Pourquoi le champ de Dieu sera productif
1. Quel autre terme grec allons-nous examiner à présent, et combien de fois figure-t-il dans les Écritures grecques chrétiennes ?
À PRÉSENT que nous comprenons mieux comment les rédacteurs inspirés des Écritures grecques chrétiennes employèrent le mot aïôn, nous sommes mieux à même de distinguer ce terme de l’autre mot grec qui nous intéresse : kosmos. Ce mot est utilisé 187 fois par les écrivains inspirés, principalement par l’apôtre Jean, et chaque fois la version du roi Jacques (angl.) le rend par “monde”, sauf dans I Pierre 3:3, où elle le traduit par “parure”. Il en est de même de la Traduction du monde nouveau, qui rend kosmos 186 fois par “monde” et une fois (dans I Pierre 3:3) par “parure”. Cette exception s’explique quand on sait que le mot “cosmétique” vient du grec kosmêtikos, lui-même un dérivé de kosmos.
2. Pourquoi les Écritures inspirées ne parlent-elles jamais d’un “nouveau kosmos” ?
2 Il est intéressant de remarquer que les écrivains inspirés parlent de nouveaux cieux, d’une nouvelle terre et de la Nouvelle Jérusalem, mais qu’ils n’emploient jamais l’expression nouveau kosmos. La raison de cela nous apparaît clairement lorsque nous nous rendons compte que dans la Bible le terme kosmos implique ou concerne la famille humaine, la race humaine, les hommes. Or il n’y aura pas une nouvelle famille humaine sur la terre. L’humanité est rachetée. Jésus-Christ, le Fils de Dieu, mourut en tant que sacrifice humain parfait afin de racheter pour l’humanité ce qu’Adam, homme parfait, perdit en Éden par son péché. — II Pierre 3:13 ; Apoc. 3:12 ; 21:1, 2.
3. Quelle définition est donnée du mot kosmos ?
3 L’emploi que Pierre fait du mot kosmos dans I Pierre 3:3, indique que la signification la plus simple de ce vocable est “arrangement” et aussi “parure, beauté, ornement”, parce que ce qui est bien arrangé est beau. Ainsi, dans les Écritures grecques chrétiennes, kosmos désigne souvent l’arrangement au milieu duquel vit toute l’humanité. Dans le même ordre d’idées, parfois les écrivains inspirés utilisent kosmos dans le sens de structure du milieu, l’arrangement des choses où l’homme est né, dans lequel il existe et auquel il doit accorder une considération et un respect relatifs. Cette structure des choses qui entourent les hommes et qui les affectent, a été érigée ici-bas, sur la terre. Examinons quelques exemples où kosmos est employé selon cette acception du terme.
4-6. Quel est le sens du terme kosmos dans Jean 16:21 ; I Corinthiens 14:10, 11 et I Jean 3:17 ?
4 Peu de temps avant de souffrir atrocement lui-même, Jésus-Christ déclara à ses fidèles apôtres : “Une femme, quand elle enfante, s’attriste, parce que son heure est arrivée ; mais lorsqu’elle a donné le jour au petit enfant, elle ne se souvient plus de la tribulation, à cause de la joie de ce qu’un homme est né dans le monde [kosmos].” (Jean 16:21, MN). L’idée principale exprimée ici n’est pas que l’homme soit né dans la famille humaine, mais qu’un nouveau-né existe désormais dans un cadre ou structure de conditions humaines.
5 En conseillant aux chrétiens d’éviter d’employer dans leurs réunions un langage que tous les auditeurs ne pourraient comprendre, l’apôtre Paul écrivit : “Il se peut qu’il y ait dans le monde tant de sortes de sons de langage, et cependant aucune sorte n’est dépourvue de sens. Si donc je ne comprends pas la valeur du son de langage, je serai un étranger pour celui qui parle, et celui qui parle sera un étranger pour moi.” (I Cor. 14:10, 11, MN). Ainsi, au milieu de cette structure ou arrangement des choses et des circonstances dans lesquelles les hommes se trouvent, il existe parmi les 2 796 langues et dialectes actuellement recensés, de nombreuses sortes de sons de langage, sans compter les autres sons, par exemple ceux qui sont produits par les instruments de musique. Mais tous ces sons font partie de l’expérience commune des hommes.
