Comment considérez-vous l’autorité ?
1, 2. a) Donnez une illustration du point de vue courant sur l’autorité. b) Pourquoi est-il important que nous examinions notre point de vue sur l’autorité ?
UN MATIN d’octobre 1969, les agents de police de Montréal ne prirent pas leur service, mais se rendirent dans un théâtre pour discuter des modalités de leur grève. Comment les habitants allaient-ils réagir en l’absence inopinée des autorités policières ? Comme il fallait s’y attendre, des groupes de voyous, d’étudiants activistes et d’autres individus opportunistes se livrèrent à l’émeute et au pillage. Mais que fit le citoyen moyen, celui qui aurait pu être votre voisin ? Un témoin oculaire fit ce rapport :
“Je ne parle pas des voyous et des délinquants invétérés, mais des gens tout à fait normaux qui commettaient des délits auxquels ils n’auraient même pas songé si un agent de police s’était trouvé au coin de la rue. J’ai vu des voitures brûler les feux rouges et des conducteurs emprunter des rues dans le sens interdit, parce qu’ils savaient que personne ne les arrêterait.” — New York Times, vendredi 10 octobre 1969, page 2.
2 Votre point de vue sur l’autorité est-il le même que celui de ces “gens tout à fait normaux” ? Vous contentez-vous de tolérer l’autorité tout en la méprisant quand vous en avez l’occasion ? “Certainement pas !”, répondrez-vous peut-être. Mais nous devons nous examiner attentivement, car nos pensées et nos actes ont pu être influencés sans que nous nous en rendions compte. Pour la plupart des gens de notre génération, le mot “autorité” a un son désagréable ; ils pensent que l’autorité restreint indûment la liberté d’action à laquelle aspirent même les personnes les plus conservatrices. Nous nous rendons compte que cette génération sape l’autorité par tous les moyens imaginables. Il peut s’agir d’une opposition extrêmement bruyante, voire violente, ou bien du mépris silencieux, mais tout aussi destructeur de l’autorité dans des domaines à l’abri des regards, de la part des “gens tout à fait normaux” qui constituent la majorité de la société actuelle.
3. En quels termes d’éminents observateurs parlent-ils de la tendance actuelle concernant le respect de l’autorité ?
3 Le Dr Amitai Etzioni, président de la section de sociologie de l’Université Columbia, parla du “mépris criant de l’autorité, de toute forme d’autorité, qu’il remarque chez de nombreux étudiants de l’université” ; il déclara :
“Après la Seconde Guerre mondiale, quelque chose s’est brisé dans la façon d’élever les enfants (...). Il y eut un vaste mouvement réactionnaire contre l’autoritarisme, — une réaction excessive, semble-t-il (...). Nous voyons maintenant tous ces enfants nés dans les années 1940, qui ont grandi, incapables d’accepter la moindre forme d’autorité, — qu’elle soit celle d’un professeur, d’un agent de police, d’un juge, ou même de l’un d’entre eux (...). Je me rends également compte qu’un danger menace l’ordre civil, la structure même de la société.” — The National Observer, lundi 2 février 1970, page 20.
Dans une interview sur les raisons de l’accroissement de la criminalité aux États-Unis, le sénateur américain John L. McClellan abonda dans le même sens :
“Il y a aussi le climat général de la nation — caractérisé par la désobéissance civile, le non-conformisme et le mépris de l’autorité, — cette prétendue philosophie selon laquelle chacun ‘fait ce qu’il veut’ au mépris de ses semblables et des conséquences pour eux. Cela se retrouve en grande partie dans la forme de rébellion contre les autorités constituées.” — U.S.News & World Report, 16 mars 1970, page 18.
4. a) Qu’est-ce que l’autorité ? b) Comment certains ont-ils exprimé leur point de vue sur l’autorité ?
