Responsabilités de la famille dans la préservation de la pureté de l’adoration de Jéhovah
AFIN de préserver la pureté de l’adoration de Jéhovah, la Bible impose à la congrégation chrétienne la responsabilité d’enlever l’homme méchant du milieu d’elle (I Cor. 5:13, MN). Ce retranchement, cette exclusion, ou excommunication de l’organisation visible de Dieu, préserve la pureté de l’adoration de Jéhovah, constitue une mesure de protection en faveur de la congrégation tout entière ; elle peut également inciter le coupable à se repentir de ses mauvaises œuvres et à se réconcilier avec Dieu. — II Cor. 7:10, MN.
Les principes scripturaux en jeu dans l’exclusion, ou excommunication, ont été discutés dans l’édition du 1er novembre 1963, du périodique La Tour de Garde. Le but de cette mesure, les conséquences qu’elle entraîne pour les exclus, et l’attitude que les autres membres de la congrégation chrétienne doivent observer, ont été examinés à l’aide de la Parole de Dieu. Les principes sont précis, clairs et facilement compréhensibles, dans le cas où l’exclu n’est apparenté à aucun des autres membres de la congrégation chrétienne. Tous cessent de le fréquenter.
Mais qu’en est-il de ceux que des liens de parenté unissent à l’exclu ? Quelle devrait être l’attitude des membres de la congrégation unis à lui par des liens de famille ou du sang ? Quand on analyse les responsabilités des membres de la famille dans la préservation de la pureté de l’adoration de Jéhovah, deux cas sont à considérer. Le premier est celui où les parents, ayant une bonne réputation dans la congrégation, ne vivent pas sous le même toit que l’exclu, c’est-à-dire, ne font pas partie du cercle de famille immédiat ; le second est celui où ces parents vivent sous le même toit que l’exclu, où celui-ci est membre du cercle de famille immédiat.
LES PARENTS NE FONT PAS PARTIE DU CERCLE DE FAMILLE IMMÉDIAT
L’exclusion d’un parent ne rompt pas les liens naturels du sang. Toutefois, il serait bien de comprendre qu’on ne devrait entretenir avec l’exclu qui vit en dehors du cercle de famille que les seuls rapports indispensables dans les affaires touchant les intérêts de la famille.
Le principe, en jeu ici, est le même que celui dont parlait La Tour de Garde du 1er juillet 1963, à la page 670, où l’on faisait observer que les chrétiens, exerçant leur travail profane dans le même établissement que l’exclu, ne s’entretiennent pas avec lui à moins qu’il ne soit nécessaire de le faire dans l’accomplissement du travail, et que la conversation se limite à cela. Dans le cas d’un parent exclu, vivant au même foyer, on s’en tiendra aux rapports absolument indispensables. Pour ce qui est du travail profane, les relations seront restreintes, voire rompues, pour peu que cela soit possible.
Un point important à noter est celui-ci : bien que les liens naturels puissent motiver des rapports occasionnels, les liens spirituels sont tranchés d’une manière complète. Il ne peut y avoir aucune discussion des questions d’adoration avec les parents exclus.
Qu’en est-il si une personne, retranchée de la congrégation de Dieu, fait une visite inattendue à des parents voués ? Que fera le chrétien dans ce cas ? Si c’est la première fois qu’une telle visite a lieu, le chrétien voué peut, si sa conscience le lui permet, exercer l’hospitalité en cette circonstance particulière. Toutefois, si sa conscience s’y oppose, il n’est pas obligé de le faire. Néanmoins, si le chrétien fait preuve d’hospitalité, il fera clairement comprendre qu’il ne le fait qu’à titre exceptionnel. Si l’on en faisait une habitude, cela équivaudrait à fréquenter toute autre personne exclue ; ce serait violer le principe en jeu dans la mesure d’exclusion. Il est nécessaire de faire comprendre au parent exclu que ses visites ne sont plus accueillies avec le même plaisir qu’au temps où il marchait fidèlement avec Jéhovah. — II Jean 9, 11.
Il est essentiel que, par leur comportement, les chrétiens voués de la congrégation fassent comprendre au parent exclu que sa conduite est désapprouvée par la famille. Leur attitude à l’égard des justes principes doit rester inflexible. Le coupable doit se rendre compte que sa condition n’est plus du tout la même, que ses parents, chrétiens fidèles, réprouvent absolument sa mauvaise conduite et montrent leur réprobation en n’ayant avec lui que les seuls rapports inévitables.
