Menez un dur combat pour la foi
“J’ai jugé nécessaire de vous écrire pour vous exhorter à mener un dur combat pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes.” — Jude 3.
1, 2. a) En quoi le dicton “une fois sauvé, sauvé pour toujours” représente-t-il un danger ? b) Où trouvons-nous un avertissement nous mettant en garde contre une telle croyance ?
TRÈS peu de dictons sont aussi trompeurs et nuisibles que celui-ci, qui est largement répandu au sein de la chrétienté : “Une fois sauvé, sauvé pour toujours.” La croyance en un tel proverbe peut conduire au désastre et faire perdre l’espérance dans le nouvel ordre juste sous le Royaume du Dieu tout-puissant, conformément à l’enseignement biblique.
2 Pour nous mettre en garde contre des croyances aussi pernicieuses comme “une fois sauvé, sauvé pour toujours”, et afin de nous encourager à mener un dur combat pour la vraie foi, un disciple du Seigneur Jésus-Christ écrivit une courte lettre d’une importance vitale à notre époque. Il s’agit du soixante-cinquième livre de la sainte Bible, rédigé dans la soixante-cinquième année du premier siècle de notre ère. Cet écrit porte le nom de Lettre de Jude, et bien qu’il n’y ait que vingt-cinq versets dans cette lettre, l’observance de ses conseils inspirés permet de faire une nette différence entre le fait d’obtenir ou de perdre le salut, salut qui est offert à tous les véritables disciples du Fils de Dieu.
3. Qui était Jude, et pourquoi se nomme-t-il lui-même “esclave de Jésus-Christ” ?
3 Qui Jéhovah employa-t-il pour nous donner cet avertissement opportun ? La lettre elle-même répond à cette question : “Jude, esclave de Jésus-Christ, mais frère de Jacques, aux appelés qui sont aimés dans leurs relations avec Dieu le Père et gardés pour Jésus-Christ. Que la miséricorde et la paix et l’amour vous soient augmentés !” (Jude 1, 2). En fait, l’écrivain inspiré Jude était un demi-frère de Jésus (Mat. 13:55). Cependant, Jude ne cherche pas à se glorifier lui-même en raison des liens charnels qui l’unissaient au Fils de Dieu ; au contraire, il comprend que les véritables disciples de Jésus ne le connaîtraient désormais plus selon la chair (II Cor. 5:16, 17). C’est la raison pour laquelle il se nomme lui-même avec humilité “esclave de Jésus-Christ”. Il met donc bien en relief les liens spirituels qui le rattachent à Jésus-Christ. N’étant pas un apôtre du Seigneur Jésus-Christ, Jude se présente lui-même comme “esclave” ; d’ailleurs, ce n’est qu’après la résurrection de Jésus que Jude crut en lui comme au Fils de Dieu (Jean 7:5 ; Actes 1:14). Alors il eut foi en Jésus, et après avoir exercé cette foi en lui, Jude comprit qu’en tant qu’esclave, il avait été acheté à un prix — le sang précieux du Fils de Dieu. Dès lors, Jude, ainsi que toute autre personne achetée au moyen du sang rédempteur de Jésus-Christ, ne pouvait devenir esclave des hommes. — I Cor. 7:22, 23.
4. a) À qui s’adresse en particulier la Lettre de Jude, mais pourquoi est-elle appropriée, pour tous ceux qui recherchent la vie ? b) Qu’est-ce que Dieu exige de ceux qui espèrent en son salut ?
4 En qualité d’esclave de Christ, Jude voulait écrire relativement aux choses qui aideraient le mieux possible ses compagnons d’esclavage à être obéissants envers leur Maître. Aussi écrivit-il une lettre d’ordre général, qui n’était pas adressée à une congrégation chrétienne en particulier. Toutefois, il n’y a pas de doute quant à l’identité de ceux à qui elle s’adressait, en l’occurrence “aux appelés”, autrement dit aux hommes appelés à hériter du Royaume céleste de Dieu pour y régner avec Jésus-Christ en qualité de rois et de prêtres (I Thess. 2:12). Ces chrétiens oints de l’esprit “sont aimés dans leurs relations avec Dieu le Père et gardés pour Jésus-Christ” ; en conséquence, la volonté de Dieu est de leur donner le Royaume des cieux, s’ils se gardent eux-mêmes dans leur condition de salut. Quoique cette lettre inspirée soit destinée à la “congrégation de Dieu”, ou d’après les Écritures, à ceux dont le nombre est limité à 144 000 personnes tirées de toutes les nations, les avertissements qu’elle renferme sont appropriés pour tous ceux qui espèrent obtenir le salut sous le Royaume de Dieu, ceux qui espèrent vivre éternellement sur une terre paradisiaque. Tout comme les chrétiens oints, ces personnes doivent également demeurer dans une condition de salut, être fidèles, dévouées et produire les fruits de l’esprit. Oui, tous ceux qui jouiront du salut de Dieu doivent mener un dur combat pour la vraie foi.
