TEMPLE
Habitation divine, lieu saint ou sanctuaire ; qu’il soit matériel ou spirituel, lieu utilisé pour le culte. Le mot hébreu hékhal, traduit par “ temple ”, signifie aussi “ palais ”. Les mots grecs hiéron et naos sont tous deux traduits par “ temple ” et peuvent désigner soit l’ensemble des bâtiments du temple, soit son édifice central ; naos, qui signifie “ sanctuaire ” ou “ habitation (demeure) divine ”, désigne parfois précisément les chambres intérieures sacrées du temple. — Voir LIEU SAINT.
Le temple de Salomon. Le roi David nourrissait le vif désir de construire une maison pour Jéhovah, afin d’y abriter l’arche de l’alliance qui ‘ habitait au milieu de toiles de tente ’. Jéhovah agréa la proposition de David, mais lui dit que, comme il avait versé beaucoup de sang à la guerre, le privilège de construire ce bâtiment reviendrait à son fils (Salomon). Cela ne voulait pas dire que Jéhovah n’approuvait pas les guerres que David avait menées en faveur du nom de Jéhovah et de Son peuple. Mais le temple devait être bâti dans la paix, par un homme de paix. — 2S 7:1-16 ; 1R 5:3-5 ; 8:17 ; 1Ch 17:1-14 ; 22:6-10.
Son coût. David acheta par la suite l’aire de battage d’Ornân (Arauna) le Yebousite, située sur le mont Moria, qui serait l’emplacement du temple (2S 24:24, 25 ; 1Ch 21:24, 25). Il amassa 100 000 talents d’or, 1 000 000 de talents d’argent, ainsi que du cuivre et du fer en grande quantité, avec en plus une contribution, prélevée sur sa fortune personnelle, de 3 000 talents d’or et 7 000 talents d’argent. Il reçut aussi des contributions venant des princes, de l’or valant 5 000 talents, 10 000 dariques, et de l’argent valant 10 000 talents, ainsi que beaucoup de fer et de cuivre (1Ch 22:14 ; 29:3-7). Cet ensemble, représentant 108 000 talents et 10 000 dariques d’or et 1 017 000 talents d’argent, vaudrait, aux cours actuels, 48 337 047 000 $. Son fils Salomon n’en dépensa pas la totalité pour bâtir le temple ; le restant fut mis dans le trésor du temple. — 1R 7:51 ; 2Ch 5:1.
Les ouvriers. Le roi Salomon entreprit la construction du temple pour Jéhovah dans la quatrième année de son règne (1034 av. n. è.), au deuxième mois, Ziv, d’après le plan architectural que David avait reçu par inspiration (1R 6:1 ; 1Ch 28:11-19). Les travaux se poursuivirent sur une période de sept ans (1R 6:37, 38). En échange de blé, d’orge, d’huile et de vin, Hiram, roi de Tyr, fournit du bois du Liban et des ouvriers habiles dans le travail du bois et de la pierre, ainsi qu’un homme particulièrement expert, également nommé Hiram, dont le père était un Tyrien et la mère une Israélite de la tribu de Naphtali. Cet homme excellait dans le travail de l’or, de l’argent, du cuivre, du fer, du bois, de la pierre et des étoffes. — 1R 5:8-11, 18 ; 7:13, 14, 40, 45 ; 2Ch 2:13-16.
Lorsqu’il organisa le travail, Salomon requit 30 000 hommes d’Israël afin de les envoyer à tour de rôle au Liban par relèves de 10 000, pour des périodes d’un mois, après quoi ils restaient chez eux pendant deux mois (1R 5:13, 14). Il requit parmi les “ résidents étrangers ” dans le pays 70 000 hommes comme porteurs de fardeaux et 80 000 comme tailleurs de pierre (1R 5:15 ; 9:20, 21 ; 2Ch 2:2). Salomon désigna 550 hommes comme contremaîtres et apparemment 3 300 comme adjoints (1R 5:16 ; 9:22, 23). Il semblerait que, de ces hommes, 250 étaient israélites et 3 600 “ résidents étrangers ” en Israël. — 2Ch 2:17, 18.
Longueur de la “ coudée ” utilisée. Dans l’étude qui va suivre et qui concerne les dimensions des trois temples — construits par Salomon, Zorobabel et Hérode — les calculs sont faits sur la base d’une coudée de 44,5 cm. Toutefois, il est possible qu’Israël ait employé la grande coudée, d’environ 51,8 cm. — Voir 2Ch 3:3 (qui parle de “ longueur en coudées selon l’ancienne mesure ”, peut-être une mesure plus longue que la coudée dont l’usage se généralisa) et Éz 40:5 ; voir aussi COUDÉE.
Plan et matériaux. Le temple, édifice des plus somptueux, reprit le plan général du tabernacle. Cependant, les dimensions intérieures du Saint et du Très-Saint étaient plus grandes que dans le tabernacle. Le Saint mesurait 40 coudées (17,80 m) de long, 20 coudées (8,90 m) de large, et sans doute 30 coudées (13,40 m) de haut (1R 6:2, 17). Le Très-Saint était un cube de 20 coudées de côté (1R 6:20 ; 2Ch 3:8). Il y avait par ailleurs des chambres hautes au-dessus du Très-Saint, qui mesuraient approximativement 10 coudées (4,50 m) de haut (1Ch 28:11). Un édifice latéral encadrait aussi le temple sur trois côtés ; il comprenait des chambres de stockage, etc. — 1R 6:4-6, 10.
Les matériaux utilisés furent principalement la pierre et le bois. Le sol de ces salles était recouvert de bois de genévrier ; les murs intérieurs étaient en bois de cèdre sculpté de chérubins, de palmiers et de fleurs ; les murs et le plafond étaient entièrement recouverts d’or (1R 6:15, 18, 21, 22, 29). Les portes du Saint (à l’entrée du temple) étaient en genévrier, sculptées et recouvertes de feuilles d’or (1R 6:34, 35). Des portes en bois d’arbre à huile, elles aussi sculptées et recouvertes d’or, donnaient accès du Saint au Très-Saint. Quelle que fût la position exacte de ces portes, elles ne remplacèrent pas complètement le système du rideau qui avait eu son utilité dans le tabernacle (voir 2Ch 3:14). Deux immenses chérubins en bois d’arbre à huile, recouverts d’or, se trouvaient dans le Très-Saint. En dessous d’eux était placée l’arche de l’alliance. — 1R 6:23-28, 31-33 ; 8:6 ; voir CHÉRUBIN.
Tous les ustensiles du Saint étaient en or : l’autel de l’encens, les dix tables des pains de proposition, les dix porte-lampes et leurs accessoires. Sur les côtés de l’entrée du Saint (le premier compartiment) se trouvaient deux colonnes de cuivre, appelées “ Yakîn ” et “ Boaz ”. (1R 7:15-22, 48-50 ; 1Ch 28:16 ; 2Ch 4:8 ; voir BOAZ, II.) La cour intérieure était construite en belles pierres et en bois de cèdre (1R 6:36). Le mobilier de la cour, l’autel des sacrifices, la grande “ mer en métal fondu ”, les dix chariots pour les bassins à eau et d’autres ustensiles étaient en cuivre (1R 7:23-47). Des salles à manger étaient prévues sur le périmètre des cours. — 1Ch 28:12.
Caractéristique remarquable de la construction de ce temple, toutes les pierres furent taillées dans la carrière, de manière à s’assembler parfaitement sur le site du temple. “ Quant aux marteaux, aux haches et aux outils de fer quels qu’ils soient, on ne les entendit pas dans la maison durant sa construction. ” (1R 6:7). Le travail fut achevé en sept ans et demi (du printemps 1034 av. n. è. à l’automne [Boul, le huitième mois] 1027 av. n. è.). — 1R 6:1, 38.
L’inauguration. Au septième mois, Éthanim, apparemment dans la 12e année de son règne (1026 av. n. è.), Salomon rassembla les hommes d’Israël à Jérusalem pour l’inauguration du temple et la fête des Huttes. On apporta le tabernacle et son saint mobilier, et l’arche de l’alliance fut placée dans le Très-Saint (voir TRÈS-SAINT). À ce moment précis, le nuage de Jéhovah remplit le temple. Salomon bénit alors Jéhovah et la congrégation d’Israël et, se tenant sur une estrade spéciale devant l’autel de cuivre des sacrifices (voir AUTEL), il prononça une longue prière louant Jéhovah et lui demandant d’exercer sa bonté de cœur et sa miséricorde sur ceux qui se tourneraient vers Lui pour Le craindre et Le servir, tant l’Israélite que l’étranger. Un sacrifice considérable de 22 000 bovins et de 120 000 moutons fut offert. L’inauguration dura 7 jours, et la fête des Huttes 7 jours, après quoi, le 23e jour du mois, Salomon renvoya dans ses foyers le peuple joyeux et reconnaissant pour la bonté et la générosité de Jéhovah. — 1R 8 ; 2Ch 5:1–7:10 ; voir SALOMON (L’inauguration du temple).
Son histoire. Ce temple exista jusqu’en 607 av. n. è., année où il fut détruit par l’armée babylonienne conduite par le roi Neboukadnetsar (2R 25:9 ; 2Ch 36:19 ; Jr 52:13). Parce qu’Israël sombrait dans la fausse religion, Dieu permit aux nations de harceler Juda et Jérusalem, et parfois de dépouiller le temple de ses trésors. Par ailleurs, à certaines époques, le temple fut négligé. Le roi Shishaq d’Égypte s’empara des trésors du temple (993 av. n. è.) aux jours de Rehabam le fils de Salomon, 33 ans seulement après son inauguration (1R 14:25, 26 ; 2Ch 12:9). Le roi Asa (977-937 av. n. è.) respecta la maison de Jéhovah, mais pour protéger Jérusalem, il commit la sottise de soudoyer le roi Ben-Hadad Ier de Syrie, avec de l’argent et de l’or tirés des trésors du temple, pour qu’il rompe son alliance avec Baasha le roi d’Israël. — 1R 15:18, 19 ; 2Ch 15:17, 18 ; 16:2, 3.
Après une période d’agitation où le temple fut négligé, le roi Yehoash de Juda (898-859 av. n. è.) en dirigea la réparation (2R 12:4-12 ; 2Ch 24:4-14). Aux jours d’Amatsia le fils de Yehoash de Juda, le roi Yehoash d’Israël pilla le temple (2R 14:13, 14). Le roi Yotham (777-762 av. n. è.) fit quelques travaux de construction sur le terrain du temple, bâtissant “ la porte supérieure ”. (2R 15:32, 35 ; 2Ch 27:1, 3.) Non seulement le roi Ahaz de Juda (761-746 av. n. è.) envoya les trésors du temple à Tiglath-Piléser III, roi d’Assyrie, pour le soudoyer, mais aussi il souilla le temple en construisant un autel selon le modèle d’un autel de Damas et en le mettant à la place de l’autel de cuivre du temple (2R 16:5-16). Finalement, il ferma les portes de la maison de Jéhovah. — 2Ch 28:24.
Hizqiya le fils d’Ahaz (745-717 av. n. è.) fit tout son possible pour effacer les mauvaises actions de son père. Tout au début de son règne, il rouvrit le temple et le fit purifier (2Ch 29:3, 15, 16). Plus tard, cependant, par crainte de Sennakérib, roi d’Assyrie, il enleva les portes et les montants de porte du temple qu’il avait lui-même fait recouvrir d’or, et les envoya à Sennakérib. — 2R 18:15, 16.
Mais après la mort de Hizqiya, le temple fut pendant un demi-siècle profané et resta délabré. Son fils Manassé (716-662 av. n. è.) surpassa en méchanceté tous les rois de Juda qui l’avaient précédé, dressant des autels “ à toute l’armée des cieux dans deux cours de la maison de Jéhovah ”. (2R 21:1-5 ; 2Ch 33:1-4.) À l’époque de Yoshiya (659-629 av. n. è.), petit-fils de Manassé, l’édifice autrefois splendide était en très mauvais état. Il était sans doute en désordre ou encombré, car lorsque le grand prêtre Hilqia trouva le livre de la Loi (sans doute un rouleau original écrit par Moïse), ce fut une découverte sensationnelle (2R 22:3-13 ; 2Ch 34:8-21). Après la réparation et la purification du temple fut célébrée la Pâque la plus somptueuse qui ait eu lieu depuis les jours de Samuel le prophète (2R 23:21-23 ; 2Ch 35:17-19). Cela se passa durant le ministère du prophète Jérémie (Jr 1:1-3). À partir de ce moment et jusqu’à la destruction du temple, l’édifice resta ouvert et utilisé par la prêtrise, même si de nombreux prêtres étaient corrompus.
Le temple construit par Zorobabel. Comme l’avait annoncé Isaïe le prophète de Jéhovah, Dieu suscita Cyrus, roi de Perse, pour libérer Israël du pouvoir de Babylone (Is 45:1). Jéhovah incita aussi son propre peuple, sous la direction de Zorobabel de la tribu de Juda, à retourner à Jérusalem. Ce fut en 537 av. n. è., après 70 ans de désolation, comme l’avait prédit Jérémie, dans le but de reconstruire le temple (Ezr 1:1-6 ; 2:1, 2 ; Jr 29:10). Ce bâtiment, bien qu’il fût loin d’avoir la gloire du temple de Salomon, subsista plus longtemps, car il fut debout pendant près de 500 ans, de 515 av. n. è. jusque vers la fin du Ier siècle av. n. è. (Le temple construit par Salomon avait servi environ 420 ans, de 1027 à 607 av. n. è.)
Dans son décret, Cyrus ordonna : “ Quant à quiconque est resté de ce peuple — de tous les lieux où il réside comme étranger —, que les hommes de son lieu lui viennent en aide par de l’argent, de l’or, des biens et des animaux domestiques, avec l’offrande volontaire, pour la maison du vrai Dieu qui était à Jérusalem. ” (Ezr 1:1-4). Cyrus restitua aussi 5 400 récipients d’or et d’argent que Neboukadnetsar avait pris dans le temple de Salomon. — Ezr 1:7-11.
Le septième mois (Éthanim, ou Tishri) de l’an 537 av. n. è., l’autel fut installé ; l’année suivante, les fondations du nouveau temple furent posées. Comme l’avait fait Salomon, les constructeurs engagèrent des Sidoniens et des Tyriens pour amener des bois de cèdre du Liban (Ezr 3:7). L’opposition, notamment celle des Samaritains, découragea les bâtisseurs, et au bout de 15 ans ces opposants incitèrent même le roi de Perse à interdire les travaux. — Ezr 4.
Les Juifs avaient arrêté les travaux de construction du temple et avaient entrepris d’autres activités ; Jéhovah envoya donc ses prophètes Haggaï et Zekaria les stimuler pour qu’ils se remettent à la tâche dans la deuxième année de Darius Ier (520 av. n. è.), et un décret fut ensuite promulgué qui confirmait le premier ordre de Cyrus et ordonnait que des fonds soient prélevés sur le trésor royal afin de fournir ce dont les bâtisseurs et les prêtres avaient besoin (Ezr 5:1, 2 ; 6:1-12). Les travaux de construction se poursuivirent, et la maison de Jéhovah fut terminée le troisième jour d’Adar, dans la sixième année de Darius (probablement le 6 mars 515 av. n. è.), après quoi les Juifs inaugurèrent le temple rebâti et célébrèrent la Pâque. — Ezr 6:13-22.
On possède peu de détails concernant le plan architectural de ce deuxième temple. Le décret de Cyrus autorisait la construction d’un bâtiment dont ‘ la hauteur serait de soixante coudées [env. 27 m], la largeur de soixante coudées, avec trois assises de pierres roulées jusqu’à leur emplacement et une assise de bois ’. La longueur n’est pas précisée (Ezr 6:3, 4). Il comportait des salles à manger et des magasins (Ne 13:4, 5), et sans aucun doute des chambres hautes, et peut-être d’autres dépendances, sur le même modèle que le temple de Salomon.
Ce deuxième temple ne contenait pas l’arche de l’alliance, qui apparemment avait disparu avant que Neboukadnetsar prenne le temple de Salomon et le pille en 607 av. n. è. D’après le livre apocryphe de Un Maccabées (1:21-24, 57 ; 4:38, 44-51), il y avait un porte-lampes au lieu des dix qui se trouvaient dans le temple de Salomon ; l’autel d’or, la table des pains de proposition et les récipients sont mentionnés, ainsi que l’autel de l’holocauste qui, d’après la description, n’était plus en cuivre comme celui du temple de Salomon, mais en pierre. Cet autel, après avoir été souillé par le roi Antiochus Épiphane (en 168 av. n. è.), fut rebâti avec de nouvelles pierres sous la direction de Judas Maccabée.
