Chapitre huit
Jéhovah Dieu est dans son saint temple
1, 2. a) Quand le prophète Isaïe reçoit-il sa vision du temple ? b) Pourquoi le roi Ouzziya perdit-il la faveur de Jéhovah ?
“ DANS l’année où mourut le roi Ouzziya, moi, cependant, je vis Jéhovah, siégeant sur un trône haut et élevé, et les pans de son vêtement remplissaient le temple. ” (Isaïe 6:1). Sur ces paroles du prophète s’ouvre le 6e chapitre du livre d’Isaïe. Nous sommes en 778 avant notre ère.
2 Le règne d’Ouzziya sur Juda, qui dura 52 ans, fut en majeure partie une brillante réussite. Étant donné qu’il faisait “ ce qui est droit aux yeux de Jéhovah ”, Dieu le soutenait dans ses entreprises militaires, architecturales et agricoles. Mais sa réussite causa aussi sa perte. Son cœur finit par s’enorgueillir, “ de sorte qu’il se montra infidèle envers Jéhovah son Dieu et entra dans le temple de Jéhovah pour brûler de l’encens ”. À cause de son action présomptueuse et de la colère dans laquelle il entra contre les prêtres qui le reprenaient, Ouzziya mourut lépreux (2 Chroniques 26:3-22). C’est aux environs de cette époque qu’Isaïe commença son service de prophète.
3. a) Isaïe voit-il réellement Jéhovah ? Expliquez. b) Quelle scène Isaïe contemple-t-il, et pour quelle raison ?
3 Il n’est pas précisé où Isaïe se tient quand il contemple la vision. Mais ce qu’il voit de ses yeux est manifestement une vision ; il est impossible qu’il voie réellement le Tout-Puissant, puisqu’“ aucun homme n’a jamais vu Dieu ”. (Jean 1:18 ; Exode 33:20.) Néanmoins, regarder le Créateur, Jéhovah, ne serait-ce qu’en vision, est impressionnant. Le Chef de l’univers et la Source de tout gouvernement légitime est assis sur un trône élevé, qui symbolise son rôle de Roi et Juge éternel. Les pans de son long vêtement flottant remplissent le temple. Isaïe est invité à accomplir un service de prophète qui magnifiera la puissance et la justice souveraines de Jéhovah. Pour le préparer, Dieu va lui donner une vision de sa sainteté.
4. a) Pourquoi les descriptions de Jéhovah vu en vision qui sont rapportées dans la Bible sont-elles forcément symboliques ? b) Qu’apprend-on sur Jéhovah dans la vision d’Isaïe ?
4 Isaïe ne parle pas de l’aspect qu’a Jéhovah dans sa vision, à l’inverse d’Ézékiel, de Daniel et de Jean dans les visions qu’ils rapportent. Et chacun de leurs récits dépeint des choses différentes vues dans le ciel (Ézékiel 1:26-28 ; Daniel 7:9, 10 ; Révélation 4:2, 3). Toutefois, il ne faut pas oublier la nature et le but de ces visions. Il ne s’agit pas de descriptions littérales de la présence de Jéhovah. L’œil physique ne peut voir ce qui est spirituel, pas plus que l’esprit humain, avec ses limites, ne peut appréhender le monde des esprits. Par conséquent, les visions présentent en termes humains les renseignements dont la divulgation est nécessaire (voir Révélation 1:1). Dans la vision d’Isaïe, une description de l’aspect de Dieu n’est pas indispensable. La vision informe Isaïe que Jéhovah est dans son saint temple, qu’il est saint et que ses jugements sont purs.
Les séraphins
5. a) Qui sont les séraphins, et que signifie ce terme ? b) Pourquoi les séraphins cachent-ils leur face et leurs pieds ?
