“Continuez à marcher comme des enfants de lumière”
“Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, mais à présent vous êtes lumière pour ce qui est du Seigneur. Continuez à marcher comme des enfants de lumière.” — Éph. 5:8.
1. Quelle association étroite l’Évangile de Jean fait-il entre la vie et la lumière, et quel contraste établit-il entre la lumière et les ténèbres ?
L’APÔTRE Jean était sans aucun doute de ceux qui croient que la vie et la lumière sont indissociables. Voyons avec quelle force il accentue ce fait dans son Évangile et dans sa première lettre. Au début de son Évangile, il nous présente “la Parole” (Jésus dans sa vie préhumaine) et nous parle de ses relations étroites avec Dieu. Ensuite, il nous dit que “ce qui est venu à l’existence par son moyen [celui de la Parole] était vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière brille dans les ténèbres, mais les ténèbres n’ont pas eu raison d’elle”. Puis, sans perdre de temps, Jean nous fait part du conflit qui oppose la lumière aux ténèbres, tout en expliquant que les ténèbres ne l’emporteront pas sur celui qui est le “principal Instrument” de Dieu pour transmettre la vie et la lumière à l’humanité. — Jean 1:1-5 ; Actes 3:15.
2. a) Qui peut bénéficier de la lumière ? b) Qui a accepté Jésus, le porteur de lumière, et qui l’a rejeté ?
2 Après cela, Jean nous éclaire par quelques remarques qui aideront ceux qui ne savent peut-être pas au juste quoi faire pour fuir les ténèbres sur lesquelles domine Satan. Jean montre que pour profiter de la lumière, le facteur déterminant n’est pas notre passé ni notre tempérament naturel, mais notre attitude et notre réaction présentes. En réalité, quelqu’un peut très bien avoir bénéficié de conditions favorables dans le passé, mais rejeter la lumière. L’apôtre explique en premier lieu que tous les humains, sans discrimination aucune, peuvent bénéficier de la lumière. Il dit : “La vraie lumière qui éclaire toute sorte d’hommes allait venir dans le monde.” Après avoir fait remarquer que le monde des hommes en général “ne l’a pas connu”, c’est-à-dire n’a pas reconnu Jésus pour ce qu’il était, Jean ajoute : “Il [Jésus] vint chez lui, mais son propre peuple ne l’a pas accueilli. Mais tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit de devenir enfants de Dieu, parce qu’ils exerçaient la foi dans son nom.” — Jean 1:9-13.
3. a) Quelle fut la responsabilité de la génération des Juifs contemporains de Jésus ? b) Comment ceux qui acceptèrent Jésus ont-ils été bénis, et sur quelle base ?
3 Voilà la situation résumée de façon magistrale ! Manifestement, les origines de cette génération de Juifs et ce qui était arrivé à leurs ancêtres leur fournissaient de bonnes raisons d’accepter Jésus comme leur Messie envoyé des cieux, celui que désignait la Loi (Rom. 10:4). De par sa naissance humaine, Jésus était un des leurs. Il était en quelque sorte chez lui. Pourtant, la majorité des Juifs le rejetèrent. La mauvaise réaction de ces Juifs est ensuite opposée à la bonne attitude de ceux qui reçurent Jésus, reconnaissant qu’“il était plein de faveur imméritée et de vérité”. Notons encore que ceux-là reçurent “le droit de devenir enfants de Dieu, parce qu’ils exerçaient la foi dans son nom”, c’est-à-dire dans ce que signifiait le nom de celui qui a fourni ‘la libération [de la condamnation] par rachat en vertu de son sang’, à condition toutefois d’exercer “la foi en son sang”. — Jean 1:12, 14 ; Éph. 1:5-7 ; Rom. 3:25 ; Actes 4:12.
4. En quels termes Jésus parla-t-il des dispositions de Dieu en faveur de l’humanité, et à quelle condition peut-on en bénéficier ?
