‘Faisons retentir’ la vérité dans l’esprit et le cœur de nos étudiants
1. Quelle triste expérience les ministres chrétiens font-ils parfois ?
QUELLE tristesse lorsqu’un nouveau-né, après seulement quelques mois ou une année, tombe brusquement malade et meurt ! Les sentiments qu’une telle tragédie suscite dans le cœur des parents affligés ressemblent à ceux qu’éprouvent des ministres chrétiens lorsqu’une personne, qu’ils ont aidée pendant des mois, voire même pendant des années, à acquérir la connaissance de la Bible, à se nourrir du “lait” de la Parole de Dieu et de la vérité, à prendre position pour la justice et même à s’engager dans le ministère de la Parole, faiblit brusquement sur le plan spirituel et tombe dans une inactivité semblable à la mort (Gal. 4:19 ; I Cor. 3:2 ; I Thess. 2:7, 8). Malheureusement, c’est ce qui arrive, parfois au point qu’une personne sur deux, qui commencent à participer au ministère actif, renonce à cette activité. Pourquoi ? Peut-on faire quelque chose pour empêcher cela ?
2. Quelle faiblesse remarque-t-on chez la plupart de ceux qui abandonnent le chemin de la vie, et quelles questions cela soulève-t-il ?
2 Les faits indiquent qu’un grand nombre de ceux qui ont commencé de marcher sur le chemin qui conduit à la vie et l’ont abandonné ensuite, manquent souvent d’une compréhension véritable de la Parole de Dieu. En 1968, et dans le monde entier, les témoins de Jéhovah ont conduit en moyenne 977 503 études bibliques à domicile gratuites. Suite à cela, 82 842 personnes ont démontré qu’elles avaient bâti sur le roc qu’est l’obéissance en se faisant baptiser dans l’eau, afin de symboliser l’offrande de leur personne à Dieu pour faire sa volonté, à l’exemple de son Fils. Ces personnes persévéreront-elles ou renonceront-elles comme certaines l’ont fait dans le passé ? Étant donné que des centaines de milliers d’autres personnes étudient actuellement, ceux d’entre nous qui participent à l’œuvre d’instruction biblique en faveur des amis de la vérité, doivent se poser sérieusement la question suivante : Ces personnes, qui deviendront peut-être les nouveaux proclamateurs de demain, comprennent-elles réellement le message de la Bible et la signification de ses principes relatifs à leur vie de tous les jours ? La réponse à cette question dépend dans une large mesure de la façon dont nous répondrons à ces autres questions : Pourquoi étudions-nous avec ces personnes ? Jusqu’à quel point leur intérêt nous tient-il à cœur (II Cor. 12:15 ; Phil. 2:17 ; I Thess. 2:8) ? ‘Faisons-nous retentir’ avec efficacité la vérité dans leur esprit et leur cœur ?
3. Quel doit être notre but lorsque nous conduisons une étude avec des personnes bien disposées ?
3 À l’égard de ces personnes qui s’intéressent depuis peu à la vérité, nous devrions, et nous le faisons certainement, formuler le même souhait que celui qu’exprima l’apôtre Paul en faveur des croyants d’Éphèse. Il pria pour eux, afin que, dit-il, vous ayez “le Christ à demeure, par votre foi, dans vos cœurs avec amour ; afin que vous soyez enracinés et établis sur le fondement, pour que vous soyez entièrement à même de saisir mentalement avec tous les saints ce que sont la largeur et la longueur et la hauteur et la profondeur, et de connaître l’amour du Christ qui surpasse la connaissance”. (Éph. 3:17-19.) Il est évident que Paul ne se souciait pas seulement de ‘rapporter une étude biblique pour atteindre un objectif’. Il ne se contentait pas non plus d’aider ces personnes à acquérir une connaissance superficielle de la volonté de Dieu. Il désirait qu’elles comprennent la vérité sous toutes ses dimensions : la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur. Il voulait les aider à devenir des hommes de foi, pour qu’elles aient le Christ à demeure, non seulement dans leur esprit, mais dans leur cœur, avec amour. Nous voulons sans doute qu’il en soit ainsi pour les “brebis” de notre époque. Nous désirons également aider celles-ci à élargir leur connaissance des desseins de Dieu, à approfondir leur compréhension, à développer leur champ de vision concernant l’avenir et à élever leurs pensées et leur mode de vie conformément aux principes de Dieu, tout en augmentant leur reconnaissance pour ses dispositions. Évidemment, elles ne peuvent faire cela du jour au lendemain ; elles ont d’abord besoin d’être aidées pour devenir ‘enracinées et établies sur le fondement’. Comment peut-on les aider efficacement ?
