Le grand Potier façonne des vases humains
“Je suis Iahvé et il n’y en a pas d’autre. Je forme la lumière et je crée les ténèbres, je réalise la paix et je crée le malheur : moi, Iahvé, je réalise tout cela.” — Is. 45:6, 7, Dhorme.
1. Pour qui Jéhovah forme-t-il la lumière et réalise-t-il la paix, et pour qui crée-t-il les ténèbres et le malheur ? Pourquoi ?
EN SA qualité de grand Potier, Jéhovah Dieu a le droit d’agir envers ses créatures conformément à sa volonté souveraine. À son gré, il forme la lumière et réalise la paix, ou bien il crée les ténèbres et le malheur, comme nous venons de le lire dans Isaïe 45:7. Pour les justes, il donne la lumière et la paix, ainsi qu’il est écrit : “La lumière est semée pour le juste.” “Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi.” Mais pour les méchants, Jéhovah crée les ténèbres et le malheur. “La voie des méchants est comme les ténèbres.” “Il fait pleuvoir sur les méchants des charbons, du feu et du soufre.” — Ps. 97:11 ; 119:165 ; Prov. 4:19 ; Ps. 11:6.
2. Tout en faisant lever le soleil et en envoyant la pluie sur les bons et les mauvais, qu’est-ce que Jéhovah fait parfois subir aux hommes désobéissants, et quel exemple le prouve ?
2 Le grand Potier fournit un exemple frappant de son pouvoir de réaliser tout cela lorsqu’il envoya les dix plaies, et surtout les sept derniers fléaux, sur l’ancienne Égypte, à l’époque de Moïse. De même que Jéhovah fait lever le soleil et fait pleuvoir sur les méchants comme sur les bons, inversement il lui arrive, en accord avec son dessein souverain, d’envoyer le malheur sur son propre peuple, quand celui-ci se montre désobéissant, tout comme il l’envoie sur ses ennemis. Ainsi, nous remarquerons que les trois premières plaies frappèrent aussi son propre peuple, Israël. — Mat. 5:45.
3, 4. a) Comment les plaies qui frappèrent l’Égypte soulignent-elles le rôle joué par Jéhovah en tant que grand Potier ? b) Pourquoi le récit de ces choses devrait-il nous intéresser ?
3 L’effet que ces plaies produisirent sur les uns et les autres souligne le rôle souverain joué par le grand Potier. Ces fléaux accomplirent son dessein, puisqu’ils révélèrent la disposition de cœur de ceux qui en souffrirent. Quand Dieu fit cesser les plaies, le cœur de Pharaon s’endurcit, et il en fut de même de ceux de ses sujets qui manifestaient le même esprit que lui. En revanche, les trois premières plaies, qui frappèrent également les Israélites, n’incitèrent pas Moïse et son peuple à se plaindre. En fait, il faut croire qu’une “multitude de gens d’origine diverse” tira des leçons des dix plaies, sinon cette foule d’étrangers n’aurait pas quitté l’Égypte avec les Israélites pendant cette nuit mémorable du 14 nisan. — Ex. 12:38, NC.
4 Le récit des dix plaies d’Égypte, on l’a déjà vu, n’intéresse pas les chrétiens simplement du point de vue historique. Ce récit fait partie de “toutes les choses qui ont été écrites dans le passé (...) pour notre instruction, afin que par notre endurance et par la consolation des Écritures nous ayons l’espérance”. À cet effet, la Parole de Dieu nous fournit, entre autres, des figures prophétiques comportant des personnes, des lieux et des événements qui ont leur pendant de nos jours. — Rom. 15:4.
FIGURES PROPHÉTIQUES
5. Que convient-il de préciser à propos des figures prophétiques, mais en ce qui concerne la compréhension de ces choses, quel principe biblique entre en ligne de compte ?
5 En général, une figure prophétique ne révèle pas des vérités, mais elle confirme et élucide des vérités exposées ailleurs dans les Écritures. Ainsi, les figures prophétiques rapportées dans Hébreux 7:26 à 10:22 servent principalement à confirmer ce qui est annoncé plus clairement dans le reste des Écritures grecques chrétiennes, à propos de Jésus en tant que grand prêtre. Certes, il faut se garder d’être dogmatique en ce qui concerne les figures prophétiques dont les Écritures ne font pas elles-mêmes l’application. Néanmoins, il semble que l’esprit de Dieu rend ces choses compréhensibles, conformément à ce qui est écrit dans Proverbes 4:18 (Dhorme), savoir : “La route des justes est comme la lumière qui point et dont la clarté va croissant jusqu’au grand jour.”