4 En quoi cela nous aide-t-il à faire ce qu’il faut pour nous tourner des ténèbres vers la lumière et la liberté que nous offre le Royaume messianique ? Pour répondre à cette question, nous considérerons d’autres textes de l’Évangile de Jean. Par exemple, les paroles que Jésus adressa à Nicodème et qui sont rapportées dans Jean 3:16-21, nous donnent davantage de renseignements. Nous lisons d’abord : “Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas détruit, mais ait la vie éternelle.” Ainsi, la “vie éternelle”, et pas seulement la lumière, allait être offerte au monde des hommes, mais à un grand prix, tant pour Dieu que pour son Fils bien-aimé. Toutefois, les hommes devaient remplir une condition très importante : ‘exercer la foi’, donc adopter la bonne attitude ou réagir de la bonne façon. S’abstenir ou refuser d’exercer la foi signifiait se mettre ou rester sous la condamnation de Dieu. — Jean 3:16, 18, 36.
5. Quel principe important Jésus a-t-il énoncé, et comment ce principe opère-t-il ?
5 Dans sa conversation avec Nicodème, Jésus énonça ensuite un principe très important, savoir : “Voici le pourquoi du jugement : la lumière est venue dans le monde, mais les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient méchantes.” Le “pourquoi du jugement” est le même aujourd’hui que lorsque Jésus l’expliqua pour la première fois, et le jugement s’exerce de la même manière. Comme l’expliqua Jésus, “celui qui pratique des choses mauvaises hait la lumière et ne vient pas à la lumière, afin que ses œuvres ne soient pas censurées”. C’est pourquoi “son propre peuple ne l’a pas accueilli”. Les Juifs, et plus particulièrement leurs conducteurs, qui se conduisaient en “guides aveugles”, ne désiraient pas qu’on les gêne en dénonçant leur hypocrisie et leur attachement à la tradition. De nos jours, la situation est la même, notamment dans la chrétienté. — Jean 1:11 ; 3:19-21 ; Mat. 15:7-9 ; 23:16-26.
6. Quel que soit votre passé, quels pas pouvez-vous et devez-vous faire ?
6 Il se peut néanmoins que vous ne discerniez pas très bien la voie à suivre. Peut-être pensez-vous que votre vie passée ne résistera pas à l’épreuve d’une inspection. Mais quelle a été votre réaction quand on vous a fait connaître pour la première fois le grand amour de Dieu pour l’humanité, ‘sa bonté, sa patience et sa longanimité’ ? Au lieu de révéler un “cœur sans repentance”, peut-être avez-vous, comme Saul de Tarse, manifesté une bonne attitude de cœur. Alors, vous reconnaîtrez franchement et humblement que vous êtes dans une condition impure, peut-être même très impure sous certains aspects. Si c’est le cas, vous regretterez sincèrement votre ancienne voie et vous agirez en harmonie avec ‘la bonté de Dieu qui veut vous mener à la repentance’. Voilà quel est le premier pas à faire : se repentir. Paul mentionna les autres pas quand il déclara au roi Agrippa : “J’apportais ce message : qu’il fallait se repentir et se tourner vers Dieu, en faisant des œuvres qui conviennent à la repentance.” Autrement dit, la vraie repentance doit être suivie de la conversion, laquelle consiste à faire volte-face dans sa manière de se conduire, puis de l’offrande de soi pour faire la volonté de Dieu, ce qui signifie se tourner entièrement vers Dieu pour lui vouer un attachement total. C’est ainsi qu’on ‘exerce la foi’, qu’on la manifeste par des œuvres. — Rom. 2:4, 5 ; Actes 26:20.
7. Comment montre-t-on publiquement qu’on s’est voué à Dieu et quel encouragement Jésus a-t-il donné à l’intention de ses disciples ?
7 Avez-vous fait ces pas ? Avez-vous montré publiquement que vous vous êtes voué à Dieu en vous faisant baptiser dans l’eau, comme le font les témoins chrétiens de Jéhovah ? Si c’est le cas, on est en droit de dire que vous êtes un vrai disciple de Jésus. Notez ce qu’il a dit pour vous encourager : “Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera absolument pas dans les ténèbres, mais il possédera la lumière de la vie.” — Jean 8:12.