4. Pourquoi n’est-il pas conseillé d’insister sur des règles rigides pour la conduite des études bibliques ?
4 Nous ne devons jamais oublier que chaque personne est un cas particulier ; il faut donc lui accorder une attention et une aide particulières en fonction de ses besoins et de sa situation personnelle (Voyez Romains 14:1-8 ; I Corinthiens 9:20-23). C’est pourquoi les témoins de Jéhovah ne suivent pas des règles rigides pour conduire les études bibliques avec les personnes s’intéressant à la vérité. Leur enseignement “par demandes et réponses” n’est pas stéréotypé. Leur livre publié récemment et intitulé “Ta parole est une lampe pour mon pied” (à la page 91) déclare : “S’il n’y a pas de règle fixe sur la façon de diriger l’étude, ne manquez pas néanmoins de vous assurer que l’étudiant comprend réellement chaque point.” Il est certain que lorsque quelqu’un a de bons mobiles, il n’est pas nécessaire de suivre de nombreuses règles pour l’aider à parvenir à la compréhension de la Parole de Dieu.
5. a) Comment le caractère pratique des suggestions données par l’organisation divine a-t-il été démontré ? b) Quel est le guide le plus excellent dans ce domaine ?
5 Cependant, de nombreuses suggestions, excellentes et pratiques, sur la façon de transmettre l’enseignement et l’instruction de la Bible, sont données aux témoins de Jéhovah au cours de leurs assemblées ou par l’intermédiaire d’un bulletin mensuel intitulé Notre ministère du Royaume. Ces suggestions les ont grandement aidés à se qualifier pour effectuer leur œuvre merveilleuse grâce à laquelle, au cours des dix dernières années, 650 000 personnes ont progressé au point de se vouer à Dieu et de symboliser ce vœu par le baptême d’eau. Outre ces suggestions utiles et pratiques, nous sommes guidés par des exemples authentiques et des conseils que rapporte la Bible, lesquels sont encore plus précieux. Dans quelle mesure avons-nous accordé une attention à ces choses ? Jusqu’à quel point nous sommes-nous souciés d’appliquer ces conseils et ces suggestions le plus efficacement possible en tenant compte du fait que des vies sont en jeu ? — I Tim. 4:16.
LE PLUS GRAND ENSEIGNANT
6. Quels sont quelques-uns des aspects remarquables de l’enseignement de Jésus ?
6 Quel meilleur exemple pourrions-nous avoir que celui de Jésus-Christ, le Fils de Dieu et l’Enseignant parfait des “brebis” ? Ses méthodes d’enseignement sont décrites dans la Bible, et ce n’est certainement pas sans raison. Lorsque vous lisez le récit de son ministère, qu’est-ce qui vous frappe ? Peut-être la simplicité de son enseignement. Ses méthodes n’étaient pas compliquées, mais il portait toujours un profond intérêt à ses auditeurs et, avec amour, il exprimait le désir de les instruire dans la vérité relative aux desseins de son Père (Mat. 9:35, 36 ; Marc 6:34). C’est là la première condition requise, et si elle n’est pas remplie, toutes les autres choses sont sans valeur (I Cor. 13:1, 8). Jésus s’intéressait avec amour à ses auditeurs, et son œuvre d’enseignement était digne de confiance. Lorsqu’il dit à Zachée : ‘Dépêche-toi de descendre de cet arbre, car aujourd’hui il me faut demeurer dans ta maison’, celui-ci pouvait être sûr que Jésus viendrait sans faute. — Luc 19:1-6.
