Un jeune homme s’égare
1. a) Pourquoi Jésus fit-il souvent usage de comparaisons ? b) Comment révéla-t-il la cause réelle de la difficulté ?
JÉSUS parla beaucoup en usant de comparaisons, et c’est la raison pour laquelle nous sommes enclins à nous demander pourquoi il employa si souvent cette méthode d’enseignement. En règle générale, le but d’une comparaison est de faire comprendre facilement une chose, afin qu’elle se grave dans l’esprit. Toutefois, il y a des exceptions, témoin le cas dont il est question ici. Les disciples posèrent cette question à Jésus : “Pourquoi leur parles-tu en usant de comparaisons ?” La réponse de Jésus est frappante, car il se référa aux mêmes choses que nous avons mises en évidence, à savoir la nécessité de revenir à la raison et l’attitude de cœur, qui est d’une importance capitale. En effet, Jésus répondit à ses disciples : “À vous est donné de comprendre les saints secrets du royaume des cieux, mais à ces gens-là, cela n’est pas donné.” Cela peut sembler être une décision arbitraire de la part de Jésus, mais celui-ci poursuivit en expliquant que la difficulté résidait chez les personnes elles-mêmes. Citant la prophétie d’Ésaïe, qui s’accomplissait à son époque, Jésus déclara : “Car le cœur de ce peuple s’est épaissi, et de leurs oreilles ils ont entendu avec ennui, et ils ont fermé les yeux ; pour qu’ils ne voient pas de leurs yeux, ni n’entendent de leurs oreilles, ni n’en saisissent le sens de leur cœur et ne reviennent et que je ne les guérisse.” — Mat. 13:10, 11, 15, 34.
2. Comment la méthode d’enseignement employée par Jésus servit-elle d’épreuve, et quel en fut le résultat ?
2 Certes la majorité des contemporains de Jésus l’écoutaient avec plaisir, le considérant comme un merveilleux conteur d’histoires. Mais ces hommes ne voulaient pas que son message trouble leur point de vue et leur mode de vie. Aussi fermèrent-ils mentalement leurs oreilles et leurs yeux, de façon à ne pas recouvrer leurs sens, ce qui les obligerait à reconnaître la nécessité de changer leur cœur et de marcher dans une tout autre direction. Marc rapporte que Jésus fut “extrêmement attristé de l’insensibilité de leur cœur”. (Marc 3:5.) Ainsi, la méthode d’enseignement employée par Jésus, à savoir les comparaisons, servit à les éprouver, épreuve à laquelle ils succombèrent, si bien qu’ils perdirent même la connaissance qu’ils avaient acquise ainsi que les privilèges qui s’offraient à eux. C’est ce que Jésus dit en ces termes : “Celui qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera enlevé.” — Mat. 13:12.
3. Quelle situation semblable retrouvons-nous aujourd’hui, et quelle sage ligne de conduite suivrons-nous ?
3 Il en est de même aujourd’hui, et plus particulièrement en ce qui concerne les hommes au sein de la chrétienté. Ils ont leur religion et l’église de leur choix, et bon nombre d’entre eux n’ont pas l’intention de changer, ni même d’admettre le besoin de modifier quoi que ce soit dans leur vie. Quand un témoin de Jéhovah leur rend visite, cherchant à attirer leur attention sur le message biblique relatif à notre époque, tout au plus écoutent-ils d’un air ennuyé. En fait, ils ferment leurs oreilles, leurs yeux et également leur porte. Ils sont décidés ; ils diront “non” aux témoins de Jéhovah, quelle que soit la façon dont ceux-ci les aborderont. C’est là leur responsabilité, toutefois, il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. De même qu’aux jours de Jésus, il appartient maintenant à chacun de prendre une décision. Lorsque ses disciples le lui demandèrent, Jésus arrêta son récit pour donner la signification de ses comparaisons. Aussi faisons-nous bien de nous arrêter afin de chercher la signification et l’application moderne de ces passages bibliques. Nous savons qu’ils furent écrits “pour notre instruction”, spécialement pour notre époque où “sont arrivées les fins des systèmes de choses”. — Mat. 13:36 ; Rom. 15:4 ; I Cor. 10:11.
