Gardons l’équilibre dans nos relations avec nos frères
“Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.” — I Jean 4:21.
1. Outre l’amour de Dieu, qu’est-ce qui est indispensable à l’équilibre chrétien, et comment l’apôtre Jean a-t-il montré cela ?
BIEN que l’attachement exclusif à notre Père céleste, Jéhovah Dieu, soit indispensable pour garder notre équilibre chrétien, l’amour de nos semblables, et particulièrement de ceux qui nous sont apparentés dans la foi, est inséparablement lié à cet attachement (Gal. 6:10). Cela signifie que de bonnes relations avec nos frères chrétiens sont également nécessaires pour préserver notre équilibre chrétien. C’est ce que montre clairement l’apôtre Jean lorsqu’il écrit : “Si quelqu’un déclare : ‘J’aime Dieu,’ et que, cependant, il haïsse son frère, c’est un menteur. Car celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.” — I Jean 4:20, 21.
2. Quel est souvent le point de vue des gens du monde concernant les relations humaines, mais quelle doit être l’attitude du chrétien à l’égard de ses compagnons ?
2 Que signifie aimer ses compagnons chrétiens ? Qu’implique avoir de bonnes relations avec eux ? Comment devons-nous considérer la fréquentation des uns et des autres au sein de la congrégation chrétienne ? Les gens du monde considèrent souvent que la recherche d’amis ou de compagnons doit être faite sur la base de ce que ceux-ci peuvent faire pour rehausser leur prestige. Ces personnes se considèrent la plupart du temps comme supérieures ou plus importantes que les autres. Bien souvent elles se servent de leurs semblables, les abusent et les foulent aux pieds, avant que d’autres ne puissent faire la même chose. Combien est différent le point de vue équilibré du chrétien ! Considérez l’exhortation suivante de la Parole de Dieu : ‘Ne faites rien par esprit de querelle ou par égotisme, mais considérez avec humilité d’esprit que les autres sont supérieurs à vous, et ayez l’œil non seulement, par intérêt personnel, sur vos propres affaires, mais aussi, par intérêt personnel, sur celles des autres. Gardez cette attitude mentale qui était aussi en Christ Jésus qui, bien qu’existant en forme de Dieu, (...) se vida de lui-même et prit la forme d’un esclave.’ — Phil. 2:3-7.
3. Quel genre de vie connaîtrions-nous si tous les hommes avaient la même attitude que Jésus ?
3 Imaginez combien notre vie serait heureuse si chacun vivait en harmonie avec ce conseil biblique et suivait l’exemple de Jésus-Christ ! Personne n’envierait égoïstement les possessions et les capacités d’autrui ; personne ne dévoilerait les faiblesses de ses semblables pour démontrer qu’il est meilleur qu’eux. Aucun homme ne s’efforcerait d’en éclipser un autre ou de le mettre dans l’embarras. C’est l’attitude égoïste qui consiste à avoir une trop haute opinion de soi-même et à chercher à se mettre en avant pour obtenir la prééminence, qui déséquilibre les relations humaines et les rend désagréables. Il est donc vital que les chrétiens mettent en pratique le conseil apostolique suivant :
4, 5. Quel conseil biblique est-il nécessaire de suivre, mais est-il toujours facile de faire ainsi ?
4 “Cessez de vous façonner sur ce système de choses, mais soyez transformés en renouvelant votre esprit (...). Je dis à chacun d’entre vous de ne pas penser plus de lui-même qu’il n’est nécessaire de penser (...). Dans l’amour fraternel, ayez une tendre affection l’un pour l’autre. À faire honneur l’un à l’autre, soyez les premiers. Soyez disposés envers les autres comme envers vous-mêmes ; ne songez pas aux choses élevées, mais soyez conduits par les choses humbles. Ne passez pas pour avisés à vos propres yeux.” — Rom. 12:2, 3, 10, 16.
5 Toutefois, il faut bien reconnaître qu’il est plus facile de parler de l’amour des frères et de la nécessité d’être modeste, de dire de ne rien faire par esprit de dispute ou d’égotisme et de ne pas se considérer comme supérieur aux autres, que de se conduire soi-même en harmonie avec ces instructions inspirées. Même les apôtres de Jésus-Christ eurent pendant un temps un mauvais équilibre à cause d’un point de vue erroné. Ils manifestèrent de nouveau ce déséquilibre lors du dernier repas pascal qu’ils célébrèrent avec Jésus dans une chambre à l’étage, à Jérusalem, dans la nuit du 14 nisan de l’an 33 de notre ère.
