La liberté du culte
1. a) Qu’a déclaré Jésus sur la position de ses disciples par apport au monde ? b) Que signifie pour les chrétiens le fait de ne pas être du monde ?
JÉSUS-CHRIST dit que non seulement son Royaume, mais encore ses disciples, ne faisaient pas partie du monde. Dans la dernière prière qu’il prononça devant ses apôtres, Jésus dit à Dieu : “Je leur ai donné ta parole, mais le monde les a haïs, parce qu’ils ne font pas partie du monde, tout comme je ne fais pas partie du monde.” (Jean 17:14, 16). Précédemment, Jésus avait déclaré à ses disciples : “Si vous faisiez partie du monde, le monde serait épris de ce qui serait sien. Mais parce que vous ne faites pas partie du monde et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait.” (Jean 15:19). Le fait que les vrais disciples ne soient pas du monde ne signifie pas seulement qu’ils gardent une position neutre à l’égard des querelles, des controverses et des conflits qui opposent les nations du présent monde. Cela veut également dire qu’ils sont libres et ne dépendent pas du monde ; ils n’en sont donc pas esclaves. Le culte pur de Dieu qu’ils ont été amenés à pratiquer au moyen de la vérité les a libérés de l’oppression du présent monde corrompu.
2. Cette liberté chrétienne dispense-t-elle de la soumission aux autorités supérieures, et jusqu’à quel point faut-il être soumis ?
2 Cependant, ne perdez jamais de vue ce point : La liberté que leur ont procurée la vérité et le culte véritable de Dieu ne les dispense certainement pas de la soumission aux “autorités supérieures” politiques du présent monde. Jésus déclara : “Rendez donc les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu.” (Mat. 22:21). Et l’apôtre Paul ajouta dans Romains 13:1-5 : “Que toute âme soit soumise aux autorités supérieures, car il n’y a pas d’autorité excepté par Dieu ; les autorités existantes se tiennent placées dans leurs positions relatives par Dieu. (...) Il y a donc une raison majeure pour que vous soyez dans la soumission, non seulement à cause de ce courroux mais aussi à cause de votre conscience.” Ainsi, la soumission chrétienne aux autorités supérieures ne peut être qu’une soumission relative. La soumission aux autorités supérieures ne peut être impérative au point d’inciter le chrétien à violer sa conscience et la vérité de Dieu telle qu’elle est révélée dans la sainte Bible.
3. a) La liberté vis-à-vis de ce monde dont jouissent les chrétiens signifie-t-elle qu’ils sont préservés de toute persécution ? b) Dans l’Empire romain, quand la liberté du culte fut-elle enlevée aux chrétiens ?
3 Le fait que les vrais chrétiens ne font pas partie du monde présent et en ont été libérés, ne signifie pas non plus qu’ils jouiront de la liberté du culte en ce monde. En raison de l’opposition religieuse juive, Jésus-Christ fut mis à mort par le gouverneur romain Ponce Pilate, sur la fausse accusation de sédition. L’apôtre Paul fut aussi accusé de sédition et emprisonné. Ces accusations étant politiques dans les cas de Jésus et de Paul, le gouvernement romain ne prit pas position contre eux en raison de leur religion. Il ne les priva donc pas de la liberté de religion et du culte. À l’époque où le christianisme fut fondé, au cours des années 29 à 33 de notre ère, l’Empire romain jouissait de la liberté du culte. Ce ne fut qu’après l’incendie de Rome survenu en l’an 64 de notre ère, que la liberté du culte fut retirée aux chrétiens. Les chrétiens fidèles refusèrent de faire un compromis en adorant l’État, ou l’empereur romain.
4, 5. a) Dans les pays où il y avait une religion d’État, comment les autorités considéraient-elles le refus de célébrer les rites de cette religion ? b) Comment considéraient-elles également le droit d’enseigner d’autres doctrines, et pourquoi les dirigeants et le clergé redoutaient-ils les dissensions religieuses ?