8. Quelle distinction la Bible fait-elle entre ceux qui espèrent aller au ciel et ceux qui espèrent vivre sur la terre durant le règne de Dieu ?
8 Il est vrai qu’à partir de la Pentecôte de l’an 33, les premiers disciples de Jésus reçurent “une nouvelle naissance, pour une espérance vivante”, celle d’un héritage céleste en ayant “part à la nature divine”, c’est-à-dire à l’immortalité. Ces chrétiens, qui forment le “petit troupeau”, seront avec Christ sur son trône céleste (I Pierre 1:3, 4 ; II Pierre 1:4 ; Luc 12:32 ; I Cor. 15:54 ; Rév. 3:21). Cependant, Jésus dit un jour : “Et j’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi il faut que je les amène, (...) et elles deviendront un seul troupeau, un seul berger.” Ces “autres brebis” se voient offrir l’espérance de la vie éternelle sur une terre paradisiaque et sous la domination du Royaume céleste. Elles s’identifient aux “brebis” qui, dans l’illustration de Jésus rapportée dans Matthieu 25:31-46, se montrent bonnes envers les frères spirituels du Christ. Cette illustration est en train de se réaliser. Les “autres brebis” s’identifient aussi à la “grande foule” de personnes dont il est question dans Révélation 7:9-17 après la description de la classe céleste, dont les membres sont au nombre de 144 000. — Jean 10:16.
9. Comment les Témoins de Jéhovah de notre époque constituent-ils ‘un seul troupeau de brebis’ ?
9 Les Témoins de Jéhovah, qui sont aujourd’hui plus de deux millions, sont un témoignage vivant de la véracité de la Parole de Dieu. Seule une très petite minorité d’entre eux, un noyau, ont l’espérance de la vie céleste. Étroitement associés à ce noyau, un nombre élevé et de plus en plus grand de chrétiens, qui, eux, ont l’espérance de vivre sur la terre sous le Royaume de Dieu, apportent avec joie tout leur soutien aux “frères” du Christ (Mat. 25:40). Les deux groupes forment “un seul troupeau, [sous] un seul berger”. Parlant de toutes ses “brebis”, Jésus déclara : “Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais [par leur nom], et elles me suivent. Et je leur donne la vie éternelle.” Toutes ces brebis ont été rétablies dans des relations familiales avec Dieu, afin d’être appelées “enfants de Dieu”, et elles se réjouissent dans la “lumière de la vie”. — Jean 10:3, 27, 28 ; Rom. 8:19-21.
MARCHEZ DANS LA LUMIÈRE SANS TRÉBUCHER
10. Quel conseil Jean donne-t-il à ceux qui désirent avoir part avec Dieu et avec Christ ?
10 Considérons maintenant la première lettre de Jean. Nous y trouvons d’excellents conseils directs à l’intention de ceux qui se sont tournés vers Dieu pour se vouer à lui et qui ont commencé à suivre les traces de Jésus. Comme dans son Évangile, Jean parle d’abord de Jésus, qu’il appelle cette fois “la parole de vie”, puis d’une participation non seulement avec lui, mais “avec le Père et avec son Fils Jésus Christ”. Ensuite, avec son style vigoureux habituel, il dit : “Dieu est lumière et (...) il n’y a nulle trace de ténèbres dans l’union avec lui. Si nous déclarons : ‘Nous avons part avec lui’, et que nous continuions à marcher dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité.” — I Jean 1:1-7.
11. a) Quelle responsabilité la connaissance de la vérité donne-t-elle ? b) Comment le texte de Proverbes 4:23-27 nous aide-t-il à assumer notre responsabilité ?