4. Résumez la comparaison du fils prodigue.
4 La comparaison du fils prodigue revêt une très grande signification. Mais afin d’avoir l’image clairement présente à l’esprit, nous réviserons brièvement cette comparaison, où il est question d’un homme et de ses deux fils. Le plus jeune d’entre eux demanda à son père sa part d’héritage. Celui-ci accéda à sa requête, et le jeune homme prit tous ses biens et partit pour un pays lointain, où il dilapida sa fortune en menant une vie de débauche. Soudain, la famine sévit dans le pays, et se trouvant dans le besoin, il accepta de garder les cochons. On ne lui permettait même pas de manger leur pâtée. Dans ce piteux état, il revint à la raison et décida de retourner chez lui. Il reconnaîtrait s’être conduit comme un pécheur, et demanderait à son père de le prendre, non comme fils, mais comme un homme à gages. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et courut à sa rencontre, lui souhaitant une chaleureuse bienvenue. Tout de suite, on le revêtit de la meilleure robe, on lui mit l’anneau à la main, les sandales aux pieds, et un festin fut organisé avec de la musique et des danses. Comme le fils aîné s’approchait de la maison, il apprit ce qui s’y passait ; courroucé, il ne voulut pas entrer. Son père le supplia, mais il ne lui fit que des objections. Avec beaucoup d’amabilité, le père lui expliqua de nouveau pourquoi il avait agi ainsi, essayant de le persuader. L’histoire se termine brusquement ici, sans révéler la réaction finale du fils aîné. — Luc 15:11-32.
5. En quoi cette comparaison revêt-elle un caractère unique ?
5 Cette image est unique en son genre, de par certains de ses aspects. C’est une des plus longues comparaisons faites par Jésus ; elle est donc plus riche en détails et nous laisse une impression plus profonde. Néanmoins, le trait caractéristique de cette comparaison qui nous frappe le plus, ce sont les relations familiales qui y sont impliquées. Il est des images qui se rapportent à des choses inanimées, telles que les différentes sortes de semences ou de sols, ou encore aux relations qui existent entre un maître et ses esclaves (Mat. 13:18-30 ; 25:14-30 ; Luc 19:12-27). Dans la comparaison qui fait l’objet de cette étude, il est question des relations entre un père et ses fils. Il arrive souvent qu’un père ne cultive pas de telles relations amicales et intimes avec ses fils, qui sont élevés dans la crainte et le respect de leur père, mais ne lui témoignent pas un amour spontané. Il nous suffit cependant d’analyser cette image pour comprendre que ce père aimait profondément ses deux fils et qu’il leur manifesta à tous deux son amour, quoiqu’ils ne l’aient pas mérité, comme le montrent les faits. Cette histoire en elle-même constitue un chaleureux appel, et tel était le but poursuivi par Jésus ; aussi sommes-nous impatients de considérer en détail son accomplissement à notre époque.
TOILE DE FOND DE LA COMPARAISON
6. Dans quelles circonstances cette comparaison fut-elle donnée, ainsi que deux autres ?
6 Il nous faut tout d’abord considérer dans quelles circonstances cette comparaison fut donnée. C’était au cours de la dernière partie du ministère de Jésus, alors qu’il se rendait à Jérusalem pour l’avant dernière fois (Luc 13:22). Les premiers versets du chapitre quinze de l’Évangile selon Luc Lc 15 révèlent clairement la raison pour laquelle cette comparaison, ainsi que deux autres, fut donnée ; nous lisons en effet : “Et tous les percepteurs d’impôts et les pécheurs s’approchaient de lui [Jésus] pour l’entendre. Et les Pharisiens et les scribes murmuraient, disant : ‘Cet homme accueille les pécheurs et mange avec eux.’” (Luc 15:1, 2). En conséquence, Jésus fit trois comparaisons ; dans chacune d’elles il était question de retrouver ce qui avait été perdu, à savoir une brebis, une drachme et ce qu’il y a de plus précieux, un fils ‘qui était perdu mais qui a été retrouvé’. Dans chaque image l’accent est bien mis sur la joie qu’éprouve le propriétaire en retrouvant ce qui a été perdu. — Luc 15:32.