5. Quelle est la prière de Jude, et comment a-t-elle été exaucée à l’égard des témoins de Jéhovah des temps modernes ?
5 La prière de Jude est que “la miséricorde et la paix et l’amour” de Dieu soient augmentés à l’égard des vrais disciples de Christ, dont un reste se trouve encore sur la terre. Cela s’est vérifié pour le reste des disciples spirituels de Christ, envers qui Dieu a manifesté sa miséricorde en le libérant de Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion, en 1919. Dieu a répandu la paix sur ces chrétiens libérés, afin qu’ils puissent travailler dans l’unité à l’avancement des intérêts du Royaume de Dieu. Grâce à l’amour de Dieu, ils ont été purifiés du paganisme babylonien et ils ont été établis comme les témoins de Dieu, purs. C’est parce que Jéhovah a augmenté sa miséricorde, sa paix et son amour sur ses témoins chrétiens libérés, qu’une “grande foule” d’“autres brebis” s’est jointe à eux (Rév. 7:9-17 ; Jean 10:16). Ces brebis ont vu que Dieu répandait sa bénédiction sur le reste des “appelés”, le reste des Israélites spirituels, aussi sont-elles devenues membres du “seul troupeau” de témoins de Jéhovah. Puisque les témoins de Jéhovah organisés en société du monde nouveau constituent un troupeau paisible, guidé par le berger accompli, ils se réjouissent dans l’amour et la miséricorde de Dieu de ce que la prière de Jude a été exaucée à leur égard. Jude demanda à ce que la miséricorde divine, la paix et l’amour soient augmentés en eux, et non que ces qualités décroissent et finissent par disparaître. Une telle chose peut-elle se produire ? Certainement, sur le plan individuel. Ainsi, pour nous mettre en garde contre une telle éventualité, Jude donne un avertissement dans le but de montrer ce qui peut nous arriver si nous ne nous gardons pas dans l’amour de Dieu.
RAISON SPÉCIALE DE MENER UN DUR COMBAT
6. Quelle exhortation est donnée aux chrétiens personnellement, et pourquoi ?
6 “Bien-aimés, alors que je faisais tous mes efforts pour vous écrire au sujet du salut que nous possédons en commun, j’ai jugé nécessaire de vous écrire pour vous exhorter à mener un dur combat pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. La raison que j’ai, c’est que certains hommes se sont glissés parmi vous, qui, il y a longtemps, ont été établis par les Écritures pour ce jugement, des hommes impies, qui changent la bonté imméritée de notre Dieu en excuse pour se conduire de manière dissolue et qui trahissent notre seul Propriétaire et Seigneur, Jésus-Christ.” — Jude 3, 4.
7. À propos de quel sujet Jude avait-il d’abord l’intention d’écrire, et pourquoi changea-t-il d’avis ?