6, 7. a) Qui est préfiguré par Moïse ? b) Par moments, qui est le représentant du Moïse antitypique, et quel exemple semblable trouve-t-on dans les Écritures ?
6 Dans le récit des dix plaies, qui est une scène prophétique, nous trouvons Jéhovah Dieu, Moïse, Aaron et la nation d’Israël opposés à Satan le Diable, à Pharaon, à ses conseillers religieux et au reste de la nation égyptienne. Qui est préfiguré par Moïse ? En sa qualité de grand libérateur de son peuple, il figure bien Jésus-Christ, le grand Sauveur et Libérateur. En fait, Moïse prédit lui-même la venue d’un prophète qui lui ressemblerait, en disant : “Jéhovah, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète tel que moi : vous l’écouterez.” (Deut. 18:15, AC). Qu’en disant cela Moïse parlait de Jésus-Christ, l’apôtre Pierre l’atteste en citant cette prophétie et en l’appliquant à Jésus-Christ. — Actes 3:22, 23.
7 Dans cette scène prophétique, bien qu’en général Moïse figure le Christ lui-même, par moments il le figure en tant que celui-ci est représenté par les membres de sa congrégation, et plus particulièrement par le reste des héritiers du Royaume qui sont sur la terre à l’époque de l’accomplissement de cette prophétie. Cela ne devrait pas nous surprendre, car ne rencontrons-nous pas le même cas dans le Psaume 69 ? En effet, dans ce psaume, David parle prophétiquement de Jésus-Christ quand il déclare 69:9 : “Le zèle de ta maison me dévore, et les outrages de ceux qui t’insultent tombent sur moi.” Pourtant, dans un autre verset du même psaume, David dit 69:5 : “Tu connais ma folie, et mes fautes ne te sont point cachées”, paroles qui s’appliquent, non au Christ, mais à ses représentants sur la terre, sa congrégation.
8. De qui Aaron est-il une figure, et pour quelles raisons ?
8 Aaron, frère de Moïse, figure bien les frères spirituels du grand Moïse, et particulièrement le reste qui se trouve actuellement sur la terre. Aaron était le porte-parole de Moïse. Vraisemblablement, Moïse avait un empêchement de la langue ou, pour reprendre ses propres termes, il était “incirconcis des lèvres”, c’est-à-dire qu’il avait comme un prépuce aux lèvres qui les rendait longues et épaisses, gênant son parler (Ex. 6:12, Jé n. m.). C’est là une figure de Jésus-Christ qui, étant au ciel et revêtu de la glorieuse nature divine, a un empêchement, en quelque sorte, pour ce qui est d’annoncer personnellement le message de Dieu aux créatures humaines sur la terre. Aussi emploie-t-il comme porte-parole le reste de ses frères spirituels, l’Aaron moderne. Quant à la nation d’Israël, elle représente l’ensemble du peuple de Dieu opprimé par Satan le Diable et son organisation.
9. Que représentent Pharaon, l’Égypte et les prêtres-magiciens ?
9 Pharaon, roi d’Égypte, celui qui avait bravé orgueilleusement Jéhovah Dieu et opprimé cruellement son peuple, est de toute évidence une figure de Satan lui-même. En tant que puissance mondiale, l’Égypte représente le monde ou organisation visible de Satan, comme cela est indiqué dans Révélation 11:8, en ces termes : “La grande ville qui, au sens spirituel, est appelée (...) Égypte, là où leur Seigneur aussi a été mis au poteau.” Les prêtres-magiciens de Pharaon et leurs acolytes préfigurent les chefs religieux et politiques du monde, qui essaient de neutraliser le message annoncé par les serviteurs de Dieu. Le peuple d’Égypte qui, en soutenant volontairement Pharaon, partageait sa responsabilité, représente les humains qui, de nos jours, soutiennent volontairement l’organisation visible de Satan.