On peut se rendre compte de l’importance que revêt une telle manière d’agir dans les petites communautés, là où des congrégations peuvent comprendre plusieurs groupes unis par des liens de famille. Si ces liens demeuraient inchangés, comment pourrait-on dire que les frères coopèrent à la mesure d’exclusion, destinée à préserver la pureté de l’organisation visible de Dieu ? En fait, ils violeraient le principe en jeu dans cette décision. En outre, loin de faire un bien quelconque à l’exclu, ils lui feraient un tort réel.
On devrait considérer comme une exception la négociation d’affaires indispensables avec les exclus. Les règles scripturales sont les suivantes : Ayez “l’œil sur ceux qui causent des divisions et des occasions d’achoppement, à l’encontre de l’enseignement que vous avez appris, et évitez-les”. Cessez “de fréquenter celui qui, appelé frère, est fornicateur, ou avide, ou idolâtre, ou insulteur, ou ivrogne, ou extorqueur, de ne pas même manger avec un tel homme”. “Enlevez l’homme méchant du milieu de vous.” — Rom. 16:17 ; I Cor. 5:11, 13, MN.
Le principe fondamental, impliqué dans cette question, se trouve dans Matthieu 12:47-50 (MN). Quelqu’un dit à Jésus : “Voici, ta mère et tes frères se tiennent dehors et cherchent à te parler.” Jésus répondit : “Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? (...) Quiconque fait la volonté de mon Père qui est au ciel, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère.”
Les principes bibliques n’encouragent pas la fréquentation de l’exclu par les parents qui ne vivent pas sous le même toit. Notre but principal devrait être de préserver la pureté de l’adoration de Jéhovah. Nous ne devrions pas tenir compte des liens, si étroits fussent-ils, qui nous unissent à ceux que l’organisation de Jéhovah a exclus, mais nous devrions cesser de fréquenter ces derniers.
À L’INTÉRIEUR DU CERCLE DE FAMILLE
D’autres principes sont en jeu quand une personne exclue vit sous le même toit et fait partie du même cercle de famille que des chrétiens. Voici quelques-uns des principes scripturaux qu’il faut prendre en considération : 1o) I Timothée 5:8 (MN) : “Si quelqu’un ne subvient pas aux besoins des siens, et surtout de ceux qui sont membres de sa maison, il a renié la foi et il est pire qu’un homme sans foi” ; 2o) Matthieu 22:21 (MN) : “Rendez donc les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu” ; 3o) Matthieu 19:5, 6 (MN) : “Pour cette raison l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair. (...) Donc, ce que Dieu a mis sous le même joug, qu’aucun homme ne le sépare” ; 4o) Colossiens 3:18, 19 (MN) “Femmes, soyez soumises à vos maris (...). Maris, ne cessez d’aimer vos femmes” ; 5o) Éphésiens 6:1, 2 (MN) : “Enfants, soyez obéissants envers vos parents en union avec le Seigneur, (...) : Honore ton père et ta mère.”
Il est donc demandé au chef de famille et père, chrétien, de continuer d’avoir avec les membres de sa maison, exclus, des rapports sur le plan matériel, de leur fournir la nourriture, l’abri et le vêtement. Si l’exclu est un enfant mineur, les parents ne peuvent se dissocier de lui. Il fait encore partie de la maison. Même les lois de César exigent que les parents subviennent à ses besoins ; aussi sont-ils toujours assujettis au commandement de Dieu leur enjoignant de le corriger et de le discipliner. Ils le feront en appliquant les principes bibliques. Ils exigeront que l’enfant assiste à l’étude familiale, écoute, bien que ne participant pas à la discussion avec le groupe. Ils lui recommanderont fortement la lecture de la Bible et des publications expliquant la Parole de Dieu, tels que les périodiques La Tour de Garde et Réveillez-vous ! et d’autres manuels bibliques. Si le mineur exclu a des questions à poser, il les posera à l’un de ses parents en privé, et ce dernier lui montrera comment trouver les réponses ou bien lui répondra, mais c’est tout. Cette façon de faire et une assistance régulière de l’enfant aux réunions chrétiennes l’aideront à revenir dans la bonne voie afin d’être rétabli (Jacq 5:20). Les parents doivent se rendre compte du caractère sérieux du vœu et du baptême de l’enfant et comprendre que le don de sa personne à Jéhovah le soumet aux mesures de correction de Jéhovah quand les lois divines sont violées.