7 De toute évidence, Jude n’avait pas l’intention d’écrire pour exhorter à mener un dur combat pour la vraie foi. Il se proposait d’écrire d’une façon générale sur le “salut que nous possédons en commun”. Cependant, grâce à l’esprit saint de Dieu, il discerna qu’il y avait quelque chose de plus important, de plus urgent, qu’une discussion sur une question doctrinale relative au salut que les 144 000 appelés au Royaume céleste possèdent en commun. Du temps de Jude, c’est-à-dire il y a dix-neuf siècles, le Berger accompli, Jésus-Christ, ne procédait pas au rassemblement de la “grande foule” décrite dans Révélation 7:9-17, aussi Jude n’écrivait-il pas au sujet du salut auquel ont part tous les membres de cette classe. Bien qu’il ne soit pas directement question de la “grande foule” dans la discussion que Jude choisit intentionnellement, les membres de cette classe possèdent néanmoins en commun la précieuse espérance du salut sous le Royaume ; ils espèrent vivre éternellement dans l’ordre nouveau au même titre que les membres du reste attendent d’être glorifiés dans les cieux. Cette espérance de vivre sur une terre paradisiaque sera concrétisée par le Royaume de Jésus-Christ qui règne en compagnie de ses “appelés”. Ainsi, Jésus mourut non seulement pour les “appelés” mais également pour le monde entier des hommes, y compris cette “grande foule” de personnes au cœur de brebis rassemblée à notre époque (I Jean 2:1, 2). Ces “brebis” qui nourrissent une espérance terrestre doivent aussi “mener un dur combat pour la foi”, jusqu’à ce qu’elles aient remporté le prix, car Satan le Diable voudrait leur ravir ce prix précieux.
8. En conséquence, quelle croyance Jude dénonce-t-il clairement, et qu’avait déclaré Jésus au sujet du salut sur le plan individuel ?
8 En écrivant pour exhorter à mener un dur combat pour la foi, Jude dénonce l’erreur de la croyance selon laquelle “une fois sauvé, sauvé pour toujours”. Le fait d’être dans une condition de salut ne fournit pas au chrétien une raison de penser que rien ne peut lui enlever l’amour de Dieu et partant, qu’il est impossible qu’il perde le salut que Dieu offre aux hommes obéissants. Jésus-Christ avait parlé clairement à ce sujet, et Jude savait également que “celui qui aura enduré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé”. (Mat. 24:13.) Jésus désignait ici le salut sur le plan individuel, et non le salut d’une classe de personnes. Il ne subsiste aucun doute quant au salut de la classe appelée au Royaume céleste, mais la question est de savoir si individuellement nous endurerons jusqu’à la fin, que nous appartenions au “petit troupeau” ou à la “grande foule”. Par “fin”, Jésus n’entendait pas nécessairement une année bien déterminée, ni même la bataille d’Harmaguédon, mais il exhortait plutôt les chrétiens à endurer jusqu’à l’achèvement de leur course terrestre ou de leur longue période d’épreuve. Ne pas endurer signifie se montrer infidèle. Ainsi, que ce soit jusqu’à ce que nous mourions fidèlement ou jusqu’à la fin du présent système de choses, nous devons continuer de mener un dur combat pour la foi. Comment cela ?
9. Que signifie mener un dur combat pour la foi ?
9 Mener un dur combat pour la foi veut dire non seulement endurer jusqu’à la fin en gardant l’esprit fixé sur les choses que Dieu nous enseigne, mais également résister à ceux qui tentent de nous corrompre, en changeant la bonté imméritée de Dieu en excuse pour se conduire de manière dissolue. Il nous faut comprendre qu’au cours de l’histoire du peuple de Dieu, le Diable s’est efforcé d’introduire en son sein des personnes qui serviraient son dessein sournois en tentant de corrompre les autres. En conséquence, force est à tous ceux qui ont pris position pour la vraie foi de combattre. Cette lutte met notre intégrité et notre amour pour Dieu à l’épreuve.
10. Selon Jude, que feraient les hommes impies, et comment cela avait-il été prédit ?
10 Expliquant pourquoi nous devons mener un dur combat pour la foi, Jude dit que certains hommes, prétendant être chrétiens, se sont infiltrés dans l’organisation de Dieu. En réalité, ce sont des “hommes impies”, qui changent la bonté imméritée de Dieu en excuse pour se conduire de manière dissolue. Environ dix ans avant que Jude n’écrivît cet avertissement, l’apôtre Paul avait prédit que des personnes, animées de mauvais mobiles, s’introduiraient au sein du peuple de Dieu (Actes 20:29, 30). Jésus avait également prophétisé concernant ce mouvement ennemi qui essaierait de corrompre le peuple portant le nom de Jéhovah (Mat. 13:24-43). Le Diable recrute ses agents parmi le monde des hommes qui n’ont plus “aucun sens moral”. — Éph. 4:17-19.