6 Pour montrer, à l’aide d’une comparaison, qu’il ne faut pas manquer de manifester l’amour chrétien, l’apôtre Jean pose cette question : “Mais quiconque a les ressources de ce monde pour soutenir la vie et qui voit son frère dans le besoin, et cependant ferme devant lui la porte de ses tendres compassions, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ?” (I Jean 3:17, MN). Si le monde où il vit avec son frère fournit au chrétien les moyens de soutenir la vie, il doit faire preuve d’amour pratique et partager ses ressources avec son frère nécessiteux.
7. D’après Jésus, qui est le chef de la présente structure extérieure des choses, et comment ce fait se trouve-t-il confirmé dans Luc 4:5-8 ?
7 Peu de temps avant d’être livré à ses ennemis, Jésus-Christ démasqua le chef invisible de la présente structure extérieure des choses qui touchent tous les hommes. Il affirma : “Maintenant il y a un jugement de ce monde ; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors. (...) Je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car le chef du monde vient. Et il n’a pas de prise sur moi. (...) Le chef de ce monde est jugé.” (Jean 12:31 ; 14:30 ; 16:11, MN). Le chef invisible de ce monde n’avait pas plus de prise sur Jésus à la fin de son ministère terrestre comme Messie ou Christ, qu’au début, lorsqu’il s’y préparait. Au cours de cette préparation, Jésus jeûna pendant quarante jours dans le désert. “Puis l’ayant élevé, il lui montra en un instant tous les royaumes de la terre habitée ; et le Diable lui dit : ‘Je te donnerai toute cette autorité et leur gloire, parce qu’elle m’a été remise, et je la donne à qui je veux. Toi donc, si tu fais un acte d’adoration devant moi, elle t’appartiendra tout entière.’” Par cette proposition, Satan le Diable se disait l’invisible “chef de ce monde”, mais Jésus refusa de conclure ce marché avec lui. — Luc 4:5-8, MN.
8. Comment Jésus, en tant qu’homme, put-il vaincre le monde ?
8 Avant même d’avoir quitté ce monde, Jésus l’avait vaincu en tant qu’homme de chair parfait. À propos de la dernière Pâque qu’il célébra avec ses apôtres, la Bible déclare : “Or, parce qu’il savait avant la fête de la pâque que, pour lui, son heure était venue de passer de ce monde au Père”, Jésus se mit à laver les pieds des apôtres (Jean 13:1-5, MN). Plus tard la même nuit, il leur dit : “Je suis sorti du Père et venu dans le monde. De plus, je quitte le monde et je m’en vais au Père. (...) Dans le monde, vous aurez des tribulations, mais prenez courage ! J’ai vaincu le monde.” (Jean 16:28, 33, MN). Il mit en pratique lui-même ce qu’il leur avait dit auparavant, savoir : “Celui qui est épris de son âme la détruit, mais celui qui hait son âme en ce monde la sauvegardera pour la vie éternelle.” (Jean 12:25, MN). En sacrifiant sa vie ou âme humaine, Jésus se montra digne de recevoir la vie immortelle auprès de son Père céleste.
9. Quelle autre définition est donnée du mot kosmos, et quel exemple est cité dans Luc 12:29, 30 ?
9 On pourrait citer d’autres versets bibliques qui contiennent des exemples où le mot kosmos est employé dans le sens de structure extérieure des circonstances dans lesquelles tous les hommes sont nés (Mat. 16:26 ; 24:21 ; Jean 18:36 ; Rom. 5:12). Mais passons à un autre emploi du mot, un emploi proprement chrétien qui a dû sembler étrange aux païens. Cet usage original du terme kosmos consistait à l’employer pour désigner la masse des humains en dehors de la congrégation chrétienne et en opposition avec elle. Tel est le sens du mot dans le passage suivant, où Jésus ordonna à ses disciples de ne pas s’inquiéter au sujet de leurs besoins matériels : “Car toutes ces choses les nations du monde les recherchent avec ardeur, mais votre Père sait que vous avez besoin de ces choses.” — Luc 12:29, 30, MN.