UNE DISPUTE POUR SAVOIR QUI EST LE PLUS GRAND
6. a) Quel genre de dispute s’est élevée entre les apôtres la nuit de la Pâque de l’an 33 de notre ère, et qu’est-ce qui avait soulevé une controverse semblable quelques jours auparavant ? b) Que déclara Jésus à propos des relations que ses disciples devaient entretenir les uns avec les autres ?
6 Après le repas du Seigneur, une dispute fâcheuse éclata parmi les apôtres pour une question de position et pour savoir “lequel d’entre eux semblait être le plus grand”. (Luc 22:24.) Quelques jours auparavant, alors qu’ils étaient sur le point de venir à Jérusalem pour la dernière semaine du ministère terrestre de Jésus, semaine qui allait être fertile en événements, la même question avait été soulevée. À cette occasion, la mère des apôtres Jacques et Jean s’était approchée de Jésus et lui avait demandé d’accorder à ses fils une position de prééminence dans son Royaume. “Quand les dix autres apprirent cela, dit la Bible, ils s’indignèrent contre les deux frères.” Mais Jésus intervint pour calmer leur indignation en leur montrant que l’organisation de Dieu est différente de ce qu’ils avaient coutume de voir dans le monde. Jésus déclara que ceux d’entre eux qui avaient une position de responsabilité devaient être serviteurs de leurs compagnons. Effectivement, “quiconque veut être premier parmi vous doit être votre esclave. De même que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup”. — Mat. 20:17, 20-28.
7. Pourquoi les apôtres avaient-ils des difficultés à comprendre la signification du conseil de Jésus ?
7 Il semble néanmoins que les apôtres n’ont pas compris ce que Jésus voulait dire par là. Ce qu’il déclara était si nouveau et si différent de ce qu’ils avaient l’habitude de voir, que cela n’a pas fait disparaître de leur esprit l’idée courante dans le monde d’alors. Ils maintinrent un point de vue non équilibré à propos des relations qu’ils devaient entretenir les uns avec les autres. Ils se sont peut-être souvenus des règnes successifs des rois d’Israël de la lignée davidique, et ils ont cru que le Roi messianique, Jésus-Christ, aurait également un gouvernement terrestre avec, à ses côtés, des hommes occupant une haute position. Il est possible qu’ils aient eu l’ambition personnelle de se voir attribuer ces hautes fonctions. C’est pourquoi le disciple Luc écrit qu’après le repas du Seigneur, “il s’éleva une dispute animée entre eux : lequel d’entre eux semblait être le plus grand”. — Luc 22:24.
8. a) Comment cette dispute a-t-elle affecté Jésus ? b) Qu’est-ce que cela démontre ?
8 Remarquez qu’il ne s’agissait pas d’une controverse de peu d’importance, mais d’une “dispute animée”. Les apôtres avaient sans doute réfléchi à cette question, et cette dernière provoquait maintenant une discussion importante. Jésus a dû être très attristé, lui qui, pendant des mois, avait été avec eux et leur avait donné un exemple de modestie et d’humilité. À un moment aussi grave, ils se laissaient aller à de telles querelles. C’était la dernière nuit de la vie terrestre de Jésus, et celui-ci se proposait de donner aux apôtres quelques instructions et des paroles d’encouragement. Les allusions au Royaume que Jésus fit cette nuit-là ont sans doute servi de base à la dispute qui s’éleva entre les apôtres. Cela démontre clairement combien le désir de se distinguer, d’avoir du prestige et d’occuper une position de prééminence est profondément enraciné dans l’homme imparfait.