11 Comme l’indiquent ces paroles, la connaissance de la vérité sur Jéhovah et sur son dessein procure des bénédictions et éclaire. Mais elle entraîne aussi des responsabilités que l’on ne peut écarter. Il ne s’agit pas de savoir uniquement si nous avons ou non une bonne connaissance de la vérité, mais aussi comment réagit notre cœur par rapport à la vérité, réaction que révèle l’ensemble de nos actions, tant en privé qu’en public. C’est notre cœur, la personne que nous sommes au-dedans de nous-mêmes, qui déterminera la façon dont nous considérerons toutes les situations et les possibilités ainsi que nos décisions. C’est ce que montre la Parole de Dieu par ces mots : “Plus que toutes les autres choses qu’on doit garder, sauvegarde ton cœur, car de lui sont les sources de la vie. (...) Quant à tes yeux, ils doivent regarder droit en face (...). Aplanis le chemin que suit ton pied, et que toutes tes voies soient solidement établies ! (...) Éloigne ton pied de ce qui est mauvais.” — Prov. 4:23-27.
12. a) Comment et pourquoi la “lumière” peut-elle devenir “ténèbres” chez quelqu’un ? b) Quel exemple de l’époque de Jésus peut-on citer ?
12 Cependant, si nous cherchons à nous servir de notre connaissance de la vérité ou de notre position au sein du peuple de Dieu à des fins égoïstes et avec des mobiles mauvais et impurs, alors notre vision des choses sera faussée et pervertie. Même si nous ne nous en rendons pas compte, nous n’aurons pas une claire vision des choses. Jésus déclara : “La lampe du corps, c’est l’œil. Si donc ton œil est simple [tourné dans une même direction, bien réglé], tout ton corps sera lumineux ; mais si ton œil est méchant, tout ton corps sera enténébré. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien sont grandes ces ténèbres !” (Mat. 6:22, 23). Nous risquerions alors de trébucher sur des choses qui, en les considérant de la bonne manière, devraient nous être profitables. Pourquoi ? Parce que les ‘yeux de notre cœur’ recevraient non pas la lumière, mais les ténèbres. Ce phénomène est fort bien illustré par les cas des chefs religieux de l’époque de Jésus. S’ils avaient accepté “la maîtresse pierre de l’angle” prévue par Dieu, ils auraient reçu de grandes bénédictions. Mais ils la rejetèrent. Ils trébuchèrent sur elle. En fait, leur opposition à Jésus fut telle qu’ils conçurent une haine criminelle pour lui, ce qui leur valut un jugement extrêmement sévère de la part de Dieu. C’est ce qu’avait laissé entendre Jésus par ces mots : “Celui qui tombera sur cette pierre sera fracassé. Quant à celui sur qui elle tombera, elle le pulvérisera.” — Mat. 21:42-44 ; voir aussi Romains 9:32, 33.
13. Que ne faut-il pas oublier à propos de l’influence que nous pouvons avoir sur les autres ?
13 Il est également très important de réfléchir à l’influence que nous pouvons avoir sur les autres. Paul écrivit aux Corinthiens : “Toutes choses sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses. Toutes choses sont permises, mais toutes choses n’édifient pas. Que chacun continue à chercher, non pas son avantage personnel, mais celui d’autrui !” Ensuite il leur expliqua que, particulièrement à propos des questions relevant de la conscience “non la tienne, mais celle de l’autre”, ils devaient veiller à ne pas “devenir des sujets d’achoppement”. Il donna cet autre conseil aux Romains : “Prenez plutôt la décision que voici : de ne rien mettre devant un frère qui soit une pierre d’achoppement ou une cause de faux pas.” En effet, si à cause de votre conduite ‘votre frère est peiné, vous ne marchez plus en accord avec l’amour’. — I Cor. 10:23-33 ; Rom. 14:13-15.
14. a) Quelles déclarations de Jésus soulignent l’importance de ne pas être des sujets d’achoppement ? b) Qu’a dit Jean à ce sujet ?