5 Écoutez ! Isaïe poursuit : “ Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Chacun avait six ailes. Avec deux il tenait sa face couverte, et avec deux il tenait ses pieds couverts, et avec deux il volait. ” (Isaïe 6:2). Isaïe chapitre 6 est le seul passage de la Bible où les séraphins sont mentionnés. De toute évidence, il s’agit de créatures angéliques au service de Jéhovah qui ont de très grands privilèges et un rang très élevé, puisqu’ils se tiennent près du trône céleste de Dieu. Contrairement à l’orgueilleux roi Ouzziya, ils occupent leur position en toute humilité et modestie. Étant en présence du Souverain céleste, ils couvrent leur face avec une paire de leurs ailes ; et par respect pour le lieu saint où ils se trouvent, ils couvrent leurs pieds d’une autre paire d’ailes. Les séraphins s’effacent d’autant plus qu’ils sont proches du Souverain de l’univers : ils ne veulent pas détourner l’attention de la gloire de Dieu. Le terme “ séraphins ”, qui signifie “ les ardents ” ou “ les brûlants ”, évoque la clarté qu’ils répandent ; cependant, ils cachent leur face de la gloire et de l’éclat plus grands de Jéhovah.
6. Quelle est la position des séraphins par rapport à Jéhovah ?
6 Les séraphins se servent de leur troisième paire d’ailes pour voler et, sans nul doute, pour planer, ou ‘ se tenir ’ à leur place (voir Deutéronome 31:15). Le professeur Franz Delitzsch fait le commentaire suivant au sujet de leur position : “ Les seraphim ne dominaient certainement pas la tête de Celui qui était assis sur le trône, mais ils planaient au-dessus du vêtement qui Lui appartenait et dont la salle était remplie. ” (Commentary on the Old Testament). L’explication semble logique. Ils ‘ se tiennent au-dessus ’, non en supérieurs à Jéhovah, mais dans l’attente de lui, obéissants et prêts à le servir.
7. a) Quelle tâche les séraphins accomplissent-ils ? b) Pourquoi les séraphins proclament-ils la sainteté de Dieu à trois reprises ?
7 Écoutez maintenant ces séraphins privilégiés. “ Celui-ci appelait celui-là et disait : ‘ Saint, saint, saint est Jéhovah des armées. La plénitude de toute la terre est sa gloire. ’ ” (Isaïe 6:3). Leur tâche consiste à s’assurer que la sainteté de Jéhovah est proclamée et que sa gloire est reconnue dans tout l’univers, dont la terre fait partie. La gloire de Dieu ressort de tout ce qu’il a créé et s’imposera bientôt à tous les habitants de la terre (Nombres 14:21 ; Psaume 19:1-3 ; Habaqouq 2:14). La triple déclaration “ saint, saint, saint ” n’est pas un argument en faveur de la Trinité. Elle souligne simplement à trois reprises la sainteté de Dieu (voir Révélation 4:8). Jéhovah est saint au plus haut degré.
8. Quel est l’effet des proclamations des séraphins ?
8 Bien que le nombre de séraphins ne soit pas mentionné, il se peut que ces créatures soient postées près du trône par groupes. En un chant mélodieux, ils proclament l’un après l’autre la sainteté et la gloire de Dieu. Quel en est l’effet ? Écoutez de nouveau Isaïe : “ Les pivots des seuils se mirent à frémir à la voix de celui qui appelait, et la maison se remplissait de fumée. ” (Isaïe 6:4). Dans la Bible, la fumée ou un nuage offrent souvent un signe visible de la présence de Dieu (Exode 19:18 ; 40:34, 35 ; 1 Rois 8:10, 11 ; Révélation 15:5-8). Ils dénotent une gloire que nous, créatures humaines, ne pouvons approcher.
Indigne, et pourtant purifié
9. a) Quel effet la vision produit-elle sur Isaïe ? b) Quel net contraste y a-t-il entre Isaïe et le roi Ouzziya ?
9 Cette vision du trône de Jéhovah remue profondément Isaïe. Il raconte : “ Je dis alors : ‘ Malheur à moi ! Car je suis pour ainsi dire réduit au silence, parce que je suis un homme impur des lèvres et que j’habite au milieu d’un peuple impur des lèvres ; car mes yeux ont vu le Roi, Jéhovah des armées lui-même ! ’ ” (Isaïe 6:5). Quel contraste entre Isaïe et le roi Ouzziya ! Ouzziya usurpa la position des prêtres oints et pénétra au mépris de Dieu dans le Saint du temple. Même si Ouzziya vit les porte-lampes en or, l’autel de l’encens en or et les tables du “ pain de la Présence ”, il ne vit pas la face approbatrice de Jéhovah ni ne reçut de lui aucune mission particulière (1 Rois 7:48-50 ; note). Le prophète Isaïe, quant à lui, n’évince pas la prêtrise ni ne s’introduit indûment dans le temple. En revanche, il voit en vision Jéhovah dans son saint temple et a l’honneur de recevoir une mission directement de lui. Alors que les séraphins ne se permettent pas de regarder le Seigneur du temple sur son trône, Isaïe est autorisé, en vision, à regarder “ le Roi, Jéhovah des armées lui-même ”.
