Questions de lecteurs
● À la page 84 du livre C’est ici la vie éternelle ! il est écrit qu’Artaxerxès III succéda à Xerxès Ier sur le trône de Perse. Ne s’agit-il pas d’Artaxerxès Ier ? — J. C., Canada.
Dans les publications de la Société Tour de Garde cet Artaxerxès est appelé Artaxerxès III pour cette raison : Le mage Smerdis, un imposteur, qui régna sur la Perse pendant environ huit mois (522 av. J.-C.), est appelé Arthasastha en grec, nom qui est généralement traduit par Artaxerxès. Ce serait donc Artaxerxès Ier (Esdras 4:7-24). Dans la Septante grecque l’époux royal d’Esther est appelé “ Artaxerxès ”. C’était Xerxès le Grand, donc Artaxerxès II (Esther 1:1, marg. MM, Cr, Jé). Le suivant, appelé en général Artaxerxès Ier, est le troisième Artaxerxès, celui avec lequel Néhémie entra en relations. La Cyclopædia de McClintock & Strong, volume I, page 440, première colonne, dit à son sujet : “ Il s’identifie au troisième Artaxerxès, roi de Perse, qui, dans la vingtième année de son règne, autorisa Néhémie à se rendre à Jérusalem pour faire progresser des buts purement nationaux, lui confia la régence sur son peuple et l’autorisa à y rester pendant douze ans (Néh. 2:1 ; 5:14). ” C’est afin d’éviter toute confusion de personnes que le successeur de Xerxès le Grand est appelé Artaxerxès III.
● À la page 360 du livre “ New Heavens and a New Earth ” (n’a paru jusqu’ici qu’en anglais), il est dit de ceux qui reçoivent la vie dans le monde nouveau sur la terre : “ Pour Dieu, il n’est pas nécessaire de les transporter pour une raison quelconque sur d’autres planètes, ni de peupler le ciel par eux... Il les gardera à jamais comme habiles jardiniers sur terre, afin qu’ils en fassent un splendide paradis pour le glorifier. ” Ne sommes-nous pas trop présomptueux de vouloir limiter à la terre les créatures humaines de Jéhovah ? N’est-ce pas une restriction spéculative en présence du fait qu’il est dit dans I Corinthiens 2:9 que l’homme ne peut concevoir les choses que Dieu a préparées pour les justes ? Les paroles de Jésus dans Jean 14:2, selon lesquelles, lorsqu’il s’en serait allé, il préparerait une place pour ses disciples, n’incluraient-elles pas la préparation d’autres planètes en guise d’habitations ? Bien sûr, Jéhovah n’est pas obligé d’employer des créatures humaines pour peupler d’autres planètes, comme il n’a du reste pas besoin de nous pour n’importe quoi, mais il pourrait néanmoins nous employer dans ce dessein. Finalement, dans Ésaïe 9:6 9:7, NW, indiquant que l’accroissement de son règne n’aura aucune fin, n’est-il pas démontré une extension sans limites de son empire ? — E. M., États-Unis.
Selon les desseins exprimés par Jéhovah, le domaine de l’activité de l’homme de chair et de sang semble être limité à la terre. Cette limitation ressort de la Genèse (1:28), où l’ordre a été donné de remplir la terre et non l’univers. Dans Ésaïe 45:18 il est déclaré que Jéhovah a formé la terre pour qu’elle fût habitée, et il agira de façon que ce but soit atteint, mais il ne fait aucune déclaration analogue quant aux autres planètes. Il ne peuplera pas non plus le ciel de créatures terrestres, ces lieux n’étant pas adaptés à la vie humaine et les créatures de chair et de sang ne pouvant y habiter (I Cor. 15:50). Au lieu de considérer comme présomptueuse ou spéculative l’affirmation que l’homme doit rester à l’intérieur des limites où il a été placé selon les desseins formels de Jéhovah, il semble que cette présomption et cette spéculation résident plutôt là où des créatures humaines s’arrogent, dans les choses de l’univers, un rôle plus important que celui qui leur a été attribué. Nous ne devrions pas changer le dessein de Jéhovah, selon lequel nous sommes appelés à remplir la terre, en l’interprétant comme si nous devions remplir le système solaire !