11. Compte tenu de l’avertissement donné par Jude, quelle doit être notre attitude, et pourquoi ?
11 Étant donné que le Diable désire introduire des personnes totalement corrompues dans la société du monde nouveau que forment les témoins de Jéhovah, il nous faut tous veiller, et plus particulièrement les surveillants de congrégation. Parce que “les jours sont mauvais” et que beaucoup aiment la méchanceté, nous ne devons pas nous relâcher dans notre veille. La congrégation chrétienne doit agir promptement, en ôtant et en excluant les agents ennemis, afin qu’ils ne puissent exercer aucune influence en son sein. Quoique nous sachions que ces hommes méchants ne parviendront pas à corrompre l’organisation dans son ensemble, ils peuvent néanmoins faire du tort dans une congrégation, et empêcher l’esprit de Dieu d’opérer sur celle-ci, jusqu’à ce que ces hommes impies en soient chassés. Dans ce cas, non seulement la congrégation ne connaîtra pas l’accroissement, mais encore il se peut que certains de ses membres s’en écartent et se corrompent en entretenant des relations immorales avec ceux de l’autre sexe. C’est contre une telle chose qu’il faut se tenir sur ses gardes, afin que l’organisation de Dieu reste pure, propre et ne soit pas souillée.
“LES YEUX PLEINS D’ADULTÈRE”
12. Quel avertissement Jude donne-t-il relativement aux hommes impies qui essaieraient de s’infiltrer dans l’organisation de Dieu, et dans quel but le Diable s’efforce-t-il d’introduire de tels hommes ?
12 Jude avertit ceux qui auraient l’intention de corrompre le peuple de Dieu, en disant ‘qu’il y a longtemps, ils ont été établis par les Écritures pour ce jugement’ de destruction éternelle. Qu’est-ce qui n’est pas bon chez ces personnes ? Ce sont leurs mobiles. En effet, elles pensent que parce que Dieu est miséricordieux, elles peuvent changer sa miséricorde en excuse pour se conduire de manière dissolue, et satisfaire leurs désirs sexuels (I Cor. 6:9, 10). Ces hommes tentent de persuader les croyants mal affermis qu’ils peuvent se conduire d’une manière dissolue, leur faisant croire qu’il n’est pas mal de se livrer de temps à autre à ses passions, puisque Dieu est prêt à nous pardonner si nous lui confessons notre péché. Ainsi, ces personnes ont pour mobile la satisfaction de leurs appétits sexuels, et comme pour Caïn, le péché couche à leur porte ; leurs yeux ne sont pas purs. Pierre les décrit en ces termes : “Ils ont les yeux pleins d’adultère et sont incapables de renoncer au péché, et ils séduisent les âmes inconstantes. Ils ont le cœur formé à la convoitise.” (II Pierre 2:14). Le Diable se sert de ces personnes aux “yeux pleins d’adultère” pour essayer de corrompre le peuple de Dieu, qui a les yeux et le cœur purs, en le poussant à commettre un péché qui leur procure du plaisir.
13. En quoi ces hommes impies sont-ils différents de Moïse, aussi quel est le devoir du chrétien ?
13 Contrairement à Moïse, ces hommes aux mobiles impurs pensent “avoir la jouissance temporaire du péché” et obtenir quand même le salut (Héb. 11:25). Ils s’imaginent pouvoir s’adonner à leurs passions, et après s’être repentis intérieurement, demeurer au sein du peuple de Dieu jusqu’à ce qu’ils en persuadent de nouveau d’autres, par leurs avances, à commettre l’immoralité. Ils sont ainsi coupables de changer la bonté imméritée de notre Dieu en excuse pour se conduire de manière dissolue. C’est contre ces personnes immorales que les chrétiens doivent mener un dur combat, leur résistant, non seulement à cause du mal fait aux individus, mais également pour les ravages que subirait une congrégation qui les laisserait agir librement dans leurs efforts visant à corrompre et à souiller les personnes de l’autre sexe.
14. Pourquoi la condition morale de la chrétienté ne constitue-t-elle pas une excuse pour succomber devant ces personnes immorales ?
14 Le fait que la chrétienté ait des mœurs dissolues et que ses écoles et ses églises regorgent de personnes qui pratiquent l’immoralité, ne constitue pas une excuse pour que le vrai chrétien donne libre cours à ses passions. Jude énonce clairement que, si quelqu’un succombe au péché, ‘il trahit notre seul Propriétaire et Seigneur, Jésus-Christ’. Attendu que nous devons rester fidèles à la foi qui a été transmise aux saints, force nous est de résister fermement aux hommes impies, et à toute forme de corruption en ces derniers jours mauvais.