7. Comment l’opinion et l’attitude de Jésus opposent-elles un contraste à celles des conducteurs religieux ?
7 Ces murmures et ces plaintes des conducteurs religieux et autres gens n’étaient pas récents. Ils se faisaient entendre depuis le début du ministère de Jean-Baptiste. Selon ce que Jésus leur avait dit, c’étaient les “percepteurs d’impôts et les prostituées [des pécheurs]” qui croyaient et répondaient au message de Jean. Aux regards des conducteurs religieux, si justes à leurs yeux, cette classe était considérée comme perdue, méprisable et ne méritant aucune considération. Par contre, aux yeux de Jésus, bien que les hommes de cette classe se soient égarés et soient considérés comme perdus, ils ont été prompts à l’écouter, sont revenus à la raison et ‘nombre d’entre eux l’ont suivi’. En fait, selon Jésus, ces hommes devançaient les Pharisiens dans le Royaume de Dieu. Alors qu’il était l’hôte de Zachée “un percepteur principal d’impôts”, Jésus dit encore : “Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.” — Mat. 21:31, 32 ; Marc 2:15-17 ; Luc 19:2, 10.
8. Quels différents aspects sont mis en évidence dans les comparaisons précitées ?
8 Ainsi, nous comprenons pourquoi Jésus fit des comparaisons à propos de la brebis et de la drachme perdues, mettant l’accent sur les grands efforts déployés par celui qui a perdu quelque chose pour retrouver son bien. En revanche, la troisième comparaison, celle du fils prodigue, met en évidence un autre aspect. En effet, elle montre la ligne de conduite que doit suivre celui qui est perdu.
9. Pourquoi la joie est-elle mise en évidence ?
9 Dans ces trois comparaisons, vous remarquerez que lorsque la chose perdue est retrouvée, non seulement le propriétaire se réjouit, ce qui est juste et raisonnable, mais encore la maison tout entière, les amis et les voisins sont également invités à se réjouir. Jésus expliqua cela en disant : “C’est ainsi, je vous le dis, qu’il se produit de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.” (Luc 15:10). Jésus montrait donc qu’il mettait en pratique la sagesse céleste en recevant avec joie ceux qui se repentaient sincèrement. Il dénonça également la conduite injustifiée des chefs religieux qui, manquant de sagesse, se montraient mesquins et pleins de suffisance à l’égard de leurs frères moins privilégiés. En tant que Juifs, ils étaient tous frères, membres du peuple de Dieu, et appartenaient à un seul Propriétaire ; ils avaient tous besoin des services du Médecin, Jésus-Christ, pour être guéris et pour retourner à Jéhovah. — Marc 2:17.
10. Comment le fait de garder présente à l’esprit la teneur de ces comparaisons sera-t-il une aide pour nous ?
10 Gardons toutes ces pensées présentes à l’esprit, car cela nous aidera à comprendre la réalisation moderne de la comparaison du fils prodigue. Tout comme le message et l’œuvre de Jean-Baptiste et de Jésus-Christ provoquèrent la formation de différentes classes qui se manifestèrent, de même, nous pouvons nous attendre à ce que ces mêmes classes se manifestent quand un tel message est publié et qu’une œuvre semblable est accomplie par les disciples de Jésus. Ces choses doivent nous servir de guide, de réconfort et d’avertissement, comme ce fut le cas pour les disciples de Jésus, à qui ont été révélés en premier “les saints secrets du royaume des cieux”. — Mat. 13:11.
