GUERRE
Situation d’hostilité qui s’accompagne d’actions visant à soumettre ou à détruire ceux qu’on considère comme des ennemis. Un certain nombre de mots hébreux expriment l’idée de faire la guerre ; l’un d’eux, de la racine verbale qarav, a pour sens premier “ s’approcher ”, sous-entendu pour combattre. Le nom grec polémos signifie “ guerre ” ; et le verbe strateuô dérive d’une racine désignant une armée qui campe.
La Bible rapporte que Nimrod “ passa en Assyrie ”, ce qui était probablement une action belliqueuse, dans le territoire d’Ashour le fils de Sem. À cet endroit, Nimrod construisit des villes (Gn 10:11). Aux jours d’Abraham, Kedorlaomer, roi d’Élam, assujettit un certain nombre de villes (qui se situaient toutes, semble-t-il, près de l’extrémité sud de la mer Morte) et les contraignit à le servir pendant 12 ans. Lorsque ces villes se rebellèrent, Kedorlaomer et ses alliés leur firent la guerre, vainquirent les forces de Sodome et de Gomorrhe, prirent leurs biens et capturèrent Lot, neveu d’Abraham, ainsi que sa maisonnée. Quand il l’apprit, Abraham passa en revue 318 serviteurs entraînés et, avec ses trois alliés, il poursuivit Kedorlaomer et récupéra les captifs et le butin. Cependant, Abraham ne garda pour lui aucune des dépouilles. C’est le premier récit d’une guerre menée par un serviteur de Dieu. En cette occasion, la guerre d’Abraham pour délivrer un autre serviteur de Jéhovah avait l’approbation divine, car à son retour il fut béni par Melkisédec, prêtre du Dieu Très-Haut. — Gn 14:1-24.
Les guerres décrétées par Dieu. Jéhovah est “ un guerrier ”. Il est “ le Dieu des armées ”, “ puissant dans la bataille ”. (Ex 15:3 ; 2S 5:10 ; Ps 24:8, 10 ; Is 42:13.) Créateur et Souverain suprême de l’univers, non seulement Dieu a le droit, mais encore il est obligé par la justice d’exécuter les sans-loi ou d’autoriser leur exécution, de faire la guerre à tous les obstinés qui refusent d’obéir à ses justes lois. Ainsi, c’est en toute justice que Jéhovah fit disparaître les méchants au temps du déluge, qu’il détruisit Sodome et Gomorrhe et provoqua l’anéantissement des forces de Pharaon. — Gn 6:5-7, 13, 17 ; 19:24 ; Ex 15:4, 5 ; voir aussi 2P 2:5-10 ; Jude 7.
Dieu se servit d’Israël comme exécuteur. Quand il fit entrer les Israélites en Terre promise, Jéhovah leur confia la mission sacrée de servir d’exécuteurs. Avant d’être délivré d’Égypte, le peuple d’Israël n’avait pas connu la guerre (Ex 13:17). En conduisant les Israélites à la victoire contre “ sept nations plus populeuses et plus fortes ” qu’eux, Dieu magnifia son nom de “ Jéhovah des armées, le Dieu des lignes de bataille d’Israël ”. Il prouva ainsi que “ ce n’est ni par l’épée ni par la lance que Jéhovah sauve réellement, car à Jéhovah appartient la bataille ”. (Dt 7:1 ; 1S 17:45, 47 ; voir aussi 2Ch 13:12.) Cela donna également aux Israélites la possibilité de faire preuve d’obéissance aux commandements divins au point de risquer leur vie dans une guerre décrétée par Dieu. — Dt 20:1-4.
Aucune agression ne devait dépasser les limites fixées par Dieu. Cependant, Dieu ordonna formellement aux Israélites de ne mener aucune guerre d’agression ou de conquête hors du territoire qu’il leur avait assigné, et de ne combattre aucune autre nation que celles qu’il leur avait demandé de combattre. Ainsi, ils ne devaient pas livrer bataille aux peuples d’Édom, de Moab ou d’Ammôn (Dt 2:4, 5, 9, 19). Toutefois, par la suite, comme ces nations les attaquèrent, ils furent obligés de leur faire la guerre pour se défendre, et Dieu leur accorda son aide en ces circonstances. — Jg 3:12-30 ; 11:32, 33 ; 1S 14:47.