7. Quelle autre chose Jésus gardait-il toujours présent à l’esprit lorsqu’il enseignait ?
7 Ce qui est également remarquable, c’est l’intérêt sincère que Jésus portait à ses auditeurs en tant qu’individus. Bien qu’il s’adressât souvent à des groupes importants, il savait que chacun avait ses problèmes et ses besoins personnels. Chacun allait également devoir rendre compte à Dieu pour lui-même (Rom. 14:12). Que ce soit Nicodème, la femme samaritaine près de la source, Marie, Marthe ou l’un des apôtres, Jésus accorda à chacun d’eux, en tant qu’individu, une très grande attention (Jean 3:1-21 ; 4:7-26 ; Luc 10:38-42 ; 22:31-34 ; Jean 20:24-29). Son enseignement n’était ni routinier ni stéréotypé. Il s’intéressait non seulement à l’esprit de ses auditeurs, mais également à leur cœur. Nous devons, nous aussi, prêter une attention sérieuse à la façon dont nous pouvons aider au mieux chaque personne avec laquelle nous étudions.
‘FAISONS RETENTIR’ LA VÉRITÉ AVEC DISCERNEMENT
8. Quelles sont les deux choses fondamentales dont se compose une conversation, et laquelle des deux requiert plus d’attention de notre part lorsque nous instruisons quelqu’un ?
8 Avez-vous déjà réfléchi que lorsque vous parlez à quelqu’un, vous ne pouvez faire que deux choses fondamentales ? Donner des renseignements ou poser des questions. Bien qu’il y ait toutes sortes de renseignements et divers genres de questions, toute conversation se résume à ces deux choses fondamentales. Dans les études bibliques à domicile que nous conduisons, les renseignements vraiment importants se trouvent dans la Bible ainsi que dans le guide biblique employé. Cependant, le succès de nos efforts pour faire pénétrer profondément ces renseignements bibliques dans l’esprit et le cœur de l’étudiant, dépend dans une large mesure de la façon dont nous utilisons les questions. L’emploi des questions est très important, peut-être plus que nous ne le pensons généralement.
9, 10. a) Pour ce qui est de recevoir l’instruction, en quoi les adultes diffèrent-ils des enfants ? b) Quel besoin cela met-il en évidence ?
9 En général, les enfants demandent tout naturellement “pourquoi ?” lorsqu’ils ne comprennent pas quelque chose ; tous les parents peuvent confirmer ce fait. Les adultes, par contre, sont souvent différents ; certains s’expriment volontiers, mais beaucoup hésitent à poser les questions qui se présentent à leur esprit. Ils semblent être d’accord sur les pensées considérées dans un guide biblique, sur celles que nous leur expliquons nous-mêmes ou encore sur ce qu’ils ont lu personnellement dans leur Bible. Ils disent peut-être même : “Oui, je comprends.” Ils peuvent néanmoins ne pas avoir réellement compris (Jean 11:11-14). Ce manque de compréhension ne deviendra peut-être apparent que beaucoup plus tard. À ce moment-là, lorsqu’ils étudieront des pensées plus profondes, leur incapacité de les saisir montrera de façon évidente qu’ils n’avaient pas acquis la compréhension exacte dans les études précédentes, quand les doctrines les plus fondamentales de la Parole de Dieu ont été examinées. — I Cor. 3:1, 2.
10 Qu’est-ce que cela indique ? L’importance d’encourager les étudiants à parler et de les inciter à s’exprimer en leur posant des questions supplémentaires, autres que celles qui figurent dans le guide biblique. Vous aiderez davantage l’étudiant en lui posant des questions bien préparées, pour diriger son esprit vers la réponse biblique, que si vous vous contentez de lui donner la réponse (Considérez la méthode employée par Paul et rapportée dans Galates 3:1-6). Vous n’aiderez pas non plus réellement l’étudiant si vous lui montrez simplement l’endroit du livre où il peut trouver la réponse et lui demandez de lire celle-ci mot à mot comme si c’était sa réponse. Il peut la lire, mais a-t-il réellement compris ce qu’il a lu ? Y croit-il ? Selon Matthieu 24:15, qu’est-il important de faire quand on lit la Parole de Dieu ? — Voyez également Actes 8:30-35.
11, 12. a) Dans quelle incapacité la méthode d’enseignement “par demandes et réponses” de la chrétienté a-t-elle laissé ses membres ? b) De quelle façon un bon emploi des questions peut-il aider à surmonter cette faiblesse ?