14 Jésus parla, lui aussi, de cette question en termes énergiques. Si quelque trait de notre personnalité risque de nous faire trébucher, il faut, dit Jésus, l’éliminer. Pour ce qui est de notre attitude envers les autres disciples, il déclara : “Quiconque fait trébucher un de ces petits qui ont foi en moi, il est plus avantageux pour lui de se voir pendre au cou une de ces meules (...) et d’être englouti en pleine mer.” Et encore : “On ne désire pas, chez mon Père qui est au ciel, qu’un seul de ces petits périsse.” (Mat. 18:6-10, 14). Si “les yeux de votre cœur” sont suffisamment éclairés pour que vous discerniez combien chacun de “ces petits” est précieux pour Jéhovah, alors vous apprécierez la force des propos de Jean, qui déclara : “Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et dans son cas il n’y a pas de sujet d’achoppement. Mais celui qui hait son frère [seulement un] est dans les ténèbres et marche dans les ténèbres, et il ne sait pas où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux.” C’est son amour et sa fidélité sans partage qui incitèrent Jean à s’exprimer ainsi. Ces qualités de cœur, qui influencent notre attitude et nos actions, font partie de “la personnalité nouvelle (...) créée selon la volonté de Dieu dans une justice et une fidélité vraies”. — I Jean 2:10, 11 ; Éph. 1:18 ; 4:24.
15. Quel avertissement et quelle supplication Paul adresse-t-il à propos de la manière dont nous devons marcher ?
15 Notez encore cette supplication sincère de Paul : “Ne continuez plus à marcher comme marchent aussi les nations (...) ; ces gens, en effet, sont mentalement dans les ténèbres et éloignés de la vie qui appartient à Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’insensibilité de leur cœur.” Plus loin, il nous encourage à adopter une attitude positive, en disant : “Devenez donc des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés, et continuez à marcher dans l’amour (...). Continuez à marcher comme des enfants de lumière, car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité.” Ce sont là de beaux fruits désirables. Paul conclut ainsi : “Prenez bien garde comment vous marchez : que ce ne soit pas comme des insensés, mais comme des sages.” — Éph. 4:17, 18 ; 5:1, 2, 8-15.
ABSORBONS ET REFLÉTONS LA LUMIÈRE
16. a) Faisons-nous briller notre lumière uniquement en ayant une bonne conduite ? b) Quand Jésus comparut devant Pilate, quelle question importante fut discutée ?
16 Les textes bibliques que nous avons considérés jusque-là traitaient essentiellement de notre conduite personnelle en tant qu’enfants de la lumière ainsi que de nos responsabilités envers nos semblables. Toutefois, la Parole de Dieu met en évidence un autre aspect de la question. Ainsi, Jésus déclara : “Je suis la lumière du monde”, et Paul expliqua que Jésus “allait annoncer la lumière”. (Jean 8:12 ; Actes 26:23.) Comment ces paroles se sont-elles réalisées ? Est-ce uniquement par la vie et la conduite exemplaires de Jésus ? C’est de cette façon seulement que beaucoup de chrétiens de nom font briller leur lumière. Mais est-ce uniquement à cause de ses belles œuvres que Jésus a finalement été arrêté et conduit devant Pilate ? Non, bien sûr. La domination et le pouvoir du Royaume, voilà quelle était la question soulevée, et Jésus était au centre de cette question. C’est ce que laissa entendre Pilate, quand il lui demanda : “Es-tu le roi des Juifs ?” Jésus reconnut spontanément qu’il avait un royaume et qu’il était roi. Mais Pilate n’avait pas lieu de s’inquiéter. En effet, Jésus ajouta : “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. (...) mon royaume ne vient pas de là.” — Jean 18:33-36.
17. a) Quel était le thème principal de la prédication et de l’enseignement de Jésus ? b) Comment Jésus a-t-il fait briller cette lumière jusqu’à la fin ? b) Quels textes ont encouragé et guidé Jésus sous ce rapport ?