À l’époque des juges, lorsque le roi d’Ammôn tenta de justifier ses attaques contre Israël en l’accusant faussement de s’emparer du territoire ammonite, Yiphtah réfuta cette accusation en lui rappelant des faits historiques. Puis il engagea le combat contre ces agresseurs, selon ce principe : ‘ Tout homme que Jéhovah dépossède devant nous, nous le déposséderons. ’ Yiphtah ne voulait céder à aucun intrus un pouce du territoire que Dieu avait donné à Israël. — Jg 11:12-27 ; voir YIPHTAH No 1.
Les guerres sanctifiées. Dans l’Antiquité, les forces militaires étaient d’ordinaire sanctifiées avant d’engager la bataille (Jos 3:5 ; Jr 6:4 ; 51:27, 28). En temps de guerre, les troupes israélites, qui comprenaient des non-Juifs (tel Ouriya le Hittite, qui était vraisemblablement un prosélyte circoncis), devaient rester pures du point de vue rituel. Au cours d’une campagne, les soldats ne devaient pas avoir de rapports sexuels, pas même avec leurs femmes. Dès lors, aucune prostituée n’accompagnait l’armée d’Israël. De plus, le camp lui-même devait être gardé pur de toute souillure. — Lv 15:16, 18 ; Dt 23:9-14 ; 2S 11:11, 13.
Lorsqu’il devenait nécessaire de châtier l’Israël infidèle, les armées étrangères qui provoquaient sa destruction étaient considérées comme ‘ sanctifiées ’, en ce sens que Jéhovah les ‘ mettait à part ’ pour exécuter ses jugements justes (Jr 22:6-9 ; Hab 1:6). De même, Jéhovah appela “ mes sanctifiés ” les forces militaires (essentiellement les Mèdes et les Perses) qui détruisirent Babylone. — Is 13:1-3.
On lit qu’en raison de leur avidité les faux prophètes en Israël ‘ sanctifiaient la guerre ’ contre quiconque ne leur mettait rien dans la bouche. Sans doute prétendaient-ils, sur un ton moralisateur, que Dieu approuvait leurs actes d’oppression, y compris la part qu’ils prenaient à la persécution et même au meurtre de ses véritables prophètes et serviteurs. — Mi 3:5 ; Jr 2:8 ; Lm 4:13.
La conscription. Sur l’ordre de Jéhovah, les hommes robustes d’Israël âgés de 20 ans et au-dessus étaient enregistrés pour le service militaire. Selon Josèphe, ils le restaient jusqu’à l’âge de 50 ans (Antiquités judaïques, III, 288 [XII, 4]). On écartait ceux qui avaient peur ou dont le cœur était faible, car les guerres d’Israël étaient celles de Jéhovah et ceux dont la crainte trahissait le manque de foi risquaient de démoraliser l’armée. Les hommes qui venaient d’achever une maison étaient exemptés, de même que ceux qui avaient planté une vigne et n’en avaient pas encore profité. Ces exemptions étaient fondées sur le droit de chacun de jouir du fruit de son travail. Le jeune marié était aussi dispensé pendant un an. Au cours de cette période, il pouvait engendrer un héritier et le voir naître. Jéhovah témoignait ainsi de son souci et de sa considération pour la famille (Nb 1:1-3, 44-46 ; Dt 20:5-8 ; 24:5). Les Lévites, qui étaient chargés du service au sanctuaire, étaient également exemptés, indication que Jéhovah attachait plus d’importance au bien-être spirituel du peuple qu’à sa défense militaire. — Nb 1:47-49 ; 2:32, 33.