JÉSUS DONNE UN CONSEIL EMPREINT D’AMOUR ET MONTRE L’EXEMPLE
9. Comment Jésus est-il intervenu dans cette dispute ?
9 Comment Jésus est-il intervenu dans cette dispute ? A-t-il repris durement ses disciples ? Les a-t-il humiliés en les critiquant sévèrement ? Non, mais avec amour et, sans doute, d’un ton suppliant, il leur a montré de nouveau et avec patience que le système chrétien était tout à fait différent de celui du monde. Il leur dit : “Les rois des nations dominent sur elles, et ceux qui ont l’autorité sur elles sont appelés Bienfaiteurs. Vous, cependant, ne devez pas être ainsi. Mais que celui qui est le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune, et celui qui agit en chef comme celui qui sert.” Ensuite, Jésus leur demanda : “Quel est en effet le plus grand, celui qui est étendu à table ou celui qui sert ?” Le plus grand est évidemment celui qui est étendu à table et qui est servi. Cependant, Jésus ajouta : “Mais je suis au milieu de vous comme celui qui sert.” — Luc 22:25-27.
10. Quelles questions se posent quant à savoir si les apôtres ont compris les paroles de Jésus ?
10 Allaient-ils comprendre cette fois ce que Jésus leur enseignait ? Pourraient-ils se rendre pleinement compte que tous les chrétiens sont des frères, et que celui qui reçoit de grandes responsabilités au sein de la congrégation chrétienne doit être “comme le plus jeune”, en étant humble et en considérant les autres comme supérieurs à lui-même (Mat. 23:8-12) ? Comprendraient-ils que le fonctionnement de l’organisation chrétienne devait être tout à fait différent de ce qu’on peut généralement voir dans le monde ? Les disciples reconnaissaient que Jésus était leur Enseignant et leur Conducteur, et qu’il était le plus grand d’entre eux ; il n’y avait pas de dispute à ce propos. Or, un peu plus tôt dans la nuit, Jésus avait lavé les pieds de ses disciples (Jean 13:1-12). Jésus les avait donc réellement servis.
11. De quelle manière Jésus a-t-il servi ses disciples ?
11 Lorsque Jésus leur dit : “Je suis au milieu de vous comme celui qui sert”, il semble qu’il ne voulait pas simplement dire qu’il les avait servis sur le plan spirituel en tant que leur Enseignant. Non, Jésus les avait réellement servis d’une manière physique, en prenant part à des activités habituellement réservées aux personnes de moindre importance. Cependant, le dernier jour de sa vie dans la chair, Jésus envoya Pierre et Jean devant lui, à Jérusalem, et “ils apprêtèrent les choses pour la pâque”. — Mat. 26:17-19 ; Luc 22:7-16 ; Marc 14:12-18.
12. Avant que les apôtres se disputent et que Jésus leur donne des conseils, de quelle façon significative Jésus a-t-il servi les douze apôtres ?
12 L’apôtre Jean, qui fut un témoin oculaire des événements qui eurent lieu cette nuit-là, fit le récit suivant : “[Jésus] se leva du repas du soir et quitta ses vêtements de dessus. Et prenant une serviette, il s’en ceignit. Après quoi, il versa de l’eau dans un bassin et se mit à laver les pieds des disciples et à les sécher avec la serviette dont il était ceint.” (Jean 13:2-5). Représentez-vous cette scène : Jésus allant de l’un à l’autre de ses apôtres, s’agenouillant devant eux, et leur lavant et leur essuyant les pieds, même ceux de Judas Iscariot !
LA SIGNIFICATION DE CET ACTE
13. Quels exemples de l’ancienne coutume du lavage des pieds trouvons-nous dans la Bible, et à qui cette tâche était-elle généralement confiée ?
13 À cette époque, le lavage des pieds n’était pas une chose exceptionnelle. En Orient, les routes étant généralement poussiéreuses, les gens, qui portaient des sandales ou marchaient pieds nus, se salissaient les pieds. C’est pourquoi, lorsqu’ils entraient dans une maison, leur hôte faisait preuve d’hospitalité en veillant à ce qu’on leur lave les pieds. Abraham et Lot exercèrent une telle hospitalité à l’égard d’étrangers qui étaient, en fait, des anges matérialisés (Gen. 18:4 ; 19:2 ; Héb. 13:2). Un Pharisien qui avait offert un dîner à Jésus négligea ce geste (Luc 7:44). Cette tâche était considérée comme l’une des plus serviles, et elle était généralement confiée au dernier des serviteurs de la maison. C’est ainsi que la jeune femme nommée Abigaïl, qui s’adressa aux serviteurs de David, dit : “Voici ta servante sera une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur.” — I Sam. 25:41 ; I Tim. 5:10.