Le temple rebâti par Hérode. Les Écritures ne fournissent aucun détail sur l’apparence de ce temple. La principale source d’information est Josèphe, qui vit personnellement ce bâtiment et qui parle de sa construction dans Guerre des Juifs et Antiquités judaïques. La Mishna fournit certains renseignements, et l’archéologie quelques détails. La description présentée ici est donc tirée de ces sources, qui dans certains cas peuvent être sujettes à caution. — Voir ILLUSTRATION, vol. 2, p. 543.
Dans Guerre des Juifs (I, 401 [XXI, 1]), Josèphe dit qu’Hérode rebâtit le temple dans la 15e année de son règne, mais dans Antiquités judaïques (XV, 380 [XI, 1]), il dit que ce fut dans sa 18e année. C’est cette dernière date que les spécialistes retiennent généralement, bien que le début du règne d’Hérode, ou la manière dont Josèphe le calcula, ne soit pas établi avec certitude. Il fallut 18 mois pour bâtir le sanctuaire proprement dit, mais la construction des cours et du reste dura huit ans. Lorsqu’en 30 de n. è. certains Juifs s’adressèrent à Jésus en disant : “ Ce temple a été bâti en quarante-six ans ” (Jn 2:20), ils parlaient apparemment des travaux qui se poursuivaient jusqu’alors dans l’ensemble des cours et des bâtiments. Les travaux ne furent achevés que six ans environ avant la destruction du temple en 70 de n. è.
À cause de leur haine et de leur méfiance à l’égard d’Hérode, les Juifs ne lui permirent pas de rebâtir le temple, comme il le proposait, avant qu’il n’ait tout préparé pour la nouvelle construction. Pour la même raison, ils ne considérèrent pas ce bâtiment comme un troisième temple, mais seulement comme un temple reconstruit, ne parlant que du premier temple et du second (celui de Salomon et celui de Zorobabel).
Quant aux dimensions indiquées par Josèphe, le Dictionary of the Bible, par W. Smith (1889, vol. IV, p. 3203), déclare : “ Les dimensions horizontales qu’il donne sont si précises que nous le soupçonnons presque d’avoir eu sous les yeux, tandis qu’il écrivait, quelque plan du bâtiment préparé par le service de l’intendant général de l’armée de Titus. Elles contrastent bizarrement avec les dimensions verticales dont on peut, à de rares exceptions près, prouver qu’elles sont exagérées, en général doublées. Les bâtiments ayant tous été démolis pendant le siège, il fut impossible de le convaincre d’erreur pour ce qui était des hauteurs. ”
Les colonnades et les portes. Josèphe écrit qu’Hérode doubla la superficie du temple en élevant sur les côtés du mont Moria de grands murs de pierres et en nivelant une esplanade au sommet de la montagne (Guerre des Juifs, I, 401 [XXI, 1] ; Antiquités judaïques, XV, 391-402 [XI, 3]). La Mishna (Midot II, 1) dit que le mont du Temple était un carré de 500 coudées (223 m) de côté. Sur le pourtour de l’esplanade se trouvaient des colonnades. Comme les précédents, le temple d’Hérode faisait face à l’E. C’est le long de ce côté que se situait la colonnade de Salomon, qui consistait en trois rangées de colonnes de marbre. Un jour, en hiver, Jésus fut abordé à cet endroit par des Juifs qui lui demandèrent s’il était le Christ (Jn 10:22-24). Au N. et à l’O. se trouvaient aussi des colonnades, mais elles étaient éclipsées par la colonnade royale au S., composée de quatre rangées de colonnes corinthiennes, 162 en tout, qui formaient trois allées. La circonférence de ces colonnes était si grande qu’il fallait trois hommes, les bras tendus, pour faire le tour de l’une d’elles ; d’autre part, elles dépassaient de beaucoup les colonnes des autres colonnades.
Huit portes sans doute permettaient d’entrer dans l’enceinte du temple : quatre à l’O., deux au S., une à l’E. et une au N. (Voir PORTE [Les portes du temple].) À cause de ces portes, la première cour, la Cour des Gentils, servait aussi de lieu de passage, car les passants la traversaient plutôt que de faire le tour des murailles du temple.
La Cour des Gentils. Les colonnades entouraient la vaste esplanade appelée Cour des Gentils, ainsi nommée parce que les Gentils avaient le droit d’y pénétrer. C’est de cette cour qu’à deux reprises, une fois peu après le début de son ministère terrestre et une fois à la fin, Jésus chassa ceux qui avaient fait de la maison de son Père une maison de commerce. — Jn 2:13-17 ; Mt 21:12, 13 ; Mc 11:15-18.
Il fallait traverser plusieurs cours pour se rendre au bâtiment central, le sanctuaire proprement dit. Les cours qui se succédaient avaient un degré de sainteté chaque fois plus élevé. En traversant la Cour des Gentils, on rencontrait un mur de trois coudées (1,30 m) de haut, ouvert par endroits pour permettre le passage. Sur le haut de ce mur, de grosses pierres portaient un avertissement en grec et en latin. L’inscription grecque disait (d’après une traduction) : “ Défense à tout étranger de franchir la barrière et de pénétrer dans l’enceinte du sanctuaire. Quiconque aura été pris, sera lui-même responsable de la mort qui s’ensuivra. ” (Le temple de Jérusalem, par A. Parrot, Neuchâtel, 1962, p. 69). Un jour, dans le temple, l’apôtre Paul fut brutalisé par la foule parce que les Juifs avaient fait courir le bruit qu’il avait amené un Gentil dans la zone interdite. On retrouve une allusion à ce mur, bien que Paul prenne le terme “ mur ” dans un sens symbolique, lorsqu’il est dit que Christ “ a détruit le mur ” qui séparait les Juifs des Gentils. — Ép 2:14, note ; Ac 21:20-32.
La Cour des femmes. La Cour des femmes était 14 marches plus haut. Les femmes pouvaient y entrer pour adorer. Entre autres choses, la Cour des femmes contenait les troncs du trésor ; Jésus se tenait près d’un de ces coffres lorsqu’il fit l’éloge de la veuve qui avait donné tout ce qu’elle avait (Lc 21:1-4). Dans cette cour s’élevaient aussi plusieurs bâtiments.
La Cour d’Israël et la Cour des prêtres. Quinze grandes marches en demi-cercle conduisaient à la Cour d’Israël, où seuls pouvaient entrer des hommes en état de pureté rituelle. Le long du mur extérieur de cette cour se trouvaient des magasins.
Venait ensuite la Cour des prêtres, qui correspondait à la cour du tabernacle. Il s’y trouvait l’autel, construit en pierres brutes. Selon la Mishna, la base de cet autel était un carré de 32 coudées (14,20 m) de côté (Midot III, 1). Josèphe donne un chiffre plus élevé (Guerre des Juifs, V, 225 [V, 6] ; voir AUTEL [Les autels après l’Exil]). Les prêtres accédaient à l’autel par une rampe. D’après la Mishna (Midot III, 6), un “ bassin ” était aussi utilisé. Autour de cette cour se trouvaient également divers bâtiments.
Le temple proprement dit. Comme auparavant, le temple par lui-même se composait essentiellement de deux compartiments, le Saint et le Très-Saint. Le sol de cet édifice se trouvait 12 marches plus haut que la Cour des prêtres. Comme dans le temple de Salomon, des chambres étaient construites sur les côtés de ce bâtiment, et il y avait une grande salle à l’étage. L’entrée était fermée par des portes d’or, chacune mesurant 55 coudées (24,50 m) de haut et 16 coudées (7,10 m) de large. La façade du temple était plus large que le fond du bâtiment, car elle avait deux ailes ou “ épaules ” qui débordaient de chaque côté de 20 coudées (8,90 m). L’intérieur du Saint mesurait 40 coudées (17,80 m) de long et 20 coudées de large. Dans le Saint se trouvaient le porte-lampes, la table des pains de proposition et l’autel de l’encens, le tout en or.
L’entrée du Très-Saint était un épais rideau, ou voile, magnifiquement décoré. Au moment de la mort de Jésus, ce rideau se déchira en deux, de haut en bas, dévoilant l’absence de l’arche de l’alliance dans le Très-Saint. À la place de l’Arche se trouvait un bloc de pierre sur lequel le grand prêtre faisait l’aspersion du sang le jour des Propitiations (Mt 27:51 ; Hé 6:19 ; 10:20). Cette pièce faisait 20 coudées de long et 20 coudées de large.
Au cours du siège de Jérusalem par les armées romaines en 70 de n. è., le temple servit aux Juifs de citadelle, de forteresse. Ils mirent eux-mêmes le feu aux colonnades, mais, contrairement aux souhaits du commandant romain Titus, un soldat romain mit le feu au temple lui-même, ce qui réalisa les paroles de Jésus, qui avait dit au sujet des bâtiments du temple : “ Non, il ne sera pas laissé ici pierre sur pierre qui ne soit démolie. ” — Mt 24:2 ; Guerre des Juifs, VI, 252-266 (IV, 5-7) ; VII, 3, 4 (I, 1).
Le grand temple spirituel de Jéhovah. Le tabernacle construit par Moïse et les temples bâtis par Salomon, Zorobabel et Hérode, n’étaient que typiques ; ils préfiguraient autre chose. C’est ce que montra l’apôtre Paul lorsqu’il écrivit que le tabernacle, dont les caractéristiques essentielles avaient été reprises dans les temples postérieurs, était “ une représentation typique et une ombre des choses célestes ”. (Hé 8:1-5 ; voir aussi 1R 8:27 ; Is 66:1 ; Ac 7:48 ; 17:24.) Les Écritures grecques chrétiennes révèlent la réalité représentée par le type. Ces Écritures montrent que le tabernacle et les temples construits par Salomon, Zorobabel et Hérode, avec leurs caractéristiques, représentaient un temple plus grand, un temple spirituel de Jéhovah, “ la tente véritable que Jéhovah a dressée, et non pas l’homme ”. (Hé 8:2.) Comme le révèlent ses différentes caractéristiques, ce temple spirituel est le moyen qui permet d’avoir accès auprès de Jéhovah pour l’adorer grâce au sacrifice propitiatoire de Jésus Christ. — Hé 9:2-10, 23.
La lettre aux Hébreux, divinement inspirée, déclare que dans ce temple spirituel le Très-Saint est “ le ciel même ”, l’endroit où se trouve la personne de Dieu (Hé 9:24). Puisque seul le Très-Saint est “ le ciel même ”, le Saint et la Cour des prêtres, ainsi que leurs caractéristiques, doivent avoir trait à des choses sur la terre, ces choses ayant un rapport avec Jésus Christ durant son ministère sur la terre et avec ses disciples qui sont “ participants de l’appel céleste ”. — Hé 3:1.
Le rideau était une barrière séparant le Saint du Très-Saint ; dans le cas de Jésus, il représentait “ sa chair ”, à laquelle il dut renoncer en sacrifice, l’abandonnant pour toujours, afin d’être en mesure d’entrer dans le ciel, le Très-Saint antitypique (Hé 10:20). Les chrétiens oints doivent également franchir la barrière de chair qui les sépare de l’accès à la présence de Dieu dans le ciel. Logiquement, le Saint représente leur condition de fils de Dieu engendrés de l’esprit et ayant la perspective de la vie céleste, et ils atteindront cette récompense céleste lorsqu’ils abandonneront leur corps de chair dans la mort. — 1Co 15:50 ; Hé 2:10.
Tandis qu’ils sont encore dans le Saint antitypique, ces chrétiens qui ont été oints avec de l’esprit saint et qui servent en qualité de sous-prêtres avec Christ sont en mesure d’être éclairés spirituellement, comme par le porte-lampes, de consommer de la nourriture spirituelle, comme venant de la table des pains de proposition, et d’offrir à Dieu des prières, des louanges et un service, comme s’ils présentaient de l’encens de bonne odeur sur l’autel de l’encens en or. Le Saint du temple typique était hors de la vue des personnes qui se trouvaient à l’extérieur ; d’une manière similaire, la façon dont quelqu’un sait qu’il est un fils de Dieu engendré de l’esprit et ce qu’il ressent en tant que tel ne peuvent être pleinement saisis par ceux qui ne le sont pas. — Ré 14:3.
Dans la cour du temple antique se trouvait l’autel où on offrait les sacrifices. Cela préfigurait le don fait par Dieu, selon sa volonté, d’un sacrifice humain parfait pour racheter la descendance d’Adam (Hé 10:1-10 ; 13:10-12 ; Ps 40:6-8). Dans le temple spirituel, la cour elle-même doit avoir trait à une condition liée à ce sacrifice. Dans le cas de Jésus, il s’agissait de sa condition d’humain parfait qui fit agréer le sacrifice de sa vie. En ce qui concerne ses disciples oints, ils sont tous déclarés justes sur le fondement de leur foi dans le sacrifice de Christ, et Dieu les considère ainsi comme exempts de péché tandis qu’ils sont dans la chair. — Rm 3:24-26 ; 5:1, 9 ; 8:1.
Les caractéristiques de “ la tente véritable ”, le grand temple spirituel de Dieu, existaient déjà au Ier siècle de n. è. C’est ce qu’indique le fait que, à propos du tabernacle construit par Moïse, Paul écrivit que c’était “ un exemple pour le temps fixé qui maintenant est là ”, c’est-à-dire pour quelque chose qui existait au moment où Paul écrivait (Hé 9:9). Ce temple existait assurément quand Jésus y présenta la valeur de son sacrifice dans le Très-Saint, dans le ciel même. Il dut, en fait, venir à l’existence en 29 de n. è., lorsque Jésus fut oint avec de l’esprit saint pour servir en qualité de Grand Prêtre souverain de Jéhovah. — Hé 4:14 ; 9:11, 12.
Jésus Christ promet aux chrétiens engendrés de l’esprit que celui qui est vainqueur, qui endure fidèlement jusqu’à la fin, sera constitué “ colonne dans le temple de mon Dieu ; non, il n’en sortira plus ”. (Ré 3:12.) Ainsi, un tel chrétien se voit accorder une place permanente dans “ le ciel même ”, le Très-Saint antitypique.
Révélation 7:9-15 présente “ une grande foule ” d’autres adorateurs de Jéhovah qui prennent part au culte pur au temple spirituel. Ceux qui composent cette “ grande foule ” ne sont pas décrits en des termes qui les identifient à des sous-prêtres. Il faut donc comprendre qu’ils se tiennent dans ce qui était représenté par la Cour des Gentils, cour propre au temple reconstruit par Hérode. On lit à propos de ceux qui composent cette “ grande foule ” qu’ils ont “ lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau ”. En raison de leur foi dans le sacrifice de Christ, ils sont crédités d’une condition de justice qui rend possible leur préservation à travers “ la grande tribulation ” ; c’est pourquoi il est dit qu’ils en “ viennent ” en tant que survivants.
En Isaïe 2:1-4 et en Mika 4:1-4, il est dit que “ la montagne de la maison de Jéhovah ” “ s’élèvera ” dans “ la période finale des jours ”, et il est annoncé que des personnes de “ toutes les nations ” seront rassemblées dans cette “ maison de Jéhovah ”. Puisqu’il n’y a plus de temple matériel de Jéhovah à Jérusalem depuis 70 de n. è., cela doit être une allusion, non à quelque bâtiment matériel, mais au fait qu’il y aurait élévation du vrai culte dans les vies des serviteurs de Jéhovah durant “ la période finale des jours ” et qu’il y aurait un grand rassemblement de personnes de toutes les nations venant adorer elles aussi au grand temple spirituel de Jéhovah.
On trouve également la description détaillée d’un temple de Jéhovah en Ézékiel chapitres 40-47, mais il ne s’agit pas d’un temple ayant jamais été bâti sur le mont Moria à Jérusalem, sur lequel il ne pourrait d’ailleurs pas tenir. Il doit donc s’agir d’une autre image du grand temple spirituel de Dieu. Mais, dans ce cas précis, l’attention se concentre sur l’époque qui suit l’attaque de Gog de Magog (Éz chap. 38, 39). Dans le récit, l’intérêt se porte particulièrement sur les bienfaits qui proviennent du temple et sur le fait que des précautions sont prises pour empêcher l’entrée de toute personne indigne de faire partie des adorateurs assemblés dans ses cours.
Le temple de la vision d’Ézékiel. En 593 av. n. è., dans la 14e année après la destruction de Jérusalem et du temple de Salomon qui s’y trouvait, le prêtre-prophète Ézékiel, transporté en vision sur le sommet d’une haute montagne, vit un grand temple de Jéhovah (Éz 40:1, 2). Afin d’humilier les Juifs exilés, de les inciter à se repentir et sans aucun doute aussi afin de réconforter les fidèles, Ézékiel reçut l’ordre de raconter à “ la maison d’Israël ” tout ce qu’il vit (Éz 40:4 ; 43:10, 11). La vision est très précise quant aux détails des mesures. Les unités de mesure utilisées sont le “ roseau ” (le grand roseau, 3,11 m) et la “ coudée ” (la grande coudée, 51,8 cm) (Éz 40:5, note). Cette précision dans les mesures a donné à penser à certains que ce temple vu en vision devait servir de modèle au temple construit plus tard par Zorobabel dans la période postexilienne. Toutefois, aucun élément concluant ne vient appuyer cette thèse.
L’ensemble des constructions du temple représentait sans doute un carré de 500 coudées de côté. Il y avait une cour extérieure, une cour intérieure surélevée, le temple avec son autel, plusieurs salles à manger, et un bâtiment à l’O., c’est-à-dire à l’arrière, du temple. Six grandes portes donnaient sur les cours extérieure et intérieure du temple, trois sur la cour extérieure et trois sur la cour intérieure. Elles étaient orientées au N., à l’E. et au S., chaque porte intérieure étant exactement derrière (vis-à-vis de) la porte extérieure correspondante (Éz 40:6, 20, 23, 24, 27). À l’intérieur de la muraille extérieure se trouvait le dallage inférieur. Il mesurait 50 coudées (25,90 m) de large, la même mesure que la longueur des portes (Éz 40:18, 21). Il y avait là 30 salles à manger, sans doute des pièces où le peuple mangeait les sacrifices de communion (Éz 40:17). À chacun des quatre angles de cette cour extérieure, il y avait un endroit où les prêtres faisaient cuire les portions des sacrifices du peuple, selon les exigences de la Loi ; ensuite, ces portions étaient apparemment consommées dans les salles à manger prévues pour cela (Éz 46:21-24). Le reste de la cour extérieure, entre le dallage inférieur et les portes donnant sur la cour intérieure, faisait apparemment 100 coudées de large. — Éz 40:19, 23, 27.
Les salles à manger des prêtres étaient séparées de celles du peuple, et plus proches du temple. Deux d’entre elles, ainsi que deux salles à manger pour les chanteurs du temple, se trouvaient dans la cour intérieure près des imposantes portes intérieures (Éz 40:38, 44-46). Les prêtres avaient aussi des bâtiments comportant des salles à manger, au N. et au S. du sanctuaire même (Éz 42:1-12). Ces salles à manger, outre leur destination première, étaient utilisées par les prêtres qui s’y rendaient pour ôter les vêtements de lin qu’ils portaient dans le cadre de leur service au temple avant de pénétrer dans la cour extérieure (Éz 42:13, 14 ; 44:19). Dans cette même zone, à l’arrière des bâtiments des salles à manger, se trouvaient des locaux où les prêtres faisaient bouillir et cuire les offrandes, locaux qui avaient essentiellement le même usage que les emplacements à cet effet dans la cour extérieure, si ce n’est qu’ils étaient réservés aux seuls prêtres. — Éz 46:19, 20.
Après avoir traversé la cour extérieure et être passé par la porte intérieure, on arrivait dans la cour intérieure. Le bord de la cour intérieure se trouvait à 150 coudées (77,70 m) du bord de la cour extérieure à l’E., au N. et au S. La cour intérieure avait une largeur de 200 coudées (103,60 m) (Ézékiel 40:47 dit que la cour intérieure était un carré de 100 coudées de côté. Cela désigne sans doute uniquement la zone située devant le temple et à laquelle conduisaient les portes intérieures). L’autel occupait une place importante dans la cour intérieure. — Éz 43:13-17 ; voir AUTEL (L’autel du temple d’Ézékiel).
L’accès à la première salle du sanctuaire, de 40 coudées (20,70 m) de long et de 20 coudées (10,40 m) de large, se faisait par un chambranle comportant deux portes à deux battants (Éz 41:23, 24). Dans cette salle se trouvait “ la table qui est devant Jéhovah ”, un autel de bois. — Éz 41:21, 22.
Les murs extérieurs du sanctuaire comportaient des chambres latérales de quatre coudées (2 m) de large, incorporées dans et contre ces murs. S’élevant sur trois niveaux, elles couvraient les murs ouest, nord et sud, 30 chambres par niveau (Éz 41:5, 6). Pour monter à ces trois niveaux, des passages tournants, vraisemblablement des escaliers en colimaçon, étaient disposés au N. et au S. (Éz 41:7.) À l’arrière, c’est-à-dire à l’O. du temple, se trouvait un édifice appelé binyan, un ‘ bâtiment vers l’ouest ’ (Éz 41:12), dont la plus grande dimension était apparemment orientée N.-S. Certains biblistes ont proposé d’identifier ce bâtiment au temple ou sanctuaire lui-même, mais rien dans le livre d’Ézékiel ne semble confirmer une telle identification ; le ‘ bâtiment vers l’ouest ’, en effet, avait une forme et des dimensions différentes de celles du sanctuaire. Cet édifice avait sans doute une destination liée aux services effectués au sanctuaire. Il se peut qu’il y ait eu un ou plusieurs bâtiments semblables à l’O. du temple de Salomon. — Voir 2R 23:11 et 1Ch 26:18.
