Questions de lecteurs
● Que faut-il répondre à ceux qui prétendent que la loi de Moïse a été empruntée au code d’Hammourabi ? — F. M., États-Unis.
Même s’il existe deux codes traitant de sujets semblables, ce fait ne prouve pas que l’un d’eux a été copié de l’autre. Comme chez deux groupements ethniques différents les méfaits et crimes commis sont semblables, il n’est pas étonnant que leurs lois respectives traitent des mêmes délits. Grâce à la conscience dont Jéhovah a pourvu l’homme, les humains se sont comportés d’une manière semblable en ce qui concerne le bien et le mal, sauf lorsque leur conscience s’est endurcie. Dans Romains 2:14, 15 il est écrit : “ Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. ” Nous avons ici la preuve que certaines nations, bien que ne connaissant pas la loi mosaïque, agirent dans le sens de cette loi en faisant naturellement ce qui est bien à cause de leur conscience et étant accusées par elle lorsqu’elles commettaient le mal.
Ce fait doit être pris en considération. Même avant le règne du roi babylonien Hammourabi, qui, semble-t-il, fut un contemporain d’Abraham, il existait des groupements et sociétés d’hommes ayant leurs lois et des précédents juridiques qui réglaient leur vie et leurs coutumes. Depuis le déluge, par exemple, Jéhovah traita avec une société patriarcale, une société dirigée par des chefs de famille équitables, tels que Noé et Abraham. Ces sociétés agissaient selon des lois écrites ou non pour tout ce qui concernait les contrats, achats, droits de propriété, règles de travail, responsabilité familiale et collective pour chaque membre, cession de bien-fonds, vols, violations du vœu matrimonial, esclavage, etc.
Au lieu de faire dériver la loi et l’ordre approuvés par Dieu du code d’Hammourabi ou d’autres codes païens, il semble que c’est le contraire qui s’est produit. Sir Charles Marston dit à la page 51 de son livre The Bible Comes Alive (La Bible devient vivante) : “ Il est certain que les lois d’Hammourabi étaient une codification des lois et coutumes de la race sémitique — race issue de Sem, fils de Noé, à laquelle appartenaient les Hébreux. ” Ainsi donc, il est évident que des nations païennes avaient adopté de nombreuses lois et coutumes anciennes qui avaient fait partie du système de lois et d’ordre établi par Noé, système suivi par les fidèles patriarches hébreux.
De plus, si nous comparons les deux systèmes de lois, celui d’Hammourabi et celui introduit par Moïse, nous constatons que ce dernier était plus juste et plus impartial et ressemblait par conséquent davantage au système légal originel en vigueur parmi le fidèle peuple de Dieu. Lorsque, par exemple, un propriétaire d’esclaves israélite était brutal et battait un ou une esclave au point de lui faire perdre un œil, il était obligé de libérer l’esclave, tandis que sous la loi d’Hammourabi il suffisait qu’il paye la moitié de sa valeur (Ex. 21:26 ; Ham. No 199). La loi d’Hammourabi dit encore : “ Si le fils du propriétaire meurt (par suite de la mauvaise construction d’une maison), le fils du constructeur sera tué. ” (Ham. No 230). La loi mosaïque, par contre, interdisait expressément de faire mourir un fils pour le péché du père. “ On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l’on ne fera point mourir les enfants pour les pères ; on fera mourir chacun pour son péché. ” — Deut. 24:16.
On ne peut donc dire que les ordonnances de la loi mosaïque ont été tirées du code d’Hammourabi ou qu’elles reflètent le même esprit. Ce code est plutôt une reproduction païenne, altérée, d’anciennes ordonnances justes, établies par la société patriarcale sémitique sous la direction de Jéhovah. — La Tour de Garde du 15 novembre 1952, p. 340, § 8.
● Après l’ultime épreuve, à la fin du règne millénaire, l’homme pourra-t-il pécher ? Si oui, Jéhovah pourrait-il l’anéantir, vu qu’il est dit dans Apocalypse 20:14 et 21:4 (NW) que “ la mort et le Hadès furent jetés dans le lac de feu ” et que “ la mort ne sera plus ” ? — J. M., Mexico.
La mort dont il est question ci-dessus est imputable au péché d’Adam. À ce moment-là elle n’aura plus aucun pouvoir sur l’humanité. Ses effets passés eux-mêmes auront été supprimés par la résurrection de ses victimes. Ceux qui doivent rester morts pour toujours (la seconde mort) sont réduits à cet état à cause de leur indifférence ou méchanceté. Ainsi donc, dans le monde nouveau la mort adamique n’existera plus.
Mais, le fait que des hommes subiront avec succès la dernière épreuve, à la fin des mille ans, ne fera pas d’eux des robots. Ils seront des créatures jouissant de leur libre arbitre, libres d’agir à leur guise, libres, par conséquent, de pécher, si telle est leur volonté. S’ils le faisaient, Jéhovah, à qui rien n’est impossible, pourrait les faire mourir sans agir contrairement aux textes susmentionnés, car cette mort ne serait pas la mort adamique. Nous ne pouvons nous représenter Dieu incapable d’anéantir une créature rebelle, car il est le Tout-Puissant. L’étang ou lac de feu, symbole de la seconde mort, existe à tout jamais, ce qui nous induit à croire que les rebelles pourraient être jetés dans cet étang, c’est-à-dire exterminés.
Mais nous n’avons pas besoin d’attendre de tels événements. Jéhovah a fait l’homme, il le connaît à fond et sait comment l’éprouver pour déceler quel usage il fera de sa liberté. Soyons donc certains que l’épreuve de la fin des mille ans sera sévère, elle éliminera tous les hommes indignes pour laisser subsister uniquement ceux ayant prouvé leur sincérité et qui sont dignes de confiance, comme Jéhovah savait que Job maintiendrait son intégrité même sous la pression la plus extrême de la part de Satan. Si quelqu’un péchait après avoir subi l’épreuve finale avec succès, il faudrait en conclure que l’épreuve laissait à désirer, que Jéhovah n’avait pas été capable de l’éprouver à fond. Mais l’épreuve à laquelle les hommes seront soumis sera couronnée de succès et atteindra son but consistant à anéantir quiconque mésuserait de sa liberté en choisissant le péché.
Selon le même ordre d’idées, nous ne saurions craindre qu’un membre de la classe céleste ayant acquis l’immortalité pèche, devenant ainsi un rebelle immortel. Mais si cela devait arriver, ne pensons pas que Jéhovah n’aurait pas le pouvoir d’exterminer même une créature immortelle. Immortalité signifie posséder la vie en soi. En d’autres termes : Pour renouveler ses forces ou maintenir sa vie, une telle créature ne dépend pas d’une source extérieure quelconque ou de son entourage. Pour subsister, les humains doivent manger et les créatures spirituelles puisent, semble-t-il, à une source extérieure, mais tel n’est pas le cas pour les créatures immortelles. Elles ne meurent pas s’il manque quelque chose dans leur entourage, mais elles possèdent la vie en elles-mêmes. Malgré cela, Jéhovah, le Dieu tout-puissant, pourrait mettre fin à leur existence.