17 Ce royaume fut effectivement le thème, le fondement ou la vérité de base de toute la prédication et de tout l’enseignement de Jésus. Matthieu dit qu’après l’arrestation de Jean le Baptiste, “Jésus commença à prêcher et à dire : ‘Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.’” Notons que, selon Matthieu, c’est à ce moment-là et en ce lieu que s’accomplit la prophétie d’Ésaïe. Il écrit : “Le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière, et quant à ceux qui sont assis dans une région d’ombre mortelle, sur eux s’est levée la lumière.” (Mat. 4:12-17 ; És. 9:1, 2). Jésus comprenait qu’il avait la responsabilité de rendre témoignage à cette vérité particulièrement importante, car il déclara à Pilate : “Je suis né pour ceci, et je suis venu dans le monde pour ceci : pour rendre témoignage à la vérité.” (Jean 18:37). Jésus s’était bien pénétré de la Parole de son Père. Il comprenait donc que le dessein de Jéhovah était centré sur le Royaume dont il était le Roi promis. Étant le Fils unique de Dieu, il savait que des prophéties comme celles du Psaume 2:4-8 et d’Ésaïe 9:6, 7, qui parlent d’un “fils”, faisaient allusion à lui et se réaliseraient en lui. Il savait aussi que c’est à lui que s’adressaient les prophéties d’Ésaïe dans lesquelles Jéhovah parle de lui comme de “mon serviteur”, à qui il dit : “Je te donnerai (...) comme lumière des nations, pour que tu ouvres les yeux aveugles, pour que tu fasses sortir du cachot le prisonnier, de la maison de détention ceux qui sont assis dans les ténèbres.” Une autre prophétie dit : “Je [Jéhovah] t’ai aussi donné pour lumière des nations, pour que mon salut paraisse jusqu’à l’extrémité de la terre.” (És. 42:1, 6, 7 ; 49:6). En fait, Jésus savait que certains de ces textes des Écritures avaient déjà été cités à son propos par l’ange Gabriel, quand il avait annoncé à Marie qu’elle donnerait naissance à Jésus, et par Siméon, quand Jésus, alors petit enfant, avait été porté au temple par ses parents. — Luc 1:31-33 ; 2:25-32.
18. a) Quelles vérités essentielles le Notre Père met-il en évidence ? b) Que se passa-t-il quand Jésus, le porteur de lumière, parut avoir été complètement éliminé ?
18 Jésus refléta avec fidélité tout ce qu’il avait lui-même absorbé. C’est ce que montre le début du Notre Père qui associe le Royaume à la sanctification du nom de Dieu. Nous lisons : “Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié ! Que ton royaume vienne ! Que ta volonté se fasse, comme dans le ciel, aussi sur la terre !” (Mat. 6:9, 10). Ce message du Royaume brilla comme un rayon de lumière durant tout le ministère de Jésus. Mais il parut être complètement couvert par les nuages de tempête de l’opposition religieuse quand Jésus fut mis à mort en public sur le poteau de supplice. Qu’arriva-t-il ensuite ? Eh bien, cinquante et un jours plus tard, à la Pentecôte, Pierre s’adressa publiquement à une grande foule de personnes à Jérusalem. Il leur expliqua que l’effusion de l’esprit saint était la preuve que Dieu avait ressuscité son Fils d’entre les morts et l’avait élevé à sa droite, accomplissant ainsi les Écritures. — Actes 2:22-36.
19. La congrégation chrétienne primitive a-t-elle reflété la lumière ?
19 Dès lors, ce rayon de lumière se mit à briller avec une intensité et un éclat de plus en plus grands, surtout à partir du moment où le message du Royaume fut transmis aux gens des nations, en commençant par Corneille (Actes, chap. 10). Tous ceux qui acceptaient ce message et le faisaient pénétrer dans leur esprit et dans leur cœur réagissaient ensuite de la bonne manière en reflétant cette lumière, se souvenant de la mission que Jésus leur avait confiée, savoir : “Vous êtes la lumière du monde. (...) que votre lumière brille devant les hommes.” (Mat. 5:14-16). C’est ce que confirme tout le livre des Actes, qui se termine par un entretien de Paul avec des Juifs, entretien au cours duquel l’apôtre ‘rendit témoignage à fond au sujet du royaume de Dieu’ et attira l’attention sur un autre accomplissement de certaines prophéties d’Ésaïe (Actes 28:23-28). Pierre insista, lui aussi, sur l’obligation principale de la congrégation chrétienne quand il écrivit : “Vous êtes ‘(...) un peuple destiné à être une possession spéciale, pour que vous proclamiez les vertus’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à son étonnante lumière.” — I Pierre 2:9.