4 Voici ce que nous rapporte l’Encyclopédie américaine, édition de 1929, volume XVII, page 346, au sous-titre “LIBERTÉ, religieuse” :
5 “Il y a à peine plus d’un siècle que le pouvoir séculier a finalement reconnu que la religion n’était pas une affaire d’État mais une question purement personnelle. Même à l’heure actuelle tous les pays n’admettent pas ce point. Depuis les temps immémoriaux, l’État a eu sa religion, comme si elle avait été imposée par la loi, l’idée étant que la sécurité et le bien-être de l’État dépendaient de la pratique de la religion d’État. Protester ou refuser de célébrer ces rites religieux reviendrait à semer le désordre ou même à être un élément révolutionnaire au sein de l’État. Désormais, une contestation devenait inévitable : d’une part il y avait les hommes à la tête du gouvernement qui exigeaient que tous les sujets pratiquent la religion d’État de la manière établie, et d’autre part, opposées à eux, un nombre sans cesse croissant de personnes demandant, comme un droit divin, à ce que la liberté du culte leur soit accordée suivant ce que leur dictait leur conscience. Toutefois, cela implique autre chose et c’est là le point essentiel de la difficulté : il s’agit du droit que possède une personne non seulement d’adorer mais encore d’enseigner, de propager les doctrines qu’elle croit être vraies, afin que d’autres puissent être amenées à pratiquer le même culte. Sous l’ancien système de la religion d’État, cela ne revenait ni plus ni moins qu’à revendiquer le droit de constituer un parti au sein de l’État, opposé à la religion d’État ou au gouvernement. (...) Ainsi, les dirigeants politiques redoutaient les conséquences révolutionnaires d’une dissension religieuse, et les autorités ecclésiastiques craignaient que la liberté d’enseigner les doctrines hérétiques ne conduise les âmes humaines à la perdition.”
6. Contre qui le Portugal a-t-il adopté pareille attitude, et dans un cas récent, qu’a fait la police portugaise à l’égard de ces personnes ?
6 Par ces termes, l’Encyclopédie américaine décrivait exactement l’attitude adoptée par la République unitaire corporative du Portugal, à l’égard des témoins chrétiens de Jéhovah, même à notre époque, en 1966. Ce que le Portugal a fait aux témoins de Jéhovah de ce pays et en Angola a été porté à la connaissance du monde entier. C’est pourquoi nous pouvons parler librement et publiquement de la conduite du Portugal sous ce rapport, de même que d’autres l’ont déjà fait. Récemment, la police portugaise a arrêté et traduit en justice quarante-neuf témoins de Jéhovah natifs du Portugal. Une accusation a été portée contre eux par le ministère public. On exigeait pour chacun d’eux une caution s’élevant à plusieurs milliers d’escudos portugais. Tandis que vous écoutez la lecture de l’accusation publiée contre ces personnes, souvenez-vous de ce que nous venons de lire dans l’Encyclopédie américaine à propos de la liberté religieuse. L’accusation dit notamment :
7-12. Quelle accusation a été portée contre les témoins de Jéhovah ?
7 “Tous les accusés sont auteurs d’un crime contre la sécurité de l’État : l’incitation à la désobéissance collective, crime défini dans le code pénal et punissable aux termes de l’article 174 de ce code, et avec les peines supplémentaires prévues par l’article 175 du même code, puisque l’instruction de l’affaire a révélé les faits suivants :
8 “Les accusés sont ‘membres’ de la secte des ‘témoins de Jéhovah’, laquelle est dirigée par la Watch Tower Bible & Tract Society, dont le siège principal se trouve à New York, et à laquelle ils obéissent jusque dans les moindres détails.
9 “Ils déploient différentes activités sur le plan international et préconisent expressément la désobéissance collective aux lois nationales d’ordre public et aux ordres légitimes des autorités. La patrie, tous les pouvoirs constitués et principalement l’armée constituent, pour eux, des fausses religions, les plus grandes créations du royaume de Satan, qu’il faut détruire. Ils se considèrent eux-mêmes comme les ambassadeurs du Royaume théocratique et en tant que tels, ils affirment qu’ils n’ont pas à obéir aux ordres des autorités, à participer aux élections ou à collaborer dans l’administration publique.