IDENTIFICATION DES PERSONNAGES
11. a) Qui est représenté par l’“homme” de la comparaison ? b) Quels conseils nous sont donnés quant aux relations paternelles avec Dieu ?
11 Dès le début de cette comparaison, Jésus cite les trois principaux personnages : “Un homme avait deux fils.” (Luc 15:11). Ces paroles révèlent les liens familiaux qui existaient entre eux. Cet “homme”, qui est le père des deux garçons, représente Jéhovah en qualité de Père céleste. Une question se pose alors : De qui est-il le Père ? Le terme “père” signifie celui qui donne la vie, mais cette définition à elle seule ne fournit pas la réponse. Le clergé de la chrétienté aime à parler de la “Paternité de Dieu et de la fraternité de l’homme”, mais en cela il se trompe totalement. Jésus déclara aux Pharisiens, le clergé juif de son temps : “Vous venez de votre père le Diable.” Il leur dit cela parce qu’ils avaient son esprit de haine, au point même de vouloir commettre un meurtre. Certes, Adam était un “fils de Dieu”, mais après sa rébellion volontaire, Dieu mit un terme à ses relations aussi bien avec lui qu’avec la famille humaine qui descendait de lui. C’est pourquoi les Écritures déclarent : “Le monde entier gît au pouvoir du mauvais.” En accord avec cela, la Bible montre que Dieu n’entretient des relations paternelles qu’avec les créatures qui recevront la vie dans son Royaume gouverné par Jésus-Christ. — Jean 8:44 ; Luc 3:38 ; I Jean 5:19.
12. À propos de qui pouvons-nous à juste titre parler d’un “retour” à Dieu, ce qui nous amène à quelle conclusion au sujet des deux fils ?
12 Il est important de reconnaître ce fait pour discerner ceux qui sont représentés par les deux fils figurant dans la comparaison. Ces derniers ne comprennent pas ceux qui n’ont jamais connu ou trouvé le vrai Dieu, Jéhovah. S’adressant aux hommes d’Athènes, Paul les pressa de chercher “Dieu, s’ils le peuvent chercher à tâtons et trouver réellement”. (Actes 17:27.) Toutefois, comme nous l’avons remarqué précédemment, Dieu n’invita pas les Israélites qui s’étaient égarés à le rechercher à tâtons. Il leur dit plutôt : “Revenez à moi et je reviendrai à vous.” Il leur parlait ainsi parce qu’ils appartenaient toujours à son peuple par alliance, bien que pour un temps assez long ils eussent suivi leurs voies tortueuses (Mal. 3:7, AC). Ainsi, les deux fils de cet “homme” représentent ceux qui ont acquis suffisamment de connaissance à propos de Jéhovah et de ses desseins pour entrer en relations avec Dieu, quoique nombre d’entre eux n’aient pas saisi ce privilège et se soient égarés pour quelque temps.
13. À qui Jésus fit-il connaître Jéhovah comme Père, et comment pouvons-nous aujourd’hui identifier cette classe ?
13 C’est Jésus qui, le premier, fit connaître Jéhovah en tant que Père à ceux qui vinrent en union avec lui. Il les enseigna à prier en disant : “Notre Père qui es dans les cieux.” Puis il leur dit : “N’ayez pas de crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume.” Ce “petit troupeau” comprend les 144 000 personnes qui composent la congrégation chrétienne. Ces chrétiens sont candidats pour recevoir la vie dans le Royaume, où ils partageront avec Christ son trône dans les cieux. Ils ont le droit de participer aux emblèmes lors de la Commémoration ou Souper annuel du Seigneur, et les rapports indiquent qu’aujourd’hui il existe encore sur la terre un reste de cette classe. Les Écritures parlent de ces hommes comme de “la congrégation des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux”. En conséquence, le “fils aîné” de la comparaison, autrement dit le premier-né, représente bien ceux qui, de nos jours, prétendent appartenir au reste de la véritable église ou congrégation, dont il vient d’être question. — Mat. 6:9 ; Luc 12:32 ; Rév. 3:21 ; 14:1 ; Héb. 12:23 ; voir également La Tour de Garde du 1er mai 1965, page 283.