4 Qu’est-ce donc que l’autorité pour qu’elle provoque une hostilité croissante, visible de tous côtés ? Un dictionnaire dit qu’il s’agit du “pouvoir d’influencer ou de diriger les pensées, l’opinion ou la conduite”. Les hommes ayant autorité influencent donc ou dirigent les actions d’une personne dans un sens qu’elle peut souhaiter ou ne pas souhaiter. C’est pourquoi beaucoup de gens en sont arrivés à considérer que l’exercice de l’autorité est opposé à la liberté. Celle-ci, au sens de rejet de l’autorité, a été présentée par certains comme l’objectif ultime que les hommes doivent s’efforcer d’atteindre. Henry Thoreau, philosophe américain du siècle dernier, exprima cette pensée dans son essai intitulé “Désobéissance civile”, disant :
“J’adhère de tout cœur à la devise : ‘Le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins.’ (...) Mise en pratique, elle revient finalement à cette autre devise à laquelle je crois aussi : ‘Le meilleur gouvernement est celui qui ne gouverne pas du tout.’” — Man & The State : The Political Philosophers, page 301.
Une vedette de films pour adolescents exprima la même pensée propre à notre époque : “Il est désagréable de recevoir des ordres. (...) Il est des pères qui pensent avoir le droit divin de diriger leurs enfants uniquement parce qu’ils leur ont donné la vie.” (New York Sunday News, 17 novembre 1968). Ce point de vue étant devenu courant et non plus exceptionnel, peut-on alors s’étonner que “la structure même de la société” soit en danger ?
L’origine du mépris de l’autorité
5. Comment la source du mépris de l’autorité est-elle identifiée ?
5 D’où vient ce mouvement puissant visant à rejeter toute autorité ? Un commentaire paru dans l’International Herald Tribune du 7 juin 1968 fait involontairement allusion à la principale source du mépris de l’autorité, disant : “Il y a quelque chose dans l’air du monde moderne : le mépris de l’autorité, un refus contagieux d’assumer ses responsabilités, une forme de délinquance morale qui n’est plus retenue par la foi ou l’éthique.” Ce “quelque chose dans l’air” est tout simplement le résultat de l’activité régulière de celui que la Bible appelle “le chef de l’autorité de l’air, l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance.” (Éph. 2:2.) La génération présente est témoin des nombreux fruits produits par cette créature en entretenant le mépris de l’autorité. Cependant, les racines de cet état de choses remontent à la rencontre de ce “chef” avec le premier couple humain.
6, 7. a) Comment le Créateur de l’homme a-t-il mis à l’épreuve la façon dont Adam et Ève considéraient son autorité ? b) Comment Satan leur a-t-il fait perdre le respect de l’autorité, et pourquoi est-il important que nous le sachions ?
6 Si nous voulons absolument éviter d’être comptés par Dieu parmi les “fils de la désobéissance”, nous ferons preuve de sagesse en examinant le genre de pensées que le “chef de l’autorité de l’air” a inculquées aux hommes. On en trouve un premier exemple avec Adam et Ève quand leur point de vue sur l’autorité du Créateur en tant que Chef fut mis à l’épreuve. Dieu affirma son droit de promulguer et d’appliquer des lois pour diriger sa création. Il définit clairement les limites de la liberté d’Adam et Ève. Par leur obéissance, ils montreraient leur reconnaissance de son autorité ou souveraineté suprême sur eux. Dieu déclara : “Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.” — Gen. 2:16, 17.
7 Celui qui fut appelé plus tard le “chef de l’autorité de l’air” décida de contester l’autorité de Jéhovah. Ce faisant, il devint Satan, qui signifie “opposant”. S’exprimant par l’intermédiaire d’un serpent, il mit en doute la légitimité de l’autorité affirmée par Jéhovah en tordant le sens de son commandement. Satan demanda à Ève : “Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?” (Gen. 3:1). Ève savait que Dieu n’avait pas restreint indûment leur liberté en leur interdisant de manger du fruit de tous les arbres. Il ne leur avait imposé qu’une limite raisonnable concernant un seul arbre. Quand elle montra qu’elle savait cela, Satan accusa Dieu de mentir afin de maintenir son autorité sur les hommes ; il prétendit que leur vie ne dépendait pas de leur obéissance, mais qu’en réalité ils auraient de nouvelles perspectives de liberté s’ils défiaient l’autorité de Jéhovah. Satan utilise encore aujourd’hui le même faux raisonnement pour amener les hommes à rejeter toute forme d’autorité. Il fait en sorte que l’autodétermination et l’indépendance paraissent attrayantes aux hommes et préférables à un gouvernement selon les vues de quelqu’un d’autre. Si Satan peut amener une personne à s’irriter un tant soit peu contre l’autorité, la voie est alors ouverte pour une rébellion plus grave dans le futur. — Gal. 5:9.
