi je suis mort. ”
Étant situés profondément dans le corps, les reins font partie des organes les plus difficilement accessibles. C’est donc avec raison que la Bible utilise le mot reins pour évoquer les pensées et les sentiments les plus secrets. Une blessure aux reins est une blessure très profonde, au propre comme au figuré (Jb 16:13 ; Ps 73:21 ; Lm 3:13). À plusieurs reprises, les reins sont mentionnés en rapport étroit avec le cœur, qui représente figurément toute la personne intérieure. — Jr 11:20 ; 17:10 ; 20:12 ; voir CŒUR.
Le Créateur a de l’homme la connaissance la plus précise et la plus profonde qui soit ; c’est pourquoi il est dit que Jéhovah sonde “ le cœur et les reins ”. De même, son Fils scrute “ les reins et les cœurs ”. (Ps 7:9 ; Ré 2:23.) Comme on affine l’argent, Jéhovah peut ‘ affiner ’ les reins et le cœur d’une personne pour qu’elle devienne droite à Ses yeux et plus sensible à Ses voies. — Ps 26:2 ; 66:10.
David écrivit en Psaume 16:7 : “ Je bénirai Jéhovah qui m’a conseillé. Oui, durant les nuits mes reins m’ont corrigé. ” Les conseils divins touchaient David au plus profond de son être, car il était un adorateur du vrai Dieu. Les ‘ conseils ’ l’avaient pénétré si profondément qu’il les assimilait à ses “ reins ”, si bien qu’il pouvait déclarer que ses reins le corrigeaient.
Même en étant éventuellement sur les lèvres des méchants, la Parole de Dieu n’affecte pas les aspects les plus profonds de leur personnalité. Ainsi, Jérémie 12:2 dit à propos des méchants : “ Ils continuent d’aller de l’avant ; ils ont même produit du fruit. Tu es tout près dans leur bouche, mais loin de leurs reins. ” C’est une pensée équivalente à celle d’Isaïe 29:13, cité par Jésus en Matthieu 15:7, 8, qui dit la même chose au sujet du cœur des méchants ; cela montre que parfois les mots “ cœur ” et “ reins ” sont d’un emploi interchangeable.
L’expression ‘ se ceindre les reins ’ signifiait relever les extrémités de sa tunique pour les mettre sous sa ceinture afin de se livrer plus facilement à une activité physique. Cette expression finit par prendre le sens de se préparer à accomplir une activité mentale ou spirituelle énergique, et quelquefois aussi celui de fortifier. — Lc 12:35 ; voir 1P 1:13 : “ Mobilisez vos facultés [littéralement : “ Ceignez les reins de votre pensée ”] pour l’action. ”
Selon Éphésiens 6:14, les chrétiens doivent avoir “ les reins ceints de vérité ”, autrement dit être fortifiés par la Parole divine de vérité, qui est un soutien indispensable, exactement comme une ceinture serrée autour des reins protège des conséquences douloureuses d’un travail pénible.
Jéhovah prédit la douleur et la détresse de Jérusalem avec cette image : “ Tout homme robuste [avait] les mains sur les reins comme une femme qui accouche. ” — Jr 30:6.