10. Pourquoi Isaïe est-il effrayé par la vision ?
10 Percevant le gouffre qui sépare la sainteté de Dieu de son état de pécheur, Isaïe se sent des plus impur. Gagné par la crainte, il pense qu’il va mourir (Exode 33:20). Il entend les séraphins louer Dieu avec des lèvres pures, mais ses lèvres à lui sont impures, et encore plus souillées du fait de l’impureté des lèvres du peuple au milieu duquel il habite et qu’il entend parler. Jéhovah est saint, et ses serviteurs doivent refléter cette qualité (1 Pierre 1:15, 16). Bien qu’il soit déjà choisi comme porte-parole de Dieu, Isaïe est frappé par l’idée qu’il est pécheur ; il ne possède pas les lèvres pures qui conviendraient à un porte-parole du Roi glorieux et saint. Quelle sera la réponse du ciel ?
11. a) Que fait l’un des séraphins, et que symbolise cette action ? b) Quelle est l’utilité de réfléchir aux paroles que le séraphin adresse à Isaïe lorsqu’on se sent indigne de servir Dieu ?
11 Au lieu de chasser l’humble Isaïe de devant la présence de Jéhovah, les séraphins viennent à son secours. Le récit rapporte : “ Mais l’un des séraphins vola vers moi, et dans sa main il y avait une braise qu’il avait prise avec des pinces de dessus l’autel. Alors il toucha ma bouche et dit : ‘ Vois ! Ceci a touché tes lèvres, et ta faute s’est éloignée, et propitiation est faite pour ton péché. ’ ” (Isaïe 6:6, 7). Au sens symbolique, le feu a un pouvoir purificateur. En appliquant sur les lèvres d’Isaïe la braise prise du saint feu de l’autel, le séraphin lui donne l’assurance que propitiation a été faite pour ses péchés dans une mesure suffisante pour lui permettre de recevoir la faveur de Dieu et une mission. N’est-ce pas rassurant en ce qui nous concerne ? Nous aussi nous sommes pécheurs et indignes d’approcher Dieu. Mais nous avons été rachetés par le mérite du sacrifice de Jésus, si bien que nous pouvons recevoir la faveur de Dieu et accéder auprès de lui dans la prière. — 2 Corinthiens 5:18, 21 ; 1 Jean 4:10.
12. Quel autel Isaïe voit-il, et quel effet le feu a-t-il ?
12 Un autre détail nous rappelle que nous avons affaire à une vision : il y est question de “ l’autel ”. (Voir Révélation 8:3 ; 9:13.) Il y avait deux autels dans le temple de Jérusalem. Juste devant le rideau du Très-Saint se trouvait le petit autel de l’encens, et devant l’entrée du sanctuaire se dressait le grand autel du sacrifice, sur lequel on entretenait un feu constamment (Lévitique 6:12, 13 ; 16:12, 13). Mais ces autels terrestres étaient des types ; ils représentaient des choses plus grandes (Hébreux 8:5 ; 9:23 ; 10:5-10). Lorsque le roi Salomon inaugura le temple, c’est du feu descendu du ciel qui consuma l’holocauste déposé sur l’autel (2 Chroniques 7:1-3). Et à présent, c’est du feu pris sur l’autel véritable, l’autel céleste, qui ôte l’impureté des lèvres d’Isaïe.