D’autres facteurs influencent notre point de vue
8. Comment l’exemple influence-t-il notre point de vue sur l’autorité ?
8 Il y a de nombreux autres facteurs pouvant influencer notre point de vue sur l’autorité. Il est bien de les connaître, afin qu’ils ne nous amènent pas à adopter le point de vue des gens du présent système de choses. Ainsi, il y a le triste exemple donné par les adultes revêtus d’autorité ou supposés l’être. Des fonctionnaires, tels que les agents de police, les enseignants et les postiers, des parents et même des ecclésiastiques défendent apparemment la loi et l’ordre, mais se montrent souvent peu disposés à renoncer à leurs propres actions illégales. Cela a incité de nombreuses personnes à conclure qu’elles ne doivent obéir à la loi que dans la mesure où cela n’entraîne pas des inconvénients ni ne nuit à leurs intérêts personnels. Ainsi, elles se soustraient aux taxes et aux droits de douane par des moyens détournés, transgressent le code de la route quand elles croient pouvoir le faire sans être vues et volent leur employeur en “gonflant” leurs notes de frais ou en emportant du matériel lui appartenant. Ces gens participent à des grèves illégales qui s’accompagnent de manifestations bruyantes et irrespectueuses, incluant souvent la violence. Les adultes s’adressent fréquemment en termes désobligeants aux fonctionnaires chargés de l’application de la loi et aux personnalités élues, et celles-ci attaquent même publiquement leurs adversaires politiques en termes peu flatteurs, ce qui donne un fâcheux exemple aux jeunes gens. Si les adultes se conduisent de cette manière, ne doit-on pas s’attendre à ce que les jeunes gens qui les observent se soucient peu de leur accorder le respect qu’ils réclament ? — Prov. 26:22.
9. De quelle façon des hommes ont-ils abusé de leur autorité ?
9 Le point de vue de quelques-uns sur l’autorité est également influencé par le fait que ceux qui l’exercent abusent souvent de leur pouvoir. Un père, qui est habilité par Dieu pour être le chef de famille, peut devenir un tyran. Les scandales publics nous révèlent qu’offrir des pots-de-vin aux policiers et aux hommes politiques est une pratique courante (Prov. 29:4). Les chefs politiques trompent fréquemment le public par des déclarations qui se révèlent inexactes un peu plus tard ; il en résulte un manque de “crédibilité”. Un jugement favorable devant un tribunal est bien trop souvent réservé à ceux qui peuvent s’offrir un “bon” avocat ; grâce aux efforts de ces hommes de loi peu scrupuleux, ces gens peuvent même “acheter” leur exemption de la peine prévue pour les crimes qu’ils commettent. Les minorités souffrent. Il y a aussi des hommes franchement iniques qui abusent de leur autorité par la force, tels Hitler et d’autres dictateurs qui sont venus au pouvoir ces dernières années.
10. Comment l’indifférence des autorités a-t-elle encouragé le mépris de l’autorité ?
10 Les autorités qui se montrent peu empressées d’intervenir, si toutefois elles interviennent, s’attirent le mépris de ceux qui constatent leur duplicité en matière de justice. Il est bien connu que dans de nombreux pays le monde du crime est pratiquement protégé de toute poursuite criminelle ; il est même jugé “intouchable” par le public des États-Unis. Cette attitude apathique encourage d’autres personnes à se livrer à des actions illégales. C’est ce que fit remarquer le sénateur McClellan dans la suite de son commentaire sur l’accroissement de la criminalité aux États-Unis ; il dit : “Le crime qui reste impuni nourrit le crime. (...) Il y a moins d’une chance sur vingt pour que quelqu’un soit arrêté, jugé coupable et puni pour avoir commis un crime grave.” (U.S.News & World Report, 16 mars 1970, pages 18, 19). Ceci confirme les paroles du sage roi Salomon qui déclara : “Parce qu’une sentence contre les mauvaises actions ne s’exécute pas promptement, le cœur des fils de l’homme se remplit en eux du désir de faire le mal.” — Eccl. 8:11.