14. Outre le “petit troupeau”, comment Jésus montra-t-il que d’autres personnes recevraient son approbation ?
14 Quelle classe est préfigurée par le “plus jeune fils” ? Outre le “petit troupeau” qui a une espérance céleste, Jésus parla “d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos”. Celles-ci sont identifiées aux brebis qui sont rassemblées à la droite du Christ dans la comparaison des brebis et des boucs. Ces brebis entretiennent des relations familiales avec Dieu, car le Roi, Jésus-Christ, leur dit : “Venez, vous qui avez la bénédiction de mon Père.” Ces autres brebis sont rassemblées au cours de la période qui suit l’époque où le ‘Fils de l’homme arrive dans sa gloire, et s’assied sur son glorieux trône’, événement qui eut lieu en 1914. Le roi invite ces personnes au cœur de brebis à ‘hériter le royaume qui a été préparé pour elles’, non pas en partageant le trône céleste avec lui, mais en recevant la “vie éternelle” sur la terre, en qualité de justes. Cela s’accorde avec cette promesse : “Les justes posséderont la terre, là ils habiteront pour toujours.” — Jean 10:16 ; Mat. 25:31-34, 46 ; Ps. 37:29, Jé.
15. Pourquoi le plus jeune fils ne représente-t-il pas toutes les “autres brebis” ?
15 Ainsi, deux classes de personnes obtiendront la vie éternelle dans le Royaume de Dieu parce qu’elles se tournent vers Jéhovah et l’invoquent comme leur Père céleste. D’une façon générale, ces deux classes sont représentées par les deux fils de la comparaison de Jésus. Cependant, il serait inexact de dire que toutes les “autres brebis” mentionnées dans Jean 10:16 sont représentées par le “plus jeune fils”. Nombre d’entre elles, à l’instar des hommes d’Athènes, n’avaient autrefois ‘pas d’espérance et étaient sans Dieu dans le monde’ ; en effet, elles n’invoquaient pas Dieu comme leur Père (Éph. 2:12). Peut-être ces brebis cherchaient-elles Jéhovah à tâtons et, avec un cœur honnête et sincère, elles écoutèrent le message de la vérité et “devinrent croyants”, comme quelques Athéniens après qu’ils eurent entendu Paul (Actes 17:33, 34). Dès lors, elles sont restées fermement attachées à cette voie ; elles ne sauraient donc être représentées par le “plus jeune fils”. En conséquence, de qui ce dernier est-il l’image ?
LA LIGNE DE CONDUITE QUI ÉGARE
16. Quelle ligne de conduite le plus jeune fils suivit-il, manifestant quelle attitude ?
16 En analysant la ligne de conduite adoptée par le plus jeune fils, nous découvrirons les indices qui nous permettront d’identifier la classe qu’il représente. Au début de l’histoire, nous apprenons qu’il demanda à son père ‘la part de biens qui lui échoyait en partage’. Le père accéda à sa requête et “il leur partagea ses ressources”. En d’autres termes, le plus jeune fils voulait recevoir sur-le-champ la part qui lui revenait des biens de son père. Il désirait cela en argent liquide ou en biens qu’il pourrait aisément convertir en argent. Emportant immédiatement tout ce qu’il possédait, il se rendit dans un pays lointain et dilapida rapidement ses biens en menant une vie licencieuse et en s’adonnant à la débauche et aux plaisirs sexuels (Luc 15:12, 13). Voilà l’image d’un jeune homme impatient de concrétiser tous ses désirs, dans un but égoïste. Habiter chez son père, se soumettre à lui et le servir, était un mode de vie qui ne l’intéressait pas ; c’était lui imposer trop de restrictions. Il voulait vivre sa vie comme il lui semblait bon.
17. À notre époque, quand et comment l’espérance terrestre fut-elle rendue manifeste ?