Les lois sur l’assaut et le siège des villes. Jéhovah donna aux Israélites des instructions relatives à la conquête de Canaan. Les sept nations de Canaan, énumérées en Deutéronome 7:1, 2, devaient être exterminées, femmes et enfants compris. Quant à leurs villes, il fallait les vouer à la destruction (Dt 20:15-17). En revanche, d’après Deutéronome 20:10-15, d’autres villes furent d’abord prévenues et reçurent des propositions de paix. Si la ville capitulait, ses habitants étaient épargnés et soumis au travail forcé. Cette possibilité de reddition, ajoutée à l’assurance d’avoir la vie sauve et à la certitude que les femmes ne seraient ni violées ni molestées, avait de quoi inciter les citadins menacés à se rendre à Israël, évitant ainsi bien des effusions de sang. Si la ville ne se rendait pas, il fallait tuer tous les mâles. En exécutant ainsi les hommes, on conjurait le risque d’une révolte future. ‘ Les femmes et les petits enfants ’ avaient la vie sauve. Les “ femmes ” en question étaient sans doute les vierges, ce qui ressort de Deutéronome 21:10-14, où on lit que les captives de guerre sur le point de se marier devaient pleurer leurs parents, et non leurs maris. En outre, le récit spécifie que, lorsque quelque temps auparavant Israël avait infligé une défaite à Madiân, seules les vierges furent épargnées. En ne laissant vivre que les vierges, Israël se protégeait du faux culte et, certainement, des maladies sexuellement transmissibles (Nb 31:7, 17, 18). (Pour ce qui est de l’équité du verdict divin à l’encontre des Cananéens, voir CANAAN, CANANÉENS No 2 [La conquête de Canaan par Israël].)
Les arbres fruitiers ne devaient pas être abattus pour la construction d’ouvrages de siège (Dt 20:19, 20). Au fort de la bataille, afin de mettre à terre les chevaux de l’ennemi, on leur coupait les jarrets. Sans doute les achevait-on plus tard. — Jos 11:6.
Toutes les guerres d’Israël ne furent pas bonnes. À mesure qu’ils se laissèrent aller à l’infidélité, les Israélites s’engagèrent dans des conflits qui n’étaient en fait que des luttes pour le pouvoir. Tel fut le cas des guerres d’Abimélek contre Shekèm et contre Thébets, au temps des juges (Jg 9:1-57), et de la guerre qu’Omri mena contre Zimri et contre Tibni afin d’établir solidement sa royauté sur le royaume des dix tribus (1R 16:16-22). De plus, au lieu de se reposer sur Jéhovah pour qu’il les protège de leurs ennemis, les Israélites commencèrent à compter sur leur puissance militaire, sur leurs chevaux et sur leurs chars. C’est pourquoi, au temps d’Isaïe, le pays était “ rempli de chevaux ”, et il n’y avait “ pas de limite à leurs chars ”. — Is 2:1, 7.
La stratégie et les tactiques militaires dans l’Antiquité. Avant de lancer l’attaque, on envoyait parfois des espions en mission de reconnaissance. Leur rôle ne consistait pas à semer l’agitation, à fomenter la révolte ou à créer des mouvements de subversion clandestins (Nb 13:1, 2, 17-19 ; Jos 2:1 ; Jg 18:2 ; 1S 26:4). À l’aide de sonneries de trompette particulières, on annonçait le passage en revue, on faisait retentir un appel de guerre ou on donnait le signal d’une action conjuguée (Nb 10:9 ; 2Ch 13:12 ; voir aussi Jg 3:27 ; 6:34 ; 7:19, 20). Quelquefois, les forces se divisaient et se déployaient pour attaquer par les flancs, ou pour tendre une embuscade ou un piège (Gn 14:15 ; Jos 8:2-8 ; Jg 7:16 ; 2S 5:23, 24 ; 2Ch 13:13). Au moins une fois, sous la direction de Jéhovah, on posta des chanteurs qui louaient Dieu en avant des forces armées. Ce jour-là, Dieu combattit pour Israël en jetant la confusion dans le camp des ennemis, de sorte qu’ils s’entretuèrent. — 2Ch 20:20-23.
Les combats se déroulaient le plus souvent au corps à corps, homme contre homme. On utilisait diverses armes : épées, lances, javelots, flèches, pierres de fronde, etc. Lors de la conquête de la Terre promise, les Israélites ne comptèrent pas sur les chevaux et sur les chars, mais sur le pouvoir salvateur de Jéhovah (Dt 17:16 ; Ps 20:7 ; 33:17 ; Pr 21:31). C’est seulement plus tard que les armées d’Israël employèrent des chevaux et des chars, comme le faisaient les Égyptiens et d’autres (1R 4:26 ; 20:23-25 ; Ex 14:6, 7 ; Dt 11:4). Les armées étrangères étaient parfois équipées de chars munis de faux dépassant des essieux. — Jos 17:16 ; Jg 4:3, 13.