RESSEMBLANCES ET DIFFÉRENCES
10, 11. a) Quelles ressemblances y a-t-il entre les plaies d’Égypte et les fléaux de la Révélation ? b) En quoi les premières diffèrent-elles des seconds ?
10 Avant d’examiner dans le détail les plaies d’Égypte, il convient de signaler sous quels rapports elles ressemblent aux fléaux de Révélation chapitre 16, et en quoi elles sont différentes de ceux-ci (voir La Tour de Garde du 1er mars 1964). Les deux séries de plaies se ressemblent d’abord en ceci : leur nombre (sept dans la Révélation et dix dans Exode) est un chiffre complet. De même, toutes ces plaies représentent des messages de jugement qui tourmentent l’organisation visible de Satan, surtout la chrétienté et ses chefs religieux. Enfin, pour l’une et l’autre séries de plaies, le peuple de Dieu joue un rôle actif dans l’annonce de ces messages tourmentants, et les deux prophéties ont leur accomplissement entre 1919 et la bataille d’Harmaguédon.
11 Passons maintenant aux différences. Les fléaux de la Révélation sont explicitement prophétiques et ne figurent dans le récit biblique que sous cet angle-là, alors que les dix plaies sont des événements historiques qui se produisirent conformément à la volonté divine mais dont la nature prophétique et l’accomplissement moderne ne se voient que par déduction. Nul doute que la dixième plaie, qui donna lieu à la célébration de la Pâque, soit prophétique. Deuxièmement, aucun des sept fléaux de la Révélation ne frappe le peuple de Dieu, tandis que les trois premières plaies d’Égypte touchèrent également les Israélites. Il est donc raisonnable de penser que dans leur application prophétique, ces plaies toucheraient le peuple de Dieu de nos jours. Troisièmement, rien ne permet de conclure que les représentants de Satan soient à même d’imiter l’un quelconque des sept fléaux de la Révélation ; en revanche, les prêtres-magiciens d’Égypte donnèrent au moins l’apparence d’imiter les deux premières plaies, et il devait en être de même dans l’accomplissement de cette prophétie. Enfin quatrièmement, alors qu’il n’y a qu’un seul accomplissement des fléaux de la Révélation, il semble que les plaies envoyées contre l’Égypte symbolique ont eu un accomplissement en petit lors de la première venue du Christ et au temps de ses apôtres, comme le prouve la première réalisation, à cette époque-là, de la prophétie de Joël sur le fléau de sauterelles. — Voir La Tour de Garde du 1er mai 1962.
12. Puisque les plaies frappèrent certaines choses en particulier, que pouvons-nous en déduire ?
12 Quant aux plaies d’Égypte, il convient d’en signaler deux autres caractéristiques qui nous aideront à comprendre leur signification prophétique. Primo, nous remarquons qu’au temps jadis, ces plaies frappèrent certaines choses en particulier, et nous verrons qu’il en est de même aujourd’hui. Ainsi, la cinquième plaie, la peste, ne frappa que les animaux ; les sauterelles ne touchèrent que la végétation ; hommes et bêtes furent atteints par les moustiques, les tumeurs ou furoncles bourgeonnant en pustules et par la mort des premiers-nés, tandis que la septième plaie, la grêle, frappa aussi bien les hommes que les animaux et la végétation.
13. D’après d’autres récits bibliques, que nous faut-il comprendre quant à l’ordre dans lequel les plaies antitypiques se produisent ?
13 Secundo, on notera avec intérêt que les plaies mentionnées dans les Psaumes 78 et 105 ne sont pas présentées dans l’ordre original. On peut en déduire que dans l’accomplissement de cette prophétie, on ne sera pas surpris si les fléaux ne frappent pas dans l’ordre chronologique de jadis. Il semble que les rédacteurs inspirés qui eurent l’occasion d’énumérer les plaies n’attachèrent pas une grande importance à l’ordre dans lequel elles furent envoyées.
PREMIÈRE PLAIE — LES EAUX DU NIL CHANGÉES EN SANG
14. Pour prouver que Jéhovah lui était réellement apparu, quels pouvoirs Moïse reçut-il, et quel fut le résultat de son emploi de ces signes ?