UN EXEMPLE DONT IL FAUT SE RAPPELER
15. Comment Jude explique-t-il que quelqu’un peut se perdre même s’il se trouve dans une condition de salut, et quelle délivrance les Israélites avaient-ils partagé en commun ?
15 Pour bien faire ressortir que notre salut n’est pas encore assuré et qu’il peut être compromis par certains égarements ou manquements après avoir cru, Jude montre qu’un chrétien peut se perdre même s’il se trouve dans une condition de salut. Comment ? Eh bien, en ne menant pas un dur combat et en succombant aux tentations présentées par les hommes impies. Jude dit que le jugement qui condamne ces hommes a été prédit. Où cela ? Dans le récit historique de la Bible ! Dans la sainte Parole de Dieu, nombreux sont les exemples montrant la façon dont Jéhovah a traité les hommes impies dans le passé. En conséquence, avant qu’ils ne s’introduisent dans l’organisation et essaient d’inciter les membres de celle-ci à commettre des actes immoraux, ils sont avertis de la condamnation qui les attend. Jude écrit : “Je désire vous rappeler, bien que vous connaissiez toutes choses une fois pour toutes, que Jéhovah, ayant sauvé un peuple du pays d’Égypte, a détruit ensuite ceux qui ne montraient pas la foi.” (Jude 5). Quelle extraordinaire délivrance que celle que les Israélites connurent en l’an 1513 avant notre ère ! De son bras puissant, Jéhovah les libéra, sauvant leurs premiers-nés de la mort quand la dixième plaie frappa l’Égypte. Non seulement les Israélites furent délivrés après que ce coup fut porté contre les premiers-nés, mais par la suite, ils traversèrent sains et saufs la mer Rouge. “Une multitude de gens d’origine diverse” composée de non-Israélites eut également part à cette délivrance. — Ex. 12:38, CT.
16, 17. a) Quelle leçon les chrétiens peuvent-ils tirer de l’exemple des Israélites et de la “multitude de gens d’origine diverse” ? b) Quel avertissement semblable l’apôtre Paul donna-t-il, et comment devrions-nous y répondre ?
16 Que préfigurait cet exemple ? Puisque l’Égypte est le symbole du présent système de choses (Rév. 11:8 ; II Cor. 4:4), cela signifie que ceux que Jéhovah sauve aujourd’hui du présent système de choses ne doivent pas aller en Égypte et tomber dans l’esclavage du péché. Le fait qu’ils aient été délivrés du présent système de choses mauvais ne veut pas dire qu’ils sont définitivement sauvés, et qu’ils recevront la vie dans le nouvel ordre divin, sans aucune possibilité d’égarement. Certainement pas, et les Israélites et la multitude de gens d’origine diverse en sont un exemple frappant ! Jéhovah, qui était leur Sauveur, détruisit un million d’Israélites ou même davantage dans le désert (Ex. 12:37 ; Nomb. 14:26-38). Pourquoi ? Parce qu’ils succombèrent au pouvoir trompeur du péché. Le péché est trompeur, il s’approche sournoisement de sa victime et fond sur elle sans pitié, comme cela se produisit pour les Israélites. Nous avertissant qu’une première délivrance de l’Égypte antitypique et de son paganisme babylonien n’est pas une preuve de salut définitif, Paul, un apôtre de Jésus-Christ, déclara : “Cependant, pour la plupart d’entre eux [les Israélites dans le désert], Dieu n’a pas exprimé son approbation, car ils tombèrent dans le désert. Or ces choses sont devenues nos exemples, pour que nous ne soyons pas des personnes qui désirent des choses mauvaises, comme ceux-là les ont désirées. Ne devenez pas non plus idolâtres comme certains d’entre eux ; ainsi qu’il est écrit : ‘Le peuple s’assit pour manger et boire [sacrifices offerts à Baal Péor], puis ils se levèrent pour s’amuser [avec les femmes cananéennes qui les avaient invités à offrir de tels sacrifices].’ Ne pratiquons pas non plus la fornication, comme certains d’entre eux ont commis la fornication, seulement pour tomber, vingt-trois mille d’entre eux en un seul jour. Ne mettons pas non plus Jéhovah à l’épreuve, comme certains le mirent à l’épreuve, seulement pour périr par les serpents. Ne murmurez pas non plus, comme certains murmurèrent, seulement pour périr par le destructeur. Or ces choses leur arrivaient comme exemples, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous sur qui sont arrivées les fins des systèmes de choses.” — I Cor. 10:5-11.