13. Quelle question Jéhovah soulève-t-il, et qui inclut-il quand il dit “ nous ” ?
13 Mais tendons l’oreille avec Isaïe. “ J’entendis la voix de Jéhovah qui disait : ‘ Qui enverrai-je et qui ira pour nous ? ’ Alors je dis : ‘ Me voici ! Envoie-moi. ’ ” (Isaïe 6:8). La question soulevée par Jéhovah a indéniablement pour but de susciter une réponse de la part d’Isaïe ; en effet, aucun autre prophète humain n’apparaît dans la vision. Cette question est sans doute possible une invitation lancée à Isaïe à devenir le messager de Jéhovah. Mais pourquoi Jéhovah demande-t-il : “ Qui ira pour nous ? ” En passant du pronom personnel singulier “ je ” au pronom pluriel “ nous ”, Jéhovah inclut au moins une autre personne. De qui s’agit-il ? Ne parle-t-il pas de son Fils unique-engendré, qui deviendra par la suite l’homme Jésus Christ ? C’est de toute évidence à ce même Fils que Dieu déclara : “ Faisons l’homme à notre image. ” (Genèse 1:26 ; Proverbes 8:30, 31). Aux côtés de Jéhovah dans les cours célestes se trouve son Fils unique-engendré. — Jean 1:14.
14. Quelle est la réponse d’Isaïe à l’invitation de Jéhovah, et quel exemple le prophète constitue-t-il pour nous ?
14 Isaïe répond sans aucune hésitation. Sans se soucier de la teneur du message, il lance sur-le-champ : “ Me voici ! Envoie-moi. ” Il ne demande pas non plus ce qu’il gagnera s’il accepte la mission. Son volontariat constitue un bel exemple pour tous les serviteurs de Dieu d’aujourd’hui, qui sont chargés de prêcher la ‘ bonne nouvelle du royaume dans toute la terre habitée ’. (Matthieu 24:14.) Comme Isaïe, ils s’acquittent fidèlement de leur mission et ils donnent un “ témoignage pour toutes les nations ” malgré l’indifférence générale. Et comme Isaïe, ils vont de l’avant avec confiance : ils savent que leur mission leur vient de la plus haute autorité qui soit.
La mission d’Isaïe
15, 16. a) Que doit dire Isaïe à “ ce peuple ”, et quelle sera sa réaction ? b) La réaction du peuple est-elle causée par un problème du côté d’Isaïe ? Expliquez.
15 Jéhovah donne maintenant à Isaïe un aperçu de ce qu’il va devoir dire et de la manière dont son message sera perçu : “ Va, et tu devras dire à ce peuple : ‘ Entendez encore et encore, mais ne comprenez pas ; voyez encore et encore, mais n’apprenez pas. ’ Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis leurs oreilles et colle-leur les yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, que leur cœur ne comprenne et que vraiment ils ne reviennent et n’obtiennent pour eux la guérison. ” (Isaïe 6:9, 10). Est-ce à dire qu’Isaïe doit être brutal et sans tact vis-à-vis des Juifs, qu’il doit les rebuter, qu’il doit les brouiller avec Jéhovah ? Absolument pas ! Ils constituent le peuple du prophète, dont ce dernier se sent proche. Les paroles de Jéhovah indiquent plutôt quelle sera la réaction du peuple à son message, et ce quelle que soit la fidélité avec laquelle Isaïe s’acquittera de sa tâche.
16 Le problème vient du peuple. Isaïe parlera à ses contemporains “ encore et encore ”, mais ils n’accepteront pas son message, ni ne le comprendront. La majorité seront obstinés et indifférents, comme s’ils étaient complètement aveugles et sourds. En allant vers les membres de “ ce peuple ” à maintes reprises, Isaïe leur montrera qu’ils ne veulent pas comprendre. Ils prouveront qu’ils ferment leur esprit et leur cœur au message d’Isaïe, au message de Dieu en fait. On retrouve exactement le même phénomène aujourd’hui. Énormément de gens refusent d’écouter les Témoins de Jéhovah, qui prêchent la bonne nouvelle du Royaume de Dieu à venir.
17. Lorsqu’il demande : “ Jusqu’à quand ? ” à quoi Isaïe pense-t-il ?
17 Isaïe s’inquiète. “ Je dis alors : ‘ Jusqu’à quand, ô Jéhovah ? ’ Alors il dit : ‘ Oui, jusqu’à ce que les villes s’effondrent en ruines, pour être sans un habitant, et que les maisons soient sans un homme tiré du sol, et que le sol soit ravagé et réduit en désolation ; oui, jusqu’à ce que Jéhovah éloigne les hommes tirés du sol, et que l’abandon devienne réellement très grand au milieu du pays. ’ ” (Isaïe 6:11, 12). Lorsqu’il demande : “ Jusqu’à quand ? ” Isaïe ne cherche pas à savoir combien de temps il devra continuer de prêcher à un peuple indifférent. Il se soucie plutôt des gens ; il demande combien de temps encore ils resteront dans un état spirituel lamentable et combien de temps le nom de Jéhovah sera déshonoré sur la terre (voir Psaume 74:9-11). Autrement dit, combien de temps cette situation anormale durera-t-elle ?