11. Ce que nous venons de voir soulève quelles questions ?
11 En résumé, nous voyons qu’un grand nombre de facteurs peuvent affecter notre point de vue sur l’autorité. L’influence de Satan, les tendances charnelles de l’homme lui-même, les mauvais exemples, l’abus de pouvoir et la duplicité sont autant de choses incitant les gens à développer un esprit de rébellion envers l’autorité. Vraiment, “l’homme domine sur l’homme pour le rendre malheureux”. (Eccl. 8:9.) Considérant cette triste façon d’exercer l’autorité, nombreux sont ceux qui invoquent cela pour justifier leur opposition à l’autorité quand ils transgressent les lois ou s’engagent dans diverses formes de rébellion. Mais ces choses devraient-elles influencer notre point de vue sur l’autorité et sur son utilité ? Cela devrait-il nous inciter à nous rebeller ouvertement contre ce que nous considérons comme autant de mauvaises actions commises au dépens de ceux qui sont soumis à l’autorité ? Devrions-nous manifester notre ressentiment d’une manière peut-être moins visible et désobéir promptement aux autorités dès que nous pensons pouvoir le faire sans être vus ou nous “tirer d’affaire” ?
12. Comment pouvons-nous acquérir le point de vue exact sur l’autorité ?
12 Les remarques que nous avons faites jusqu’à maintenant montrent clairement que “ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas”. (Jér. 10:23.) Le chrétien a donc besoin d’être guidé par son Créateur dans sa façon de considérer les autorités auxquelles il a à faire et l’autorité en général. On développe le bon point de vue de deux façons : 1) En observant les principes physiques qui démontrent la valeur et la nécessité de l’autorité, telle qu’elle est manifestée par les lois de la création, et 2) en étudiant les principes justes qui sont consignés dans la révélation écrite du Créateur, où il donne son point de vue sur l’autorité, savoir la Sainte Bible. Nous pouvons revoir brièvement quelques-uns de ces principes.
La création suggère le point de vue exact sur l’autorité
13. a) De quelle façon votre corps exerce-t-il une autorité sur vous ? b) Comment réagissez-vous aux ordres de votre corps ?
13 Nous sommes dirigés par des lois physiques qui limitent nos actions ou nous incitent à faire certaines choses. Elles nous forcent parfois à agir de telle façon. Par exemple, avec une autorité indiscutable, votre corps vous “incite”, vous “oblige” même, à vous alimenter. Si vous désirez vous maintenir en vie, vous devez vous nourrir. Votre corps doit aussi se débarrasser des déchets produits par le métabolisme de votre organisme. En quelque sorte, il ordonne avec autorité leur élimination. Vous avez également besoin d’air, d’eau et de sommeil. Votre corps réclame ces choses et finalement vous oblige à les lui accorder, même si vous ne le désirez pas. Direz-vous que ces choses vous privent d’une certaine liberté ? Allez-vous vous rebeller et maltraiter votre corps uniquement parce qu’il exerce sur vous une certaine autorité ? Cela serait ridicule, n’est-ce pas ? Ceux qui cherchent à transgresser ces lois physiques se font du tort. En revanche, celui qui s’y conforme en retire des bienfaits et un réel plaisir. Qui n’aime pas passer une bonne nuit de sommeil, prendre un excellent repas ou boire un verre d’eau fraîche un jour de grande chaleur ?
14. Donnez un exemple de l’autorité exercée par les lois de la création.
14 On peut en dire autant des lois extérieures à notre corps auxquelles nous sommes tenus d’obéir. Les escaliers et les ascenseurs nous rappellent constamment le pouvoir que la pesanteur exerce sur nous. Nierez-vous l’autorité exercée par la pesanteur en sautant d’une fenêtre du neuvième étage au lieu d’utiliser les escaliers ? Bien que ces lois soient inflexibles et qu’elles s’exercent constamment, qui pourrait nier qu’elles nous soient vraiment utiles ? Grâce aux lois de la gravitation, l’atmosphère, les océans et bien d’autres choses nécessaires à notre vie ne se détachent pas de la terre. Si nous acceptons les lois de la création et agissons en harmonie avec elles, nous nous rendons compte qu’elles peuvent nous procurer des bienfaits et un plaisir plus grands. Par exemple, reconnaissant l’autorité des lois de la gravitation, les hommes les ont étudiées ainsi que d’autres lois, ce qui leur a finalement permis de mettre au point l’avion. Il ne s’agit pas d’une rébellion contre les lois de la gravitation, pas plus d’ailleurs que l’existence des oiseaux ou des insectes en est une. Mais reconnaissant l’existence de ces lois promulguées par Dieu, les hommes n’ont fait que s’y conformer, ce qui leur a procuré des bienfaits.