10. Citez des exemples bibliques de ce deuxième emploi du mot kosmos.
10 Mettant en contraste ce monde-là et ses disciples, Jésus affirma : “L’esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit ni ne le connaît. Vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous et qu’il est en vous. (...) Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus, mais vous me verrez.” (Jean 14:17, 19, MN). Il prévint ses disciples que le monde les haïrait, en disant : “Si le monde vous hait, vous savez qu’il m’a haï avant de vous haïr. Si vous faisiez partie du monde, le monde serait épris de ce qui serait sien. Mais parce que vous ne faites pas partie du monde et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait.” (Jean 15:18, 19 ; 7:7 ; I Jean 3:13, MN). Dans la dernière prière qu’il fit avec ses apôtres, Jésus dit à Dieu : “Je sollicite à leur sujet ; je ne sollicite pas au sujet du monde, mais au sujet de ceux que tu m’as donnés ; parce qu’ils sont à toi. (...) Je leur ai donné ta parole, mais le monde les a haïs, parce qu’ils ne font pas partie du monde, tout comme je ne fais pas partie du monde.” — Jean 17:9, 14, MN.
11. Comment Paul, Jacques et Jean emploient-ils le mot kosmos selon la définition donnée au paragraphe neuf ?
11 Parce que le monde s’est détourné de Dieu et qu’il est hostile envers son peuple, l’apôtre Paul écrivit : “Dieu, par le moyen de Christ, réconciliait un monde avec lui, ne leur comptant pas leurs offenses, et il nous a remis la parole de la réconciliation. Nous sommes donc des ambassadeurs remplaçant Christ, comme si Dieu suppliait par nous. Comme remplaçants de Christ, nous supplions : ‘Devenez réconciliés avec Dieu.’” (II Cor. 5:19, 20 ; 7:10, MN). Le disciple Jacques aussi donna cet avertissement au sujet des hommes qui se sont éloignés de Dieu : “La forme de culte qui est pure et sans souillure au point de vue de notre Dieu et Père, la voici : s’occuper des orphelins et des veuves dans leur tribulation, et se garder de toute tache du monde.” “Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié pour le monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se constitue ennemi de Dieu.” (Jacq. 1:27 ; 4:4, MN). L’apôtre Jean en explique la raison en ces termes : “Nous savons que nous venons de Dieu et que le monde entier gît au pouvoir du mauvais.” (I Jean 5:19, MN). Aussi ne devons-nous pas aimer ce monde-là. — I Jean 2:15-17.
LE CHAMP D’ACTIVITÉ DE DIEU
12. Quelle est la troisième définition du mot kosmos, et comment ce terme est-il employé en ce sens dans Jean 1:9, 10, 29 ?
12 Selon un troisième emploi du vocable grec kosmos, ce terme désigne les hommes, la famille humaine considérée dans son ensemble, tout le genre humain sur la terre, la totalité des créatures humaines sans égard à leur condition morale ou ligne de conduite. Il s’agit des hommes eux-mêmes, en tant que créatures de Dieu. Dans cette acception du terme, Jean 1:9, 10 (MN) déclare : “La vraie lumière qui donne la lumière à toute sorte d’homme allait venir dans le monde. Il était dans le monde, et le monde vint à l’existence par lui, mais le monde ne l’a pas connu.” C’est également en ce sens que Jean-Baptiste put s’écrier, en désignant Jésus-Christ : “Voyez l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde !” — Jean 1:29 ; I Jean 2:2, MN.
13. a) À la lumière de cette définition et de Jean 3:16, 17, expliquez la déclaration que firent les Samaritains de Sychar à propos de Jésus. b) De quel monde Jésus et ses disciples sont-ils la lumière ?
13 Faisant allusion aux hommes qui vivent dans le présent arrangement, Jésus déclara à un chef des Juifs nommé Nicodème : “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas détruit mais ait la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.” (Jean 3:16, 17, MN). Voilà comment les Samaritains de la ville de Sychar comprenaient la chose, car après que Jésus eut confessé à la Samaritaine qu’il était le Messie ou Christ et que les Samaritains l’eurent écouté, ils dirent : “Nous savons que cet homme est pour sûr le sauveur du monde.” Il était le sauveur non seulement des Juifs, mais encore des Samaritains et des autres races (Jean 4:42, MN). En harmonie avec ce fait, Jésus affirma publiquement devant les Juifs : “Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera en aucune façon dans les ténèbres, mais il possédera la lumière de la vie.” “Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.” (Jean 8:12 ; 9:5, MN). Ses disciples doivent, à leur tour, être la lumière du monde. — Mat. 5:14-16 ; Phil. 2:15.