Les tactiques militaires changèrent au fil des siècles. En règle générale, les Israélites ne s’appliquaient pas beaucoup à innover dans le domaine des armes offensives, mais ils se préoccupaient considérablement des fortifications. Le roi Ouzziya de Juda est connu pour avoir construit des “ machines de guerre, l’invention des ingénieurs ”. Toutefois, ces ouvrages étaient essentiellement affectés à la défense de Jérusalem (2Ch 26:14, 15). Les armées assyrienne et babylonienne étaient particulièrement réputées pour leurs murs et leurs remparts de siège qui leur permettaient de s’attaquer à la partie supérieure et moins résistante de la muraille d’une ville. Ces remparts servaient souvent de plans inclinés sur lesquels ils montaient des tours et des béliers. Du haut de ces tours combattaient des archers et des frondeurs. Ils utilisaient également d’autres machines de siège, y compris de gigantesques catapultes (2R 19:32 ; Jr 32:24 ; Éz 4:2 ; Lc 19:43). Les défenseurs de la ville essayaient de tenir les assaillants à distance avec leurs archers, leurs frondeurs et avec des soldats qui jetaient des brandons depuis les murailles et les tours ; ils utilisaient aussi des machines balistiques depuis l’intérieur de la ville (2S 11:21, 24 ; 2Ch 26:15 ; 32:5). Lorsque les assiégeants donnaient l’assaut aux fortifications, une de leurs premières préoccupations consistait à couper l’approvisionnement en eau de la ville, tandis que les citadins qui étaient sur le point de subir un siège obstruaient souvent les sources des alentours pour que les ennemis ne puissent pas y puiser. — 2Ch 32:2-4, 30.
Quand ils avaient battu un ennemi, les vainqueurs bouchaient quelquefois les puits et les sources de la région. Il leur arrivait aussi d’éparpiller des pierres sur le sol et parfois même d’y semer du sel. — Jg 9:45 ; 2R 3:24, 25 ; voir ARMES, ARMURE ; FORTIFICATIONS.
Jésus annonce la guerre. Jésus, l’homme de la paix, fit remarquer que “ ceux qui prennent l’épée périront par l’épée ”. (Mt 26:52.) Il expliqua à Pilate que si son Royaume avait fait partie de ce monde ses serviteurs auraient combattu pour qu’il ne soit pas livré aux Juifs (Jn 18:36). Pourtant, il prédit que Jérusalem serait plus tard assiégée et dévastée, et que ses “ enfants ” (ses habitants) seraient jetés par terre, parce qu’ils ne l’avaient pas reconnu comme le Messie. — Lc 19:41-44 ; 21:24.
Peu avant sa mort, Jésus prononça des prophéties qui s’appliquaient à cette génération ainsi qu’à l’époque où commencerait sa présence, lui-même étant investi du pouvoir royal. Il déclara : “ Vous allez entendre parler de guerres et de nouvelles de guerres ; veillez à ne pas être terrifiés. Car il faut que ces choses arrivent, mais ce n’est pas encore la fin. Car nation se lèvera contre nation et royaume contre royaume. ” — Mt 24:6, 7 ; Mc 13:7, 8 ; Lc 21:9, 10.
Jésus Christ, “ le Roi des rois ”, fait la guerre. La Bible révèle que le Seigneur Jésus Christ ressuscité, qui a reçu de son Père ‘ tout pouvoir dans le ciel et sur la terre ’, fera une guerre qui détruira tous les ennemis de Dieu et instaurera une paix éternelle, conformément à son titre de “ Prince de paix ”. — Mt 28:18 ; 2Th 1:7-10 ; Is 9:6.