14. Pourquoi Jésus a-t-il lavé les pieds de ses apôtres, et quelle fut la première réaction de Pierre ?
14 Pour bien faire comprendre son enseignement, Jésus décida d’accomplir cette tâche servile mais néanmoins utile. Il commença à laver les pieds de ses apôtres. Ne comprenant pas pourquoi Jésus agissait ainsi, Pierre s’opposa à ce que son Maître le serve comme l’aurait fait le moindre des esclaves. Mais Jésus dit à Pierre : “Ce que je fais, tu ne le comprends pas à présent, mais tu comprendras ces choses par la suite.” Puis, lorsqu’il eut terminé, il remit ses vêtements de dessus, s’étendit à table et donna cette explication à ses apôtres :
15. Comment Jésus a-t-il expliqué la raison pour laquelle il a lavé les pieds de ses disciples ?
15 “Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez ‘Enseignant’ et ‘Seigneur’ et vous dites bien, car c’est ce que je suis. Si donc moi, bien que Seigneur et Enseignant, je vous ai lavé les pieds, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné le modèle, afin que, tout comme je vous ai fait, vous fassiez aussi. En toute vérité je vous le dis : Un esclave n’est pas plus grand que son maître, ni celui qui est envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Si vous connaissez ces choses, heureux êtes-vous si vous les faites.” — Jean 13:6-17.
16. Quelle leçon Jésus a-t-il donnée par cet acte ?
16 Jésus inculqua de façon remarquable à ses apôtres l’importance d’être humbles. Il leur montra clairement qu’ils ne devaient pas rechercher l’honneur ou le prestige, mais plutôt se rendre les uns aux autres les services les plus ingrats. Jésus n’instituait pas là le rite du lavement des pieds, lequel a été pratiqué avec beaucoup d’hypocrisie dans certaines religions de la chrétienté. Il leur enseignait plutôt à cultiver un état d’esprit : l’humilité, le souci des intérêts d’autrui et le désir d’accomplir les tâches les plus humbles pour le bien de leurs frères. C’est cette attitude équilibrée que les chrétiens doivent adopter les uns envers les autres.
17. Qu’est-ce qui prouve que les apôtres ont compris la leçon donnée par Jésus ?
17 Pierre et les autres apôtres saisirent le raisonnement (I Pierre 3:8). Ces hommes fidèles comprirent la leçon, car le récit biblique nous révèle qu’ils gardèrent une attitude équilibrée et travaillèrent dans l’unité à édifier la congrégation chrétienne. Aucun d’eux ne rechercha avec ambition la prééminence ou le prestige. En fait, lorsque, quelques années plus tard, la question controversée de la circoncision fut soulevée, “les apôtres et les aînés se rassemblèrent” à Jérusalem pour l’examiner dans l’ordre et le calme. Il apparaît que ce ne fut pas un des apôtres qui présida cette réunion, mais le disciple Jacques, demi-frère de Jésus. — Actes 15:6-29 ; 12:1, 2.
UN NOUVEAU COMMANDEMENT
18. Comment, plus tard, Jésus attira-t-il de nouveau l’attention sur l’exemple qu’il avait donné à ses disciples ?
18 Plus tard, après avoir lavé les pieds de ses apôtres et renvoyé Judas Iscariot, Jésus attira de nouveau l’attention des onze qui restaient sur l’exemple qu’il avait donné ; il leur dit : “Je vous donne un nouveau commandement, que vous vous aimiez les uns les autres ; tout comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.” (Jean 13:34, 35). En tant que Juifs circoncis soumis à l’alliance de la Loi, les apôtres se trouvaient déjà dans l’obligation d’aimer leur prochain comme eux-mêmes (Mat. 22:39 ; Lév. 19:18). Mais maintenant Jésus déclarait que ses vrais disciples se distingueraient en manifestant un amour beaucoup plus grand et plus élevé, suivant ainsi son exemple.
