Questions des lecteurs
● Lorsqu’Osée reprit Gomer, sa femme, apparemment il s’abstint de toute intimité avec elle ; comment faut-il interpréter cela ? — Osée 3:3.
La Tour de Garde du 1er juillet 1976, page 412, paragraphe 25 fait un commentaire sur ce verset, disant qu’Osée disciplina sa femme “en lui imposant des restrictions d’ordre sexuel. Apparemment, il s’abstint même de toute intimité avec elle”. Le sens des termes hébreux nous autorise à tirer cette conclusion.
Voici comment la Traduction du monde nouveau rend Osée 3:3 (traduction littérale de l’hébreu) : “Et je lui dis : ‘Pendant de nombreux jours tu demeureras, m’appartenant (...). Tu ne devras pas appartenir à un autre homme, et moi aussi je serai pour toi.’” Que signifie cette phrase : “Moi aussi je serai pour toi.” ? Tout comme Gomer, la femme rachetée, devait s’abstenir de tout commerce charnel avec un autre homme, de même Osée s’abstiendrait de toute intimité avec elle pendant un certain temps. Notez que d’autres traductions de la Bible précisent ce point de façon très nette : “J’agirai de même à ton égard.” (TOB). “Je serai de même à ton égard.” (Osty). “Tu ne t’uniras pas avec un homme, ni moi à toi.” (Crampon-Tricot).
Quelle était donc la raison de cette restriction ? Se montrant miséricordieux, Osée avait repris son “épouse de fornication”, la rachetant au prix d’une esclave, et il lui avait accordé son pardon. Néanmoins, il était normal qu’Osée soumette sa femme à une période de purification d’ordre sexuel. Durant cette période, Gomer serait isolée, dans l’inaction conjugale, autrement dit privée de relations même avec son mari.
Mais alors, comment concilier cette attitude avec ce qui est recommandé dans I Corinthiens 7:2-5, à savoir que mari et femme ne doivent pas se priver l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord ? Le cas d’Osée et de Gomer ne constitue pas un précédent autorisant les conjoints chrétiens à se priver l’un de l’autre en guise de punition. Au contraire, il met en relief la miséricorde exercée par le conjoint qui pardonne l’infidélité de l’autre. Celui-ci considère le retour de son conjoint sincèrement repentant comme un acte de purification.
Comme cela a été illustré par Osée, Jéhovah a repris l’Israël infidèle au cours de la période de restauration qui suivit l’année 537 avant notre ère, et il l’a purifié. Il était interdit à Israël d’entretenir de nouveau des relations adultères avec les princes gentils, les prêtres idolâtres ou tout autre instrument du faux culte. Jéhovah lui-même s’abstint de nommer un roi qui ne serait pas de la lignée de David, et de l’installer sur un trône quelconque avant la venue du Messie, le roi légitime (Ézéch. 21:27). Ainsi, pendant cette période de purification, le reste discipliné et repentant de l’Israël selon la chair commença à attendre patiemment son Libérateur messianique, qui l’affranchirait de la domination gentile.
Pareillement, à partir de 1919 le reste des vrais israélites spirituels tremblants et frémissants ont renoué des relations d’alliance ou maritales avec Jéhovah. En conséquence, il leur était interdit de commettre l’adultère spirituel avec les apostats, les dirigeants et les prêtres, ce dont les membres de la chrétienté ne se privent pas de faire. C’est seulement après une période de purification que Jéhovah renoua d’étroites relations avec le reste de l’Israël spirituel, qui a fini par comprendre que tel un mari aimant, Jéhovah le protège, et que la nouvelle alliance dans laquelle il est entré avec lui par le moyen de Jésus Christ, le Médiateur, lui procure la sécurité. — I Tim. 2:5, 6.
● Si un chrétien est appelé à témoigner devant un tribunal, peut-il jurer de dire toute la vérité en posant la main sur la Bible ?
Il n’y a aucune objection à cela, bien qu’il appartienne à chacun de décider de faire ce serment ou de demander à en être dispensé.
La coutume qui consiste à faire un serment en mettant la main sur un objet considéré comme sacré s’est largement répandue. Par exemple, les Grecs de l’Antiquité prenaient un engagement solennel en levant la main ou en la posant sur un autel. Chez les Romains, le jureur tenait une pierre dans la main et jurait, disant que s’il mentait Jupiter devait le rejeter tout comme lui jetait la pierre.
De tels actes révèlent la tendance humaine à reconnaître l’existence d’une divinité puissante à qui les hommes doivent rendre compte de leurs paroles et de leurs actes. Sans aucun doute, les adorateurs du vrai Dieu, Jéhovah, sont de cet avis. D’ailleurs, la Bible montre qu’ils ont fait des serments comme si Jéhovah était présent ou en le prenant à témoin (II Sam. 3:35 ; I Rois 2:23, 24 ; Ruth 3:13 ; Jér. 38:16). Les vrais adorateurs de Dieu ont également accepté que d’autres leur imposent un serment. — Gen. 21:22-24 ; Mat. 26:63.
Autrefois, lorsqu’un homme prenait un engagement solennel devant Jéhovah, il lui arrivait d’appuyer ses paroles d’un geste. L’ange qui parla au prophète Daniel “leva vers les cieux sa main droite et sa main gauche et jura par Celui qui est vivant pour des temps indéfinis”. (Dan. 12:7 ; Gen. 14:22.) Même Dieu parla de lui-même en termes symboliques, disant qu’il jurait par sa main droite (És. 62:8 ; Deut. 32:40). Un autre geste accompli vraisemblablement pour appuyer un serment consistait à placer la main sous la cuisse d’une autre personne. — Gen. 24:2, 3, 9 ; 47:29-31.
Il est évident qu’un chrétien n’est pas tenu de faire un serment pour appuyer chacune de ses déclarations. Son Oui devrait signifier Oui et son Non, Non (Mat. 5:33-37 ; Jacq. 5:12). Par conséquent, s’il se présente devant un tribunal et qu’on lui demande de jurer de dire la vérité, le chrétien peut décider de faire un tel serment. Il se peut aussi qu’on lui permette simplement de certifier qu’il ne ment pas. — Gal. 1:20.
Si la coutume veut que celui qui comparaît devant un tribunal lève la main ou la pose sur la Bible en jurant de dire la vérité, un chrétien est libre de se soumettre à cette règle compte tenu des exemples bibliques de serments appuyés par un geste. Mais ce n’est pas tellement le serment accompagné d’un geste qui compte, c’est plutôt le fait que le jureur jure devant Dieu de dire la vérité. Un tel serment est donc une chose grave. Par conséquent, si un chrétien pense qu’il peut et doit répondre à une question dans ces conditions, il est alors tenu de dire la vérité.