L’apôtre Jean eut une vision des événements qui devaient survenir après l’intronisation de Christ au ciel. Les prédictions de Psaumes 2:7, 8 et 110:1, 2 avaient annoncé que le Fils de Dieu serait invité à ‘ demander à Jéhovah les nations pour son héritage ’, et que Jéhovah lui répondrait en l’envoyant ‘ soumettre au milieu de ses ennemis ’. (Hé 10:12, 13.) De son côté, dans sa vision Jean vit une guerre au ciel au cours de laquelle Mikaël, c’est-à-dire Jésus Christ (voir MIKAËL No 1), conduisait les armées célestes contre le Dragon, Satan le Diable. À l’issue de cette guerre, le Diable et ses anges furent jetés sur la terre. Ce conflit survint aussitôt après la ‘ naissance de l’enfant mâle ’ qui devait dominer les nations avec un bâton de fer (Ré 12:7-9). Sur quoi, dans le ciel, une voix forte proclama : “ Maintenant sont arrivés le salut, et la puissance, et le royaume de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ. ” Si cet événement réconforta et réjouit les anges, il laissait présager des troubles sur la terre, y compris des guerres, car la proclamation se poursuivait ainsi : “ Malheur à la terre et à la mer, parce que le Diable est descendu vers vous, ayant une grande fureur, sachant qu’il n’a qu’une courte période. ” — Ré 12:10, 12.
Après que Satan fut jeté sur la terre, il dirigea ses attaques principalement contre les serviteurs terrestres de Dieu qui constituent le reste de la ‘ semence de la femme ’, semence composée de ceux “ qui observent les commandements de Dieu et possèdent cette œuvre : rendre témoignage à Jésus ”. Effectivement, Satan a déclenché contre eux une guerre tenant à la fois du conflit spirituel et de la persécution physique, laquelle a causé même la mort de certains d’entre eux (Ré 12:13, 17). Les chapitres suivants de Révélation (13, 17-19) décrivent les agents dont Satan se sert pour lutter contre eux, ainsi que la victoire des saints de Dieu conduits par Jésus Christ, leur Chef.
“ La guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant. ” Le chapitre 19 de la Révélation décrit la plus grande guerre de l’histoire de l’humanité, qui dépasse tout ce que les humains ont jamais vu. Auparavant, dans la vision, elle est appelée “ la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant ”. Rangés contre Jéhovah et le Seigneur Jésus Christ, le Commandant des armées célestes de Dieu, “ la bête sauvage ” symbolique “ et les rois de la terre et leurs armées ” sont rassemblés sur le lieu de cette guerre par “ des paroles inspirées par des démons ”. (Ré 16:14 ; 19:19.) Dans la vision, aucun serviteur terrestre de Dieu ne participe à cette bataille. Les rois de la terre “ lutteront contre l’Agneau, mais, parce qu’il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, l’Agneau les vaincra ”. (Ré 17:14 ; 19:19-21 ; voir HAR-MAGUÉDÔN.) Sur quoi, Satan le Diable lui-même sera lié pendant mille ans “ pour qu’il ne puisse plus égarer les nations jusqu’à ce que les mille ans soient achevés ”. — Ré 20:1-3.
Avec l’épilogue de cette guerre, la terre connaîtra la paix pendant mille ans. Le psaume qui déclare : “ [Jéhovah] fait cesser les guerres jusqu’à l’extrémité de la terre. L’arc, il le brise, oui il met en pièces la lance ; il brûle les chariots au feu ”, connut un premier accomplissement lorsque Jéhovah instaura la paix dans le pays d’Israël en détruisant les instruments de guerre des ennemis. Après que Christ aura vaincu les fauteurs de guerre à Har-Maguédôn, une paix complète et satisfaisante sera établie jusqu’à l’extrémité de la terre (Ps 46:8-10). Les personnes qui jouiront de la vie éternelle seront celles qui forgent “ leurs épées en socs et leurs lances en cisailles ” et qui ‘ n’apprennent plus la guerre ’, “ car la bouche même de Jéhovah des armées l’a dit ”. — Is 2:4 ; Mi 4:3, 4.