17 De nos jours, y a-t-il des personnes qui se trouvent dans la même situation et qui ont suivi la ligne de conduite que nous venons de décrire ? Certainement. Le mouvement moderne des témoins de Jéhovah a commencé à prendre forme environ quarante ans avant 1914, ce qui correspond au ministère de Jean-Baptiste. Dès cette époque, on discerna et enseigna que l’espérance céleste n’était pas le seul moyen de salut, contrairement à ce qui était généralement expliqué dans la chrétienté. L’espérance selon laquelle la famille humaine vivrait éternellement sur la terre dans des conditions édéniques restaurées grâce au sacrifice rédempteur de Jésus-Christ, constituait une partie intrinsèque du message alors proclamé. Cette pensée fut clairement comprise et mise en évidence en 1881, dans une brochure intitulée Les Figures du Tabernacle — Types des “Sacrifices plus excellents”. Ce fut un trait saillant du livre Le divin Plan des Âges, publié en 1886, qui fut largement diffusé et étudié au cours des quarante années qui suivirent. Ce point fut encore davantage accentué dans la brochure Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais !, et les conférences publiques portant ce titre qui furent prononcées dans le monde dès le début de 1918 ; elles apportèrent la preuve biblique qu’une multitude d’hommes survivraient à Harmaguédon et prolongeraient éternellement leurs jours sur la terre régie par le Royaume de Dieu.
18. À l’exemple du plus jeune fils, comment certains répondirent-ils au message ?
18 Non seulement beaucoup de personnes entendirent le message, mais de plus elles vinrent en contact étroit avec l’organisation du peuple de Dieu, prenant même part à la proclamation. Elles connaissaient les dispositions prises par Dieu pour restaurer la vie parfaite sur la terre et elles y croyaient, mais à l’exemple, du plus jeune fils, elles ne voulaient pas attendre pour jouir de la vie selon le dessein de Dieu et au temps fixé par lui dans la “nouvelle terre” sous la direction des “nouveaux cieux”. (Rév. 21:1.) Autrement dit, elles désiraient tirer profit immédiatement de la part des biens de leur Père céleste qui leur échoyait en partage. C’était une requête prématurée ayant pour base un mobile indigne.
19. Comment la classe du plus jeune fils n’a-t-elle manifesté aucun désir relativement à la part du premier-né ?
19 Vous remarquerez que dans la comparaison donnée par Jésus, cette requête n’a pas été faite à propos de la part due au frère aîné, le premier-né. Selon la loi de Dieu, celui à qui appartenait “le droit d’aînesse” héritait une “portion double” des biens de son père, tandis que le plus jeune fils n’en recevait qu’une portion (Deut. 21:11). Il en est de même aujourd’hui. La classe du plus jeune fils n’a pas nourri une espérance céleste, sachant que cela exigeait de marcher sur la voie étroite de l’abnégation de soi et de vouer sa vie à Dieu. Elle ne s’est pas vouée à Dieu, ni n’a pris part à son service. Afin de bien comprendre la situation dans laquelle les membres de cette classe se trouvaient, il nous faut garder présent à l’esprit que jusque vers 1934, on pensait que l’offrande de soi concernait uniquement ceux qui étaient appelés à devenir les enfants spirituels de Dieu, dont l’espérance est céleste. En cette année, il fut clairement montré dans La Tour de Garde qu’il était tout à fait juste pour les “autres brebis” de se vouer à faire la volonté de Dieu, et de symboliser ce vœu par le baptême d’eau. — La Tour de Garde du 15 novembre 1934, page 346.
20. Comment certains suivent-ils aujourd’hui la ligne de conduite du plus jeune fils ?
20 Il fallut attendre 1935 pour que le rassemblement des “autres brebis”, activité qui devait avoir lieu avant Harmaguédon, soit mis en évidence. En effet, à dater de cette année-là, La Tour de Garde fournit l’aide et la nourriture spirituelle nécessaires pour fortifier ceux dont l’espérance était terrestre. Toutefois, les choses n’ont pas changé ; il y a toujours eu des personnes qui, après avoir acquis la connaissance de Jéhovah et de ses desseins, se sont refusé à progresser davantage. Elles ont vu à quoi cela les engageait et, à l’image du plus jeune fils, elles ont aspiré à quelque chose de différent dans l’immédiat.