14. Qu’écrivit Pierre concernant Jésus, l’agneau sacrificiel ?
14 Au sujet de Jésus, qui se présenta comme un agneau sacrificiel, l’apôtre Pierre écrivit : “Vous avez été délivrés (...) par un sang précieux, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, oui, celui de Christ. Certes, il était préconnu dès avant la fondation [grec, katabolê] du monde, mais il a été manifesté à la fin des temps pour vous.” — I Pierre 1:18-20, MN.
15, 16. a) Quand eut lieu la “fondation du monde” ? b) Comment Jésus confirma-t-il cette pensée ?
15 Or Jésus fut manifesté comme le Messie ou Christ au cours des années 29 à 33 de notre ère, “à la fin des temps” et non lors de la “fondation du monde”. Il s’ensuit que la “fondation du monde” eut lieu antérieurement. Mais quand ? Elle se produisit lorsqu’Adam et Ève, condamnés à mort, furent chassés du paradis d’Éden ou, plus particulièrement, quand Adam et Ève eurent des enfants qui pouvaient être délivrés de la condamnation de mort qu’ils avaient héritée d’Adam (Rom. 5:12, 13). D’après la Bible, Abel fut le premier membre de ce monde des hommes à se montrer digne d’être racheté.
16 Que ce fût là la fondation du monde (kosmos), Jésus l’indiqua quand il déclara aux chefs des Juifs qui cherchaient à le faire mourir : “Vous êtes témoins des actes de vos pères et cependant vous leur donnez votre consentement, parce que ceux-ci ont tué les prophètes et vous, vous bâtissez leurs tombes. C’est pourquoi la sagesse de Dieu a dit : ‘Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, et ils en tueront et persécuteront, afin que le sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la fondation du monde soit demandé à cette génération, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui a été tué entre l’autel et la maison [le temple].’” (Luc 11:48-51, MN). Jésus montra par là que l’effusion du sang de tous les prophètes depuis la fondation du monde, commença par Abel. Par conséquent, Abel vécut à la “fondation du monde”. Grâce à son sacrifice en tant qu’Agneau de Dieu, Jésus-Christ pouvait ôter le péché héréditaire de ce monde-là des hommes. — Gen. 4:2-11, 25 ; Mat. 23:35 ; Héb. 11:4 ; 12:24.
17, 18. a) Comment Jésus fut-il “préconnu dès avant la fondation du monde” ? b) Comment Jéhovah révéla-t-il ce dessein dans Genèse 3:15 ?
17 Mais dans ce cas, comment peut-on dire que Jésus-Christ, le Fils céleste de Dieu, “était préconnu dès avant la fondation du monde” ? En ce sens que Jéhovah Dieu savait d’avance, avant le temps d’Abel, que son Fils bien-aimé serait l’Agneau de Dieu immolé pour racheter le monde des hommes. Tant qu’Adam et Ève étaient parfaits et sans péché dans le jardin d’Éden, Dieu n’avait pas besoin de prévoir le rachat du monde des hommes par le moyen d’un sacrifice humain parfait. Mais dès que ce premier couple humain eut péché, Dieu en eut connaissance ou apprit, puisque Adam et Ève se sentirent coupables et se cachèrent. Dieu leur fit confesser leur péché. Immédiatement, il forma le dessein de racheter le monde des descendants d’Adam et Ève. Il révéla ce dessein en déclarant au serpent qui représentait le Tentateur, Satan le Diable : “Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.” — Gen. 3:15.