18. Jusqu’à quand le peuple demeurera-t-il dans son état spirituel lamentable, et Isaïe vivra-t-il assez longtemps pour voir l’accomplissement complet de sa prophétie ?
18 Hélas ! la réponse de Jéhovah indique que le peuple demeurera dans son état spirituel lamentable jusqu’à ce qu’il subisse les pleines conséquences de sa désobéissance à Dieu, telles qu’il les avait exposées dans son alliance (Lévitique 26:21-33 ; Deutéronome 28:49-68). La nation ira à sa ruine, le peuple sera déporté et le pays sera désolé. Même s’il prophétisera pendant plus de 40 ans, jusque sous le règne de Hizqiya, l’arrière-petit-fils du roi Ouzziya, Isaïe ne vivra pas assez longtemps pour voir la destruction de Jérusalem et de son temple par l’armée babylonienne en 607 avant notre ère. Néanmoins, il s’acquittera fidèlement de sa mission jusqu’à sa mort, plus de 100 ans avant le désastre national.
19. Même si la nation sera abattue comme un arbre, quelle assurance Dieu donne-t-il à Isaïe ?
19 La destruction qui laissera Juda “ réduit en désolation ” surviendra immanquablement, mais tout espoir n’est pas perdu (2 Rois 25:1-26). Jéhovah donne cette assurance à Isaïe : “ Il y aura encore là un dixième, et vraiment il deviendra de nouveau une chose à incendier, comme un grand arbre et comme un gros arbre, chez lesquels, lorsqu’on les abat, il y a une souche ; une semence sainte en sera la souche. ” (Isaïe 6:13). Ainsi, il restera “ un dixième, [...] une semence sainte ”, telle la souche d’un gros arbre qu’on a abattu. Cette assurance réconforte sans aucun doute Isaïe : un reste saint sera trouvé dans son peuple. Même si la nation est de nouveau incendiée, comme un grand arbre qu’on abat pour avoir du combustible, il restera une souche indispensable de l’arbre symbolique, Israël. Cette semence, ou descendance, sera sainte aux yeux de Jéhovah. Avec le temps, elle bourgeonnera de nouveau, et l’arbre repoussera. — Voir Job 14:7-9 ; Daniel 4:26.
20. Quel premier accomplissement la dernière partie de la prophétie d’Isaïe eut-elle ?
20 La prophétie disait-elle vrai ? Absolument. Soixante-dix ans après la désolation du pays de Juda, un reste qui craignait Dieu revint de son exil, de Babylone. Ce reste rebâtit le temple et la ville, et il rétablit le vrai culte dans le pays. La restauration des Juifs dans le pays que Dieu leur avait donné rendit possible un deuxième accomplissement de cette prophétie transmise par Jéhovah à Isaïe. Quel serait-il ? — Ezra 1:1-4.
D’autres accomplissements
21-23. a) En la personne de qui la prophétie d’Isaïe se réalisa-t-elle au Ier siècle, et comment ? b) Qui était la “ semence sainte ” au Ier siècle, et comment fut-elle sauvée ?
21 La tâche de prophète d’Isaïe préfigurait l’œuvre que le Messie, Jésus Christ, effectuerait quelque 800 années plus tard (Isaïe 8:18 ; 61:1, 2 ; Luc 4:16-21 ; Hébreux 2:13, 14). Tout en étant plus grand qu’Isaïe, Jésus était tout aussi disposé à être envoyé par son Père céleste ; il déclara : “ Vois ! Je suis venu pour faire ta volonté. ” — Hébreux 10:5-9 ; Psaume 40:6-8.