14 Entre le jour où Jéhovah apparut pour la première fois à Moïse, dans le buisson en feu, vers la fin des quarante années que le prophète passa dans le désert comme berger, et le jour où Jéhovah lui ordonna de faire venir sur l’Égypte la première des dix plaies, plusieurs événements marquants se produisirent. Entre autres, Dieu donna à Moïse le pouvoir d’opérer trois miracles devant son propre peuple, pour prouver aux Israélites que Jéhovah, le Dieu de leurs pères, lui était réellement apparu. Moïse reçut le pouvoir 1) de changer son bâton en serpent et de le faire redevenir un bâton, 2) de se donner la lèpre à une main puis de guérir cette dernière, enfin 3) de transformer de l’eau en sang. Il n’est pas étonnant que lorsque le peuple vit ces signes, il crut. — Ex. 3:1 à 4:31.
15. Quel résultat Moïse obtint-il la première fois qu’il se présenta devant Pharaon ?
15 Lorsque Moïse se présenta la première fois devant Pharaon pour lui demander de laisser Israël partir dans le désert pendant trois jours afin d’adorer Jéhovah, Pharaon répondit : “Qui est Jéhovah pour que j’obéisse à sa voix, en laissant aller Israël ? Je ne connais pas Jéhovah, et je ne laisserai pas aller Israël.” Non seulement Pharaon rejeta la demande des Israélites, mais il augmenta leur peine en leur ordonnant de ramasser eux-mêmes la paille qu’il leur fallait pour fabriquer des briques. — Ex. 5:1-23, AC.
16, 17. a) Quel miracle Moïse opéra-t-il la deuxième fois qu’il se présenta devant Pharaon et sa cour ? b) En quoi consistait la première plaie, et quelles en furent les conséquences pour l’Égypte ?
16 La deuxième fois que Moïse se présenta devant Pharaon, il opéra un miracle : celui de changer son bâton en serpent et de faire en sorte que celui-ci avalât les serpents que les magiciens de Pharaon semblaient produire à l’imitation du miracle de Moïsea. Ce miracle ne fit pas fléchir Pharaon, aussi Dieu dit-il à Moïse de rencontrer le roi égyptien au bord du Nil et d’y faire venir la première plaie, consistant à changer les eaux du Nil en sang, non seulement celles qui coulaient dans le lit du fleuve, mais aussi celles qui se trouvaient dans les canaux, les étangs couverts de roseaux et dans les vases de pierre ou de bois.
17 Cette plaie était une véritable catastrophe pour l’Égypte. Il n’y avait plus d’eau, pas plus pour les hommes que pour les animaux et la végétation. Du coup, le Nil cessa d’être une voie commerciale, tant ses eaux sentaient mauvais. C’était également un coup assené à la religion d’Égypte, car le Nil passait pour être un fleuve sacré. Cette plaie dura sept jours et toucha aussi bien les Égyptiens que les Israélites. Les prêtres-magiciens de Pharaon imitèrent apparemment ce fléau, mais ils furent incapables de l’arrêter. — Ex. 7:17-25.
18, 19. Qu’est-ce qui correspond aujourd’hui à la première plaie ?
18 Que préfigure cette plaie ? En tant qu’artère vitale de l’économie égyptienne, le Nil représente bien le commerce ou le mercantilisme, qui est l’artère vitale de l’“Égypte” des temps modernes. Tout comme Satan considérait le Nil comme une possession, de même il se sert du commerce pour tenir les hommes sous sa dépendance. Le miracle qui changea les eaux du Nil en sang figure le message annoncé par le peuple de Jéhovah dénonçant le commerce comme égoïste, cupide, oppressif et conduisant à la mort. — Rév. 11:8 ; Ézéch. 29:3.
19 Dès son numéro du 1er janvier 1921 (éd. angl. ; éd. fr. d’avril 1921), le journal La Tour de Garde avait montré que le commerce cupide est une partie intégrante de l’organisation de Satan. Parmi d’autres publications de la Société Watch Tower qui ont dévoilé l’oppression du commerce et le piège du matérialisme, citons les livres Délivrance, Gouvernement et Justification (tome II), ainsi que les périodiques La Tour de Garde et Réveillez-vous ! (y compris les prédécesseurs de ce dernier). On pourrait dire aussi que le disciple Jacques prononça un tel message dans le cinquième chapitre de sa lettre, et Jésus fit de même quand il déclara : “Malheur à vous, les riches.” — Jacq. 5:1-5 ; Luc 6:24.
20. Comment les chefs religieux ont-ils imité apparemment cette plaie ?
20 En dénonçant la cupidité, l’oppression et la cruauté du commerce, qui n’hésite pas à se faire fauteur de guerres pour protéger ses intérêts, et en démasquant le matérialisme comme une tromperie, les publications de la Watch Tower ont frappé l’Égypte moderne tels des fléaux. Mais comment les chefs religieux, les magiciens de l’Égypte des temps modernes, ont-ils apparemment imité cette plaie ? Ils l’ont imitée en dénonçant le commerce cupide dans ce qu’ils appellent l’“Évangile social”. En fait, ils ne l’ont dénoncé qu’apparemment, car le clergé dépend du soutien des financiers. Il n’y a aucune comparaison entre le message annoncé par le peuple de Jéhovah et celui prêché par le clergé. Ni leur but ni les résultats obtenus ne sont comparables. Seuls les vrais serviteurs de Dieu ont dévoilé le commerce et souligné la nécessité du Royaume de Dieu. Seul leur message a ramolli le cœur des hommes honnêtes et endurci celui des hommes cupides, tout comme les plaies d’Égypte.
21. Que préfigure le fait que la première plaie frappa aussi bien les Israélites que les Égyptiens ?
21 Le fait que cette plaie toucha aussi bien les Israélites que les Égyptiens indique que le message prononcé contre le commerce et le matérialisme s’adresse également au peuple de Dieu. Ce message lui a bien fait comprendre que l’“amour de l’argent est la racine de toutes sortes de choses mauvaises” et que “ceux qui sont déterminés à être riches tombent dans la tentation et dans un piège et dans beaucoup de désirs insensés et funestes, qui plongent les hommes dans la ruine et la destruction”. Tout comme les autres plaies, celle-ci continuera jusqu’à Harmaguédon. — I Tim. 6:9, 10.
DEUXIÈME PLAIE — LES GRENOUILLES
22, 23. a) En quoi consistait la deuxième plaie ? b) Que préfigurait-elle ?
22 La deuxième plaie fut celle des grenouilles. Elles montèrent de tous les cours d’eau et les étangs, couvrant littéralement le pays et pénétrant jusque dans les fours et les pétrins du palais de Pharaon. La grenouille était un objet de culte en Égypte ; en effet, la déesse Héqet était une divinité à tête de grenouille. En faisant de cet objet de culte un véritable fléau, cette plaie traitait avec mépris la religion des Égyptiens. Certes, les magiciens de Pharaon semblaient imiter ce fléau, mais c’était là une piètre consolation, puisqu’ils n’arrivaient pas à l’arrêter ! Pharaon supplia Moïse de faire cesser la plaie, et Moïse lui promit de l’arrêter “afin que tu saches que nul n’est pareil à Jéhovah, notre Dieu”. — Ex. 8:1-15, AC.
23 Quelle est la signification prophétique de cette plaie ? Outre le récit de la deuxième plaie qui frappa l’Égypte, le seul autre passage de l’Écriture où il est question de grenouilles se trouve dans Révélation 16:13, et ce texte nous aide à comprendre le sens de la plaie en question. Vous remarquerez que les “expressions inspirées (...) qui ressemblaient à des grenouilles” sont qualifiées d’“impures”. Non seulement la grenouille est un animal impur, selon la Loi mosaïque, mais elle habite des lieux malsains, elle est laide, ses coassements sont désagréables et certains crapauds, du même ordre que les grenouilles, ont une peau munie de glandes à venin. Dans Révélation 16:13, les grenouilles sortent de certaines bouches, symbolisant une propagande impure. Mais dans Exode 8:5, 6, (AC ; 8:1, 2 dans Sg) les grenouilles montent des eaux de l’Égypte. Cette plaie des grenouilles envoyée contre l’Égypte figure bien la façon dont le peuple de Jéhovah dénonce l’impureté et la corruption du monde. Le journal L’Âge d’Or, dont le titre a été changé d’abord en celui de Consolation puis en celui de Réveillez-vous !, a été l’instrument principal utilisé pour frapper de cette plaie l’Égypte des temps modernes, témoin le numéro spécial de Réveillez-vous ! daté du 8 avril 1965, et portant le titre “L’effondrement des mœurs”. Rien qu’en anglais, ce numéro a été tiré à plus de 3 750 000 exemplaires, sans compter les 2 450 000 exemplaires imprimés en vingt-cinq autres langues. Jadis, les grenouilles pénétrèrent partout ; de même aujourd’hui, le fléau dévoilant la corruption des mœurs dans toutes les parties de l’organisation de Satan pénètre un peu partout. Ainsi, un long article à ce sujet qui parut dans les colonnes de Réveillez-vous ! fut reproduit in extenso en juillet 1964 dans le Congressional Record (Journal officiel) des États-Unisb. Les Égyptiens des temps modernes sont tourmentés par ces messages démasquant leur impureté morale et spirituelle.
24, 25. a) Comment le clergé a-t-il apparemment imité la deuxième plaie ? b) Comment les serviteurs de Jéhovah ont-ils été touchés par ce fléau ?
24 Mais comment les membres du clergé, les prêtres-magiciens de notre temps, imitent-ils apparemment cette plaie ? C’est qu’ils dénoncent, eux aussi, la décadence morale et spirituelle. Cependant, loin de résoudre le problème — témoin l’état des mœurs au sein de leurs propres Églises —, ils se montrent souvent tout aussi corrompus que nombre d’hommes de ce monde. Seuls les messages annoncés par le peuple de Jéhovah révèlent quelle est la vraie situation et tourmentent l’Égypte des temps modernes comme par une invasion de grenouilles.
25 Et comment cette plaie a-t-elle touché également le peuple de Dieu ? De deux façons : d’abord, ces messages ont repris ceux d’entre les serviteurs de Jéhovah dont la conduite laissait à désirer. Citons, à titre d’exemple, l’article publié récemment dans La Tour de Garde sous le titre “Prenez garde à ne pas jouer avec l’immoralité sexuelle”. Deuxièmement, certains membres du peuple de Jéhovah ont été agacés par la franchise du langage employé pour dénoncer ces conditions. Il suffit de savoir qu’en 1964, rien qu’aux États-Unis, il y eut quelque 3 000 exclusions, pour comprendre combien ce message contre l’impureté est important, même pour le peuple de Dieu.
TROISIÈME PLAIE — LES MOUSTIQUES
26, 27. a) En quoi consistait la troisième plaie, et que durent avouer les prêtres-magiciens d’Égypte ? b) Quelle est la signification de cette plaie aux temps modernes ?
26 La troisième plaie consistait en moustiques, petits moucherons qui piquèrent les bêtes et les hommes, aussi bien les Israélites que les Égyptiens. Les prêtres-magiciens de Pharaon ne réussirent pas à imiter ou à faire semblant d’imiter cette plaie ; aussi avouèrent-ils : “C’est le doigt de Dieu !” — Ex. 8:12-15 8:16-19, NW.
27 Cette plaie doit représenter un message annoncé uniquement par les serviteurs de Dieu et qui, pourtant, les touche également, tout comme la troisième plaie frappa aussi les Israélites. Elle semble figurer le message qui distingue l’organisation de Satan d’avec celle de Jéhovah, et qui révèle que la première est comme infestée de vermine. Il est intéressant de se rappeler que les Pharisiens retenaient au filtre le moucheron, non pas simplement pour enlever l’insecte, mais parce que le moucheron était un insecte rituellement impur. Pourtant, ils avalaient figurément des chameaux, bien que le chameau fût, lui aussi, un animal impur ! — Mat. 23:24.
28. Que représente le fait que les prêtres-magiciens de Pharaon furent incapables d’imiter la troisième plaie ?
28 Que préfigure le fait que les prêtres-magiciens de Pharaon furent incapables d’imiter cette plaie ? C’est là une preuve que les chefs religieux de ce monde n’annoncent aucun message comparable à celui prêché par le peuple de Jéhovah, qui montre la différence entre l’organisation de Jéhovah et celle de Satan. Comment pourraient-ils annoncer un tel message, dès lors qu’ils ne reconnaissent pas l’existence de l’organisation de Satan ? Il est peu étonnant que ce message tourmente les prêtres et les pasteurs ! Dès 1924, dans son édition anglaise du 15 novembre (page 341, § 24), La Tour de Garde employait le terme “organisation du Diable” pour désigner les serviteurs de celui-ci, et depuis, toutes les publications des serviteurs de Jéhovah ont utilisé cette expression. Tout ce que la Société Watch Tower a publié depuis lors sur la neutralité et la nécessité pour le chrétien de se tenir à l’écart de la politique et de la lutte des classes, oui ! tout ce qui a souligné la différence entre les deux organisations a fait partie de cette plaie. Les livres Délivrance (1926) et “Que ta volonté soit faite sur la terre” (1958), entre autres, sont particulièrement explicites à ce sujet.
29. Comment la troisième plaie a-t-elle touché le peuple de Jéhovah en ces temps modernes ?
29 Comment cette plaie a-t-elle touché le peuple de Jéhovah, à l’exemple de la troisième plaie qui frappa également les Israélites ? Elle touche les serviteurs de Dieu en ce sens qu’on leur rappelle sans cesse qu’ils doivent se garder séparés de l’organisation ou système de choses de Satan. Ces chrétiens sont dans le monde (l’Égypte antitypique), mais ils ne peuvent en faire partie ; ils ne peuvent participer à la lutte des classes ou se mêler de politique. Cette plaie envoyée contre l’Égypte antitypique touche souvent les chrétiens, parce qu’à l’école leurs enfants sont appelés à assister à des cérémonies soit religieuses, soit nationalistes ou vouées au culte des héros. Elle grave profondément dans l’esprit des chrétiens voués l’importance de ces paroles consignées dans Jacques 1:27 : “La forme de culte qui est pure et sans souillure au point de vue de notre Dieu et Père, la voici : s’occuper des orphelins et des veuves dans leur tribulation, et se garder de toute tache du monde.”
30. Que peut-on remarquer à propos des plaies qui se succédèrent jadis et de celles qui sévissent de nos jours ?
30 Il est à remarquer que les plaies d’Égypte infligèrent aux Égyptiens des tourments de plus en plus intenses. Les deux premiers fléaux furent plutôt des incommodités, la troisième infligea des douleurs physiques, mais la plaie la plus dévastatrice fut la dixième : la mort des premiers-nés. Il en est de même à notre époque. Le message révélant que les prêtres et les pasteurs font partie de l’organisation de Satan a tourmenté le clergé plus que les messages précédents au sujet du commerce et de la corruption morale.
31. Quelle différence Jéhovah établit-il à partir de la quatrième plaie ?
31 Les trois premières plaies avaient frappé les Égyptiens et les Israélites, mais à propos du quatrième fléau et de ceux qui allaient suivre, Jéhovah déclara à Pharaon : “Je distinguerai, ce jour-là, le pays de Gessen [Gosen], où mon peuple habite, (...) afin que tu saches que je suis Jéhovah au milieu de cette terre. J’établirai ainsi une différence entre mon peuple et ton peuple ; c’est demain que ce signe aura lieu.” Et “Jéhovah fit ainsi”. — Ex. 8:22-24, AC.
32. Au lieu d’apprendre par l’expérience, que deviennent les orgueilleux, les rebelles et les méchants ?
32 Cette distinction avait pour but de souligner dans l’esprit de Pharaon que la question à trancher était bien celle de la souveraineté universelle. Les trois premières plaies ne lui avaient rien appris. Les hommes rebelles et méchants ne savent pas tirer une leçon des conséquences de leurs méfaits. Ils s’enfoncent dans le mal. Nous trouverons qu’il en fut ainsi pour Pharaon. Étant donné les parallèles intéressants que nous avons pu établir jusqu’ici dans cet épisode prophétique, nous attendons avec impatience l’explication des sept plaies suivantes, et surtout de la dixième plaie. Que préfigurait la mort des premiers-nés ? Le lecteur trouvera une réponse à cette question dans un de nos prochains numéros.
[Notes]
a “Semblait produire” parce qu’il n’est pas raisonnable de penser que les émissaires de Satan eussent réellement possédé le pouvoir de créer des animaux vivants avec des choses inanimées.
b Congressional Record-Appendix, 22 juillet 1964, pages A3837-A3839.
[Illustration, page 595]
Moïse donne à Aaron l’ordre de frapper les eaux du Nil, qui deviennent du sang.