18 En disant “sa postérité”, c’est-à-dire la postérité de “la femme”, Dieu parlait particulièrement de son Fils unique, qui devint Jésus-Christ sur la terre. En prédisant la blessure de ce Fils au “talon”, Dieu faisait allusion à sa mort. Par sa mort, le Fils de Dieu prouva qu’il était parfaitement intègre, mais en même temps il mourut comme un agneau ou sacrifice rédempteur, l’“Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde [kosmos]”. Ainsi, d’après Genèse 3:15, le Christ “était préconnu” de Dieu avant que celui-ci ait prononcé sa sentence contre Ève et Adam, avant donc qu’il les ait chassés du jardin d’Éden et qu’Ève ait commencé à mettre au monde des enfants avec douleur. Ce fut donc avant la “fondation du monde”, c’est-à-dire du monde des hommes qui hériteraient le péché mais qui seraient rachetables grâce au sacrifice de la Postérité principale de la femme de Dieu. Ce fut avant que le fidèle Abel offrît en sacrifice des moutons de son troupeau, aux environs de l’an 3897 av. J.-C. Dès cette époque-là, si longtemps avant sa mort ici-bas, Jésus-Christ “était préconnu” de Dieu son Père. — Gen. 22:1-18 ; Ex. 12:3-28 ; 29:38-42.
19, 20. a) D’après Paul, qui fut choisi avec le Christ “avant la fondation du monde” ? b) Comment Dieu put-il faire cela ?
19 Utilisant exactement la même expression grecque que l’apôtre Pierre, l’apôtre Paul écrivit : “Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, car il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes, en union avec Christ, de même qu’il nous a choisis en union avec lui avant la fondation du monde, afin que nous soyons saints et sans tache devant lui, dans l’amour. Car il nous a prédestinés pour l’adoption par Jésus-Christ, comme fils pour lui-même, selon le bon plaisir de sa volonté, (...) nous avons la libération par la rançon, grâce au sang de celui-ci.” — Éph. 1:3-7, MN.
20 Il faut en déduire que lorsque Jéhovah Dieu parla de l’inimitié entre la postérité du Serpent et celle de sa “femme”, il décida que cette postérité promise comprendrait 144 000 autres fils spirituels, qui deviendraient l’Épouse de son Fils principal. Ainsi Dieu choisit les 144 000 en union avec Jésus-Christ “avant la fondation du monde”. Pour rendre la chose possible, Dieu prédestina ces 144 000, c’est-à-dire qu’il décida d’avance d’adopter ce nombre de fils spirituels par le moyen de son Fils unique, Jésus-Christ, qui verserait son sang en leur faveur comme un sacrifice rédempteur. De cette façon, les 144 000, choisis pour faire partie de la postérité de la femme en union avec Christ, seraient libérés du monde pécheur des hommes. Tout comme la postérité du Serpent comprendrait de nombreuses personnes, la postérité de la femme serait, elle aussi, composée de nombreux fils de Dieu.
“ÉCRIT (...) DÈS LA FONDATION DU MONDE”
21. a) Expliquez la vraie signification de Révélation 13:8, et montrez pourquoi c’est là la bonne explication de ce passage. b) Combien de noms figurent dans ce “rouleau de vie” ?
21 La Révélation (13:1-8, MN) nous présente l’organisation politique visible du grand Serpent sous la figure d’une bête sauvage. À propos de cette dernière, il est dit : “Tous ceux qui habitent la terre l’adoreront ; le nom d’aucun d’entre eux n’est écrit dans le rouleau de vie de l’Agneau qui a été égorgé dès la fondation du monde.” Cela ne veut pas dire que l’Agneau fut égorgé dès la fondation du monde, car “il était préconnu” dès avant la fondation du monde et il ne fut égorgé qu’en l’an 33 de notre ère, comme l’atteste Révélation 5:6-10. Par suite, Révélation 13:8 signifie que ce rouleau de vie appartient à l’Agneau égorgé, que ceux qui adorent la bête sauvage symbolique ne sont pas inscrits dans ce rouleau et qu’il n’a jamais été prévu que leurs noms y soient écrits. Dès “la fondation du monde”, Dieu décida que de tels idolâtres ne recevraient pas la vie immortelle au ciel en union avec l’Agneau de Dieu glorifié. Dans le rouleau de vie en question, il n’y a de place que pour 144 000 noms, les noms de ceux qui refusent d’adorer la bête sauvage symbolique et son image. — Rév. 15:2, 3 ; 20:4 ; 21:27, MN.
22, 23. a) Quels sont, peut-être, les noms inscrits dans le “rouleau de vie” mentionné dans Révélation 17:8, et pourquoi ? b) En quels termes le Christ semble-t-il faire allusion à cela dans Matthieu 25:24 ?