La menace de guerre disparaîtra pour toujours. La vision de la Révélation montre ensuite qu’à la fin des mille ans Satan le Diable sera délié de l’abîme et incitera de nouveau un grand nombre de personnes à faire la guerre à ceux qui resteront fidèles à Dieu. Mais ces derniers ne subiront aucun dommage, car un ‘ feu descendra du ciel ’ et dévorera leurs ennemis, faisant disparaître à jamais toute menace de guerre. — Ré 20:7-10.
La guerre chrétienne. Bien que le chrétien ne participe pas à une guerre physique contre le sang et la chair (Ép 6:12), il mène quand même une forme de guerre, un combat spirituel. L’apôtre Paul décrit la guerre qui, chez le chrétien, oppose la “ loi du péché ” à la “ loi de Dieu ” ou à la ‘ loi de l’intelligence ’ (c’est-à-dire de l’intelligence du chrétien qui est en accord avec Dieu). — Rm 7:15-25.
La guerre du chrétien est donc sans merci et, pour en sortir vainqueur, celui-ci doit fournir un maximum d’efforts. Toutefois, il peut être persuadé qu’il remportera la victoire grâce à la faveur imméritée que Dieu lui témoigne par le moyen de Christ et avec l’aide de son esprit (Rm 8:35-39). Au sujet de cette lutte, Jésus déclara : “ Faites de vigoureux efforts pour entrer par la porte étroite. ” (Lc 13:24). Quant à l’apôtre Pierre, il donna ce conseil : ‘ Abstenez-vous des désirs charnels : ce sont ces désirs-là qui combattent [ou : “ qui accomplissent un service militaire ” (strateuontaï)] contre l’âme. ’ — 1P 2:11, Int ; voir aussi Jc 4:1, 2.
Contre les esprits méchants. En plus de faire la guerre à la loi du péché, le chrétien doit se battre contre les démons, qui savent exploiter ses tendances charnelles en l’incitant à pécher (Ép 6:12). Dans cette guerre, les démons poussent également ceux qui subissent leur influence, soit à tenter les chrétiens, soit à s’opposer à eux et à les persécuter, afin de briser leur intégrité vis-à-vis de Dieu. — 1Co 7:5 ; 2Co 2:11 ; 12:7 ; voir aussi Lc 4:1-13.
Contre les faux enseignements. L’apôtre Paul parla également de la guerre que ses compagnons et lui menaient pour s’acquitter de la mission qui leur avait été confiée, mission consistant à prendre soin de la congrégation chrétienne (2Co 10:3). La congrégation de Corinthe subissait la mauvaise influence d’hommes présomptueux que Paul qualifia de “ faux apôtres ” et qui, en attachant une importance excessive à certains individus, suscitaient des divisions et des sectes dans la congrégation (2Co 11:13-15). Ils étaient devenus en quelque sorte les disciples d’hommes tels qu’Apollos, Paul ou Céphas (1Co 1:11, 12). Les membres de la congrégation avaient perdu le point de vue spirituel, selon lequel ces hommes n’étaient que des représentants de Christ, servant dans l’unité le même but. Ils étaient devenus charnels (1Co 3:1-9). Au lieu de considérer les hommes de la congrégation comme des hommes spirituels, ils les considéraient ‘ selon ce qu’ils étaient dans la chair ’ : selon leur apparence, leurs capacités naturelles, leur personnalité, etc. Ils ne reconnaissaient pas que l’esprit de Dieu agissait dans la congrégation et que des hommes comme Paul, Pierre et Apollos accomplissaient ce qu’ils faisaient grâce à l’esprit de Dieu, pour sa gloire.
C’est pourquoi Paul se sentit poussé à leur écrire : “ Oui, je vous en prie : que je n’aie pas, lorsque je serai présent, à user de hardiesse avec cette confiance avec laquelle je compte prendre des mesures hardies contre certains qui nous estiment comme si nous marchions selon ce que nous sommes dans la chair. Car, bien que nous marchions dans la chair, nous ne faisons pas la guerre selon ce que nous sommes dans la chair. Car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour renverser des forteresses. Car nous renversons des raisonnements et toute chose altière qui se dresse contre la connaissance de Dieu ; et nous faisons toute pensée captive pour l’amener à obéir au Christ. ” — 2Co 10:2-5.