11 Comme le déclare l’apôtre Pierre, nous désirons ‘éveiller les facultés de penser clairement’ des étudiants (II Pierre 3:1). De nos jours, des millions de gens se disent chrétiens, tout en n’ayant que peu ou pas de compréhension de la Bible. La plupart d’entre eux auraient même des difficultés à expliquer les dogmes principaux de leur propre religion. Aucune de leurs méthodes d’instruction “par demandes et réponses” n’est la bonne ; c’est une religion apprise par cœur. La fausse religion n’a jamais montré aux hommes comment réfléchir et raisonner sur les principes justes (Mat. 15:7-9 ; Luc 11:52). Les vrais chrétiens doivent aider les personnes au cœur honnête à apprendre comment employer leur esprit en harmonie avec la Parole de Dieu “pour connaître la sagesse et l’instruction, pour comprendre les paroles de l’intelligence ; pour recevoir des leçons de bon sens, de justice, d’équité et de droiture ; pour donner aux simples du discernement, (...) de la connaissance et de la réflexion”. — Prov. 1:2-5 ; 2:10, 11.
12 Des questions utiles stimulent et forment les facultés de penser d’une personne. Elles peuvent diriger son esprit avec méthode d’une pensée à l’autre pour l’amener à la conclusion prévue. (Voyez les questions de Jésus rapportées dans Matthieu 16:5-12 et les dix-sept questions posées par Paul dans I Corinthiens 9:1-14). De telles questions aident à ‘labourer le sol’, afin que les graines de la vérité biblique puissent pénétrer profondément et atteindre le cœur de la personne. De même, le fait de poser quelques questions à la fin de chaque étude, dans le but de réviser les principales vérités bibliques considérées, est comparable aux légers coups de marteau que l’on donne sur les rivets d’une construction métallique pour éprouver leur solidité.
13, 14. a) Donnez des exemples montrant que Jésus appréciait la valeur des questions. b) À quoi cet exemple nous encourage-t-il ?
13 Jésus se servit de questions d’une façon remarquable, non seulement en les employant fréquemment, mais également en enseignant par ce moyen, et cela alors qu’il pouvait sembler plus facile et plus rapide de dire simplement ce qu’il en était à son auditeur. Considérez, par exemple, le cas de Pierre qui fut abordé par des percepteurs d’impôts qui lui demandèrent si son enseignant payait l’impôt du temple (Mat. 17:24-27). Pierre, qui était souvent impulsif, répondit affirmativement. Ensuite, il entra dans la maison, soit pour interroger Jésus à ce sujet, soit pour demander l’argent nécessaire au paiement de la taxe. Cependant, “lorsqu’il entra dans la maison Jésus le devança en disant : ‘Qu’en penses-tu, Simon ? De qui les rois de la terre reçoivent-ils les droits et l’impôt personnel ? De leurs fils ou des étrangers ?’ Lorsqu’il eut dit : ‘Des étrangers,’ Jésus lui dit : ‘En fait, donc, les fils sont exempts d’impôts’”. Certes, Jésus aida ensuite Pierre à se tirer d’affaire et à payer l’impôt, mais comprenons-nous pourquoi Jésus posa ces questions ? Il est certain que, grâce à elles, Pierre a réfléchi, raisonné et s’est souvenu.
14 Pensez à la nuit où Jésus fut arrêté. Dans ces conditions tourmentées, Pierre utilisa impétueusement son épée. Jésus lui posa alors trois questions : “La coupe que mon père m’a donnée, ne la boirai-je pas à coup sûr ?” “Crois-tu que je ne puisse faire appel à mon Père, pour qu’il me fournisse en ce moment plus de douze légions d’anges ? Dans ce cas, comment s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles cela doit arriver ainsi ?” (Jean 18:11 ; Mat. 26:52-54). Réfléchissez un instant : Jésus était face à la foule, dans un état de tension extraordinaire ; il savait que son arrestation était imminente et qu’avant la fin de ce jour-là il serait mis à mort sur un poteau de torture. Cependant, il prit le temps de faire pénétrer ces vérités dans l’esprit de Pierre en utilisant des questions (Marc 14:33 ; Luc 22:44). L’exemple de Jésus devrait nous faire réfléchir et changer d’attitude si nous commençons à penser que nous sommes trop occupés pour nous préparer convenablement à conduire une étude biblique, si nous croyons devoir parcourir rapidement les matières de l’étude, ou si nous quittons brusquement la personne après l’étude pour nous occuper de choses qui nous intéressent.