22 À propos des temps modernes et de ceux qui adorent l’image de la bête sauvage, il est écrit dans Révélation 17:8 (MN) : “Ceux qui habitent la terre s’étonneront avec admiration, mais leurs noms n’ont pas été écrits dans le rouleau de vie dès la fondation du monde.” Comme ce verset ne précise pas qu’il s’agit ici du rouleau “de l’Agneau qui a été égorgé”, il peut s’agir d’un autre rouleau ou livre, celui dans lequel sont écrits les noms de ceux qui doivent hériter la vie terrestre dans le système de choses à venir. Puisque Abel reçoit une mention honorable dans Hébreux 11:4 et 12:24, son nom serait le premier à être inscrit dans ce rouleau (Rév. 20:12-15, MN). Abel fait partie des “autres brebis” pour qui le Berger accompli, Jésus-Christ, livra son âme ou vie humaine. — Jean 10:14-16, MN.
23 Abel vivra donc dans le territoire terrestre du Royaume de Dieu et c’est ici-bas qu’il jouira des bénédictions de ce Royaume de la Postérité de la “femme” de Dieu (Gen. 3:15). Ici, sur la terre, il pourra jouir de la vie avec la classe des brebis qui actuellement témoignent de la bonté à l’égard des frères spirituels du Christ, le reste de la postérité de la femme de Dieu (Apoc. 12:1, 2, 5, 6, 17). C’est à ce privilège, semble-t-il, que Jésus fait allusion dans sa parabole des brebis et des boucs, maintenant en cours d’accomplissement. Dans cette parabole, il déclare aux brebis rassemblées à sa droite : “Venez, vous qui avez la bénédiction de mon Père, héritez le royaume qui vous a été préparé depuis la fondation [grec, katabolê] du monde.” — Mat. 25:34, MN.
24. Pourquoi Jésus employa-t-il le mot grec katabolê dans Matthieu 25:34, au lieu de thémélios (fondement) ?
24 Le terme grec (katabolê) traduit ici par “fondation” est différent de celui (thémélios) qui désigne Jésus comme le “fondement” de la congrégation chrétienne (I Cor. 3:10-12 ; Éph. 2:20-22, MN). Cette distinction est justifiée, car les deux termes grecs ne parlent pas du même événement. En effet, la pose de Jésus-Christ comme “fondement” de la Sion céleste, n’est pas la même chose que la “fondation” du monde, et les deux événements ne se sont pas produits à la même date ou à la même époque (És. 28:16 ; I Pierre 2:5, 6). Jésus-Christ fut posé comme le fondement de Sion plusieurs milliers d’années après la “fondation du monde”. À partir du moment où il fit la déclaration, consignée dans Genèse 3:15, concernant la Postérité de sa femme, Dieu commença à prendre ses dispositions en vue de l’établissement du Royaume messianique qui bénirait toutes les “autres brebis”. On voit donc que les bienfaits du territoire terrestre du Royaume ont été préparés “depuis la fondation du monde”.
“DE NOUVEAUX CIEUX ET UNE NOUVELLE TERRE”
25, 26. D’après Pierre, qu’est-ce qui existait avant le déluge du temps de Noé, et quelle question se pose ?
25 La bénédiction de toutes les “autres brebis” sous le Royaume de Dieu s’effectuera à l’époque où se réalisera la promesse concernant “de nouveaux cieux et une nouvelle terre”. En amenant la discussion de ce dernier sujet, l’apôtre Pierre écrit : “Dieu (...) ne s’est pas retenu de châtier l’ancien monde [kosmos], mais a gardé à l’abri Noé, prédicateur de la justice, ainsi que sept autres, quand il a amené un déluge sur un monde d’impies.” (II Pierre 2:4, 5, MN). Ensuite, Pierre décrit en ces termes la situation qui existait immédiatement avant le déluge : “Il y eut autrefois des cieux, et une terre qui était d’une manière compacte hors de l’eau et au milieu de l’eau par la parole de Dieu ; et que par ces moyens le monde de ce temps-là subit la destruction quand il fut inondé d’eau.” — II Pierre 3:5, 6, MN.