Le fait de dire que l’homme sera retenu sur terre comme jardinier, pour y conserver un paradis terrestre, n’est pas une restriction spéculative de ce que Jéhovah a préparé pour nous, car c’est précisément la tâche qu’il a attribuée à l’homme, ainsi qu’il ressort de la Genèse (2:15). En revanche, affirmer que I Corinthiens 2:9 permet de supposer que des humains seraient transférés de la terre sur d’autres planètes pour peupler celles-ci également est non seulement spéculatif, mais constitue une interprétation erronée du texte. Paul démontre dans ce verset qu’il ne prêche pas la sagesse de cet ordre de choses, mais la sagesse cachée de Dieu, devenue manifeste dans le mystère sacré concernant le Christ, le Roi, et l’Israël spirituel dans un royaume céleste. Cette sagesse n’a pas été comprise par les princes de ce monde, et Paul applique le texte d’Ésaïe 64:4 à ces dominateurs aveugles ; puis il démontre que les chrétiens possédant l’esprit de Jéhovah ne sont pas aveugles pour ce que Jéhovah a préparé pour eux et qu’ils voient les bénédictions du Royaume, préparées à l’intention des membres du corps du Christ. Le texte ne parle pas des bénédictions qui attendent les habitants de la terre paradisiaque, il ne devrait donc pas être appliqué, à tort, à ces derniers. Le texte contenu dans I Corinthiens 2:6-10 le démontre clairement :
“ Cependant, c’est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n’est pas de ce siècle (ordre de choses, NW), ni des chefs de ce siècle, qui vont être anéantis ; nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre gloire, sagesse qu’aucun des chefs de ce siècle n’a connue, car, s’ils l’eussent connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire. Mais, comme il est écrit : Ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par l’esprit. Car l’esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. ”
En ce qui concerne pour le moins les planètes de notre système solaire, il n’y en a en apparence aucune, à part la terre, qui pût entretenir la vie humaine. Les autres planètes ne sont pas pourvues d’une atmosphère, d’eau et de sources d’alimentation nécessaires à l’entretien de la vie humaine ; et c’est une pure spéculation que de dire que Jéhovah les rendra aptes à servir, dans l’avenir, d’habitations pour l’homme. Ce serait en outre dénaturer l’Écriture que de dire que Jésus s’en est allé afin de préparer ces planètes pour qu’elles servent d’habitations, et de citer comme preuve ses paroles contenues dans Jean 14:2. Jésus s’adressait à ses apôtres, engendrés par l’esprit et appelés à régner avec lui dans la gloire céleste. Il allait leur préparer une place, et c’est là que lui et les membres de son corps habiteront à jamais comme créatures spirituelles. Le fait de dénaturer cette déclaration comme s’il s’agissait d’une autre planète avec des créatures en chair constituerait une grave erreur. Jésus n’a pas dit qu’il s’en allait pour préparer une planète pour lui et les membres de son corps, pour y vivre à l’état de créatures humaines en chair et en os. Le texte de Jean 14:1-3 est ainsi conçu : “ Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu et croyez en moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. ” Comment pourrions-nous logiquement citer certaines paroles que Jésus a prononcées sur des choses de l’esprit et les appliquer arbitrairement à des choses charnelles ? Le simple fait qu’il s’en est allé préparer une place pour la classe de l’Église ne signifie certainement pas qu’il s’en soit aussi allé pour créer d’autres habitations planétaires à l’intention de créatures humaines, terrestres.
Les éditeurs du livre “ New Heavens and a New Earth ” s’étaient rendu compte que certains spéculent en quelque sorte sur l’idée que des créatures seraient transférées de la terre sur d’autres planètes pour les peupler ; et la façon dont quelques-uns de ces spéculateurs raisonnent tend à souligner leur propre importance et à faire croire que Jéhovah a besoin d’hommes de la terre pour compléter son œuvre créatrice concernant d’autres planètes. C’est pourquoi il est dit dans ce livre, pour combattre de telles idées prétentieuses, que Jéhovah n’a pas besoin d’eux. La déclaration que Jéhovah n’a pas besoin d’eux est intentionnelle, afin de réfuter l’opinion prétentieuse de ces gens — qui n’a cependant pas été exprimée ouvertement — que Dieu a besoin de couples humains. Le fait de prêcher que Jéhovah a l’intention de peupler les autres planètes à l’aide de couples terrestres signifierait que ces couples seraient nécessaires pour atteindre ce but. Si son dessein était d’agir ainsi, il aurait besoin de tels couples, sinon il devrait procéder d’une manière autre que celle qu’il se serait ainsi proposée. S’il n’en a pas besoin, son intention, qui aurait été d’agir ainsi, serait un insuccès. Le livre avait donc ses raisons d’écarter cette idée prétentieuse selon laquelle Jéhovah a besoin de couples humains.
Les paroles contenues dans Ésaïe 9:6 9:7, NW n’indiquent aucune extension sans limites de la puissance du Royaume. En voici la teneur : “ Donner à l’empire de l’accroissement, et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours : Voilà ce que fera Jéhovah des armées. ” Cela ne milite pas en faveur d’un processus indéfini du peuplement d’autres planètes dans tout l’univers. Cela se rapporte à la promesse faite à David concernant sa royauté et à l’application de cette promesse à la terre. Il n’a jamais été promis à David que son royaume s’étendrait au-delà de la terre dans l’univers. Le sens qui réside dans Ésaïe 9:6 9:7, NW est que son règne ne finira point avant qu’il embrasse toute la terre. Il n’y aura aucune fin quant à son étendue sur la terre, c’est-à-dire il n’existera sur terre aucune frontière qui limite son domaine terrestre. Il embrassera le globe terrestre tout entier, peu importe où l’on voyagera, sur l’une ou l’autre hémisphère. Aucune frontière n’indiquera la limite de son domaine terrestre. Ésaïe l’a prédit et a montré par là qu’il se répandrait et s’accroîtrait, jusqu’à ce qu’il occupât sans fin le globe terrestre tout entier. Sur cette terre paradisiaque, il y aura aussi une paix sans fin.
Nous ne pouvons dire, du moment que la Bible n’en parle pas, s’il y a d’autres planètes telles que la terre dans d’autres parties de l’univers et, le cas échéant, si l’une ou l’autre de ces planètes est habitée ou non par une espèce quelconque de créatures vivantes ou si l’une ou l’autre est destinée à être habitée. C’est une spéculation stérile que de s’occuper de telles questions, car nous n’obtiendrions jamais une réponse précise. Nous pouvons déclarer cependant que les Écritures ne donnent nullement lieu de prétendre que d’autres planètes seront peuplées dans la suite par le fait que des couples humains y seront transférés depuis la terre. La terre et les humains qui la peuplent ne sont pas si importants. Si Jéhovah désirait avoir sur d’autres planètes des créatures de chair et de sang, il pourrait facilement les créer de la poussière de ces planètes et n’aurait pas besoin de transporter par miracle des couples terrestres à des distances astronomiques. Il est bon qu’au lieu de nous arroger un tel rôle dans les affaires de l’univers, nous portions nos regards sur les devoirs terrestres que le Créateur nous a assignés. Réfléchissons à ce que Jésus a dit : “ Quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. ” — Luc 18:14 ; 14:7-11.