À Timothée, qu’il avait laissé à Éphèse afin qu’il s’occupe de la congrégation qui s’y trouvait, Paul écrivit : “ Cet ordre, je le confie à toi, mon enfant, Timothée, selon les prédictions qui ont mené directement à toi, pour que, grâce à celles-ci, tu continues à faire la belle guerre, possédant foi et bonne conscience. ” (1Tm 1:18, 19). Non seulement Timothée rencontrait des conflits dus à la chair pécheresse et à l’opposition des ennemis de la vérité, mais il devait aussi s’opposer à l’infiltration de fausses doctrines et à ceux qui voulaient corrompre la congrégation (1Tm 1:3-7 ; 4:6, 11-16). Ses interventions fortifiaient cette dernière contre l’apostasie qui, comme Paul le savait, surgirait après la disparition des apôtres (2Tm 4:3-5). Timothée devait donc mener un combat bien réel.
Paul put encore écrire à Timothée : “ J’ai combattu le beau combat, j’ai achevé la course, j’ai observé la foi. ” (2Tm 4:7). Paul était resté fidèle à Jéhovah et à Jésus Christ en ayant une bonne conduite et en continuant son service en dépit de l’opposition, des souffrances et de la persécution (2Co 11:23-28). En outre, il s’était acquitté des responsabilités liées à sa fonction d’apôtre du Seigneur Jésus Christ, en menant la guerre destinée à garder la congrégation chrétienne pure et sans tache, comme une vierge pure, pour qu’elle reste “ colonne et soutien de la vérité ”. — 1Tm 3:15 ; 1Co 4:1, 2 ; 2Co 11:2, 29 ; voir aussi 2Tm 2:3, 4.
Dieu soutient le chrétien sur le plan matériel. Dans la guerre que mène le chrétien, Dieu le considère comme son soldat, et par conséquent il pourvoit à ses besoins matériels. À propos du droit de celui qui sert autrui comme ministre, l’apôtre Paul déclara : “ Qui sert jamais comme soldat à ses propres frais ? ” — 1Co 9:7.
Les chrétiens et les guerres des nations. Les chrétiens ont toujours gardé une stricte neutralité par rapport aux guerres charnelles qui opposent les nations, les groupes ou les factions de tous ordres (Jn 18:36 ; Ép 6:12). On trouve des exemples qui illustrent l’attitude des premiers chrétiens dans ce domaine à l’article ARMÉE (Ceux qu’on appelle premiers chrétiens).
Autres usages. Le chant que Baraq et Débora entonnèrent après la victoire sur Yabîn, roi de Canaan, rappelle une situation qui a valeur de principe : “ On [Israël] choisissait des dieux nouveaux. C’est alors qu’il y eut la guerre dans les portes. ” (Jg 5:8). Dès que les Israélites abandonnaient Jéhovah pour le faux culte, ils rencontraient des difficultés avec leurs ennemis qui se pressaient aux portes de leurs villes. Ce fait concorde avec cette déclaration du psalmiste : “ Si Jéhovah lui-même ne garde la ville, c’est pour rien que la garde s’est tenue éveillée. ” — Ps 127:1.
En Ecclésiaste 8:8, Salomon écrivit : “ Il n’y a pas d’homme qui ait pouvoir sur l’esprit pour retenir l’esprit ; [...] pas plus qu’il n’y a de dispense dans la guerre. ” Le jour de sa mort, le mourant ne peut pas retenir l’esprit, ou force de vie, ni l’empêcher de retourner à Dieu sa Source, afin de vivre plus longtemps. Les humains mortels ne peuvent pas décider du jour de leur mort ni empêcher celle-ci de les atteindre. Ils ne peuvent pas, quels que soient leurs efforts, être dispensés de la guerre que la mort livre à tous les humains sans exception. Un homme pécheur ne peut obtenir qu’un autre humain pécheur se substitue à lui et meure à sa place, et ainsi bénéficier d’un congé par rapport à la mort (Ps 49:6-9). Seule la faveur imméritée de Jéhovah manifestée par l’intermédiaire de Jésus Christ rend possible cette libération. “ Pour que, de même que le péché a régné avec la mort, de même aussi la faveur imméritée règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur. ” — Rm 5:21.