15. Qu’est-il requis pour utiliser efficacement des questions dans une étude, et quels problèmes rencontrons-nous souvent ?
15 Enseigner ne consiste donc pas simplement à poser des questions pour obtenir des réponses. Celui qui enseigne doit en premier lieu bien connaître les matières à étudier, ensuite poser des questions dans un but déterminé et s’efforcer de toucher, non seulement l’esprit de l’étudiant, mais également son cœur. Nous rencontrons fréquemment certains problèmes lorsque nous cherchons à aider les “brebis” à s’enraciner sur le fondement de la vérité biblique et sur le roc qu’est l’obéissance aux instructions du Christ en suivant son exemple. L’étudiant a des idées préconçues, fondées vraisemblablement sur les fausses doctrines qui viennent de ses fréquentations religieuses antérieures. Il est utile de savoir quelles sont ces doctrines, afin de pouvoir lui accorder l’aide nécessaire. Si certaines personnes s’expriment ouvertement, d’autres ne le font pas. Dans le deuxième cas, des questions posées avec tact peuvent être d’une grande aide.
16, 17. Selon le récit de Luc 24:17-27, quel fut le résultat des questions posées par Jésus ?
16 Considérez Luc 24:17-27. Vous vous souvenez peut-être que les deux disciples marchaient sur le chemin d’Emmaüs, tout en parlant de la mort de Jésus et du récit de sa résurrection. Jésus s’approcha. Que fit-il d’abord ? Il posa une question : “Quelles sont ces choses que vous discutez entre vous tout en marchant ?” Cléopas éluda cette question par une autre : “Demeures-tu en étranger tout seul à Jérusalem, que tu ne saches pas les choses qui y sont arrivées ces jours-ci ?” À son tour, Jésus demanda : “Quelles choses ?”.
17 Jésus a-t-il posé ces questions parce qu’il n’en connaissait pas la réponse ? Évidemment non, car c’est de lui que ces deux disciples parlaient, et il avait personnellement vécu les choses qu’ils discutaient. Cependant, ses questions les incitèrent à exprimer ce qu’ils avaient à l’esprit ainsi que leur point de vue sur les événements. Ils parlèrent de la mort de Jésus et de la culpabilité des chefs religieux ; ils reconnurent avoir ‘espéré que cet homme était celui qui est destiné à délivrer Israël’ et firent allusion au rapport de certaines femmes selon lequel Jésus avait été ressuscité. Ils n’indiquèrent pas seulement par quoi leur esprit était préoccupé, mais, chose plus importante, ce qu’ils avaient dans le cœur. Ils doutaient un peu de la résurrection de Jésus, car ils en “discutaient”. Jésus leur dit alors : “‘Ô hommes dépourvus de sens et lents de cœur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît toutes ces choses et qu’il entrât dans sa gloire ?’ Et commençant par Moïse et tous les Prophètes, il leur interpréta les choses le concernant dans toutes les Écritures.”
18, 19. a) Comment des questions semblables peuvent-elles nous être utiles pour accorder une aide plus efficace à nos étudiants ? b) Donnez un exemple pratique.
18 Le fait d’être “dépourvus de sens” implique l’esprit, mais, comme l’a montré leur réponse aux questions de Jésus, ils étaient également “lents de cœur”. En fait, Jésus pouvait lire dans le cœur des hommes, mais nous ne le pouvons pas (Jean 1:47-50 ; 2:25). C’est pourquoi des questions semblables peuvent nous aider à savoir ce qu’un étudiant pense à propos d’un certain sujet biblique et peut-être même nous permettre d’avoir une idée de sa condition de cœur. Nous pourrons ainsi lui accorder une aide plus efficace selon ses besoins.
