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Honorez le mariage chrétienLa Tour de Garde 1983 | 15 juin
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Le divorce selon la Bible
Y a-t-il des situations dans lesquelles un chrétien peut aller plus loin et demander un divorce qui lui donnerait le droit de se remarier? Rappelons-nous avant tout que Jésus déclara: “Ce que Dieu a mis sous le même joug, que l’homme ne le sépare pas!” Néanmoins, il signala ensuite un motif valable de divorce, en disant: “Quiconque divorce avec sa femme, sauf pour motif de fornication, et se marie avec une autre, commet un adultère.” — Matthieu 19:6, 9; voir aussi 5:32.
Faut-il en déduire que si un chrétien se lasse de son mari ou de sa femme, ou ‘tombe amoureux’ d’une tierce personne, il peut en toute liberté tirer parti d’un cas de fornication pour changer de conjoint? Malheureusement, il est arrivé que des époux qui se disent croyants se servent en toute connaissance de cause de la fornication (en général sous la forme de l’adultère) comme d’un subterfuge pour rompre les liens bibliques du mariage. Sont-ils donc stupides au point de croire que Jéhovah ne connaît pas “les pensées et les intentions du cœur”? (Hébreux 4:12, 13.) Ceux-là semblent penser qu’ils peuvent commettre l’immoralité sexuelle délibérément, être exclus puis, environ un an après, “se repentir” en compagnie de leur nouveau conjoint pour être réintégrés dans la congrégation.
En pareil cas, cependant, il devra se passer pas mal de temps avant que les anciens puissent seulement prendre en considération une demande de réintégration de leur part. Les anciens consciencieux ne voudront pas se hâter. Le pécheur devrait donner des preuves très nettes attestant qu’il porte du fruit qui convient à la repentance. Même s’il est finalement réintégré, bien des années devront s’écouler avant que les anciens puissent décemment le recommander en vue de lui confier des privilèges spéciaux dans la congrégation, si tant est que cela arrive jamais; en tout cas, ce ne sera pas avant le décès ou le remariage du conjoint innocent (I Timothée 3:2, 12). Nous comprendrons mieux la gravité que ce genre d’adultère prémédité revêt aux yeux de Jéhovah si nous nous rappelons que sous la Loi qu’il avait donnée à Israël, Loi qui était une expression de sa justice, les adultères devaient être lapidés (Deutéronome 22:22). Et aujourd’hui encore, quelles que soient les décisions rendues par les congrégations, c’est Dieu qui demeure le Juge suprême. Or, “Dieu jugera les fornicateurs et les adultères”. — Hébreux 13:4a.
Comment sauvegarder le mariage
En vue de la protection des serviteurs de Jéhovah et dans l’espoir que ceux qui rencontrent des problèmes d’ordre moral se laisseront guider par la congrégation chrétienne pour honorer le mariage, tel qu’il a été institué par Jéhovah, nous traiterons explicitement certains aspects de la fornication. En cela, nous suivrons l’exemple des Écritures, qui sont elles-mêmes franches et directes même lorsqu’elles abordent ce genre de questions délicates ou intimes. — Voir Lévitique 20:10-23; Deutéronome 31:12; Matthieu 5:27, 28; Romains 1:26, 27; Jude 7.
Au lieu de chercher un prétexte pour pouvoir divorcer, les époux devraient s’efforcer par tous les moyens de sauvegarder l’unité de leur mariage. Si l’un d’eux commet l’immoralité sexuelle et se repent, son conjoint innocent pourra décider de lui pardonner par égard pour cette institution divine qu’est le mariage. Il fera dans ce cas preuve de miséricorde, imitant ainsi l’une des magnifiques qualités de Jéhovah. — Exode 34:6; voir Néhémie 9:17.
Et si le conjoint ne se repent pas, s’il est exclu ou s’il est établi qu’il continue à se livrer effrontément à la débauche? Ou encore, si la santé ou la spiritualité du conjoint innocent sont menacées? Sans méconnaître les exhortations bibliques qui nous invitent à sauvegarder le mariage dans toute la mesure du possible, il nous faut reconnaître que les paroles précitées de Jésus rapportées en Matthieu 19:9 indiquent l’existence d’un motif valable de divorce, le seul au regard de la Bible: la fornication.
Qu’est-ce que la “fornication”?
Qu’entendons-nous donc par “fornication”? Dans le texte biblique que nous venons de citer, ce mot traduit le grec pornéïa. Dans son édition du 15 mars 1973, pages 189 et 190 (BI 10/73, pp. 45-48), La Tour de Garde expliquait que le terme pornéïa “vient d’une racine qui signifie ‘vendre’”. Il est donc naturellement rattaché à la prostitution, telle qu’elle se pratiquait dans de nombreux temples païens au premier siècle, et qu’elle s’exerce aujourd’hui encore dans les ‘maisons de tolérance’.
Il est vrai que le terme pornéïa et ses dérivés sont parfois employés dans un sens restreint, pour évoquer les relations sexuelles entre personnes non mariées. On rencontre cet emploi en I Corinthiens 6:9, où les “fornicateurs” sont mentionnés indépendamment de ceux qui s’adonnent à d’autres vices sexuels, comme l’adultère et l’homosexualité. Toutefois, en I Corinthiens 5:9-11, Paul venait d’employer le même mot pour exhorter les chrétiens à ne pas fréquenter les “fornicateurs”. Peut-on raisonnablement penser qu’il ne visait ici que les personnes non mariées qui vivaient dans la débauche? Il ne saurait en être ainsi, car le 1Co chapitre 6 donne ensuite toute une liste détaillée de pratiques sexuelles illicites qui doivent être bannies, y compris l’adultère et l’homosexualité. Pareillement, lorsque le terme pornéïa et ses dérivés apparaissent dans des passages comme Jude 7 et Révélation 21:8, lesquels montrent que Dieu condamne les “fornicateurs” impénitents à la destruction éternelle, ils peuvent difficilement être limités aux célibataires qui ont des relations sexuelles entre eux. Enfin, dans le décret du collège central qui enjoignait aux chrétiens, selon Actes 15:29, de “s’abstenir (...) de la fornication”, ce mot doit évidemment être compris dans sa plus grande extensionb.
Dès lors, le terme “fornication”, quand il est pris dans son sens large ainsi qu’en Matthieu 5:32 et 19:9, désigne manifestement une grande diversité de pratiques sexuelles extraconjugales et illicites. Le mot pornéïa implique donc un usage foncièrement ‘immoral, naturel ou non, des organes génitaux d’un homme ou d’une femme à tout le moins; en outre, il suppose la présence d’un partenaire — un homme, une femme ou un animalc. Dès lors, bien qu’imprudente et dangereuse du point de vue spirituel, la masturbation ou autoérotisme n’est pas une forme de pornéïa. En revanche, le terme pornéïa embrasse les divers actes sexuels qui s’achètent et qui se vendent dans une maison de prostitution. Celui donc qui a recours à un prostitué ou une prostituée pour lui acheter ses services d’ordre sexuel, quels qu’ils soient, se rend coupable de pornéïa. — Voir I Corinthiens 6:18.
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Honorez le mariage chrétienLa Tour de Garde 1983 | 15 juin
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Et si un conjoint désirait ou même exigeait que son partenaire se prête à une pratique qui est manifestement perverse? Les faits exposés ci-dessus montrent que le mot pornéïa désigne une conduite sexuelle illicite et extraconjugale. Dès lors, même si l’un des époux imposait des perversions sexuelles, comme la copulation anale ou la copulation orale, dans le cadre du mariage, cela ne constituerait pas un motif biblique de divorce qui pourrait donner droit à l’un ou à l’autre conjoint de se remarierd. Même si un conjoint croyant est profondément affligé par cette situation, il sait que les efforts qu’il fait pour se conformer aux principes bibliques lui vaudront la bénédiction de Jéhovah. Dans un tel cas, il serait bien que le couple discute franchement du problème, en se rappelant que les relations sexuelles devraient rester honorables et saines, qu’elles devraient être une expression de tendresse. Cela exclut d’emblée les pratiques qui peinent l’un des partenaires ou qui lui font du tort. — Éphésiens 5:28-30; I Pierre 3:1, 7.
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Honorez le mariage chrétienLa Tour de Garde 1983 | 15 juin
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b Il est à remarquer que le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française de Paul Robert donne d’abord au terme français “fornication” cette acception restreinte: “Péché simple de la chair constitué par les relations charnelles entre deux personnes qui ne sont ni mariées ni liées par des vœux.” Puis il en signale cet autre emploi: “Par ext[ension]: Commerce charnel en général. V. Accouplement, coït, copulation.” Ainsi donc, notre mot “fornication” traduit fort bien le terme grec pornéïa.
Le New International Dictionary of New Testament Theology définit le terme pornéïa comme suit: “Impudicité, prostitution, fornication”. Il dit également: “Ce groupe de mots [dont pornéïa fait partie] peut désigner divers comportements sexuels extra-conjugaux, en tant qu’ils constituent une déviation par rapport aux normes sociales et religieuses établies (ex.: l’homosexualité, la débauche, la pédérastie et spécialement la prostitution).” Ainsi, la pornéïa comprend l’adultère (en grec moïkhéïa), mais elle peut également désigner une foule d’autres pratiques extraconjugales, dont la copulation anale, la copulation orale et la bestialité.
Quant au Dictionnaire grec-français de A. Bailly, il en donne la définition que voici: “Prostitution (...). Par ext[ension] toute action déshonnête (adultère, etc.).”
c Un homme ou une femme violé de force n’est pas coupable de pornéïa.
d On notera ici un éclaircissement et une mise au point par rapport aux articles parus dans La Tour de Garde du 1er février 1975, pages 95, 96, et du 15 mai 1978, pages 30 à 32. Si certains ont agi sur la base de la connaissance qu’ils avaient jusque-là, on ne peut leur en faire le reproche. Par ailleurs, cela ne doit pas non plus porter atteinte à la réputation de ceux qui, prenant la perversion sexuelle de leur conjoint dans le cadre du mariage pour une forme de pornéïa, ont divorcé et se sont remariés depuis.
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