19. Quel exemple d’amour unique en son genre Jésus a-t-il laissé ?
19 Jésus laissa effectivement un exemple d’amour en son genre. Il se dépensa inlassablement au service des autres, se souciant plus de leurs intérêts que des siens. Il était si absorbé par son ministère consistant à aider les hommes à emprunter le chemin de la vie, qu’il renonçait souvent au confort normal auquel toute personne est habituée (Luc 9:58). Il s’agissait d’un amour beaucoup plus profond que l’amour du prochain requis par l’alliance de la Loi. Vous vous souvenez que lorsque deux des apôtres persuadèrent leur mère de demander pour eux des positions élevées dans le Royaume, Jésus déclara : “Car même le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup.” (Marc 10:35-45 ; Mat. 20:20-28). Jésus ne chercha jamais à se glorifier lui-même, mais il servit humblement ses disciples et, finalement, il s’humilia au point de donner sa vie pour eux. Combien est grand cet amour exemplaire ! — Phil. 2:8 ; Jean 15:12, 13.
20. Comment le fait d’imiter l’exemple de Jésus pour ce qui est de manifester l’amour affectera-t-il nos relations avec nos frères chrétiens ?
20 En notre qualité de chrétiens, nous sommes dans l’obligation d’imiter Jésus. Nous devons non seulement aimer Jéhovah Dieu comme il le fit, mais également imiter l’amour désintéressé qu’il portait à ses disciples (I Jean 4:20, 21). Manifestez-vous cette sorte d’amour ? Donneriez-vous votre vie pour vos compagnons chrétiens ? Il est vrai que nous ne serons peut-être pas appelés à sacrifier, au sens propre du terme, notre vie en leur faveur, mais la qualité de notre amour doit être telle que nous le ferions volontairement si cela s’avérait nécessaire. L’apôtre Jean explique que “nous sommes dans l’obligation de livrer notre âme pour nos frères”. (I Jean 3:16 ; Rom. 16:3, 4.) Considérons les questions suivantes : Si nous avons un amour aussi profond, ne devons-nous pas être prêts à servir humblement les intérêts de nos frères ? Ne devons-nous pas être doux, aimables et pleins de considération à l’égard de ceux pour lesquels nous serions prêts à donner notre vie ? N’est-ce pas là la leçon que Jésus s’est efforcé d’inculquer à ses disciples ?
RENOUVELONS NOTRE ESPRIT
21. Pourquoi les chrétiens doivent-ils se transformer en renouvelant leur esprit ?
21 Il est tout à fait clair que pour garder de bonnes relations avec nos frères chrétiens, nous devons ‘cesser de nous façonner sur ce système de choses, mais être transformés en renouvelant notre esprit’. (Rom. 12:2.) L’état d’esprit du chrétien est très différent de celui des gens du monde. Il est fréquent de voir des personnes ayant reçu une instruction spéciale, telles que les membres du clergé, les médecins, les hommes de science et les avocats, adopter une attitude supérieure, parce qu’elles pensent être meilleures que les autres. Il en est de même de ceux qui ont certains dons, les vedettes du sport et du cinéma par exemple, et de ceux qui ont des traits physiques d’une grande beauté ou qui sont doués d’une intelligence au-dessus de la moyenne. L’admiration dont ils sont l’objet les incite à adopter une disposition d’esprit hautaine, ils se croient supérieurs. Toutefois, souvenez-vous que le chrétien équilibré doit considérer ‘avec humilité d’esprit que les autres sont supérieurs à lui’. — Phil. 2:3.
22. Que signifie être humble d’esprit et considérer les autres comme supérieurs à soi-même ?
22 Que signifie être humble d’esprit et considérer les autres comme supérieurs à soi-même ? Cela ne veut pas dire qu’un excellent violoniste devrait penser qu’un de ses compagnons qui n’a jamais touché à un violon peut mieux en jouer que lui. Ce n’est évidemment pas vrai. De nombreuses personnes ont reçu une formation ou des dons qui leur permettent d’être plus habiles que d’autres qui n’ont pas reçu une telle formation ni des dons comparables. Mais cela ne rend pas ces personnes supérieures aux autres, et cela ne doit pas non plus les inciter à cultiver un sentiment d’orgueil en pensant que leurs semblables sont inférieurs. La Bible parle ici de l’état d’esprit, et celui du chrétien sincère doit être tel qu’il considérera les autres comme étant supérieurs à lui-même. Il ne pensera jamais et en aucune façon qu’il occupe une position plus élevée que ses semblables et que, par suite, ceux-ci doivent le servir. Il ne fait aucun doute que les apôtres n’ont fait aucune chose que Jésus n’ait pu faire de bien meilleure façon. Cependant, Jésus les servit humblement, au point de s’abaisser et de leur laver les pieds.