10 “Le salut au drapeau de la nation est un acte d’idolâtrie, et le soldat qui se bat pour sa patrie est un ennemi de Dieu, parce qu’il combat pour Satan.
11 “Les accusés constituent un mouvement politique ayant des ramifications dans divers pays et dont les buts consistent à inciter les masses, et particulièrement la jeunesse, à la désobéissance, à l’agitation et à la subversion.
12 “La Watch Tower Bible & Tract Society interdit à tous les disciples de la secte des témoins de Jéhovah d’accomplir leur service militaire. (...)”
CAS OÙ L’ACCUSATION A ÉTÉ RÉFUTÉE
13. a) Si ces accusateurs portugais avaient vécu aux premiers temps du christianisme, pourquoi auraient-ils persécuté les chrétiens ? b) Selon l’accusation des Portugais, quelles actions illégales la Watch Tower Society accomplirait-elle ?
13 Devant une telle accusation, il n’est pas exagéré de dire que si les accusateurs portugais des témoins de Jéhovah avaient vécu aux premiers temps de la véritable Église chrétienne, ils auraient été du nombre des persécuteurs du christianisme apostolique. Pourquoi cela ? Parce que l’histoire profane de cette époque rapporte clairement que les chrétiens martyrs du premier et du second siècle ont été bannis, refoulés dans les catacombes, emprisonnés et exécutés après avoir subi de cruelles tortures. On les accusait des mêmes crimes que ceux que les autorités portugaises ont publiés contre les témoins de Jéhovah des temps modernes. Les accusations des Portugais portées contre ces chrétiens ne sont pas nouvelles, comme l’atteste l’histoire authentique. Quant à l’accusée, la Watch Tower Bible & Tract Society, qui fut fondée en 1884 par le pasteur Charles Taze Russell, sous la loi de l’État de Pennsylvanie, elle ferait quelque chose d’illégal en Amérique, où elle a été constituée, si elle gênait et faisait obstruction aux opérations militaires du gouvernement national, sans parler de ses encouragements à de telles pratiques par les témoins de Jéhovah des pays étrangers, comme le Portugal.
14, 15. a) En 1918, comment le président et d’autres représentants officiels de la Watch Tower Society furent-ils traités ? b) Que déclare l’Encyclopédie américaine à propos de cette affaire religieuse et de son issue ?
14 Le pasteur Russell, premier président de la Watch Tower Bible & Tract Society, mourut le 31 octobre 1916. L’année suivante, les États-Unis d’Amérique furent impliqués dans la Première Guerre mondiale. Le président suivant, ainsi que d’autres représentants officiels de la Watch Tower Society furent accusés en 1918 de faire obstruction aux activités de la guerre, et de constituer une menace pour la sécurité nationale. Ils furent incarcérés au pénitencier fédéral sans pouvoir interjeter appel ni même être libérés sous caution. Dans l’article mentionné précédemment, l’Encyclopédie américaine (page 349) déclare à propos de ce célèbre cas :
15 “La pratique qui consistait à persécuter les gens pour délit d’opinion ou hérésie passa petit à petit de mode. De plus en plus fréquemment, les cours décrètent qu’il n’appartient pas à la loi d’interdire à une personne d’exercer sa foi religieuse, à condition que, pour reprendre les paroles de Blackstone, cette activité ne ‘menace ni ne trouble l’État’. Dans le célèbre procès (1918) des disciples du pasteur Russell, la cour expliqua clairement que la liberté religieuse ne pouvait être étendue au point de conférer le droit de commettre un crime.”
16. a) Qu’omet de mentionner l’Encyclopédie américaine à propos des huit représentants de la Watch Tower Society ? b) Si le président, le juge Rutherford, avait été un criminel, qu’est-ce que la Cour suprême des États-Unis n’aurait jamais permis ?
