Questions des lecteurs
◼ Pourquoi la phrase “qui est au ciel” est-elle omise en Jean 3:13 dans la Traduction du monde nouveau et dans d’autres versions modernes?
Dans certaines traductions de la Bible, Jean 3:13 se lit comme suit: “Nul n’est monté au ciel hormis celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est au ciel.” (Jérusalem [1955], c’est nous qui soulignons). On a débattu cette question pour savoir si Jésus avait ou non prononcé les mots écrits en italique.
Jésus expliquait qu’il était difficile à Nicodème, un chef juif, de comprendre les choses célestes que lui, Jésus, comprenait fort bien puisqu’il était descendu du ciel. Pensez-vous qu’il eût été logique que Jésus ajoutât qu’il ‘était alors au ciel’?
Les gens qui croient que Jésus était alors une partie d’une trinité ont soutenu que cette expression était appropriée ici et qu’elle indiquait la double nature de Jésus à la fois homme et Dieu. Cela voudrait dire que lorsqu’il était sur la terre, Jésus, bien qu’étant homme, appartenait toujours à la divinité céleste. Les personnes qui défendent ce point de vue renvoient le lecteur à quelques manuscrits grecs anciens ou à des versions anciennes où l’on trouve ces mots, justifiant ainsi leur maintien dans des traductions récentes.
Toutefois, de nombreux manuscrits grecs anciens ne renferment pas cette phrase. Citons, entre autres, deux manuscrits très appréciés: le Sinaiticus et le Vaticanus no 1209, l’un et l’autre du quatrième siècle. C’est pourquoi les biblistes Wescott et Hort ont écarté ces mots lorsqu’ils ont préparé leur texte grec sur lequel sont basées Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau. Commentant l’omission de ces mots dans une version anglaise récente (The Greek New Testament [3e édition, 1975], édité par l’United Bible Society), Bruce Metzger écrit: “La majorité du comité, impressionnée par la qualité des preuves externes justifiant la leçon la plus courte [qui omet la phrase en question], a jugé que les mots [“qui est au ciel”] étaient une glose interprétative qui reflète une évolution postérieure de la christologie.” En d’autres termes, ces mots ont de toute évidence été ajoutés plus tard par un copiste, peut-être après que l’on eut emprunté la doctrine de la trinité aux religions non chrétiennes.
C’est donc avec juste raison que beaucoup de traducteurs modernes de la Bible éliminent les mots en question ou les relèguent dans les notes en bas de page. C’est le cas pour les Bibles suivantes: Grosjean et Léturmy, Pirot-Clamer, Segond révisée, Traduction Œcuménique de la Bible et Crampon-Tricot.
◼ Paul pensait-il aux Juifs ou aux Gentils [les non-Juifs] lorsqu’il écrivait aux Romains (1:25) que certains “ont servi par un service sacré la création plutôt que Celui qui l’a créée”?
Ces paroles peuvent s’appliquer aux Juifs et aux non-Juifs, car les uns et les autres ont agi ainsi. Toutefois, Paul parlait plus particulièrement de l’Israël apostat du passé lorsqu’il développa son argumentation du premier chapitre Rm 1 de sa lettre aux Romains.
La création offre de nombreuses preuves de l’existence d’un Dieu et Créateur tout-puissant. Même les non-Juifs étaient inexcusables lorsqu’ils adoraient des images ou des statues en forme d’animal, mais comme Dieu avait plus précisément mis en garde les Israélites contre l’idolâtrie, ceux-ci étaient d’autant moins excusables. — Romains 1:18-23; Deutéronome 4:15-19; 5:8, 9.
Pourtant, les Israélites firent souvent peu de cas de la vérité concernant Dieu, vérité qu’ils connaissaient bien, et ils adorèrent “la création plutôt que Celui qui l’a créée”. (Romains 1:24, 25.) Par exemple, ils péchèrent en vouant un culte à la déesse Aschtoreth (représentée sous les traits d’une femme nue aux organes génitaux exagérément grossis) et aux veaux d’or (I Rois 11:5, 33; 12:26-28; II Rois 10:28, 29). Ils en vinrent même à se livrer à des pratiques sexuelles dépravées et à développer des tendances impies. Par conséquent, ces Israélites apostats, qui connaissaient bien “le juste décret de Dieu” concernant ce genre de péchés, étaient manifestement répréhensibles et avaient besoin d’exercer la foi dans la rançon offerte par Christ. — Romains 1:26-32.