17 Paul s’adressait ici aux chrétiens, et il cite l’exemple de l’Israël naturel typique. “Une multitude de gens d’origine diverse” favorable à Israël accompagnait les Israélites ; ainsi, dans l’antitype, l’avertissement concerne à la fois le reste des chrétiens oints et la “grande foule” des “autres brebis”. Chaque chrétien doit donc se méfier des hommes qui inciteraient ceux qui ont été achetés avec le sang de Jésus-Christ à avoir une conduite immorale qui les amènerait à être esclaves du péché. Chacun peut en être affecté, quel que soit le nombre d’années qu’il a passées dans la voie du salut. Ne devenez jamais négligent, orgueilleux ou plein de suffisance ; au contraire, examinez-vous sans cesse à la lumière de la Parole de Dieu, afin de ne pas être victime du pouvoir trompeur du péché.
LES ANGES PEUVENT SUBIR LA DESTRUCTION
18. De quelle autre façon Jude souligne-t-il la nécessité de mener un dur combat pour la foi chrétienne ?
18 Jude cite ensuite un autre exemple montrant la nécessité de mener un dur combat pour la foi chrétienne : “Et les anges qui n’ont pas gardé leur position originelle mais ont abandonné leur propre demeure, il les a réservés dans les liens éternels, sous d’épaisses ténèbres, pour le jugement du grand jour. De même aussi Sodome et Gomorrhe et les villes d’alentour, après qu’elles eurent, pareillement à ceux-là, commis la fornication à l’excès et qu’elles furent allées après la chair pour un usage contre nature, nous sont proposées en exemple d’avertissement en subissant le châtiment judiciaire d’un feu éternel.” — Jude 6, 7.
19, 20. a) Quel fut le péché des anges auxquels Jude se réfère, et quel châtiment encoururent-ils ? b) Quelle leçon pouvons-nous tirer de l’exemple des anges qui péchèrent ?
19 Le disciple Jude compare maintenant ces hommes impies, qui essaient de corrompre les membres de l’organisation de Dieu, aux anges déchus du temps de Noé. Ils se matérialisèrent, se donnant certainement une apparence d’hommes parfaits, ce qui devait les rendre très séduisants. Mais venaient-ils sur terre pour ramener les hommes à Dieu ? Certainement pas, leur mobile était mauvais ! Leurs yeux étaient pleins de désirs passionnés. Ils avaient les regards fixés sur les filles des hommes, qui étaient belles. Impressionnants en apparence, ces anges matérialisés séduisirent ces jolies filles. Sans s’occuper s’ils avaient le droit de prendre ces femmes, il semble que ces créatures matérialisées épousèrent toutes celles qu’ils désiraient ; il se peut même qu’ils eurent un plus grand nombre de femmes que Lémec qui, quelque temps auparavant, en avait pris deux (Gen. 4:19). Leur beauté les aida à s’infiltrer avec ruse parmi le genre humain pour le corrompre. Jude montre donc que de nos jours, certains, même beaux physiquement, s’introduiraient parmi nous, en vue de lier connaissance particulièrement avec ceux de l’autre sexe, afin de les corrompre et de les souiller en ayant avec eux des relations sexuelles impures. À l’époque du déluge, ces anges se dématérialisèrent, mais ils ne purent réintégrer la sainte organisation de Dieu. Jéhovah “les a réservés dans les liens éternels, sous d’épaisses ténèbres, pour le jugement du grand jour”. Ils se trouvent maintenant dans les ténèbres spirituelles, privés de la lumière de Dieu. À cause de leur mauvais mobile, ils se changèrent eux-mêmes en démons (Gen. 6:1-5). Quelle excellente leçon pour nous !