19 Cette façon de faire variera selon la personne et le sujet à étudier. À titre d’exemple pratique, supposons que vous soyez prêt à étudier avec une personne la question de la “trinité”, en vous basant sur le chapitre 12 du livre ‘Choses dans lesquelles il est impossible à Dieu de mentir’, intitulé “Dieu est-il une seule personne, ou trois personnes en un seul Dieu ?” Avant même de commencer l’examen des matières, vous pourriez soulever cette question : “D’après ce que vous avez appris, qu’entendez-vous par ‘trinité’ ?” Après que l’étudiant aura répondu, vous ajouterez : “Cela vous semble-t-il raisonnable ? Est-ce compréhensible ?” Quelle que soit la réponse de la personne, vous pourrez dire : “Voyons donc ce que la Bible enseigne réellement à ce sujet.” De cette façon, vous aurez déjà atteint un premier objectif, celui d’avoir un aperçu de sa connaissance et de son point de vue sur le sujet. Vous serez donc mieux à même de l’aider à acquérir la compréhension exacte.
20, 21. a) Montrez comment on peut utiliser la méthode de Jésus rapportée dans Matthieu 16:12-16 pour résoudre un autre problème courant dans les études bibliques. b) Comment pouvons-nous aborder de façon semblable ce problème ?
20 Un autre problème consiste à aider ceux avec qui nous étudions à discerner la différence, le contraste, entre la vérité biblique et l’erreur religieuse. Certains semblent lents à comprendre cela ou à déterminer ce qui est vrai ; c’est pourquoi l’exhortation à ‘sortir de Babylone la Grande’ n’a pas de sens pour eux, et leur vie reste en danger (Rév. 18:4). Plutôt que d’être brusque et rude, il est préférable d’utiliser avec tact quelques questions qui les aideront à discerner ce contraste et mettront à l’épreuve leur compréhension. Considérez le récit bien connu de Matthieu 16:13-16. Alors qu’il était à Césarée de Philippe, Jésus “demanda à ses disciples : ‘Au dire des hommes, qui est le Fils de l’homme ?’” Ils répondirent, peut-être l’un après l’autre : “Les uns disent : Jean le Baptiste, d’autres : Élie, d’autres encore : Jérémie ou l’un des prophètes.” Leur ayant fait exprimer les idées courantes parmi les gens, il leur demanda alors : “Et vous, qui dites-vous que je suis ?” Simon Pierre répondit : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.” Quel fut le résultat des questions posées par Jésus ? En demandant d’abord ce que pensaient les hommes en général, il fit son possible pour mettre en évidence le contraste très net existant entre la bonne et la mauvaise compréhension. Par la même occasion, il vérifia les progrès de ses disciples dans la compréhension et l’acquisition de la vraie foi.
21 De la même façon, supposons que vous ayez achevé l’examen d’un sujet, tel que “Votre ‘âme’, c’est vous”, dans le livre cité précédemment. À la fin de l’étude, vous pouvez poser cette question à votre étudiant : “Selon la plupart des gens, qu’arrive-t-il à ceux qui meurent ?” Après que la personne a répondu, vous pouvez demander : “Et maintenant, suite à ce que nous avons lu dans la Bible, qu’en pensez-vous, et pourquoi répondez-vous ainsi ?” De telles questions aideront non seulement la personne à discerner le contraste existant entre la vérité et l’erreur, mais également à se remémorer ce qu’elle croit réellement à propos de chaque sujet étudié. Évidemment, dans certains cas sa réponse indiquera qu’elle n’a pas très bien saisi la signification des matières étudiées précédemment, et il sera peut-être nécessaire de les réviser ou même de les étudier de nouveau, afin qu’elle pose un bon fondement et soit en mesure d’apprendre d’autres vérités.
22. Pourquoi ne suffit-il pas que les étudiants comprennent bien ce qui est étudié ?
22 Toutefois, il ne suffit pas de croire ; il faut faire quelque chose (Rom. 10:10). Pour devenir un véritable disciple de Jésus, l’étudiant doit commencer à construire sur le roc en appliquant dans sa vie les vérités apprises (Jean 13:17). Certaines personnes sont capables de saisir rapidement ce qu’elles étudient ; leurs réponses aux questions soulevées sont bonnes et exactes. Cependant, elles ne semblent peut-être pas se décider à faire quelque chose en rapport avec les vérités apprises (Jacq. 1:6-8). Une comparaison et quelques questions peuvent les aider.