26 Notez que Pierre mentionne ici trois choses en rapport avec le déluge : 1) il y eut “autrefois des cieux” ; 2) “une terre qui était d’une manière compacte hors de l’eau et au milieu de l’eau” ; 3) “le monde de ce temps-là”. Ces choses furent-elles anéanties toutes les trois, sinon qu’est-ce qui fut détruit ?
27. Qu’est-ce qui ne fut pas détruit par le déluge, néanmoins quel changement celui-ci provoqua-t-il ?
27 La terre ne disparut pas ; elle est toujours “d’une manière compacte hors de l’eau”. Cependant, elle n’est pas “au milieu de l’eau”. Pourquoi ? Parce que l’eau qui l’entourait alors tomba du ciel en trombe. Cette eau ne provenait pas des nuages. En effet, jusqu’à la six-centième année de la vie de Noé, les “cieux” d’autrefois étaient différents de l’espace qui est au-dessus de nous à l’heure actuelle. Ils comportaient un élément qui est absent de nos cieux, savoir un anneau suspendu au-dessus de l’atmosphère terrestre, composé de milliards de tonnes d’eau. Selon Genèse 1:6-8, cet anneau d’eau se forma dans les cieux conformément à un ordre divin. Ainsi, recouverte par cette voûte aqueuse, la terre était “au milieu de l’eau par la parole de Dieu”. En novembre de la six-centième année de Noé, Dieu prononça une parole qui fit tomber cet anneau d’eau sur la terre, d’où l’eau était venue à l’origine. Cet aspect des cieux disparut donc, mais le soleil, la lune et les étoiles composant nos cieux, demeurèrent inchangés (Gen. 1:14-19 ; 6:5 à 8:7). Dans ce cas, qu’est-ce qui disparut au déluge ?
28. a) Selon II Pierre 3:6, qui fut détruit par le déluge ? b) Qui échappa à la destruction ?
28 Ce furent les hommes en dehors de l’arche de Noé qui disparurent. Voilà donc de qui il est question dans II Pierre 3:6, où il est dit que “le monde de ce temps-là subit la destruction quand il fut inondé d’eau”. Ces hommes-là constituaient l’“ancien monde”, et II Pierre 2:5 affirme que Dieu les châtia “quand il a amené un déluge sur un monde d’impies”. Il s’agissait donc du monde des hommes éloignés de Dieu à cause de leur corruption et de leur violence, un monde séparé et distinct de Noé et des sept autres âmes humaines dans l’arche. Naturellement, à cette époque-là, il y avait les Nephilim sur la terre. C’étaient des hybrides issus de l’union des anges rebelles, des fils de Dieu, avec les filles des hommes, qui étaient belles (Gen. 6:1-4, Jé). Doués peut-être d’une vitalité surhumaine, les Nephilim n’étaient néanmoins que des créatures de chair, et ils furent exterminés par le déluge. Leurs mères, les femmes des fils de Dieu ou anges célestes matérialisés, de chair elles aussi, périrent lors du déluge. En revanche, les pères des Nephilim échappèrent au déluge en se défaisant de leur corps matériel et en regagnant les lieux spirituels et invisibles. — I Pierre 3:19, 20 ; II Pierre 2:4 ; Jude 6.
29. En résumé, qu’est-ce qui disparut, et qu’est-ce qui fut préservé ?
29 Des trois choses mentionnées par Pierre, ce ne furent ni les cieux littéraux, ni la terre littérale qui furent détruits ; ce fut l’ancien monde des hommes, “un monde d’impies”, “le monde de ce temps-là” qui disparut de la face de la terre.
30. Qui périra à Harmaguédon, et qui sera conservé en vie ?
30 Tous les “impies” ou hommes éloignés de Dieu furent détruits, mais la famille humaine ne fut pas exterminée. La preuve en est qu’il existe aujourd’hui une société humaine moderne. Elle est tout aussi impie que la Société antédiluvienne. Ses racines remontent à Adam et Ève, et elle sera anéantie à la prochaine bataille universelle d’Harmaguédon (Apoc. 16:14, 16). Mais la famille humaine survivra sur la terre car, tout comme Noé et les sept membres de sa famille furent abrités dans l’arche, les “autres brebis” des temps actuels seront préservées lors de ce combat. Elles verront l’époque caractérisée par “de nouveaux cieux et une nouvelle terre”. (Mat. 24:36-39.) Ainsi, la vie humaine subsistera toujours sur la terre.