21. a) Quelles questions se posent souvent quand des jeunes se conduisent ainsi? b) Sous ce rapport, qu’est-ce que les parents devraient garder présent à l’esprit ? c) Quel point de vue exact doit-on avoir à propos de l’offrande de soi ?
21 Les faits attestent que dans de nombreux cas, il s’est agi de jeunes gens, ou bien d’enfants dont les parents sont voués, et qui, par conséquent, avaient une bonne connaissance de l’espérance de vie dans un paradis restauré. Il arrive que ces jeunes, qui prétendent s’être voués, soient baptisés alors qu’ils sont encore adolescents. Puis, peu de temps après, ils disparaissent des rangs des témoins de Jéhovah. Ils se sont laissé absorber par les plaisirs et les carrières du présent monde, peut-être même ont-ils commis des actes honteux, jetant le discrédit sur leurs parents. Ceux-ci, plongés dans le chagrin, se demandent si leur jeune fils ou fille avait réellement compris la signification de l’offrande de soi et du baptême. Ne pensez-vous pas qu’il est bien tard pour se poser une telle question ? Il est si facile pour les jeunes d’entreprendre momentanément quelque chose avec beaucoup d’enthousiasme, puis de se tourner vers autre chose avec le même entrain. Ils ne font que goûter à tout ce que la vie a à leur offrir, y compris les attraits du monde, ses rêves et ses vanités (Eccl. 4:7). Ils sont ouverts aux suggestions. Ils voient les autres jeunes de leur âge se faire baptiser. Pourquoi n’en feraient-ils pas autant ? Ils pensent que leur connaissance de la vérité leur permet de répondre par l’affirmative aux deux questions qui leur sont posées avant l’immersion. Néanmoins, pouvons-nous affirmer qu’à ce moment-là ils comprenaient vraiment que l’offrande de soi est le vœu perpétuel de faire toujours la volonté de Dieu, et que cela implique leur vie tout entière ? Les Écritures disent que “mieux vaut pour toi ne point faire de vœu, que d’en faire un et de ne pas l’accomplir”, en prétextant alors que “c’était une erreur”. “Pourquoi Dieu s’irriterait-il de tes paroles, et détruirait-il l’ouvrage de tes mains ?” C’est exactement ce qui arriva au fils prodigue. — Eccl. 5:4-6 5:5-7, NW.
22. Que sommes-nous encouragés à faire à l’égard de chacun, mais qu’éviterons-nous ?
22 Évidemment, chacun est différent et cela est également vrai des jeunes. Il est étonnant parfois de constater que de tout jeunes enfants ont un point de vue sérieux et le maintiennent. Entre autres exemples bibliques, citons celui de Samuel. C’est pourquoi nous ne pouvons pas fixer d’âge limite ni établir une règle générale. Chaque membre d’une famille doit être pris individuellement. Toutefois, nous voulons éviter de suivre une ligne de conduite qui donnerait naissance à des fils prodigues.
23. Quelles questions se posent à propos de ceux qui s’égarent ?
23 De nombreuses questions se posent au sujet de ceux qui s’égarent. Ce ne sont pas des ennemis volontaires. Un rétablissement est-il possible pour eux, et si oui, comment ? De quelle façon la comparaison du fils prodigue nous aide-t-elle à résoudre ces questions ? Quelle lumière apporte-t-elle, non seulement à propos de la classe du fils prodigue, mais également quant à l’attitude et la ligne de conduite que doivent adopter ceux qui sont étroitement attachés à l’organisation de Dieu ? Ces questions et d’autres encore seront examinées dans le prochain numéro de La Tour de Garde.