23-25. a) Comment la comparaison de Jésus dite du “bon Samaritain” nous montre-t-elle la façon dont nous pouvons encourager nos étudiants à bâtir sur le roc qu’est l’obéissance ? b) Expliquez comment nous pouvons faire aujourd’hui, et dites pourquoi cette méthode est efficace.
23 La comparaison de Jésus dite du “bon Samaritain” est très connue (Luc 10:29-37). Il la donna pour répondre à un homme qui voulait se montrer juste et à qui il demanda : “Qui, en fait, est mon prochain ?” Jésus parla alors de trois hommes différents, un prêtre, un Lévite et un Samaritain, ainsi que de leur réaction devant l’occasion s’offrant à chacun d’eux de venir en aide à un homme qui avait été roué de coups par des voleurs. Seul le Samaritain le secourut. À la fin de la comparaison, Jésus posa cette question à son interlocuteur : “Lequel de ces trois te semble s’être fait le prochain de l’homme tombé au milieu des brigands ?” Il lui répondit : “Celui qui a agi miséricordieusement à son égard.” Jésus lui dit alors : “Va, et toi aussi, fais de même.”
24 La réponse à la question de Jésus était évidente. Cependant, Jésus avait amené l’esprit de l’homme à tirer une certaine conclusion et incité ce dernier à examiner ses mobiles personnels, l’aidant ainsi à prendre une décision pour une action future. Supposons que, si vous disposez du livre La vie éternelle dans la liberté des fils de Dieu, vous soyez en train de considérer les pages (211 et 212, dans l’édition anglaise) où il est question de l’opposition et des durs traitements supportés par les apôtres à cause de l’action des autorités qui voulaient leur faire cesser leur prédication. Vous pourriez introduire dans la conversation le texte de Matthieu 24:14, le faire lire par l’étudiant et expliquer clairement qu’il s’agit de l’œuvre qui doit être effectuée à notre époque. Vous pourriez ensuite faire une comparaison dans laquelle il serait question de trois personnes se trouvant dans un pays où la prédication de la bonne nouvelle du Royaume vient d’être interdite. La première cesse immédiatement de prêcher. La deuxième est arrêtée, après quoi elle accepte d’arrêter sa prédication. La troisième est également arrêtée, mais après avoir été finalement relâchée, elle continue de prêcher par tous les moyens possibles. Vous pourriez alors demander à votre étudiant : “Selon vous, laquelle de ces trois personnes est un véritable chrétien, à l’exemple des apôtres ?” Il répondra évidemment que c’est la troisième ; mais après sa réponse, vous lui demanderez : “Pourquoi répondez-vous ainsi ?”
25 Il est vrai que la réponse à la question relative à cette comparaison est tout à fait évidente, mais elle peut inciter l’étudiant à porter son esprit et son cœur sur le sujet, et à réfléchir à ce qu’il ferait dans des circonstances semblables. Il est très utile de soulever un problème tiré de la vie réelle. Cela aide la personne à examiner sérieusement comment elle appliquerait les principes bibliques dans sa vie et quelle ligne de conduite elle adoptera à l’avenir (Ps. 119:33-37). De plus, la nature de l’homme veut qu’il soit plus disposé à accepter une conclusion s’il la tire lui-même que si elle est exprimée par quelqu’un d’autre.
26. Quelle attention doit être accordée à la conscience des étudiants ?
26 En rapport avec ce qui précède, nous devons également éduquer la conscience de ceux avec qui nous étudions, en les amenant à réfléchir sérieusement sur ce qui est bien et mal. Nous voulons les aider à aimer le bien et à haïr le mal (Héb. 1:9 ; Ps. 119:101-104). Jésus souleva des questions allant au fond des choses, qui auraient dû aider ses auditeurs à méditer profondément sur le bien et le mal ; cependant, comme ils ne réagissaient pas favorablement, Jésus s’en indigna et fut “extrêmement attristé de l’insensibilité [non pas de leur esprit, mais] de leur cœur”. — Mat. 12:10-12 ; Marc 3:1-5.
27. a) Quel est le but des questions posées aux pages 105 et 106 du livre “Ta parole est une lampe pour mon pied” ? b) Comment celui qui conduit une étude biblique peut-il obtenir la réponse à ces questions ?