31. Quelle semble être la raison pour laquelle Pierre ne se sert plus du mot kosmos dans ce qu’il écrit au sujet des cieux et de la terre, et que pouvons-nous en déduire quant à la signification du mot “terre” ?
31 Dans la suite de sa lettre concernant “les cieux et la terre qui sont à présent” et “de nouveaux cieux et une nouvelle terre”, l’apôtre Pierre ne parle plus du kosmos ou monde, c’est-à-dire des hommes sur la terre. Manifestement c’est parce que Pierre emploie maintenant les termes “cieux” et “terre” au sens figuré ou symbolique et non par rapport à la terre et aux cieux littéraux. Mais dans ce cas, que deviennent les hommes, tous les impies qui se sont détournés de Jéhovah Dieu ? Ils sont compris dans l’expression “terre”, car ce terme désigne souvent les habitants de la terre. — Gen. 11:1 ; Ps. 97:1 ; Jér. 22:29.
32. Logiquement, quel autre terme revêt une signification symbolique dans les écrits de Pierre ?
32 En conséquence, il faut aussi comprendre au sens figuré le moyen employé pour détruire les cieux et la terre symboliques, à savoir le feu. Ainsi, les cieux et la terre littéraux ne seront pas anéantis lors de l’accomplissement de II Pierre 3:7, 10 (MN), où il est écrit : “Mais par la même parole les cieux et la terre qui sont à présent, sont mis de côté pour le feu et réservés pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies. (...) Le jour de Jéhovah viendra comme un voleur ; en ce jour les cieux passeront dans un sifflement, mais les éléments étant intensément chauds se dissoudront, et la terre et les œuvres qui sont en elle seront découvertes.” Ce temps ardent de détresse mettra fin à la domination invisible que Satan le Diable a exercée sur l’humanité, et détruira la Société terrestre des hommes impies. Mais les chrétiens, qui sont réconciliés avec Dieu, y survivront.
33. En quoi consistent les nouveaux cieux et la nouvelle terre ?
33 C’est pourquoi Pierre ajoute : “Mais il y a de nouveaux cieux et une nouvelle terre que nous attendons selon sa promesse, et dans ceux-là la justice doit habiter.” (II Pierre 3:13, MN). Les nouveaux cieux symboliques se composeront du Royaume messianique de Jéhovah qui exercera sa domination depuis les lieux invisibles. La nouvelle terre sera composée des “autres brebis” organisées en une nouvelle société terrestre, brebis pour lesquelles Jésus-Christ, le Berger accompli, fit le sacrifice de sa vie humaine. La justice doit habiter et sera cultivée dans cette nouvelle société, de sorte que la terre littérale sera remplie de justice, au milieu de conditions édéniques.
34. Qu’est donc le champ d’activité de Dieu, et quel devoir incombe à chaque chrétien ?
34 Ce message glorieux touche tous les hommes. La volonté de Dieu, exprimée par le Christ, est que cette bonne nouvelle soit annoncée par la terre habitée tout entière, avant la destruction des cieux et de la terre d’à présent, avec tous les impies (Mat. 24:14). Le monde des hommes tout entier est aujourd’hui, plus que jamais auparavant, le champ d’activité et de travail de Dieu. En tant que chrétiens voués entièrement à l’accomplissement de sa volonté, nous sommes dans l’obligation d’être les collaborateurs de Dieu dans l’œuvre très importante de salut. Pleins de reconnaissance pour sa bonté imméritée à notre égard, nous irons de l’avant avec détermination, “travaillant avec lui”. Ainsi, nous lui montrerons avec amour que nous n’avons pas manqué le but de toute la bonté imméritée qu’il a témoignée à notre égard, par Jésus-Christ. — I Cor. 3:9 ; II Cor. 5:19 à 6:1, MN.
[Illustration, page 305]
Parure (kosmos).
[Illustration, page 305]
Né dans le monde (kosmos).
[Illustration, page 308]
Abel, premier membre du monde (kosmos) des hommes à se montrer digne d’être racheté.
[Illustration, page 310]
Le monde (kosmos) d’impies détruit par l’eau.