15. a) De quelle façon une autorité est-elle évidente dans les normes de l’univers ? b) Quelles sont quelques-unes des règles qui affectent notre vie ?
15 L’ordre qui existe dans l’univers est un autre domaine dans lequel l’autorité nous procure de réels bienfaits. Le corps humain nous en donne un exemple. À de rares exceptions près, ses organes se trouvent toujours au même endroit, et tous ses membres extérieurs sont disposés symétriquement. Imaginez les difficultés que rencontreraient les médecins et surtout les chirurgiens s’ils ne pouvaient s’attendre à trouver l’appendice toujours au même endroit du corps ! Et si nos jambes étaient habituellement de longueur différente ? Mais ce n’est pas le cas. Un Créateur ayant l’autorité nécessaire a déjà conçu les corps selon des normes déterminées. Le psalmiste David déclara avec admiration : “Dans ton livre mes membres étaient tous écrits.” (Ps. 139:14-16, Da). Dieu ne nous a pas laissé le soin de déterminer ces choses. Cependant, dans les limites des normes qu’il a établies il a permis une variété sans fin et une liberté de choix pour notre bonheur. En appliquant aujourd’hui dans notre vie ce principe de l’ordre, nous en retirons des bienfaits et nous reconnaissons la nécessité d’une autorité pour déterminer ces normes. Il faut bien prévoir des unités de poids, de mesure et de monnaie nécessaires aux échanges, et de quel côté de la route les voitures doivent circuler. On imagine facilement ce qui se passerait si chacun voulait agir à sa guise. Ainsi, l’exercice de l’autorité élimine la confusion et assure une certaine sécurité en imposant des normes.
16. Quels sont quelques-uns des bienfaits qui résultent de l’exercice de l’autorité ?
16 De ce bref examen de quelques lois de la création, il ressort que l’autorité exercée par celles-ci nous permet de rester en vie et de mener une existence ordonnée. Notre liberté au sens véritable n’est absolument pas restreinte quand nous reconnaissons la direction de cette autorité et que nous travaillons en harmonie avec elle. L’autorité manifeste dans la création contribue en réalité à notre joie de vivre.
Le point de vue exact sur l’autorité vient du Créateur
17. Qu’est-ce qui rend l’autorité nécessaire chez l’homme ? Donnez un exemple.
17 L’autorité prévue par Dieu pour guider ses créatures intelligentes est nécessaire, car il leur a accordé quelque chose que seul le Dieu tout-puissant peut donner : la possibilité de choisir leur voie, le “libre arbitre”. Dieu comprit que cette liberté allait les amener à opérer certains choix et que les décisions prises pouvaient ne pas être favorables à ceux qui les prenaient ou à ceux qui en supporteraient les conséquences. Pour pouvoir vivre dans la paix et la justice, les créatures intelligentes allaient donc avoir besoin d’un guide. Par exemple, un homme pourrait souhaiter construire sa maison en un certain endroit très agréable ; mais son choix ne porterait-il pas atteinte à la liberté des autres ? L’endroit pourrait déjà avoir été retenu, ou bien il ferait un site très agréable pour un parc public qui apporterait des bienfaits à tous les habitants de l’endroit. Il est donc clair qu’il faut un moyen de décider ce qui est préférable pour tous, car les hommes doivent vivre les uns avec les autres. Dieu a prévu cela par le principe de l’autorité.
18. Comment Jéhovah a-t-il prévu l’exercice de l’autorité ? Qu’est-ce que cela dénote chez Dieu ?
18 Ce principe est énoncé dans I Corinthiens 11:3 en ces termes : “Je veux que vous sachiez que le chef de tout homme est le Christ ; et que le chef de la femme est l’homme ; et que le chef de Christ est Dieu.” Étendu à toutes les créatures intelligentes et à leurs activités, ce principe touche toutes les dispositions prises par Jéhovah pour diriger l’univers, y compris nous-mêmes. Cela démontre que Dieu, loin de se désintéresser de ses créatures, s’en soucie sincèrement. Il agit comme un père plein d’amour pour ses enfants. L’apôtre Paul écrivit : “C’est en fils que Dieu vous traite (...). Car Jéhovah discipline celui qu’il aime.” (Héb. 12:6, 7). Jéhovah peut exercer l’autorité en disciplinant ou en conseillant ses créatures si cela est nécessaire, comme le fait un père pour ses enfants. Par là, il montre qu’il s’intéresse à celui qui bénéficie de sa direction et qu’il désire son bien. Cela favorise les relations paisibles de l’homme avec Dieu et avec ses semblables, comme le montre l’apôtre en ces termes : “Par la suite, à ceux qui ont été formés par elle [la discipline], elle rapporte un fruit de paix, à savoir la justice.” — Héb. 12:11.