27 Le livre “Ta parole est une lampe pour mon pied”, publié récemment, contient (aux pages 105 et 106) une liste de dix questions que chaque conducteur d’une étude biblique est encouragé à considérer avant d’inviter un étudiant à prendre part au ministère. Voici quelques-unes de ces questions : Cette personne croit-elle que la Bible est la Parole inspirée de Dieu (II Tim. 3:16) ? Applique-t-elle dans sa vie ce que la Bible déclare à propos de l’honnêteté (Éph. 4:25, 28) ? Sait-elle ce que la Bible dit au sujet de la fornication et de l’adultère, et vit-elle en harmonie avec ses principes (Héb. 13:4 ; Mat. 19:9) ? Remarquez, cependant, qu’on ne s’attend pas à ce que l’étudiant lui-même donne une réponse directe à ces questions ; c’est celui qui dirige l’étude et qui invite à participer au ministère qui doit répondre à ces questions pour lui. Cela ne veut pas dire qu’il s’ingérera d’une manière effrontée dans la vie privée de l’étudiant en lui posant des questions directes. Comment, alors, le conducteur de l’étude peut-il répondre à ces questions d’une façon satisfaisante ? Le simple fait de demander à l’étudiant de lire les textes bibliques et d’en donner le sens, vous permettra souvent de savoir s’il comprend ou non les conditions requises de celui qui s’engage dans le ministère de la Parole de Dieu. De même, l’emploi de comparaisons suivies de questions correspondantes, aidera également l’étudiant à saisir ces pensées sans qu’il soit nécessaire de lui poser des questions directes.
28. Comment pouvons-nous faire preuve de discernement dans l’emploi de ces méthodes d’enseignement ?
28 Voici une dernière question, posée par Jésus et rapportée dans Matthieu 13:51 : “Avez-vous saisi le sens de toutes ces choses ?” Il est certain que nous ne voulons pas bombarder nos étudiants par un feu nourri de questions, mais plutôt employer celles-ci au moment où elles seront les plus utiles et lorsqu’elles pourront réellement nous servir à faire retentir les pensées fondamentales de la vérité biblique dans leur esprit et leur cœur. Nous ne devons pas non plus pousser une personne à répondre si elle hésite à s’exprimer sur certains points. Lorsqu’une question amène une réponse négative ou quand une comparaison ne semble pas ‘convenir’ à une personne, plutôt que d’essayer de la convaincre d’une façon ou d’une autre, il est préférable de lui dire simplement : “Voici quelque chose auquel il faudra réfléchir, n’est-ce pas ?”, puis de continuer l’étude. Jésus, lui aussi, fit preuve de patience et de longanimité. — Jean 16:12.
29. En conclusion, qui doit bâtir sur le roc symbolique, mais que devons-nous toujours garder présent à la pensée quand nous ‘faisons retentir’ la vérité dans les études bibliques ?
29 Nous ne pouvons qu’aider les personnes avec lesquelles nous étudions à entendre et à comprendre les déclarations de Jésus et à connaître l’exemple qu’il a laissé ; c’est aux personnes elles-mêmes de poser un fondement et de bâtir dessus en devenant des pratiquants de la Parole. Que vous employiez des questions, des comparaisons ou d’autres méthodes, ne perdez jamais de vue le cœur des personnes. En effet, même si leur esprit leur indique qu’il est nécessaire, sage et urgent de bâtir sur le roc qu’est l’obéissance aux instructions du Christ et de suivre son exemple, seul leur cœur pourra les inciter à faire ainsi. Aidez les “brebis” à entendre les paroles suivantes de Jéhovah Dieu, le Père de Jésus-Christ : ‘Mon fils, (...) incline ton cœur à l’intelligence.’ (Prov. 2:1, 2 ; 3:1-4). “Prête une constante attention à toi-même et à ton enseignement. Demeure dans ces choses, car en agissant ainsi, tu te sauveras, toi et ceux qui t’écoutent.” — I Tim. 4:16.
[Illustration, page 401]
Jésus utilisa des questions pour stimuler et former les facultés de penser de Pierre.
[Illustrations, page 404]
Jésus termina sa comparaison du “bon Samaritain” en posant une question, afin d’amener son interlocuteur à tirer la bonne conclusion.