20. a) Satan et ses serviteurs peuvent-ils obscurcir la lumière venant de Jéhovah ? b) Conformément à la prophétie d’Ésaïe, que révèle l’histoire moderne du peuple de Jéhovah ?
20 Après des siècles de ce qu’on appelle l’Âge des ténèbres, quelle est la situation aujourd’hui ? Il faut reconnaître que les serviteurs de Satan ont bien réussi à obscurcir la lumière ‘en se transformant continuellement en ministres de justice’. Mais cela ne pose aucun problème à Jéhovah, qui est toujours le Maître de la situation. Il est vrai que pour lui “les ténèbres pourraient tout aussi bien être la lumière”. (II Cor. 11:14, 15 ; Ps. 139:11, 12.) La nuit peut nous paraître interminable, mais rien ne peut retarder le lever du jour. La lumière du soleil levant éclaire d’abord les sommets des montagnes et des collines ainsi que toute ville ou tout temple qui y sont construits. C’est exactement ce qui s’est passé. Le retour aux vérités fondamentales et aux activités qui en découlent s’est effectué comme le lever du jour. Puis, après une brève tempête, la période d’épreuve de 1914 à 1918, Dieu a accordé de nouveau sa faveur, comparable à la lumière du soleil, à ses serviteurs fidèles à partir de 1919. Depuis, leur sentier ‘est devenu de plus en plus clair’. (Prov. 4:18.) Ils connaissent aujourd’hui ce que Jéhovah avait annoncé quand, s’adressant à Sion, son organisation, il avait dit : “Lève-toi, ô femme, répands de la lumière, car ta lumière est venue, et sur toi a commencé à luire la gloire de Jéhovah. Car voici que les ténèbres couvriront la terre, et une obscurité épaisse, les groupements nationaux ; mais sur toi Jéhovah commencera à luire, et sur toi se verra sa gloire. Et assurément des nations iront vers ta lumière et des rois vers la clarté de tes premières lueurs.” — És. 59:20 ; 60:1-3 ; 62:1-3 ; voir aussi Ésaïe 2:2, 3.
21. Qui constitue aujourd’hui le “serviteur” de Jéhovah et comment ce “serviteur” reflète-t-il la gloire divine ?
21 Ceux qui servent en ayant Jésus Christ pour Chef sont considérés aujourd’hui comme le “serviteur” de Jéhovah. Ils constituent un corps de serviteurs ou de “témoins”, c’est-à-dire l’Israël spirituel. À ces chrétiens, Jéhovah déclare : “Vous êtes mes témoins, (...) mon serviteur que j’ai choisi, afin que vous sachiez et ayez foi en moi.” (És. 43:10-12). Aidés de leurs nombreux compagnons, comparés à des brebis, ils participent à la prédication du Royaume dans le monde entier. Avec gratitude ils absorbent la lumière toujours plus grande que donne la Parole de Dieu, c’est-à-dire l’intelligence de celle-ci. À l’exemple de Moïse, ils reflètent “comme des miroirs la gloire de Jéhovah”. Comment cela ? Par leur conduite, mais aussi en prêchant “cette bonne nouvelle du royaume (...) par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations”. — II Cor. 3:4-6, 16-18 ; Mat. 24:14.
22. Quelle est la prière des serviteurs voués à Jéhovah, et comment agissent-ils en conformité avec elle ?
22 Le reste de l’Israël spirituel et ses compagnons participent joyeusement et avec zèle à l’œuvre que Dieu leur a confiée : prêcher le Royaume et faire des disciples. Eu égard à ce qui précède, leur prière à Jéhovah, dans laquelle ils invitent leurs semblables à participer activement à la même œuvre qu’eux, est celle, très belle, que l’on trouve au Psaume 43:3, 4 et qui déclare : “Envoie ta lumière et ta vérité. Que celles-ci me guident elles-mêmes ! Qu’elles me fassent venir à ta sainte montagne et à ton tabernacle magnifique ! Et je viendrai à l’autel de Dieu, vers Dieu, mon allégresse pleine de jubilation. Et je te louerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu !”