Chapitre 8
Le choix divin se fait selon le “dessein éternel”
1. Quelle question se posa relativement à la progéniture de l’homme à qui Dieu avait réitéré la promesse de l’alliance?
JÉHOVAH Dieu décida de réitérer à Isaac la promesse de l’alliance qu’il avait conclue avec Abraham, son père (Genèse 26:1-5, 23, 24). Isaac s’était marié à quarante ans, mais ce n’est pas avant soixante ans qu’il eut des enfants, des jumeaux. Isaac avait demandé à Dieu une progéniture et sa prière avait été exaucée. La question était de savoir si Jéhovah allait faire un choix à propos de ces jumeaux.
2. Comment Jéhovah révéla-t-il sur lequel des jumeaux se fixait son choix?
2 Jéhovah révéla son choix durant la grossesse de Rébecca, après que celle-ci l’eut prié et interrogé au sujet de son état. “Alors Jéhovah lui dit: ‘Deux nations sont dans ton ventre et deux groupements nationaux seront séparés au sortir de tes parties internes; et un groupement national sera plus fort que l’autre groupement national, et l’aîné servira le cadet.’” Ésaü naquit le premier et Jacob vint ensuite (Genèse 25:20-23). Jéhovah indiquait par là qu’il ne constituerait pas une seule nation à partir des jumeaux d’Isaac, une nation de deux tribus. Il y aurait, au contraire, deux groupements nationaux, dont l’un, celui issu de l’aîné, serait plus faible que celui issu du cadet et le servirait. Voilà qui allait à l’encontre du droit naturel du premier-né à la prééminence. Ainsi Jéhovah révélait sur qui se fixait son choix.
3. L’élection dépend-elle des œuvres humaines ou de celui qui appelle?
3 Le Dieu Tout-Puissant et infiniment sage était en droit d’agir ainsi, étant donné son dessein de bénir toute l’humanité. Voici ce qu’écrivit à ce sujet un commentateur biblique du premier siècle: “Lorsque Rébecca a conçu des jumeaux d’un seul homme, Isaac, notre ancêtre: en effet, alors qu’ils n’étaient pas encore nés et n’avaient rien pratiqué de bon ni de mauvais, afin que le dessein de Dieu relatif au choix continue à dépendre, non pas des œuvres, mais de Celui qui appelle, il lui a été dit: ‘L’aîné sera esclave du cadet.’ Comme c’est écrit: ‘J’ai aimé Jacob, mais j’ai haï Ésaü.’” — Romains 9:10-13; voir aussi Malachie 1:2, 3.
4. Pourquoi Jéhovah a-t-il aimé Ésaü moins que Jacob, et cela avant leur naissance?
4 Incontestablement, le Dieu Tout-Puissant et infiniment sage ne fit pas un mauvais choix. Sachant déchiffrer le patrimoine génétique des jumeaux, qui se trouvaient dans le sein de Rébecca, Dieu a vu à l’avance quelle direction allait prendre la vie des deux garçons. Jéhovah a donc fixé son choix sur le bon jumeau, lequel s’est trouvé être le plus jeune. S’il a arrêté son choix conformément à son dessein, Dieu n’a pas forcé le cours des événements. Il n’a pas amené Ésaü à vendre son droit d’aînesse contre un bol de ragoût de lentilles. En revanche, Dieu a su à l’avance qu’Ésaü, qui n’était pas encore né, ne ressemblerait pas à son frère Jacob. Dieu savait qu’Ésaü n’apprécierait pas et n’aimerait pas comme Jacob les choses spirituelles. Et cela explique pourquoi Dieu a aimé Ésaü moins que Jacob et qu’il a fait son choix en conséquence, alors que les jumeaux étaient encore dans le sein maternel. — Genèse 25:24-34.
5. Jéhovah avait-il fixé à l’avance les moyens dont Jacob devait se servir pour obtenir la bénédiction d’Isaac, et permit-il que cette bénédiction soit annulée?
5 Dieu n’avait pas non plus fixé à l’avance les moyens dont usèrent Jacob et sa mère Rébecca en vue d’obtenir la bénédiction d’Isaac, mais Jéhovah permit qu’Isaac, âgé et aveugle, prononçât sur Jacob la bénédiction du droit d’aînesse, car celui-ci en était digne (Genèse 27:1-30). Jéhovah n’a pas permis qu’Isaac annulât la bénédiction; au contraire, tandis que Jacob fuyait la colère meurtrière de son frère, Dieu confirma la bénédiction qu’Isaac avait prononcée sur Jacob. Dieu avait choisi Jacob avant sa naissance et il maintenait son choix. Mais en quelles circonstances cela eut-il lieu?
6. Comment le choix de Dieu ressort-il du rêve dans lequel Jacob vit une échelle utilisée par des anges?
6 Alors que Jacob, le fugitif, se trouvait à Béthel, dans la Terre promise, “il rêva, et voici qu’une échelle se trouvait placée sur la terre, et son sommet atteignait les cieux, et voici que des anges de Dieu montaient et descendaient sur elle. Et voici que Jéhovah était posté au-dessus d’elle, et il dit: ‘Je suis Jéhovah, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je vais te la donner, ainsi qu’à ta postérité. Et ta postérité deviendra vraiment comme les particules de poussière de la terre, et tu t’étendras vraiment à l’ouest, et à l’est, et au nord, et au sud; grâce à toi et grâce à ta postérité se béniront vraiment toutes les familles du sol. Et voici que je suis avec toi et je te garderai dans tout le chemin où tu vas et je te ramènerai sur ce sol, car je ne vais pas te laisser jusqu’à ce que j’aie réellement fait ce que je t’ai dit.’” — Genèse 28:12-15.
7, 8. a) Que signifiait cette déclaration divine pour la descendance ou postérité du Messie? b) Contrairement à Ésaü, dans quel culte Jacob se distingua-t-il?
7 À en juger par cette déclaration irrévocable du Dieu qui ne ment pas, la promesse abrahamique énoncée dans Genèse 12:1-7 allait être accomplie par Dieu grâce à la descendance ou postérité de Jacob.
8 Autrement dit, le Messie ou “postérité” de la “femme” céleste de Dieu allait apparaître dans la lignée de Jacob. Voilà pourquoi nous nous intéresserons tout particulièrement à l’histoire des descendants de Jacob et non à celle des nations et familles du sol qui doivent encore être bénies par la “postérité” messianique. D’autre part, le Dieu d’Abraham et d’Isaac fut aussi appelé le “Dieu de Jacob”. On ne peut pas en dire autant d’Ésaü (ou Édom), qui ne se distingua pas dans le culte de Jéhovah et dont les descendants devinrent les ennemis acharnés des adorateurs de Jéhovah. Signalons au passage que l’idole Qos était le ‘dieu d’Édom’. (II Chroniques 25:14; Ézéchiel, chapitre 35.) Mais le temple qui se dressa par la suite à Jérusalem fut appelé “la maison du Dieu de Jacob”. (Ésaïe 2:3.) Nous donnant l’exemple, à nous qui traversons des jours agités, le psalmiste dit: “Jéhovah des armées est avec nous; le Dieu de Jacob est une hauteur sûre pour nous.” — Psaume 46:11.
DIEU CHOISIT LA TRIBU ROYALE
9. a) Pourquoi les descendants de Jacob sont-ils appelés Israélites? b) En quel lieu Jacob devint-il père de son douzième fils?
9 Jacob séjourna pendant vingt ans à Paddan-Aram, dans la vallée de la Mésopotamie; c’est là qu’il se maria dans sa parenté, selon le désir d’Isaac, son père. Jacob engendra onze fils. Puis Dieu lui dit de retourner en Terre promise, d’où il avait fui (Genèse 31:3). C’est sur le chemin du retour que Jacob reçut le nom d’Israël. L’ange de Dieu lui dit: “Tu ne seras plus appelé du nom de Jacob, mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes, si bien qu’à la fin tu l’as emporté.” (Genèse 32:28). Voilà pourquoi les descendants de Jacob furent appelés Israélites (Exode 17:11). Quelque temps plus tard, tandis que Jacob ou Israël revenait une nouvelle fois de Béthel, où il avait fait le rêve de l’échelle, il devint père de Benjamin, son douzième fils. Mais Rachel, sa femme bien-aimée, mourut en donnant le jour à cet enfant, son deuxième fils. Nous lisons ce qui suit dans Genèse 35:19: “Ainsi Rachel mourut et fut ensevelie sur le chemin d’Éphrath, c’est-à-dire Bethléhem.”
10. Tandis que Jacob séjournait une nouvelle fois en Terre promise, comment Ruben perdit-il son droit de premier-né?
10 De retour en Terre promise en 1761 avant notre ère, Jacob continua d’y habiter en tant qu’étranger pendant trente-trois ans. Au cours de ces années il se produisit certains événements importants, mais non voulus par Dieu. Par exemple, Isaac, le père de Jacob, mourut à l’âge de cent quatre-vingts ans (Genèse 35:27-29). Ruben, le fils aîné de Jacob, viola Bilhah, concubine de son père et servante de Rachel (Genèse 35:22). À cause de cela, Ruben perdit à la fois son droit de premier-né de Jacob et le privilège, pour sa lignée, de produire le Messie royal. Il va sans dire que Jéhovah n’avait pas amené cet inceste, car Dieu condamne de tels actes. — Genèse 49:1-4.
11, 12. a) Comment Siméon et Lévi se rendirent-ils indignes de voir apparaître le Messie dans leur lignée? b) Dans quelle obligation se trouva alors Jéhovah?
11 Avant la mort de Rachel et l’inceste de Ruben, Dinah, la fille de Jacob, avait été violée par Sichem, fils de Hamor, le Hivite, qui habitait la ville de Sichem, en Terre promise. Cette ‘scandaleuse folie commise contre Israël’ avait rempli les fils de Jacob d’une profonde indignation. Ils avaient exigé que la population mâle de Sichem se fît circoncire. Puis, tandis que les circoncis souffraient des suites de l’opération, Siméon et Lévi, deuxième et troisième fils de Jacob, avaient pris chacun son épée et avaient massacré tous les mâles, qui ne se doutaient de rien; après quoi, ils s’étaient mis à piller la ville.
12 Jacob, le prophète de Dieu, condamna ces actes de violence. Il reprocha à Siméon et à Lévi d’avoir fait de lui “une puanteur pour les habitants du pays” et de le mettre en danger d’être exterminé, lui ainsi que sa maisonnée, par les peuples du pays qui leur étaient numériquement supérieurs (Genèse 34:1-30). Pour avoir assouvi leur colère et leur fureur d’aussi cruelle façon, Siméon et Lévi s’étaient rendus indignes de voir apparaître dans leurs lignées la “postérité” messianique. Comme Siméon et Lévi n’entraient désormais plus en ligne de compte, pas plus que Ruben, le premier-né, ce privilège inestimable irait forcément à un autre fils de Jacob (Genèse 49:5-7). Jéhovah n’était évidemment pas responsable de la tournure des choses. Mais il lui fallait maintenant s’adapter à une situation nouvelle. C’est par le moyen de Jacob ou Israël que Dieu allait indiquer sur lequel des autres fils de Jacob se fixait son choix.
13, 14. Quelles circonstances amenèrent Jacob à descendre en Égypte avec toute sa maisonnée, afin d’y rejoindre Joseph?
13 Le premier-né de Rachel, la seconde femme de Jacob, celle qu’il aimait tendrement, avait pour nom Joseph, et il était le onzième fils de la famille. Jacob nourrissait une affection toute particulière pour Joseph, car il était le fils de sa vieillesse. Voilà pourquoi les demi-frères de Joseph s’étaient mis à le jalouser. À l’insu de leur père, ils le vendirent à des marchands qui faisaient route vers l’Égypte. Puis ils firent croire à Jacob que Joseph avait été tué par une bête sauvage.
14 Joseph fut vendu comme esclave en Égypte. Toutefois, grâce au Dieu qu’il adorait fidèlement et envers qui il était obéissant, Joseph se vit élevé au rang de premier ministre et d’administrateur préposé aux vivres. En 1728 avant notre ère, Joseph se réconcilia avec ses demi-frères repentants, qui étaient descendus en Égypte pour se procurer de la nourriture, car la famine sévissait dans le monde. À la suite de cela, Joseph fit en sorte que Jacob (Israël), son père, descendît en Égypte avec toute sa maisonnée et s’installât au pays de Goschen, comme on l’appelait alors. Et Jacob vécut dix-sept ans au pays d’Égypte. — Genèse, chapitres 37 à 47.
15, 16. Quand il entra en Égypte, de quoi Jacob était-il toujours héritier, et comment cela est-il indiqué au Psaume 105:7-15?
15 C’est sur l’ordre de Dieu que Jacob quitta la Terre promise et descendit en Égypte sur l’invitation de Joseph (Genèse 46:1-4). Quand il entra dans ce pays, il était toujours l’héritier de la Promesse abrahamique, celui qui avait charge de la transmettre. C’est ce qu’indique Psaume 105:7-15, en ces termes:
16 “Il est Jéhovah, notre Dieu. Ses décisions judiciaires sont par toute la terre. Il se souvient de son alliance jusqu’à des temps indéfinis, de la parole qu’il a commandée, jusqu’à mille générations, alliance qu’il a conclue avec Abraham, et de sa déclaration sous serment à Isaac, déclaration qu’il a érigée en prescription pour Jacob, en alliance de durée indéfinie pour Israël, en disant: ‘Je te donnerai le pays de Canaan comme part de votre héritage.’ Cela eut lieu alors qu’ils étaient en petit nombre, oui, très peu, et résidents étrangers dans le pays. Et ils circulaient de nation en nation, d’un royaume vers un autre peuple. Il ne permit à aucun humain de les frustrer, mais à cause d’eux il reprit des rois, en disant: ‘Ne touchez pas à mes oints [en hébreu forme plurielle de maschiahh ou messies], et ne faites aucun mal à mes prophètes.’”
17. Pourquoi Jéhovah appelle-t-il Abraham, Isaac et Jacob ses “prophètes” et ses “oints”?
17 Ainsi, Jéhovah appelle Abraham, Isaac et Jacob ses prophètes, et c’est ce qu’ils étaient vraiment (Genèse 20:7). Dès lors qu’un homme avait été désigné ou nommé à la fonction de prophète, on pouvait dire qu’il était oint, même si l’huile d’onction n’avait pas été répandue sur lui (I Rois 19:16, 19; II Rois 2:14). Pareillement, il était tout à fait légitime d’appeler “oints” Abraham, Isaac et Jacob, en raison de l’attitude de Jéhovah à leur égard, et cela bien qu’ils n’eussent pas été oints d’huile à la manière dont Jacob lui-même avait oint la colonne dressée à Béthel (Genèse 28:18, 19; 31:13). En disant “mes oints”, Jéhovah indique que c’est lui qui les a choisis et établis. Voici comment la Bible de Moffatt rend Psaume 105:15: “Ne touchez pas à mes élus, ne faites aucun mal à mes prophètes.” (Voir aussi I Chroniques 16:22). Jéhovah choisit qui il veut, et son élection ne se fait pas sans raison.
18. En conséquence, comment la nation qui sortirait d’Abraham, d’Isaac et de Jacob serait-elle aussi appelée, et pourquoi ce nom lui convenait-il?
18 Abraham, Isaac et Jacob étaient les “messies” de Jéhovah; voilà pourquoi la nation messianique est sortie d’eux. Dans les Saintes Écritures, cette nation élue de Jéhovah est appelée son “messie” ou “oint”. Au Psaume 28:8, 9, David dit: “Jéhovah est une force pour son peuple, et il est une forteresse du magnifique salut de son oint [hébreu: maschiahh]. Sauve ton peuple et bénis ton héritage; et fais-les paître et porte-les jusqu’à des temps indéfinis!” Des années plus tard, le prophète Habacuc pria Jéhovah en ces termes: “Tu sortis pour le salut de ton peuple, pour sauver ton oint [maschiahh].” (Habacuc 3:13). Il convenait donc qu’au temps divinement fixé le véritable Messie ou “postérité” de la “femme” céleste de Jéhovah sorte de cette nation ou peuple “oint”. — Genèse 3:15.
19. En devenant chacun chef d’une tribu, quel nom les douze fils de Jacob reçurent-ils?
19 En Égypte, les descendants de Jacob se sont multipliés pour devenir un peuple nombreux, prêt à se constituer en nation. Voici ce qui a été dit au temps où (1711 av. n. è.), sur son lit de mort, Jacob communiquait ses dernières volontés à ses fils: “Tous ceux-là sont les douze tribus d’Israël, et c’est là ce que leur a dit leur père, quand il les a bénis. Il les bénit chacun selon sa propre bénédiction.” (Genèse 49:28). En devenant chacun chef d’une tribu, les douze fils de Jacob ont reçu le nom de “patriarches” ou de ‘chefs des pères’. C’est ce que souligna en ces termes un orateur qui avait été amené devant le Sanhédrin de Jérusalem: “Il lui donna ensuite l’alliance de la circoncision; c’est ainsi qu’étant devenu père d’Isaac, Abraham le circoncit le huitième jour. Et Isaac fit de même pour Jacob, et Jacob pour les douze patriarches. Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Égypte. Mais Dieu était avec lui.” (Actes 7:8, 9, Jérusalem). Avec raison, les Juifs d’expression grecque disaient: “Abraham (...) le Patriarche” et aussi: “Le patriarche David.” — Hébreux 7:4; Actes 2:29; Jérusalem.
20. À la suite de cela, a-t-on institué un patriarcat religieux en Israël?
20 Il ne faut toutefois pas en conclure qu’un patriarcat religieux a été institué en Égypte parmi les descendants de Jacob. Après la mort de son père au pays de Goschen, Joseph, alors premier ministre d’Égypte, ne s’est pas érigé en chef patriarcal des “douze tribus d’Israël”, encore que, conformément à la dernière bénédiction de Jacob, il fût l’héritier du droit de premier-né. — Genèse 49:22-26; 50:15-26.
21. a) Conformément aux paroles de Jacob, à qui le droit d’aînesse avait-il été transféré? b) Qui choisirait l’ancêtre de la lignée devant conduire au Roi messianique?
21 Les bénédictions prophétiques que le patriarche Jacob prononça sur ses douze fils n’avaient pas seulement pour objet de révéler que le droit d’aînesse avait été transféré de Ruben, premier-né de Léa, première épouse de Jacob, à Joseph, premier-né de Rachel, sa seconde épouse (Genèse 29:21-32). Avant de vendre Joseph comme esclave en Égypte, ses demi-frères s’étaient irrités à l’idée qu’il pût un jour être roi sur eux (Genèse 37:8). Pourtant, des années auparavant, quand Dieu avait donné au patriarche Abraham l’alliance de la circoncision, il lui avait annoncé que des rois sortiraient de lui par Saraï, sa femme, dont le nom fut changé en celui de Sara, qui signifie “Princesse”. (Genèse 17:16.) Également, lorsque Dieu appela Jacob du nom d’Israël, il promit que des rois sortiraient de lui (Genèse 35:10, 11). Cependant, le droit de premier-né de la famille ne comportait pas automatiquement le droit et l’honneur d’être l’ancêtre de la lignée royale qui devait conduire au Roi messianique, la “postérité” de la “femme” céleste de Dieu. Cela dépendait du choix de Dieu. Jéhovah fit dire à Jacob lequel de ses fils serait l’ancêtre de ce Roi.
22. Dans la bénédiction qu’il prononça, auquel de ses fils Jacob parle-t-il d’un “sceptre” et d’un “bâton de commandant”?
22 Après avoir désapprouvé Ruben, Siméon et Lévi, le patriarche Jacob, qui était près de mourir, dit ce qui suit au sujet du quatrième fils de Léa, sa première épouse: “Quant à toi, Juda, tes frères te loueront. Ta main sera sur la nuque de tes ennemis. Les fils de ton père se prosterneront devant toi. C’est un lionceau, Juda! De la proie tu remonteras à coup sûr, mon fils. Il s’est courbé, il s’est étendu comme un lion et, comme un lion, qui ose le faire lever? Le sceptre ne s’écartera point de Juda, ni le bâton de commandant d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Schilo; et à lui appartiendra l’obéissance des peuples.” — Genèse 49:8-10.
23. Que dénotent toutes ces choses relatives à Juda: sceptre, bâton de commandant, obéissance des peuples et comparaison avec un lion?
23 Notons ici que Jacob compare Juda à un lion. Le prophète Michée (5:8) parle du lion comme d’un roi parmi les bêtes de la forêt, et dans Ézéchiel 19:1-9, les rois de Juda sont assimilés à des lions. Donc, quand Jacob compare Juda à un lion, cela cadre avec le fait que le sceptre ne devait pas ‘s’écarter de Juda’, ce qui sous-entend que Juda était déjà en possession du sceptre et qu’il ne s’en verrait pas privé. Qu’il s’agissait bien là du sceptre de la royauté, cela est corroboré par le fait que le sceptre est associé au “bâton de commandant”, bâton qui ne devait pas non plus s’écarter de Juda jusqu’à ce que vienne Schilo. De plus, à Juda, figuré par ce Schilo, ‘appartiendrait l’obéissance des peuples’. (Genèse 49:10.) Toutes ces choses concernant Juda dénotent la royauté.
24, 25. a) Que signifie le nom Schilo, et à qui s’applique-t-il? b) Pourquoi le sceptre royal ne devait-il pas s’écarter de Juda?
24 Par le nom Schilo on entend généralement “Celui auquel il appartient”. Dans la Vulgate latine, qui a été traduite d’après le texte hébreu original de l’époque, on lit: “Jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé.”
25 Ce Schilo à venir (“Celui auquel il appartient”) est le même personnage que celui dont la venue a été annoncée par le Souverain Seigneur Jéhovah dans les paroles suivantes qu’il adressa au dernier roi de Jérusalem: “J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Quant à cela aussi, assurément ce ne sera à personne jusqu’à ce que vienne celui qui a le droit légal, et je devrai le lui donner.” (Ézéchiel 21:27). Sans aucun doute, il est ici question de la venue du Roi messianique ou “postérité” de la “femme” symbolique de Dieu. Quand ce Roi serait venu, il n’aurait nul besoin de successeurs. Alors, le royaume de la tribu de Juda atteindrait son apogée et resterait pour toujours entre les mains du Schilo. C’est lui, le Roi messianique qui doit s’asseoir à la droite de Jéhovah dans les cieux et être roi à la manière de Melchisédek, à qui le patriarche Abraham a donné le dixième de son butin (Psaume 110:1-4). Voilà comment le sceptre royal ne devait pas s’écarter de Juda.
26. a) Comment I Chroniques 5:1, 2 indique-t-il que le droit de premier-né et le droit à la royauté sont deux choses bien distinctes? b) Étant donné la tournure qu’avaient prise les choses, qu’était en droit et à même de faire Jéhovah?
26 Les Écritures indiquent nettement que le droit de premier-né et le droit à la royauté sont deux choses bien distinctes et que Dieu, par l’entremise de Jacob, a conféré le droit à la royauté à Juda. Voici ce que nous lisons dans I Chroniques 5:1, 2 à propos des fils de Jacob: “Et les fils de Ruben, premier-né d’Israël — car il était le premier-né; mais, parce qu’il profana le lit de repos de son père, son droit de premier-né fut donné aux fils de Joseph, fils d’Israël, de sorte qu’il [Ruben] ne devait pas être enregistré dans les généalogies pour le droit de premier-né. Car Juda se révéla supérieur parmi ses frères et de lui sortit le conducteur; [et le prince sort de lui (Darby); de lui, est issu celui qui devint prince (Tob)]; mais le droit de premier-né fut à Joseph.” On ne peut pas dire ici que le Dieu Tout-Puissant et infiniment sage a décidé qu’il en fût ainsi, car ce n’est pas lui qui a incité Ruben, Siméon et Lévi au mal et on ne peut lui imputer les conséquences de leur mauvaise conduite. Mais étant donné la tournure qu’avaient prise les choses, Dieu était libre de choisir Juda. Malgré tout ce qui était arrivé, Dieu pouvait rester attaché à son dessein originel et veiller à ce qu’il se réalise sans aucun changement.
27, 28. a) Sur quelle nation en général et quelle tribu en particulier fixerons-nous nos regards? b) Si nous nous en tenons aux faits réels fournis par Dieu, quels bienfaits en retirerons-nous?
27 Les choix et les actions de Dieu sont pour nous un guide sûr dans l’examen de son “dessein éternel” relatif à l’Oint ou Messie. Grâce aux paroles prophétiques que Dieu fit prononcer par Jacob sur Juda, nous savons quelle ligne de conduite adopter. Nos regards doivent donc être fixés sur les douze tribus d’Israël en général et sur la tribu de Juda en particulier, en raison du lien qui la rattache directement au Messie de Jéhovah ou “postérité” de sa “femme” céleste. Toutefois, d’autres éléments doivent encore s’ajouter à ceux que nous possédons déjà pour que nous puissions identifier le Roi messianique autour duquel gravite le “dessein éternel” de Dieu.
28 Si nous nous en tenons aux faits réels fournis par le Souverain Seigneur Jéhovah, nous ne nous laisserons pas abuser par un faux messie. Au contraire, nous aurons la joie d’identifier le véritable Messie envoyé par Dieu et de suivre celui par qui toutes les nations de la terre se béniront éternellement.