16 Toutefois, l’Encyclopédie américaine omet de mentionner que ces associés du pasteur Russell emprisonnés par la suite furent gardés en prison pendant neuf mois et relâchés sous caution au mois de mars 1919, et qu’après une audition en appel, leurs sentences furent révoquées. L’année suivante, en 1920, tous les huit furent lavés de toutes les fausses accusations portées contre eux, accusations qui leur avaient valu la prison. On prouva légalement que ce n’était pas des criminels et qu’ils ne constituaient pas une menace pour la paix, la sécurité et le bon ordre de l’Étata. Le 25 avril 1940, le président de la Watch Tower Society, le juge Rutherford, membre du barreau de l’État de New York, fut admis à plaider à la Cour suprême des États-Unis à Washington. La Cour suprême ne lui aurait jamais accordé ce droit si le juge Rutherford avait été un criminel.
17, 18. a) À cette occasion, à quoi la Cour suprême a-t-elle autorisé le juge Rutherford et son collègue ? b) À la fin de son exposé, qu’a-t-il déclaré à la Cour à propos des témoins de Jéhovah et de leur conscience ?
17 La cour lui concéda même, ainsi qu’au professeur Gardner de l’université Harvard, une prolongation pour lui permettre de défendre pendant une heure et demie le célèbre cas d’un jeune homme et d’une jeune fille appartenant à une famille de Pennsylvanie, qui avaient refusé de saluer le drapeau américain à l’école de l’État. À la fin de son exposé devant la Cour suprême, le juge Rutherford dit :
18 “C’est une question qui est sacrée aux yeux de tous les Américains qui aiment Dieu et sa Parole. Les membres de cette Cour respectent Jéhovah Dieu et je présume qu’ils désirent le servir, car c’est le seul moyen d’obtenir la vie. Le Commonwealth de Pennsylvanie ne peut accorder la vie à personne. Les États-Unis d’Amérique ne peuvent non plus donner la vie à quiconque, car Jéhovah Dieu est la source de la vie. ‘À Jéhovah le salut.’ Les intimés se sont consciencieusement confiés en la Bible. Leur conscience ne doit pas être régie ou dirigée par un pouvoir humain quelconque, suivant ce que le Commonwealth de Pennsylvanie précise lui-même dans sa propre Constitution. En conséquence, la décision de la cour et de la Cour d’appel devrait être confirmée, afin que les membres de cette Cour soient témoins du nom, de la majesté et de la suprématie du ‘Très-Haut, dont le nom est Jéhovahb’.”
19. Pour la question du salut au drapeau, quelle décision la Cour suprême a-t-elle prise en 1940, puis en 1943 ?
19 En 1940, au beau milieu de la guerre, la Cour suprême rendit un jugement adverse en votant à huit contre un. Mais plusieurs années plus tard, cette Cour examina de nouveau sa décision, et le 14 juin 1943, jour anniversaire de l’adoption du drapeau, elle cassa son arrêt précédent. Elle rendit une décision reconnaissant au chrétien le droit de suivre sa conscience même s’il considère le salut au drapeau comme un acte d’idolâtrie, et par conséquent une violation de la loi suprême de Dieu. — I Jean 5:21 ; Ex. 20:1-5c.
IL FAUT D’ABORD OBÉIR À LA LOI DE DIEU
20, 21. a) Quel conseil le Psaume 2:10, 11 donne-t-il aux lois et aux juges de notre époque ? b) Pourquoi les témoins de Jéhovah n’ont-ils pas besoin que la Watch Tower Society leur enseigne ce qu’ils doivent faire ? Quel apôtre prennent-ils comme exemple ?
20 Voici ce que nous lisons au Psaume second, versets dix et onze Ps 2:10, 11 (AC) : “Et maintenant, rois, devenez sages ; recevez l’avertissement, juges de la terre. Servez Jéhovah avec crainte, tressaillez de joie avec tremblement.”