Pour ce qui concerne les relations entre mari et femme, il faut s’en tenir aux paroles de Jésus rapportées dans Matthieu 19:5, 6 (MN). Nul ne peut séparer un mari et une femme, même si l’un d’eux est exclu. Bien entendu, une exception pourra être faite à cette règle, en cas d’adultère. Le conjoint innocent pourra alors s’en aller, s’il le désire (Mat. 19:9, MN). Quand le mari et la femme, accompagnés de leurs enfants, assistent aux réunions de la congrégation, dans la Salle du Royaume, ils resteront ensemble et ne se sépareront pas pour le simple fait que l’un d’eux est exclu. Cela ne crée pas entre eux des relations spirituelles. Ils sont simplement assis ensemble en tant que famille. On ne doit pas rompre ce lien de famille. Toutefois, il serait déplacé de la part du conjoint fidèle de chercher à imposer la compagnie du conjoint exclu à d’autres frères dans la congrégation quand il s’entretient avec eux. Bien que les membres de la famille restent groupés, celui qui est exclu ne peut fréquenter les autres membres de la congrégation.
Mais ce principe de rester ensemble s’applique-t-il à un homme et une femme si, après qu’ils se sont fiancés, l’un d’eux est exclu ? Non, car le mariage n’a pas été consommé. Le chrétien devrait rompre le lien qui l’unit à l’exclu. “Sortez du milieu d’eux, et séparez-vous !” (II Cor. 6:17, MN). S’il ne tient pas compte de cet ordre et se marie avec l’exclu, il peut être exclu, lui aussi.
Bien que les liens établis entre les membres de la maison ne soient pas rompus quand l’un d’eux est exclu et que la famille continue de remplir ses devoirs comme d’habitude, il y a quelque chose de brisé : les relations spirituelles entre l’exclu et les autres membres du cercle familial. Comme dans les cas précédemment cités, quand l’un des membres est exclu, il faut cesser de discuter avec lui les questions touchant l’adoration.
Si c’est la femme qui est excommuniée, le mari continuera à conduire l’étude biblique de la famille avec les enfants et, en des circonstances bien choisies, il priera avec ses enfants. La femme peut rester là, écouter la prière et suivre le déroulement de l’étude, en retirant un enseignement précieux, mais elle ne participera pas à la discussion.
Si c’est le mari qui est exclu, la femme et les enfants lui restent soumis, à lui, le chef, dans les questions familiales. L’exclusion ne le prive pas de son autorité. La femme ne devient pas le chef de la maison dans l’exécution des tâches quotidiennes. Mais si le mari veut sincèrement faire ce qui est bien, il prendra les mesures nécessaires pour se réconcilier avec Jéhovah et son organisation visible. Il comprendra qu’il n’est pas qualifié pour diriger les affaires spirituelles de la famille. Toutefois, la femme, à un moment convenable où le mari n’est pas là, s’arrangera pour étudier la Bible avec ses enfants.
Le même principe s’applique à l’heure des repas. Il ne peut y avoir aucune relation spirituelle. Le chef de famille, exclu, n’est pas en position de prier pour sa famille ; il ne convient pas non plus qu’il demande à une personne présente de représenter la famille dans la prière, amenant ainsi tous les membres à prier sur son ordre. Quiconque veut prier le fera en privé. Néanmoins, en son absence, les membres de la famille, voués et fidèles, s’uniront dans la prière.
Si le mari excommunié insiste pour faire la prière à l’heure des repas, les membres voués de la maison ne diront pas “Amen” à la fin de la prière ni ne joindront les mains comme certains ont coutume de le faire ; ce serait se rapprocher de lui du point de vue spirituel. Ils pourraient incliner la tête et offrir en silence leur prière à Jéhovah. S’il veut absolument exprimer ses idées sur des questions religieuses, on ne peut l’en empêcher dans sa propre maison, mais les membres de la famille, chrétiens et fidèles, ne sont pas obligés de prendre part à la discussion. Ils montrent qu’ils respectent la décision qui a exclu le coupable de l’organisation de Dieu. “Nous devons obéir à Dieu comme chef plutôt qu’aux hommes.” — Actes 5:29, MN.
Les chrétiens ont la grave responsabilité de préserver la pureté de l’adoration de Jéhovah. Pour cela, chacun d’eux se soumettra aux justes exigences de Jéhovah, même dans le cas où des membres de sa propre famille seraient retranchés de l’organisation visible de Dieu. L’amour pour Dieu passe avant tout. Le chrétien prend les mesures appropriées pour montrer qu’il est d’accord avec les voies de Jéhovah ; ainsi, il lui est agréable et préserve la pureté de l’adoration.