Les autorités civiles sont nécessaires
19. a) À quoi servent les autorités civiles ? b) Quels bienfaits recevons-nous des autorités civiles, et que leur devons-nous en retour ?
19 Quoique les bienfaits résultant de dispositions gouvernementales prises par Jéhovah aient été temporairement et en partie suspendus pour ce qui est de la terre, il reconnaît néanmoins qu’une certaine forme d’autorité doit s’exercer avant la restauration complète de son règne sur notre planète. C’est pourquoi les chrétiens sont exhortés à être “soumis et obéissants envers les gouvernements [civils existants] et envers les autorités comme chefs” plutôt que de s’y opposer en invoquant leurs imperfections (Tite 3:1). Ces “autorités” contribuent à maintenir un certain ordre dans la société, sans quoi elle serait dominée par le chaos qui résulte de l’anarchie. En cela, les autorités montrent qu’il leur reste quelque chose de la conscience que Dieu donna à l’homme (Rom. 2:14, 15). Elles ont le pouvoir nécessaire pour maintenir un certain ordre dans des domaines comme les services publics (de l’hygiène, des eaux, des postes, de la construction, des routes et de l’éducation), la protection contre le crime, l’incendie, et l’escroquerie, ainsi que les services de secours et de sécurité (concernant la construction, les pompiers, l’hygiène, la pollution, la nourriture, la drogue et la circulation). En échange de ces bienfaits, le chrétien accorde aux autorités civiles une soumission relative et paie ses impôts (Rom. 13:6, 7 ; Marc 12:17). De ce fait, il peut dans une large mesure “continuer de mener une vie paisible et calme, avec un entier pieux dévouement et avec sérieux” sous la direction d’hommes “qui sont haut placés”, les autorités gouvernementales. — I Tim. 2:2.
20. Comment le chrétien mûr considère-t-il l’autorité ?
20 Quel est donc le point de vue du chrétien mûr sur l’autorité ? En premier lieu, il reconnaît qu’elle est nécessaire dans tous les domaines de la vie. Il considère que si le Créateur exerce l’autorité, c’est parce qu’il s’intéresse avec amour au bonheur de ses créatures. Il reconnaît aussi que les autorités civiles servent actuellement dans le cadre général du dessein du Créateur et qu’elles sont “placées dans leurs positions relatives par Dieu”. (Rom. 13:1, 2 ; Jean 19:11.) Il comprend qu’il doit accorder une soumission relative à ceux qui exercent l’autorité dans certains domaines de la vie profane : un professeur, un employeur, un agent de police, un juge et un percepteur d’impôts. Il gardera ce point de vue venant de Dieu en dépit des excès ou des manquements des autorités actuelles, comprenant qu’‘un homme élevé est placé sous la surveillance d’un autre plus élevé, et qu’au-dessus il en est de plus élevés encore’. (Eccl. 5:7 5:8, NW ; Prov. 15:3.) Il garde sa confiance en Jéhovah dont la volonté est d’exercer avec amour son autorité par “une administration à la pleine limite des temps fixés”. (Éph. 1:10.) Il attend le moment où “tout pouvoir (...) dans le ciel et sur la terre” sera exercé par Jésus, par l’intermédiaire de serviteurs chrétiens fidèles comme ceux qui travaillent dur à ses côtés et parmi ses frères chrétiens. — Mat. 28:18.
[Encadré/Illustration, page 458]
En raison des services que rendent les autorités profanes, le chrétien leur accorde une soumission relative et leur paie des impôts.
Courrier
Éducation
Eau
Police
Pompiers
Hygiène
[Illustrations, page 456]
Votre corps vous “oblige” à manger et à dormir. Allez-vous vous rebeller parce qu’il exerce cette autorité sur vous ?