22 Comme Isaïe, Jésus s’acquitta fidèlement de l’œuvre qui lui était confiée et il se heurta à la même réaction. Les Juifs de son époque n’étaient pas plus disposés à accepter le message que ceux à qui le prophète Isaïe avait prêché (Isaïe 1:4). Dans son ministère, Jésus employait souvent des exemples, si bien que ses disciples lui demandèrent : “ Pourquoi leur parles-tu en te servant d’exemples ? ” Jésus répondit : “ À vous il est accordé de comprendre les saints secrets du royaume des cieux, mais à ces gens-là cela n’est pas accordé. C’est pourquoi je leur parle en utilisant des exemples, parce que, regardant, ils regardent en vain, et entendant, ils entendent en vain, et ils n’en saisissent pas non plus le sens ; et à leur égard s’accomplit la prophétie d’Isaïe, qui dit : ‘ En entendant, vous entendrez, mais en aucune façon vous n’en saisirez le sens ; et, regardant, vous regarderez, mais vous ne verrez absolument pas. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible, et de leurs oreilles ils ont entendu avec indifférence, et ils ont fermé leurs yeux ; de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, et n’entendent de leurs oreilles, et n’en saisissent le sens avec leur cœur, et ne reviennent, et que je ne les guérisse. ’ ” — Matthieu 13:10, 11, 13-15 ; Marc 4:10-12 ; Luc 8:9, 10.
23 En citant la prophétie d’Isaïe, Jésus montrait qu’elle avait un accomplissement à son époque. Le peuple dans son ensemble avait le même état de cœur que les Juifs du temps d’Isaïe. Les contemporains de Jésus se rendaient eux-mêmes aveugles et sourds à son message, et ils subirent pareillement la destruction (Matthieu 23:35-38 ; 24:1, 2). Celle-ci eut lieu lorsque les armées romaines conduites par le général Titus assaillirent Jérusalem en 70 de notre ère et la démolirent avec son temple. Néanmoins, certains avaient écouté Jésus et étaient devenus ses disciples. Jésus les avait déclarés “ heureux ”. (Matthieu 13:16-23, 51.) Il les avait avertis que lorsqu’ils verraient “ Jérusalem entourée par des armées qui campent ” ils devraient ‘ se mettre à fuir vers les montagnes ’. (Luc 21:20-22.) C’est ainsi que la “ semence sainte ” qui exerçait la foi et qui avait été constituée en nation spirituelle, “ l’Israël de Dieu ”, fut sauvéea. — Galates 6:16.
24. Quelle application Paul fit-il de la prophétie d’Isaïe, et qu’est-ce que cela indique ?
24 Vers 60 de notre ère, l’apôtre Paul était assigné à résidence à Rome. Il tint une réunion avec “ les principaux personnages d’entre les Juifs ” ainsi que d’autres personnes, et il leur donna “ pleinement témoignage au sujet du royaume de Dieu ”. Comme beaucoup n’acceptaient pas son message, Paul expliqua que leur attitude réalisait la prophétie d’Isaïe (Actes 28:17-27 ; Isaïe 6:9, 10). Ainsi, les disciples de Jésus s’acquittèrent d’une mission comparable à celle d’Isaïe.
25. Que discernent aujourd’hui les Témoins de Jéhovah, et que font-ils en conséquence ?
25 De la même manière aujourd’hui, les Témoins de Jéhovah discernent que Jéhovah Dieu est dans son saint temple (Malaki 3:1). À l’exemple d’Isaïe, ils lancent : “ Me voici ! Envoie-moi. ” Avec zèle, ils font retentir le message d’avertissement concernant la fin imminente de l’actuel système de choses méchant. Mais, conformément aux paroles de Jésus, relativement peu de personnes ouvrent leurs yeux et leurs oreilles pour voir et pour entendre, et pour être sauvées (Matthieu 7:13, 14). C’est pourquoi, heureux sont ceux qui inclinent leur cœur à écouter et qui “ obtiennent pour eux la guérison ” ! — Isaïe 6:8, 10.
[Note]
a En 66 de notre ère, à cause d’une révolte des Juifs, les armées romaines ayant à leur tête Cestius Gallus entourèrent Jérusalem et pénétrèrent jusqu’aux murs du temple. Elles se retirèrent ensuite, ce qui permit aux disciples de Jésus de s’enfuir dans les montagnes de Pérée avant le retour des Romains en 70.
[Illustration, page 94]
“ Me voici ! Envoie-moi. ”
[Illustration, page 97]
“ Jusqu’à ce que les villes s’effondrent en ruines, pour être sans un habitant. ”