Le Très-Saint avait la même forme que celui du temple de Salomon, la forme d’un carré de 20 coudées de côté. Dans la vision, Ézékiel vit la gloire de Jéhovah venir de l’E. et remplir le temple. Jéhovah appela ce temple “ le lieu de mon trône ”. — Éz 43:1-7.
Ézékiel décrit un mur long de 500 roseaux (1 555 m) de chaque côté, autour du temple. Certains biblistes pensent qu’il s’agissait d’un mur situé à une distance d’environ 600 m de la cour, un espace clos par le mur “ pour faire une séparation entre ce qui est saint et ce qui est profane ”. — Éz 42:16-20.
Ézékiel vit aussi un courant d’eau coulant “ de dessous le seuil de la Maison, vers l’est ” et au S. de l’autel, grossissant pour devenir un torrent profond et impétueux à mesure qu’il traversait la Araba vers l’extrémité nord de la mer Salée. Arrivé là, le torrent guérit les eaux salées, qui se remplirent de poissons. — Éz 47:1-12.
Les chrétiens oints : un temple spirituel. Les chrétiens oints se trouvant sur la terre sont comparés à diverses choses, entre autres à un temple. Cette comparaison est appropriée, parce que l’esprit de Dieu habite au sein de la congrégation des oints. Paul écrivit aux chrétiens d’Éphèse “ en union avec Christ Jésus ”, ceux qui sont “ scellés de l’esprit saint promis ”, disant : “ Vous avez été bâtis sur le fondement des apôtres et des prophètes, tandis que Christ Jésus lui-même est la pierre angulaire de fondement. En union avec lui toute la construction, harmonieusement assemblée, grandit pour être un temple saint pour Jéhovah. En union avec lui, vous aussi, vous êtes en train d’être bâtis ensemble pour former un lieu où Dieu habite par l’esprit. ” (Ép 1:1, 13 ; 2:20-22). On apprend que ces “ scellés ”, posés sur le Fondement qu’est Christ, sont au nombre de 144 000 (Ré 7:4 ; 14:1). L’apôtre Pierre parle de ceux-ci comme étant des “ pierres vivantes ”, en train d’être “ bâtis en maison spirituelle, pour une sainte prêtrise ”. — 1P 2:5.
Puisque ces sous-prêtres sont “ la construction de Dieu ”, Dieu ne permettra pas que ce temple spirituel subisse la souillure. Soulignant la sainteté de ce temple spirituel et le danger auquel s’expose celui qui essaie de le souiller, Paul écrit : “ Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et ce temple, c’est ce que vous êtes. ” — 1Co 3:9, 16, 17 ; voir aussi 2Co 6:16.
Jéhovah Dieu et l’Agneau ‘ sont son temple ’. Quand Jean voit la Nouvelle Jérusalem descendre du ciel, il fait cette remarque : “ Et je n’y ai pas vu de temple, car Jéhovah Dieu le Tout-Puissant est son temple, ainsi que l’Agneau. ” (Ré 21:2, 22). Puisque les membres de la Nouvelle Jérusalem pourront accéder directement devant la face de Jéhovah, ils n’auront pas besoin d’un temple par le moyen duquel approcher Dieu (1Jn 3:2 ; Ré 22:3, 4). Ceux qui composent la Nouvelle Jérusalem offriront directement à Dieu un service sacré sous la prêtrise souveraine de l’Agneau, le Grand Prêtre Jésus Christ. Pour cette raison, l’Agneau est en quelque sorte avec Jéhovah le temple de la Nouvelle Jérusalem.
Un imposteur. Mettant en garde contre l’apostasie à venir, l’apôtre Paul parla de “ l’homme d’illégalité ” qui s’élèverait ‘ si bien qu’il s’assiérait dans le temple de Dieu, montrant publiquement qu’il est lui-même un dieu ’. (2Th 2:3, 4.) Cet “ homme d’illégalité ” est un apostat, un faux enseignant, de sorte qu’en réalité il ne s’assied que dans ce qu’il prétend à tort être ce temple. — Voir HOMME D’ILLÉGALITÉ.
Emploi métaphorique. Un jour que les Juifs lui demandèrent un signe, Jésus répondit : “ Abattez ce temple, et en trois jours je le relèverai. ” Les Juifs crurent qu’il parlait des bâtiments du temple, mais l’apôtre Jean explique : “ Il parlait du temple de son corps. ” Quand, le troisième jour de sa mort, Jésus fut ressuscité par son Père Jéhovah, les disciples se rappelèrent cette parole, la comprirent, et la crurent (Jn 2:18-22 ; Mt 27:40). Il fut ressuscité, mais pas dans son corps de chair, qui avait été donné comme sacrifice rédempteur ; cependant, ce corps de chair ne connut pas la corruption ; Dieu le fit disparaître, tout comme un sacrifice était consumé sur l’autel. Une fois ressuscité, Jésus était la même personne, avec la même personnalité, dans un nouveau corps adapté à son nouveau lieu de résidence, les cieux spirituels. — Lc 24:1-7 ; 1P 3:18 ; Mt 20:28 ; Ac 2:31 ; Hé 13:8.
[Illustration, page 1051]
Inscription figurant dans la cour du temple de Jérusalem et avertissant les Gentils de ne pas s’approcher davantage.