23. Dans quel sens le chrétien, qui a un point de vue équilibré, est-il différent d’un grand nombre de gens du monde ?
23 Combien sont agréables ceux qui font réellement preuve d’humilité d’esprit ! Ils ont un point de vue bien équilibré concernant leurs relations avec leurs frères chrétiens. Ils sont vraiment différents des personnes du présent monde. Le simple fait qu’ils aient beaucoup d’argent ou de nombreux biens matériels n’incite pas ces chrétiens à penser qu’ils doivent être l’objet d’une considération spéciale de la part de personnes ayant des moyens plus modestes. Ils reconnaissent que l’argent ne fait pas d’eux des êtres supérieurs, et ils se conduisent conformément à cette pensée (I Tim. 6:17). De la même façon, les chrétiens comprennent que leur race ou leur nationalité ne fait pas d’eux des personnes occupant une position élevée. Ils demeurent donc humbles d’esprit et considèrent que même ceux qui appartiennent à une race ou à une nationalité moins populaire leur sont supérieurs. — Rom. 10:12.
24, 25. Qui, en particulier, doit montrer l’exemple pour ce qui est de l’amour et de l’humilité d’esprit ?
24 Les surveillants, les serviteurs ministériels et tous ceux qui se sont vu confier des privilèges de service spéciaux au sein de l’organisation chrétienne doivent particulièrement manifester cette humilité d’esprit. Il est vrai que les autres membres de la congrégation sont encouragés à coopérer avec ces serviteurs et à imiter leur foi, mais aucun de ceux qui prennent la tête ne doit penser qu’il est supérieur aux autres parce qu’il préside les réunions, parce qu’il a peut-être une grande facilité de parole et des capacités dans le domaine de l’organisation, ou encore parce qu’il est en mesure de consacrer davantage de temps au service de Jéhovah (Héb. 13:7, 17). Considérez le commandement que l’apôtre Pierre donna après qu’il eut exhorté les jeunes gens à être soumis aux aînés, dont la responsabilité était de paître le troupeau de Dieu ; il écrivit : “Tous, ceignez-vous d’humilité d’esprit l’un envers l’autre, parce que Dieu s’oppose aux hautains, mais il accorde la bonté imméritée aux humbles”. (I Pierre 5:5). Il n’y a aucune exception ; tous, y compris ceux qui dirigent, doivent se ceindre d’humilité d’esprit. La Bible nous exhorte en ces termes : “Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ.” — Éph. 5:21.
25 Le surveillant doit effectivement donner l’exemple pour ce qui est de l’humilité d’esprit. C’est ce que fit Jésus-Christ, le Berger accompli. Il s’est donné beaucoup de peine pour que ses disciples apprennent par son exemple, à faire preuve d’amour et d’humilité. Le surveillant doit faire de même. Il n’est pas le patron, mais le serviteur de ses frères (Mat. 20:25-27). Il est absolument indispensable qu’il se souvienne de cela. Chaque chrétien doit bien comprendre que pour garder un bon équilibre dans ses relations avec ses frères, il doit les aimer et ne jamais penser qu’il leur est supérieur. — I Jean 4:21 ; Phil. 2:2-4.
26. Qu’est-ce qui nous encourage à garder notre équilibre chrétien ?
26 Représentez-vous l’époque où tous ceux qui vivront sur la terre manifesteront cette attitude d’esprit agréable. Comme il sera plaisant de vivre dans de telles conditions ! Chacun se sera alors revêtu de façon parfaite de “tendres affections de compassion, de bonté, d’humilité d’esprit et de longanimité”, ainsi que de l’amour (Col. 3:12-14). Tous aimeront Jéhovah Dieu de tout leur cœur, de tout leur esprit, de toute leur âme et de toute leur force, et ils auront pour leurs frères un amour semblable à celui que le Christ porta à ses disciples. Quel puissant encouragement à garder notre équilibre et à vivre !
[Illustration, page 82]
Jésus enseigna l’humilité à ses disciples.