21 Ce Psaume s’accomplit à notre époque, depuis 1914. Il est donc grand temps que les rois, les présidents, les dictateurs, les dirigeants et les juges de la terre reconnaissent que la loi du Dieu Très-Haut est suprême, et que les disciples de son Fils Jésus-Christ sont dans l’obligation de reconnaître la loi de Dieu comme étant suprême et de lui obéir lorsqu’il y a contradiction entre la loi de Dieu et les lois humaines. Les témoins de Jéhovah du Portugal et de partout ailleurs n’ont pas besoin de la Watch Tower Bible & Tract Society pour leur enseigner ce fait ; ils l’ont compris eux-mêmes en lisant la Bible en portugais et dans les autres langues dans lesquelles elle est publiée. Ils n’ont pas besoin non plus des prêtres de la chrétienté pour leur interpréter les Écritures. L’apôtre Pierre, que l’Église catholique romaine revendique comme étant son premier pape, déclara lui-même à la Cour suprême de Jérusalem : “Nous devons obéir à Dieu comme chef plutôt qu’aux hommes.” (Actes 5:29). Les témoins de Jéhovah du monde entier suivent l’exemple de l’apôtre Pierre sous ce rapport.
22, 23. a) Que dit l’Encyclopédie britannique concernant le juriste anglais Blackstone cité précédemment ? b) Qu’a déclaré Blackstone à propos de la “loi de la nature (...) dictée par Dieu lui-même” et des lois humaines ?
22 La citation de l’Encyclopédie américaine mentionnée précédemment fait allusion à sir William Blackstone, éminent juriste anglais qui vécut de 1729 à 1780. Dans un article consacré à Blackstone, l’Encyclopédie britannique (onzième édition), volume IV, page 26, déclare : “Il considérait la loi de la gravitation, la loi de la nature et la loi de l’Angleterre comme étant différents exemples d’un même principe — à savoir des règles d’action ou de conduite imposées par une puissance supérieure à ses sujets.” Puis, l’Encyclopédie se réfère à une déclaration de Blackstone dans ses Commentaires sur les lois de l’Angleterre (Commentaries on the Laws of England), rapportée au paragraphe neuf de son introduction :
23 “Cette loi de la nature, aussi ancienne que l’homme et dictée par Dieu lui-même, impose évidemment des obligations supérieures à toute autre loi. Elle est exécutoire sur toute la terre, dans tous les pays et en tout temps ; aucune loi humaine n’est valide si elle est contraire à ces lois supérieures. Celles qui sont valides tirent leur force et toute leur autorité médiatement ou immédiatement de cette loi originaled.”
24. a) Par suite, que pouvons-nous dire de la loi écrite de Dieu ? b) Quel commandement en rapport avec notre époque, les témoins de Jéhovah suivent-ils, et pourquoi cela ne peut-il être qualifié de sédition ?
24 Si les déclarations de Blackstone sont exactes à propos de la loi de Dieu relative à la “nature” ou à la création physique, loi que Dieu n’a pas fait consigner par écrit, à combien plus forte raison est véridique la loi suprême de Dieu consignée par écrit dans son Livre inspiré qui parle de la liberté, la sainte Bible ! Les témoins de Jéhovah baptisés sont voués à lui sans réserve, afin de marcher sur les traces de son Fils Jésus-Christ en l’imitant et en observant ses commandements. Cela comprend l’ordre prophétique que Jésus donna dans sa prophétie sur la “clôture du système de choses” disant : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations ; et alors la fin viendra.” (Mat. 24:14). Quand Jésus prophétisa que ce Royaume serait prêché dans le monde entier, il ne dit pas à ses disciples de faire quoi que ce soit qu’une nation pourrait qualifier de séditieux.
QUI EST AU SERVICE DE SATAN LE DIABLE ?
25. Qui est le “dieu de ce système de choses”, et au service de qui est toute nation qui persécute les témoins chrétiens de Jéhovah ?