20 Ce qui précède nous a appris que même les anges, qui voient la face de Jéhovah, peuvent pécher et être frappés d’un jugement de destruction. Il n’a jamais été dans le dessein de Dieu que les anges soient des créatures amphibies, capables de vivre en partie dans les cieux comme esprits, et en partie sur la terre comme hommes, cohabitant avec des femmes. Mais ces anges quittèrent la place qui leur avait été assignée. En conséquence, si des anges peuvent tomber dans la destruction, les hommes imparfaits ne devraient pas penser que leur salut est assuré et qu’ils ne peuvent le perdre. Ce n’est qu’en menant un dur combat pour la foi que nous demeurerons dans cette condition de salut. Nous ne voulons certes pas ressembler à ces anges, qui sont tombés d’une aussi haute position. Ainsi, résistez aux hommes qui iraient au-delà des limites fixées par Dieu, essayant de souiller la chair.
21. a) Pour quel péché en particulier les villes de Sodome et de Gomorrhe furent-elles détruites ? b) En quoi leur anéantissement constitue-t-il à la fois un avertissement et un encouragement pour les croyants.’
21 En plus des anges pécheurs, Jude propose en avertissement la destruction qui eut lieu plus de 450 ans après le déluge, quand Dieu châtia les villes de Sodome et de Gomorrhe, en les frappant du feu de la destruction. Les habitants de la ville avaient “commis la fornication à l’excès” et étaient allés après la chair pour un usage contre nature. Ils commettaient non seulement la fornication avec les femmes, mais encore ils avaient des désirs charnels vis-à-vis des hommes et probablement à l’égard des bêtes (Lév. 18:22-25). La Bible raconte comment Dieu envoya deux anges à Sodome, afin d’inspecter son niveau de moralité et de sauver Lot de la destruction qui menaçait de s’abattre sur la ville. Lot exerça l’hospitalité en hébergeant les anges, mais les habitants impies de Sodome, depuis les enfants jusqu’aux hommes âgés, demandèrent qu’on fasse sortir les deux anges, afin qu’ils aient avec eux des relations sexuelles impures. Même après que les anges eurent frappé d’aveuglement cette foule, les Sodomites, obsédés par la passion, tentèrent encore de mettre la main sur eux. Le lendemain matin, Jéhovah fit pleuvoir du feu et du soufre sur Sodome et sur Gomorrhe, tandis que Lot et ses filles échappèrent à la destruction qui fondit sur les Sodomites. Cette destruction nous est proposée “en exemple d’avertissement”. Pour qui ? Pierre répond à cette question en ces termes : “Si, en réduisant en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, il [Dieu] les a condamnées, laissant aux impies un exemple de choses à venir ; et s’il a délivré le juste Lot, qui était profondément affligé par la conduite dissolue à laquelle se livraient ces gens qui bravaient la loi — (...) Jéhovah sait délivrer de l’épreuve les gens au pieux dévouement, mais réserver les injustes pour le jour du jugement pour être retranchés, surtout, cependant, ceux qui vont après la chair avec le désir de la souiller.” — II Pierre 2:6-10.
22. a) Quel avertissement prendrons-nous donc à cœur ? b) Comment Dieu délivre-t-il le juste de l’épreuve ?
22 Ainsi, que tous ceux qui ont l’intention de souiller la chair dans l’organisation de Dieu prennent garde ! La destruction éternelle les menace ! Que tous les vrais adorateurs prennent à cœur cet avertissement, et évitent de considérer même pour un moment l’attrait qu’exercent ces personnes condamnées. Résistez-leur ! “Menez un dur combat pour la foi.” Soyons assurés que Dieu sait comment délivrer de l’épreuve ceux qui lui sont dévoués. Dieu ne nous épargne pas nécessairement les difficultés, mais il permet qu’elles nous servent d’épreuve. Il délivre le juste de l’épreuve en retranchant les hommes impies au temps marqué. Jéhovah élimine ceux qui créent des difficultés.
23. Dans quelle activité ne devons-nous jamais nous relâcher, et quelle sera notre récompense ?
23 Nous ne savons pas pendant combien de temps encore les méchants continueront de nous éprouver, aussi ne nous relâchons pas dans la prédication de “la bonne nouvelle du royaume”, tout en résistant aux hommes impies. Alors nous obtiendrons la délivrance bénie quand Dieu retranchera les hommes impies et nous fera vivre dans un nouvel ordre purifié. Mais en attendant, il nous faut toujours être sur nos gardes, et ne cesser de mener un dur combat pour la foi.
[Illustration, page 77]
Sodome et Gomorrhe, un exemple d’avertissement.