25 Jésus-Christ appela Satan le Diable “le chef de ce monde”. (Jean 12:31 ; 14:30.) L’apôtre Paul le désigna sous l’expression “le dieu de ce système de choses”. (II Cor. 4:4.) Et dans le dernier livre de la Bible, Jésus-Christ montra à l’apôtre Jean que Satan le Diable persécuterait ceux qui observent les commandements de Dieu et rendent témoignage à Jésus (Rév. 12:13-17). Ainsi, lorsqu’une nation quelconque, appartenant ou non à la chrétienté, persécute les témoins chrétiens de Jéhovah, quel maître cette nation sert-elle réellement, Jéhovah Dieu ou Satan le Diable ? Voici ce que Jésus déclara à ses disciples juste avant sa mort : “On vous expulsera de la synagogue. En fait, l’heure vient où quiconque vous tuera s’imaginera qu’il a rendu un service sacré à Dieu.” (Jean 16:2). Toutefois, cette conception erronée n’excuse pas le meurtre des vrais chrétiens.
26. a) Qui abonde dans les prisons de la chrétienté, mais que font les témoins de Jéhovah ? b) Lorsque les témoins de Jéhovah sont persécutés, comment se conduisent-ils néanmoins à l’égard des gouvernements ?
26 Ce sont les membres de la chrétienté qui abondent dans les prisons pour avoir violé les lois de Dieu ainsi que celles des hommes. Mais les témoins de Jéhovah s’efforcent pacifiquement d’aider tous les hommes à obtenir la vie éternelle dans le nouvel ordre de Dieu, en prêchant la bonne nouvelle de son Royaume, pour lequel les hommes prient depuis des siècles. Même lorsque les témoins de Jéhovah sont persécutés par les autorités supérieures d’une nation, ils ne prennent pas les armes pour se rebeller ni ne conspirent en secret en vue de renverser le gouvernement politique en fonction. Pour garder une bonne conscience ils continuent de rendre d’abord les choses de Dieu à Dieu et ensuite celles de César à César. Ils acceptent la persécution comme une mise à l’épreuve de leur fidélité et de leur obéissance envers le Dieu Très-Haut. Ils laissent à Dieu le soin de s’occuper de leurs persécuteurs quand, dans peu de temps, il détruira Babylone la Grande et ses amants politiques au cours de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, à Harmaguédon. — Rév. 16:13-16 ; 17:5.
27. a) Bien que ne jouissant pas partout de la liberté du culte, en quel sens les témoins de Jéhovah forment-ils néanmoins un peuple libre ? b) Comment préservent-ils leur liberté ?
27 Bien qu’ils ne jouissent pas partout de la liberté du culte, les témoins chrétiens de Jéhovah forment néanmoins un peuple libre. Ils s’efforcent de garder cette liberté que la pratique du vrai culte leur procure (Jacq. 1:27). Ils sont déterminés à garder la liberté pour laquelle Christ les a affranchis. Ils savent pertinemment bien qu’ils sont dans le monde mais qu’ils n’en font pas partie, suivant ce que Jésus leur a dit. Ils évitent de prendre part à des activités dont l’objet serait de perpétuer le présent système de choses, dont Jésus a prédit la fin certaine (Mat. 24:3-22). Ils ne mettent pas leur confiance dans le monde présent ou en ses princes (Ps. 146:3-5). Ils n’entendent nullement dépendre du monde présent de façon à être dans l’obligation de lui plaire et de devenir esclaves des hommes. Comme Jésus le déclara à ses disciples dans son Sermon sur la montagne, ils cherchent d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et ils comptent sur Jéhovah Dieu pour leur donner toutes les autres choses nécessaires. — Mat. 6:33.
28. a) Depuis des milliers d’années, qu’est-ce que Jéhovah a accordé aux nations qui pratiquent le faux culte ? b) Quand cette tolérance prendra-t-elle fin, et quelle sera ensuite la situation religieuse ?
28 Depuis des milliers d’années, de la Babylone antique jusqu’à nos jours, Jéhovah, le Dieu Très-Haut, a accordé aux nations la liberté de religion et du culte. La liberté de pratiquer le faux culte leur sera bientôt ôtée, lors de la destruction de ces nations par le Royaume messianique de Dieu, pour lequel les véritables chrétiens prient en prononçant le Notre Père (Mat. 6:9, 10). Alors, dans l’ordre nouveau régi par le Royaume de Dieu, les hommes seront entièrement libres de pratiquer le culte du vrai Dieu, par l’intermédiaire de Jésus-Christ. Ce vrai culte procurera pour toujours aux hommes la liberté, en qualité de fils terrestres de Dieu !
[Notes]
a Voyez La Tour de Garde, édition anglaise du 1er juin 1919, page 162, sous le titre “Sentences révoquées”, ainsi que l’édition anglaise du 1er juin 1920, page 162, sous le titre “La persécution terminée” (édition française du 1er juin 1920, page 104).
b Voyez le périodique Consolation (édition anglaise), no 540 du 29 mai 1940, pages 3 à 24, sous le titre “Liberté”. Voyez également le no 541, sous le titre “La Cour suprême à l’épreuve”.
c L’Association américaine pour la liberté civique (“The American Civil Liberties Union”) s’intéressa à l’époque à cette question du salut au drapeau, sans aucun doute avec un certain succès. Le périodique dominical New York Times Magazine, dans son édition du 19 juin 1966, publia un article intitulé “La lutte pour la liberté civique n’est jamais gagnée” et écrit par Gertrude Samuels. À la page 60 de ce périodique, on trouve un chapitre intitulé “Événements marquants dans la lutte pour la liberté civique”. Exposant ces événements dans l’ordre chronologique, au sixième paragraphe, l’article dit ceci : 1943 — Témoins de Jéhovah : La lutte de l’ACLU pour les droits de cette association religieuse fut finalement gagnée devant la Cour suprême, celle-ci révoquant sa décision antérieure selon laquelle les écoliers, les témoins entre autres, pouvaient être renvoyés de l’école s’ils refusaient de saluer le drapeau.”
d Pages 5 et 6 de The American Students Blackstone — Commentaries on the Laws of England de sir William Blackstone, avec notes et commentaires, de George Chase, 4ème édition, publié par Baker, Voorhis and Company de New York, en 1938.
En rapport avec ce qui précède, aux pages 966 à 969 du tome II de A Treatise on the Constitutional Limitations, 4ème édition, de Thomas M. Cooley, docteur en droit, et publié à Boston en 1927, nous lisons :
“Les choses qui, selon les statuts américains, ne sont pas légales, peuvent être ainsi énumérées :
“1. Toute loi concernant une religion établie.
“2. Le soutien obligatoire, par l’impôt ou un autre moyen, de l’enseignement religieux (...).
“3. Pratique obligatoire d’un culte religieux. Tout homme qui n’a pas choisi personnellement ou qui n’a pas le sentiment de devoir assister aux offices religieux, ne peut y être contraint par l’État. Il appartient à l’État de mettre l’accent, dans la mesure où cela semble possible, sur les obligations et les devoirs d’un citoyen, sur ce que celui-ci doit à ses concitoyens et à la société ; mais c’est la conscience de chacun, et non pas les sanctions des lois humaines, qui doit inciter à pratiquer les choses qui découlent des relations entre l’individu et son Créateur. Tout culte véritable étant essentiellement et nécessairement une adoration volontaire et des actions de grâces d’une créature envers son Créateur, il est évident que les lois humaines ne peuvent ni inciter ni contraindre quelqu’un à exprimer les sentiments spontanés qui amènent à pratiquer un culte. Les sanctions humaines peuvent tout au plus contraindre à pratiquer des cérémonies futiles qui, si elles ne sont pas observées volontairement, ne sont d’aucune valeur pour les participants et sont dépourvues de tout ce qui caractérise le vrai culte.
“4. Des restrictions sur la libre pratique de la religion selon la voix de la conscience. Aucune autorité extérieure ne peut s’interposer entre le fini et l’indéfini lorsque quelqu’un cherche à rendre l’hommage qui est dû et qui est agréable à son objet, ceci d’une manière qui se recommande elle-même à la conscience de la personne et qui lui semble convenable (...).
“5. Restrictions sur l’expression des croyances religieuses. Un croyant sincère considère généralement comme un devoir de propager ses croyances et d’amener les autres à partager son point de vue. Le priver de ce droit, revient à lui enlever la possibilité de faire ce qu’il considère comme un devoir des plus sacrés.”